« Hérésie » : différence entre les versions
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Dans l’[[Antiquité]], le terme '''haíresis''' (en [[grec ancien]] : {{grec ancien|αἵρεσις|haíresis}}) désigne une école de pensée philosophique librement choisie. Au cours des [[concile]]s
Dans
▲[[Fichier:GustafVasakyrkan RightAltargroup1.jpg|thumb|300px|right|''Les Écritures triomphant sur l'Hérésie'', dans l'{{Lien|langue=en|trad=Gustaf Vasa Church|fr=Église Gustaf Vasa|texte=église Gustaf Vasa}} de [[Stockholm]].]]
== Étymologie et sémantique ==
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Le mot finit par désigner une « secte religieuse » ou une « dissidence » dans le [[christianisme primitif]]<ref>[[Dictionnaire grec-français d'Anatole Bailly|Dictionnaire Grec - Français]], [[Anatole Bailly]], Hachette, 1950, ''s.v.'', {{p.|47-48}}. Henri-Irénée Marrou, ''L'Église de l'Antiquité tardive, 303-604'', Paris, 1985.</ref>. Dans le monde antique, où la religion est plus rituelle que dogmatique, l’''haíresis'' n’a pas l’aspect dramatique qu'elle devait revêtir dans le [[christianisme]]. En effet, l’[[Antiquité]] [[Polythéisme|polythéiste]] sépare le [[mythe]] de la [[philosophie]]. Le [[monothéisme]] en revanche introduit la [[théologie]], étude [[scolastique]] du divin qui englobe et transcende tous les domaines du savoir, soumet la philosophie et édicte des « vérités révélées » sur [[Dieu]] : les [[dogme]]s.
La théologie classique n'oublie pas le sens premier du terme<ref>Ainsi chez [[Jérôme de Stridon]] puis chez [[Thomas d'Aquin]], ''Summa theologica'', II, question 11, article 1, « ''haeresis graece ab electione dicitur'' » formule que l'on retrouve dans le ''[[Decretum Gratiani]]''</ref> mais y intègre au {{s|XII|e}} le schisme<ref>[[Raymond de Peñafort]], ''Summma de penitentia'', I, 5, « ''De Hereticis et fautoribus eorum et ordinatis ab eis'' »</ref>, la désobéissance aux décrétales du pape ([[Henri de Suse]]) et [[Martin V]] l'usure<ref> Marie-Dominique Chenu « Orthodoxie et hérésie. Le point de vue du théologien », ''Annales. Économies, sociétés, civilisations'',
À partir du {{s|XII|e}}, tout en gardant son caractère de stigmatisation ecclésiale, le terme se charge de sens nouveau pour désigner une tromperie, une ruse, une duplicité parfois sans lien avec le champ religieux<ref>Comme l'atteste l'usage qu'en fait [[Conon de Béthune]] ; ''Chanson'', « L’autrier avint en cel autre païs », IV, texte établi par Axel Gabriel Wallensköld, Paris, Champion, 1921.</ref>. Il désigne également, à la même période, un crime révoltant<ref>[[Guernes de Pont-Sainte-Maxence]], ''La vie de saint Thomas Becket, poème historique du
== Dans le monothéisme ==
Les dogmes ne revêtent pas la même importance dans toutes les religions, ce qui explique différentes attitudes par rapport à ce qui est qualifié d'hérésie.
Certains auteurs estiment que la notion est trop intimement liée au contexte historique et religieux des premiers siècles du christianisme qui l'ont produites pour être transposée utilement à l'étude des dissidences et hétérodoxies des autres monothéismes<ref>Alain Le Boulluec, « Hérésie », dans R. Azria et D. Hervieu-Léger, ''Dictionnaire critique des faits religieux'', 2010.</ref>. Depuis les grands conciles œcuméniques des
À la différence du christianisme, judaïsme et islam ne possèdent pas d'instrument de coercition centralisé ni de magistère dogmatique unique et identifié<ref>Mathieu Terrier, « L'hérésie: un concept transposable ? », ''Archives de sciences sociales des religions'', {{63e}} Année, No. 184 2018,
== Judaïsme ==
{{article détaillé|Responsa (judaïsme)|Herem|Minim|Karaïsme}}
[[Fichier:Shabbatai4.jpg|vignette|Le châtiment d'anciens [[sabbatéens]] à [[Salonique]], ''[[Jewish Encyclopedia]]''.]]
