« Pression artérielle » : différence entre les versions
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[[Fichier:Combined Task Force 151 - 090207-N-3931M-228.jpg|thumb|Mesure de la pression artérielle]]
La '''pression artérielle''', ou '''pression artérielle systémique''', correspond à la [[pression]] du sang dans les [[artère]]s de la [[circulation systémique]] (circulation principale). On parle aussi de '''tension artérielle '''(ou simplement de '''tension''' en raccourci) car cette pression est aussi la force<ref>Plus précisément la force exercée par unité de surface.</ref> exercée par le sang sur la paroi des artères, ce qui les [[Tension mécanique|tend]]. {{lang|la|''Stricto sensu''}}, la ''tension'' dans la paroi de l'artère résulte directement de la pression.
L'unité internationale de mesure de pression est le [[pascal (unité)|pascal]] (Pa). Toutefois, l'usage fait que la pression artérielle est souvent mesurée soit en centimètres de mercure (cmHg), soit en [[millimètre de mercure|millimètres de mercure]] (mmHg).
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Si on énonce la tension sous la forme d'un seul nombre, il peut s'agir :
* de la pression systolique seule, généralement utilisée par les profanes ;
* de la '''pression artérielle moyenne''' (PAM), utilisée par les professionnels de santé, qui se calcule (par approximation) de la manière suivante :
<center><math> PAM = \frac {PAS+2PAD }{3} </math></center>
* de la pression artérielle pulsée (PAS-PAD).
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* nerveux : vasodilatation par le [[nerf vague]] avec ralentissement de la [[fréquence cardiaque]] ;
* humoral (c'est-à-dire par production de substances chimiques qui vont se diffuser dans tout l'organisme et agir ainsi à distance) :
** [[adrénaline]] et [[noradrénaline]] (produites par les [[Glande surrénale#Médullosurrénale|glandes médullo-surrénales]]) entraînant entre autres une accélération du cœur,
** le [[système rénine-angiotensine-aldostérone]], la [[rénine]] produite au niveau des [[Appareil juxtaglomérulaire|cellules juxtaglomérulaires]], permet la conversion de l'angiotensinogène (produite par le foie) en angiotensine,
** [[hormone anti-diurétique|hormones anti-diurétiques]] (ADH ou vasopressine [[peptide]] produite au niveau de la [[neurohypophyse]]),
** facteurs vasodilatateurs tissulaires.
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La prise de tension est donc sujette à de nombreux ''[[Artéfact (erreur)|artefacts]]'', elle doit donc être idéalement prise en position allongée, le patient étant au repos ; il ne faut pas négliger « l'effet blouse blanche » (la tension du patient augmente du fait de la nervosité induite par la mesure). Il faut également vérifier l'adéquation entre la taille du brassard et celle du bras : si le premier est trop petit, on peut avoir une fausse élévation des valeurs de la tension (effet « gros bras »).
La pression artérielle est en général plus élevée pour le bras dominant (le bras droit pour un droitier, le bras gauche pour un gaucher)<ref>{{
== Mesure ==
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[[Fichier:Sphygmomanometer.jpg|vignette|[[Sphygmomanomètre]] classique et [[stéthoscope]].]]
[[Fichier:2017 Sfigmomanometr elektroniczny.jpg|vignette|Tensiomètre électronique automatique de poignet indiquant la pression systolique et diastolique.]]
[[Fichier:Tensiomètre Emile Spengler.jpg|vignette|Tensiomètre Spengler type Vaquez Laubry
{{article détaillé|Tensiomètre}}
Elle est faite classiquement par un brassard gonflable circulaire relié à un manomètre, qui peut être soit un appareil appelé [[tensiomètre]] ou sphygmomanomètre, soit un manomètre à tube en U à mercure (en 2012, il en existe encore en France chez de nombreux praticiens).
En [[1828 en santé et médecine|1828]], dans sa thèse de doctorat ({{citation|''Recherches sur la force du cœur aortique''}}), [[Jean-Léonard-Marie Poiseuille|Poiseuille]] montre le premier comment mesurer la pression sanguine (à l'aide d'un manomètre à mercure qu'il appelait {{citation|hémodynamomètre}}) et grâce à cet instrument démontre que la tension augmente à l’expiration et diminue lorsque l'on inspire<ref name=
Le premier appareil de type tensiomètre a été décrit par le médecin [[Scipione Riva-Rocci]] le {{Date|10|décembre|1896}} dans la ''Gazette médicale de Turin''.
