Déni du changement climatique

attitude de déni face au consensus scientifique sur le réchauffement climatique

Le déni du changement climatique (ou réchauffement climatique) est une attitude de dénégation face au consensus scientifique sur le changement climatique.

Graffiti ironique « I don't believe in global warming » (« Je ne crois pas au réchauffement climatique »), en partie masqué par le niveau du Regent's Canal, à Londres, en allusion à l'élévation du niveau de la mer provoquée par le changement climatique. Banksy, [1].

Certaines personnes admettent qu'il y a un réel changement, allant dans le sens d'un réchauffement global, mais nient que ce changement a une origine ou une part anthropique ; ils l'attribuent exclusivement aux variations naturelles du climat. D'autres nient que ce changement affecte déjà négativement les écosystèmes ou qu'il puisse affecter les sociétés humaines, estimant parfois que le CO2 ou le réchauffement est même une chance pour le tourisme ou l'agriculture. Ils jugent donc inutile toute démarche de lutte contre le dérèglement climatique, et promeuvent plutôt l'adaptation au retour des températures du Crétacé[2].

Certains « négateurs » approuvent le terme de « déni », mais beaucoup préfèrent se dire « climatosceptiques »[3], « climato-sceptiques »[4] ou « climato-réalistes ». Cependant de nombreux scientifiques estiment que le mot « scepticisme » est désormais inexact pour qualifier l'attitude de négation du dérèglement climatique anthropique[5] et préfèrent le terme « climato-dénialistes »[6],[7], « climato-négationnistes »[8] ou encore « négateurs du changement climatique (anthropogène) »[9].

Au sens large, ce déni peut aussi être « implicite » : quand des individus ou des groupes sociaux acceptent les hypothèses et démonstrations scientifiques, mais sans parvenir à les traduire en action ou en changements de comportements[10]. Plusieurs travaux de sciences sociales ont analysé ces attitudes, en les classant comme des formes de négationnisme[11] voire de pseudoscience[12]. Toutes ces formes de déni alimentent la controverse sur le changement climatique, et inversement.

Des campagnes visant à saper la confiance du public dans les sciences du climat ont été mises en évidence, en Amérique du Nord notamment. Elles ont été décrites comme une « machine à produire du déni », construite, financée et entretenue par des intérêts industriels, politiques et idéologiques, trouvant des relais dans les médias conservateurs et les « blogueurs sceptiques » afin de créer l'impression qu'il existe une grande incertitude autour des données montrant que la planète se réchauffe[13].

Selon des observateurs tels que Naomi Klein (2011, journaliste altermondialiste), ces campagnes de déni sont soutenues par ceux qui prônent des politiques économiques conservatrices, et par des intérêts industriels opposés à la réglementation ou la taxation des émissions de CO2 (et équivalent CO2)[14], en particulier les lobbies du charbon et plus généralement des énergies fossiles, les frères Koch, des groupes de défense de l'industrie ainsi que des think tanks conservateurs et libertariens, souvent américains[15]. Plus de 90 % des articles « sceptiques » sur le changement climatique proviennent de groupes de réflexion classés à droite[16].

Depuis les années 1960, les sociétés pétrolières sont arrivées au cours de leurs recherches à des conclusions correspondant largement au consensus scientifique sur le réchauffement de la planète. Par exemple, Marion King Hubbert, conseiller géologue en chef de la compagnie pétrolière anglo-néerlandaise Shell, écrit dès 1962 : « Il est prouvé que l’utilisation croissante des combustibles fossiles contamine sérieusement l’atmosphère terrestre avec du CO2. Il est possible que cela produise déjà un changement climatique séculaire avec des températures moyennes plus élevées ».

Quant à la firme française Total, dans un numéro de Total information, la revue interne du groupe, le géographe François Durand-Dastès écrit en 1971 : « Un air plus riche en gaz carbonique absorbe donc davantage de radiations, et s’échauffe davantage. […] Il n’est pas impossible, selon certains, d’envisager une fonte au moins partielle des calottes glaciaires des pôles, dont résulterait à coup sûr une montée sensible du niveau marin. Ses conséquences catastrophiques sont faciles à imaginer… ».

Malgré cette connaissance des effets de l'utilisation des énergies fossiles sur le climat, certaines sociétés pétrolières ont organisé des campagnes de déni du changement climatique — durant plusieurs décennies — en s'appuyant sur une stratégie qui a été comparée au déni organisé sur les dangers du tabagisme par l'industrie du tabac[17].

