Charny (Yonne)

ancienne commune française du département de l'Yonne
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Charny est une commune française, située dans le département de l'Yonne et la région Bourgogne.

Charny
Ouanne à Charny, rue des Ponts-vers amont.JPG
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Bourgogne-Franche-Comté
Département Yonne
Arrondissement Auxerre
Intercommunalité Communauté de communes de la Région de Charny
Maire
Mandat
Éric Jublot
2008-2014
Code postal 89120
Code commune 89086
Démographie
Population
municipale
1 701 hab. (2009)
Densité 90 hab./km2
Géographie
Coordonnées 47° 53′ 10″ nord, 3° 05′ 46″ est
Altitude Min. 130 m
Max. 201 m
Superficie 18,99 km2
Élections
Départementales Charny
(chef-lieu)
Localisation
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Liens
Site web http://www.cc-charny.fr/villages/char/index.php

Géographie

Commune du nord-ouest du département de l'Yonne, elle appartient au Pays de Puisaye-Forterre, région de bocage à l’extrémité nord-ouest de la région naturelle de la Puisaye.

Communes limitrophes

Géologie et relief

Sa géologie à sous-sol crayeux est plus proche de celle du Gâtinais que de celle de la Puisaye (caractérisée quant à elle par des argiles, grès ferrugineux et sables).

La vallée de l'Ouanne entaille la commune du nord au sud. Rivière sujette à des débordements saisonniers, ses inondations fréquentes ont freiné le développement humain jusqu'au siècle dernier.

Hydrographie

La commune est traversée du sud au nord par la rivière de première catégorie, l'Ouanne. Le Péruseau, un de ses affluents, se déverse dans l'Ouanne sur la territoire de la commune, au sud de Charny.
Elle fait partie du bassin versant de la Seine.

Charny est alimenté en eau potable par un forage de 30 m de profondeur, appelé "forage du Péruseaux", au sud du bourg. Une enquête d'utilité publique de 2013 a trouvé un excès de nitrates, de pesticides et de turbidité[1]

Climat

Voies de communications et transports

La D950 traverse le bourg, menant à Toucy à 25 km au sud, et vers la route Montargis-Joigny (D943) à 6 km au nord.

L'échangeur de l'autoroute A6 de Sépeaux est à 14 km au nord-est.

Toponymie

La charte de l'abbaye des Escharlis, autrefois située à 7 km de là, indique en 1120 le nom de Carneetum pour ce bourg à la frontière du pays des Carnutes.

Histoire

Jusqu'au XVIIe siècle, l'histoire de Charny est indissociable de celle de Saint-Fargeau.

En 1130 Charny appartient à l'abbaye des Escharlis, et son seigneur est Fromond de Charny, vassal de Milon de Courtenay[2]. En 1226 la seigneurie passe par héritage à Robert de Courtenay, petit-fils de Louis le Gros, puis arrive à Guillaume II comte de Joigny, ensuite à Robert d'Artois (frère de Saint-Louis), et revient dans la famille de Courtenay en 1275. Cette époque est relativement prospère. Mais la guerre de cent ans amène, entre autres catastrophes, Robert Knolle à Malicorne qui ruine l'abbaye des Escharlis. Les Anglais font de Charny une place forte en 1420, et la ville, qui soutient six sièges en 11 ans, est bientôt entièrement détruite[2].

En 1450 Jacques Cœur, Argentier de Charles VII, acquiert les terres de Saint-Fargeau dont dépend Charny. Avec la disgrâce et l'emprisonnement de Jacques Cœur en 1453, ses terres de Puisaye sont confisquées ; elles sont achetées en 1453 par Antoine de Chabannes, aventurier parvenu également surnommé "roi des écorcheurs" - à moins que Charles VII ne lui fasse don de la Puisaye en 1454. Montrant trop de zèle envers Charles VII, Chabannes s'attire l'animosité du futur Louis XI qui, devenu roi, le fait emprisonner en 1461 et lui confisque ses terres à son tour. Les terres de Puisaye sont rendues à Geoffroy Cœur, fils de Jacques Cœur. Mais Geoffroy Cœur ne les garde pas longtemps car Chabannes s'évade peu après, réussit à lui tendre un piège et à l'expulser de Saint-Fargeau, récupérant ainsi les terres de Puisaye ; et, 5 ans plus tard, à gagner la faveur de Louis XI. Nommé gouverneur de Paris en 1485, c'est cette année-là qu'il entreprend de rebâtir Charny resté inhabité pendant un-demi siècle et qui ne compte alors plus que 200 habitants[3].

Son fils Jean de Chabannes se réconcilie avec les héritiers de Geoffroy Coeur et établit avec eux un compromis qui fait de lui le seigneur effectif de Saint-Fargeau (et de Charny) moyennant une rente annuelle[3].

