« Louis Nicolas Davout » : différence entre les versions
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{{Voir famille|Famille d'Avout}}
{{Infobox Personnalité
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| nom
| image
| taille image
| légende
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| date de naissance = 10 mai 1770
| lieu de naissance = [[Annoux]], [[Duché de Bourgogne|Bourgogne]] ([[Royaume de France|France]])
| date de décès = 1 juin 1823
| lieu de décès = [[Ancien 10e arrondissement de Paris]] ([[Seconde Restauration|France]])
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| allégeance = {{France monarchie}}<br/>{{France (1791-1792)}}<br/>{{France (1792-1804)}}<br/>{{Empire français}}<br/>{{France (1815)}}<br/>{{France (1815-1830)}}
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| conflit = [[Guerres de la Révolution]]<br/> [[Guerres napoléoniennes]]
| commandement = [[3e corps d'armée (France)|{{3e|corps}}]], [[1er corps d'armée (France)|{{1er|corps}}]] et [[13e corps d'armée (France)|{{13e|corps}}]]
| faits d'armes = [[Bataille de Pozzolo (1800)|Bataille de Pozzolo]] <br/>[[Bataille d'Aboukir (1799)|Bataille d'Aboukir]]<br/>[[Bataille d'Austerlitz]]<br/>[[Bataille d'Auerstaedt]]<br/>[[Bataille d'Eylau]]<br/>[[Bataille de Teugen-Hausen]]<br>[[Bataille d'Eckmühl]]<br/>[[Bataille de Wagram]]<br/>[[Bataille de la Moskova]]<br>[[Bataille de Viazma]]<br>[[Bataille de Krasnoï]]<br/>[[Siège de Hambourg]]<br/>[[Bataille de Rocquencourt]]
| distinctions = [[Maréchal d'Empire]]<br/>[[Grand aigle de la Légion d'honneur]]<br/> [[Duc d’Auerstaedt]] <br/> Prince d'Eckmühl<br />[[Chambre des pairs|Pair de France]]<br/> [[#Titres et distinctions|voir section « Titres et distinctions»]]
| hommages = [[Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile|Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile]] ({{13e|colonne}}, ''DAVOUST'').
| autres fonctions = Gouverneur-général du <br/>[[Duché de Varsovie]]<br/> Gouverneur-général des [[Hanse|villes hanséatiques]]<br/>[[Liste des ministres français de la Défense|Ministre de la Guerre]]<br/> Maire de [[Savigny-sur-Orge]]
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| signature = Signatur Louis-Nicolas Davout.PNG
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'''Louis Nicolas d’Avout''' puis '''Davout''', [[duc d'Auerstaedt]], prince d'Eckmühl, né le {{date|10|mai|1770}} à [[Annoux]] en [[Duché de Bourgogne|Bourgogne]] et mort le {{date|1|juin|1823}} à [[Paris]], est un [[Liste des généraux de la Révolution et du Premier Empire|général français de la Révolution et de l’Empire]], élevé à la dignité de [[maréchal d'Empire]] par [[Napoléon Ier|Napoléon]] en 1804.
Issu d'une famille de petite noblesse, Davout fait ses premières armes dans l'armée de l'[[Ancien Régime]] avant d'embrasser les idées révolutionnaires et de devenir dès 1791 [[chef de bataillon]] des volontaires de l'Yonne. Dès lors, son avancement est fulgurant : [[général de brigade]] en {{date-|juillet 1793}}, il participe à la [[campagne d'Égypte]] sous les ordres de [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]] avant d'être promu [[général de division]] en 1800. Il inaugure son nouveau commandement en prenant la tête de la cavalerie de l'[[armée d'Italie]] avec laquelle il se signale à [[Bataille de Pozzolo|Pozzolo]]. Le {{date-|19 mai 1804}}, Napoléon, devenu empereur, élève Davout à la dignité de [[maréchal d'Empire]].
Davout joue un rôle majeur lors des [[guerres napoléoniennes]], notamment à [[Bataille d'Austerlitz|Austerlitz]] en 1805 et à [[Bataille d'Auerstaedt|Auerstaedt]] en 1806 où il met en déroute la principale armée prussienne. En récompense de cette dernière victoire, l'Empereur lui octroie, le {{date-|25 octobre 1806}}, l'honneur d'entrer le premier dans [[Berlin]]. Davout se distingue par la suite à la [[bataille d'Eylau]], avant d'occuper les fonctions de gouverneur général du [[duché de Varsovie]]. Commandant en chef de l'armée d'Allemagne en l'absence de l'Empereur, il participe avec brio à la [[campagne d'Allemagne et d'Autriche]] à l'issue de laquelle il reçoit le titre de prince d'Eckmühl. Employé en [[Campagne de Russie (1812)|Russie]], où il dirige le {{Ier}} corps, puis en [[Campagne d'Allemagne (1813)|Allemagne]] après la retraite des troupes françaises, Davout s'enferme dans [[Hambourg]] et parvient à résister aux attaques des armées alliées jusqu'à la chute du régime impérial. Passif sous la [[Première Restauration]], le maréchal se rallie pendant les [[Cent-Jours]] à Napoléon {{Ier}} qui le nomme ministre de la Guerre. Après la [[Bataille de Waterloo|défaite de Waterloo]], il se retire dans ses terres de [[Savigny-sur-Orge]].
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{{Citation bloc|Quand un D'Avout sort du berceau, une épée sort de son fourreau.|[[Adage (expression)|Adage]] de la famille D'Avout<ref name="DanielReichel,p44">{{harvsp|Reichel|1975|p=44}}.</ref>.}}
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Louis Nicolas d’Avout, né le {{date-|10|mai|1770}} à [[Annoux]] en [[Duché de Bourgogne|Bourgogne]]<ref name="Gallica f467">{{article|auteur=A. d’Avout|titre=Maison d’Avout|sous-titre=sa généalogie avec pièces à l’appui|périodique=Bulletin de la Société des sciences historiques et naturelles de l'Yonne|lieu=Auxerre|éditeur={{s.n.}} (impr. de La Constitution)|série=IV ({{Ordinal|V|de la série}})|volume=LV|année=1902|pages=427 – 428|url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k298668q/f467.image|consulté le=8 décembre 2014}}.</ref>, est le fils de Jean François d’Avout et d’Adélaïde Minard de Velars<ref name="Reichel1975p45">{{harvsp|Reichel|1975|p=45}}.</ref>. Issu d’une famille de [[Noblesse française|noblesse d’épée]] destinant traditionnellement ses enfants au service du [[Roi de France|roi]]<ref name="Charrier2005p25">{{harvsp|Charrier|2005|p=25}}.</ref>, Louis Nicolas, qui s'
En 1779, alors qu’il a neuf ans, son père meurt des suites d’un accident de chasse<ref name="Reichel1975p47">{{harvsp|Reichel|1975|p=47}}.</ref>. Davout est alors placé, en début d’année 1780, au collège bénédictin d'[[Auxerre]] jusqu’à ce que ses aptitudes lui permettent, à la fin de l’été 1785, de faire partie des quelques cadets gentilshommes désignés pour l'[[École militaire (France)|École militaire supérieure de Paris]]<ref name="Reichel1975p52">{{harvsp|Reichel|1975|p=52}}.</ref>. Il intègre l’école militaire le {{date-|27|septembre|1785}}<ref name="Pigeard">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Alain Pigeard]]|titre=Dictionnaire de la Grande Armée|éditeur=[[Éditions Tallandier|Tallandier]]|année=2002|passage=203|isbn=}}.</ref>, pour y rester trois ans<ref name="Reichel1975p87">{{harvsp|Reichel|1975|p=87}}.</ref>. Le jeune [[Napoléon Ier|Napoléon Bonaparte]], également pensionnaire de cet établissement, la quitte un mois plus tôt.
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[[Fichier:Davout en Egypte.png|vignette|gauche|upright=1.2|alt=Scène de combats représentant Davout, sur un cheval cabré blanc, menant l'assaut des fantassins français contre les soldats ottomans.|Gravure de [[François Louis Couché]] représentant Davout menant l'assaut d'une position mamelouk.]]
Davout, tombé malade, reste cantonné au Caire tandis que Desaix effectue plusieurs percées en [[Haute-Égypte]]<ref name="Reichel1975p280">{{harvsp|Reichel|1975|p=280}}.</ref>. Il s’acquitte néanmoins durant sa convalescence de la [[Remonte (équitation)|remonte]] complète de la cavalerie{{Note|group=Note|La flotte française ne transporte à son départ de Marseille que {{nombre|300}} chevaux pour {{nombre|2800}} cavaliers, un faible nombre de montures que l’épreuve de la traversée diminue encore{{sfn|Charrier|2005|p=63}}.}}. Grâce aux réquisitions drastiques qu'il opère dans la région, la cavalerie ainsi que l’artillerie deviennent opérationnelles en quelques mois. Disposant dès décembre de {{nombre|1000}} cavaliers montés<ref name="Reichel1975p281">{{harvsp|Reichel|1975|p=281}}.</ref>, il part rejoindre Desaix afin de [[Combat de Syène|poursuivre les troupes]] de [[Mourad Bey]] qui ne cessent d’échapper aux Français<ref name="Reichel1975p281"/>. Toutefois, le départ de Bonaparte pour la [[Syrie sous l'Empire ottoman|Syrie]] en {{date-|février 1799}} finit par créer en [[Basse-Égypte]] un vide aspirant toutes les rébellions<ref name="Charrier2005p78">{{harvsp|Charrier|2005|p=78}}.</ref>. Arabes et [[
Le {{date-|14 juillet 1799}}, {{nombre|16000}} [[Ottomans]] convoyés par une flotte britannique débarquent à [[Aboukir]], dans la baie d’[[Alexandrie]]. Davout, à peine rétabli d’un nouvel épisode dysentérique, est relégué sur l’aile gauche de l’armée en vue de prévenir un éventuel retour offensif des [[mamelouks]] dans le dos des Français<ref name="Reichel1975p291">{{harvsp|Reichel|1975|p=291}}.</ref>. La [[Bataille d'Aboukir (1799)|bataille]], menée par le général Bonaparte, donne lieu à une brillante victoire de l'armée d'Égypte. [[Joachim Murat|Murat]], à la tête de la cavalerie, s’attribue une grande part de la victoire et se voit promu le soir même au grade de général de division<ref name="Reichel1975p291"/>. Déçu de n’avoir pu se distinguer au cours de cette bataille, Davout sollicite la faveur de participer au blocus de la citadelle encore aux mains des Ottomans<ref name="Reichel1975p291"/>. C'est sous son commandement que le camp français parvient dans la nuit du 29 au {{date-|30 juillet}} à repousser une sortie des assiégés, à les suivre dans leur retraite et à enlever leurs dernières positions. Complètement isolée et torturée par la soif, la garnison se rend le {{date-|2 août}} à la discrétion des Français<ref name="Reichel1975p291"/>{{,}}<ref group="Note">Le lendemain de cette action qui faisait présager la chute imminente du fort, le général [[Jacques de Menou de Boussay|Menou]], alors chargé de la conduite des opérations, écrit à Bonaparte : {{citation|bonne nouvelle ! Le général Davout s’est conduit avec la plus grande distinction. À la tête de la {{22e}}, un bataillon de la {{25e}}, de la {{18e}} et de trois compagnies d’éclaireurs, il a repris le village entier jusqu’au fort, une pièce de 8 et deux de 16 qu’on vient d’enclouer. Ils ne s’attendaient pas à une attaque aussi vigoureuse !}}.</ref>.