La littérature talmudique ne possède pas de notions similaires et de termes pour désigner les hétérodoxies comparables aux hérésies telles qu'elles ont été décrites dans le monde chrétien. Le judaïsme, n'ayant jamais connu d'orthodoxie au sens strict, les déviances aux normes rabbiniques ou aux treize principes de foi de [[Maïmonide]] ne sont pas équivalentes à des hérésies. Toutefois, après la destruction du [[Temple de Jérusalem|Temple]] ([[70]]), le mouvement [[pharisien]]/[[Tannaïm|tannaïte]] se donne peu à peu comme exclusif et majoritaire. Dans la littérature rabbinique, ses opposants sont alors désignés par divers termes techniques et notamment par celui de ''min''<ref name="Mimouni_Min">[[Simon Claude Mimouni]], ''Les Chrétiens d'origine juive dans l'Antiquité'', Paris, Albin Michel, 2004, § « La question du ''min'' », {{p.}} 60-71.</ref> et « il paraît donc possible de traduire ''min'' par hérétique, du moins pour le sens qu'il paraît avoir pris dès le {{s|I|}} de notre ère<ref name="Mimouni_Min"/>. » Le terme [[minim]] désigne à différentes périodes de l'ère rabbinique les divers groupes qui, tout en demeurant partie intégrante du [[judaïsme]] du point de vue de la [[halakha]], soulèvent des questions doctrinales pour le [[judaïsme rabbinique]]. Il ressort d'un certain nombre de restrictions édictées par les [[tannaim]] à l'encontre des minimes qu'elles visent dans un premier temps les judéo-chrétiens<ref>Simon Claude Mimouni, « La Birkat Ha-Minim : une prière juive contre les judéo-chrétiens », ''Revue des sciences religieuses'', 1997, 71-3, {{pp.}} 275-298.</ref>. Ces règlements montrent comment les rabbins ont tenté de combattre des doctrines qu'ils estimaient extérieures au judaïsme sans jamais rejeter la [[Identité juive|judéité]] de ceux qui les faisaient siennes<ref>M. Simon, ''Verus Israel. Étude sur les relations entre Chrétiens et Juifs dans
== Christianisme ==
Les différentes autorités chrétiennes qui ont élaboré la norme religieuse ont conceptualisé l'hérésie. Cependant elle s'impose de l'Antiquité à l'époque moderne comme un concept extrêmement versatile et ambivalent. Dans le [[Nouveau Testament]], les formes ''hairesos'' ou ''hairéseis'' sont utilisées soit pour désigner le [[christianisme]] naissant comme « secte » ou « école juive »<ref>
</ref>.
À partir du {{s-|XI}}, l'extension progressive du domaine de l'hérésie à de nombreuses formes d'activités répréhensibles comme l'usure, la sorcellerie ou la rébellion politique a fini par lui conférer le statut de crime globalisant<ref>Monique Zerner (dir.), ''Inventer l’hérésie ? Discours polémiques et pouvoirs avant l’Inquisition'', Nice, 1998 ; Uwe Brunn, ''Des contestataires aux « Cathares ». Discours de réforme et propagande antihérétique dans les pays du Rhin et de la Meuse avant l’Inquisition'', Paris, Institut d’études augustiniennes, « Collection des études augustiniennes, série Moyen Âge et Temps modernes, 41 », 2006. ; Martine Ostorero, « Des papes face à la sorcellerie démoniaque (1409-1459): une dilatation du champ de l'hérésie ? » dans ''Aux marges de l'hérésie. Inventions, formes et usages'', 2018, {{p.
Cependant, comme l'a montré [[Walter Bauer]], les premières manifestations du christianisme correspondent à ce qui est qualifié d'hérétique à partir du deuxième siècle. Historiquement, l'hérésie est donc antérieure à l'orthodoxie<ref>Walter Bauer, ''Orthodoxie et hérésie aux débuts du christianisme'', Paris, Éditions du Cerf, coll. « Patrimoines – Christianisme », 2009, traduction de l'ouvrage de 1934, ''Rechtgläubigkeit und Ketzerei im ältesten Christentum''.</ref>.
Le christianisme s'illustre en de multiples théologies et pratiques hétérodoxes, que ce soit dans le domaine [[christologique]] ([[docétisme]], [[arianisme]], [[nestorianisme]], [[monophysisme]]), [[cosmologique]] ([[gnose]], [[macédonianisme]], [[manichéisme (religion)|manichéisme]], et plus tard [[bogomilisme]], [[catharisme]]), ecclésial ([[marcionisme]], [[montanisme]], [[donatisme]]) ou disciplinaire ([[quiétisme]]).
Herbert Grundmann, parmi d'autres, distingue les hérésies populaires, qui ont parfois donné naissance à une Église dissidente (cathares), et les hérésies savantes, fondées sur les recherches théologiques, philosophiques ou scientifiques plus isolées ([[Pierre Abélard]]), non sans que des ponts puissent exister entre elles ([[Jan Hus]])<ref>{{Article |prénom1=Jean |nom1=Jolivet |titre=Hérésies et sociétés dans l'Europe pré-industrielle (
=== Premier millénaire ===
[[Fichier:Constantine burning Arian books.jpg|vignette|230px|L'empereur [[Constantin Ier (empereur romain)|Constantin {{Ier}}]] brûlant les livres ariens, manuscrit (v. 825), Bibliothèque capitulaire de [[Vercelli]]. Le texte indique : {{citation|''Sinodus Niceni u[bi?] [f?]ui[t?] numerus / s[an]c[t]o[rum] patr[um]. CCCXVIII. et omnes / subscrip/seru/n/t. Constantinus imp(erator). Heretici / Arriani / damnati''.}}]]
Le terme « hérésie » a pris une valeur péjorative et s'affirme avec force dans les controverses théologiques où s'illustrent [[Justin de Naplouse]] et [[Irénée de Lyon]] qui ont écrit « contre les hérésies » dès le {{s-|II}}. Ces apologistes, comme [[Méliton de Sardes]]<ref>Eusèbe de Césarée, ''[[Histoire ecclésiastique]]'', IV, 26, 7-11. </ref>ou Justin
{{article détaillé|Premier concile de Nicée|Christianisme nicéen}}
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{{article détaillé|Édit de Thessalonique|Premier concile de Constantinople}}
Ce symbole est complété en 381, lors du [[premier concile de Constantinople]] convoqué par [[Théodose Ier]], empereur de l'
L'hérésiologie trouve sa synthèse au début du {{s-|V}} chez [[Épiphane de Salamine]] et son généalogique ''[[Panarion]]'', « remèdes contre le poison de l’hérésie » et chez [[Théodoret de Cyr]], plus dogmatique, et son ''Histoire des hérésies'' (''Haereticarum fabularum compendium'')<ref>Helen Sillett , « Orthodoxy and heresy in Theodoret of Cyrus' Compendium of heresies », Collection de l'École française de Rome, 270, {{p.
