« Armorique » : différence entre les versions

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{{coord|48.1667|-1|type:landmark_region:FR_source:dewiki|format=dms|display=title}}
{{Voir homonymes | Armorique (homonymie)}}
{{à sourcer|date=mai 2016}}
{{Infobox Cap
| nom = Armorique
| image = Carte de l'Armorique.png
| légende = Carte de l'Armorique.
| pays = {{drapeau |France}} [[France]]
| région titre = Régions
| région = [[Bretagne]], [[Cotentin]], [[Pays de la Loire]]
| revendication =
| étendue d'eau titre = Océan, Mer
| étendue d'eau = [[Atlantique]], [[Manche (mer)|Manche]]
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}}
 
'''Armorique''' est un [[nom propre]] d'origine gauloise, qui désigne depuis l'[[Antiquité]] classique le territoire situé entre la [[Loire]] et la [[Seine]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Bernard S.|nom1=Bachrach|titre=Merovingian Military Organization, 481-751|éditeur=U of Minnesota Press|année=1972|pages totales=157|isbn=978-0-8166-5700-1|présentation en ligne=https://books.google.com/books?id=jbz9IyOvfPoC&pg=PA10|consulté le=2018-01-05|passage=10}}</ref> ou entre les estuaires de la [[Estuaire de la Gironde|Gironde]] et de la Seine<ref name=":1">{{Article |langue=français |auteur1=CHAUVET Alain |titre=Les Pays de la Loire : Réflexion sur la centralité territoriale |périodique=Cahier Nantais, n°26, pp 37-56 |date=années 1980 |lire en ligne=https://igarun.univ-nantes.fr/medias/fichier/cn26-03-chauvet_1582712048854-pdf?ID_FICHE=1284575&INLINE=FALSE |pages=p.53 }}</ref>. Selon certains auteurs, ce territoire s'étendait même depuis l'estuaire de la Gironde jusqu'à celui de l'[[Escaut]]<ref>{{Article |prénom1=Alain|nom1=Chauvet |titre=L'Armorique|sous-titre= essai de géographie régionale |périodique=NOROIS|numéro=127|passage=346-364|mois=juillet-septembre|année=1985 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/noroi_0029-182x_1985_num_127_1_4255 |pages=p.346 }}</ref>. Cet espace forme une péninsule entre la [[Manche (mer)|Manche]] et le [[golfe de Gascogne]], à l’ouest du [[Europe|continent européen]]. L'Armorique est souvent confondue avec la [[Bretagne]], qui ne constitue pourtant qu'une partie du territoire armoricain<ref name=":1" />.
 
LLes traces de présence humaine en '''Armorique''' sont régulières depuis le [[paléolithique inférieur]] (notamment avec l'exemple des feux entretenus parmi les plus anciens au monde ''-vieux de 465 000 ans-'' sur le site archéologique de [[Menez Dregan]]<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |titre=Centre d'interprétation du patrimoine archéologique - Menez-Dregan |url=https://www.hominides.com/musees-et-sites/centre-dinterpretation-du-patrimoine-archeologique-menez-dregan/ |site=Hominides |date=2024-08-06 |consulté le=2024-08-09}}</ref> à [[Plouhinec (Finistère)|Plouhinec]] en Finistère). L'occupation humaine s'est habitéepoursuivie dèsdurant le [[néolithiquemésolithique]] par(le site archéologique de l'île de [[Téviec]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Nécropole mésolithique de Téviec |url=https://bcd.bzh/becedia/fr/necropole-mesolithique-de-teviec |site=Becedia |date=2016-11-21 |consulté le=2024-08-09}}</ref> à l'ouest de la [[presqu'île de Quiberon]] en est l'un des témoignages) et sans discontinuité jusqu'au [[néolithique]]. Durant cette dernière période, les populations sont qualifiées de [[Peuples préceltiques|préceltiques]]. etLa péninsule armoricaine est probablement l’un des berceau du [[mégalithisme]] en [[Europe]]<ref name=":2">{{Lien web |langue=fr |titre=L'Armorique, berceau des mégalithes |url=https://www.sciencesetavenir.fr/archeo-paleo/patrimoine/se-rapprocher-des-dieux-france-l-armorique-berceau-des-megalithes_134959 |site=Sciences et Avenir |consulté le=2021-08-27}}.</ref>. Les auteurs de la fin de la [[République romaine|République]] et du début de l'[[Empire romain]] la présentent comme peuplée par sept tribus gauloises dont [[Jules César]] donne la liste. Les Armoricains pourraient avoir constitué une confédération de peuples rivale de celle des [[Vénètes (Gaule)|Vénètes]].
 
