Stéroïde anabolisant
Les stéroïdes anabolisants, également connus sous le nom de stéroïdes androgéniques anabolisants ou SAA, sont une classe d'hormones stéroïdiennes liée à une hormone naturelle humaine : la testostérone. Ils augmentent la synthèse des protéines dans les cellules, entraînant une augmentation de tissus cellulaires (anabolisme), en particulier dans les muscles. Les stéroïdes anabolisants ont également des propriétés virilisantes notamment le développement et l'entretien des caractéristiques masculines telles que la croissance des cordes vocales et la pilosité. Le mot anabolisant vient du grec anaballo — « repousser » — et le mot androgène vient du grec aner, andros — « l'homme (au sens du mâle humain) » — et de genos — « production, génération ».
Les stéroïdes anabolisants ont été isolés, identifiés et synthétisés pour la première fois dans les années 1935 et sont maintenant utilisés en thérapeutique médicale pour stimuler la croissance des os et l'appétit, provoquer la puberté masculine et traiter les situations cachectiques chroniques, comme dans les cancers et le sida.
Les stéroïdes anabolisants produisent également une augmentation de la masse musculaire et de la force physique et sont par conséquent utilisés dans le sport, notamment en musculation pour renforcer la force physique ou la masse musculaire.
Leur utilisation à long terme peut avoir des conséquences graves pour la santé.
Leurs effets néfastes sont des changements dans les taux de cholestérol (augmentation des lipoprotéines de faible densité — LDL cholestérol — et une diminution des lipoprotéines de haute densité — HDL cholestérol), de l'acné, une perte de cheveux, de l'hypertension artérielle, des lésions hépatiques, et des changements dangereux dans la structure du ventricule gauche du cœur. Certains de ces effets peuvent être atténués par l'exercice ou en prenant des médicaments supplémentaires[1],[2].
L'utilisation des stéroïdes anabolisants à des fins non médicales est sujette à controverse en raison de ses effets néfastes. L'utilisation de stéroïdes anabolisants est interdite par toutes les grandes instances sportives comme la Fédération internationale de tennis, le Comité international olympique, la Fédération internationale de football association (FIFA), l'Union des associations européennes de football (UEFA), l'Association européenne d'athlétisme. Les stéroïdes anabolisants sont des substances réglementées dans de nombreux pays dont les États-Unis, le Canada, la France, le Royaume-Uni, l'Australie, l'Argentine et le Brésil, tandis que dans d'autres pays, comme le Mexique et la Thaïlande, ils sont librement disponibles. Dans les pays où l'utilisation de ces médicaments est contrôlée, il y a souvent un marché noir de contrebande ou de faux médicaments. La qualité de ces drogues illicites peut être médiocre et les contaminants peuvent causer d'autres risques pour la santé. Dans les pays où les stéroïdes anabolisants sont strictement réglementés, certains ont demandé un allègement de la réglementation.
Histoire
Les substances censées améliorer les performances ont été utilisées pendant des milliers d'années dans la médecine traditionnelle dans le monde entier[3]. En particulier, l'utilisation d'hormones stéroïdes date d'avant leur identification et leur isolement : l'usage médical d'extraits de testicule a commencé à la fin du XIXe siècle alors que ses effets étaient encore à l'étude[4]. En 1889, le neurologue franco-britannique Charles-Édouard Brown-Séquard, soixante-douze ans, s'est injecté des extraits de testicule de chien et de cochon d'Inde et a décrit lors d'une réunion scientifique la variété d'effets bénéfiques qu'il en avait tirée[5].
Le développement des stéroïdes anabolisants remonte à 1931 lorsqu'Adolf Butenandt, un chimiste de Marbourg, extrait 15 mg d'androsténone à partir de dizaines de milliers de litres d'urine. Cette hormone est synthétisée en 1934 par Leopold Ruzicka, chimiste à Zurich. On savait déjà que les testicules contenaient un androgène plus puissant que l'androsténone et trois groupes de scientifiques aux Pays-Bas, en Allemagne et en Suisse, financés par des sociétés pharmaceutiques entrent en compétition pour tenter de l'isoler[5],[6].
Cette hormone mâle est identifiée pour la première fois par David Karoly Gyula, E. Dingemanse, J. Freud et Ernst Laqueur en mai 1935 dans un document intitulé On Crystalline Male Hormone from Testicles (Testosterone)[7]. Ils l'appellent testostérone, composition des radicaux testis (testicule) et stérol et de la désinence cétonique. La synthèse chimique de la testostérone est réussie en août de cette année-là, quand Butenandt et G. Hanisch publient un document décrivant une méthode pour la préparation de testostérone à partir du cholestérol[8]. Seulement une semaine plus tard, le troisième groupe, formé de Ruzicka et A. Wettstein, annonce le dépôt d'un brevet dans un article intitulé On the Artificial Preparation of the Testicular Hormone Testosterone (Androsten-3-one-17-ol)[9]. Ruzicka et Butenandt obtiennent le prix Nobel de chimie en 1939 pour leur travail, mais le gouvernement nazi oblige Butenandt à refuser le prix[5],[6].
Les essais cliniques sur l'homme, impliquant soit des doses orales de méthyl-testostérone soit des injections de propionate de testostérone, commencent dès 1937[5]. Le propionate de testostérone est mentionné dans une lettre au rédacteur en chef du magazine Strength and Health en 1938, ce qui est la plus ancienne référence connue de l'utilisation de stéroïdes anabolisants aux États-Unis dans un magazine de bodybuilding.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, les scientifiques allemands synthétisent d'autres stéroïdes anabolisants et les expérimentent sur des détenus des camps de concentration et des prisonniers de guerre dans une tentative de traiter leur cachexie chronique[5]. Ils l'expérimentent également sur des soldats allemands, dans l'espoir d'accroître leur agressivité. Adolf Hitler lui-même, selon son médecin, reçoit des injections de dérivés de la testostérone pour traiter diverses affections[10]. Les études sur le développement musculaire par utilisation de la testostérone se sont poursuivies dans les années 1940, en Union soviétique et dans les pays de l'Est tels que l'Allemagne de l'Est les stéroïdes ont été utilisés pour améliorer les performances des haltérophiles lors des Jeux olympiques et autres compétitions amateurs[11]. En réponse au succès des haltérophiles russes, le médecin de l'équipe olympique américaine, le Dr. John Ziegler, cherche à trouver des stéroïdes anabolisants pour les haltérophiles américains et réussit à produire la methandrostenolone, le (Dianabol)[12]. Le Dianabol, développé par la société Ciba Pharmaceuticals, est autorisée aux États-Unis par la Food and Drug Administration en 1958. Le Dianabol a des propriétés analogues à la testostérone, mais avec moins d'effets secondaires[13].
À partir des années 1950 et jusque dans les années 1980, il y a des doutes que les stéroïdes anabolisants produisent rien de plus qu'un effet placebo. Dans une étude en 1972[14], les participants sont informés qu'ils vont recevoir des injections quotidiennes de stéroïdes anabolisants mais ne reçoivent effectivement qu'un placebo. Ils ne s'apercevront pas de la supercherie, et leur amélioration de rendement sera semblable à celle des sujets prenant de véritables composés anabolisants. Selon Geraline Lin, un chercheur de l'Institut national sur l'abus des drogues, ces résultats n'ont pas été recontrôlés pendant dix-huit ans, bien que l'étude n'ait pas donné lieu à des contrôles sérieux et que les doses d'hormones utilisées aient été insignifiantes[15]. En 2001 est menée une étude sur les effets de fortes doses de stéroïdes anabolisants, par l'injection intramusculaire de doses variables — jusqu'à 600 mg par semaine — d'énanthate de testostérone pendant vingt semaines. Les résultats ont montré une nette augmentation de la masse musculaire et une diminution de la masse grasse associée à la dose de testostérone.
Effets biologiques et pharmacologie
Voies d'administration
Les stéroïdes anabolisants sont généralement administrés par voie orale ou parentérale (par piqûre) mais certains stéroïdes anabolisants peuvent également être administrés par voie transdermique (par la peau). On connaît peu de choses sur cette voie d'administration. Les voies traditionnelles d'administration n'ont pas d'influence particulière sur l'efficacité du médicament. Les études indiquent que les propriétés anabolisantes de ces stéroïdes sont relativement similaires, malgré les différences de pharmacocinétique des molécules telles que leur métabolisation lors de leur passage hépatique[réf. nécessaire]. Toutefois, ce premier passage pour des médicaments administrés oralement tend à produire plus d'effets secondaires nocifs, en particulier au niveau du foie[réf. nécessaire].