Sous la [[dynastie théodosienne]], l'hérésie est combattue au nom d'une orthodoxie impériale qui revendique l'[[Auctoritas principis|autorité]] et veut maintenir le consensus religieux. Elle se définit et est condamnée dans un corpus juridique et théorique qui l'affilie au crime (''scelus'') et au [[sacrilège]] (''sacrilegium'')<ref>[[Charles Pietri ]], ''Roma christiana. Recherches sur l'Église de Rome, son organisation, sa politique, son idéologie, de Miltiade à Sixte III'', Paris-Rome, Bibliothèque des Écoles françaises d'Athènes et de Rome, 1976; ''Ibidem'', « L’hérésie et l’hérétique selon l’Église Romaine », ''Augustinianum'' 25 (3), 1985.</ref>. C'est sur cette tradition que s'appuie le pouvoir carolingien pour condamner et réprimer les dissidences religieuses qui sont pour les pouvoirs publics autant de crime de lèse-majesté<ref>{{de}} Nicole Zeddies, ''Religio et sacrilegium. Studien zur Inkriminierung von Magie, Häresie und Heidentum'', Frankfurt am Main, Lang, 2003 ; Geneviève Bührer-Thierry (dir.), ''Exclure de la communauté chrétienne : sens et pratiques sociales de l'anathème et de l'excommunication (
Avec le [[pélagianisme]], théorisé par [[Julien d'Éclane]] et dénoncé dès le début du {{s-|V|e}} par [[Augustin d'Hippone]]<ref>Peter Brown, ''La Vie de saint Augustin'', (1967), Le Seuil, 2001.</ref>, l'[[Empire romain d'Occident|Occident]] connaît sa première doctrine jugée comme hérétique par les grands conciles œcuméniques, doctrine qui devait connaître une grande fortune tout au long du Moyen Âge<ref>Winrich Löhr, ''Pélage et le pélagianisme'', Publications de l’École Pratique des Hautes Études, 2021.</ref>. Cependant, au Haut Moyen Âge, exception faite du mouvement [[Adoptianisme|adoptianiste]] de la péninsule ibérique contrôlée par les Omeyyades et d'un [[Élipand]] de Tolède<ref>{{en}} John C. Cavadini, ‘’The Last Christology of the West : Adoptionism in Spain and Gaul, 785–820’’, Philadelphia: University of Pennsylvania Press, 1993.</ref>, de l'hérésie félicienne de [[Félix d'Urgell]] et du saxon [[Gottschalk d'Orbais]], partisan d'une prédestination totale, les hérétiques identifiés et reconnus comme tels sont très rares dans les sources.
=== De l'an mil au {{s-|XIII
En Occident, les {{s2|XI|XII|}} sont une période de vigilance accrue à l'égard de l'hérésie, marquée par des combats plus violents, plus centralisés et par prolifération de traités antihérétiques<ref>Dominique Iogna-Prat, ''Ordonner et exclure : Cluny et la société chrétienne face à l'hérésie, au judaïsme et à l'islam, 1000-1150'', Paris, Aubier, 2000.</ref>. Dans « une société persécutrice », selon la formule de l'historien Robert Moore, l'erreur doctrinale est de plus en plus criminalisée et taxée d'hérésie<ref>{{en}} R. I. Moore, ''The Formation of a Persecuting Society: Authority and Deviance in Western Europe 950–1250'',
{{article détaillé|Hérésies du XIe siècle en Occident}}
La [[réforme grégorienne]], en mettant l'accent sur la supériorité du spirituel par rapport au temporel, suscite dans de nombreuses régions un [[anticléricalisme]] virulent qui favorise la recrudescence des hérésies, les laïcs étant notamment sensibles aux discours dénonçant l'enrichissement du clergé à leur détriment, l'indignité morale des clercs ou l'insuffisance de leur zèle pastoral<ref>{{ouvrage|auteur=Jean-Marie Mayeur, Marc Venard, Luce Pietri, André Vauchez|titre=Histoire du christianisme|éditeur=Fleurus|date=1193|passage=461}}</ref>. Ainsi, les adversaires désignés comme hérétiques étaient le plus souvent animés par le désir de réformer en profondeur l'institution ecclésiastique, de la ramener à ses valeurs premières, au premier rang desquelles la pauvreté, en vue du salut. C'est ainsi le cas des mouvements [[Mouvement vaudois|vaudois]] ou [[dolcinien]]. Après le {{s|XIV|e}}, les mouvements religieux prônant la pauvreté volontaire devaient systématiquement être condamnés pour hérésie, étant perçus comme une menace à l'ordre social<ref>Tadeusz Manteuffel, ''Naissance d'une hérésie, les adeptes de la pauvreté volontaire au Moyen Âge'', École pratique des Hautes Études, Paris, 1970.</ref>.