Après la conquête, l'[[Empire romain]] n'a pas repris cette division dans son découpage provincial (Belgique, Lyonnaise, Aquitaine) de la [[Gaule]]. Mais au {{s|IV|e}}, face aux menaces venues de la mer, est créé un secteur militaire, le ''[[Tractus Armoricanus et Nervicanus]]'' comprenant les territoires littoraux de l'embouchure de la [[Somme (fleuve)|Somme]] à celle de la [[Garonne]]<ref>[[Félix Le Royer de La Sauvagère]], ''Recueil d'antiquités dans les Gaules, enrichi...'', {{p.|298-303}}, Paris, 1770. [https://books.google.fr/books?id=rZdbAAAAQAAJ&pg=RA1-PA299&lpg=RA1-PA299&dq=Grannono&source=bl&ots=okztdD1gbP&sig=ipVpY0ThhZBAMZeCb5aSGgvkFMc&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwidoJXZ2f_aAhUFZ8AKHcfhD184ChDoAQhVMAc#v=onepage&q=%20Blabia&f=false Lire en ligne]</ref>.
 
À la fin de l'[[Antiquité tardive|Antiquité]], les [[Bretons insulaires]] [[Émigration bretonne en Armorique|émigrèrent]] massivement dans la partie occidentale de cette région, sur la péninsule qui prit progressivement le nom de [[Bretagne]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Joseph|nom1=Loth|titre=L'émigration bretonne en Armorique du Ve au VIIe siècle de notre ère|éditeur=E. Baraise et cie.|date=1883|lire en ligne=https://play.google.com/store/books/details?id=pJgDAAAAYAAJ&rdid=book-pJgDAAAAYAAJ&rdot=1|consulté le=2021-08-27}}</ref>. L’usage du terme « Armorique » pour désigner la vaste région maritime entre la [[Estuaire de la Gironde|Gironde]] et la [[Seine]] a été progressivement remplacé par celui « [[Grand Ouest français|France de l'Ouest]] » dans la géographie officielle française<ref>{{Article |prénom1=Alain|nom1=Chauvet |titre=L'Armorique|sous-titre=essai de géographie régionale |périodique=Norois|numéro=127|passage=348 |année=1985 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/noroi_0029-182x_1985_num_127_1_4255}}.</ref>.
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On peut distinguer les trois éléments celtiques suivants :
*''are'' issu de l’[[indo-européen commun|indo-européen]] ''p°ri-'' « devant, auprès » (cf. irlandais ''air, ar'', sur / devant ; [[gallois]] ''er'', sur / à / pour ; [[breton]] ''war'' ou ''ar'', sur),
*''mori'' « mer » ([[irlandais]] ''muir'', [[génitif]] ''mara'' ; thème en « i » ; [[gallois]] et [[breton]] : ''mor'', d'où le composé ''[[armor]]'' « pays de la mer » cf. [[Côtes-d'Armor]], (appelé ''ar vor'' en breton avec [[Mutation consonantique|mutation]] de /m/ à /v/ caractéristique des [[langues celtiques]] modernes)
*suffixe ''-iko-'' (pluriel ''-ici'' « ceux qui ») comme dans [[Médiomatriques|Mediomatrici]], [[Volques Arecomiques|Arecomici]], Latobici, etc. et ''-ika'' qui sert à créer des substantifs que l'on retrouve dans des noms de pays ''Utica'' ([[pays d'Ouche]]), ''Pertica'' ([[Comté du Perche|Perche]]), etc.
{{Citation bloc|''Aremorici : antemorini quia are ante, more mare, morici marini.''|[[Glossaire d'Endlicher]], bibliothécaire de la Bibliothèque Palatine, [[Vienne (Autriche)|Vienne]], [[Autriche]], [[1836]]}}
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=== Situation ===
[[Fichier:Atlantic-Europe.jpg|gauche|vignette|Pays de l’[[arc atlantique]] parmi lesquels figure l’Armorique. Ces régions d’Europe sont traditionnellement liées par la relation étroite qu’elles entretiennent avec la mer.|272x272px]]
Selon le géographe Alain Chauvet, l'Armorique s'apparente à un espace de « [[finisterre]] », à l'échelle du [[Europe|continent européen]] et à celle de la [[France]], analogue à la [[Galice]] et à la [[Norvège]]<ref name=":0">{{Article |langue=français |auteur1=Alain Chauvet |titre=L'Armorique : Essai de géographie régionale |périodique=Norois|numéro=127 |date=juillet-septembre 1985 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/noroi_0029-182x_1985_num_127_1_4255 |pages=pp. 345-364 }}</ref>. Cette région qui comprend globalement la [[Basse-Normandie]], au nord, la [[Vendée (département)|Vendée]], au sud, en passant par la [[Bretagne]], constitue le point de rencontre de plusieurs grandes routes maritimes européennes<ref name=":0" /> et possède une situation centrale au sein de l’[[Arc atlantique|Arc atlantique européen]]. Cette situation a valu à l'Armorique, au cours de son histoire, d'être progressivement coloniséeoccupée, à la fois par des peuples venus d'Europe continentale ([[Gaulois (peuples)|Gaulois]], [[Rome antique|Romains]], [[Francs]]) et par des peuples venus de la mer ([[Saxons]], [[Bretons]], [[Vikings]])<ref>{{Article |langue=français |auteur1=Jean Soulat |titre=« La présence saxonne et anglo-saxonne sur le littoral de la Manche » |périodique=Quentovic. Environnement, archéologie, histoire |date=2010 |pages=146;163 }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=Français |auteur1=Alain Chauvet |titre=Les Pays de la Loire : Réflexion sur la centralité territoriale. |périodique=Cahier nantais |numéro=26|passage= 37-56 |date=Années 1980 |pages=p.55 }}</ref>.
 