Mécanismes d'action
Comme tous les stéroïdes, le mode d'action des stéroïdes anabolisants passe essentiellement par des effets génomiques au niveau de la modulation de l'expression des gènes cibles. En raison de leur caractère lipophile, basé sur leur structure dérivée de celle du cholestérol, les stéroïdes pénètrent par diffusion passive dans les cellules des tissus cibles : muscles, testicules, cerveau, etc. L'action biologique des stéroïdes anabolisants commence lorsque l'hormone traverse cette membrane et se lie au récepteur des androgènes, sous-classe de récepteur des stéroïdes, non conjugué présent dans le cytoplasme. La liaison hormone-récepteur entraine un changement de conformation du complexe qui migre alors dans le noyau cellulaire pour agir sur la régulation des gènes cibles[17]. Le complexe se fixe sur des sites d'ADN bien précis des séquences régulatrices des promoteurs géniques provoquant l'activation du complexe transcriptionnel et la synthèse d'ARN, par le mécanisme classique de la transcription. L'ARN messager transcrit sera ensuite traduit en protéines actives par les ribosomes qui agiront alors au sein de la cellule. Les différents types de stéroïdes anabolisants se lient aux récepteurs des androgènes avec des cinétiques et des affinités variables fonction de leur structure chimique propre[18]. Certains stéroïdes anabolisants tels que la methandrostenolone se lient faiblement à ce récepteur et agissent plutôt directement sur la synthèse des protéines ou la glycogénolyse[19]. D'autres, tels que l'oxandrolone se lient étroitement[réf. nécessaire] au récepteur et agissent principalement sur l'expression des gènes.
Une autre voie alternative est dite non-génomique par l'activation de processus de phosphorylation de protéines intracellulaires qui envoient des signaux à d'autres parties de la cellule[20]. Cette voie est cependant beaucoup moins connue ou étudiée et les effets non-génomiques des stéroïdes encore largement ignorés.
D'un point de vue physiologique, les stéroïdes anabolisants agissent sur la masse musculaire au moins de deux façons[21]: d'une part, ils augmentent la production de protéines, d'autre part, ils réduisent le temps de récupération en bloquant les effets du cortisol sur le tissu musculaire, de sorte que le catabolisme des muscles est grandement réduit. On a émis l'hypothèse que cette réduction serait due au fait que les stéroïdes anabolisants inhiberaient l'action d'autres hormones stéroïdes appelées glucocorticoïdes qui favorisent la dégradation des muscles[22]. Les stéroïdes anabolisants ont également une incidence sur le nombre de cellules qui se développent en cellules graisseuses de stockage, en favorisant la différenciation cellulaire vers les cellules musculaires[23].
Effets androgènes et anabolisants
Comme leur nom l'indique, ces stéroïdes androgènes-anabolisants ont deux effets différents, mais qui se chevauchent.
Tout d'abord, ils sont anabolisants, c'est-à-dire facilitent l'anabolisme (la croissance des cellules). On peut citer comme exemples des effets anabolisants de ces hormones l'augmentation de la synthèse des protéines à partir des acides aminés, l'augmentation de l'appétit, l'augmentation du remodelage osseux et de la croissance et la stimulation de la moelle osseuse, ce qui augmente la production de globules rouges.
Deuxièmement, ce sont des stéroïdes androgènes ou virilisants, c'est-à-dire qu'ils influent en particulier sur le développement et l'entretien des caractéristiques masculines. Les fonctions biochimiques des androgènes tels que la testostérone sont nombreux. Ils jouent sur le processus de croissance pubertaire, la production de sébum par les glandes sébacées, et le développement sexuel (en particulier chez le fœtus). Quelques exemples des effets virilisants de ces hormones sont la croissance du clitoris chez les femmes et du pénis chez les enfants de sexe masculin (chez l'adulte, le pénis ne se développe pas, même lorsqu'il est exposé à de fortes doses d'androgènes), une croissance accrue des poils (pubis, barbe, poitrine et membres), une augmentation de la taille des cordes vocales, un approfondissement de la voix, une augmentation de la libido, l'arrêt de la production d'hormones sexuelles naturelles, et une diminution de la production de spermatozoïdes[24].
Grâce à une combinaison de ces effets, les stéroïdes anabolisants stimulent la formation des muscles et, par conséquent, provoquent une augmentation de la taille des fibres musculaires, conduisant à une augmentation de la masse musculaire et de la force[25],[26],[27]. Cette augmentation de la masse musculaire est le plus souvent due à une croissance des muscles squelettiques due à la fois à l'augmentation de la production de protéines musculaires ainsi qu'à une diminution du taux de renouvellement de ces protéines. Une forte dose de testostérone diminue aussi la quantité de graisses dans les muscles, tout en augmentant leur teneur en protéines. Les stéroïdes anabolisants réduisent également les matières grasses.
Effets indésirables et secondaires
Les stéroïdes anabolisants ont de nombreux effets indésirables. La plupart de ces effets secondaires sont dose-dépendants, les plus fréquents étant une augmentation de la tension artérielle, en particulier chez les sujets présentant une hypertension préexistante[28] et des changements préjudiciables dans le taux de cholestérol: certains stéroïdes provoquent une augmentation du cholestérol LDL (« mauvais cholestérol ») et une diminution du taux de cholestérol HDL (« bon cholestérol »)[29]. Les stéroïdes anabolisants tels que la testostérone accroissent le risque de maladies cardio-vasculaires[30] ou coronariennes[31],[32]. L'acné est assez courante chez les utilisateurs de stéroïdes anabolisants, principalement en raison de la stimulation des glandes sébacées par une augmentation des niveaux de testostérone[18],[33]. La conversion de la testostérone en dihydrotestostérone (DHT) peut accélérer le taux de calvitie prématurée chez les sujets qui sont génétiquement prédisposés.
D'autres effets secondaires peuvent inclure des modifications dans la structure du cœur, comme l'élargissement et l'épaississement du ventricule gauche, qui porte atteinte à sa contraction et sa relaxation[34]. Les effets de ces modifications sur le cœur provoquent hypertension, arythmie cardiaque, insuffisance cardiaque congestive, crises cardiaques et mort subite[35]. Ces modifications peuvent également se rencontrer chez les non-utilisateurs de drogues, mais l'utilisation de stéroïdes va accélérer ce processus[36],[37]. Toutefois, le lien entre les changements dans la structure du ventricule gauche et une diminution de la fonction cardiaque, avec l'utilisation de stéroïdes est contesté[38],[39].
De fortes doses orales de stéroïdes anabolisants peuvent provoquer des lésions du foie car les stéroïdes sont métabolisés (17 α-alkylés) dans le système digestif pour augmenter leur biodisponibilité et leur stabilité[40]. L'utilisation prolongée de fortes doses de stéroïdes peut conduire à des lésions irréversibles voire à un cancer du foie[41],[42].
Il y a aussi les effets secondaires sexuels des stéroïdes anabolisants. On peut ainsi observer parfois un développement du tissu mammaire chez les hommes, une affection appelée gynécomastie (qui est habituellement causée par des niveaux élevés d'œstrogènes circulants) en raison de l'augmentation de la conversion de la testostérone en œstrogènes par une enzyme : l'aromatase[43]. On peut aussi observer une diminution des capacités sexuelles et une stérilité provisoire[44],[45],[46]. Un autre effet secondaire possible est une atrophie testiculaire, causée par l'effondrement de la production de testostérone naturelle, ce qui inhibe la production de spermatozoïdes (la plus grande partie des testicules sert au développement des spermatozoïdes). Cet effet secondaire est temporaire: la taille des testicules revient en général à la normale en l'espace de quelques semaines à l'arrêt de l'utilisation des stéroïdes anabolisants et la production normale de spermatozoïdes recommence[47]. Les effets secondaires chez les femmes comprennent une augmentation de la pilosité, une modification de la voix, une augmentation de taille du clitoris et une altération temporaire des cycles menstruels. Lorsqu'ils sont pris pendant la grossesse, les stéroïdes anabolisants peuvent affecter le développement du fœtus en provoquant le développement des organes mâles chez les fœtus de sexe féminin et des organes femelles chez le fœtus de sexe masculin[48].
Un certain nombre de graves effets secondaires peuvent se produire lorsque les adolescents utilisent des stéroïdes anabolisants. Par exemple, les stéroïdes peuvent arrêter prématurément l'allongement des os (fusion prématurée épiphysodiaphysaire par une augmentation des niveaux des métabolites d'œstrogènes), entrainant une diminution de taille définitive. On peut citer d'autres effets comme, sans s'y limiter, l'accélération de la maturation osseuse, l'augmentation de la fréquence et la durée des érections et le développement sexuel prématuré. L'utilisation de stéroïdes anabolisants dans l'adolescence est également corrélée avec une majoration des problèmes de santé[49].
Utilisation des stéroïdes anabolisants
Utilisations médicales et scientifiques
Depuis la découverte et la synthèse de la testostérone dans les années 1930, les stéroïdes anabolisants ont été utilisés par les médecins à des fins multiples avec des degrés divers de réussite.
- Stimulation de la moelle osseuse : Pendant des décennies, les stéroïdes anabolisants ont été le pilier de la thérapie des anémies hypoplasiques comme celles dues à certaines leucémies ou à l'insuffisance rénale[50]. Les stéroïdes anabolisants ont été largement remplacés dans ce cadre par des hormones protidiques synthétiques (comme l'époétine alfa) qui stimule la croissance sélective des précurseurs des cellules sanguines.
- Stimulation de croissance : les stéroïdes anabolisants peuvent être utilisés par les endocrinologues pédiatriques pour traiter les enfants ayant un retard de croissance[51]. Toutefois, l'existence de l'hormone de croissance de synthèse, qui a beaucoup moins d'effets secondaires, en a fait un traitement secondaire.
- Stimulation de l'appétit ; préservation et augmentation de la masse musculaire: des stéroïdes anabolisants ont été donnés à des personnes souffrant de dénutrition chronique dans des situations telles que le cancer et le sida[52],[53].