Au {{s-|XI}}, les dissidences religieuses sont empreintes d'un refus de la matérialité (procréation, Incarnation, nourriture carnée), de l'inégalité matérielle et de pratique considérées comme idolâtres. Elles témoignent d'une même anxiété et d'une quête de pureté matérielle et ecclésiale face aux troubles du temps, aux transformations de la société médiévale et à l'affirmation, parfois brutale, de la féodalité<ref>Hilário Franco Júnior, « Les « abeilles hérétiques » et le puritanisme millénariste médiéval », ''Le Moyen
[[Fichier:Robert le Pieux - Grandes Chroniques de France - BNF Fr2609 f144v.jpg|vignette|230px|[[Robert II de France|Robert le Pieux]] à l’office dans la [[cathédrale Sainte-Croix d'Orléans|cathédrale d’Orléans]]. [[Robinet Testard]], ''[[Grandes Chroniques de France]]'', v. 1471.]]
Au-delà, les hérétiques sont ceux qui prétendent pouvoir parvenir à la connaissance de la vérité religieuse de leur propre chef sans une soumission fidèle aux enseignements de l'Écriture ou de l'autorité ecclésiale. Cependant l'Église les qualifie d'hérétiques, en référence à la littérature hérésiologique des premiers siècles, qui visait des systèmes d'un tout autre ordre<ref> [[Jean-Louis Biget]], « Contestations et hérésies (
Du milieu du {{s-|XI|e}} jusqu'à la deuxième décennie du {{s-|XII|e}}, période marquée par un grand nombre de réformes d'inspiration apostolique, on ne compte que peu de manifestations proprement hérétiques en Occident, ce qui a conduit à penser à un véritable « vide » hérétique<ref>Christine Thouzellier, ''Hérésie et hérétiques : Vaudois, Cathares, Patarins, Albigeois'', Rome, 1969 ; Guy Lobrichon, « Le culte des saints, le rire des hérétiques, le triomphe des savants », dans ''Les reliques. Objets, cultes, symboles'', sous la direction d'Edina Bozóky et Anne-Marie Helvétius, Brepols, 1999. </ref>. C'est à la faveur de ces réformes multiples que naît le mouvement de la [[Pataria]] au sein du clergé milanais avant de s'étendre au petit peuple urbain italien puis français et néerlandais. Ce mouvement diffus qui refuse les sacrements délivrés par des clercs corrompus ou indignes, glisse progressivement vers l'hérésie avant de s'affirmer comme une hétérodoxie majeure avec [[Pierre de Bruys]], [[Henri de Lausanne]] et [[Arnaud de Brescia]]. Ces contestations du clergé s'accompagnent souvent d'une remise en cause ecclésiologique, d'une négation de certains sacrements, à commencer par le baptême des enfants et d'une affirmation de la seule autorité de l'Evangile. Chez Brescia, la condamnation des possessions terrestres du clergé devait marquer par son évangélisme radical les mouvements des Pauvres lombards et des [[Mouvement vaudois|Pauvres de Lyon]]. Dès le milieu du {{s-|XII|e}}, Bonn et Cologne, puis Liège sont les foyers d'un mouvement hérétique radical, connu dans l'historiographie sous le nom d'hérétiques rhénans, qui reprennent les thèmes du siècle en prônant pauvreté volontaire, refus des biens matériels, mépris des sacrements et de la hiérarchie ecclésiale. Dans le même temps, les sources font état de constitution d'hétérodoxies dualistes ou néomanichéennes, plus structurées, du Milanais jusqu'au Languedoc, qui devaient donner naissance au mouvement albigeois<ref>Christine Thouzelier, ''Hérésie et hérétiques: Vaudois, Cathares, Patarins, Albigeois'', Rome, Edizioni di Storia Letteratura, 1969.</ref>. Durant le dernier quart du siècle, c'est l'hérésie développée par [[Pierre Valdès]] à Lyon qui inquiète très sérieusement la curie romaine. En 1184, le pape [[Lucius III]] réunit conjointement avec l'empereur un [[concile de Vérone|concile]] qui condamne les hérésies nouvelles - « Cathares et Patarins et ceux qui se considèrent Humbles ou Pauvres de Lyon<ref> Concile de Verone. Decretale ''Ad abolendam diversarum haeresium pravitatem'' du {{date|4 novembre 1184}}, dans Giovanni Gönnet, ''Enchriridion fontium valdensium'', Torre Pellice, 1958,