Par ailleurs, du fait de sa situation, l’Armorique a souvent entretenu des contacts avec les [[îles Britanniques]]. Avant la conquête romaine, les gaulois armoricains faisaient déjà [[Route de l'étain|commerce de l’étain avec l’île de Bretagne]]<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Claire |nom=König |titre=La civilisation du bronze |url=https://www.futura-sciences.com/planete/dossiers/geologie-cuivre-premier-metal-travaille-homme-779/page/4/ |site=Futura |consulté le=2021-09-03}}.</ref>. La conquête romaine n'a pas rompu ce lien et le [[Bas-Empire romain|Bas Empire]] a même contribué au renforcement des liens militaires entre les deux rives de la Manche avec la création du ''[[litus Saxonicum]]''. Par la suite, c’est depuis cette [[Bretagne (province romaine)|île]] que les [[Émigration bretonne en Armorique|Bretons immigrèrent]] ensuite en Armorique occidentale à la fin de l’Antiquité. Au Moyen Âge, les [[Normands]], menés par [[Guillaume le Conquérant]] traversèrent la Manche et [[Conquête normande de l'Angleterre|conquirent le royaume d’Angleterre en 1066]], tandis qu’au siècle suivant, le comte d’Anjou et du Maine, [[Henri II (roi d'Angleterre)|Henri II Plantagenêt]], créa un vaste [[Empire Plantagenêt|empire]], opposé à la France des [[Capétiens]], s’étendant à la fois sur les [[îles Britanniques]] et sur l’[[Grand Ouest français|Ouest Français]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=La Bretagne dans l’empire Plantagenêt |url=https://www.letelegramme.fr/dossiers/bretons-des-deux-rives/la-bretagne-dans-l-empire-plantagenet-23-05-2021-12752017.php |site=Le Telegramme |date=2021-05-23 |consulté le=2021-09-03}}.</ref>. Lors de la période révolutionnaire, les [[Guerre de Vendée|Vendéens]], traversèrent la région jusqu’aux côtes de la [[Manche (mer)|Manche]] dans l’espoir d’y obtenir un [[Siège de Granville|soutien de l’armée anglaise]] contre les troupes [[Convention nationale|républicaines]]. Enfin en 1944, les alliés, basés en [[Grande-Bretagne]] [[Débarquement en Normandie (1944)|débarquèrent en Normandie]] afin de libérer l’Europe occidentale de l'[[Wehrmacht|armée allemande]].
 