- Induction de la puberté masculine : Les androgènes sont donnés à des adolescents de sexe masculin ayant un retard très important de puberté. La testostérone est maintenant presque le seul androgène utilisé à cette fin et on a montré qu'elle permettait d'augmenter la taille et le poids et sans apport de matières grasses excessives chez les garçons avec retard pubertaire[54].
- Contraception masculine : l'énanthate de testostérone a souvent été utilisé comme moyen de contraception masculine et on pense que dans un proche avenir, il pourrait être utilisé comme un moyen sûr, fiable et réversible[55].
- On aurait montré dans certaines études que les stéroïdes anabolisants permettaient d'accroitre la masse corporelle maigre et de prévenir la perte osseuse chez les personnes âgées de sexe masculin[56],[57],[58]. Toutefois, en 2006, une étude contrôlée placebo contre de faibles doses de testostérone chez des hommes âgés ayant un faible concentration sanguine en testostérone n'a trouvé aucun avantage à cette méthode sur la composition corporelle, la performance physique, la sensibilité à l'insuline ou la qualité de vie[59].
- Substitution hormonale pour les hommes avec de faibles niveaux de testostérone et est également pour l'amélioration de la libido chez les personnes âgées de sexe masculin[60],[61],[62],[63].
- Adaptation du morphotype au souhait du patient pour permettre à des individus ressentant une disphorie du genre, et qui le souhaitent, d'avoir une apparence plus masculine. (modification de la voix, croissance du volume des os et de la masse musculaire, pilosité masculine, augmentation des niveaux de globules rouges dans le sang et augmentation du volume du clitoris)[64].
Utilisations non médicales
Il est difficile de déterminer le pourcentage de la population qui utilise des stéroïdes anabolisants, mais ce pourcentage semble être assez faible. Des études aux États-Unis ont montré que les utilisateurs de stéroïdes anabolisants étaient principalement des hommes, hétérosexuels, d'une moyenne d'âge d'environ 25 ans, qui ne font pas de musculation ou de compétition sportive et qui utilisent les anabolisants à des fins esthétiques[65]. Une autre étude a révélé que l'utilisation non médicale de ces hormones chez les étudiants en faculté était égale ou inférieure à 1 %[66]. Parmi ces utilisateurs, 78,4 % ne font pas de musculation ou de compétition mais près de 13 % ont déclaré qu'ils utilisaient des pratiques dangereuses telles que la réutilisation des aiguilles, leur utilisation à plusieurs et le partage de flacons multidoses[67], avec une autre étude en 2007 qui a révélé que le partage d'aiguilles était extrêmement rare chez les personnes qui utilisent des stéroïdes anabolisants à des fins non médicales (moins de 1 %)[68].
Les utilisateurs de stéroïdes anabolisants sont souvent perçus comme des personnes « sans cervelle » et sans instruction par les médias populaires ou les milieux aisés mais, en 1998, une étude sur les utilisateurs de stéroïdes a montré qu'ils étaient les usagers de drogues les plus éduqués de tous les utilisateurs de substances réglementées[69]. Une autre étude de 2007 a révélé que 74 % de ces utilisateurs de stéroïdes avait un niveau d'instruction secondaire et que l'on en trouve plus qui ont fait des études supérieures et moins qui n'ont pas réussi à terminer leurs études secondaires que ce que l'on trouve dans la population tout venant[68]. La même étude a révélé que les personnes agissant ainsi avaient un taux d'emploi et un revenu du ménage plus élevé que la population moyenne[68]. Les utilisateurs de stéroïdes anabolisants ont également tendance à utiliser plus de médicaments que tout autre groupe d'utilisateurs de substances réglementées et ont tendance à ne pas accepter l'idée du risque de danger mortel des anabolisants répandue dans les médias et la vie publique[70]. Selon une étude, ces utilisateurs se méfient des médecins et dans l'échantillon de l'étude 56 % n'avaient pas dévoilé leur utilisation d'anabolisants à leurs médecins[71]. Une autre étude de 2007 a des résultats comparables, tout en montrant que 66 % des personnes qui utilisent des stéroïdes anabolisants à des fins non médicales étaient prêtes à rechercher un contrôle médical pour leur utilisation de stéroïdes, que 58 % n'avaient pas confiance en leur médecin, que 92 % estimaient que les connaissances médicales de ces substances par les médecins n'étaient pas suffisantes et que 99 % pensent que le public a une vue exagérée des effets indésirables des stéroïdes anabolisants[68]. Une étude récente a également montré que les utilisateurs à long terme souffraient probablement plus de dysmorphie musculaire et avaient une conception forte du rôle masculin classique[72].
Les stéroïdes anabolisants ont été utilisés par les hommes et les femmes dans de nombreux types différents de sports professionnels (cricket, athlétisme, haltérophilie, musculation, poids, vélo, baseball, lutte, arts martiaux, boxe, football, etc.) pour obtenir un avantage concurrentiel ou aider à la récupération de blessures. Une telle utilisation est interdite par les règles des organes directeurs de nombreux sports. Cependant on retrouve l'utilisation de stéroïdes anabolisants chez les adolescents, en particulier chez ceux qui participent à des compétitions sportives. Il a été suggéré que la prévalence d'utilisation parmi les élèves du secondaire aux États-Unis pouvait atteindre 2,7 %[73]. Les étudiants ont utilisé des stéroïdes anabolisants plus fréquemment que les étudiantes et, en moyenne, ceux qui ont participé à des activités sportives l'ont fait plus souvent que ceux qui n'y participaient pas.
Mode d'administration
Les stéroïdes anabolisants sont administrés sous trois formes : les comprimés, les formes injectables et les dispositifs transcutanés. L'administration orale est la plus pratique, mais les stéroïdes doivent être modifiés chimiquement de sorte que le foie ne puisse pas les décomposer avant qu'ils n'atteignent la circulation systémique, ces formes modifiées peuvent causer des dommages au foie si elles sont utilisées à fortes doses[74]. Les stéroïdes injectables sont généralement administrés par voie intramusculaire (IM) plutôt qu'intraveineuse (IV) pour éviter de brusques changements de concentration du médicament dans le sang. Les timbres transdermiques (patchs adhésifs placés sur la peau) peuvent aussi être utilisés pour fournir une dose régulière, à travers la peau, dans la circulation sanguine. L'injection IM est la méthode la plus couramment utilisée pour l'administration de stéroïdes anabolisants à des fins non médicales[68].
Minimisation des effets secondaires
Diverses méthodes pour minimiser les effets secondaires néfastes des stéroïdes anabolisants ont été mises en œuvre par ceux qui les utilisent que ce soit pour des raisons médicales ou autres. Par exemple, les utilisateurs peuvent accroître leur niveau d'entrainement cardiovasculaire pour aider à contrer les effets d'hypertrophie provoqués par les hormones sur le ventricule gauche[75]. Certains androgènes sont convertis par l'organisme en œstrogènes, un processus, connu sous le nom d'aromatisation qui a les effets néfastes potentiels décrits précédemment. Aussi, au cours d'un cycle de stéroïdes, les utilisateurs peuvent également prendre des médicaments (appelés inhibiteurs de l'aromatase) pour empêcher cette aromatisation de se faire ou des médicaments (appelés modulateurs sélectifs des récepteurs des œstrogènes ou Selective Estrogen Receptor Modulator (SERM)) qui vont bloquer les récepteurs des œstrogènes (ER) : par exemple, le tamoxifène empêche spécifiquement la liaison des œstrogènes sur ses récepteurs naturels au niveau des glandes mammaires et peut donc être utilisé pour réduire le risque de gynécomastie[1].
Pour lutter contre l'arrêt de production de testostérone naturelle et rétablir le bon fonctionnement de nombreuses glandes impliquées, on utilise parfois ce qui est connu sous le nom de thérapie de post-cycle (post-cycle therapy en anglais) ou PCT. Un cycle PCT a lieu après chaque cycle d'utilisation de stéroïdes anabolisants et se compose généralement d'une combinaison des médicaments suivants, en fonction du protocole anabolisant utilisé :
- un SERM tel que le citrate de clomifène ou le citrate de tamoxifène (qui est le principal produit utilisé au cours du PCT)[2] ;
- un inhibiteur de l'aromatase, tels que l'anastrozole[76] ;
- l'hormone gonadotrophine chorionique humaine mais qui est plus couramment utilisée aujourd'hui tout au long du cycle.
L'objectif du PCT est le retour du corps à l'équilibre hormonal naturel sur la plus courte période de temps possible.
Les personnes sujettes à la perte prématurée des cheveux provoquée par l'utilisation de stéroïdes ont été amenées à prendre du finastéride pendant de longues périodes de temps. Le finastéride réduit la conversion de la testostérone en DHT, cette dernière étant beaucoup plus alopéciante. Le finastéride est inutile dans le cas où les stéroïdes ne sont pas transformés en dérivés androgéniques[77].
Puisque les stéroïdes anabolisants peuvent être toxiques pour le foie ou peuvent provoquer des augmentations de la tension artérielle ou de cholestérol, de nombreux utilisateurs estiment nécessaire de faire des bilans sanguins et de surveiller la tension artérielle pour s'assurer que leurs valeurs restent dans la normale.
