« Système Rhésus » : différence entre les versions

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{{Voir homonymes|Rhésus}}
[[Fichier:Apangshu Find Blood Group.jpg|vignette|Diagramme de compatibilité des groupes sanguins]]
 
Le '''système Rhésus ('''parfois appelé groupe''')''' est, avec le [[système ABO]], un des principaux systèmes antigéniques [[Érythrocyte|érythrocytaires]]. Il doit son nom à un singe d'Asie du Sud-Est, [[Macaque rhésus]] (''Macaca mulatta''), qui servit d'animal d'expérience à la fin des années 1930 dans les recherches sur le sang. L'association du [[système ABO|système antigénique érythrocytaire ABO]] et du système Rhésus définit les [[Groupe sanguin|groupes sanguins]].
 
== Description ==
 
=== Généralités ===
Le système antigénique érythrocytaire (Rh) est l'un des 36 systèmes antigéniques érythrocytaires humains connus. C'est le deuxième système antigénique érythrocytaire le plus important, après le système antigénique ABO.
 
=== Antigène ===
Les [[Érythrocyte|globules rouges]] présentent à leur surface des [[Antigène|antigènes]] qui varient suivant les personnes. Un antigène est une [[macromolécule]] naturelle ou synthétique qui, reconnue par des [[anticorps]] ou des [[Cellule (biologie)|cellules]] du [[système immunitaire]] d’un organisme, est capable de déclencher chez celui-ci une réponse [[Système immunitaire|immunitaire]].
 
Le système rhésus fait référence spécifique à un de ces antigènes. Cet antigène est désigné par la lettre D<ref name=":0">{{Lien web|titre=Rhésus : définition|url=https://www.docteurclic.com/encyclopedie/rhesus.aspx|site=www.docteurclic.com|consulté le=2020-04-29}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|titre=Les différents groupes sanguins - Etablissement français du sang {{!}} Etablissement francais du sang|url=https://dondesang.efs.sante.fr/comprendre-quest-ce-que-le-sang/les-groupes-sanguins|site=dondesang.efs.sante.fr|consulté le=2020-04-29}}</ref>. La présence de cet antigène correspond au rhésus positif et l'absence de cet antigène correspond au rhésus négatif<ref name=":0" />. Si du sang rhésus positif est injecté chez un individu rhésus négatif, celui-ci fabriquera des anticorps anti-rhésus, ceux-ci peuvent [[Agglutination (biologie)|agglutiner]] du [[sang]] du [[macaque rhésus]]<ref name=":0" />{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=|prénom1=R.|nom1=Chanton|prénom2=J.|nom2=Paniel|titre=Anatomie et physiologie animales|passage=124|lieu=|éditeur=G. Doin|date=1957|pages totales=|isbn=|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=cAZYAAAAYAAJ|consulté le=2020-04-29}}</ref>, ainsi que des personnes Rh+.
 
Le système antigénique Rh comprend en réalité 49 variétés connues de l'[[antigène]]<ref>Dean, Laura. ''Blood Groups and Red Cell Antigens [Internet].''. Bethesda (MD): National Center for Biotechnology Information (US); 2005, Chapter. 7.</ref>, parmi lesquels les cinq antigènes D, C, c, E et e sont les plus importants (D est le plus important<ref name=":2">{{Lien web|langue=fr|titre=Groupe sanguin et groupe Rhésus|url=https://www.rts.ch/decouverte/sante-et-medecine/corps-humain/le-sang/8996699-groupe-sanguin-et-groupe-rhesus.html|site=rts.ch|date=2017-10-13|consulté le=2020-04-29}}</ref>). Le statut Rh(D) d'un individu est normalement décrit par un suffixe positif ou négatif après le type ABO (par exemple, une personne qui est A Positive possède l'antigène A et l'antigène Rh(D), alors qu'une personne qui est A Négative n'a pas l'antigène Rh(D)). Les termes facteur Rh, « Rh positif » et « Rh négatif » font uniquement référence à l'antigène Rh(D).
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Les transfusions sont possibles de Rh- vers Rh+ mais pas de Rh+ vers Rh-<ref name=":3" />. Autrement dit, les personnes ne possédant pas l'antigène et dont le sang est mis en contact avec celui-ci vont développer une [[Système immunitaire|réaction immunitaire]] contre les globules rouges possédant l'antigène et les détruire<ref name=":0" />.
 
