« Introgression » : différence entre les versions
Contenu supprimé Contenu ajouté
m à la suite d'une hybridation |
Traduction d'un terme anglicisé |
||
(20 versions intermédiaires par 16 utilisateurs non affichées) | |||
Ligne 1 :
{{ébauche|biologie}}
Dans le domaine de la [[génétique]] (des plantes notamment), le mot '''introgression''' (ou ''« introgressive hybridization »'' pour les anglophones)
Ce transfert de gènes se fait par [[hybride|hybridation]] d'individus suivie de [[rétrocroisement]]s successifs avec des représentants de l'espèce hôte (uniquement ou très majoritairement). L'apport du transfert [[génome|génomique]] depuis l'autre espèce vient se fondre dans celui de l'espèce hôte et la forme de vie résultante est ainsi, du point de vue génétique, très similaire à l'originale.
Ligne 11 :
* L'''introgression'' est dite ''naturelle'' quand elle se fait spontanément, mais les circonstances peuvent en être involontairement mises en place par l'Homme (ex. d'hybridations du [[cerf Sika]] introduit en [[Irlande (île)|Irlande]] ou Écosse sur les territoires du [[Cerf élaphe]]).
* L'introgression génétique est dite délibérée quand il s'agit d'un processus (création d'[[organismes génétiquement modifiés]] par exemple) plus ou moins bien contrôlé par l'Homme, pour engendrer à long terme des objets de sélection génétique ; elle peut alors impliquer de nombreuses générations d'hybrides avant la survenue du rétrocroisement - par exemple pour tenter de restaurer un animal proche de l'[[Auroch]] préhistorique. En élevage, elle consiste par exemple {{Citation|''à inclure dans le génome d’une race sélectionnée A, un et un seul gène favorable, G, d’une race B par ailleurs moins productive''}}. Cela se fait généralement par un premier croisement ''A × B'', suivi d’une série de croisements en retour (''Backcross'') des descendants dotés du gène G, par la race A. Tous ces descendants sont par construction [[hétérozygote]]s Gg. Des marqueurs génétiques<ref>Hillel J., Schaap T., Haberfeld A., Jeffreys A. J., Plotzky Y., Cahaner A., Lavi U., 1990 ''DNA fingerprint applied to gene introgression breeding programs''. Genetics 124: 783-789.</ref>{{,}}<ref>Soller M., Plotkin-hazan J., 1977. ''The use of marker alleles for the introgression of linked quantitative alleles''. Theor. Appl. Genet. 51 : 133-137.</ref> sont maintenant utilisés pour mieux trier les animaux selon leur génotype (au [[locus]] majeur, c’est-à-dire par choix de reproducteurs porteurs de G) et ensuite pour trier dans les reproducteurs dotés de G mais les plus proches du type génétique A<ref> F. HOSPITAL, J-M. ELSEN, ''[http://granit.jouy.inra.fr/productions-animales/1992_hors-serie/Prod_Anim_1992_hs_hs_47.pdf Introgression génique assistée par marqueurs] '' ; INRA Prod. Anim., 1992, hors série "Génétique quantitative", 299-302. ([http://www.inra.fr/productions-animales/spip.php?article707 Résumé]).</ref>.
* Des introgressions peuvent involontairement être provoquées par l'Homme en cas de déplacement d'espèces hors de leur territoire ([[Adventice|mauvaises herbes]] y compris).
== Introgression et biodiversité ==
L'introgression est l'une des sources de variation et de [[diversité génétique]] dans les populations naturelles partout où une espèce est [[sympatrique]] d'une autre espèce proche, avec interfécondation possible et qu'il y a eu des hybrides féconds.
Un exemple d’introgression adaptative : la souris domestique européenne ([[Mus musculus|Mus musculus domesticus]]) a acquis une capacité à résister à un type de pesticide grâce à un gène qu’elle a reçu par hybridation d’une autre espèce éloignée de souris ([[Mus spretus]])<ref>{{Article |auteur1=Annie Orth, Khalid Belkhir, Janice Britton-Davidian, Pierre Boursot, Touria Benazzou, François Bonhomme |titre=Hybridation naturelle entre deux espèces sympatriques de souris Mus musculus domesticus L. et Mus spretus Lataste |périodique=Comptes Rendus Biologies |date=2008 |lire en ligne=https://www.em-consulte.com/article/128824/hybridation-naturelle-entre-deux-especes-sympatriq }}</ref>{{,}}<ref>{{Article |auteur1=Maxime Lambert |titre=Génétique : des souris hybrides insensibles au poison |périodique=maxisciences |date=2011 |lire en ligne=https://www.maxisciences.com/souris/genetique-des-souris-hybrides-insensibles-au-poison_art16291.html }}</ref>.