Effets secondaires controversés engendrés par la stimulation
Les stéroïdes anabolisants, comme d'autres médicaments, font l'objet de controverses. Bien que les stéroïdes anabolisants aient été souvent liés dans les médias à des effets secondaires dangereux et des taux de mortalité élevés[78], ils sont largement utilisés en médecine en acceptant leurs effets secondaires et en surveillant chez les patients l'apparition d'éventuelles complications[79],[80],[81],[82]. L'ancien professeur assistant à l'université de Toronto et médecin sportif de la World Wrestling Entertainment, Mauro Di Pasquale, a déclaré : « Tels qu'ils sont utilisés par la plupart des gens, y compris les athlètes, les effets négatifs des stéroïdes anabolisants semblent être minimes[83]. »
Cancer, suicide et problèmes cardiaques
En 1992, le joueur de football américain Lyle Alzado est décédé des suites d'un cancer du cerveau attribué à l'utilisation de stéroïdes anabolisants[84]. Cependant, si les stéroïdes sont connus pour causer des cancers du foie[85], il n'existe pas de preuve publiée que les stéroïdes anabolisants soient la cause de cancer du cerveau ou du type de lymphome T qui a causé sa mort[86],[84]. Les médecins d'Alzado ont déclaré que les stéroïdes anabolisants n'avaient pas contribué à sa mort[87].
D'autres effets secondaires prétendus incluent l'idée que les stéroïdes anabolisants ont poussé de nombreux adolescents à se suicider[88]. Si l'on sait que des niveaux bas de testostérone sont à l'origine de dépressions et si les fins de cycles de stéroïdes réduisent temporairement la testostéronémie, l'hypothèse que les stéroïdes anabolisants soient responsables de suicides chez les adolescents reste à prouver. Bien que les adolescents faisant de la musculation utilisent des stéroïdes depuis au moins le début des années 1960, il y a eu peu d'études sur un lien possible entre les stéroïdes et le suicide dans la littérature médicale[89].
Arnold Schwarzenegger a reconnu avoir utilisé des stéroïdes anabolisants au cours de sa carrière de bodybuilder pendant les nombreuses années qui ont précédé leur interdiction[90] et en 1997, il a subi une intervention chirurgicale pour corriger un problème cardiaque. Certains ont lié son opération à la prise de stéroïdes anabolisants[91]. Mais si l'utilisation de stéroïdes anabolisants peut parfois provoquer l'élargissement et l'épaississement du ventricule gauche, il ne faut pas oublier que Schwarzenegger est né avec un défaut génétique cardiaque : une bicuspidie de ses valves aortiques, une malformation qui faisait que son cœur avait deux valves aortiques au lieu de trois, ce qui peut parfois causer des problèmes dans la vie adulte[92].
Agressivité envers la population
Un autre problème souvent discuté comme un effet secondaire possible des stéroïdes anabolisants est connu sous le nom de roid rage, des crises de violence (rage) attribuées à la prise d'anabolisants (roid en argot américain), mais il n'existe pas de consensus dans la littérature médicale pour savoir si une corrélation existe réellement entre les deux. Des niveaux élevés de testostérone sont en effet associés à l'agressivité et à l'hypomanie, mais le lien entre les autres stéroïdes anabolisants et l'agressivité reste flou[93]. Certaines études ont montré une corrélation entre les symptômes maniaques et l'utilisation de stéroïdes anabolisants[94], mais, plus tard, d'autres études ont mis en doute ces conclusions[95]. Actuellement, trois études à l'aveugle ont démontré un lien entre l'agressivité et les stéroïdes, mais si l'on tient compte qu'il y a plus d'un million d'utilisateurs, passés ou actuels, de stéroïdes aux États-Unis, un très faible pourcentage de ceux qui utilisent des stéroïdes semblent avoir connu de graves troubles psychiques suffisants pour aboutir à des traitements cliniques ou des rapports médicaux[96],[97]. Les études varient dans leurs conclusions, certaines ne rapportent aucune augmentation de l'agressivité ou de l'animosité avec l'utilisation de stéroïdes anabolisants et d'autres trouvent une corrélation[98],[99] notamment une étude de deux paires de jumeaux monozygotes dont un des jumeaux utilisait des stéroïdes anabolisants et l'autre pas et qui a montré dans les deux cas, de hauts niveaux d'agressivité, d'hostilité, d'anxiété et d'idées paranoïaques chez le jumeau utilisant des anabolisants, choses qu'on ne retrouvait pas chez le jumeau témoin[100].
Il a déjà été envisagé que certaines études qui montraient une corrélation entre agressivité et prise de stéroïdes ont ignoré le fait que les utilisateurs de stéroïdes pouvaient présenter des troubles de la personnalité avant la prise de stéroïdes[101]. En outre, de nombreuses études de cas ont conclu que les anabolisants avaient peu ou pas d'effet sur l'augmentation de comportement agressif[95],[79],[102],[103].
Statut légal et sport
Statut légal
Le statut juridique de stéroïdes anabolisants varie d'un pays à l'autre: certains pays ont des contrôles plus stricts et plus sévères sur l'utilisation ou la prescription que d'autres. Ainsi, aux États-Unis, les stéroïdes anabolisants sont actuellement énumérés au tableau III des substances réglementées en vertu de la loi Controlled Substances Act sur les substances soumises à contrôle, ce qui rend la possession de telles substances sans ordonnance passible de sanctions pouvant aller jusqu'à sept ans de prison car considérée comme un crime fédéral[104]. Au Canada, les stéroïdes anabolisants et leurs dérivés font partie de l'annexe IV des substances réglementées ce qui signifie qu'il est illégal de se les procurer ou de les vendre sans ordonnance, mais la possession n'est pas punissable, une conséquence réservée aux substances du tableau I, II ou III. L'achat ou la vente de stéroïdes anabolisants au Canada peut valoir une période maximale de 18 mois de prison. L'importation et l'exportation entraine également des sanctions similaires[105]. Les stéroïdes anabolisants sont également illégaux, sans ordonnance en Australie[106], en Argentine, au Brésil et au Portugal ou sont classées à l'annexe IV réglementant certaines drogues au Royaume-Uni. Par contre, les stéroïdes anabolisants sont facilement disponibles sans ordonnance dans certains pays comme le Mexique et la Thaïlande.
L'histoire de la législation américaine sur les stéroïdes anabolisants remonte à la fin des années 1980, quand le Congrès a décidé de les placer sous la loi Controlled Substances Act après la controverse sur la victoire de Ben Johnson aux jeux Olympiques de 1988 à Séoul. Lors des discussions préliminaires, l'American Medical Association, la Drug Enforcement Administration,la Food and Drug Administration ainsi que le National Institute on Drug Abuse s'opposèrent au contrôle des stéroïdes anabolisants en invoquant le fait que l'utilisation de ces hormones ne conduisait pas l'utilisateur à une dépendance physique ou psychologique condition requise pour qu'une substance relève de la loi Controlled Substances Act. Néanmoins, les stéroïdes anabolisants ont été ajoutés à l'annexe III de la loi sur les substances contrôlées avec la loi Anabolic Steroid Control Act of 1990. La même loi a également introduit des contrôles plus rigoureux avec des sanctions pénales plus sévères pour les infractions impliquant la distribution illégale de stéroïdes anabolisants et d'hormone de croissance humaine. Au début des années 1990, après que les stéroïdes anabolisants aient été mis ainsi sous contrôle aux États-Unis, plusieurs sociétés pharmaceutiques ont arrêté la fabrication ou la commercialisation de leurs produits aux États-Unis, notamment Ciba, Searle, Syntex. Dans la loi sur les substances contrôlées, les stéroïdes anabolisants sont définis comme toute drogue ou substance hormonale chimiquement et pharmacologiquement liée à la testostérone (autres que les œstrogènes, progestatifs et les corticoïdes) qui favorisent la croissance musculaire. La loi a été modifiée en 2004, en ajoutant les prohormones à la liste des substances contrôlées avec effet à partir du [104].
Une grande quantité de flacons de stéroïdes anabolisants a été saisie au cours de l'opération Raw Deal entreprise par la Drug Enforcement Administration opération qui a pris fin en . À cette date, la DEA avait achevé une enquête internationale d'une durée de 18 mois sur l'utilisation illicite de stéroïdes anabolisants, conduisant à l'arrestation de 124 personnes et au contrôle de plus de 25 entreprises chinoises qui produisaient les matières premières nécessaires à l'obtention de stéroïdes et d'hormone de croissance humaine. L'enquête, baptisée « opération Raw Deal » a été la plus importante opération sur les stéroïdes anabolisants de l'histoire des États-Unis et a impliqué la Chine, le Mexique, le Canada, l'Australie, l'Allemagne et la Thaïlande entre autres pays. L'enquête a également porté sur des sites internet qui donnaient des conseils sur l'utilisation de stéroïdes anabolisants et la DEA a également intercepté des centaines de milliers d'e-mails. La DEA a également déclaré que les e-mails interceptés ont été compilés dans une base de données et que cela pourrait conduire dans des mois ou des années à de futures arrestations d'utilisateurs de stéroïdes[107],[108],[109].
