« L.T. Piver » : différence entre les versions

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L.T. Piver est la plus ancienne maison<ref name=":21" /> de [[parfumerie]] française encore en activité. Fondée en [[1774]]<ref name=":0">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Annick Le|nom1=Guérer|titre=Le Parfum: Des origines à nos jours|éditeur=Odile Jacob|date=2005-10-13|isbn=978-2-7381-8783-3|lire en ligne=https://books.google.fr/books?newbks=0&redir_esc=y&hl=fr&id=QTcVAAAAQBAJ&q=L.T.+Piver#v=snippet&q=L.T.%20Piver&f=false|consulté le=2024-04-19}}</ref>, la boutique de parfumerie « seule brevetée du Roi »<ref name=":0" /> fut à l’origine et la source des tout premiers parfums de synthèse. Encore enEn 2024 encore, L.T. Piver nous propose des compositions qui contribuent à la richesse de son patrimoine<ref name=":711" />. Les nouvelles gammes qui portent le nom dude parfumeur ont été conçues dans le respect de l’authenticité des valeurs olfactives, de l’imagerie ancienne des étiquettes et des habillages.
 
[[Fichier:A la Reine des Fleurs - Gravure L.T. Piver.png|centré|vignette|289x289px|Gravure de la Maison L.T. Piver]]
 
== Historique ==
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=== Guillaume Dissey & Louis Toussaint Piver ===
[[Fichier:Portrait Guillaume Dissey.png|gauche|vignette|185x185px|Portrait de Pierre Guillaume Dissey]]
À l'origine de l'histoire de L.T. Piver se trouve une enseigne nommée "À la Reine des Fleurs", fondée par le maître gantier-parfumeur Michel Adam à Versailles. Au XVIIIe siècle, les gants en cuir étaient souvent parfumés pour ajouter une touche de luxe et masquer les odeurs naturelles du matériau. Ainsi est née l'eau de toilette "À la Reine des Fleurs"<ref name=":1">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gaston|nom1=Vassy|titre=La reine des fleurs: légende hindoue|éditeur=Piver|date=1874|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=tfK9N4BPvekC&newbks=0&hl=fr|consulté le=2024-04-19}}</ref>, inaugurant une nouvelle parfumerie le 8 juillet [[1774]] au 82 [[rue des Lombards]] à Paris<ref name=":1" />. Initialement destiné aux pièces de cuir, ce parfum a rapidement conquis la Cour de [[Louis XVI]]<ref name=":0" /> grâce à son Essence Vestimentale<ref name=":0" />, mêlant des notes de lavande, d'épices et d'herbes, séduisant hommes et femmes de la haute société.[[Fichier:Dissey et Piver savon.jpg|vignette|Étiquette pour un savon aromatisé Dissey et Piver (après 1813, source [[Bibliothèque nationale de France|BnF]]).|155x155px]]En 1805, Pierre Guillaume Dissey, cousin de Michel Adam, reprend la société<ref name=":1" /> et engage [[Louis Toussaint Piver]]<ref name=":1" /> comme apprenti pour ses connaissances en chimie. En 1813, ils s'associent et établissent leur entreprise au 111-113, [[Rue Saint-Martin (Paris)|rue Saint-Martin]]<ref name=":2">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Elisabeth de|nom1=Feydeau|titre=Les parfums: histoire, anthologie, dictionnaire|éditeur=R. Laffont|date=2011|isbn=978-2-221-11007-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=5cqStwAACAAJ&newbks=0&hl=fr|consulté le=2024-04-19}}</ref>[[Rue Saint-Martin (Paris)|,]] sous le nom "Dissey et Piver", avec pour signature commerciale "À la Reine des Fleurs". {{Référence nécessaire|Cette collaboration permet à Louis Toussaint Piver d'apporter un regard novateur sur la création des parfums et le mélange des essences.|date<ref name=avril":1" 2024}}/>.
 