Le déni du changement climatique et la controverse politique sur le réchauffement ont eu une forte incidence sur les politiques en matière de réchauffement de la planète, sapant une partie des efforts déployés pour lutter contre le changement climatique ou pour s'y adapter[18].

Ceux qui encouragent ou créent ce déni utilisent couramment des tactiques et moyens rhétoriques donnant l’apparence d’une controverse scientifique, là où il n’y en a pas[19].

Terminologie

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Amardeo Sarma donnant une conférence sur le négationnisme face au changement climatique et sur les futurs problèmes énergétiques et environnementaux dans le monde lors du Congrès européen des sceptiques (2015).

Le « climatoscepticisme » et le « refus du changement climatique » se réfèrent au déni, au rejet ou au doute injustifié du consensus scientifique sur le rythme et l'ampleur du réchauffement planétaire, son importance ou son lien avec le comportement humain, en tout ou en partie[20],[21]. Bien qu'il existe une distinction entre le scepticisme (qui suggère de douter de la véracité d'une affirmation) et le déni absolu de la vérité d'une assertion, des expressions telles que « scepticisme climatique » ont souvent été utilisées dans le même sens que le négationnisme ou le « contrarianisme »[22],[23]. Selon le philosophe Mathias Girel, « il y a trois grandes variantes de climatoscepticisme : celle qui dit que ça ne réchauffe pas, celle qui dit que les gaz à effet de serre produits par l’activité humaine ne sont pas les premiers responsables, celle enfin qui estime que la situation n’est pas aussi grave qu’on le prétend ou qu’on trouvera des réponses technologiques »[24].

La terminologie est apparue dans les années 1990. Même si tous les scientifiques adhèrent à la notion de scepticisme scientifique (qui fait partie de l’essence de la démarche scientifique), le mot « sceptique » a été accolé aux adjectifs climatique ou écologique (au moins à partir de la mi-novembre 1995) pour désigner des minorités, y compris scientifiques, manifestant des points de vue contraires au consensus scientifique. Un petit groupe de scientifiques a présenté de tels points de vue dans des déclarations publiques, et dans les médias plutôt qu’au sein de la communauté scientifique[25],[26]. Cet usage a continué[27]. Dans son article de décembre 1995, « The Heat is On : The warming of the world's climate sparks a blaze of denial », Ross Gelbspan a révélé que l'industrie avait fait appel à un « petit groupe de sceptiques » pour confondre l'opinion publique dans une « campagne de déni persistante et bien financée »[28]. Son livre, The Heat is On, semble avoir été le premier à se concentrer spécifiquement sur le sujet[29]. Gelbspan y a évoqué un « déni omniprésent du réchauffement de la planète » organisé par une « campagne persistante de déni et de répression » impliquant « un financement non divulgué de ces « sceptiques à l'effet de serre », des climato-sceptiques déroutant le public et influençant les décideurs »[30].

En novembre 2006, la chaine de télévision canadienne CBC a diffusé un documentaire sur cette campagne mondiale, intitulé The Denial Machine[31],[32]. En 2007, la journaliste Sharon Begley (en) a présenté un article sur « la machine à nier »[33], expression qui sera ensuite reprise par des universitaires[13],[32]. Sur CBC également, Keith Kahn-Harris insiste sur la nécessité de bien différencier le déni (souvent inconscient, et momentanément nécessaire pour la psyché quand il faut affronter des réalités difficiles) et le « dénialisme » (qui est une démarche active et créative de refus de la vérité, et de recherche d'une fausse réalité) ; pour lui le déni est en quelque sorte « silencieux », alors que le dénialisme est « bruyant »[34].

Le déni explicite porté par les médias s'est accompagné d'un déni implicite, dominant dans de nombreux groupes sociaux, aux États-Unis notamment, où tout en acceptant le consensus scientifique, la plupart des gens se montrent incapables d’en accepter les conséquences et incapables de prendre des mesures pour réduire le problème[10]. Ceci a été illustré dans l'étude de Kari Norgaard qui a porté sur un village norvégien touché par le changement climatique, mais où les habitants ont détourné leur attention vers d'autres problèmes[35].