Sport et dopage
Les stéroïdes anabolisants sont interdits par toutes les grandes organisations sportives, comme les Jeux olympiques[110], la National Basketball Association[111], la Ligue nationale de hockey[112] ainsi que la National Football League[113]. L'Agence mondiale antidopage (AMA) tient à jour la liste des substances utilisées pour l'amélioration des performances par de nombreux organismes sportifs qui comprend tous les agents anabolisants, tous les stéroïdes anabolisants et leurs précurseurs ainsi que toutes les hormones et les substances connexes[114],[115]. L'Espagne a adopté une loi anti-dopage portant sur la création d'une Agence nationale de lutte contre le dopage[116]. L'Italie a adopté une loi en 2000 avec des peines pouvant aller jusqu'à trois ans de prison si un athlète est testé positivement pour des substances interdites[117]. En 2006, le président russe Vladimir Poutine a signé la loi de ratification de la Convention internationale contre le dopage dans le sport qui encouragerait la coopération avec l'AMA. De nombreux autres pays ont des lois interdisant les stéroïdes anabolisants dans le sport notamment le Danemark[118], la France[119], les Pays-Bas[120] et la Suède[121].
Commerce illégal des anabolisants au sein de la mafia
Dans les pays où les stéroïdes anabolisants sont interdits ou contrôlés, la majorité des stéroïdes sont obtenus illégalement par le biais du marché noir (mafia)[122],[123]. Ces stéroïdes sont généralement fabriqués dans des pays étrangers et doivent donc passer en contrebande les frontières. Comme la plupart des importantes opérations de contrebande, le commerce en est pour la plus grande part contrôlé par le crime organisé. Le trafic illicite de stéroïdes anabolisants se fait souvent en collaboration avec d'autres drogues illicites, mais en comparaison avec le commerce des drogues psychoactives comme le cannabis et l'héroïne, il n'y a pas eu de nombreux cas de trafiquants de stéroïdes anabolisants arrêtés.
En plus de la contrebande, est apparu rapidement au cours des dernières années, un commerce illicite de médicaments contrefaits car, grâce aux ordinateurs et aux scanners, il était facile d'imiter les étiquettes de produits authentiques. En conséquence, le marché a été inondé de produits contenant n'importe quoi, depuis de l'huile végétale jusqu'à des substances toxiques. Ces produits ont été achetés et utilisés par des utilisateurs peu méfiants, certains d'entre eux en sont morts à la suite d'un empoisonnement ou d'abcès sous-cutanés[124].
Production dans les laboratoires
Les stéroïdes anabolisants nécessitent des processus pharmaceutiques sophistiqués et des équipements de production très onéreux, de sorte qu'ils sont soit fabriqués par des sociétés pharmaceutiques légitimes soit par des laboratoires clandestins ayant de gros moyens financiers. Les problèmes rencontrés avec les drogues illégales, tels que les produits de substitution, la coupe, la dilution, affectent la qualité des produits finis qui, lorsqu'ils atteignent le niveau de la distribution, peuvent se révéler inefficaces voire dangereux. Dans les années 1990, la plupart des producteurs américains tels que Ciba, Searle et Syntex ont cessé la fabrication et la commercialisation des stéroïdes anabolisants aux États-Unis. Toutefois, dans beaucoup d'autres pays, en particulier en Europe de l'Est, ils sont encore produits en grande quantité. Les stéroïdes anabolisants européens sont la principale source de produits vendus illégalement en Amérique du Nord à des fins médicales. Toutefois, les stéroïdes anabolisants sont pour une grande part destinés à des fins vétérinaires, et de nombreux stéroïdes anabolisants illégaux sont en fait des produits vétérinaires[125]. Or ceux-ci peuvent également être dangereux, car ils sont souvent moins bien purifiés et préparés avec moins de précaution d'hygiène[126],[127].
Distribution et conservation
Aux États-Unis, au Canada et en Europe, les stéroïdes sont achetés comme n'importe quelle autre drogue illégale, par l'entremise d'intermédiaires en mesure d'obtenir les produits à partir d'un certain nombre de sources. La plupart des utilisateurs préfèrent acheter auprès de sources légitimes, mais ne peuvent le faire en raison de restrictions juridiques. Les stéroïdes anabolisants illégaux sont souvent vendus dans des salles de sport, lors de compétitions et par la poste. Pour la plupart, ces substances sont introduites en contrebande mais peuvent également être obtenues auprès de pharmaciens, vétérinaires et médecins[128],[129]. En outre, un nombre important de produits prétendument vendus comme stéroïdes anabolisants proviennent de sites Web se présentant comme des pharmacies situées à l'étranger. Les particuliers peuvent aussi produire des faux stéroïdes et tenter de les vendre sur Internet, provoquant une grande variété de problèmes de santé. Aux États-Unis, le marché noir continue par l'importation de produits venant du Mexique, de Thaïlande ou d'autres pays où les stéroïdes sont plus facilement disponibles ou même autorisés[130].
Mouvement pour la dépénalisation
Après le vote de la loi sur le contrôle des stéroïdes anabolisants en 1990 aux États-Unis, un petit mouvement s'est formé pour critiquer cette loi. Le , la chaîne de télévision Real Sports a diffusé un débat pour discuter de la légalité de l'interdiction des stéroïdes anabolisants en Amérique[131]. L'émission recevait Gary I. Wadler, président de l'agence américaine de lutte contre le dopage et l'un des partisans de la loi. Pressé de question par son débatteur Armen Keteyian pour savoir si les stéroïdes anabolisants sont aussi « hautement mortels » qu'on le prétend souvent, Wadler a dû admettre qu'on manquait de preuves. Bryant Gumbel a conclu que le « battage » sur les dangers de stéroïdes anabolisants dans les médias était sans fondement « un nuage de fumée sans feu »[131]. L'émission recevait également en vedette John Romano, un partisan des stéroïdes qui a écrit "Le Romano Factor", un article pro-stéroïdes pour le magazine de musculation Muscular Development (Le Développement musculaire).
En , Philip Sweitzer, un avocat et un écrivain, a publié une lettre ouverte aux membres du Comité sur la réforme du gouvernement et du comité sénatorial sur le commerce. Dans cette lettre, il critiquait les actions des législateurs sur la planification des stéroïdes anabolisants, ainsi que de « ne pas tenir compte de la réalité scientifique de leurs effets symboliques ». Il a également plaidé pour une dépénalisation de l'emploi des stéroïdes anabolisants et a demandé une nouvelle règlementation[132]. Plusieurs autres journalistes ont critiqué le statut sur les stéroïdes anabolisants, y compris l'avocat Rick Collins dont le livre, Legal Muscle, détaille les références publiées sur les stéroïdes anabolisants et les lois qui s'y appliquent[133]. Collins s'oppose à l'utilisation des stéroïdes chez les adolescents à des fins non médicales ou à leur emploi dans le sport mais préconise un plus large pouvoir d'appréciation pour les médecins dans le cas des adultes matures. En 2006, il a fait valoir lors d'un séminaire sur les stéroïdes à Manhattan, que les rapports sur les risques associés aux stéroïdes anabolisants dans les médias étaient tendancieux et mal informés. Il a également fait valoir que la criminalisation des stéroïdes anabolisants accroissait les risques associés aux stéroïdes anabolisants de contrebande en raison d'impuretés dans les produits du marché noir[134],[135]. Toutefois, le gouvernement des États-Unis depuis la fin des années 1980 a estimé et continue d'estimer que les risques de l'utilisation des stéroïdes sont trop grands pour leur permettre d'être dépénalisés ou déréglementés.
Notes et références
- (en) M. Medraś, U. Tworowska, « Treatment strategies of withdrawal from long-term use of anabolic-androgenic steroids », Pol Merkur Lekarski, vol. 11, no 66, , p. 535-8. (PMID 11899857)
- (en) J. Dony, A. Smals, R. Rolland, B. Fauser et C. Thomas, « Effect of lower versus higher doses of tamoxifen on pituitary-gonadal function and sperm indices in oligozoospermic men », Andrologia, vol. 17, no 4, , p. 369-78. (PMID 3931502)
- (en) « A short doping history », Anti-Doping Hotline (consulté le )
- (en) C. Kuhn, « Anabolic steroids », Recent Prog. Horm. Res., vol. 57, , p. 411-34 (PMID 12017555, lire en ligne)
- (en) J. Hoberman, C. Yesalis, « The history of synthetic testosterone », Scientific American, vol. 272, no 2, , p. 76–81 (PMID 7817189)
- (en) E. Freeman, D. Bloom, E. McGuire, « A brief history of testosterone », Journal of Urology, vol. 165, , p. 371–373 (PMID 11176375)
- (de) K David, E Dingemanse, J Freud, L Laqueur, « Uber krystallinisches mannliches Hormon aus Hoden (Testosteron) wirksamer als aus harn oder aus Cholesterin bereitetes Androsteron », Hoppe Seylers Z Physiol Chem, vol. 233, , p. 281
- (en) A. Butenandt, G. Hanisch, « A Method for Preparing Testosterone from Cholesterol », Chemische Berichte, vol. 68, , p. 1859
- (de) L. Ruzicka, A. Wettstein, « Sexualhormone VII. Uber die kunstliche Herstellung des Testikelhormons. Testosteron (Androsten-3-one-17-ol.) », Helvetica Chimica Acta, vol. 18, , p. 1264
- Taylor 1991
- (en) Philip J. Sweitzer, « Drug law enforcement in crisis: cops on steroids », Journal of Sports Law and Contemporary Problems, vol. 2, no 2, (lire en ligne, consulté le )
- (en) R. Calfee R, P. Fadale, « Popular ergogenic drugs and supplements in young athletes », Pediatrics, vol. 117, no 3, , e577-89 (PMID 16510635, DOI 10.1542/peds.2005-1429)
- (en) P. Justin « The Man Behind the Juice », Slate Friday, Feb. 18, 2005, consulté le 29 avril 2008
- Medicine and Science in Sports, Anabolic steroids: the physiological effects of placebos. (Ariel & Saville, 1972).