Dès 1817, des succursales sont ouvertes en Angleterre, Belgique, Russie et au Brésil, marquant le début d'une expansion internationale<ref name=":2" />. Sous la direction ambitieuse de Piver et Dissey, la société lance une large gamme de produits cosmétiques et de parfums, comptant plus de 1100 produits présentés dans « Catalogue des parfumeries superfines et savons de toilette de Dissey et Piver » imprimé en [[1827]] par l'imprimerie de [[Honoré de Balzac]]. ([https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb35839790z BNF : 8-WZ-3909])<ref name=":11">{{Lien web |langue=FR |auteur=Imprimerie Honoré de Balzac |titre=Catalogue des parfumeries superfines et savons de toilette |url=https://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb35839790z}}</ref>
[[Fichier:Etiquette L.T. Piver A la Reine des Fleurs.png|vignette|170x170px|Etiquette de la Maison L.T. Piver - "A la Reine des Fleurs et ses 3 Amours"]]
La gamme de produits s'étendait au-delà des eaux de toilette, incluant une variété de savons parfumés, d'accessoires tels que des sachets de satin et des gants, ainsi que des produits divers comme du cirage, de la moutarde, et des articles médicinaux. L'entreprise s'est rapidement imposée<ref name=":0" /> comme une référence incontournable<ref name=":50" /> dans la haute société de Paris et au-delà, {{non neutre|grâce}} à ses {{lesquelles|créations innovantes}} et ses flacons {{non neutre|raffinés}}.
 
L'expansion internationale s'est poursuivie avec l'ouverture de succursales à [[Londres]], [[Bruxelles]] et [[Barcelone]], consolidant la réputation de l'enseigne dans les grandes capitales européennes. Par la suite, la marque s'est établie à travers le monde, notamment à New York, Mexico, Moscou et Hong-Kong, devenant une référence en matière de parfumerie.<ref name=":52" /> .
 
Pierre-François-Pascal [[Guerlain]], {{quoi|le cœur plein d’ambition}}, signe en [[1822]], un contrat avec la société Dissey et Piver, la parfumerie a une solide réputation<ref name=":111">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Catalogue officiel: exposition universelle de 1862 à Londres (London) : section française|éditeur=Impr. Imperiale|date=1862|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=vtXy4rWN16sC&newbks=0&hl=fr|consulté le=2024-04-19}}</ref> déjà établie dans Paris<ref name=":3">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Élisabeth de|nom1=Feydeau|titre=Le roman des Guerlain. Parfumeurs de Paris|éditeur=Flammarion|date=2017-01-25|isbn=978-2-08-140691-9|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=ZPKeDQAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=parfums+guerlain&hl=fr|consulté le=2024-04-19}}</ref>. Il fondera sa maison éponyme en [[1828]]<ref name=":3" />.
 
=== Louis Toussaint Piver ===
[[Fichier:Portrait de Louis Toussaint Piver.png|gauche|vignette|168x168px|Portrait de Louis Toussaint Piver]]
Après le décès de Pierre-Guillaume Dissey en 1823, l'entreprise se transforme en "L.T. Piver", pour celui qui en prendra la direction, Louis Toussaint Piver toujours sous la marque "À la Reine des Fleurs"<ref name=":2" />. Cette année-là, l'entreprise obtient le {{non neutre|prestigieux}} titre de fournisseur officiel de la Cour de Versailles, officialisée à la demande de [[Charles X]]<ref name=":4">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Paris|nom1=guide|titre=Paris guide, par les principaux écrivains et artistes de la France|éditeur=A. Lacroix, Verboeckhoven|date=1867|lire en ligne=https://books.google.fr/books?newbks=0&redir_esc=y&hl=fr&id=mjYcdg6n7zoC&q=L.T.+Piver#v=snippet&q=L.T.%20Piver&f=false|consulté le=2024-04-19}}</ref>{{,}}<ref name=":0" />, suivi en 1825 de celui de la Duchesse de Berry. {{Référence nécessaire|Cette reconnaissance consacre « La Reine des Fleurs » comme un acteur majeur du commerce de luxe de la parfumerie à Paris.|date<ref name=avril":5" 2024}}/>.
 