La terminologie est discutée ou nuancée : la plupart de ceux qui rejettent activement le consensus scientifique se qualifient eux-mêmes de « climatosceptiques » faisant preuve de scepticisme face au changement climatique, mais quelques-uns ont dit préférer être qualifiés de « négationnistes »[21],[36]. Le mot « scepticisme » est, cependant, utilisé à tort, car le scepticisme scientifique fait partie intégrante de la méthodologie scientifique[37],[38],[39]. Les anglophones utilisent aussi le mot « contrarianisme », qui est plus spécifique, mais moins fréquemment utilisé. Dans la littérature universitaire et les médias, les expressions « négation du changement climatique » et « négationniste du changement climatique » ont été utilisées comme termes descriptifs (sans intention péjorative). L'historien Robert N. Proctor utilise le terme « négationniste »[40]. Le Centre national de l'éducation scientifique et l'historien Spencer R. Weart reconnaissent tous deux que l'une ou l'autre option est problématique, et ils ont décidé d'utiliser le « déni du changement climatique » plutôt que le « scepticisme »[41],[42].

Les termes liés au négationnisme et au déni ont été critiqués pour avoir introduit un ton moralisateur ou parce qu’ils évoquent potentiellement le déni de l’existence de l’holocauste[37],[43]. Certains ont prétendu que ce lien était intentionnel, ce que les universitaires ont vivement contesté[44]. L'utilisation du mot et concept de « déni » est antérieure à l'Holocauste et courante dans d'autres domaines, par exemple le déni de grossesse, le déni ou négationnisme du VIH/sida comme le signale John Timmer, d'Ars Technica en 2014[45].

En décembre 2014, une lettre ouverte du Comité d'enquête sur les sceptiques (Committee for Skeptical Inquiry) a appelé les médias à cesser d'utiliser le terme « scepticisme » pour faire référence au déni du changement climatique, car le scepticisme scientifique est l’un des fondements de la « méthode scientifique », et il est très différent du déni (le rejet a priori d'idées sans considération objective) observé chez ceux qui sont impliqués dans des tentatives politiques visant à saper la science du climat. Selon ce comité : « tous les individus qui se disent sceptiques face au changement climatique ne sont pas des négationnistes. Mais pratiquement tous les négationnistes se sont faussement déclarés sceptiques. En perpétrant cet abus de langage, les journalistes ont accordé une crédibilité non méritée à ceux qui rejettent la science et l'investigation scientifique »[44],[46].

En juin 2015, l'éditeur public du New York Times a indiqué à Media Matters for America que le journal tendait de plus en plus à utiliser le terme anglais « denier » pour désigner « quelqu'un remettant en cause la science établie », mais en évaluant le choix du terme au cas par cas, sans politique fixe, et qu’il n'emploierait pas le terme pour désigner quelqu’un prenant une position modérée ou indécise sur le sujet. La directrice exécutive de la Society of Environmental Journalists a déclaré que, malgré un scepticisme raisonnable sur des questions spécifiques, elle estimait que le mot anglais « denier » était « le terme le plus exact qui soit, quand quelqu'un prétend que le réchauffement planétaire n'existe pas, ou reconnaît qu'il existe, mais nie que cela a des causes que nous pourrions comprendre ou des effets mesurables »[47].

La lettre du Comité d'enquête sur les sceptiques a inspiré une pétition de Climatetruth.org[48] où les signataires étaient invités à demander à l'Associated Press : « établissez une règle dans le StyleBook AP interdisant l'utilisation du mot « sceptique » pour décrire ceux qui nient les faits scientifiques ». Le , Associated Press a annoncé avoir modifié son AP Stylebook à l’entrée « réchauffement global ». L’Agence conseille maintenant aux journalistes de décrire ceux qui n'acceptent pas la science du climat, ou ceux qui contestent que le monde se réchauffe sous l'effet de forces artificielles, en utilisant l’expression « ceux qui doutent du changement climatique » (« climate change doubters ») ou « ceux qui rejettent la science dominante du climat » (« those who reject mainstream climate science »). L'Agence recommande aux journalistes d'éviter à la fois les mots « sceptiques » et « négationnistes »[49],[50],[51].

Le 17 mai 2019, The Guardian a aussi rejeté l'utilisation du terme « climatosceptique » au profit de « climate science denier » (« négateur des sciences climatiques »)[52].