- Lin 1996
- (en) K. Pereira de Jésus-Tran, P. Côté, L. Cantin, J. Blanchet, F. Labrie, R. Breton, « Comparison of crystal structures of human androgen receptor ligand-binding domain complexed with various agonists reveals molecular determinants responsible for binding affinity », Protein Sci., vol. 15, no 5, , p. 987-99 (PMID 16641486, DOI 10.1110/ps.051905906)
- (en) D. Lavery, I. McEwan, « Structure and function of steroid receptor AF1 transactivation domains: induction of active conformations », Biochem. J., vol. 391, no Pt 3, , p. 449-64 (PMID 16238547, DOI 10.1042/BJ20050872, lire en ligne)
- (en) F. Hartgens, H. Kuipers, « Effects of androgenic-anabolic steroids in athletes », Sports Med, vol. 34, no 8, , p. 513-54 (PMID 15248788)
- (en) C. Roselli, « The effect of anabolic-androgenic steroids on aromatase activity and androgen receptor binding in the rat preoptic area », Brain Res, vol. 792, no 2, , p. 271–6 (PMID 9593936)
- (en) B. Cheskis, « Regulation of cell signalling cascades by steroid hormones », J. Cell. Biochem., vol. 93, no 1, , p. 20-7 (PMID 15352158)
- (en) I. Brodsky, P. Balagopal, K. Nair, « Effects of testosterone replacement on muscle mass and muscle protein synthesis in hypogonadal men--a clinical research center study », J. Clin. Endocrinol. Metab., vol. 81, no 10, , p. 3469-75. (PMID 8855787)
- (en) R. Hickson, S. Czerwinski, M. Falduto, A. Young, « Glucocorticoid antagonism by exercise and androgenic-anabolic steroids », Med Sci Sports Exerc, vol. 22, no 3, , p. 331-40 (PMID 2199753)
- (en) R. Singh, J. Artaza, W. Taylor, N. Gonzalez-Cadavid, S. Bhasin, « Androgens stimulate myogenic differentiation and inhibit adipogenesis in C3H 10T1/2 pluripotent cells through an androgen receptor-mediated pathway », Endocrinology, vol. 144, no 11, , p. 5081-8. (PMID 12960001)
- (en) Cynthia M. Kuhn, « Anabolic Steroids », Recent Progress in Hormone Research, The Endocrine Society, no 57, , p. 411-434 (lire en ligne)
- (en) E. Schroeder, A. Vallejo, L. Zheng et al., « Six-week improvements in muscle mass and strength during androgen therapy in older men », J Gerontol A Biol Sci Med Sci, vol. 60, no 12, , p. 1586-92 (PMID 16424293)
- (en) C. Grunfeld, D. Kotler, A. Dobs, M. Glesby, S. Bhasin, « Oxandrolone in the treatment of HIV-associated weight loss in men: a randomized, double-blind, placebo-controlled study », J Acquir Immune Defic Syndr, vol. 41, no 3, , p. 304-14 (PMID 16540931)
- (en) A. Giorgi, R. Weatherby, P.Murphy, « Muscular strength, body composition and health responses to the use of testosterone enanthate: a double blind study », Journal of science and medicine in sport / Sports Medicine Australia, vol. 2, no 4, , p. 341-55 (PMID 10710012)
- (en) F. Grace F, N. Sculthorpe, J. Baker, B. Davies, « Blood pressure and rate pressure product response in males using high-dose anabolic-androgenic steroids (AAS) », J Sci Med Sport, vol. 6, no 3, , p. 307-12 (PMID 14609147)
- (en) Steve Tokar, « Liver Damage And Increased Heart Attack Risk Caused By Anabolic Steroid Use », University of California - San Francisco, (consulté le )
- (en) E. Barrett-Connor, « Testosterone and risk factors for cardiovascular disease in men », Diabete Metab, vol. 21, no 3, , p. 156-61 (PMID 7556805)
- (en) C. Bagatell, R. Knopp R, W. Vale, J. Rivier, W. Bremner, « Physiologic testosterone levels in normal men suppress high-density lipoprotein cholesterol levels », Ann Intern Med, vol. 116, no 12 Pt 1, , p. 967-73 (PMID 1586105)
- (en) C. Mewis, I. Spyridopoulos, V. Kühlkamp, L. Seipel, « Manifestation of severe coronary heart disease after anabolic drug abuse », Clinical cardiology, vol. 19, no 2, , p. 153-5 (PMID 8821428)
- (en) B. Melnik, T. Jansen, S.Grabbe, « Abuse of anabolic-androgenic steroids and bodybuilding acne: an underestimated health problem », Journal der Deutschen Dermatologischen Gesellschaft = Journal of the German Society of Dermatology : JDDG, vol. 5, no 2, , p. 110-7 (PMID 17274777, DOI 10.1111/j.1610-0387.2007.06176.x)
- (en) B. De Piccoli, F. Giada, A. Benettin, F. Sartori, E. Piccolo, « Anabolic steroid use in body builders: an echocardiographic study of left ventricle morphology and function », Int J Sports Med, vol. 12, no 4, , p. 408-12 (PMID 1917226)
- (en) M. Sullivan, C. Martinez, E. Gallagher, « Atrial fibrillation and anabolic steroids », The Journal of emergency medicine, vol. 17, no 5, , p. 851-7 (PMID 10499702)
- (en) R. Dickerman, F. Schaller, W. McConathy, « Left ventricular wall thickening does occur in elite power athletes with or without anabolic steroid Use », Cardiology, vol. 90, no 2, , p. 145-8 (PMID 9778553)
- (en) K. George, L. Wolfe, G. Burggraf, « The "athletic heart syndrome". A critical review », Sports medicine (Auckland, N.Z.), vol. 11, no 5, , p. 300-30 (PMID 1829849)
- (en) R. Dickerman, F. Schaller, N. Zachariah, W. McConathy, « Left ventricular size and function in elite bodybuilders using anabolic steroids », Clin J Sport Med, vol. 7, no 2, , p. 90-3 (PMID 9113423)
- (en) R. Salke, T. Rowland, E. Burke, « Left ventricular size and function in body builders using anabolic steroids », Medicine and science in sports and exercise, vol. 17, no 6, , p. 701-4 (PMID 4079743)
- (en) Y. Yamamoto, R. Moore, H. Hess, G. Guo, F. Gonzalez, K. Korach, R. Maronpot, M. Negishi, « Estrogen receptor alpha mediates 17alpha-ethynylestradiol causing hepatotoxicity », J Biol Chem, vol. 281, no 24, , p. 16625-31 (PMID 16606610)
- (en) L. Socas, M. Zumbado, O. Pérez-Luzardo et al., « Hepatocellular adenomas associated with anabolic androgenic steroid abuse in bodybuilders: a report of two cases and a review of the literature », British journal of sports medicine, vol. 39, no 5, , e27 (PMID 15849280, DOI 10.1136/bjsm.2004.013599)
- (en) I. Velazquez, B. Alter et al., « Androgens and liver tumors: Fanconi's anemia and non-Fanconi's conditions », Am. J. Hematol., vol. 77, no 3, , p. 257-267 (PMID 15495253, DOI 10.1002/ajh.20183)
- (en) R. Marcus et S. Korenman, « Estrogens and the human male », Annual Review of Medicine, vol. 27, , p. 357-70 (PMID 779604, lire en ligne)
- (en) J. Hoffman, N. Ratamess, « Medical Issues Associated with Anabolic Steroid Use: Are they Exaggerated? », Journal of Sports Science and Medicine, (lire en ligne [PDF], consulté le )
- (en) M. Meriggiola, A. Costantino, W. Bremner et A. Morselli-Labate, « Higher testosterone dose impairs sperm suppression induced by a combined androgen-progestin regimen », J Androl, vol. 23, no 5, , p. 684-690 (PMID 12185103)
- (en) A. Matsumoto, « Effects of chronic testosterone administration in normal men: safety and efficacy of high dosage testosterone and parallel dose-dependent suppression of luteinizing hormone, follicle-stimulating hormone, and sperm production », J. Clin. Endocrinol. Metab., vol. 70, no 1, , p. 282-7 (PMID 2104626)
- (en) M. Alén, M. Reinilä, R. Vihko, « Response of serum hormones to androgen administration in power athletes », Medicine and science in sports and exercise, vol. 17, no 3, , p. 354-9 (PMID 2991700)
- (en) M. Manikkam, E. Crespi, D. Doop et al., « Fetal programming: prenatal testosterone excess leads to fetal growth retardation and postnatal catch-up growth in sheep », Endocrinology, vol. 145, no 2, , p. 790-8 (PMID 14576190)
- (en) L. Irving, M. Wall, D. Neumark-Sztainer, M.Story, « Steroid use among adolescents: findings from Project EAT », The Journal of adolescent health: official publication of the Society for Adolescent Medicine, vol. 30, no 4, , p. 243-52 (PMID 11927236)
- (en) S. Basaria, J. Wahlstrom, A. Dobs, « Clinical review 138: Anabolic-androgenic steroid therapy in the treatment of chronic diseases », J. Clin. Endocrinol. Metab., vol. 86, no 11, , p. 5108–17 (PMID 11701661, lire en ligne)