Les créations de L.T. Piver sont recherchées dans des Cours d'Europe, recevant des brevets d'Eau de Cologne de personnalités telles que [[Guillaume IV (roi du Royaume-Uni)|Guillaume IV]]<ref name=":5">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Pierre|nom1=Sipriot|titre=Ce fabuleux XIXe siècle: L'histoire {{non neutre|extraordinaire}} de ces inventions qui transformèrent le monde|éditeur=FeniXX|date=1990-01-01|isbn=978-2-7144-8896-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=YWL_EAAAQBAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=fabuleux+XIX%C3%A8me&hl=fr|consulté le=2024-04-19}}</ref> d'Angleterre, la Reine Adélaïde, [[Louis-Philippe Ier|Louis-Philippe]], la Reine d'Espagne, [[Marie II (reine de Portugal)|Dona Maria]] : la Reine du Portugal, [[Léopold Ier (roi des Belges)|Leopold Ier]] : le Roi des Belges, le Roi du Danemark et la Princesse Frédérique de Prusse<ref name=":5" />. Les produits du 111 rue Faubourg Saint Martin deviennent synonymes de raffinement dans les cercles sociaux et culturels européens, ainsi qu'au-delà des frontières.<ref name=":70" />.
 
En [[1826]], Piver établit une usine à [[La Villette (Seine)|la Villette]]<ref name=":2" />, équipée des {{lesquelles|dernières avancées}} pour optimiser le travail des ouvriers. Il prend des mesures pour lutter contre la contrefaçon en créant un cachet de garantie accompagnant chaque produit<ref name=":1" />.
 
Malgré le déclin économique après la révolution de [[1830]], dite les [[Trois Glorieuses]], [[L.T. Piver]], fatigué et ayant perdu son associé, décide progressivement de se retirer des affaires. En 1832, il vend l'entreprise à Messier et Amavet<ref name=":1" />, avec une clause spéciale maintenant leurs deux neveux, Alphonse Dissey et Alphonse Piver, dans leurs postes actuels. Cette décision suggère une volonté de maintenir l'entreprise dans la famille, avec l'espoir que les jeunes neveux acquerront avec le temps l'expérience nécessaire pour assurer l'avenir de la parfumerie.
 
En [[1833]], un magasin est ouvert au 103 rue Saint-Martin<ref name=":0" />, tandis que les locaux aux numéros 111 et 113 sont réservés comme entrepôts<ref name=":0" />. Un laboratoire, conçu par Alphonse Piver<ref name=":6">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Catalogue officiel: exposition universelle de 1862 à Londres (London) : section française|éditeur=Impr. Imperiale|date=1862|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=vtXy4rWN16sC&newbks=0&hl=fr|consulté le=2024-04-19}}</ref>, est installé dans l'arrière-cour, témoignant de l'engagement continu de l'entreprise envers l'innovation et la qualité. L'intérieur du magasin est décrit comme élégant, avec des boiseries en teck, des meubles en acajou et des tapis floraux, reflétant le luxe associé à la marque.<ref name=":7">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Maurice|nom1=Brunetti|titre=Parfums d'histoire|éditeur=Presses du Midi|date=2001|isbn=978-2-87867-308-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=P1J-AAAACAAJ&newbks=0&hl=fr|consulté le=2024-04-19}}</ref>.
 