Histoire

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La recherche sur les effets du CO2 sur le climat a commencé il y a près de deux cents ans. En 1824, Joseph Fourier infère l'existence d'un « effet de serre » atmosphérique. En 1860, John Tyndall quantifie les effets des gaz à effet de serre sur l'absorption du rayonnement infrarouge. Puis en 1896 (il y a plus d'un siècle) Svante Arrhenius démontre que la combustion du charbon peut réchauffer la planète (ses calculs du réchauffement en fonction du taux de CO2 ont donné des résultats très proches de ceux donnés par des modèles récents). Puis entre les deux guerres mondiales (en 1938) Guy Stewart Callendar constate que ce réchauffement semble déjà en cours[53],[54].

La recherche a ensuite rapidement progressé ; dès 1957, Roger Randall Dougan Revelle (qu'Al Gore a eu comme professeur) alerte sur les risques que la combustion de combustibles fossiles soit « une grandiose expérience scientifique » sur le climat[55],[56]. La NASA et la NOAA ont complété ces recherches, et le rapport Charney de 1979 concluait à un réchauffement déjà important, tout en alertant sur le fait qu'« une politique attentiste peut signifier attendre trop tard »[57],[58].

En 1959, un scientifique travaillant pour Shell suggère, dans le journal New Scientist, que les cycles du carbone sont trop vastes pour perturber l'équilibre de la Nature[59].

Dans les années 1970, les Trente Glorieuses prennent fin, et le public se montre plus sensible à la protection de l'environnement, et notamment au problème des pollutions pétrolières, de même que de nombreux élus (dans les pays riches, c'est l'époque des premières grandes législation environnementales ; en France est créé le premier ministère de l'environnement[60]). Mais face à un début de sensibilisation du public à l'effet de serre, et à une large sensibilisation à l'environnement, une réaction conservatrice émerge, notamment en Amérique du Nord. Un de ses leitmotivs est que les préoccupations environnementales ne doivent pas conduire à des taxes, lois et réglementations gouvernementales.

Lors de l'émission Les Dossiers de l'écran consacrée à l'Antarctique et diffusée en septembre 1979 sur Antenne 2, Haroun Tazieff évoque l'augmentation de l'effet de serre par l'accumulation de CO2 produit par les activités industrielles, entrainant une augmentation probable de la moyenne de température mondiale durant les futures décennies. Il est contredit par le commandant Jacques-Yves Cousteau, qui décrit cet argumentaire comme du « baratin ». Selon ce dernier, les océans peuvent capter suffisamment de CO2 pour contrebalancer les activités humaines[61],[62],[63].

Dans les années 1980, le réchauffement de la planète devient un sujet politique, mais quand Ronald Reagan devient président (en 1981) sa première intention est de réduire les dépenses consacrées à la recherche sur l'environnement, en particulier dans le domaine du climat, et d'arrêter de financer la surveillance des émissions de CO2. Reagan nomme comme secrétaire à l'Énergie James B. Edwards, qui déclare alors qu'il n'y a pas de véritable problème de réchauffement de la planète.

Al Gore, alors membre du Congrès et au courant des évolutions scientifiques récentes décide alors, avec d'autres élus, d'organiser des auditions au Congrès. Elles se font à partir de 1981, avec des témoignages d'experts scientifiques (dont Revelle, Stephen Schneider et Wallace Smith Broecker). Ces auditions attirent suffisamment l'attention du public pour que le gouvernement Reagan modère les coupes dans la recherche sur l'atmosphère[64]. Mais le débat se polarise entre les deux grands partis politiques américains, tout en prenant de l'importance. En 1982, alors que le physicien et pédologue Sherwood B. Idso publie un livre Carbon Dioxide: Friend or Foe? (« Le dioxyde de carbone : ami ou ennemi ? ») où il suggère que face à la hausse démographique, le CO2 et le réchauffement pourraient permettre de produire plus d'aliments, une nouvelle stratégie de déni est portée par les think tanks climatosceptiques : faire croire que l'augmentation de CO2 non seulement ne réchauffe pas la planète, mais qu'au contraire, elle fertilise les cultures et est même « quelque chose à encourager et non à supprimer », tout en se plaignant du fait que ces théories du CO2 qui ne serait pas un polluant, mais un bienfait pour la planète, ont été rejetées par l'« établissement scientifique ».

