« Couloir humanitaire » : différence entre les versions
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sur la crise humanitaire et la quatrième convention de Genève |
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Un '''couloir humanitaire''' ou '''corridor humanitaire''' est un espace établi dans une [[zone démilitarisée|zone dévastée]] par la [[guerre]], la [[crise humanitaire|crise]] ou une [[catastrophe]] pour permettre le passage d'une [[aide humanitaire]]. Le couloir humanitaire est une obligation découlant du [[Droit international humanitaire|droit humanitaire]]. Les [[Conventions de Genève]] de 1949, textes de référence du droit humanitaire, prévoient plusieurs obligations concernant les conflits internationaux. L’article 23 de la [[quatrième Convention de Genève|{{IVe}} Convention]] pose le principe du « libre passage de tout envoi de médicaments et de matériel sanitaire » ainsi que « des vivres indispensables, de vêtements et fortifiants » vers les [[civil|populations civiles]].▼
▲Un '''couloir humanitaire''' ou '''corridor humanitaire''' est un espace établi dans une zone dévastée par la [[guerre]] ou une [[catastrophe]] pour permettre le passage d'une [[aide humanitaire]]. Le couloir humanitaire est une obligation découlant du droit humanitaire. Les [[Conventions de Genève]] de 1949, textes de référence du droit humanitaire, prévoient plusieurs obligations concernant les conflits internationaux. L’article 23 de la {{IVe}} Convention pose le principe du « libre passage de tout envoi de médicaments et de matériel sanitaire » ainsi que « des vivres indispensables, de vêtements et fortifiants » vers les populations civiles.
== Objectifs ==
Les principaux objectifs des couloirs humanitaires sont
▲- garantir aux réfugiés un voyage sûr, et d’éviter les voyages des réfugiés sur les embarcations de la mort en mer Méditerranée ;
▲- de lutter contre le commerce mortel des passeurs et des trafiquants d’êtres humains ;
▲- d’accorder à des personnes en “condition de vulnérabilité” (par exemple des victimes de persécutions, torture ou violence, des familles avec enfants, des femmes seules, des personnes âgées, des malades, des personnes handicapées) une entrée légale sur le territoire français dans le cadre d’une admission pour motif humanitaire ;
▲- de permettre d’entrer en France de manière sûre pour soi et pour tous (les visas sont délivrés après des contrôles de la part des autorités françaises)<ref name=ouest>{{Lien web|nom1=|titre=Des couloirs humanitaires pour accueillir des réfugiés syriens|url=https://www.ouest-france.fr/societe/immigration/des-couloirs-humanitaires-pour-accueillir-des-refugies-syriens-4856136|site=Ouest-France.fr|date=2017-03-13|consulté le=2019-12-02}}</ref>.
== Genèse ==
Le nouveau succès enregistré par les
== Les organismes prenants ==
=== Le rôle déterminant de l’ONU ===
Si la résolution précédente énonçait des principes, la résolution 45/100 du {{date-|14 décembre 1990}} évoque les modalités du respect de ces principes par la mise en place de « couloirs d’urgence humanitaire », consacrant ainsi la notion d’un droit de [[passage inoffensif]] à vocation humanitaire sur le territoire d’États. Cependant, malgré ces avancées significatives, ces textes ne manquent pas de rappeler l’attachement des États à la souveraineté et sont de plus dénués de force obligatoire.
« L’accès est une condition fondamentale de l’action et de la protection humanitaire » affirme le Secrétaire général de l’ONU. Il prend en compte les difficultés qui résistent pour assurer un accès aux populations. Il relève des obstacles techniques dus à l’environnement et au manque d’infrastructures dans certains pays, le blocage de l’accès par les combattants, et la difficulté de les identifier ou de pouvoir négocier avec eux un passage, rend impossible un accès sécurisé. Enfin, il dénonce le développement du banditisme et les obstacles bureaucratiques dressés par les autorités étatiques en termes de procédure administrative et de réglementation des importations de matériel. L’ONU prend en compte tous ces freins pour apporter par la suite des solutions.
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=== L'intervention des forces de paix ===
Les [[Force de maintien de la paix des Nations unies|forces de paix]] représentent le deuxième acteur fondamental dans la mise en place de couloirs humanitaires
Le couloir humanitaire est censé être «
L'intervention des forces de maintien de la paix dans la sécurisation de l'[[aide humanitaire]] a pour projet de continuer dans la mesure où la résolution 1674 (2006) du Conseil de sécurité prévoit d’inclure de manière systématique dans les mandats «
▲- Il y a également en 1992, l’ONUSOM déployée en Somalie se doit d’assurer la protection des convois humanitaires, la résolution 794 (1992) rendant possible si nécessaire le recours à la force.
Les forces de maintien de la paix s'imposent donc comme un acteur déterminant de la mise en place des couloirs humanitaires. Cependant, cette systématisation de l’autorisation du recours à la force même limité pour faciliter l’arrivée des organismes de secours auprès des populations civiles, si elle semble nécessaire dans le contexte conflictuel actuel, soulève un problème majeure. En effet, le risque est grand pour les organismes de secours de perdre une part de leur [[neutralité (relations internationales)|neutralité]] et de leur indépendance en devenant dépendant de la force armée même si celle-ci est légitimée par la [[communauté internationale]].▼
▲- Autre exemple en 2006, la FINUL II est chargée de « ''fournir son assistance pour aider à assurer un accès humanitaire aux populations civiles'' ».