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== Maréchal d'Empire ==
=== Les débuts de l'Empire et la bataille d'Austerlitz ===
{{Article connexe|3e corps d'armée (France){{!}}{{3e}} corps d'armée|Bataille d'Austerlitz}}
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Le {{date-|19|mai|1804}}, au lendemain de la proclamation du [[Premier Empire|régime impérial]], Davout est élevé à la dignité de [[maréchal d'Empire]]<ref name="DanielReichel,p300">{{harvsp|Reichel|1975|p=300}}.</ref>. Encore relativement méconnu tant du grand public que de ses pairs, sa nomination apparaît comme une surprise<ref name="Charrier2005p124">{{harvsp|Charrier|2005|p=124}}.</ref> dans cette liste où se côtoient les noms les plus prestigieux des [[Guerres de la Révolution française|guerres de la Révolution]]{{Note|group=Note|Le comte de [[Philippe-Paul de Ségur|Ségur]] déclare dans ses mémoires : « Il semblait qu'en lui, l'Empereur eût voulu récompenser surtout des services privés et qu’il avait moins consulté la renommée que le dévouement à sa personne ». In {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Philippe-Paul de Ségur]]|titre=De 1800 à 1812, un aide de camp de Napoléon|sous-titre=mémoires du général comte de Ségur|tome=1|lieu=Paris|éditeur=|année=1894|passage=308}}.}}. Il devient, à 34 ans, le plus jeune des maréchaux de la première promotion et l'un des quatre maréchaux à être distingué du titre de [[Colonel général (France)|colonel général]] de la [[Garde impériale (Premier Empire)|Garde impériale]]<ref name="Charrier2005p92">{{harvsp|Charrier|2005|p=92}}.</ref>.
Confronté à la formation d'une nouvelle [[Troisième Coalition|coalition européenne]] financée par la Grande-Bretagne et à l'inaction du [[Vice-amiral (France)|vice-amiral]] [[Pierre Charles Silvestre de Villeneuve|Villeneuve]], alors réfugié à [[Cadix]], Napoléon se voit contraint à l’été 1805 de renoncer à son projet d'invasion de l’Angleterre et à marcher contre les armées [[Saint-Empire romain germanique|austro]]-[[Empire russe|russes]] qui viennent d'envahir la [[Royaume de Bavière|Bavière]], alors alliée de la France<ref name="Charrier2005p128">{{harvsp|Charrier|2005|p=128}}.</ref>. En conséquence, le {{date-|29 août}}, l'aile droite de l'armée de l'Océan commandée par Davout, qui devient officiellement le {{3e}} corps de la [[Grande Armée]]<ref name="Charrier2005p129">{{harvsp|Charrier|2005|p=129}}.</ref>, reçoit l'ordre de marcher sur [[Vienne (Autriche)|Vienne]]. Davout franchit le Rhin le {{date-|23 septembre}} à Mannheim<ref name="Louis Joseph Gabriel de Chénier 1866, p.147">{{harvsp|Chénier|1866|p=147}}.</ref>, écrase le {{date-|8 novembre}} à [[Combat de Mariazell|Mariazell]] le [[corps d'armée]] du général [[Maximilian de Merveldt|Merveldt]]<ref name="Louis Joseph Gabriel de Chénier 1866, p.148">{{harvsp|Chénier|1866|p=148}}.</ref>, rescapé de l'encerclement des forces autrichiennes à [[Bataille d'Ulm|Ulm]], et fait son entrée dans la capitale autrichienne.
Alors que Napoléon s'est avancé en [[Moravie]] afin d'attirer les forces austro-russes dans une bataille qu'il espère décisive<ref name="Charrier2005p143">{{harvsp|Charrier|2005|p=143}}.</ref>, Davout tient garnison à Vienne afin de protéger le flanc est du dispositif français et de prévenir toute surprise venant de [[Hongrie]]<ref name="Charrier2005p143"/>. Il reçoit l'ordre, le {{date-|29 novembre}} au soir, de rallier en toute hâte le gros de l'armée et de se placer sur son flanc droit. Il effectue alors avec ses troupes une [[Marche forcée|marche]] de {{Unité|112|km}} en {{Unité|44|heures}} qui lui permet de rejoindre la Grande Armée le soir précédant la bataille<ref name="Charrier2005p145">{{harvsp|Charrier|2005|p=145}}.</ref>. Afin de persuader les Alliés que son aile droite est le point faible de son dispositif, Napoléon place délibérément peu de troupes sur son flanc droit afin d'inciter les Alliés (qui ne peuvent croire en la présence du {{3e}} corps dans des délais si restreints<ref name="DanielReichel,p309">{{harvsp|Reichel|1975|p=309}}.</ref>) à quitter leur position dominante du plateau de Pratzen pour envelopper les Français par la droite et ainsi dégarnir leur centre<ref name="Charrier2005p146">{{harvsp|Charrier|2005|p=146}}.</ref>. Le {{3e}} corps de Davout, amputé de la [[Division (militaire)|division]] [[Marie François Auguste de Caffarelli du Falga|Caffarelli]] détachée auprès de [[Jean Lannes|Lannes]]<ref name="Charrier2005p142">{{harvsp|Charrier|2005|p=142}}.</ref>, contient ainsi pendant toute la matinée du {{date-|2|décembre|1805}} l’offensive ennemie sur [[Sokolnice|Sokolnitz]] et [[Telnice (district de Brno-Campagne)|Telnitz]], dirigée en quatre colonnes par les généraux [[Ignacy Przybyszewski|Przybyszewski]], [[Alexandre Louis Andrault de Langeron|Langeron]], [[Dmitri Dokhtourov|Dokhtourov]] et [[Michael Kienmayer|Kienmayer]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Général Mikhailovskii-Danilevskii|titre=Relation de la campagne de 1805 (Austerlitz)|lieu=Paris|éditeur=J. Dumaine|année=1846|passage=243}}.</ref>.
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=== Bataille d'Auerstaedt ===
{{Article connexe|Quatrième Coalition|Campagne de Prusse et de Pologne (1806-1807)|Bataille d'Auerstaedt}}
[[Fichier:Charles Meynier - Napoleon in Berlin.png|vignette|upright=1.1|alt=L’Empereur, acclamé par les berlinois, est entouré de ses officiers et des chasseurs à cheval de sa garde. Pour décrire l’excitation et la curiosité de la foule amassée devant la Porte de Brandebourg, le peintre à laissé libre cours à sa palette brillante, dominée ici par le rouge, le vert et le blanc. On distingue toutefois au premier plan, légèrement en retrait, un vieux Prussien vêtu de sombre lève la main sans ferveur au passage des troupes qui entrent dans sa ville.|''L’Entrée de Napoléon à Berlin'' par [[Charles Meynier]] (1810). À la faveur de sa victoire à Auerstaedt, le {{3e|corps}} a l'honneur d'entrer le premier à [[Berlin]]. À ce titre, Davout est représenté au premier plan aux côtés de [[Jean-de-Dieu Soult|Soult]], à droite de l'Empereur<ref name="RSN466">{{Article|titre=L’Entrée de Napoléon à Berlin par Charles Meynier (1763-1832)|auteur1=Isabelle Mayer-Michalon|périodique=Revue du Souvenir napoléonien|lieu=Paris|volume=n° 466-467|année=septembre-décembre 2006|pages=70-71}}.</ref>.]]