En janvier 1541, Saint-Fargeau est élevé en comté par François Ier au profit de Nicolas d’Anjou, arrière-petit fils d'Antoine de Chabannes[3],[Note 1].
La fille de Nicolas d'Anjou, Renée d'Anjou, épouse François de Bourbon, duc de Montpensier. En 1575 le comté de Saint-Fargeau est érigé en duché-pairie, et en 1580 à la mort de Nicolas, sa fille Renée en hérite et l'apporte ainsi aux Bourbon. Leur fils Henry de Bourbon sera marié à Henriette, duchesse de Joyeuse. Ils auront une fille, Marie Henriette de Bourbon Montpensier, que Henri IV, en reconnaissance des services rendus par Henry de Bourbon[3] et poussé par Richelieu, mariera à son propre fils Gaston de France, duc d'Anjou.

En 1583, Sully, premier ministre de Henri IV, épouse Anne de Courtenay qui lui amène le château de Bontin entre Sommecaise et Les Ormes, distant de 13 km. Il apporte quelque renouveau à Charny et sa région. Mais arrivent la fin du XVIe siècle et les guerres de religion; de nouveau Charny, comme bien d'autres à l'époque, connaît une halte dans son développement[2].

La fille de Marie Henriette de Bourbon Montpensier et de Gaston de France est Anne Marie Louise d'Orléans (1627-1693), duchesse de Montpensier et de Saint Fargeau, la "Grande Mademoiselle". Exilée à Saint-Fargeau par Louis XIV, elle donne Charny à son demi-frère illégitime Louis d'Orléans en 1653 ; mais elle change d'avis par la suite et en 1661 elle vend Charny à Charles Martin de Crèvecour, seigneur de Prunoy[4]. C'est donc cette année-là que la châtellerie de Charny est détachée du comté de « Saint-Fargeau et des pays de Puisaye ».

En 1688 Germain Texier (Famille Texier d'Hautefeuille), seigneur de Hautefeuille et de Malicorne, achète Charny. Il vendit au détail le château, qui était en piteux état. Malgré une longue dispute avec la famille de Chabanne, les Texier d'Hautefeuille furent les seigneurs de Charny jusqu'à la Révolution[3].

Administration

Liste des maires successifs[5]
Période Identité Étiquette Qualité
2008 en cours Éric Jublot    
Les données manquantes sont à compléter.

Charny, de même que toutes les communes de la CCRC (Communauté de Communes de la Région de Charny), est nantie d'un SCOT.

Population et société

Démographie

L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir du , les populations légales des communes sont publiées annuellement dans le cadre d'un recensement qui repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[6]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[7],[Note 2].

En 2013, la commune comptait 1 617 habitants, en évolution de −4,26 % par rapport à 2008 (Yonne : −0,46 %, France hors Mayotte : +2,49 %).

           Évolution de la population  [modifier]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
8137948141 0941 1491 3031 4611 4931 540
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
1 5761 5591 6681 5541 5391 5941 5621 4941 494
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
1 4941 4251 4531 3561 4251 3091 3231 4171 411
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2007 2011 2013
1 2801 3641 6261 6201 6341 7291 6831 6511 617
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[8] puis Insee à partir de 2006[9].)
Histogramme de l'évolution démographique

Enseignement

Santé

Culte

Économie

Politique environnementale

Les dernières plantations du verger conservatoire ont été mises en place début 2012.

C'est également au cours de cette année qu'est étudiée de près la réduction de la consommation électrique sur la commune, avec diverses solutions envisagées[10]. Mr le maire avait déjà mentionné cette direction de travail dans son discours de voeux en janvier 2012[11].

Monuments et curiosités

  • Halle Louis Philippe
 
Halle Louis Philippe

Le grand incendie du dévasta complètement Charny et consuma la vieille halle en bois, implantée à la place d’une mare au temps de François Ier.
On mit 32 ans à reconstruire l’église et la Révolution survint sans que la Halle ne soit rétablie.
Charny se ranime après les guerres du Premier Empire : un relais de poste installé sur la place (hôtel du Cheval Blanc) amène régulièrement les diligences ; le marché prend vigueur : une nouvelle Halle s’impose, mais l’établissement d’une mairie aussi.
Or le maire de Montargis, Monsieur Sauvard, entrepreneur de son état, participait à la démolition du Château de Montargis, (échelonnée de 1810 à 1837), mettait en vente des éléments réutilisables : c’est ainsi que les pilastres d’une colonnade de l’esplanade furent acquis par une personnalité locale (un notaire dit-on). Ils furent proposés peu après 1830 pour supporter la charpente de la Halle. Devant la solidité de l’ensemble la municipalité fit construire sur cette Halle, l’édifice municipal demeuré en service pendant 125 ans et qui restera dans l’esprit des Charnyçois comme « l’ancienne mairie » devenue lieu de réunion des associations.
Sur les conseils de Jacques Bouvet, architecte à Charny, la municipalité décide en 1980 la restauration de la Halle, en faisant disparaître le vieux crépi qui recouvrait les colombages.

