Le château de Cusy, est un ancien château fort, dont l'origine remonte au XIe siècle, qui se dressait sur la commune de Cusy, aujourd'hui dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes en France.

Château de Cusy
Image illustrative de l’article Château de Cusy
Période ou style Médiéval
Type Château fort
Début construction XIe siècle
Propriétaire initial Humbert Ier de Savoie
Destination initiale Résidence comtale
Destination actuelle Ruiné
Coordonnées 45° 44′ 03″ nord, 6° 01′ 31″ est[1]
Pays Drapeau de la France France
Anciennes provinces du duché de Savoie Genevois
Région Auvergne-Rhône-Alpes
Département Haute-Savoie
Commune Cusy
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Château de Cusy
Géolocalisation sur la carte : Haute-Savoie
(Voir situation sur carte : Haute-Savoie)
Château de Cusy

Situation

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Le château et le bourg fortifié de Cusy s'élevaient sur l'ancienne motte romaine. Le château est situé sur les limites des principautés genevoise et savoyarde, lui donnant un rôle stratégique et donc disputé[2]. Le château, tout comme les châteaux d'Alby et de Gruffy, surveille la route en provenance d'Annecy ou d'Aix, et qui permet notamment d'accéder au Châtelard et au massif des Bauges.

Histoire

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En 1022, la paroisse de Cusy est mentionnée pour la première fois dans une charte[2], comme relevant du comté de Genève. Elle est une possession du comte Humbert, qui fait don à l'évêque de Langres, sous de certaines conditions, de l'église[3]. La première mention d'un château remonte à 1263[2]. Il semble que dès le XIIe siècle, le château relève de la famille de Grésy, une branche cadette de la famille de Faucigny[2]. En 1262, le comte Raoul de Genève prête hommage au comte Boniface de Savoie pour ses châteaux de Cusy et de Charousse[2]. Cette même année Raoul/Rodolphe III de Grésy devient homme-lige du comte de Genève[2]. Il serait ensuite passé à son frère, Guillaume, qui fait hommage pour la châtellenie au comte de Genève et au comte de Savoie, en 1273[2]. Il l'aurait donné par la suite en dot à Béatrix, sa fille, lors de son union avec Guy de Seyssel. Le couple, sans héritier, le château passe à la maison de Savoie.

En 1287, lorsque la paix est signée à Annemasse entre le comte de Savoie et le comte de Genève, Cusy n'apparaît plus dans les possessions de ce dernier[2]. L'année suivante, le comte Amédée V de Savoie octroie une charte de franchises à Cusy[2].

En 1372, il est donné en fief à Rodolphe IV de Grésy, puis fait de nouveau retour à la maison de Savoie avant de passer à la famille de Montmayeur. En 1432, il est la propriété de Jacques II de Montmayeur, maréchal de Savoie. Il sera élevé au titre de comte en 1447. À son décès en 1487, le château passe en différentes mains avant d'échoir à Sébastien de Luxembourg. Ce dernier le vend aux frères Emmanuel-Philibert et Louis de Pingon le contre une somme de 3 500 écus d'or. Le château leur est donné en fief le et ils verront leur terres élevées au titre de baronnie.

À la fin du XVIIe siècle y vivent Jacques Sylvestre, mort en 1691, et Claude Eugène de Pingon, fils d'Aimé de Pingon et de Suzanne de Montmayeur.

En 1771, il est entre les mains du sénateur du Freney. Sous la Révolution, le château est pillé puis incendié. Il ne sera jamais relevé et servi comme carrière de pierre.

Description

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Châtellenie de Cusy

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Le château de Cusy est le siège d'une petite châtellenie, dit aussi mandement (mandamentum), appartenant au bailliage de Savoie[4]. Il s’agit d’une châtellenie ayant relevé des comtes de Genève et de Savoie, selon les périodes, puis définitivement à partir de 1287 au comté de Savoie[5]. Dans l'organisation du comté de Savoie, elle appartient au bailliage de Savoie[6].

Le châtelain est un « [officier], nommé pour une durée définie, révocable et amovible »[7],[8]. Il est chargé de la gestion de la châtellenie, il perçoit les revenus fiscaux du domaine, et il s'occupe de l'entretien du château[9]. Le châtelain est parfois aidé par un receveur des comptes, qui rédige « au net [...] le rapport annuellement rendu par le châtelain ou son lieutenant »[10].

Voir aussi

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Bibliographie

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  • Georges Chapier, Châteaux Savoyards : Faucigny, Chablais, Tarentaise, Maurienne, Savoie propre, Genevois, Éditions La Découvrance, coll. « L'amateur Averti », , 410 p. (ISBN 978-2-84265-326-2), p. 388-392.
  • Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0).
  • Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-600-04503-2, lire en ligne)

Fonds d'archives

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Articles connexes

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Notes et références

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  1. Coordonnées trouvées sur Géoportail.
  2. a b c d e f g h et i Ruth Mariotte Löber, Ville et seigneurie : Les chartes de franchises des comtes de Savoie, fin XIIe siècle-1343, Librairie Droz - Académie florimontane, , 266 p. (ISBN 978-2-600-04503-2, lire en ligne), p. 121.
  3. (en) Charles William Previté-Orton, The Early History of the House of Savoy : 1000-1233, Cambridge, Cambridge University Press (réimpr. 2013) (1re éd. 1912), 512 p. (lire en ligne), p. 87 (note de bas de page).
  4. Joseph Dessaix, La Savoie historique, pittoresque, statistique et biographique, Slatkine (1re éd. 1854), 781 p. (lire en ligne), p. 288.
  5. Léon Menabrea, Des origines féodales dans les Alpes occidentales, Imprimerie royale, , 596 p. (lire en ligne), p. 384.
  6. Christian Abry, Jean Cuisenier (directeur de la publication), Roger Devos et Henri Raulin, Les sources régionales de la Savoie. Une approche ethnologique, alimentation, habitat, élevage, Paris, Fayard, coll. « Les Sources régionales », , 661 p. (ISBN 978-2-213-00787-8, ISSN 0244-5921), p.16, citant Baud, p. 173.
  7. Christian Sorrel, Histoire de la Savoie : images, récits, La Fontaine de Siloé, , 461 p. (ISBN 978-2-84206-347-4, lire en ligne), p. 146-147.
  8. Nicolas Carrier, « Une justice pour rétablir la « concorde » : la justice de composition dans la Savoie de la fin du Moyen Âge (fin XIIIe -début XVIe siècle) », dans Dominique Barthélemy, Nicolas Offenstadt, Le règlement des conflits au Moyen Âge. Actes du XXXIe Congrès de la SHMESP (Angers, 2000), Paris, Publications de la Sorbonne, , 391 p. (ISBN 978-2-85944-438-9), p. 237-257.
  9. Alessandro Barbero, « Les châtelains des comtes, puis ducs de Savoie en vallée d'Aoste (XIIIe – XVIe siècle) », dans Guido Castelnuovo, Olivier Mattéoni, « De part et d'autre des Alpes » : les châtelains des princes à la fin du Moyen Âge : actes de la table ronde de Chambéry, 11 et 12 octobre 2001, , 266 p. (lire en ligne).
  10. Nicolas Carrier, « A travers les archives médiévales de la principauté savoyarde - Les comptes de châtellenies », sur le site de mutualisation des Archives départementales de la Savoie et de la Haute-Savoie - Sabaudia.org (consulté en ).
  11. ADS1.