=== La lutte contre l'hérésie
{{article détaillé|Croisade des albigeois|Inquisition|Inquisition médiévale}}
Dès [[1199]], la papauté développe un nouvel arsenal juridique pour lutter contre les hérésies. Dans sa [[bulle pontificale]] {{lang|la|''Vergentis in senium''}}, [[Innocent III]] assimile l’{{citation|aberration dans la foi}} à un crime de [[lèse-majesté]], concept romain redécouvert à cette époque par les autorités laïques<ref>Jacques Chiffoleau, « Note sur la bulle {{lang|la|''Vergentis in senium''}}, la lutte contre les hérétiques du Midi et la construction des majestés temporelles », dans ''Innocent III et le Midi'' (''[[Cahiers de Fanjeaux]]'', 50) Toulouse, Privat, 2015, {{p.|89-144}}. Texte latin et traduction de {{lang|la|''Vergentis in senium''}} dans Patrick Gilli et Julien Théry, ''Le gouvernement pontifical et l’Italie des villes au temps de la théocratie (fin-{{s mini-|XII|e}}-mi-{{s mini-|XIV|e}} s.)'', Montpellier, Presses universitaires de la Méditerranée, 2010, {{p.|553-561}}, [https://www.academia.edu/32534765/_Exp%C3%A9rience_italienne_et_norme_inquisitoriale_chapitre_11_dans_Patrick_Gilli_Julien_Th%C3%A9ry_Le_gouvernement_pontifical_et_lItalie_des_villes_au_temps_de_la_th%C3%A9ocratie_fin_XIIe-mi-XIVe_si%C3%A8cle_Montpellier_Presses_universitaires_de_la_M%C3%A9diterran%C3%A9e_2010_p._547-592_texte_int%C3%A9gral_ chapitre 11, disponible en ligne].</ref>. En [[1205]], {{lang|la|''Si adversus vos''}} condamne ceux qui viennent au secours des hérétiques, leur interdisant de fait l'assistance d’un [[Avocat (métier)|avocat]], voire de témoins à décharge. La procédure inquisitoriale, destinée à la répression de tous les crimes et non des seules hérésies, est complétée et codifiée par une série de [[décrétale]]s dont {{lang|la|''Licet Heli''}} (1199) et {{lang|la|''Qualiter et quando''}} (1206). Toutes les dispositions relatives à la procédure inquisitoriale seront reprises et mises en ordre en novembre [[1215]] à l’occasion du [[Quatrième concile du Latran|{{IVe}} concile du Latran]], au {{8e|canon}}, lui aussi nommé {{lang|la|''Qualiter et quando''}}<ref>Julien Théry, « ''Fama'' : l’opinion publique comme preuve. Aperçu sur la révolution médiévale de l’inquisitoire ({{s2|XII|XIV}}) », dans « ''La preuve en justice de l'Antiquité à nos jours'' », éd. B. Lemesle, Presses universitaires de Rennes, 2003, {{p.|119-147}}.</ref>.
{{souverain-|Innocent III}} cherche à mieux contrôler le [[clergé]], de manière à mettre fin aux critiques adressées à certains de ses membres. Il s’appuie sur les [[ordre cistercien|cisterciens]] pour lutter contre l’[[Catharisme|hérésie cathare]]. Il désigne parmi eux ses [[légat pontifical|légats]] avec pleine autorité sur les évêques en la matière. Leur action est plutôt inefficace. En [[1208]], le meurtre de l’un d’entre eux, [[Pierre de Castelnau]], permet au pape de lancer la [[croisade contre les albigeois]], à laquelle il avait appelé à plusieurs reprises depuis 1204<ref>Julien Théry-Astruc, « Introduction », ''Innocent III et le Midi'' (Cahiers de Fanjeaux, 50), Toulouse, Privat, 2015, {{p.|11}} et 25.</ref>. Il est ainsi à l’origine d’une guerre particulièrement violente contre les anticléricaux et évangélistes du Midi de l’actuelle France, déclarés hérétiques<ref>Mark G. Pegg, « {{souverain-|Innocent III}}, les « Pestilentiels Provençaux » et le paradigme épuisé du catharisme », dans ''{{souverain-|Innocent III}} et le Midi'' (''[[Cahiers de Fanjeaux]]'', 50), Toulouse, Privat, 2015, {{p.|279-310}}.</ref>.
