« Cantharide officinale » : différence entre les versions
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Sa vie larvaire se fait en parasite des nids d'abeilles solitaires. La femelle pond près des nids et les larves se nourrissent des œufs, des réserves de [[pollen]], de [[nectar (botanique)|nectar]], passent par plusieurs stades évolutifs, de l'état larvaire à l'état nymphal d'où sortiront les adultes qui se nourriront de feuilles d'arbres. Les colonies importantes peuvent causer des dégâts dans les jardins.
''Lytta vesicatoria'' dégage à distance une odeur forte assez désagréable, rappelant une odeur de souris et si cela n'est pas suffisant pour décourager les prédateurs, elle exsude par ses articulations (il s'agit d'une [[saignée réflexe]]) une [[hémolymphe]] jaunâtre chargée de [[cantharidine]], substance très toxique, vésicatoire. Cette substance toxique provoque des brûlures sur la peau et est très dangereuse pour les yeux
▲''Lytta vesicatoria'' dégage à distance une odeur forte assez désagréable, rappelant une odeur de souris et si cela n'est pas suffisant pour décourager les prédateurs, elle exsude par ses articulations (il s'agit d'une [[saignée réflexe]]) une [[hémolymphe]] jaunâtre chargée de [[cantharidine]], substance très toxique, vésicatoire. Cette substance toxique provoque des brûlures sur la peau et est très dangereuse pour les yeux. La ''cantharidine'' est encore employée aujourd'hui en pharmacopée comme emplâtre vésicant pour soigner de nombreuses affections. Au {{XIXe siècle}}, la récolte des cantharides officinales était assez répandue et rémunératrice<ref name="Villemant">{{Article|auteur=Claire Villemant|titre=Les Coléoptères Méloïdés cleptoparasites de nids d'abeilles solitaires|périodique=Insectes|date=2001|numéro=2|pages=7}}.</ref>.
== Usage pharmacologique et aphrodisiaque ==
La ''cantharidine'' est encore employée aujourd'hui en pharmacopée comme emplâtre vésicant pour soigner de nombreuses affections. Au {{XIXe siècle}}, la récolte des cantharides officinales était assez répandue et rémunératrice<ref name="Villemant"/>
Mais une autre caractéristique a assuré la célébrité de la « mouche espagnole », c'est la propriété [[aphrodisiaque]] de la cantharidine. Depuis l'[[Antiquité]], une poudre faite avec l'insecte est reconnue comme étant un stimulateur de l'[[érection]]. On retrouvait notamment de petites quantités de cette poudre dans les « dragées d'Hercule{{À définir}} » et les « pastilles de Richelieu ».
D'après le spécialiste Yves Cambefort, {{Citation|Son action principale est d'irriter l'urètre, ce qui peut en effet provoquer une forte érection et un gonflement du gland, par une excitation réflexe dont le point de départ se trouve dans les muqueuses urinaires enflammées.}} Par contre les effets non voulus s'avèrent graves : émissions d'urines sanglantes, vomissements, douleurs abdominales. La [[surdose]] peut être mortelle (50 à {{unité|100|mg}} suffisent).<ref>{{ouvrage|titre=Le Scarabée et les Dieux|sous-titre=Essai sur la signification symbolique et mythique des Coléoptères|prénom1=Yves|nom1=Cambefort|éditeur=Boubee|lieu=Paris|année=1995|isbn=978-2850040795|pages totales=224}} Voir aussi C. Villemant, "Les Coléoptères Méloïdes", art. cité.</ref>.
Selon l'historien [[Augustin Cabanès]]:
<blockquote>La liste serait longue de tous les spécifiques inventés, par le caprice de la mode ou l'imagination des blasés, pour rendre une vigueur passagère aux tempéraments épuisés. [...] Ce fut à l'intention de Louis XV que le [[Louis-François-Armand de Vignerot du Plessis de Richelieu|Maréchal de Richelieu]], un des compagnons habituels de débauche du roi, imagina la composition des fameuses pastilles connues sous son nom.
Ces pastilles, qui étaient des dragées de toutes couleurs, avaient été préparées par un apothicaire de l'époque, pour le maréchal duc de Richelieu, qui en faisait fréquemment usage, non pour lui, mais pour les femmes qu'il voulait avoir à sa merci, et dont la résistance se prolongeait trop au gré de ses désirs.
Ce sont des pastilles de ce genre, ou plutôt des bonbons [[cantharide|cantharidés]], que le [[Donatien Alphonse François de Sade|marquis de Sade]] distribua dans un bal, à Marseille. Toutes les femmes, brûlées d'un [sic] fureur utérine, et les hommes devenus autant d'Hercules, convertirent cette fête en Lupercales. Le "divin marquis" eut même, à cette occasion, quelques démêlés avec la justice.<ref name = "Cabanès>[[Augustin Cabanès]], [https://archive.org/stream/b24878613#page/498/mode/2up ''Remèdes d'autrefois''], Paris: A. Maloine, 1910, p. 498ff. Lequel ajoute en note: "Cadet de Gassicourt, dans son formulaire, donne la composition des pastilles de Gen-Seng [sic], qui jouissaient d'une certaine réputation comme aphrodisiaques, et que l'on prenait, au nombre de quatre à cinq, à une heure de distance. Ces pastilles étaient-elles les véritables ''Pastilles de Richelieu''? Nous n'avons aucun indice qui nous permette de l'affirmer."</ref></blockquote>
En effet le marquis de Sade offrait à l'occasion à ses partenaires des bonbons d'anis enrobés de poudre de cantharide. Il fut embastillé pour empoisonnement, pour avoir offert de tels bonbons à quatre femmes lors d'une soirée, les effets n'étant pas ceux espérés.<ref>{{ouvrage|titre=Un portrait de Sade|prénom1=Raymond|nom1=Jean|année=1989|éditeur=Actes Sud|isbn=2742739343}}</ref>.
La poudre de cantharide est aussi un des ingrédients possibles du [[ras el hanout]]<ref>Cité dans ''Fès vu par sa cuisine'' de Z. Guinaudeau, éd. J.E. Laurent, Rabat, 1966, ASIN B0000DSLJH.</ref> (dont la composition est très variable), un ensemble de 25 à 50 [[épice]]s utilisés dans la cuisine maghrébine, en particulier dans les traditionnels [[tajine]]s et [[couscous]].
== Divers ==
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