=== Alphonse Piver ===
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Après le départ de Louis Toussaint Piver en [[1837]]<ref name=":3" />, Alphonse Dissey et Alphonse Piver, neveux de Louis Toussaint, reprennent l'entreprise avec la même conviction en l'avenir de la parfumerie. Sous la direction d'Alphonse Piver, l'entreprise prospère et élargit son catalogue. Alphonse Piver ne se contente pas de suivre les tendances, il innove en créant de nouveaux produits tels que le Lait d'Iris et le savon au Suc de Laitue. Ces produits attirent l'attention de l'[[Napoléon III|Empereur Napoléon III]]<ref name=":2" />, qui les utilise pour ses massages quotidiens, permettant à Alphonse Piver d'afficher sur ses véhicules de livraison : "Fournisseur de sa Majesté l'Empereur". Pour l'[[Eugénie de Montijo|Impératrice Eugénie]]<ref name=":2" />, il concocte l'essence nommée Fleurs d'Andalousie<ref name=":2" />, renforçant ainsi la réputation nobiliaire de ses produits.
[[Fichier:L.T. Piver Savon Suc de Laitue.png|vignette|255x255px|Publicité L.T. Piver de 1964 présentant les récompenses de la Maison]]
{{nonA neutre|Grâce}}la suite àde l'acquisition de l'usine de distillation des Capucines à [[Grasse]]<ref name=":1" />, Alphonse Piver établit sa marque comme une référence de qualité et d'excellence<ref name=":111" />. Ses efforts sont récompensés par des distinctions tout au long de sa carrière<ref name=":51" />, témoignant de la supériorité de ses produits<ref name=":111" />.
 
En [[1851]] et en [[1862]]<ref name=":5" />, L.T. Piver reçoit la Prize Medal à [[Londres]], et en [[1855]]<ref name=":6" />, la médaille de 1ère classe à [[Paris]]. En [[1865]]<ref name=":4" />, la Maison reçoit la médaille de 1ère classe à [[Porto]]. En [[1867]]<ref name=":4" />, son fondateur est nommé Chevalier de la Légion d'honneur, puis en [[1878]]<ref name=":0" />, elle obtient la Médaille d'argent de 1ère classe à Paris, accompagnée de la promotion au grade d'[[Ordre national de la Légion d'honneur|officier de la Légion d'honneur]]<ref name=":1" />.
 
En parallèle des parfums {{Référence nécessaire|reconnus<ref name|date=":1"avril />2024}}, la maison L.T. Piver lance des lignes complètes de produits de beauté et d'hygiène, incluant des gants et des colifichets parfumés, des poudres de riz, des savons au Suc de Laitue ou à la guimauve, ainsi que des crèmes et des laits pour le visage.<ref name=":1" />.
 
Le {{quoi|génie}} d'Alphonse Piver s'étend également à ses inventions mécaniques, pour lesquelles il dépose des brevets. Il comprend l'importance d'anticiper les progrès technologiques et crée la Machine Pneumatique<ref name=":5" />, révolutionnant l'extraction des parfums à partir des fleurs. Son séchoir automatique<ref name=":5" />, breveté en [[1864]]<ref name=":5" />, permet de produire cinq cents douzaines de savon par jour, marquant une avancée significative dans la fabrication industrielle<ref name=":6" />.
 
{{non neutre|Outre sonses intérêttalents pourcréatifs leset inventionstechniques}}, Alphonse Piver manifeste un profond engagement social envers ses ouvriers. Il est le premier parfumeur à chauffer ses ateliers et à mettre en place des allocations pour les femmes en couches et des plans de retraite pour les travailleurs.<ref name=":5" />.
 