Les anticorps anti-RHD sont des anticorps irréguliers de type [[Immunoglobuline G|IgG]], acquis à l’occasion d’une transfusion ou d’une [[grossesse]]. Lorsque les globules rouges n’ayant pas l’antigène D, des anticorps contre cet antigène peuvent être produits par l’individu dans le cas d’une exposition<ref>{{Article |langue= |auteur1= |titre=FICHE TECHNIQUE Les systèmes ABO et Rhésus |périodique=Centre suisse de contrôle de qualité |date=Novembre 2017 |issn= |lire en ligne=http://www.cscq.ch/SiteCSCQ/FichierPDF_FR/FT-Systeme-ABO-Rhesus.pdf |pages= }}</ref>.
 
Les anticorps aux antigènes Rh peuvent être impliqués dans des réactions [[Transfusion sanguine|transfusionnelles]] hémolytiques et les anticorps aux antigènes Rh(D) et Rh(c) confèrent un risque significatif de maladie hémolytique du [[fœtus]] et du [[nouveau-né]].
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Le nom Rhésus vient de l'extraction du premier sérum test obtenu à partir du sang de lapins traités avec des érythrocytes de singes rhésus (''Macaca mulatta''). Les scientifiques ont donc découvert par hasard ce groupe sanguin en premier chez les singes rhésus<ref name=":1">{{Lien web|titre=Understanding Genetics|url=https://genetics.thetech.org/ask-a-geneticist/rhesus-factor-evolution|site=genetics.thetech.org|consulté le=2020-04-29}}</ref>.
 
Le terme « Rh » était à l'origine une abréviation de "« facteur Rhésus" ». Il a été découvert en 1937 par [[Karl Landsteiner]] et Alexander S. Wiener, qui, à l'époque, pensaient qu'il s'agissait d'un antigène similaire présent dans les [[globules rouges]] du singe rhésus. {{ref nec|On a appris par la suite que le facteur humain n'est pas identique au facteur du singe rhésus, mais à cette époque, le « groupe Rhésus » et d'autres termes similaires étaient déjà largement utilisés dans le monde entier. Ainsi, bien qu'il s'agisse d'une appellation erronée, le terme survit.}}
 
=== Origine ===
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L'expérience a consisté à immuniser un cobaye lapin avec des [[érythrocytes]] de singes, et à tester le [[sérum]] de ce cobaye ainsi obtenu vis-à-vis de globules rouges humains.
 
Ils ont alors constaté que les globules rouges humains s'agglutinent ou non en présence du sérum de ce cobaye immunisé par des globules rouges de singe rhésus. Ce sérum contient des [[anticorps]] dit anti-rhésus. Ce même sérum donne une réaction d'[[agglutination (biologie)|agglutination]] avec les érythrocytes de 85 % environ des sujets testés dans la population [[caucasoïde]]. On dit alors que le sang de ces sujets est rhésus positif {{nobr|(Rh +)}} ou rhésus négatif {{nobr|(Rh -)}} dans le cas contraire.
 
Dans la réalité, on s'est rendu compte plus tard que ce sérum test ne reconnaissait pas exactement le même [[épitope]] que l'anticorps rencontré chez les sujets rh négatif immunisés décrits par [[Philip Levine (médecin)|Levine]] en 1939, et était en fait un anti-LW. Cette protéine fut nommée, sur proposition de Levine, LW (également ICAM4), faisant partie du complexe membranaire RH<ref> J.P. Cartron P. RougerBases moléculaires des antigènes des groupes sanguins, p 203, Masson 1998</ref> avec RHD, RHCE, Rh50 (RHAG), [[CD47]], GPB ([[glycophorine]] B, [[système MNS]]) à la surface de l'érythrocyte, du nom des auteurs de cette expérience initiale, [[Landsteiner]] et [[Alexander Solomon Wiener|Wiener]]. Cependant le nom d'origine, rhésus, qui avait déjà donné lieu à de nombreuses publications, a été conservé, et ne s'applique en fait plus à l'épitope initialement découvert, mais à l'épitope Rhésus D ou RH1 dans la nomenclature internationale.
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D = RH1, C = RH2, E = RH3, c=RH4, e = RH5, ... C<sup>w</sup> = RH8...G = RH12 ...jusqu'à plus de 50.
 
Cette nomenclature, contrairement aux précédentes, ne préjugeait pas de la génétique sous-jacente. Il est maintenant connu qu'il y a deux locus avec le gène D ou d (gène d en fait inexistant) au premier locus RHD, et le gène CE synthétisant une protéine avec les deux épitopes (C-c, E-e) au second locus RHCE. Ces deux gènes, d'orientation opposée, les [[exons]] 10 étant proches, sont situés sur le chromosome {{|1}}, en 1p361 p36.2-p34.
 
