« Quiche lorraine » : différence entre les versions

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Les pratiques culinaires actuelles faussent la réception que l’on peut avoir de la quiche sur ses origines. Aujourd’hui, on peut acheter des mini-quiches chez les boulangers pour un en-cas, on enfourne une quiche dans un [[four électrique]] ou à gaz, chacun pour soi, dans l’intimité de sa cuisine. On peut la décliner sous toutes les formes avec des ingrédients peu conventionnels comme le [[thon]], la [[féta]] ou du [[brocoli]], par exemple. Ceci ne devint possible qu’avec la fin du four communal et la cuisson du pain pour deux semaines, voire plus.
 
En effet, le caractère premier de la quiche, galette ou tarte de ménage réside dans le fait qu’elle dépendait entièrement du jour de la cuisson du pain qui se faisait dans le four communal, mais aussi dans le four de la grosse ferme familiale, dans les régions où l’habitat est dispersé comme dans les Hautes-Vosges. La quiche est un plat que l’on doit à la chaleur résiduelle d’un four<ref>Gertrud Aub-Büscher, ''Le Parler rural de Ranrupt (Bas-Rhin)'', Librairie C. Klincksieck (1962, {{Nb p.|282}}) : {{Citation|Espèce de quiche lorraine qu'on faisait régulièrement avec la cuisson du pain quand il y avait encore du feu au four.}}</ref>. Une fois tous les pains cuits, on en profite pour enfourner les tartes salées et sucrées sur moule, ou à même la pierre. Cela en fait une proche parente, voire la forme améliorée de la [[fiouse lorraine]]. De fait, le jour de cuisson du pain empêche les maîtresses de maison de préparer un repas plus conséquentcopieux. Mais la famille se réjouit néanmoins de cette journée de cuisson car elle peut savourer les quiches et les tartes autour d’une table conviviale<ref group="N">{{Citation|Chaque fournée de pain au four communal, puis au four familial, s'achevait par la cuisson des pâtisseries salées ou sucrées. […] Toute la famille attendait surtout l'arrivée des tartes de ménage : on les a d'abord appelées quiches (début du {{s-|XVII}}).}} Jean Lanher, ''La Vie traditionnelle'', {{op. cit.}}, {{p.|216}}.</ref>.
 
Cette dimension conviviale est restée bien après la fin des fours communaux. Quand un ami ou un visiteur passe à l’improviste, on lui dit de rester manger et on prépare rapidement une quiche pour le [[souper]] avec une [[Salade (mets)|salade verte]]<ref>Les Ménestrels de Gérardmer, ''Au pays des lacs. Arts et traditions des Hautes-Vosges'', {{vol.|1-2}}, Gérardmer, 1963, {{p.|43}} : {{Citation|Marie fera la quiche et je monterai une bouteille d’Alsace.}}</ref>. Jusque dans les années 1960-1970, il y avait encore des [[Habitat lorrain|maisons lorraines]] qui se chauffaient et cuisinaient au bois. On utilisait la chaleur du four pour enfourner des tartes salées et sucrées quand l’occasion se présentait ou quand il y avait des restes de pâte.