▲L'intervention des forces de maintien de la paix dans la sécurisation de l'aide humanitaire a pour projet de continuer dans la mesure où la résolution 1674 (2006) du Conseil de sécurité prévoit d’inclure de manière systématique dans les mandats « ''des dispositions visant à i) protéger les civils,'' […], ''ii) faciliter l’assistance humanitaire'' […] ».
▲Les forces de maintien de la paix s'imposent donc comme un acteur déterminant de la mise en place des couloirs humanitaires. Cependant, cette systématisation de l’autorisation du recours à la force même limité pour faciliter l’arrivée des organismes de secours auprès des populations civiles, si elle semble nécessaire dans le contexte conflictuel actuel, soulève un problème majeure. En effet, le risque est grand pour les organismes de secours de perdre une part de leur neutralité et de leur indépendance en devenant dépendant de la force armée même si celle-ci est légitimée par la communauté internationale.
== Actualité ==
=== En France ===
Depuis 2011,
▲- un hébergement et un accueil pendant la durée qui convient. Une fois arrivées en France, les personnes sont logées dans différentes maisons et structures d’accueil réparties sur tout le territoire national.
▲- un soutien économique pour le transfert en France (projet auto-financé)
▲- un accompagnement administratif aux personnes
L'
▲- un accompagnement au processus d’intégration dans le pays. Il leur est offert une intégration dans le tissu social et culturel français ( à travers l’apprentissage de la langue française, la scolarisation des mineurs...)
En 2022, [[Clélia Compas]] cosigne une tribune sur l'Express, appelant la France à créer de nouveaux couloirs humanitaires<ref>{{Lien web |langue=fr|titre=Ukraine: La France peut montrer l'exemple |url=https://www.lexpress.fr/actualite/monde/ukraine-la-france-peut-montrer-l-exemple_2170487.html/ |site=lexpress.fr/ |consulté le=19 avril 2022}}</ref>.
▲L'état français a déjà accueilli depuis 2011 environ 16.500 réfugiés syriens, fuyant la guerre qui déchire leur pays. 343.511 personnes sont mortes sur le territoire syrien entre mi-mars 2011 et le début du mois de novembre 2017. Parmi elles figurent 102.618 civils, dont près de 19.000 enfants et 12.000 femmes<ref>{{article|nom1=|prénom1=|titre=Couloir humanitaire : nouvelle vie en France pour une vingtaine de Syriens|url=http://www.leparisien.fr/politique/couloir-humanitaire-nouvelle-vie-en-france-pour-une-vingtaine-de-syriens-24-11-2017-7413780.php|périodique=[[Le Parisien]]|date=2017-11-24|consulté le=2019-12-02}}</ref>{{,}}<ref name=ouest/>.
=== En Italie ===
En 2018, le premier couloir humanitaire qui relie l'[[Afrique]] et l'[[Italie]] a été inauguré. Jusqu'au mois de décembre 2018, des réfugiés érythréens, sud-soudanais et somaliens ayant fui la dictature en [[Érythrée]] (une indépendance de l’[[Éthiopie]]), arriveront en Italie grâce à ce dispositif. Le but étant de garantir à ces réfugiés un voyage sûr, légal, et le droit de demander l'asile.Il est encadré par trois associations : [[Caritas Internationalis|Caritas]] Italie, l’association Gandhi et la [[Communauté de Sant'Egidio
Les couloirs humanitaires sont entièrement financés par ses promoteurs. Le coût annuel des couloirs humanitaires est d'environ 1 million d'euros. Les principaux organisateurs sont la [[Communauté de Sant'Egidio|Communauté de Sant’Egidio]], la Fédération des Églises évangéliques italiennes et l’Église vaudoise. Cette dernière fait notamment bénéficier les couloirs humanitaires du « Huit pour mille » qui est une part de l’impôt sur le revenu que les Italiens peuvent faire affecter à la confession religieuse de leur choix. L’Église vaudoise, alors qu’elle ne compte que 30 000 fidèles, reçoit ainsi la contribution de plus de 600 000 Italiens<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=En Italie, l’expérience réussie des couloirs humanitaires|périodique=La Croix|date=2017-03-14|issn=0242-6056|lire en ligne=https://www.la-croix.com/Monde/En-Italie-lexperience-reussie-couloirs-humanitaires-2017-03-14-1200831665|consulté le=2019-12-01 }}</ref>.
Cependant, l'arrivée des populistes au pouvoir en Italie restreint le nombre de visas accordés<ref>{{Lien web|titre=Italie: un couloir humanitaire avec l'Afrique|url=https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/migrants/italie-un-couloir-humanitaire-avec-l-afrique_2846855.html|site=Franceinfo|date=2018-07-12|consulté le=2019-11-29}}</ref>. Les dernières élections législatives ont vu une percée historique du mouvement antisystème [[Mouvement 5 étoiles|M5S]] et de l'extrême droite. Ces derniers ont promis dans leurs programmes électoraux le rapatriement des clandestins dans leurs pays. En mars 2018, le pape [[François (pape)|François]] apporte son soutien au projet lors d'une visite auprès de la communauté catholique Sant'Egidio. Il encourage l'ouverture de corridors humanitaires et dénonce la peur des étrangers.
== Notes et références ==
{{Références}}
{{Portail|géographie|relations internationales|humanitaire|droit}}
[[Catégorie:Aide humanitaire]]
[[Catégorie:Droit international humanitaire]]
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