Ainsi, un sujet Rh1rh' (Wiener) sera DCCee (Fisher Race) et RH(1,2,-3,-4,5) maintenant.
 
Ces trois nomenclatures<ref>{{Lien web|langue = en|titre = Nomenclatures|url = https://www.ualberta.ca/~pletendr/tm-modules/rh/70rh-nomen.html|site = |date = |consulté le = }}</ref> sont toujours utilisées dans le milieu transfusionnel, selon les endroits et les us et coutumes locales. Il est plus simple de demander un « R1 petit r » ou un « moins 3 » qu'un « Grand D, grand C, petit c, petit e, petit e » ou qu'un « RH 1, 2, moins 3, 4, 5 ». Bref, on pense en Fisher Race, on parle en Wiener (génotype probable) ou en numérique abrégé, en n'indiquant que les antigènes absents, et on écrit en numérique.
 
== Génétique ==
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Un troisième gène homologue ''RHAG'' localisé sur le chromosome 6 en 6p11-p21.1 code la [[glycoprotéine]] associée au RH (Rh-associated glycoprotein) RHAG ou RH50, essentielle pour l'expression des antigènes Rhésus. Ce gène a dix exons répartis sur 30 kilobases. Quoique présentant une forte homologie, la glycoprotéine RHAG, dont la localisation du gène est différente, ne peut faire partie du système rhésus.
 
Du fait de la forte homologie entre les deux gènes RH, indépendamment des mutations ponctuelles, expliquant par exemple le polymorphisme C/c (Cys16Trp, Ile60Leu, Ser68Pro et Sr103Pro), E/e (Pro226Ala) ou Cw (Gln41Arg) de la protéine RHCE, de nombreuses [[Translocation (génétique)|translocations]] ont eu lieu, de telle sorte que diverses molécules hybrides ont été observées, un ou des exons de l'un étant échangés avec les exons homologues de l'autre. Il existe ainsi, comme dans le [[système MNS]], des gènes RH(D-CE-D), ou RH(CE-D-CE). Ces gènes hybrides expliquent les nombreux variants rencontrés dans le système Rhésus, certaines molécules ayant perdu un ou des antigènes, et en en ayant acquis d'autres. C'est ainsi que 54 antigènes différents sont homologués par la [[Société internationale de transfusion sanguine]] dans le système RH, du N{{n° |001 à 053}}, les {{numéros|013 à 016}}, 024, 025 et 038 n'étant plus attribués à un antigène particulier.
 
Les deux protéines RHD et RHCE, de {{nobr|417 AA}} chacune, se situent dans la membrane de l’érythrocyte qu'elles traversent à douze reprises, les C et N terminaisons étant intracytoplasmiques. Ces protéines ne sont pas [[Glycosylation|glycosylées]], mais portent 3 [[acide palmitique|acides palmitiques]] intramembranaires.
 
=== Génétique [[Gregor Mendel|mendélienne]] ===
Dans la nomenclature Fisher-Race, l'allèle ''D'' est évidemment dominant par rapport à ''d'', dont nous savons maintenant qu'il s'agit d'une délétion. Les allèles ''C / c'' d'une part et ''E / e'' d'autre part sont codominants. Ainsi deux parents ''d / d'' ne pourront pas avoir un enfant D, RH:1, mais deux parents ''D / d'' (Rhésus positif standard D, RH:1) pourront avoir un enfant ''d / d'' (Rhésus négatif) avec une probabilité de 25 %. Deux parents ''C / c'' pourront avoir des enfants présentant l'un des trois génotypes possibles ''C / C'', ''C / c'' ou ''c / c''. Le même raisonnement s'applique aux allèles ''E'' et ''e''. Il est évidemment plus simple de raisonner sur les haplotypes. Deux parents ''DCe / dce'' et ''DcE / dce'' pourront avoir des enfants ''DCe / DcE'', ''DCe / dce'', ''DcE / dce'' et ''dce / dce''.
 
Cependant, comme dans pratiquement tous les systèmes de groupes sanguins (ABO, MNs, FY, JK, DO...DO…), il est possible de rencontrer d'apparentes exclusions de paternité ou de maternité.
 
