Histoire culturelle de la France au XIXe siècle

aspect de l'Histoire de France

L'histoire culturelle de la France au XIXe siècle est la discipline qui étudie le dix-neuvième siècle français du point de vue du champ culturel.

Victor Hugo en 1849, député de la Deuxième République.

Délimitation

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Délimitation temporelle

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La plupart des auteurs font commencer le dix-neuvième siècle français en 1814 ou 1815, dates de la Première Restauration ou de la Restauration, et le font se terminer en 1914, date de début de la Première Guerre mondiale[1].

Champ d'étude

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La culture est considérée par Edgar Morin comme « un système métabolisant, c'est-à-dire assurant les échanges — variables et différents selon les cultures — entre les individus, entre l'individu et la société, entre la société et le cosmos, etc. »[2].

L'histoire culturelle a pour champ d'étude, selon Paul Gerbod, « l’ensemble des coutumes, des croyances, des institutions, des idéologies et des techniques concernant tous les secteurs de la vie sociale et relationnelle, que se partagent et se transmettent les membres d’une société donnée »[3].

Contexte

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Au sortir du Premier Empire, la France a vécu au cours des années 1789-1815 trois décennies de bouleversements culturels sans précédent, notamment l'affranchissement des contraintes de la société d'Ancien Régime, l’égalité civile, la sacralisation de la propriété privée, la laïcisation et la valorisation d’une élite de notables bourgeois, ainsi que l'abolition temporaire — de 1789 à 1792 — de la censure, mais aussi la déchristianisation[3].

Toutefois, un grand nombre de persistances de l'Ancien Régime sont également perceptibles. Ainsi, la centralisation a été conservée pendant la Révolution, notamment à travers le Jacobinisme, et plus encore durant l'Empire ; quel que soit le régime politique, le monopole de l'État reste très fort. Par ailleurs, les tensions inhérentes à la Révolution lui font hésiter face à la question du patrimoine ; ainsi, les décrets des 11 et , visant à détruire « les monuments de la féodalité », sont contrebalancés par celui du qui tend à la préservation des chefs-d'œuvre[3].

Tendances générales

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Maurice Grubellier estime que la tendance culturelle principale des XIXe et XXe siècles français est le passage d'une culture d'Ancien Régime à une culture moderne de masse. La culture d'Ancien Régime oppose une culture de l'élite minoritaire à une culture populaire concernant environ les quatre cinquièmes de la population. Le fait culturel des deux siècles qui suivent la Révolution est l'émergence entre ces deux cultures d'une culture de masse qui concurrence dès le XIXe siècle la culture populaire, avant de s'attaquer à la culture élitiste à partir des années 1950[4].

1814-1840

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Enseignement

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La volonté des révolutionnaires de retirer l'enseignement à l'Église s'est partiellement réalisée. L'organisation de l'école primaire laïque, gratuite et obligatoire est mise en place à l'automne 1795. Napoléon, pour sa part, organise l'enseignement secondaire : en mai 1802, il remplace les écoles centrales par des collèges communaux et des lycées d'État, puis impériaux. L'Université de France est établie le . Le monopole étatique sur l'enseignement est toutefois inapplicable sur le terrain. Ainsi, les filière supérieures étant réservées aux hommes, l'Église catholique prend en main l'instruction supérieure féminine. Localement, les Frères des écoles chrétiennes sont en charge d'une grande partie de l'enseignement primaire[5].

La Restauration profite de ce cadre pour l'investir et l'adapter à sa propre. Dès 1814 6 100 étudiants sont recensés en France ; dans les années 1830, ils sont et Modèle:Uité, soit moins d'un pour cent d'une classe d'âge ; la moitié d'entre eux étudient à Paris. La capitale et Strasbourg sont les seules villes dotées des cinq ordres de faculté (théologie, droit, médecine, sciences et lettres). Les étudiants, qui n'ont pas la liberté d'association, font entendre leur opinion par le chahut, la pétition ou la manifestation. La première grève étudiante est organisée en 1819 à la faculté de médecine de Montpellier[5].