[[Fichier:Supplice des Amauriciens.jpg|vignette|redresse=1|gauche|''Le Supplice des [[Amauriciens]]'' en 1210 à [[Paris]], en présence de [[Philippe II Auguste|Philippe-Auguste]]. À l'arrière-plan, se dressent le [[gibet de Montfaucon]] et, de façon anachronique, la [[tour du Temple]]. [[Enluminure]] des ''[[Grandes Chroniques de France]]'' (v. 1255-1260).]]▼
En [[1231]], les peines pour hérésie sont définies par le pape [[Grégoire IX]] dans sa constitution''Excommunicamus'' et l'[[Inquisition]] y est instituée et généralisée<ref>{{en}} Yves Dossat, « Inquisition », ''The New Catholic Encyclopedia'', VII, New York, 1967, {{p.}} 535-41.</ref>. Cette institution ecclésiastique d'exception et permanente, munie de pouvoirs d'enquête (''inquisitio'') et de jugement, soustrait les laïques à la justice séculière pour les causes d’hérésie<ref>Guy Mathelié-Guinlet, ''L’Inquisition, tribunal de la foi'', Paris, Auberon, 2000.</ref>. Elle est confiée aux [[ordres mendiants]] [[dominicains]] mais aussi [[franciscains]]. Dès lors, les prétendus hérétiques peuvent devenir les cibles d'une persécution judiciaire, si une autorité religieuse ou séculière, sur dénonciation des « mauvais bruits » (''mala fama'')” reportés par un juge supérieur, sont dignes de constituer une procédure de mise en accusation (''inquisitio veritatis'') à l'encontre d'un individu ou d'un groupe.
▲[[Fichier:Supplice des Amauriciens.jpg|vignette|redresse=1|gauche|''Le Supplice des [[Amauriciens]]'' en 1210 à [[Paris]], en présence de [[Philippe II Auguste|Philippe-Auguste]]. À l'arrière-plan, se dressent le [[gibet de Montfaucon]] et, de façon anachronique, la [[tour du Temple]]. [[Enluminure]] des ''[[Grandes Chroniques de France]]'' (v. 1255-1260).]]
[[Fichier:Burning-of-a-heretic--_Sassetta--Melburn_museum.jpg|vignette|droite|redresse=1|''Le Bûcher d'un hérétique'', par [[Sassetta (peintre)|Sassetta]] (1430-1432), [[National Gallery of Victoria]], [[Melbourne]].]]▼
Aux {{s2|XII|XIII|}}, après instruction de l’enquête, si le cas d’hérésie est avéré, le juge rappelle le dogme et demande solennellement à l’accusé d’y adhérer par une [[profession de foi]]. Si l’accusé accepte de se rétracter, il est condamné à une simple pénitence, sous forme d’actes de dévotion et de charité ou d’un pèlerinage, sauf s’il s'est rendu coupable de conversions à sa doctrine ; dans ce cas, il encourt l’« emmurement », c'est-à-dire la prison, peine exécutée par les autorités séculières. En cas de refus, il est [[Excommunication|excommunié]] et donc voué à la damnation éternelle. Le bûcher ne vaut qu’en cas de [[relaps]], c'est-à-dire si l'accusé s’est rétracté au cours d’un jugement précédent mais recommence à professer sa doctrine.
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L'accusation d'hérésie peut à l'occasion être instrumentalisée par les pouvoirs laïcs, comme c'est manifestement le cas lors du [[procès des Templiers]] organisé par [[Philippe IV le Bel|Philippe IV]] dans son conflit avec la papauté dans les premières années du {{s|XIV|e}}<ref>Julien Théry, « Une hérésie d'État. Philippe le Bel, le procès des « perfides templiers » et la pontificalisation de la royauté française », ''Médiévales'', 60, 2011.</ref>.
▲[[Fichier:Burning-of-a-heretic--_Sassetta--Melburn_museum.jpg|vignette|droite|redresse=1|''Le Bûcher d'un hérétique'', par [[Sassetta (peintre)|Sassetta]] (1430-1432), [[National Gallery of Victoria]], [[Melbourne]].]]
Au début du {{s|XIV|e}}, toute la chrétienté est ébranlée par un profond débat sur la pauvreté de l'Église. Suscité par la querelle des spirituels chez les [[Ordre des Frères mineurs|franciscains]], il provoque un déchirement en leur sein même, l'ordre des Frères mineurs se divisant entre conventuels et spirituels. Le conflit s'accentue après [[1274]] lors de la reconnaissance de l'ordre, face à l'hostilité de la papauté envers les spirituels et leur pratique intransigeante de la [[pauvreté évangélique]] et leur refus de toute forme de propriété. Du courant des spirituels émerge le mouvement dissident des [[Fraticelles]] très influencés par le millénarisme de [[Joachim de Flore]] et susceptibles de contester l'autorité d'une hiérarchie accusée d'être indigne de l'idéal évangélique<ref>Malcolm D. Lambert, ''Franciscan Poverty. The Doctrine of the Absolute Poverty of Christ and the Apostles in the Franciscan Order, 1210-1323'', Londres, 1961</ref>. Ils sont poursuivis et déclarés hérétiques dès 1311 par la bulle ''Cum inter nonnullos'' qui rejette comme hérétiques les thèses affirmant que le Christ et ses apôtres n'ont jamais rien possédé, ni en propre ni en commun. Les bulles du {{date|30 décembre 1317}} et du {{date|23 janvier 1318}}, confirment leur excommunication. Benoît XII renouvèle la condamnation des Fraticelles en 1336. Désormais persécutés, ils se maintiennent cependant à Naples, en Sicile et en Arménie jusqu'au dernier quart du
Tout au long du {{s|XIV|e}}, les autorités politiques et religieuses sont conscientes de la vigueur
=== Les hérésies à l'époque moderne ===
[[Fichier:Kirche St. Jakobus (Feusisberg) 04.JPG|vignette|redresse=1|''Le Triomphe de l'Église sur l'hérésie'', [[fresque]] de l'église Saint-Jacques (1785), [[Feusisberg]], [[Suisse]]. Cette [[allégorie]] s'attaque aux [[Philosophie des Lumières|philosophes des Lumières]] [[Voltaire]] et [[Jean-Jacques Rousseau|Rousseau]], et tourne en ridicule les [[Réforme protestante|Réformateurs protestants]] [[Ulrich Zwingli|Zwingli]] et [[Martin Luther|Luther]].]]
