Étoile fixe
L'étoile fixe est une notion aujourd'hui dépassée, mais qui participe à l'histoire de l'astronomie. Durant l'Antiquité et le Moyen Âge, cette notion servait à désigner les astres qui semblaient fixés à la voûte céleste, par opposition aux étoiles errantes.
Étoiles fixes | ||
L'univers envisagé dans une conception héliocentrique (le soleil au centre), en bordure extérieure est représentée la sphère des étoiles fixes (Johannes Kepler, 1596) | ||
Définition | Les étoiles fixes sont une explication donnée durant l'Antiquité pour distinguer les astres immobiles de ceux qui sont en mouvement | |
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Date d'apparition | Antiquité | |
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Présentation
modifierDéfinition
modifierOn désignait par étoile fixe (en latin stella fixa) les astres qui semblaient fixés à la voûte céleste. Il s’agit donc des étoiles au sens moderne à l'exception du Soleil.
Les étoiles fixes s’opposaient aux étoiles errantes, ou astres errants, lesquels avaient un mouvement relatif apparent par rapport aux étoiles fixes. Les sept « astres errants » connus dès l’Antiquité, car visibles à l’œil nu, sont : le Soleil, la Lune, ainsi que les planètes (au sens moderne du terme) Mercure, Vénus, Mars, Jupiter et Saturne.
La « sphère des fixes »
modifierLa description des étoiles et des sphères célestes se faisait dans le cadre de l'étude du cosmos. Cette vision du monde est notamment décrite par Aristote dans un traité intitulé Du ciel publié vers 350 av. J.-C.
Les étoiles « fixes » ne l'étaient pas par rapport à la Terre mais par rapport au firmament avec lequel elles effectuaient une rotation apparente autour de la Terre en 23 heures et 56 minutes. En effet, selon le système géocentrique mis au point par les premiers philosophes grecs, puis repris par Aristote et Ptolémée, les corps célestes étaient attachés à des sphères tournant à différentes vitesses autour de leur axe. Les étoiles fixes reposaient sur la sphère la plus extérieure, dite « sphère des fixes ». Dans le système héliocentrique, Copernic fait du Soleil le centre, du système solaire, et plus généralement de l'univers tout entier et il imagine une sphère des étoiles fixes.
Usage du terme en littérature et en sciences
modifierSelon Pythagore, la musique a une dimension cosmique, comme l'astronomie a une dimension musicale. Il a posé que les distances entre les orbites du Soleil, de la Lune et des étoiles fixes correspondent aux proportions réglant les intervalles de l'octave, de la quinte et de la quarte[1],[2].
Le mot existe aussi dans l'astronomie arabe au Xe siècle, notamment dans le Livre des étoiles fixes d'Al-Sufi (Kitab suwar al-kawakib al-thabita), publié en 964, qui décrit la magnitude, la luminosité et la couleur des étoiles, et le dessin des constellations. L'ouvrage est très répandu en langue arabe et traduit en latin à partir du XIIe siècle[3].
Dans la Divine comédie de Dante (1300-1321), la Terre, fixe au centre de l'Univers, est entourée de neuf cieux, dont le ciel des étoiles fixes.
Iconographie
modifierCette théorie des étoiles fixes a donné lieu à de nombreuses interprétations graphiques.
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Les anges, force motrice des sphères célestes (manuscrit du XIVe siècle).
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Les sphères célestes d'Oresme dans Le livre du Ciel et du Monde, 1377.
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Illustration du Paradis de Dante par Giovanni di Paolo, Italie, 1440.
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Gravure sur bois de Flammarion, style Renaissance (publiée en 1888).
Réfutation de la théorie
modifierC'est notamment le travail de Giordano Bruno qui contribue à démontrer qu'il n'y a pas d'astre central et que les planètes évoluent à l'infini ; il remet ainsi en cause la théorie des étoiles fixes dès 1584[4],[5]. Cette représentation eut cours jusqu'à la révolution copernicienne et fut abandonnée vers la fin du XVIe siècle.
Elle est définitivement réfutée en 1718 par la découverte du mouvement propre des étoiles par Edmund Halley.
Notes et références
modifier- Sextus Empiricus, Esquisses pyrrhoniennes (vers 190), III, 155.
- Sur l'harmonie des sphères : (en) William K. Guthrie (en), A History of Greek Philosophy, t. 1, 1962, p. 295-301.
- Roshdi Rashed (dir.) et Régis Morelon (dir.), Histoire des sciences arabes, vol. I (376 p.) : Astronomie, théorique et appliquée, Paris, éditions du Seuil, , 376 p., 3 vol. (ISBN 978-2-02-030352-1), p. 64-65
- Giordano Bruno (trad. de l'italien par Bertrand Levergeois), L'infini, l'univers et les mondes [« De l'infinito universo et mondi »], Paris, Berg international, (1re éd. 1584) (BNF 37393010)
- Giordano Bruno, un visionnaire du XVIe siècle, BT2, PEMF, 06 Mouans-Sartroux, 1999, p. 26.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Paul Couderc, Histoire de l'Astronomie, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je » n° 165, Paris, 1945 (réimpr. 6e éd. 1974), 128 p.
Articles connexes
modifierLiens externes
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