=== Relief ===
 
[[Fichier:Geologic map Armorican Massif FRgeological map-fr.svg|vignette|Carte géologique du Massif armoricain.]]
La majeure partie du territoire armoricain comprend l'entité géologique auquel il a donné son nom : le [[Massif armoricain]]. Ce massif relativement peu élevé, s'apparente à un vaste plateau composé de [[granite]] et de [[schiste]] qui s'élève en plusieurs endroits dont les [[Monts d'Arrée]], les [[Montagnes Noires]], les [[Collines de Vendée|Collines vendéennes]], les [[Alpes mancelles]] et la [[Suisse normande]]<ref name=":4" />. La formation de la péninsule armoricaine est d’ailleurs la conséquence de la présence de ce massif aux roches plus dures et donc plus difficilement [[Érosion du littoral|érodables]] que les littoraux [[Calcaire|calcaires]] des [[Bassin parisien|bassins parisien]] et [[Bassin aquitain|aquitain]], situés plus au Nord et plus au Sud. Le [[mont des Avaloirs]] (416 m) situé au nord du département de la [[Mayenne (département)|Mayenne]] constitue le point culminant du massif<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=LE MONT DES AVALOIRS ET SON BELVEDERE: Autour de la nature France, Pays de la Loire |url=https://www.enpaysdelaloire.com/visites/autour-de-la-nature/le-mont-des-avaloirs-et-son-belvedere |site=www.enpaysdelaloire.com |consulté le=2022-03-15}}.</ref>, tandis que le [[Signal d'Écouves]] situé dans l’[[Orne (département)|Orne]], mais à proximité du mont des Avaloirs, est du haut desde ses 413 m, le deuxième sommet du [[Massif armoricain|massif Armoricain]].
 
=== Paysages ===
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* les ''[[Osismes]]'' (région de [[Carhaix-Plouguer]])
* les ''[[Riedones]]'' (région de [[Redon]] et [[Rennes]])
* les ''[[Ambibarii]] ''(peut-être les ''[[Abrincates]]'' (région d'[[Avranches]]) ou les ''[[Ambilatres]]'' ([[Vendée (département)|Vendée]]) ou les [[Ambiens]] (vallée de la Somme)
* les ''[[Caletes]]'' (région du [[pays de Caux]])
* les ''[[Lexovii|Lexoviens]]'' (région de [[Lisieux]])
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À l'époque de sa christianisation, l'Armorique venait d'être ravagée par les invasions barbares, notamment celles des [[Alains]] et des pirates venus de la [[Mer du Nord]]. Les côtes étaient désertes, et les habitants qui avaient survécu aux massacres se cachaient dans les grottes et les forêts. Le [[druide|culte druidique]]<ref>Le culte druidique ne semble s'être implanté en Gaule que trois siècles avant l'[[ère chrétienne]]. </ref> et même les religions antérieures des [[Celtes]] (qui divinisaient les astres, les eaux, le feu, les pierres, les arbres{{etc.}}) avaient persisté dans les campagnes, les dieux de Rome n'ayant été adoptés qu'officiellement, et surtout dans les villes<ref>[[Paul-Yves Sébillot]], "La Bretagne et ses traditions", éditions Maisonneuve et Larose, {{2e}} édition, 1997, {{isbn|2-908670-46-1}}</ref>.
[[Fichier:Carte Boulard.png|vignette|Carte [[Fernand Boulard|Boulard]] qui date de 1947 fait apparaître en noir les « paroisses chrétiennes ». Le Massif armoricain constitue une région de déchristianisation tardive.]]
« La première christianisation de l'Armorique s’est faite de deux façons. Elle a commencé au {{s-|IV|e}} par le sud-est (…) en transitant notamment par Lyon, puis Tours (…) ; dans les diocèses de [[diocèse de Nantes|Nantes]] et [[diocèse de Rennes|Rennes]], il y a 84 églises dédiées à [[Martin de Tours|saint Martin]], contre 7 plus à l'ouest. Elle ne s'était pas encore imposée en Armorique occidentale, éloignée et peu urbanisée, quand sont arrivés de Grande-Bretagne, du {{s-|IV|e}} au {{s-|VII|e}}, des Bretons déjà christianisés et encadrés par des moines<ref>Ces Bretons venaient principalement du [[Devon (comté)|Devon]] et de [[Cornouailles]], où vivaient des peuples nommés ''Dumnonii'' et ''Cornovii'', qui ont donné leur nom à la Bretagne du nord ([[Domnonée]]) et du sud-ouest ([[Cornouaille]])</ref>. Ces Bretons sont venus en colonisateurs missionnaires, par petits groupes sous la conduite de chefs socio-religieux (...). Ce qui caractérise le pays breton (surtout sa partie occidentale), c’est le grand nombre de [[moine]]s et d’[[ermite]]s<ref>Ces ermites et moines vivent en des endroits nommés ''[[lan (breton)|lan]]'' : il y en a 260 en [[Pays de Léon|Léon]] et 207 en Cornouaille finistérienne</ref> (…). L’opinion révère ces moines fondateurs, modèles de piété (…). On ne sait pas grand-chose sur eux. Mais tous ne furent pas évêques. (…) Les communautés paroissiales étaient presque partout assez dépendantes des évêques (…) ; elles avaient, aussi bien que les évêchés, leurs saints fondateurs, notamment celles dont le nom commence par ''Gui'' ou par ''[[Plou-|Plou]]'' (…). Les premiers chrétiens se disaient « saints » pour se distinguer des païens et signifier qu’ils étaient consacrés à Dieu »<ref>[[Jean Rohou]], ''Catholiques et Bretons toujours ? (essai sur l'histoire du christianisme en Bretagne)'', éditions Dialogues, Brest, 2012, {{ISBN|978-2-918135-37-1}}</ref>
 