Il existe ainsi un rarissime haplotype ''RH<sub>null</sub>''<ref>[http://www.atlantico.fr/decryptage/ceux-qui-cachaient-miracle-dans-veines-recherche-donneurs-au-groupe-sanguin-rarissime-et-precieux-1822338.html Un cas de patient Rhnull]</ref> dans le système Rhésus. Cet haplotype, qui ne synthétise aucune des deux protéines RH, ni RHD, ni RHCE, est noté RH:---. Supposons un père déterminé comme D+, C+, E-, c-, e+, c'est-à-dire possédant les antigènes D, C, et e, et ne possédant pas les antigènes c et E. Nous en déduisons le génotype vraisemblable de ce père comme étant ''DCe / DCe'', ou ''DCe / dCe''. Or, ce père, uni à une femme de génotype ''dce / dce'', pourra avoir un enfant D-, C-, E-, c+, e+, c'est-à-dire ne possédant pas l’antigène attendu C. Cet enfant sera considéré à tort comme de génotype ''dce/dce''. Nous constatons alors une apparente exclusion de paternité, l'enfant étant supposé avoir reçu un haplotype ''dce'' qui n'existe pas chez son père. Or ceci peut être parfaitement expliqué par le génotype ''DCe / ---'' de ce père, qui a transmis son haplotype « --- » à son enfant dont le génotype réel est ''dce / ---'' .
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Chez un sujet D partiel la proteine est qualitativement anormale dû au manque d'epitopes mais son expression quantitatif reste normale.Par la suite, on s'est aperçu que certains sujets Rh positif, ou D<sup>u</sup>, pouvaient faire un anticorps anti-D. On les considère alors comme des D partiels, que l'on doit transfuser en rh négatif.
 
Depuis le début des années 2010, selon les réactions que l'on observe au laboratoire, le sujet concernéeconcerné (caucasienpeau blanche, noir...noire…), les anticorps utilisés, et avec un peu d'expérience, le D<sup>u</sup> sera considéré soit comme Rh Positif, soit suspecté d'être un variant et donc un possible D partiel. Il sera alors contrôlé en biologie moléculaire, où sera révélée la mutation concernée. Si une réponse anticorps a déjà été observée chez de tels sujets transfusés avec des sangs Rh +, ce sujet sera considéré, en tant que malade, comme un rhésus négatif. Un commentaire accompagnera le résultat, car cette personne peut très bien être retrouvée Rh Positif sans aucun problème dans un autre laboratoire, tout dépend de l'anticorps monoclonal employé et de l'épitope reconnu. Ces sujets sont donc considérés comme receveurs Rh négatifs (RH:-1, dd) et donneurs positifs (RH:1, D) parfois seulement en dons de [[Plasma sanguin|plasma]] ou [[Plaquettes sanguines|plaquettes]], le don de globules rouges risquant d'entraîner l'apparition d'un anticorps contre certains variants chez le receveur.
 
Le D<sup>u</sup>, ou du moins le phénotype considéré comme tel, est de plus en plus rare. En cas de discordance de résultats avec différents réactifs, un variant ou un "« D partiel" » susceptible de produire une réponse anti-D est le plus souvent suspecté, cas qui reste exceptionnel. Enfin, les antigènes associés C ou E trouvés chez un RH D négatif, compte tenu de leur fréquente association à l'antigène D, sont des indicateurs à surveiller.
 
=== RH8 ===
Encore dénommé antigène C<sup>w</sup> dans la nomenclature Fisher-Race, de fréquence phénotypique de 1 à 9 % selon les populations (2 % chez les caucasienspersonnes à peau blanche), il s'agit d'une particularité de la molécule RHCE C+ (RH:2) le plus souvent (exceptionnellement d'une molécule ce), due à une substitution Gln41Arg. Cette particularité n'a aucune conséquence clinique, mais un anticorps anti-C<sup>w</sup> naturel (c’est-à-dire apparaissant en dehors de toute immunisation par transfusion ou grossesse) et sans danger même en cas de transfusion, est souvent dépisté lors d'une [[recherche d'anticorps irréguliers]] (RAI).
 
=== RH12 ===
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=== RH en délétion ===
Certains haplotypes ne codent pas l'ensemble des antigènes attendus. L'antigène absent est remplacé par le signe - dans la nomenclature Fisher Race.
 
Les haplotypes RH en délétions pourraient faire croire à une exclusion de parenté, l'enfant ne possédant pas un haplotype attendu, ou paraissant posséder un haplotype non mis en évidence chez le parent lui ayant transmis l'un de ces haplotypes. De même, un parent RH<sub>null</sub> de type régulateur peut transmettre un haplotype normal à son enfant, le problème génétique étant évident dans ce dernier cas.
* '''Délétions partielles : Dc-, DC<sup>w</sup>-, D--.''' Certains parmi les haplotypes ''D--'' produisent un antigène Evans (RH37) de faible fréquence. Cet haplotype est noté ''D..'' et produit les antigènes D (RH1), G (RH12), Evans (RH37), Dav (RH47) et un "« RH total" » (RH29).
 
