Investing.com - Alors que le rallye de jeudi dernier, au lendemain de la baisse des taux de la Fed, a été suivi d’une journée de recul vendredi, certains analystes estiment que les bourses n’iront pas plus haut, et qu’il faut au contraire s’attendre à une correction.
C’est notamment le cas des analystes de Stifel qui ont prévenu dans une note publiée vendredi dernier que les investisseurs doivent se préparer à une correction brutale et rapide du marché boursier avant la fin de l'année.
Ils ont en effet averti que le S&P 500 pourrait baisser de 12 % au quatrième trimestre.
« Nos instruments nous indiquent qu'il faut s'attendre à une correction du S&P 500 vers les 5 000 très bas d'ici au quatrième trimestre de l'année 24 », peut-on lire dans la note.
Selon les analystes, un certain nombre de facteurs menacent les bourses, y compris des valorisations qui approchent un « sommet de près de trois générations », si l'on se réfère au multiple cours/bénéfice du S&P 500, qui est d'environ 24.
En outre, la forte surperformance des actions de croissance à grande capitalisation par rapport aux actions de valeur s'approche du même pic que celui observé en février 2000 et en août 2020, qui ont tous deux servi d'avertissement à l'imminence d'un marché baissier.
Sur le front de l'emploi, si Stifel admet que l'augmentation de l'offre de main-d'œuvre par le biais d'une immigration accrue a soutenu la croissance économique, le PIB américain progressant à un rythme supérieur aux niveaux tendanciels d'avant la pandémie, la demande globale de main-d'œuvre s'est estompée.
« L'affaiblissement de la demande de main-d'œuvre est désormais un symbole du risque de récession », affirme la note, qui souligne aussi que l'indice de diffusion à 6 mois de la masse salariale non agricole venait de passer sous le « seuil de déclenchement de la récession ».
Rappelons que l’indice de diffusion permet de mesurer l'ampleur des gains ou des pertes d'emplois dans l'ensemble des secteurs économiques.
En ce qui concerne les élections de novembre, les analystes de Stifel ont déclaré que le « dynamisme pré-électoral » typique de l'économie devrait s'estomper vers la fin de l'année, à mesure que les promesses électorales des deux côtés de l'allée s'estompent et que l'on se rend compte qu'il est difficile de faire passer des lois importantes dans ce qui pourrait être un gouvernement divisé.
« Le jus préélectoral pour l'économie pourrait s'estomper à la fin de l'année, entraînant une chute des actions (qui anticipent l'avenir) environ 4 mois à l'avance, c'est-à-dire au quatrième trimestre de l'année 24 », a expliqué la note.
Enfin, les analystes de Stifel estiment que de nombreux investisseurs ne prennent pas suffisamment en compte les risques d'une bulle dans les valeurs technologiques, comme cela s'est produit lors de l'engouement pour les « dot-com » il y a près de 25 ans.