{{Citation bloc|Le corps du maréchal Davout a fait des prodiges ; non seulement il contint, mais mena battant, pendant plus de trois heures, le gros des troupes ennemies qui devaient déboucher du côté de Köesen. Ce maréchal a déployé une bravoure distinguée et de la fermeté de caractère, première qualité d'un homme de guerre.|{{5e}} [[bulletin de la Grande Armée]], 15 octobre 1806<ref name="Gallica f172">{{Ouvrage|titre=Bulletins officiels de la Grande Armée, Campagnes d’Austerlitz et d’Iéna|lieu=Paris|éditeur=Baudoin Frères|année=1820|pages totales=172|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6527529b/f186.item.r=auerstaedt}}.</ref>.}}
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La [[Royaume de Prusse|Prusse]] refusant d'admettre la constitution d'une [[Confédération du Rhin|confédération allemande]] sous hégémonie française<ref name="DanielReichel,p311">{{harvsp|Reichel|1975|p=311}}.</ref> et craignant, à la suite du [[traité de Presbourg]], d'être la grande perdante des négociations en cours entre la France, la Russie et le Royaume-Uni<ref name="DanielReichel,p311"/>, décide de sortir de sa neutralité et d'affronter seule les vainqueurs d'Austerlitz. Le {{date-|9|août|1806}}, [[Frédéric-Guillaume III de Prusse|Frédéric-Guillaume III]] décrète la mobilisation de son armée et entre le {{date-|13 septembre}} en [[Électorat de Saxe|Saxe]]<ref name="Charrier2005p160">{{harvsp|Charrier|2005|p=160}}.</ref>. Tandis que Napoléon se dirige vers [[Iéna]] qu'il pense occupé par le gros des troupes prussiennes, le {{3e}} corps reçoit l'ordre de se porter en direction de [[Naumbourg (Saale)|Naumburg]] afin de prendre l'ennemi à revers et frapper ses arrières{{Note|group=Note|Correspondance de Davout à Berthier : « Tout concourt à démontrer que l'armée prussienne, massée entre [[Erfurt]] et [[Weimar]], a été prise de vitesse par l'armée française qui a gagné une à deux marches sur elle. Quelle fasse retraite par [[Leipzig]] ou par [[Magdebourg]], elle sera surprise à revers »{{sfn|Charrier|2005|p=191}}.}}. Les renseignements concernant la présence à proximité d'un « grand corps de troupes » se précisant, Davout verrouille les passages de l'[[Unstrut]] à [[Freyburg]] et de la [[Saale]] à [[Bad Kösen|Kösen]], avant de diriger ses troupes dans la nuit du 13 au {{date-|14 octobre}} en direction du plateau de [[Hassenhausen (Naumburg)|Hassenhausen]]<ref name="DanielReichel,p334">{{harvsp|Reichel|1975|p=334}}.</ref>. C'est sur cette position surélevée, amenée à devenir le pivot du dispositif tactique français que vont se succéder par vagues, dès l'aube, les principales attaques des forces prussiennes<ref name="Charrier2005p193">{{harvsp|Charrier|2005|p=193}}.</ref>.
Combattant en large infériorité numérique, à un contre deux face aux principaux commandants de l'armée prussienne, Davout dirige toute la matinée la résistance des [[Carré d'infanterie|carrés]] de la division [[Charles Étienne Gudin|Gudin]] de part et d'autre de Hassenhausen. Il ne cède la responsabilité des combats sur son centre à Gudin qu'à partir de 12 heures pour prendre en charge le mouvement de la division [[Charles Antoine Morand|Morand]] sur sa gauche et entamer sa [[Contre-attaque (militaire)|contre-offensive]]<ref name="Naulet2019p158">{{harvsp|Naulet|2019|p=158}}.</ref>. L'armée prussienne, épuisée, mal coordonnée et déstabilisée par ses lourdes pertes, dont celle de son général en chef le [[Charles-Guillaume-Ferdinand de Brunswick-Wolfenbüttel|duc de Brunswick]], est dès lors rejetée au-delà du Lißbach. La division Gudin, fortement diminuée par les combats de la matinée, reçoit vers 15 heures l'ordre de quitter ses positions et de marcher sur l'ennemi<ref name="Charrier2005p194">{{harvsp|Charrier|2005|p=194}}.</ref>, une audace psychologique qui précipite définitivement la retraite prussienne<ref name="Naulet2019p164">{{harvsp|Naulet|2019|p=164}}.</ref>.
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{{Citation bloc|Aucune des journées des guerres de la révolution n’offrit une lutte aussi disproportionnée avec un succès aussi éclatant.|Appréciations stratégiques de la bataille d'Auerstaedt par le général et théoricien militaire [[Antoine de Jomini]]<ref name=Jomini>{{Ouvrage|prénom1=Antoine|nom1=de Jomini|titre=Vie politique et militaire de Napoléon, racontée par lui-même, au tribunal de César, d'Alexandre et de Frédéric|éditeur=Anselin|année=1827|passage=296 (Tome II)|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=lmbOXlytDwMC&pg=PP1}}</ref>.}}
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L'armée prussienne forte de {{unité|54000|hommes}}, dont {{unité|14000|cavaliers}}, est défaite. {{unité|10000|prussiens}} sont mis hors de combat<ref name="Naulet2019p167">{{harvsp|Naulet|2019|p=167}}.</ref> contre {{unité|7000}} côté français<ref name="Naulet2019p166">{{harvsp|Naulet|2019|p=166}}.</ref>. Le {{3e}} corps fait {{unité|3000|prisonniers}} et prend {{unité|115}} pièces d'artillerie à l'ennemi<ref name="Naulet2019p167" />. La cavalerie prussienne, alors la plus réputée d'Europe, est anéantie<ref name="Naulet2019p158" />. De ses troupes, Davout écrit le soir du {{date-|14 octobre}} à [[Louis-Alexandre Berthier|Berthier]] : {{citation|tout le monde a fait son devoir. L'infanterie a fait ce qu'on devait attendre de la meilleure infanterie du monde}}<ref name="Charrier2005p183">{{harvsp|Charrier|2005|p=183}}.</ref>. Cette victoire face à l'élite de l'armée prussienne est d'autant plus brillante que [[Charles XIV Jean|Bernadotte]], laissé en réserve sur les hauteurs de [[Dornburg-Camburg|Dornbourg]], à quelques kilomètres, lui refuse au cours de cette journée le soutien de son propre corps d'armée<ref name="Charrier2005p202">{{harvsp|Charrier|2005|p=202-208}}.</ref>{{,}}<ref name="DanielReichel,p331">{{harvsp|Reichel|1975|p=331}}.</ref>{{,}}<ref name="Naulet2019p175">{{harvsp|Naulet|2019|p=175}}.</ref>. Ce grand fait d'armes aurait probablement dû rendre Davout plus célèbre, si Napoléon n'avait remporté le même jour la [[bataille d'Iéna]] face à des troupes pourtant moins nombreuses<ref name="Naulet2019p138 et 166">{{harvsp|Naulet|2019|p=138 et 166}}.</ref>. Le {{3e}} corps reçoit toutefois en récompense de cette victoire l'honneur d'entrer, le {{date-|25 octobre 1806}}, le premier dans [[Berlin]]<ref name="Naulet2019p165">{{harvsp|Naulet|2019|p=165}}.</ref>. Davout est quant à lui fait [[Noblesse d'Empire|duc]] d'Auerstaedt le {{date-|1 mars 1808}}<ref name="Jean Linden, Revue du Souvenir Napoléonien 1979">{{harvsp|Jean Linden|1979}}.</ref>.
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=== Campagne d'Allemagne et d'Autriche (1808 - 1809) ===
{{Article connexe|Campagne d'Allemagne et d'Autriche|Bataille de Teugen-Hausen|Bataille d'Eckmühl|Bataille de Wagram}}
{{Citation bloc|Regardez ce Davout comme il manœuvre. Il va encore me gagner cette bataille-là !|Napoléon, le {{date-|22|avril|1809}} quatorze heures, sur les hauteurs de Lintach - Campagne d'Eckmühl<ref name="Gallica f173">{{Ouvrage|titre=Le maréchal Davout, prince d'Eckmühl, correspondance inédite, 1790-1815 : Pologne, Russie, Hambourg : A.-L. d'Eckmühl, Marquise de Blocqueville|lieu=Paris|éditeur=Perrin (Paris)|année=1887|pages totales=320|passage=109|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5452520f/f4.image.texteImage}}</ref>.}}{{saut|20px}}
Au printemps 1808, le climat change brusquement. Le [[Soulèvement du Dos de Mayo|soulèvement de Madrid]] puis la promotion de [[Joseph Bonaparte]] au [[Royaume d'Espagne (1808-1813)|trône d'Espagne]] attisent le désir de revanche des chancelleries européennes<ref name="Charrier2005p296">{{harvsp|Charrier|2005|p=296}}.</ref>. Napoléon, qui est contraint d'[[Campagne de Napoléon Ier en Espagne|intervenir personnellement en Espagne]], nomme par décret du {{date-|12|octobre|1808}} Davout au commandement de la nouvelle armée du Rhin<ref name="Louis Joseph Gabriel de Chénier 1866, p.307">{{harvsp|Chénier|1866|p=307}}.</ref>. Il dispose à ce titre de l'ensemble des troupes stationnées en Allemagne, soit un total de {{nombre|100000}} hommes<ref name="Charrier2005p300">{{harvsp|Charrier|2005|p=300}}.</ref> ; chiffre considérable qui mesure la confiance que l'Empereur lui porte.
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Les Autrichiens, peu fixés dans leurs intentions, restent inactifs le {{date-|22 avril}} jusqu'à ce que Davout lance, conformément aux ordres reçus, son attaque sur les lignes autrichiennes. Il parvient avec {{nombre|30000}} hommes à prendre les villages d'Unter et d'Ober-Leuchling et à repousser, après d'âpres combats et de violents duels d'artillerie, le corps de [[Franz Seraph von Rosenberg-Orsini|Rosenberg]] vers la chaussée d'Eckmühl. Son centre enfoncé, sa gauche acculée par les forces combinés de Lannes et de [[Dominique René Vandamme|Vandamme]], le prince Charles n'a plus d'autres choix que de se retirer sur Ratisbonne et de sacrifier sa [[cavalerie lourde]] pour couvrir sa retraite. Le maréchal Davout, pour avoir si exactement rempli les intentions de l'Empereur au cours de ce début de campagne, reçoit le titre de prince d'Eckmühl.
[[Fichier:Marshal Davout.jpg|vignette|gauche|Le maréchal Davout à cheval, par [[Karl Girardet]].]]