Cette arrivée massive en Armorique de [[Prêtre|prêtres]] et de [[Moine|moines]] fuyant la [[Grande-Bretagne]] et le [[Pays de Galles]], où ils étaient persécutés, a permis à la [[Bretagne]] de bénéficier d'une forte densité de [[Clergé|clercs]] par rapport à sa population, et d'une relative indépendance religieuse<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=David |nom=Peyrat |titre=Histoire de la Bretagne, une terre de "résistance" |url=https://www.geo.fr/histoire/la-bretagne-a-toujours-su-resister-198575 |site=Geo.fr |date=2019-11-12 |consulté le=2021-09-03}}.</ref>. En Bretagne, au cours de l’histoire, la religion s’est intiment liée à l'identité locale au travers de pratiques mêlant foi et culture telles que [[Pardon (cérémonie)|les pardons]] <ref name=":3">{{Lien web |langue=fr |titre="Il était une foi…" Quand les catholiques bretons résistaient aux protestants |url=https://fr.aleteia.org/2016/04/15/il-etait-une-foi-quand-les-catholiques-bretons-resistaient-aux-protestants/ |site=Aleteia |date=2016-04-15 |consulté le=2021-09-03}}.</ref>. Cette caractéristique contribua à faire de ce territoire une région de résistance à la [[réforme protestante]]<ref name=":3" />. Dès le début du {{s-|XVII}}, un regain du catholicisme s'y développa, porté par des évangélisateurs locaux ([[Michel Le Nobletz]], [[Julien Maunoir]])<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Michel Le Nobletz. Un prêtre avant-gardiste |url=https://www.letelegramme.fr/histoire/michel-le-nobletz-un-pretre-avant-gardiste-michel-le-nobletz-un-pretre-avant-gardiste-04-01-2019-12174988.php |site=Le Telegramme |date=2019-01-06 |consulté le=2021-09-03}}.</ref> ainsi que par l’art religieux<ref name=":3" />.
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{{Article détaillé|Colonisation de la Normandie}}
À partir de la fin du {{sp-|VIII|, et au|IX}}, les [[Vikings]] mènent des raids sur l’ensemble des côtes armoricaines et remontent les fleuves vers l’intérieur des terres. Puis ils colonisent les régions de la [[Seine|basse Seine]], du [[pays de Caux]], de la [[Côte Fleurie|côte fleurie]] et du [[Cotentin]]. Ce territoire prit plus tard le nom de « [[Normandie]] »<ref>{{Lien web |langue=fr |prénom=Isabelle |nom=Bernier |titre=L'histoire des Vikings et leur épopée |url=https://www.futura-sciences.com/sciences/questions-reponses/histoire-histoire-vikings-leur-epopee-13777/ |site=Futura |consulté le=2021-08-30}}.</ref>.
 
=== Langues ===
{{...}}
À la fin du {{s-|XII|e}}, l'historien [[cambro-normand]] [[Giraud de Barri]] écrit dans sa ''Description du Pays de Galles'' que « les habitants de la [[Cornouailles]] et les Armoricains, à savoir ceux habitants la partie occidentale de l’actuelle Bretagne, parlent une langue semblable à celle des [[Bretons insulaires|Bretons (insulaires)]] ; et, en raison de son origine et de sa ressemblance, elle est intelligible avec le [[gallois]] dans de nombreux cas... »<ref>{{en}} [https://www.gutenberg.org/files/1092/1092-h/1092-h.htm#page163 ''The Description of Wales''], VI, sur ''gutenberg.org''</ref>.
 
== Époque contemporaine ==