Elle peut avoir des effets importants sur la [[dynamique des populations]], la [[génétique des populations]] dans les zones où vivent des hybrides, en étant également à long terme source de [[spéciation]] et de ''rayonnement adaptatif''.▼
▲Elle peut avoir des effets importants sur la [[dynamique des populations]], la [[génétique des populations]] dans les zones où vivent des hybrides, en étant également à long terme source de [[spéciation]] et de
C'est l'une des principales causes de la spéciation et des adaptations "radiatives" dans le mode sympatrique<ref>Grant, P.R., Grant, B.R. & Petren, K. (2005). "Hybridization in the Recent Past". The American Naturalist 166: 56–67. ([http://www.jstor.org/pss/10.1086/430331 Résumé]) sur The American Naturalist)</ref>.▼
▲C'est l'une des principales causes de la spéciation et des adaptations
L'introgression est un phénomène omniprésent chez les plantes, les animaux<ref>Dowling, T. E. & Secor, C. L. (1997). ''The role of hybridization and introgression in the diversification of animals''. Annual Review Ecology and Systematics 28:593-619.</ref>{{,}}<ref>Bullini, L. 1994. ''Origin and evolution of animal hybrid species''. Trends in Ecology and Evolution 9: 422–426.</ref> et même chez l'homme<ref>Holliday, T. W. (2003). ''Species concepts, reticulations, and human evolution''. Current Anthropology 44: 653–673.</ref>, avec par exemple le partage de l'[[allèle]] D, responsable du microcéphalisme<ref>Evans, Pd; Mekel-Bobrov, N; Vallender, Ej; Hudson, Rr; Lahn, Bt (Nov 2006). ''Evidence that the adaptive allele of the brain size gene microcephalin introgressed into Homo sapiens from an archaic Homo lineage'' . Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America 103 (48): 18178–83. doi:10.1073/pnas.0606966103 ; {{ISSN|0027-8424}} ([http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC1635020/?tool=pmcentrez Résumé (PNAS)])</ref>.▼
▲L'introgression est un phénomène omniprésent chez les plantes, les animaux<ref>Dowling, T. E. & Secor, C. L. (1997). ''The role of hybridization and introgression in the diversification of animals''. Annual Review Ecology and Systematics 28:593-619.</ref>{{,}}<ref>Bullini, L. 1994. ''Origin and evolution of animal hybrid species''. Trends in Ecology and Evolution 9: 422–426.</ref> et même chez l'homme<ref>Holliday, T. W. (2003). ''Species concepts, reticulations, and human evolution''. Current Anthropology 44: 653–673.</ref>
== Différence avec l'hybridation simple ==
L'introgression produit un mélange complexe de gènes parentaux, alors que l'hybridation simple produit un mélange plus homogène qui, à la première génération est un mélange homogène des gènes des deux espèces parentales.
== Introgression et risque de pollution génétique ==
Un autre exemple important a été étudiée par Arnold & Bennett 1993 avec les espèces d'[[iris (genre végétal)|iris]] du sud de la [[Louisiane]]<ref>Arnold, M. L. & Bennett, B. D. (1993). ''Natural Hybridization in Louisiana irises: genetic variation and ecological determinants''. In: Harrison, R. G. (ed.) Hybrid Zones and Evolutionary Process, pp. 115-139. Oxford University Press, New York. ISBN 978-0195069174 ([Résumé])</ref>.▼
▲Un autre exemple important
== Voir aussi ==
Ligne 35 :
* [[Génétique des populations]]
* [[Génie génétique]]
* [[Hybridation entre les humains archaïques et modernes]]
{{Autres projets
| wiktionary = introgression
| wiktionary titre = introgression
}}
=== Bibliographie ===
* Arnold, M. L. (2007).'' Evolution through Genetic Exchange''. New York: Oxford University Press. {{ISBN
* Anderson, E. 1949. '' Introgressive Hybridization''. Wiley, New York.
* Décobert, O. (2017). Complément à l’inventaire des Carabini du Midi toulousain (Coleoptera, Carabidae) - Carnets natures, 2017, vol. 4 : 33-38 (ISSN 2427-6111) https://carnetsnatures.fr/volume4/carabidae-decobert.pdf
* Eyal Friedman et al., '' Zooming In on a Quantitative Trait for Tomato Yield Using Interspecific Introgressions'', Science vol.305 pag.1786-1798 (2004)
* Rieseberg, L. H. & Wendel, J. F. (1993). '' Introgression and its consequences in plants''. In: Harrison, R. G. (ed.) Hybrid Zones and Evolutionary Process, pp.70–109. Oxford University Press, New York. {{ISBN
* Martinsen, G. D., T. G.Whitham, R. J. Turek, & P. Keim. 2001. '' Hybrid populations selectively filter gene introgression between species''. Evolution 55: 1325–1335.
|