En 1983, un rapport de l'Environmental Protection Agency (EPA - Agence américaine de protection de l'environnement) conclut que le réchauffement de la planète n'est « pas un problème théorique, mais une menace dont les effets se feront sentir dans quelques années, avec des conséquences potentiellement « catastrophiques » »[65]. L'administration Reagan réagit en qualifiant ce rapport d'« alarmiste », attitude qui génère un litige qui a eu une large couverture médiatique. L'attention du public s'est cependant rapidement tournée vers d'autres problèmes, avec notamment la découverte et médiatisation (en 1985) d'un trou dans la couche d'ozone atmosphérique polaire. Ce sujet — à la différence du problème du CO2 — mobilise efficacement la communauté internationale qui apportera une réponse internationale rapide (Protocole de Montréal). Pour le grand public, cet exemple laisse penser qu'une action similaire (ce sera le protocole de Kyoto) est possible pour le climat, mais l'intérêt des médias pour le sujet, au moins aux États-Unis, semble s'estomper au profit d'une théorie voulant que le CO2 ne réchauffera pas significativement le climat et qu'au contraire, il améliorera la productivité des sols[66].

L'été 1988, l'attention du public américain est à nouveau attirée, via les médias, alors que des vagues de sécheresses et de chaleur touchent le pays : James Hansen (directeur du Goddard Institute de la NASA), lors d'une audition le 23 juin 1988 devant le Sénat, déclare pouvoir affirmer avec certitude que le réchauffement à long terme est déjà en cours, et qu'un réchauffement sévère est probable pour les cinquante prochaines années. Des tempêtes et inondations sont à attendre, précise-t-il[67].

À cette époque, la communauté scientifique est parvenue à un consensus sur l'existence d'un réchauffement climatique en cours et ses causes : l'activité humaine en est probablement la cause principale. Et des conséquences graves sont à attendre (même pour quelques degrés de plus) si la tendance au réchauffement n'est pas rapidement maîtrisée[68]. Ces faits portés à la connaissance des élus et des entreprises ont alors favorisé des discussions sur de nouveaux projets de lois sur la réglementation environnementale, projets auxquels l'industrie des combustibles fossiles s'est vivement opposée[69].

Depuis 1989, des organisations financées par l'industrie, notamment via la Global Climate Coalition[70] et le George C. Marshall Institute, ont cherché à semer le doute parmi le public, en reprenant une stratégie déjà bien rodée par l'industrie du tabac[71],[72],[73],[74],[75]. Un petit groupe de scientifiques opposés au consensus sur le réchauffement de la planète s'est constitué ; il s'est impliqué politiquement et, avec le soutien d'intérêts politiques conservateurs, il a commencé à publier ses points de vue, dans des livres et dans la presse plutôt que dans des revues scientifiques à comité de lecture[76].

Ce petit groupe de scientifiques comprenait certaines des mêmes personnes que celles qui faisaient déjà partie de la stratégie précédemment mise en place par l'industrie du tabac[77]. Spencer Weart a identifié cette période comme le moment où le scepticisme légitime sur les aspects fondamentaux de la science du climat n'était plus justifiable sur cette question ; c'est le moment où ceux qui suscitaient le doute ou une méfiance généralisée à l'égard de ces questions, voire parfois à l'égard de la science en général, sont devenus des « négationnistes »[78].

Alors que leurs arguments étaient de plus en plus clairement réfutés par la communauté scientifique et par l'arrivée régulière de nouvelles données, ces négationnistes se sont tournés vers des arguments politiques, souvent en attaquant parallèlement personnellement la réputation des scientifiques et/ou de leurs institutions, en défendant la théorie d'un complot utilisant l'idée du réchauffement de la planète pour lutter contre l'intérêt des entreprises et des grands États[79].

Le premier Sommet de la Terre, à Rio en 1992, suit la chute du communisme (1989) et correspond à la montée internationale du mouvement écologiste ; cet événement attire l'attention des think tanks conservateurs américains, des entités créées dans les années 1970 et organisées en tant que contre-mouvement intellectuel au socialisme, au communisme. Ces think tanks se détournent de la « peur rouge » et inventent la « menace verte » (qu'ils considéraient comme une nouvelle menace pour leurs objectifs de propriété privée, d'économies dérégulée de marché et d'un capitalisme mondial notamment basé sur l'exploitation des ressources fossiles). En tant que contre-mouvement, ils ont habilement utilisé le « scepticisme environnemental » pour promouvoir le doute et le déni de la réalité de problèmes tels que la perte de biodiversité et la gravité ou le caractère anthropique du changement climatique[80].