Le brassard est mis au niveau du bras. Un stéthoscope est disposé au niveau du pli du coude à l'écoute de l'artère humérale. En gonflant le brassard à une pression supérieure à la pression maximale, l'artère du bras est alors occluse. On dégonfle alors celui-ci très progressivement et lorsque la pression de gonflage équivaut à la pression systolique (ou maximale), l'artère s'ouvre par intermittence ce qui se manifeste par l'apparition d'un bruit de battement dans le stéthoscope ; ces bruits, appelés « [[bruits de Korotkoff]] », sont dus aux turbulences de l'écoulement du sang, gêné par la pression du brassard. Des pulsations importantes sont également perceptibles par le patient et par l'examinateur. Lorsque la pression du brassard devient inférieure à la pression minimale (diastolique), l'artère est alors ouverte en permanence : le flux turbulent devient laminaire et les bruits auscultatoires disparaissent.
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* les pulsations de l'artère se répercutent dans le brassard, la pression du brassard oscille donc entre la pression systolique et la pression diastolique ; lorsque l'on dégonfle le brassard, on relève donc la pression à laquelle l'aiguille du manomètre commence à osciller (pression systolique) et celle à laquelle l'aiguille s'arrête d'osciller (pression diastolique) ;
* en prenant le [[pouls]] radial du bras comprimé : lorsque le brassard est comprimé, on ne perçoit pas le pouls ; lorsque l'on dégonfle le brassard, la pression à partir de laquelle le pouls apparaît est la pression systolique (cette méthode ne permet pas d'avoir la pression diastolique).
L'association tensiomètre manuel et stéthoscope est de plus en plus souvent remplacée par des appareils automatiques (''tensiomètres électroniques'') avec un brassard gonflé par un moteur et détection soit des bruits par un micro (méthode auscultatoire), soit des variations d'amplitude de l'onde de pouls (méthode oscillométrique). Ces appareils permettent des mesures répétées et la surveillance presque en temps réel de la pression sanguine. Ces appareils peuvent être utilisées au cabinet du médecin. Ils sont disponibles également dans certains lieux publics mais la mesure n'est alors, le plus souvent, pas faite dans les conditions recommandées (ambiance bruité, position debout, taille du brassard non adaptée<ref name="Muntner 2019">Muntner P, Einhorn PT, Cushman WC et al. [https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0735109718392738 ''Blood pressure assessment in adults in clinical practice and clinic-based research: JACC Scientific Expert Panel''], Journ Am Coll Cardiol, 2019;73:317-335</ref>…). Ils sont également disponibles en vente, constituant la base de l'automesure tensionnelle
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=== Estimation sans appareil ===
Il existe plusieurs méthodes de ce type<ref>
==== Méthode de palpation des pouls ====
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==== Méthode du temps de remplissage capillaire ====
On peut aussi estimer la tension systolique avec la méthode dite du « remplissage capillaire », également appelée « temps de recoloration cutanée », qui consiste à exercer une pression sur un [[ongle]], celui-ci pâlit car les tissus se vident de leur sang (qui est rouge), puis à estimer la vitesse à laquelle il se recolore (reperfusion capillaire).
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Cette technique est utilisée par certains [[smartphone]]s<ref name="Muntner 2019" /> mais n'est pas fiable<ref>Plante TB, Urrea B, MacFarlane ZT et al. [https://jamanetwork.com/journals/jamainternalmedicine/fullarticle/2492134 ''Validation of the instant blood pressure smartphone app''], JAMA Intern Med, 2016;176:700-702</ref>. Elle a été perfectionnée, se basant sur l'analyse des infimes cycles de colorations-décolorations faciales, avec de meilleurs résultats<ref>Luo H, Yang D, Barszczyk A et al. [https://www.ahajournals.org/doi/10.1161/CIRCIMAGING.119.008857 ''Smartphone-Based blood pressure measurement using transdermal optical imaging technology''], Circ Cardiovasc Imaging, 2019;12:e008857</ref>.
D'autres techniques font appel à l'analyse de la pulsatilité d'un doigt qui appuie sur un capteur avec une pression déterminée<ref>Chandrasekhar A, Kim CS, Naji M, Natarajan K, Hahn JO, Mukkamala R [https://www.science.org/doi/10.1126/scitranslmed.aap8674 ''Smartphone-based blood pressure monitoring via the oscillometric finger-pressing method''], Sci Transl Med, 2018;10:eaap8674</ref>. Les capteurs peuvent même se situer sur une [[lunette de toilette]]<ref>Conn NJ, Schwarz KQ, Borkholder DA, [https://mhealth.jmir.org/2019/1/e12419/ ''In-Home cardiovascular monitoring system for heart failure: comparative study''], JMIR Mhealth Uhealth, 2019;7:e12419</ref>.
== Classification de la pression artérielle ==
Classification de la pression artérielle pour adulte<ref name=
{| class="wikitable"
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* [[Monitoring ambulatoire de la pression artérielle]]
* [[Gradient alvéolo-artériel]]
* [[Hypotension artérielle]]
=== Liens externes ===
{{Liens}}
{{Portail|médecine|physiologie}}
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