* '''Délétion totale.''' Certains sujets, de groupe appelé RH<sub>null</sub>, sont totalement dépourvus de substance RH. Cette particularité est due :
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== Intérêt clinique ==
 
CetteLa découverte du système rhésusRhésus a permis de rendre plus sûre la [[transfusion sanguine]], de comprendre et de prévenir les [[incompatibilité fœto-maternelle|incompatibilités fœto-maternelles]] de groupe sanguin au cours de la grossesse.
 
La règle est qu'on peut transfuser des produits sanguins rhRh - (qui ne contiennent pas l'antigène D ou RH1) à un individu Rh +, mais pas le contraire. L'individu rhRh - fabriquerait des anticorps anti-RH1 (D) destructeurs des globules rouges Rh +, ce qui provoquerait un accident transfusionnel lors d'une nouvelle transfusion incompatible.
 
Il existe un risque d'immunisation au cours de la [[grossesse]] d'une femme rhRh - par un [[fœtus]] Rh + dans certaines circonstances :
* au cours de l'[[accouchement]] ;
* au cours d'une [[interruption volontaire de grossesse]], ou d'une [[fausse couche]] spontanée ;
* lors d'une manœuvre pouvant faire recevoir à la mère du sang du fœtus (traumatismes, accident de la circulation...) ;
* en cas d'une [[amniocentèse]] ou d'une [[biopsie de trophoblaste]] ;
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* lors d'une hémorragie au cours de la grossesse.
 
Dans ces cas, la mère doit recevoir rapidement, dans les 48 heures (ou 72 heures au plus tard, l’efficacité diminuant rapidement au-delà) des immunoglobulines anti D (RH1) qui préviennent sa possible immunisation afin de pouvoir mener sans encombre une grossesse ultérieure. D’où le nom de prévention -de la [[maladie hémolytique du nouveau-né]]- donné à cette méthode. Les immunoglobulines anti-D entraînent d’une part la disparition rapide des globules rouges fœtaux de la circulation maternelle, par [[hémolyse]] intra ou extra-vasculaire, disparition qui peut être mise en évidence par le [[test de Kleihauer]], et bloquent d’autre part la réponse immunitaire primaire. Ainsi, l'organisme de la mère ne garde pas la mémoire immunologique de son contact avec l’antigène RH1, D.
 
Maintenant que cette prévention est faite systématiquement à la naissance, et est même recommandée à la {{28e|semaine}} de grossesse<ref> http://www.cngof.asso.fr/D_PAGES/PURPC_13.HTM</ref>, nous observons beaucoup moins d'incompatibilités par anti-D. Mais nous observons toujours des incompatibilités par anti-c (donc chez des femmes Rhésus positif+ DCCee, accouchant d'un enfant [[hétérozygote]] DCcee) et anti Kell. D'où la règle transfusionnelle de respecter la totalité des phénotypes Rhésus et Kell pour la transfusion chez une fille ou une jeune femme.
 
== Distribution statistique ==
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|}
 
La région du monde qui compte la plus forte proportion de rhésus négatifs est le [[Pays basque]]<ref>{{article|lang=en |auteur=Touinssi M, Chiaroni J, Degioanni A, De Micco P, Dutour O, Bauduer F |titre=Distribution of rhesus blood group system in the French basques: a reappraisal using the allele-specific primers PCR method |journal=Human Heredity |volume=58 |numéro=2 |pages=69–72 |année=2004 |pmid=15711086 |doi=10.1159/000083027 |s2cid=44542508 }}</ref>.
 
== Liens internes ==
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== Bibliographie ==
*''Human Blood Groups'', par Geoff Daniels, seconde édition, Blackwell Publishing, 2002
*''Base moléculaire des antigènes des groupes sanguins'', par J-P Cartron et P. Rouger, Masson, 1998
*''The Blood Group Antigen'', par M. E. Reid et C.Lomas-Francis, Facts Book, Elsevier Academic press, 2004
*''Les groupes sanguins érythrocytaires'', par P. Bailly, J. Chiaroni, F. Roubinet, John Libbey Eurotext, 2015.
* [http://wellcomelibrary.org/player/b18023009#?ai=0&z=0.0385%2C-0.0237%2C1%2C0.9248&asi=0 ''Heredity of the blood groups''<nowiki> [e-book]</nowiki>], par Alexander S. Wiener et Irving B. Wexler, 1958