En 1992, un rapport de l'EPA associe le tabagisme passif au cancer du poumon. L'industrie du tabac réagit immédiatement en faisant appel à une société de relations publiques (APCO Worldwide (en)) qui lui propose une stratégie de campagnes de type astroturfing, visant à distiller le doute envers la science, en reliant les « inquiétudes » liées aux effets du tabagisme à d'autres craintes (présentés comme infondés), dont le réchauffement climatique, afin d'éviter que l'opinion publique ne fasse appel à des interventions gouvernementales. La campagne décrivait les préoccupations du public comme des peurs « non fondées » supposées uniquement appuyées par une « junk science » (« science-poubelle », par opposition à une « science éprouvée »). On laisse entendre que les scientifiques sont alarmistes voire qu'ils ont intérêt à entretenir une peur ou une panique dans le public, afin que leurs études soient subventionnées. Cette tactique également inspirée de méthodes issues de la guerre psychologique est mise en œuvre sur plusieurs fronts par le biais de groupes divers, principalement le Centre pour l'avancement des « vraies » sciences (TASSC pour Advancement of Sound Science Center) et par Steven Milloy et son Website « Junk Science », qui prétend distinguer la « bonne science » de la science-poubelle. Un mémo d'une compagnie de tabac contient le commentaire suivant : « Le doute est notre produit puisqu'il s'agit du meilleur moyen de concurrencer le « corpus de faits » qui existe dans l'esprit du grand public. C'est également le moyen d'établir une controverse. »

Au cours des années 1990, la campagne pour le tabac s'est éteinte, mais le TASSC a commencé à obtenir des fonds de sociétés pétrolières (Exxon notamment) ; son site Web devient alors un élément central dans la diffusion de « presque toutes les formes de négation du changement climatique qui ont trouvé leur chemin dans la presse populaire »[81].

Dans les années 1990, le Marshall Institute a aussi commencé à faire campagne contre le développement de la réglementation environnementale qui émergeait pour tenter de régler les problèmes de pluies acides, d'appauvrissement de la couche d'ozone, du tabagisme passif ou contre les dangers du DDT[74],[81],[77]. Dans tous ces cas, son argument était que la science était encore trop incertaine pour justifier une intervention gouvernementale. C'était déjà la stratégie utilisée pour minimiser les effets du tabac sur la santé (dans les années 1980)[71],[75].

Cette campagne se poursuivra durant au moins vingt ans[82]

Ces efforts, relayés par les médias, ont efficacement réussi à influencer l'opinion publique[83]. De 1988 aux années 1990, le discours et le débat public sont en effet passé de sujets concernant la science et certaines données sur les changements climatiques, à la discussion sur la politique et la controverse qui l'entoure[84].

Diverses variantes de cette campagne pour le doute ont émergé durant les années 1990, dont sous la forme d'une campagne publicitaire financée par le lobby du charbon visant à « repositionner le réchauffement climatique comme une théorie plutôt que comme un fait »[85],[86], et sous la forme d'une proposition de 1998 rédigée par l'American Petroleum Institute visant à recruter des scientifiques pour convaincre les politiciens, les médias et le public que la science du climat était trop incertaine pour justifier une réglementation environnementale[87]. Cette proposition incluait une stratégie en plusieurs points (évaluée à 5 millions de dollars) visant à « maximiser l'impact des points de vue scientifiques conformes au nôtre sur le Congrès, les médias et d'autres publics clés », dans le but de « soulever des questions sur la sagesse scientifique dominante »[88].

En 1998, Gelbspan note que ses collègues journalistes ont fini par accepter l'existence du réchauffement climatique, mais qu'ils sont cette fois en train de nier la deuxième étape, celle de la « crise climatique », incapables d'accepter la possibilité d'apporter des réponses au problème[89]. Un ouvrage ultérieur de Milburn et Conrad, intitulé The Politics of Denial décrit les « forces économiques et psychologiques » qui nient le consensus sur les questions de réchauffement de la planète[90].

Dans le milieu académique, dans les années 1990, les efforts des groupes de refus du changement climatique ne sont d'abord pas perçus ; ils n'ont été reconnus comme une campagne organisée qu'à partir des années 2000, à partir d'études des représentations du changement climatique dans les médias, et dans la société civile[91]. Deux sociologues (Riley Dunlap et Aaron McCright) ont joué un rôle important dans cette compréhension, via un article publié en 2000 et explorant le lien entre les think tanks conservateurs et le déni du changement climatique[92]. Des travaux ultérieurs ont continué à montrer que des groupes spécifiques ont créé et entretenu un scepticisme pour que le changement climatique ne soit pas perçu comme une réalité par le grand public.