▲Tout au long du {{s|XIV|e}}, les autorités politiques et religieuses sont conscientes de la vigueur de l'hérésie anciennes et nouvelles nées d'une forte intériorité du sentiment religieux<ref>Jean-Marie Mayeur, André Vauchez, Luce Pietri, Marc Venard, ''Un temps d'épreuves (1274-1449)'', ''Histoire du christianisme'', t.6, 1990.</ref>. Ainsi dans le monde anglais la persistance d'un [[Lollards|lollardisme ]] tardif et l'émergence du [[John Wyclif|wycliffisme]] impose une de répression suivie et systématique<ref>Ian Forrest, ''The Detection of Heresy in late Medieval England'', Oxford University Press, 2005.</ref>.
Au {{s|XVI|e}}, avec le déploiement d'une l'Inquisition d'État en [[Inquisition espagnole|Espagne]] et à [[Inquisition romaine|Rome]], l'essor de la [[Réforme protestante|Réforme]] et le succès du principe « ''[[cujus regio, ejus religio]]'' », les dynamiques de la dissidence sont considérablement modifiées.
Dans le royaume de France, la répression de l'hérésie devient pour bonne part l'affaire du pouvoir temporel, qui s'y exerce avec une ardeur [[Gallicanisme|gallicane]]<ref>{{en}} William Monter, ''Judging the French Reformation - Heresy trials by sixteenth century Parlements'', Harvard University Press, 1999.</ref>. L'[[édit de Compiègne]] (1557) est sans appel pour la plupart des manifestations d'hérésie, passibles de peine de mort et même d'exécutions sommaires<ref>Alain Tallon, « Inquisition romaine et monarchie française au
=== Époque contemporaine ===
Le décret ''[[Unitatis Redintegratio]]'' du [[concile Vatican II]] sur l'[[œcuménisme]] opère un changement de forme important. Les termes {{citation|hérétiques}} ou {{citation|schismatiques}} ne doivent plus être utilisés, au profit de {{citation|frères séparés}}. L'Église reconnaît que les fautes responsables des scissions au cours de l'histoire ont pu être commises par des catholiques. Elle considère que le [[mouvement œcuménique]] est inspiré par l'[[Esprit Saint]]<ref>{{article|url=https://dial.uclouvain.be/pr/boreal/fr/object/boreal%3A162854|titre=Les
En 1992, le ''[[Catéchisme de l'Église catholique]]'' définit l'hérésie comme « la négation obstinée, après la réception du [[baptême]], d’une vérité qui doit être crue de foi divine et catholique, ou le doute obstiné sur cette vérité »<ref>[http://www.vatican.va/archive/FRA0013/_P77.HTM Catéchisme de l'Église catholique, {{n°|2089}}] ; ''Code de droit canonique'', III, 751, 1983.</ref>.
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== Islam ==
{{article détaillé|Division du monde dans l'islam}}
Contrairement au christianisme, l'islam n'a jamais eu une seule autorité d'enseignement dogmatique servant de référence à la majorité des croyants. Les concepts d'orthodoxie, d'hétérodoxie et d'hérésie, qui sont apparus dans le monde chrétien, ne s'appliquent que partiellement et de manière très relative à l'Islam. Il existe une doctrine que l'on peut qualifier de majoritaire, le [[sunnisme]], qui prétend être la " conception correcte " en matière de religion et qui condamne les autres doctrines comme étant infidèles (''[[kufr]]''), déviantes (''[[zandaqa]]'') ou novatrices (''[[bidʻah]]''). Cependant, les différentes tendances minoritaires n'ont pas toutes été assimilées ou rejetées et ont pu définir leur propre personnalité<ref>Mathieu Terrier, « Hérésie [islam] », ''Dictionnaire des faits religieux'', sous la direction de Régine Azria, Danièle Hervieu-Léger et Dominique Iogna-Prat PUF, 2019, {{p.
Le mot [[arabe]] proche de la notion d'hérésie est ''bidâa'', c'est-à-dire « innovation ». Un [[hadith]] jugé authentique met en garde les [[musulman]]s contre toute forme d'« innovation ». Toutefois, cette notion diffère selon les écoles, mais de façon générale, la signification de ''bidâa'' tend vers le superflu, vers ce qui n'existait pas au temps du [[Mahomet|Prophète]].