La loi Guizot du contraint toutes les communes de plus de cinq cents habitants à se doter d'une école primaire pour garçons, dont l'instituteur soit un laïc ou un clerc ; chaque département doit en outre créer une école normale de garçons ; cette loi ne généralise pas l'obligation scolaire mais permet toutefois aux campagnes de rattraper leur retard d'instruction, notamment au sud d'une ligne allant de Saint-Malo à Genève : la France passe de 850 000 écoliers vers 1815 à 3 500 000 en 1848, dont quarante pour cent de filles ; chez les conscrits, le taux d'alphabétisation passe de 45% en 1829 à 64% en 1848. La croissance de l'enseignement secondaire est plus modeste mais réelle, passant de 50 000 élèves en 1815 au double en 1848[6].

Historiographie

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La première moitié du XIXe siècle voit l'émergence d’une restructuration du rapport entretenu par les élites françaises à l’espace et au temps de leur pays ; c'est notamment à la faveur de ce bouleversement qu'émergent peu à peu la notion de patrimoine et la fondation du musée en tant qu'institution[7].

Littérature et théâtre

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La bataille d'Hernani, symbole de l'irruption du drame romantique au théâtre.

L'époque est marquée par l'émergence en France du romantisme. La rupture est particulièrement brutale dans le milieu du théâtre. Victor Hugo, chef de file des romantiques, souhaite se détacher de la tragédie classique pour promouvoir le drame romantique. À cet effet, il publie un « manifeste » revendiqué en 1827 dans la préface de Cromwell ; puis il met en œuvre les bouleversements qu'il souhaite dans plusieurs pièces, notamment Mario de Lorme et Hernani. En février 1830 est créée cette dernière pièce, l'affrontement qui en résulte est nommé bataille d'Hernani.

Peinture et sculpture

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Musique

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Architecture et urbanisme

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Notes et références

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  1. Jean-Claude Yon 2010, Chapitre 1 - Les structures de la vie culturelle, p. 17 & 18.
  2. Maurice Crubellier 1974, Chapitre 1. Culture et histoire culturelle — 1. Définition de la culture — Un sens nécessairement complexe, p. 15 à 17.
  3. a b et c Jean-Claude Yon 2010, Chapitre 1 - Les structures de la vie culturelle, p. 15 à 17.
  4. Maurice Crubellier 1974, Chapitre 1. Culture et histoire culturelle — 3. Plan du livre, p. 17 & 18.
  5. a et b Jean-Claude Yon 2010, Chapitre 1. Les structures de la vie culturelle — La culture savante et ses cadres — L'enseignement au temps du monopole de l’Université, p. 26 à 28.
  6. Jean-Claude Yon 2010, Chapitre 1. Les structures de la vie culturelle — La culture savante et ses cadres — L'enseignement au temps du monopole de l’Université, p. 28 & 29.
  7. François Guillet, « Odile Parsis-Barubé, La province antiquaire. L’invention de l’histoire locale en France (1800-1870) — Recension », Revue d'histoire du XIXe siècle, no 47,‎ , p. 197-199 (ISSN 1777-5329, DOI 10.4000/rh19.4579, lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

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Articles connexes

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Bibliographie

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Ouvrages généraux

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Éducation et linguistique

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Musique et danse

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Historiographie

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  • [Odile Parsis-Barubé 2011] Odile Parsis-Barubé, La province antiquaire : L’invention de l’histoire locale en France (1800-1870), Paris, CTHS, coll. « Culture/Médias », , 459 p. (ISBN 9782735507405, présentation en ligne)
  • [Clastres & Dietschy 2006] Patrick Clastres et Paul Dietschy, Sport, société et culture en France, du XIXe siècle à nos jours, Paris, Hachette, coll. « Hachette Supérieur », , 392 p. (ISBN 978-2011457622)
  • [Hache-Bissette & Saillard 2009] Françoise Hache-Bissette (dir.) et Denis Saillard (dir.), Gastronomie et identité culturelle française : Discours et représentation (XIXe – XXe siècle), Paris, Nouveau Monde, coll. « Culture/Médias », , 470 p. (ISBN 978-2847364699)