À la fin des années [[1860]], et d’après un article paru en 1867 dans [[Le Monde illustré (Paris)|Le Monde Illustré]], L.T. Piver possédait, à cette époque, cinq magasins de vente à Paris : 23 [[boulevard des Italiens]], 29 [[Place de la Bourse (Bordeaux)|place de la Bourse]], 44 [[Rue de la Chaussée-d'Antin|rue de la Chaussée d’Antin]], 28 [[place Vendôme]], 9 [[boulevard Poissonnière]], 2 boutiques à l’étranger : 160 [[Regent Street]] à [[Londres]]<ref name=":4" />, 41 [[Rue des Bouchers (Bruxelles)|rue des Bouchers]] à [[Bruxelles]]<ref name=":4" />, ainsi que trois usines situées respectivement à Paris (10, boulevard de Strasbourg<ref name=":6" />), à [[La Villette (Seine)|La Villette]]<ref name=":4" /> (qui deviendra l’usine d’[[Aubervilliers]]<ref name=":1" />) et à [[Grasse]] ([[Alpes-Maritimes]]<ref name=":1" />).
[[Fichier:USINE AUBERVILLIERS L.T. PIVER.png|gauche|vignette|271x271px|Usine d'Aubervilliers]]
[[Fichier:USINE GRASSE L.T. Piver.png|vignette|288x288px|Usine de Grasse]]
 
 
 
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[[Fichier:Portrait Lucien Toussaint Piver.png|gauche|vignette|178x178px|Portrait de Lucien Toussaint Piver]]
 
 
=== Lucien Toussaint Piver ===
Lucien Toussaint Piver n'était pas un créateur de génie comme son père Alphonse Piver, mais il était un chimiste consciencieux doté d'une intelligence avertie<ref name=":7" />. Sa modestie et sa bonté lui ont valu l'estime de tous ceux qui ont eu le privilège de le connaître<ref name=":7" />. Formé par son père, Alphonse Piver, et son grand-père, Louis Toussaint Piver, Lucien a su s'entourer de compétences diversesnouvelles telles que celles de Pierre Armingeat, le "nez" de la maison, le chimiste et professeur émérite de la [[Sorbonne-Université|Sorbonne]], [[Auguste Darzens|Georges Darzens]], [[Jacques Rouché]], un [[École polytechnique (France)|polytechnicien]] passionné des beaux-arts et du théâtre qui était également son gendre, ainsi que ses cousins Nocard, et bien d'autres collaborateurs de valeur. En [[1910]], Lucien Toussaint Piver se retire des affaires.<ref name=":7" />.
 
 
 
 
 
=== Jacques Rouché ===
[[Fichier:Portrait Rouché.png|gauche|vignette|196x196px|Portrait de Jacques Rouché]]
[[Fichier:Auguste DARZENS Portrait Maison LT Piver.png|vignette|Portrait de Georges Darzens]]
En [[1896]], [[Jacques Rouché]], le gendre de Lucien Toussaint Piver, lors directeur de La Grande Revue, le théâtre des Arts (aujourd'hui [[théâtre Hébertot]]<ref name=":8">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Dominique|nom1=Garban|titre=Jacques Rouché: l'homme qui sauva l'Opéra de Paris|éditeur=Somogy|date=2007|isbn=978-2-7572-0097-1|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=rPMYAQAAIAAJ&newbks=0&hl=fr|consulté le=2024-04-19}}</ref>) et l’[[Opéra de Paris]]<ref name=":8" /> à en devenir, est nommé administrateur de l'entreprise. Afin de moderniser la société L.T. Pive, et croyant fermement en l’avenir de la parfumerie par la [[chimie]], Rouché engage des ingénieurs chimistes pour développer les premiers parfums de synthèse. Parmi eux se trouve [[Auguste Darzens|Georges Darzens]]<ref name=":9">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Daniel|nom1=Auliac|titre=Le roman de Reschal, ou, Un romancier marginal|éditeur=Editions Publibook|date=2010|isbn=978-2-7483-5196-5|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=aNweMdSFUZYC&newbks=0&hl=fr&redir_esc=y|consulté le=2024-04-19}}</ref>, un polytechnicien et agrégé de physique, considéré comme un expert dans le domaine<ref name=":84" />. Ensemble, Rouché et Darzens révolutionnent l'art de la parfumerie en introduisant de nouvelles matières chimiques dans la composition des parfums<ref name=":2" />, permettant ainsi de remplacer certaines essences naturelles et de fixer les autres, ce qui créera les principes de la parfumerie {{quoi|moderne}}. Darzens, à l'origine de la synthétisation du [[salicylate]] d'amyle<ref name=":9" />, contribue à cette percée en créant l'un des ingrédients clés du Trèfle Incarnat. Ce fut première création, "Le Trèfle Incarnat", connaît un succès notable et devient célèbre pour ses présentations modernes<ref name=":57" /> qui {{Référence nécessaire|reflètent l'enthousiasme|date<ref name=avril":8" 2024}}/> de Rouché pour cet art nouveau. Cette réussite lui permet de prendre la direction du laboratoire de recherche de L.T. Piver, où il reste de 1897 jusqu'en 1920 et où Darzens inventera la [[réaction de Darzens]]<ref name=":9" />.
 