- (en) M. Ranke, J. Bierich, « Treatment of growth hormone deficiency », Clinics in endocrinology and metabolism, vol. 15, no 3, , p. 495–510 (PMID 2429792)
- (en) C. Grunfeld, D. Kotler, A. Dobs, M. Glesby, S. Bhasin, « Oxandrolone in the treatment of HIV-associated weight loss in men: a randomized, double-blind, placebo-controlled study », J. Acquir. Immune Defic. Syndr., vol. 41, no 3, , p. 304-14 (PMID 16540931)
- (en) J. Berger, L. Pall, C. Hall, D. Simpson, P. Berry, R. Dudley, « Oxandrolone in AIDS-wasting myopathy », AIDS, vol. 10, no 14, , p. 1657-62 (PMID 8970686)
- (en) S. Arslanian, C. Suprasongsin, « Testosterone treatment in adolescents with delayed puberty: changes in body composition, protein, fat, and glucose metabolism », J. Clin. Endocrinol. Metab., vol. 82, no 10, , p. 3213-20 (PMID 9329341)
- (en) A. Aribarg, N. Sukcharoen, Y. Chanprasit, J. Ngeamvijawat, R. Kriangsinyos, « Suppression of spermatogenesis by testosterone enanthate in Thai men », Journal of the Medical Association of Thailand = Chotmaihet thangphaet, vol. 79, no 10, , p. 624-9 (PMID 8996996)
- (en) A. Kenny, K. Prestwood, C. Gruman, K. Marcello, L. Raisz, « Effects of transdermal testosterone on bone and muscle in older men with low bioavailable testosterone levels », J Gerontol A Biol Sci Med Sci., vol. 56, no 5, , M266-72 (PMID 11320105)
- (en) N. Baum, C. Crespi, « Testosterone replacement in elderly men », Geriatrics, vol. 62, no 9, , p. 14-8 (PMID 17824721)
- (en) R. Francis, « Androgen replacement in aging men », Calcif Tissue Int., vol. 69, no 4, , p. 235-8 (PMID 11730258)
- (en) K. Nair, R. Rizza, P. O'Brien et al., « DHEA in elderly women and DHEA or testosterone in elderly men », N Engl J Med, vol. 355, no 16, , p. 1647-59 (PMID 17050889, DOI 10.1056/NEJMoa054629)
- (en) K. Shah, C. Montoya, R. Persons, « Do testosterone injections increase libido for elderly hypogonadal patients? », The Journal of family practice, vol. 56, no 4, , p. 301-5 (PMID 17403329)
- (en) A. Yassin, F. Saad, « Improvement of sexual function in men with late-onset hypogonadism treated with testosterone only », The journal of sexual medicine, vol. 4, no 2, , p. 497-501 (PMID 17367445)
- (en) S. Arver, A. Dobs, A. Meikle et al., « Long-term efficacy and safety of a permeation-enhanced testosterone transdermal system in hypogonadal men », Clin. Endocrinol. (Oxf), vol. 47, no 6, , p. 727-37 (PMID 9497881)
- (en) E. Nieschlag, D. Büchter, S. Von Eckardstein et al., « Repeated intramuscular injections of testosterone undecanoate for substitution therapy in hypogonadal men », Clin. Endocrinol. (Oxf), vol. 51, no 6, , p. 757-63 (PMID 10619981)
- (en) E. Moore, A. Wisniewski, A. Dobs, « Endocrine treatment of transsexual people: a review of treatment regimens, outcomes, and adverse effects », J. Clin. Endocrinol. Metab., vol. 88, no 8, , p. 3467–73 (PMID 12915619, lire en ligne)
- (en) C. Yesalis, N. Kennedy, A. Kopstein, M. Bahrke, « Anabolic-androgenic steroid use in the United States », JAMA, vol. 270, no 10, , p. 1217-21 (PMID 8355384)
- (en) S. McCabe, K. Brower, B. West, T. Nelson, H. Wechsler, « Trends in non-medical use of anabolic steroids by U.S. college students: Results from four national surveys », Drug and alcohol dependence, vol. 90, nos 2-3, , p. 243-51 (PMID 17512138, DOI 10.1016/j.drugalcdep.2007.04.004)
- (en) Andrew Parkinson, Nick Evans, « Anabolic-Androgenic Steroids: A Survey of 500 Users », Medicine & Science in Sports & Exercise, American College of Sports Medicine, vol. 38, no 4, , p. 644-651 (PMID 16679978, lire en ligne, consulté le )
- (en) J. Cohen, R. Collins, J. Darkes, D. Gwartney, « A league of their own: demographics, motivations and patterns of use of 1,955 male adult non-medical anabolic steroid users in the United States », feedback, (PMID 17931410)
- (en) J. Copeland, R. Peters, P. Dillon, « A study of 100 anabolic-androgenic steroid users », Med J Aust, vol. 168, no 6, , p. 311-2 (PMID 9549549)
- (en) Tony Eastley, « Steroid study debunks user stereotypes », sur abc.net.au, (consulté le )
- (en) H. Pope, G. Kanayama, M. Ionescu-Pioggia, J. Hudson, « Anabolic steroid users' attitudes towards physicians », Addiction, vol. 99, no 9, , p. 1189-94 (PMID 15317640, DOI 10.1111/j.1360-0443.2004.00781.x)
- (en) G. Kanayama, S. Barry, J. Hudson, H. Pope, « Body image and attitudes toward male roles in anabolic-androgenic steroid users », The American journal of psychiatry, vol. 163, no 4, , p. 697-703 (PMID 16585446, DOI 10.1176/appi.ajp.163.4.697)
- (en) R. Hickson, S. Czerwinski, M. Falduto, A. Young, « Glucocorticoid antagonism by exercise and androgenic-anabolic steroids », Medicine and science in sports and exercise, vol. 22, no 3, , p. 331-40. (PMID 2199753)
- (en) C. Mutzebaugh, « Does the choice of alpha-AAS really make a difference? », HIV Hotline, vol. 8, nos 5-6, , p. 10-1 (PMID 11366379)
- (en) P. Kokkinos, P. Narayan, J. Colleran et al., « Effects of regular exercise on blood pressure and left ventricular hypertrophy in African-American men with severe hypertension », N. Engl. J. Med., vol. 333, no 22, , p. 1462-7. (PMID 7477146)
- (en) P. Plourde, E. Reiter, H. Jou et al., « Safety and efficacy of anastrozole for the treatment of pubertal gynecomastia: a randomized, double-blind, placebo-controlled trial », J. Clin. Endocrinol. Metab., vol. 89, no 9, , p. 4428-33. (PMID 15356042)
- (en) K. Kaufman, E. Olsen, D. Whiting et al. Hair Loss Study Group, « Finasteride in the treatment of men with androgenetic alopecia. Finasteride Male Pattern », J Am Acad Dermatol, vol. 39, no 4 Pt 1, , p. 578-89 (PMID 9777765)
- (en) Norman Frost, « Steroid Hysteria: Unpacking the Claims », American Medical Association (consulté le )
- (en) S. Bhasin, T. Storer, N. Berman et al., « The effects of supraphysiologic doses of testosterone on muscle size and strength in normal men », N Engl J Med, vol. 335, no 1, , p. 1-7 (PMID 8637535)
- (en) E. Schroeder, A. Vallejo, L. Zheng et al., « Six-week improvements in muscle mass and strength during androgen therapy in older men », J. Gerontol. A Biol. Sci. Med. Sci., vol. 60, no 12, , p. 1586-92. (PMID 16424293)
- (en) C. Grunfeld, D. Kotler, A. Dobs, M. Glesby, S. Bhasin, « Oxandrolone in the treatment of HIV-associated weight loss in men: a randomized, double-blind, placebo-controlled study », J Acquir Immune Defic Syndr, vol. 41, no 3, , p. 304–14. (PMID 16540931)
- (en) S. Bhasin, L. Woodhouse, R. Casaburi et al., « Testosterone dose-response relationships in healthy young men », Am J Physiol Endocrinol Metab, vol. 281, no 6, , E1172-81. (PMID 11701431)
- (en) Steven Kotler, « Sympathy for the Devil », LA Weekly, (consulté le )
- (en) Mike Puma, « Not the size of the dog in the fight », ESPN.com, ESPN (consulté le )
- (en) C. Maravelias, A. Dona, M. Stefanidou, C. Spiliopoulou, « Adverse effects of anabolic steroids in athletes. A constant threat », Toxicol Lett, vol. 158, no 3, , p. 167-75 (PMID 16005168, DOI 10.1016/j.toxlet.2005.06.005)
- (en) Chris Woolston, « Ills & Conditions », CONSUMER HEALTH INTERACTIVE, (consulté le )
- (en) « Real Sports, Lyle Alzado », sur elitefitness.com (consulté le )
- (en) « Teens & Steroids: A Dangerous Mix », CBS, CBS Broadcasting Inc., (lire en ligne, consulté le )
- (en) Jack Darkes, « Anabolic-Androgenic Steroids and Suicide, A Brief Review of the Evidence », MESO-Rx, (consulté le )
- « Critics Slam Schwarzenegger on Steroids », Associated press (consulté le )
- (en) « SCHWARZENEGGER'S FRIENDS AND COLLEAGUES BLAST PREMIERE MAGAZINE AND WRITER JOHN CONNOLLY FOR PUBLISHING ARTICLE THEY DENOUNCE AS TOTAL FABRICATION », sur www.schwarzenegger.com, Oak Productions, Inc, (consulté le )