Après la prise de [[Bataille de Ratisbonne|Ratisbonne]] le {{date-|23 avril}}, l'armée impériale amorce son mouvement sur Vienne<ref name="Louis Joseph Gabriel de Chénier 1866, p.339">{{harvsp|Chénier|1866|p=339}}.</ref>. Le {{3e|corps}}, laissé en [[arrière-garde]], ne fait son entrée dans la capitale autrichienne que le {{date-|21 mai}}, au premier soir de la [[bataille d'Essling]]. La victoire qui semble se dessiner pour les Français le 21 leur échappe le 22. Le Danube en crue disloque les ponts et isole Napoléon ainsi que la moitié de l'armée sur la rive gauche du Danube. Davout, impuissant, ne peut qu'assister à la lutte de {{nombre|50000}} Français contre {{nombre|90000}} Autrichiens<ref name="Charrier2005p343">{{harvsp|Charrier|2005|p=343}}.</ref>. Prenant en charge le sauvetage de l'armée, Davout organise la réparation des ponts, la réquisition des bateaux et des munitions<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Marcellin Marbot]]|titre=Mémoires du général baron de Marbot|tome=2|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|année=1891|passage=200}} : {{citation|nous aurions totalement manqué de munitions sans l'activité du brave maréchal Davout}}.</ref> afin d'approvisionner au plus vite l'armée<ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Mémoires de [[André Masséna|Masséna]]|tome=VI|lieu=Paris|éditeur=Paulin & Lechevalier|année=1849-1850|passage=261|isbn=}} : {{citation|le concours du duc d'Auerstaedt et de son état-major facilita cette opération laborieuse pendant la soirée et la journée du lendemain}}.</ref>. Il parvient dans ce laps de temps à contenir également l'insurrection qui menace à Vienne en dispersant les attroupements à l'aide des [[cuirassier]]s de [[Étienne Marie Antoine Champion de Nansouty|Nansouty]] et de l'infanterie de Morand<ref name="Charrier2005344">{{harvsp|Charrier|2005|p=344}}.</ref>. Dans la nuit du 22 au {{date-|23 mai}}, le premier pont est opérationnel. Davout se place alors en personne à son entrée pour organiser, sous le feu de l'ennemi, l'évacuation des blessés et l'arrivée des renforts<ref name="Charrier2005p353">{{harvsp|Charrier|2005|p=353}}.</ref>. La situation de l'armée française stabilisée, les deux armées se retranchent progressivement sur leurs rives et se livrent au cours du mois de juin à des duels à distance.
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En {{date-|septembre 1811}}, Napoléon, confronté au réarmement de plus en plus ostensible de la Prusse, ordonne à Davout de prendre ses dispositions pour marcher sur Berlin et occuper les principaux ports et villes prussiennes. La simple concentration des troupes françaises dirigées par le vainqueur d'Auerstaedt suffit à mettre un terme aux velléités du roi de Prusse qui s'empresse de sceller une nouvelle alliance avec la France<ref name="Hulot2003p157">{{harvsp|Hulot|2003|p=157}}.</ref>.
Sous l'impulsion de Napoléon, Davout est également chargé de faire occuper en février 1812, la [[Poméranie suédoise]] qui viole le blocus continental imposé par l'empire français, provoquant une crise entre la France et la Suède alors dirigée par [[Charles XIV Jean|Bernadotte]], nouvellement élu prince héritier de Suède sous le nom de Charles Jean<ref name="Bazin2000p175-1802">{{harvsp|Bazin|2000|p=140-141}}.</ref>. La Russie qui semble disposée et capable de défier l'Empire français, masse ses troupes à sa frontière avec le duché de Varsovie et autorise, en violation des accords de Tilsit, l'accès des navires marchands anglais dans ses ports<ref name="Charrier2005p4232">{{harvsp|Charrier|2005|p=447}}.</ref>. Sur toutes les frontières, la tension monte et la guerre semble inévitable. Davout laisse à l'Empereur une armée de {{nombre|150000}} hommes, composée initialement au deux tiers de conscrits et qui sous sa férule parvient, en à peine 18 mois, à constituer un ensemble cohérent et solide<ref name="Hulot2003p156">{{harvsp|Hulot|2003|p=156}}.</ref>{{,}}{{Note|On ne se fait point d'idée de tout ce que l'on exigeait de nous. A peine avions-nous nos heures de repas libres. Des
=== La campagne de Russie ===
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[[Fichier:Le maréchal Davout et son état-major.jpg|vignette|upright=0.8|Le maréchal Davout et son état-major en campagne par [[Henri-Louis Dupray]].]]
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Le {{date-|1|avril|1812}}, le {{3e}} corps de Davout est officiellement renommé {{1er}} corps de la Grande Armée. Il reçoit en addition des divisions Friant, Gudin et Morand les divisions [[Jean Dominique Compans|Compans]] et [[Joseph Marie Dessaix|Dessaix]], faisant de ce corps de {{nombre|72000|}} hommes<ref name="Charrier2005p457" />, le plus étoffé de l'[[Ordre de bataille de la Grande Armée pendant la campagne de Russie|armée française]] à l'ouverture de cette [[Campagne de Russie|campagne]]<ref name="Charrier2005p457">{{harvsp|Pierre Charrier|2005|p=536}}.</ref>.
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Le prince d'Eckmühl, contraint de limiter ses ambitions à la suite de cet incident, parvient toutefois à barrer la route de [[Vitebsk]] à Bagration près de [[Bataille de Moguilev|Mohilev]], sur les bords du [[Dniepr]]. À la tête des divisions Compans et Dessaix<ref name="Charrier2005p471">{{harvsp|Charrier|2005|p=471}}.</ref>, il s'oppose durant toute la journée du {{date-|23|juillet|1812}} à la seconde armée de l'Ouest russe, composée de quatre divisions et d'un corps d'armée en réserve<ref name="Charrier2005p474">{{harvsp|Charrier|2005|p=474}}.</ref>. Reproduisant le schéma tactique d'Auerstaedt<ref name="Charrier2005p474" /> visant à choisir méticuleusement son terrain, à fortifier ses positions et à attendre l'ennemi, Davout repousse de 7 heures à 16 heures les assauts répétés du général [[Nikolaï Raïevski|Raïevski]]. Les Russes ne pouvant, en raison de la configuration du terrain, qu'engager des effectifs réduits sans possibilité de les appuyer par leur cavalerie ne peuvent percer et finissent, après 9 heures d'un sanglant combat, par se retirer<ref name="Charrier2005p473">{{harvsp|Charrier|2005|p=473}}.</ref>. La route de Vitebsk coupée, Bagration est contraint d'effectuer un détour par l'est pour retrouver [[Michel Barclay de Tolly|Barclay de Tolly]] à [[Smolensk]], laissant {{nombre|4000}} soldats russes blessés ou tués sur le champ de bataille contre {{nombre|1000}} pour les Français<ref name="Charrier2005p473" />.
Le {{date-|15 août}}, le maréchal retrouve l’Empereur devant [[Bataille de Smolensk (1812)|Smolensk]]. Napoléon espère que les Russes, désireux de défendre la ville, accepteront enfin de lui livrer bataille<ref name="Hulot2003p168">{{harvsp|Hulot|2003|p=168}}</ref>. Davout, placé au centre, dirige l'assaut principal à la tête des divisions Friant, Gudin et Morand, remises à disposition du {{1er}} corps. Les Russes opposent d'abord une forte résistance avant de reculer puis décrocher à la faveur de la nuit<ref name="Charrier2005p476">{{harvsp|
Le {{date-|18 août}}, reprenant la poursuite des forces russes, Ney se heurte à leur arrière-garde sur la colline de [[Bataille de Valoutina Gora|Valoutina]]. Le général Gudin, fidèle divisionnaire et ami personnel de Davout, envoyé par l'Empereur à la tête de sa division pour débloquer la situation, y trouve la mort. Très affecté par cette perte, le maréchal pleure en apprenant la nouvelle<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Louis-François Lejeune]]|titre=Mémoires du général Lejeune, En prison et en guerre|sous-titre=à travers l'Europe, 1809-1814|tome=II|lieu=Paris|éditeur=|année=1896|passage=197}}.</ref>. En relève de Ney, dont les troupes sont harassées, Davout est alors placé au service de l'[[Avant-garde (militaire)|avant-garde]] au côté de Murat. Connaissant les deux maréchaux et leurs caractères antagonistes, l'Empereur décide de n'en subordonner aucun à l'autre afin de ménager leur susceptibilité, ce qui vient compliquer d'autant le commandement de l'ensemble<ref name="Charrier2005p481">{{harvsp|Charrier|2005|p=481}}.</ref>. De réconciliations factices en menaces de duel, cette pénible cohabitation (dont aucun des deux protagonistes ne sort grandit), dure jusqu'à la [[bataille de la Moskova]]<ref name="Charrier2005p482">{{harvsp|Charrier|2005|p=482}}.</ref>.
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[[Fichier:Roubaud fleshes french.jpg|vignette|gauche|upright=1.1|L’artillerie du général Friant canonne les « flèches de Bagration ». Détail du ''Panorama de Borodino'' par [[Franz Roubaud]] (1912).]]
Le {{date-|5 septembre}}, sur la route de Moscou, l'avant-garde française bute à [[Borodino (oblast de Moscou)|Borodino]] sur l'armée russe retranchée derrière un large dispositif défensif. Après avoir enlevé la [[Redent|flèche]] isolée de Chevardino<ref name="Charrier2005p483">{{harvsp|Charrier|2005|p=483}}.</ref> puis effectué une reconnaissance des lignes ennemies le 6, Napoléon réunit un conseil de guerre pour élaborer la stratégie du lendemain. Davout, qui est destiné à combattre l'aile gauche russe, propose d'opérer avec ses cinq divisions plus les troupes de [[Joseph-Antoine Poniatowski|Poniatowski]] un large mouvement tournant pour la bousculer puis l'envelopper. Malgré l'entêtement du maréchal, l'Empereur décide que le mouvement est trop risqué{{Note|group=Note|Proposition que les observateurs militaires de l'époque validèrent pourtant
À la tête de trois de ses divisions — celles de [[Étienne Maurice Gérard|Gérard]] (ex-Gudin) et Morand ayant été détachées auprès du prince Eugène —, Davout reçoit pour mission d'enfoncer la gauche russe, couverte par les flèches dites de Bagration<ref name="Charrier2005p486">{{harvsp|Charrier|2005|p=486}}.</ref>. La flèche la plus au sud de ce dispositif est attaquée dès l'aube par les divisions Compans et Dessaix. Les Français, canonnés massivement par l’artillerie russe, avancent péniblement<ref name="Charrier2005p491">{{harvsp|Charrier|2005|p=491}}.</ref>. Les fortes pertes subies finissant par ébranler la confiance de ses troupes, Davout est contraint de diriger personnellement l'un de ses régiments lorsqu'un boulet vient le frapper. Sa chute est si violente que [[Jean Barthélemot de Sorbier|Sorbier]], témoin de la scène<ref name="Charrier2005p488">{{harvsp|Charrier|2005|p=488}}.</ref> annonce sa mort à Napoléon, qui envoie Murat le remplacer et [[Dominique-Jean Larrey|Larrey]] lui porter les premiers secours. Le boulet, amorti par son cheval qui est tué sur le coup et par l'un de ses pistolets, qui est brisé dans la fonte, le laisse miraculeusement en vie, lui occasionnant une perte de connaissance et une blessure au ventre<ref name="Jomini1975p123">{{harvsp|Antoine Jomini|1975|p=123}}.</ref>.