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Le terme arabe ''zindīq'' est un mot emprunté du [[Moyen perse|moyen-persan]] ''zandik 𐭦𐭭𐭣𐭩𐭪'', un terme [[Zoroastrisme|zoroastrien]] d'étymologie et de signification incertaines ({{Lien|langue=en|trad=zandik|fr=zandik}}).
Zindīq (زنديق) ou Zandik (𐭦𐭭𐭣𐭩𐭪) était initialement utilisé pour désigner péjorativement les adeptes de la religion [[Manichéisme (religion)|manichéiste]] dans l'[[Sassanides|Empire sassanide]], alors de religion [[zoroastrienne]]<ref>{{Ouvrage|prénom1=Ahmad|nom1=Taheri-Iraqi|titre=Zandaqa In The Early Abbasid Period With Special Reference To Poetry|lieu=University of Edinburgh|éditeur=|année=|pages totales=3|isbn=}}{{Citation bloc|[...] the word zindiq/zandik was initially applied in the Sassanid Empire to the Manichaeans as a pejorative epithet [...]}}</ref>. Cependant, au {{
Ont été condamnés sous ce chef d'accusation [[Ibn al-Muqaffa]] (mort en [[760]]), [[Bashâr Ibn Burd]] (mort en [[785]]), [[Abu Nuwâs]] (mort en [[810]]), [[Al Mutanabbi]] (mort en [[965]]), [[Abu Mansur al-Hallaj]] ([[858]]-[[922]]), dont la vie et la passion sont contées par [[Louis Massignon]], [[Abu-l-Ala al-Maari]] (mort en [[1057]]), [[Sohrawardi|Al Suhrawardi]] ([[1154]]-[[1191]]), ainsi que plusieurs [[ouléma]]s, dont le fondateur de la [[charia]], [[Ahmed ben Hanbal|Ibn Hanbal]], mort en [[855]] quand le calife [[Al-Ma’mūn]] ([[813]]-[[833]]) instaura le [[motazilisme]] comme [[religion d'État]].
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Dans l'islam, des savants ont été condamnés pour hérésie, comme [[Averroès]], exposé et humilié à [[Cordoue]], puis exilé.
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=== Bibliographie ===
* [[Jean-Louis Biget]], ''Hérésie et inquisition dans le midi de la France'', Paris : Picard (Les médiévistes français), 2007.
* Ephrem Boularand, ''L'hérésie d'Arius et la « foi » de Nicée'', Paris, Letouzey et Ané, 1972.
* [[Alain Le Boulluec]], ''La Notion d'hérésie dans la littérature grecque'', 2 tomes, Paris, Études augustiniennes, 1985.
* {{en}} Caterina Bruschi et Peter Biller, ''Texts and the Repression of Medieval Heresy'', York, Medieval Press, 2003.
* [[Marie-Dominique Chenu]], « Orthodoxie et hérésie. Le point de vue du théologien », ''Annales. Économies, sociétés, civilisations
* Susanna Elm, Éric Rebillard, Antonella Romano, ''Orthodoxie, christianisme, histoire'', École française de Rome, 2000.
* {{it}} Barbara Garofani, ''Le eresie medievali'', Roma, Carocci editore, 2008, 145 p.
* Pierre de Meuse, ''Histoire des hérésies'', Trajectoire, 2010.
* [[Robert I. Moore]], ''Hérétiques. Résistances et répression dans l'Occident médiéval'', trad. par Julien Théry, Paris, Belin, [2012] 2017.
* Julien Théry, [https://www.academia.edu/499340/_Les_h%C3%A9r%C3%A9sies_du_XIIe_au_d%C3%A9but_du_XIVe_si%C3%A8cle_dans_Structures_et_dynamiques_de_la_vie_religieuse_en_Occident_1179-1449_ed._Marie-Madeleine_de_Cevins_Jean-Michel_Matz_Rennes_PUR_2010_p._373-386 « Les hérésies, du
* {{Article|auteur=Huguette Taviani|titre=Naissance d'une hérésie en Italie du Nord au {{s-|XI}}|périodique=Annales. Économies, Sociétés, Civilisations|volume=29ᵉ année|numéro=5|date=1974|pages=1224-1252|lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/ahess_0395-2649_1974_num_29_5_293550}}
* [[André Vauchez (historien)|André Vauchez]], * « L’historiographie des hérésies médiévales », dans ''L’Ogre historien. Autour de Jacques Le Goff'' (sous la dir. de J. Revel et J.-C. Schmitt), Paris, 1998, {{p.
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* [[Monique Zerner]] (dir.), ''Inventer l'hérésie ? Discours polémiques et pouvoirs avant l'Inquisition''. Actes de la table ronde tenue en janvier 1996 (Séminaires de l'Université de Nice de 1993 à 1995), Centre d'Études médiévales de Nice, Brepols, 1998.
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{{Autres projets|wiktionary = hérésie}}
* [[Apostasie]]
* [[Arianisme]]
Ligne 167 ⟶ 163 :
* [[Schisme]]
* [[Secte]]
* [[Confessions du christianisme]]
* [[Christianisme non confessionnel]]
=== Liens externes ===
{{Liens}}
== Notes et références ==
{{références nombreuses|taille=30}}
{{Portail|histoire|philosophie|religions et croyances}}
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