- (en) Monika Guttman, « Schwarzenegger gets new role: patient at University Hospital », University of Southern California, (consulté le )
- (en) Uzych L, « Anabolic-androgenic steroids and psychiatric-related effects: a review », Canadian journal of psychiatry. Revue canadienne de psychiatrie, vol. 37, no 1, , p. 23-8. (PMID 1551042)
- (en) Pope H, Katz D, « Affective and psychotic symptoms associated with anabolic steroid use », The American journal of psychiatry, vol. 145, no 4, , p. 487-90. (PMID 3279830)
- (en) P. Fudala, R. Weinrieb, J. Calarco et al., « An evaluation of anabolic-androgenic steroid abusers over a period of 1 year: seven case studies », Annals of clinical psychiatry : official journal of the American Academy of Clinical Psychiatrists, vol. 15, no 2, , p. 121-30. (PMID 12938869)
- (en) Bahrke MS, Yesalis CE, Wright JE, « Psychological and behavioural effects of endogenous testosterone and anabolic-androgenic steroids. An update », Sports medicine (Auckland, N.Z.), vol. 22, no 6, , p. 367-90. (PMID 8969015)
- (en) J. Dalby, « Brief anabolic steroid use and sustatined behavioral reaction », American Journal of Psychiatry, vol. 149, no 3, , p. 271-272+1616 (PMID 1734751)
- (en) Harrison G. Pope, Elena M. Kouri, James I. Hudson, « Effects of Supraphysiologic Doses of Testosterone on Mood and Aggression in Normal Men », Med Sci Sports Exerc, Arch Gen Psychiatry, vol. 57, no 2, , p. 133-140. (PMID 10665615, lire en ligne, consulté le )
- (en) T. Pagonis, N. Angelopoulos, G. Koukoulis, C. Hadjichristodoulou, « Psychiatric side effects induced by supraphysiological doses of combinations of anabolic steroids correlate to the severity of abuse », Eur. Psychiatry, vol. 21, no 8, , p. 551-62 (PMID 16356691, DOI 10.1016/j.eurpsy.2005.09.001)
- (en) T. Pagonis, N. Angelopoulos, G. Koukoulis, C. Hadjichristodoulou, P. Toli, « Psychiatric and hostility factors related to use of anabolic steroids in monozygotic twins », Eur. Psychiatry, vol. 21, no 8, , p. 563-9 (PMID 16529916, DOI 10.1016/j.eurpsy.2005.11.002)
- (en) P. Perry, E. Kutscher, B. Lund et al., « Measures of aggression and mood changes in male weightlifters with and without androgenic anabolic steroid use », J Forensic Sci, vol. 48, no 3, , p. 646-51. (PMID 12762541)
- (en) R. Tricker, R. Casaburi, T. Storer et al., « The effects of supraphysiological doses of testosterone on angry behavior in healthy eugonadal men--a clinical research center study », J. Clin. Endocrinol. Metab., vol. 81, no 10, , p. 3754-8 (PMID 8855834)
- (en) D. O'Connor, J. Archer, W. Hair, F. Wu, « Exogenous testosterone, aggression, and mood in eugonadal and hypogonadal men », Physiol Behav, vol. 75, no 4, , p. 557-66. (PMID 12062320)
- (en) « News from DEA, Congressional Testimony, 03/16/04 » (consulté le )
- (en) « Controlled Drugs and Substances Act »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Canada Department of Justice (consulté le )
- (en) « Steroids », Australian Institute of Criminology, (consulté le )
- (en) Pete Yost, « DEA Announces Wide-Ranging Steroid Busts », Associated press, (lire en ligne, consulté le )
- Shaun Assael, « "Raw Deal" busts labs across U.S., many supplied by China », ESPN The Magazine, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Josh Peter, « "Roids raids" », Yahoo! Sports, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Olympic movement anti-doping code » [PDF], International Olympic Committee, (consulté le )
- (en) « THE NBA AND NBPA ANTI-DRUG PROGRAM », NBA Policy, news.findlaw.com, (consulté le )
- (en) « NHL/NHLPA PERFORMANCE-ENHANCING SUBSTANCES PROGRAM SUMMARY », sur www.nhlpa.com (consulté le )
- « List of Prohibited Substances » [PDF], sur www.nflpa.org, (consulté le )
- (en) « World anti-doping code » [PDF], WADA, (consulté le )
- (en) « Prohibited list of 2005 » [PDF], WADA, (consulté le )
- (en) « Spain's senate passes anti-doping law », Associated press, Herald Tribune, (lire en ligne, consulté le )
- (en) Kevin Johnson, « Italian anti-doping laws could mean 3 years in jail », USA Today, (lire en ligne, consulté le )
- (en) « Act on promotion of doping-free sport » [PDF], kum.dk, (consulté le )
- (en) « Protection of health of athletes and the fight against doping » [PDF], WADA, (consulté le )
- (en) « ANTI-DOPING LEGISLATION IN THE NETHERLANDS » [PDF], WADA, (consulté le )
- (en) « The Swedish Act prohibiting certain doping substances (1991:1969) » [PDF], WADA, (consulté le )
- Yesalis 2000
- (en) Terry Black, « Does the Ban on Drugs in Sport Improve Societal Welfare? », Faculty of Business, Queensland University of Technology, (consulté le )
- (en) Dori Stehlin, « For athletes and dealers, black market steroids are risky business », FDA Consumer, (consulté le )
- (en) « Steroids », North Eastern AIDS Prevention Program, Victoria Australia Department of Human Services (consulté le )
- (en) « Anabolic Steroid Abuse and Violence » [PDF], NSW Bureau of Crime Statistics and Research, (consulté le )
- (en) M. Walters, R. Ayers, D. Brown, « Analysis of illegally distributed anabolic steroid products by liquid chromatography with identity confirmation by mass spectrometry or infrared spectrophotometry », Journal - Association of Official Analytical Chemists, vol. 73, no 6, , p. 904-26. (PMID 2289923)
- (en) « Steroids », National Institute on Drug Abuse, GDCADA (consulté le )
- (en) « Drug Use: Anabolic Steroids », The National Institute on Drug Abuse, About, Inc. (consulté le )
- (en) « The Drug Enforcement Administration's International Operations (Redacted) », Office of the Inspector General, USDOJ (consulté le )
- (en) Gumbel Bryant, « Real Sports », HBO, (consulté le )
- (en) Philip Sweitzer,, « An Open Letter to the Members of the House Committee on Government Reform, and the Senate Committee on Commerce, Science and Transportation, on the Recent Hearings and Legislation relating to the use of Anabolic Steroids in Sports », MESO-Rx., (consulté le )
- Collins 2002
- (en) Rick Collins, « PUMPED: A Truth-Enhancing Seminar on Steroid Use and the Law », drugpolicy.org, (consulté le )
- (en) Rick Collins, « PUMPED:(Audio) », drugpolicy.org, (consulté le )
- (en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Anabolic steroid » (voir la liste des auteurs).
Bibliographie
Cette bibliographie présente quelques ouvrages de référence. Ceux utilisés pour la rédaction de cet article sont suivis du symbole .
- (en) Rick Collins, Legal Muscle: Anabolics in America, Legal Muscle Publishing Inc., , 430 p. (ISBN 0-9726384-0-7, lire en ligne)
- (en) Richard C. Daniels, The Anabolic Steroid Handbook, Richard C Daniels, , 80 p. (ISBN 0-9548227-0-6, lire en ligne)
- (en) Steve Gallaway, The Steroid Bible, Belle Intl, , 3e éd., 125 p. (ISBN 1-890342-00-9, lire en ligne)
- (en) Geraline C. Lin, Anabolic Steroid Abuse, DIANE Publishing, , 2e éd., 249 p. (ISBN 0-7881-2969-4, lire en ligne)
- (en) William Llewellyn, ANABOLICS 2007 : Anabolic Steroid Reference Manual, Body of Science, , 9e éd., 988 p. (ISBN 978-0-9679304-6-6, lire en ligne)
- (en) Anthony Roberts, Beyond Steroids, EF Publishing Inc., , 250 p. (lire en ligne)
- (en) Anthony Roberts et Brian Clapp, Anabolic Steroids: Ultimate Research Guide, vol. 1, Anabolic Books, LLC, , 394 p. (ISBN 1-59975-100-3, lire en ligne)
- (en) William N. Taylor, Macho Medicine: A History of the Anabolic Steroid Epidemic, McFarland & Company, , 198 p. (ISBN 978-0899506135, lire en ligne)
- (en) William N. Taylor, Anabolic Steroids and the Athlete, McFarland & Company, , 2e éd., 373 p. (ISBN 0-7864-1128-7, lire en ligne)
- (en) Charles E. Yesalis, Anabolic Steroids in Sport and Exercise, Human Kinetics, , 2e éd., 493 p. (ISBN 0-88011-786-9, lire en ligne)