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[[Fichier:Davout in chudov.jpg|droite|vignette|upright=0.8|''Le maréchal Davout au monastère de Tchoudov, Moscou'' par [[Vassili Verechtchaguine]] (1900).]]
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Davout entre dans Moscou avec les blessés le {{date-|15 septembre}} au soir. Le 16, la ville commence à brûler. La [[prise de Moscou]], ce qu'aucun peuple européen n'a réussi jusqu'alors, connaît un grand retentissement en Europe<ref name="Charrier2005p498">{{harvsp|Charrier|2005|p=498}}.</ref>. Napoléon, persuadé qu'avec la chute de son ancienne capitale et les pertes infligées à son armée, le [[tsar]] [[Alexandre Ier (empereur de Russie)|Alexandre]] serait dans l'obligation de demander la paix, voit ses espoirs s'écrouler. Après cinq semaines d'occupation et l'arrivée des premiers froids, la retraite est ordonnée<ref name="Hulot2003p176">{{harvsp|Hulot|2003|p=176}}.</ref>.
Le {{date-|18 octobre}}, au départ de Moscou, le {{1er}} corps ne compte plus que {{unité|25000|hommes}}, dont {{unité|1500|cavaliers}}<ref>{{Ouvrage|auteur1=[[Georges de Chambray]]|titre=Histoire de l'expédition de Russie|volume=2|lieu=Paris|éditeur=|année=1825|passage=22}}.</ref>. Le plan, suggéré par Davout et arrêté par l'Empereur, consiste à éviter les contrées ravagées à l'aller et à rentrer en Europe par une route plus méridionale, mais la pression exercée par les forces de [[Mikhaïl Koutouzov|Koutouzov]], notamment à [[Bataille de Maloyaroslavets|Maloyaroslavets]], pousse Napoléon à bouleverser ses plans et à réemprunter la route menant à Smolensk. Placé à l'arrière-garde, le {{1er}} corps est alors confronté aux destructions et maraudes opérées par les corps qui le précèdent et qui le laissent sans ressources{{Note|group=Note|La rareté des vivres est telle, que la cavalerie est incapable de jouer son rôle tant pour éclairer la marche que pour mener une charge<ref name="Charrier2005p503">{{harvsp|Charrier|2005|p=503}}.</ref>.}}. Les routes encombrées par les traînards et piétinées par la multitude se transforment en bourbiers et fournissent à l’ennemi de fréquentes occasions de les retarder. Napoléon, informé par le maréchal des conditions de sa retraite, n'y trouve que des motifs de reproche à lui adresser{{Note|group=Note|Le général [[Pierre de Pelleport|Pelleport]] déclare dans ses mémoires : {{citation|on se plaignait généralement du maréchal Davoust, trop méthodique pour une retraite irrégulière ; on le blâmait de s’arrêter trop souvent, de manœuvrer devant les Cosaques, et de ne pas faire la part du diable. Cependant il convient de faire remarquer, pour être juste envers le maréchal que des gués défoncés, des ponts rompus, et qu’une foule indisciplinable de traînards, à pied, à cheval et en voiture, retardaient sa marche et fournissaient à l'ennemi de fréquentes occasions de l’inquiéter, de le serrer de près et de le forcer à combattre<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Pierre de Pelleport]]|titre=Souvenirs militaires et intimes|tome=2|lieu=Paris|éditeur=[[Didier (maison d'édition)|Didier]]|année=1857|pages totales=277|passage=41|lire en ligne={{Gallica|id=bpt6k6568987k/f1}}}}.</ref>}}}} et envoie Ney, le remplacer<ref name="Charrier2005p520">{{harvsp|Charrier|2005|p=520}}.</ref>
[[Fichier:Battle vyazma.jpg|vignette|gauche|upright=1.1|''La [[bataille de Viazma]] du {{date-|3 novembre 1812}}'' par [[Peter von Hess]] (1812).]]
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Le {{date-|11 novembre}}, le {{1er}} corps atteint Smolensk avec {{unité|12000|hommes}} et {{unité|24|pièces de canon}}<ref name="Charrier2005p507">{{harvsp|Charrier|2005|p=507}}.</ref>. Il en repart le 16, avec moins de six jours de provisions<ref name="Hulot2003p182">{{harvsp|Hulot|2003|p=182}}.</ref>. Les Russes, réitérant leur stratégie de Viazma, profitent de la marche en échelon opérée par l'armée française pour s'intercaler entre les corps français et leur barrer la route en avant de [[Bataille de Krasnoï|Krasnoï]]. Informé de la situation du corps d’Eugène, qui ne doit son salut qu'au sacrifice de la division [[Jean-Baptiste Broussier|Broussier]]<ref name="Rey2012p261">{{harvsp|Rey|2012|p=261}}.</ref>, le {{1er}} corps parvient, en dépit des ravages causés par l'artillerie russe, à effectuer sa jonction avec la [[Jeune Garde]] de [[Édouard Mortier|Mortier]] envoyée à son secours. Il profite de l'indécision du commandement russe<ref name="Rey2012p261" /> pour percer les lignes adverses à la suite d'un assaut initié par la division Morand. Les bagages du {{1er}} corps sont abandonnés dans la retraite<ref name="Rey2012p261" />, y compris les équipages personnels de Davout dont son [[bâton de maréchal]], aujourd'hui exposé à Moscou<ref name="Charrier2005p534">{{harvsp|Charrier|2005|p=534}}.</ref>.
Le {{1er}} corps, exsangue, ne se résume dès lors plus qu'à une masse de piétons : {{citation|le maréchal lui-même avait tout perdu ; il était sans linge et exténué de faim. Il se jeta sur un pain qu'un de ses compagnons d'arme lui offrit et le dévora}}<ref name=segur274/>. Toutefois, Napoléon, qui ne peut se résoudre à abandonner Ney, charge Davout d'attendre {{citation|le temps qu'il jugerait convenable}} le {{3e}} corps qui ferme la marche. Le 18 au soir, menacé de voir sa retraite coupée, sans possibilité de communiquer avec Ney et avec moins {{unité|5000|hommes}} en état de combattre<ref name="Charrier2005p537">{{harvsp|Charrier|2005|p=537}}.</ref>, Davout décide, après de longues heures d'attente sous {{tmp|-25|°C}}, d'abandonner ses positions et de rejoindre Napoléon à [[Orcha]]. Ney, qui trouve la route de Krasnoï coupée, réalise une percée héroïque par le nord qui lui permet, alors qu'on le croit perdu, de rejoindre finalement l'armée à la tête d'une poignée d'hommes. Bien que dans l'impossibilité matérielle de lui porter assistance, Davout est vertement critiqué et publiquement accusé de l'avoir abandonné<ref name="Charrier2005p533">{{harvsp|Charrier|2005|p=533}}.</ref>{{,}}{{Note|group=Note|Le [[Armand de Caulaincourt|général Caulaincourt]] déclare dans ses mémoires : {{citation|on ne peut se faire une idée du déchainement, de la rage qu'on manifesta contre le prince d'Eckmühl… On ne garda aucune mesure en parlant de lui et très peu même quand il vint chez l'Empereur et quand on le rencontrait<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Armand de Caulaincourt]]|titre=Mémoires du général de Caulaincourt, duc de Vicence, grand écuyer de l’empereur|tome=II|lieu=Paris|éditeur=[[Plon]]|année=1933|passage=156-157}}.</ref>.}}.}}
Du 27 au {{date-|29 novembre}}, le maréchal [[Bataille de la Bérézina|organise]], sur la rive gauche de la [[Bérézina]], le passage de son corps (réduit à quelques centaines d'hommes{{Note|group=Note|Davout ne réunit pas plus de {{unité|500|hommes}} autour de lui. La majorité a péri ou a été fait prisonnier ; beaucoup cependant atteignent la Pologne par leurs propres moyens pour être réintégrés dans les premiers mois de 1813 au sein de leur régiment d'origine<ref name="Charrier2005p537" />. Après le passage de la Bérézina, le général [[Étienne Maurice Gérard|Gérard]], lui montrant les soldats couchés autour d'eux, lui dit : « il y a six mois votre corps d'armée défilait devant cette grange dans laquelle il tient tout entier aujourd'hui. »<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Vincent Bertrand|titre=Mémoires du Capitaine Bertrand (Grande armée, 1805-1815), recueillis et publiés par le colonel Chaland de La Guillanche|lieu=Angers|éditeur=|année=1909|passage=163}}.</ref>}}), de l'artillerie ainsi que de tous les traînards<ref name="Charrier2005p535">{{harvsp|Charrier|2005|p=535}}.</ref>. L'armée pouvant dès lors être considérée comme sauvée, Napoléon annonce le {{Date-|5 décembre}} son départ pour Paris et son remplacement par Murat. Ce dernier s'acquitte de cette tâche jusqu'au {{date-|16 janvier 1813}}, date à laquelle il annonce à son tour sa volonté de quitter l'armée et de regagner son [[Royaume de Naples (1806-1815)|royaume]]. Ne pouvant toutefois justifier d'une permission impériale, Murat se lance dans une violente diatribe contre l'Empereur au cours de laquelle il déclare ne plus vouloir servir un « insensé »<ref name="Charrier2005p538">{{harvsp|Charrier|2005|p=538}}.</ref>. Ces mots sont l'occasion d'une nouvelle altercation entre Davout et Murat qui l'accuse devant ses pairs {{citation|d'une noire ingratitude}}, tout en lui rappelant {{citation|qu'il n’était roi que par la grâce de Napoléon et du sang français}}<ref>{{Harvsp|Ségur|1825|p=433-434|id=}}.</ref>.