En 2008, une étude de l'université de Floride a analysé les sources de la littérature « écologiquement sceptique » publiée aux États-Unis, démontrant que 92 % de cette littérature était partiellement ou totalement affiliée à un groupe de réflexion conservateur auto-proclamé[93].

En 2015, une nouvelle étude a identifié 4 556 personnes dont les réseaux se chevauchaient autour de 164 organisations, responsables des efforts les plus importants pour minimiser aux yeux du public et des élus la menace du changement climatique pour les États-Unis[94],[95].

Wayne A. White, faisant référence aux travaux des sociologues Robert Antonio et Robert Brulle, a écrit que le déni du changement climatique est devenu la priorité absolue d'un programme plus vaste visant à lutter contre la réglementation environnementale, appliqué par les néolibéraux[96].

Dans les années 2000, c'est aux États-Unis que le climatoscepticisme s'est le plus développé. Les médias y présentent de manière disproportionnée les points de vue de la communauté du négationnisme face au changement climatique[97]. En plus des médias, le mouvement des « contrariateurs » a également été soutenu par la croissance d'Internet, qui a bénéficié de l'appui de certains blogueurs, animateurs de talk-shows et chroniqueurs de journaux[98].

En 2004, Boiling Point (« Point d'ébullition : comment les politiciens, le pétrole et le charbon, les journalistes et les activistes alimentent la crise climatique — et ce que nous pouvons faire pour éviter une catastrophe »[99]), livre publié par Ross Gelbspan, analyse certains détails de la campagne des défenseurs des combustibles fossiles qui visent à nier le changement climatique, et à miner la confiance du public dans la science du climat[100].

En août 2007, à la une du magazine américain Newsweek, dans un article intitulé « La vérité sur le déni », Sharon Begley (en) affirme que « la machine à nier fonctionne à plein régime », bien coordonnée et « bien financée », médiée par des scientifiques « contradicteurs » (contrarian scientists), par des think tanks libertariens et par l'industrie qui ont « créé un brouillard de doute paralysant autour du changement climatique »[33].

En 2015, le quotidien The New York Times et d'autres médias révèlent que les sociétés pétrolières savaient — depuis les années 1970 — que la combustion de pétrole et de gaz contribuait au changement climatique et au réchauffement de la planète, ce qui ne les a pas empêché de financer une culture du déni du réchauffement climatique pendant toutes ces années[17],[101]. Cette même année, Dana Nuccitelli écrit dans The Guardian qu'un petit groupe marginal de climatosceptiques n'est plus pris au sérieux par la Conférence des Nations unies sur les changements climatiques de 2015, qui dit dans un accord « Nous devons cesser de retarder les choses, et commencer à prendre des mesures sérieuses pour prévenir une crise climatique »[102]. Mais le New York Times observe que l'accord ne repose que sur une mise en œuvre volontaire et qu'elle dépendra des futurs dirigeants mondiaux - alors que chaque candidat républicain en 2016 a mis en doute ou nié les connaissances scientifiques relatives au changement climatique[103].

 
Le président brésilien Jair Bolsonaro en compagnie du conseiller pour la sécurité nationale de Donald Trump, John Bolton, à Rio de Janeiro, le 29 novembre 2018.

En 2018, Ernesto Araújo (nouveau ministre des Affaires étrangères de Jair Bolsonaro) a qualifié le réchauffement climatique de complot fomenté par des « marxistes culturels »[104] et il a supprimé la division « changement climatique » au sein de son ministère[105].

En mars 2020, une enquête du New York Times montre que Indur M. Goklany, secrétaire adjoint chargé par l'administration Trump de revoir les politiques climatiques du ministère de l'intérieur, fait ajouter des paragraphes trompeurs ayant un impact sur des décisions cruciales concernant les droits sur l'eau et les minéraux, qui touchent des millions d'Américains et des centaines de millions d'hectares de terres. Ainsi, il fait écrire que la science du climat « pourrait surestimer le taux de réchauffement de la planète » et que l'augmentation du dioxyde de carbone est bénéfique car elle « peut augmenter l'efficacité de l'utilisation de l'eau par les plantes et allonger la saison de croissance agricole »[106].

