Asterius (comte)
Asterius est un général romain portant le titre de comes Hispaniarum, actif au début du Ve siècle. Problablement d'origine hispano-romaine, il est chargé de mettre fin à la seconde usurpation de Maxime en Hispanie. Sur ce plan, sa campagne est couronnée de succès : Maxime est capturé puis envoyé à Ravenne, ce qui vaut à Asterius le prestigieux titre de patrice en 422. Lors de cette campagne, il aide des Suèves assiégés par une armée de Vandales en Gallaecia, forçant ces derniers à migrer vers la riche province de Bétique.
Contexte
Migration des peuples germaniques en Hispanie
Campagne des Wisigoths
Sources
Les éléments connus sur la vie d'Asterius proviennent de trois principales sources : la chronique d'Hydace de Chaves (années 419 et 420)[1],[2],[3], une lettre (numéro XI) de Consentius à Augustin d'Hippone[3] et un fragment de Renatus Profuturus Frigeridus transmis dans l'Histoire des Francs de Grégoire de Tours[4].
Biographie
Origine et famille
Asterius serait d'origine hispano-romaine, probablement issus de l'aristocratie locale et lié par mariage à une famille puissante[5]. Lui et sa famille ont peut-être profité d'une réorganisation de l'administration impériale suite aux années d'usurpations en 406-415, à l'image de celle que Constance III a mené en Gaule, offrant aux élites locales les postes clés[6].
Sa belle-famille est prise dans un scandale d'ordre religieux lorsqu'un moine nommé Fronto est envoyé débusquer des priscillianistes en Tarraconaise[7]. Il accuse une femme nommée Severa et un prêtre, probablement son parent, nommé Severus. Severa se réfugie chez sa petite fille ou nièce, qui s'avère être la fille d'Asterius[5]. Severus appelle à l'aide son parent, le comes Asterius, qui quitte une campagne militaire en cours pour les défendre à Tarragone. Mais lors de l'interrogatoire de Fronto, il estime que les accusations du moine ne sont peut être pas infondées et quitte la ville pour reprendre sa campagne[8].
Asterius a par ailleurs peut-être un lien de parenté avec le magister militum Asturius (en) ayant affronté en 441 les bagaudes en Tarraconaise, avant d'être nommé consul en 449. Ce dernier est le beau-père de Flavius Merobaudes, poète et lui aussi magister militum[9].
Campagne militaire en Hispanie
Fin de vie
Après sa campagne en Hispanie, Asterius est nommé patrice, un titre prestigieux dans l'empire romain tardif, probablement entre février 421 et 422[2],[10],[11]. Les raisons à l'origine de cette promotion ne sont pas connues avec précision[11]. Si elle peut paraître surprenante dans le cas où l'objectif militaire d'Asterius était la neutralisation des Vandales, elle est beaucoup plus raisonnable si l'objectif principal était la suppression de l'usurpation de Maxime : pour un empereur régnant, l'usurpation est un problème politique plus grave que la présence de troupes barbares dans les provinces[12].
Rien d'autre n'est connu sur la carrière d'Asterius après l'obtention de ce titre. Il est peut-être mort peu de temps après[12].
Conséquences
Avec le recul, la campagne d'Asterius en Hispanie est un désastre. Si elle a bien permis l'élimination d'un usurpateur, elle a poussé les Vandales à migrer d'une province périphérique vers les terres riches du cœur de l'Hispanie, renforçant leur puissance et leur permettant menacer les intérêts impériaux en Bétique[13][14]. La situation force la cour impériale à réagir : en 422, le comes domesticorum est envoyé en Hispanie pour régler le problème vandale[10],[15].
Notes et références
- Merrills et Miles 2010, p. 45.
- Martindale 1980, p. 171.
- Kulikowski 2000, p. 126.
- Kulikowski 2000, p. 127.
- Kulikowski 2010, p. 195.
- Kulikowski 2000, p. 132-133.
- Kulikowski 2000, p. 129.
- Kulikowski 2010, p. 241–42.
- Kulikowski 2000, p. 132.
- Merrills et Miles 2010, p. 46.
- Kulikowski 2000, p. 128.
- Kulikowski 2010, p. 174.
- Merrills et Miles 2010, p. 45-46.
- Kulikowski 2010, p. 173.
- Kulikowski 2000, p. 135.
Voir aussi
Bibliographie
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
- (en) Michael Kulikowski, « The Career of the "Comes Hispaniarum" Asterius », Phoenix, vol. 54, nos 1/2, , p. 123-141 (JSTOR 1089094).
- (en) Michael Kulikowski, Late Roman Spain and Its Cities, John Hopkins University Press, coll. « Ancient Society and History », (1re éd. 2004), 510 p. (ISBN 9780801899492).
- (en) John Martindale, The Prosopography of the Later Roman Empire, AD 395-527, vol. II, Cambridge, Cambridge University Press, (ISBN 9780521201599), p. 171, « Asterius 4 ».
- (en) Andy Merrills et Richard Miles, The Vandals, Wiley-Blackwell, (ISBN 9781405160681).