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[[Fichier:Hamburg.Karte.1813 neddermeyer 300dpi.jpg|vignette|droite|upright=1.1|Carte du siège de Hambourg (1813 - 1814).]]
À la suite de la retraite de Russie, Davout, isolé en Allemagne et sans ordre de Paris, s’attelle à réorganiser l’armée et à assurer la défense de l’[[Oder]]<ref name="Charrier2005p554">{{harvsp|Charrier|2005|p=554}}.</ref> puis de l’[[Elbe (fleuve)|Elbe]]<ref name="Charrier2005p560">{{harvsp|Charrier|2005|p=560}}.</ref>. Ses mesures immédiates permettent de renforcer, face à l'avancée russe, les citadelles de [[Szczecin|Stettin]] et de [[Kostrzyn nad Odrą|Custrin]] qui ne capitulent respectivement que le {{date-|5 décembre 1813}} et le {{date-|20 mars 1814}}<ref name="Charrier2005p555">{{harvsp|Charrier|2005|p=555}}.</ref>. Sans commandement fixe, le maréchal organise du 13 au {{date-|19 mars 1813}}, la défense de [[Dresde]] au cours de laquelle il s'attire les foudres de la population allemande, alors en pleine fermentation nationaliste{{Note|group=Note|Le lieutenant-colonel [[Jean-Baptiste-Adolphe Charras|Charras]] déclare dans ses mémoires : « le dommage était donc bien peu considérable et très facile à réparer… Elle souleva cependant tous les esprits du Niémen au Rhin et excita une véritable fureur contre Davout. Le [[Frédéric-Auguste Ier de Saxe|roi de Saxe]] et sa cour, habituellement si circonspects, si timides, en jetèrent les hauts cris. Davout fut traité de vandale, de barbare et son nom fut voué à l’exécration du monde civilisé. »<ref>{{
Nommé en {{date-|avril 1813}} au commandement de l’aile gauche de l'armée, avec siège à Hambourg, Davout parvient à soumettre cette région récemment soulevée contre l'autorité française
Le {{date-|1er juillet}}
La campagne commencée victorieusement tourne court : l'éparpillement des différents chefs de corps français, imposé par la nouvelle situation, entraîne leurs défaites successives à [[Bataille de Gross Beeren|Gross Beeren]] puis [[Bataille de Dennewitz|Dennewitz]]<ref name="Bazin2000p175-180">{{harvsp|Bazin|2000|p=175-180}}.</ref>. Davout, invaincu mais isolé, ne reçoit dès lors plus aucune communication du Q.G. impérial<ref name="Hulot2003p192">{{harvsp|Hulot|2003|p=192}}.</ref>. Livré à lui-même, il se replie sur le secteur de Hambourg et fait fortifier la ville, ainsi que [[Arrondissement de Hambourg-Harbourg|Harbourg]], qui ne comportent pas de défense<ref name="Hulot2003p191" />. Il emmagasine neuf mois de vivres, chasse les bouches inutiles sur la ville neutre d'[[Arrondissement d'Altona|Altona]]<ref name="Charrier2005p643">{{harvsp|Charrier|2005|p=643}}.</ref> et fait raser les habitations construites sur les [[Glacis (fortification)|glacis]] afin de dégager les champs de tir et éviter les infiltrations ennemies<ref name="Charrier2005p642">{{harvsp|Charrier|2005|p=642}}.</ref>. Enfin, devant la passivité des notables et des commerçants à régler les contributions préalablement fixées, il fait saisir et mettre sous séquestre, conformément aux ordres de l'Empereur et aux lois de la guerre, la [[banque de Hambourg]] afin d'assurer les besoins de la défense et le maintien de l’ordre public<ref name="Charrier2005p636">{{harvsp|Charrier|2005|p=636}}.</ref>{{,}}{{Note|group=Note|Cette affaire, manipulée et amplifiée par la propagande d'alors, s'
Il tient ainsi la place tout l'hiver, repoussant héroïquement toutes les attaques d'un adversaire pourtant nettement supérieur en nombre et en moyens, et effectue même au printemps 1814 plusieurs sorties destinées à se donner de l'air et à procurer du fourrage aux chevaux<ref name="Charrier2005p652-653">{{harvsp|Charrier|2005|p=652-653}}.</ref>. En vain, les armées
Le maréchal tient ainsi Hambourg jusqu'à l'[[Première abdication de Napoléon Ier|abdication de Napoléon]], en {{date-|avril 1814}}. N'ayant reçu aucune communication officielle et ne faisant pas confiance aux officiers russes qui lui livrent une guerre psychologique depuis des mois, il refuse même d'accorder le moindre crédit aux affirmations du général [[Levin August von Bennigsen|Bennigsen]] qui se déclare porteur d'instructions du nouveau gouvernement français<ref name="Hulot2003p200">{{harvsp|Hulot|2003|p=200}}.</ref> et fait tirer sur le drapeau [[Fleur de lys|fleurdelisé]] du [[Maison capétienne de Bourbon|roi de France]], maladroitement hissé pour tenter de le convaincre<ref name="Hulot2003p201">{{harvsp|Hulot|2003|p=201}}.</ref>. Il ne consent à remettre la ville que le {{date-|11 mai 1814}}, au général [[Étienne Maurice Gérard|Gérard]], chargé officiellement par [[Louis XVIII de France|Louis XVIII]] de le relever de son commandement et de l'évacuer de Hambourg<ref name="Hulot2003p203">{{harvsp|Hulot|2003|p=203}}.</ref>.
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[[File:Proclamation du ministere de la guerre 1815.jpg|vignette|Proclamation du maréchal Davout, ministre de la guerre, en date du {{date-|10|avril|1815}} rappelant les troupes congédiées sous la restauration à revenir sous les drapeaux.]]
Travaillant au rétablissement de la légitimité impériale, Davout doit également faire face au cours de son mandat, aux insurrections qui éclatent en [[Guerre de Vendée et Chouannerie de 1815|Vendée]] ainsi que dans la vallée du Rhône où les unités des [[10e régiment d'infanterie (France)|{{10e}}]] et [[85e régiment d'infanterie|{{85e}} de ligne]] entrent en rébellion<ref name="Charrier2005p694">{{harvsp|Charrier|2005|p=694}}.</ref>. Le pays étant agité, le maréchal ne peut recourir à la [[conscription]] et se limite à rappeler les [[Marie-Louise (armée)|classes de 1814]] pour reconstituer l'[[Armée française pendant les Cent-Jours|armée]]<ref name="Cyr2010p92">{{harvsp|Cyr|2010|p=92}}.</ref>. Afin de renforcer la défense du territoire national et de maximiser le nombre de troupes mobilisables, le nouveau ministre lève par décret {{unité|130000|volontaires}} parmi les gardes nationales<ref name="Cyr2010p93">{{harvsp|Cyr|2010|p=93}}.</ref>, remet en état les fortifications et affecte à leur défense les [[Invalide de guerre|invalides]] ou militaires en retraite<ref name="Charrier2005p690">{{harvsp|Charrier|2005|p=690}}.</ref>. Il mobilise également dans les zones frontalières les gardes forestiers et les douaniers, dont il a déjà pu apprécier les qualités de combattants à Hambourg, et procède au remplacement aux frontières et dans les grandes places des généraux qu'il juge trop attachés au roi<ref name="Charrier2005p691">{{harvsp|Charrier|2005|p=691}}.</ref>.
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=== L'après Waterloo ===
{{Citation bloc|L'Empereur a abdiqué après avoir mis à la France dans la position la plus critique. Le souvenir qu'il nous a laissé nous impose l'obligation de rien dire contre lui et de laisser à la postérité le soin de le juger.|Lettre de Davout adressée à Vandamme, le {{date-|29|juin|1815}}<ref name="Charrier2005p736">{{harvsp|Charrier|2005|p=736}}.</ref>.}}{{saut|20px}}Le {{date-|21|juin|1815}}, le prince d'Eckmühl supervise les travaux de fortification de Paris avec le général [[François Nicolas Benoît Haxo|Haxo]] lorsqu'il apprend le retour de Napoléon à Paris et l'anéantissement de l'armée à [[Bataille de Waterloo|Waterloo]]<ref name="Hulot2003p220">{{harvsp|Hulot|2003|p=220}}.</ref>. À la lumière des rapports qu’il a sous les yeux, l’homme qui a réorganisé l’armée française comprend que la France n’a plus les moyens de poursuivre la guerre{{Note|group=Note|Après avoir multiplié au cours des Cent-Jours les reconnaissances de dettes, les émissions de bons du Trésor et reconnu les arriérés de 1814, la dette du pays passe alors de 123 millions de francs à 695 millions de francs<ref>{{
L'Empereur, encouragé par [[Lazare Carnot|Carnot]] et son frère [[Lucien Bonaparte|Lucien]], souhaite encore croire au soir du {{date-|21|juin}} en la possibilité d'un coup de force contre la Chambre. Le maréchal, habituellement partisan des mesures énergiques, déclare, résigné, lors du [[Conseil des ministres (France)|Conseil des ministres]] : {{citation|le moment d'agir est passé, la résolution des représentants est inconstitutionnelle, mais c'est un fait consommé. Il ne faut pas se flatter dans la circonstance présente de refaire un [[Coup d'État du 18 Brumaire|18 brumaire]]. Pour moi, je me refuserai d'en être l'instrument}}<ref name="Charrier2005p730">{{harvsp|Charrier|2005|p=730}}.</ref>. Napoléon est contraint d'abdiquer le lendemain pour la seconde fois. Dans la foulée, la Chambre des représentants élit une commission exécutive de cinq membres, présidée par Fouché, pour remplacer le [[pouvoir exécutif]]<ref name="Charrier2005p735">{{harvsp|Charrier|2005|p=735}}.</ref>. Cette dernière confie le {{date-|23|juin}} le commandement de l'armée en déroute à Davout qui l'accepte, actant ainsi son divorce avec le régime impérial<ref name="Charrier2005p735" />.