  • Grange aux dimes

Située dans la Rue de la République (qui s'ouvre sur la Rue des Ponts), c'est le plus vieux bâtiment de la ville ayant résisté au dernier incendie du XVIIIe siècle avec quelques maisons rue des Ponts. Au Moyen-Age on y déposait la dîme des récoltes. Cet « impôt » pour le clergé représentait 10 % des récoltes des paysans.

  • L'église du début du XVIIIe siècle refaite après l'incendie sus-cité.
  • Diverses demeures bourgeoises datant des XVIIIe et XIXe siècles. La mairie est installée dans une belle demeure de 1870, anciennement appelée le château Jacot[12].
  • La commune possède un lavoir du XIXe siècle, situé rue de la Fontaine.
  • La briquetterie de Courboissy s'est installée derrière la mairie (de l'autre côté du chemin de fer) en 1890, et a vu quatre générations de Gauthier s'y succéder. Des difficultés dans les années 80 ont amené la fermeture de l'entreprise à la fin de cette période. L'activité a repris en 2000 avec Chantal Cailleau et Gilles Nadal sous le nom des Terres Cuites de Courboissy, orientée exclusivement sur des carrelages à l'ancienne : c'est une des rares entreprises de fabrication de carrelages en France où sont toujours utilisées les mêmes méthodes d'antan, assurant ainsi d'y retrouver les mêmes qualités que dans les carrelages originaux si recherchés de nos jours pour leur beauté[13].

Culture locale et patrimoine

Héraldique


Tiercé en pairle : au premier de sinople à deux clefs d'or passées en sautoir, au deuxième d'or à trois tourteaux de gueules, au troisième d'azur à trois fleurs de lys d'or, au bâton péri de gueules, posé en bande et chargé d'un croissant contourné d'argent.

Les trois fleurs de lys avec bâton sur azur, sont les armes des Bourbon-Vendôme. Louis de Bourbon Vendôme est le premier à avoir eu cette exacte configuration pour ses armes ; son père Jean VIII de Bourbon-Vendôme avait trois lions au lieu de la lune en croissant sur le bâton.

Jumelage

Charny est jumelée avec Konz-Könen (à 12 kms au sud de Trèves et 63 kms de Thionville) en Rhénanie-Palatinat, Allemagne, depuis 1970[14].

Personnalités liées à la commune

Tourisme

Le vélorail de Puisaye (ou cyclorail de Puisaye) est en 2012 le plus long de France avec ses 30 km aller-retour[15] reliant Charny à Saint-Martin-sur-Ouanne, Grandchamp et Villiers-Saint-Benoit sur l'ancienne voie SNCF déclassée. Le départ se trouve à la halle à marchandises de Charny[16].

Voir aussi

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Articles connexes

Notes et références

Notes

  1. Ce Nicolas d'Anjou (1518-1569), marquis de Mézières, est le fils d'Antoinette de Chabannes, fille de Jean de Chabannes, fils d'Antoine de Chabannes.
  2. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.

Références

  1. Rapport d'enquête publique relatives aux zonages d'assainissement de la commune de Marchais-Béton, sollicitée par la communauté de commune de la région de Charny. Pierre Guion. 2013.
  2. a b et c Histoire de Charny sur le site de la commune.
  3. a b c d et e Pierre Jeauneau, Charny et ses racines, Yonne, Terre de Passion. 2003.
  4. A. M. de Boislile, Mémoires des intendants sur l'état des généralités dressés pour l'instruction du duc de Bourgogne Tome 1, Mémoire de la généralité de Paris, 1881.
  5. liste des maires sur le site du Conseil Général de l'Yonne, consulté le 9 février 2012
  6. L'organisation du recensement, sur le site de l'Insee.
  7. Calendrier départemental des recensements, sur le site de l'Insee.
  8. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  9. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 20062007 2008 2009 2010 201120122013 .
  10. [http://www.cc-charny.fr/villages/char/divers/CM_24_05_2012.pdf Compte-rendu de la séance du conseil municipal du 24 mai 2012.
  11. Actualités de la commune de Charny, voir "La Vie Communale Janvier 2012".
  12. Curiosités de Charny sur le site de la commune.
  13. Les Terres Cuites de Courboissy.
  14. jumelage
  15. Long de 30 km, le site de Charny propose une grande variété de balades. Elsa Mongheal, L'Yonne.fr, 19 juillet 2012.
  16. Site du Vélorail de Puisaye.

Liens externes