L.T. Piver connaît alors une expansion à travers le monde au 19ème siècle<ref name=":7" />, établissant des filiales commerciales et des unités de production dans de nombreux pays à travers le monde, dont Londres, Anvers, Gand, Milan, Vienne, Moscou, New York, Mexico, Buenos Aires, et Hong-Kong<ref name=":7" />. Au début du XXe siècle, L.T. Piver devient l'une des rares entreprises françaises à réaliser plus de la moitié de son chiffre d'affaires à l'exportation, ce qui lui vaut le surnom de "parfumeur du monde". Les parfums L.T. Piver, renommés à l'international, continuent de marquer l'histoire avec des créations telles que Trèfle Incarnat (1898), Pompeia (1907), Rêve d'Or (1889), Azur (1926), Violette Précieuse (1938), Cuir de Russie (1944), Côte d'Azur (1953), Ispahan (1960), Camaïeu (1975), Nue (1980), et Onde Sensuelle (1988).<ref name=":2" />.
 
 
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En 2021, Nelly Chenelat devient la nouvelle gardienne de cette histoire exceptionnelle, souhaitant perpétuer l'héritage de L.T. Piver pour les générations futures.<ref name=":10" />.
 
== Présentation sociale et économique ==
En 1989, L.T. Piver est racheté par la famille franco-algérienne Amouyal<ref name=":10">{{Lien web |langue=FR |auteur=PAPPERS |titre=Société L.T. Piver |url=https://www.pappers.fr/entreprise/lt-piver-344035761}}</ref> au groupe de chimie [[Rhône-Poulenc]].<ref name=":0" /> .
 
La société est finalement rachetée en 2022, par Nelly Chenelat, forte de 20 années d'expérience dans le domaine des cosmétiques et de la parfumerie. Madame Chenelat, entend moderniser la marque tout en assurant la continuité de son héritage historique.<ref name=":10" /> .
 
Le siège de la maison se trouve aujourd’hui au 84 [[Rue du Faubourg-Saint-Honoré|rue du Faubourg Saint Honoré]] ([[Paris]]), au coeur du [[Triangle d'or (Paris)|Triangle d’Or]] de la capitale française et possède son site production et usine à [[Chartres]] en [[Eure-et-Loir]]. La production des parfums L.T. Piver reste [[Fabriqué en France|Made In France]].
 
Les parfums E. Coudray sont une de leurs filiales<ref name=":0" />.
 
== Galerie ==
<gallery mode="packed" heights="180" caption="">
ImageFichier:LT Piver publicité 1889.JPG|Publicité des années 1880.
ImageFichier:Aubervilliers - Parfumerie L.T. Piver6.jpg|L'usine d'Aubervilliers vers 1900.
ImageFichier:L.T. Piver Poster 1920's.jpg|Publicité des années 1920.
[[Fichier:A la Reine des Fleurs - Gravure L.T. Piver.png|centré|vignette|289x289px|Gravure de la Maison L.T. Piver]]
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