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Le nouveau gouvernement, considérant que la présence de l'Empereur à Paris constitue un ferment d'excitation populaire, réclame son éloignement de la capitale<ref name="Charrier2005p736"/>. Davout est alors chargé de lui faire cette commission. L'entretien entre les deux hommes est glacial<ref name="Hulot2003p225">{{harvsp|Hulot|2003|p=225}}.</ref>. Ils se quittent, sans même un serrement de main{{Note|group=Note|Davout écrit plus tard dans sa correspondance : « l'entretien avait été froid, la séparation le fut plus encore »<ref name="Charrier2005p737">{{harvsp|Charrier|2005|p=737}}</ref>.}}.
Le maréchal, qui ne croit plus en l'utilité de la lutte, est paradoxalement chargé d'organiser la défense de Paris à la tête de {{unité|70000|hommes}}<ref name="Charrier2005p766">{{harvsp|Charrier|2005|p=766}}.</ref>. [[Gebhard Leberecht von Blücher|Blücher]], qui s'imagine enlever la ville avec la même facilité qu'en 1814, rejette toute demande d'armistice de la part des Français et engage au matin du {{date-|30|juin}} ses troupes dans les [[La Plaine Saint-Denis|plaines des vertus]]<ref name="Charrier2005p763">{{harvsp|Charrier|2005|p=763}}.</ref>. Après une journée de combats, les forces commandées par Davout les repoussent en avant du canal de Saint-Denis<ref name="Charrier2005p763" />. L'armée prussienne, trop confiante en sa propre puissance, décide alors de contourner les défenses françaises par l'Ouest en prenant le risque de tendre ses lignes de communication et d'exposer son flanc gauche à une attaque française<ref>{{
{{saut|20px}}
{{citation bloc|Je trouvais le maréchal Davoust, à pied, les bras croisés, contemplant cette belle armée qui criait : en avant ! Lui, silencieux, ne disait mot ; il se promenait le long des fortifications, sourd aux supplications de l'armée qui voulait marcher sur l'ennemi [...] Ce n’était plus le grand guerrier que j'avais vu naguère sur le champ de bataille, si brillant. Tous les officiers le fuyaient. S'il avait voulu, sous les murs de Paris, lui qui était le maître des destinées de la France, il n'avait qu'à tirer son épée.|Description de Davout par le capitaine [[Jean-Roch Coignet|Coignet]], juillet 1815<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Jean-Roch Coignet]]|titre=Les cahiers du capitaine Coignet (1799 - 1815)|lieu=Paris|éditeur=[[Hachette Livre|Hachette]]|année=1883|passage=414 - 415|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k107258g}}.</ref>.}}
{{saut|20px}}
Le {{date-|3|juillet}}, une convention mettant fin aux hostilités est signée à [[Saint-Cloud]]<ref name="Hulot2003p230">{{harvsp|Hulot|2003|p=230}}</ref>. Davout démissionne de son poste de ministre et prend la tête de l'armée qui doit être évacué derrière la [[Loire]]<ref name="Hulot2003p230" />. Lorsque les Autrichiens franchissent le fleuve, il lui suffit de les menacer d’une bataille pour que ces derniers rebroussent chemin<ref name="Hulot2003p235">{{harvsp|Hulot|2003|p=235}}</ref>. Souhaitant préserver l'armée de toutes représailles, il fait sa soumission au gouvernement royal le {{date-|14|juillet}} et remet le commandement de l’armée au maréchal [[Étienne Jacques Joseph Macdonald|Macdonald]], chargé de la licencier. Lorsqu'il prend connaissance de l’[[ordonnance du 24 juillet 1815]], qui proscrit un certain nombre de généraux ayant servi sous Napoléon, il écrit au nouveau ministre de la Guerre, le maréchal [[Laurent de Gouvion-Saint-Cyr|Gouvion-Saint-Cyr]], pour lui demander de substituer son nom à celui de ces généraux, attendu que ces derniers n’ont fait qu’obéir à ses ordres<ref name="Charrier2005p789">{{harvsp|Charrier|2005|p=789}}.</ref>. Profondément abattu, le maréchal prend conscience que les sacrifices et renoncements personnels auquel il a consenti au cours des précédentes semaines l'ont été en vain. Il prend alors l'initiative d'aider, avec la complicité de Macdonald, les différents généraux proscrits à s'enfuir<ref name="Charrier2005p789" /
== Fin de carrière ==
Le maréchal, retiré de la vie publique, ne sort de sa retraite qu'en décembre 1815 pour assister au procès du maréchal Ney<ref name="Charrier2005p792">{{harvsp|Charrier|2005|p=792}}.</ref>. Face à une [[Chambre des pairs]] hostile, il n'hésite pas à déclarer que si la sûreté des militaires présents à Paris n’avait pas été garantie par les Alliés, il n’aurait pas signé la convention de Saint-Cloud et aurait livré bataille<ref name="Charrier2005p792" />. Conséquence de son soutien au prince de la Moskova, le prince d'Eckmühl est assigné à résidence le {{date-|27|décembre}} dans
[[Fichier:Tombedavout.JPG|vignette|Tombe du maréchal Davout au [[cimetière du Père-Lachaise]] à Paris ({{28e}} division).|alt=]]
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Ses obsèques sont célébrées le 4 juin en présence de quelques maréchaux et d'un grand nombre de généraux, d'officiers et de membres des deux Chambres, mais sans aucune représentation de la famille royale<ref name="Hulot2003p249" />. Malgré une interdiction ministérielle, un grand nombre d'anciens soldats du {{3e}} corps, pensionnaires de l’[[hôtel des Invalides]], bravent l'interdiction et les mesures prises par le [[Gouverneur militaire de Paris|gouverneur de Paris]] afin de pouvoir assister à la cérémonie et lui rendre ainsi un dernier hommage<ref name="Charrier2005p803">{{harvsp|Charrier|2005|p=803}}.</ref>. La maréchale est contrainte d'intervenir personnellement auprès du roi pour que les menaces de renvois ne soient pas mises à exécution<ref name="Hulot2003p249" />.
Le maréchal [[Jean-Baptiste Jourdan|Jourdan]] prononce, à l’église Sainte Valère, l'éloge funèbre au nom de l'armée<ref>{{
== Considérations ==
{{Section à sourcer|date=décembre 2023}}
Très probablement le meilleur maréchal de [[Napoléon Ier|Napoléon]] sur le plan [[Tactique militaire|tactique]], il est demeuré invaincu sur le champ de bataille tout au long des [[guerres napoléoniennes]]. Son plus grand chef d'oeuvre fut la [[Bataille d'Auerstaedt|bataille d'Auerstedt]] en 1806. Il s'y impose à près de un contre trois. Il se distingue également à [[Bataille d'Eckmühl|Eckmühl]]. Napoléon dit alors de lui :<blockquote>« Regardez ce Davout comme il manœuvre. Il va encore me gagner cette bataille-là ! »</blockquote>Fin stratège, Davout était capable d'assumer un commandement indépendant comme ce fut le cas à Auerstedt ou à [[Siège de Hambourg|Hambourg]]. Administrateur capable, il montra de solides capacités d'organisateur en tant que ministre de la guerre.
De plus, Davout imposait une discipline de fer sur ses soldats ce qui lui valut le surnom de "Maréchal de fer". Pendant la retraite de Russie, ces hommes font partie des seuls à garder un semblant de cohésion. Mais ce n'est pas tout. On a souvent attribué la [[Bataille d'Austerlitz|victoire d'Austerlitz]] à Napoléon (et Soult). En réalité, cette victoire n'aurait pas été possible sans Davout. Selon le plan de Napoléon, le [[3e corps de la Grande Armée|3e corps]] de Davout devait constituer l'aile droite de la Grande Armée. Problème : son corps était très loin du reste de l'armée. Pour la rejoindre, Davout et ses hommes ont dû effectuer une [[marche forcée]] de près de 150 km en 48 heures. Arrivant à temps sur le champ de bataille d'Austerlitz, ses 10 000 hommes, probablement épuisés, sont attaqués par les 40 000 hommes de [[Mikhaïl Koutouzov|Koutouzov]]. Malgré une infériorité numérique flagrante, Davout résiste et cela permet au plan de Napoléon de marcher.
== Titres et distinctions ==
Davout est fait duc d'Auerstaedt par [[lettres patentes]] du {{date-|02 juillet 1808}}<ref name="Jean Linden, Revue du Souvenir Napoléonien 1979" /> et prince d'Eckmühl par lettres patentes du {{date-|15 août 1809}}<ref name="Jean Linden, Revue du Souvenir Napoléonien 1979" />. Il se voit attribuer, en outre, plusieurs décorations françaises et un nombre exceptionnel de décorations étrangères :
[[Fichier:Arc de Triomphe mg 6829.jpg|vignette|droite|upright=1|[[Noms gravés sous l'arc de triomphe de l'Étoile]] : pilier Est, {{13e}} et {{14e|colonnes}}.]]
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|align=center | {{Armoiries avec ornements communs
|Maréchal-Duc de l'Empire français
|blason=Blason Louis Nicolas d'Avout (1770-1823) duc d'Auerstaedt.svg
|coef =0.6
}}
| Armes de Davout
''D'or, à deux lions léopardés rampants de gueules, tenant de la patte dextre une lance polonaise de sable, l'un en chef à dextre, et le second contourné en pointe à sénestre, bordure componée d'or et de gueules ; au chef des ducs de l'Empire brochant.''<ref name="heraldique-europeenne">{{Lien web|auteur1=Arnaud Bunel|titre=Héraldique européenne|sous-titre=France Maison ducale – {{1er}} Empire - Avout Davout|url=http://www.heraldique-europeenne.org/Regions/France/Avout.htm|site=blog personnel via [[Blogger]]|consulté le=9 décembre 2014}}.</ref>{{,}}<ref name="Roret1854">{{Ouvrage|auteur1=J. F. Jules Pautet du Parois|champ libre=appartient aux manuels Roret|titre=Nouveau manuel complet du blason|sous-titre=ou code héraldique, archéologique et historique, avec un armorial de l'Empire, une généalogie de la dynastie impériale des Bonaparte jusqu'à nos jours, etc.,
[[Maréchal de l'Empire]] ({{date-|19|mai|1804}}), {{1er}} [[duc d'Auerstaedt]] [[Duc de l'Empire|et de l'Empire]] ({{date-|2|juillet|1808}}, lettres patentes du {{date-|8|juillet|1808}}), {{1er}} [[prince d'Eckmühl]] [[Prince de l'Empire|et de l'Empire]] ({{date-|15|août|1809}}, lettres patentes signées au [[Château de Schönbrunn|palais de Schönbrunn]]), [[Chambre des pairs|pair de France]] ({{date-|2|juin|1815}} - [[Cent-Jours]]), [[duc et pair]] (le {{date-|5|mars|1819}} , lettres patentes du {{date-|15|février|1823}}).
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[[Fichier:Aimée Leclerc (1782-1868).jpg|vignette|droite|''Aimée Leclerc (1782-1868) ou La maréchale Davout et ses enfants à Savigny'', artiste inconnu.]]
Davout épouse en
De leur union naissent huit enfants, dont quatre atteignent l'âge adulte :
* Paul (août 1802 - août 1803)<ref name="Charrier2005p300" /> ;
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* La {{174e}} (1977-1979) promotion de l'[[École spéciale militaire de Saint-Cyr]] porte le nom de Maréchal Davout ;
* Le [[phare]] de la pointe de Saint-Pierre à [[Penmarc'h]] ([[Finistère]]), porte le nom de [[phare d’Eckmühl]] en hommage au maréchal. Ce nom est dû au [[legs]] testamentaire d’[[Adélaïde-Louise d'Eckmühl de Blocqueville|Adélaïde-Louise de Blocqueville]], fille du maréchal, pour la construction d'un phare ;
* Une [[statue]] à son effigie a été érigée en 1867 par [[Auguste Dumont (sculpteur)|Auguste Dumont]] à [[Auxerre]]<ref>Source : https://e-monumen.net/patrimoine-monumental/monument-au-marechal-davout-auxerre/.</ref> ; la même statue en réduction,
* La ville de [[Savigny-sur-Orge]] lui a consacré un musée ainsi qu'une place.
Ligne 454 ⟶ 395 :
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Pierre Charrier|titre=Le Maréchal Davout|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Nouveau Monde|Nouveau Monde]] - [[Fondation Napoléon]]|année=2005|pages totales=806|isbn=2-84736-111-1|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Daniel Reichel|titre=Davout et l'art de la guerre|sous-titre=recherches sur la formation, l'action pendant la Révolution et les commandements du maréchal Davout, duc d'Auerstaedt, prince d'Eckmühl, 1770-1823|lieu=Neuchâtel|éditeur=[[Delachaux et Niestlé]]|année=1975|pages totales=438|isbn=2-603-00037-3|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=en|auteur1=John G. Gallaher|titre=The Iron Marshal|sous-titre=A Biography of Louis N. Davout|lieu=Neuchâtel|éditeur=Frontline Books|année=1976 (Revised Edition 2021)|pages totales=420|isbn=2-603-00037-3}}
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Louis Joseph Gabriel de|nom1=Chénier|titre=Histoire de la vie militaire, politique et administrative du maréchal Davout|lieu=Paris|éditeur=Éditions Cosse-Marchal|année=1866|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=Vs-cYWeJSZoC&pg=PA81|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Frédéric Hulot]]|titre=Le Maréchal Davout|lieu=Paris|éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]]|année=2003|pages totales=265|isbn=
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean Linden|titre=Revue du Souvenir napoléonien|sous-titre=Davout, homme de devoir. 1. Le soldat.|lieu=Paris|éditeur=[[Souvenir napoléonien]]|année=1979|numéro d'édition=303|pages totales=20|isbn=|lire en ligne=https://www.napoleon.org/histoire-des-2-empires/articles/davout-homme-de-devoir-1-le-soldat/|plume=oui}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Frédéric|nom1=Naulet|titre=Iéna et Auerstedt|sous-titre=La Prusse humiliée (14 octobre 1806)|lieu=Paris|éditeur=[[Economica]]|collection=Campagnes & stratégies|année=2019|pages totales=245|isbn=978-2-7178-7065-7|plume=oui}}
* {{Ouvrage|auteur1=[[Adélaïde-Louise d'Eckmühl de Blocqueville]]|titre=Le maréchal Davout prince d’Eckmühl|sous-titre=raconté par les siens et par lui-même|lieu=Paris|éditeur=Didier et {{Cie}}|année=1879-1880|pages totales=XVIII-394, II-474, 561 et 564|format livre=4 vol. ; in-8°|isbn=|consulté le=7 décembre 2014|id=Blocqueville|plume=oui}}
{{Commentaire biblio|[https://archive.org/stream/lemarchaldavout00eckmgoog#page/n16/mode/2up Vol. 1 : ''Années de jeunesse''], [https://archive.org/stream/lemarchaldavout03blocgoog#page/n11/mode/2up Vol. 2 : ''Années de commandement''], [https://archive.org/stream/lemarchaldavout02blocgoog#page/n13/mode/2up Vol. 3 : ''La Russie et Hambourg''] et [https://archive.org/stream/lemarchaldavout04blocgoog#page/n13/mode/2up Vol. 4 : ''Un dernier commandement. L’exil et la mort''].}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Jean-Baptiste Vachée|auteur2=Henri Bonnal|titre=Étude du caractère militaire du maréchal Davout|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Berger-Levrault]]|année=1907|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Béatrice Capelle|auteur2=Jean-Claude Demory|titre=Maréchaux d'Empire|lieu=Paris|éditeur=E/P/A|année=2008|pages totales=287|isbn=978-2-85120-698-5|titre chapitre=Davout, le meilleur tacticien}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Thierry Lentz]] (dir)|auteur2=[[Jean Lopez]]|titre=Les Mythes de la Grande Armée|sous-titre=Davout, le meilleur des maréchaux ?|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Perrin|Perrin]]|année=2022|pages totales=448|isbn=|plume=oui}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Edouard Ebel (dir)|titre=Les ministres de la guerre, 1792-1870, histoire et dictionnaire biographique|sous-titre=Louis-Nicolas d’Avout, dit Davout, duc Auerstaedt, prince d’Eckmühl, ministre de la guerre, 1815|lieu=Rennes|éditeur=[[Presses universitaires de Rennes|PUR]]|année=2018|pages totales=516|passage=p-157-167|isbn=}}
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[André Borel d'Hauterive]]|titre=Annuaire de la pairie et de la noblesse de France et des maisons souveraines de l'Europe et de la diplomatie|volume=3|éditeur=Bureau de la Publ.|année=1845|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=XZhAAAAAcAAJ&pg=PA95}}.
* {{Ouvrage|langue=fr|titre=[[Almanach impérial|Almanach impérial pour l'année 1810]]|éditeur=Testu|année=|isbn=|lire en ligne=http://www.napoleon-series.org/research/almanac/chapter5/c_chapter5d.html#duche}}.
* [[Jacques-Alphonse Mahul]], ''Annuaire nécrologique, ou Supplément annuel et continuation de toutes les biographies ou dictionnaires historiques'', {{4e|année}}, 1823, Paris : Ponthieu, 1824, {{p.|91 – 101}} [https://archive.org/stream/annuairencrologi1823mahu#page/90/mode/2up].
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Christian Bazin|titre=Bernadotte, un cadet de Gascogne sur le trône de Suède|lieu=Paris|éditeur=France Empire|
* {{Bouillet note}}.
* {{DicoParlement}}.
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=== Liens externes ===
{{Autres projets| commons = Category:Louis-Nicolas Davout| wikisource = Louis Nicolas Davout}}
* {{Online Gotha|id=davout|article=Davout d’Auerstaedt}}.
* [http://marechal.davout.free.fr Louis-Nicolas Davout, le maréchal de fer].
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[[Catégorie:Général de la Révolution française promu en 1793]]
[[Catégorie:Maréchal du Premier Empire]]
[[Catégorie:Personnalité liée au département de l'Yonne]]
[[Catégorie:Ministre du Premier Empire]]
Ligne 509 ⟶ 448 :
[[Catégorie:Pair de France (Restauration)]]
[[Catégorie:Maire de l'Essonne]]
[[Catégorie:Nom gravé sous l'arc de triomphe de l'Étoile]]
[[Catégorie:Grand-croix de la Légion d'honneur]]
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[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre militaire de Maximilien-Joseph de Bavière]]
[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de l'Aigle blanc]]
[[Catégorie:Militaire français des guerres de la Révolution française]]
[[Catégorie:Naissance en mai 1770]]
[[Catégorie:Naissance dans la province de Bourgogne]]
[[Catégorie:Décès en juin 1823]]
[[Catégorie:Décès dans l'ancien 10e arrondissement de Paris]]
[[Catégorie:Décès à 53 ans]]
[[Catégorie:Mort de la tuberculose]]
[[Catégorie:Personnalité inhumée au cimetière du Père-Lachaise (division 28)]]
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