Si le climatoscepticisme est d'abord moins marqué en France que dans les pays anglo-saxons, il connait un essor rapide. La Climatoscope, fondée en 2015, souligne que la mouvance climatosceptique s'est structurée sur les réseaux sociaux à partir de l'été 2022, s'inspirant en particulier des États-Unis[107],[108],[109]. Entre 2022 et 2023, la proportion de Français climatosceptiques a bondi de 27 % à 37 %[110].

En avril 2023, le politologue Jean-Yves Dormagen dans Libération indique que ce sont les franges les plus conservatrices et identitaires qui sont majoritairement climatosceptiques, et que les plus modestes ont le sentiment d’être victime des mesures écologiques[111].

Le site de la Fondation Jean-Jaurès en avril 2023 le compare à un nouveau Populisme[112]dont le représentant dernièrement serait Steven E. Koonin toujours d'après Libération[113]ainsi que leur porte-parole pour d'autres[114],[115].

Réseaux du déni

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Parfois dénommé « Carbon Club » par les ONG environnementales, des groupes de pression anti-environnementalistes s’organisent, notamment autour de l’industrie du charbon, l'industrie du pétrole et du gaz de schiste, appuyés par quelques think tanks américains très hostiles aux écotaxes et aux quotas de carbone. Le secteur du déni face au changement climatique est le plus puissant aux États-Unis[116],[117].

En 2013, le Center for Media and Democracy (Centre pour les médias et la démocratie) a annoncé que le State Policy Network (en) (SPN), un groupe libertarien qui coordonne soixante-quatre think tanks américains, exerçait des pressions sur les grandes entreprises et les donateurs conservateurs pour qu'ils s'opposent à la réglementation internationale en matière de changement climatique[118].

En 2015, un rapport du Pentagone a conclu que le déni du réchauffement climatique était une menace pour la sécurité nationale, car il entrave les actions d'adaptation. Pourtant, de nombreuses installations navales ou militaires seront affectées par le réchauffement climatique[119]. Une étude de 2015 a identifié 4 556 personnes dont les liens de réseau se chevauchaient auprès de 164 organisations, responsables des efforts les plus importants pour minimiser la menace du changement climatique aux États-Unis[120],[121].

International

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Une coalition baptisée « Clexit », qui se présente comme : « une nouvelle organisation internationale visant à empêcher la ratification du traité coûteux et dangereux de Paris sur le réchauffement de la planète »[122], ayant des membres dans vingt-six pays[123]. Selon le quotidien britannique The Guardian : « Les dirigeants du Clexit sont fortement impliqués dans les organisations financées par le tabac et les combustibles fossiles »[124].

Sur les réseaux sociaux

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Relevé dès 2020[125], la virulence des comptes climatosceptiques sur Twitter progresse fortement après le rachat du réseau par Elon Musk en octobre 2022 : les changements apportés à sa politique de modération entraînent une forte hausse des propos haineux et de la désinformation[126],[127]. Un sondage conduit par la revue savante Nature en août 2023 indique qu'au cours des six mois précédents, plus de la moitié des scientifiques interrogés ont réduit le temps passé sur Twitter, 7% ont entièrement arrêté de s'en servir et 46% ont créé des comptes sur d'autres réseaux sociaux[128]. Une étude parue dans la revue savante Trends in Ecology & Evolution à la mi-août 2023 montre qu'une moitié des profils militant pour la préservation de l'environnement sont devenus inactifs depuis le rachat du réseau[129].

Arguments et positions sur le réchauffement climatique

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Dans les décennies 1970/1990, puis dans les années 2000, des arguments fréquents ou récurrents, mobilisés dans les campagnes de déni ont été les suivants :

  • quelques glaciers ou zones de banquise ne fondent pas. On trouve (y compris aux États-Unis) quelques zones tendant à se refroidir (en termes d'anomalies de température). De plus, la tendance théorique de l'histoire géologique du climat est que la Terre devrait à nouveau entrer dans une ère glaciaire. Des groupes de déni du climat ont affirmé que le réchauffement climatique avait récemment cessé, ou qu'il a fortement ralenti alors que le CO2 continuait à augmenter. Ces arguments ignorent le schéma de réchauffement à long terme, en ne se basant que sur des fluctuations locales et/ou qui n'ont été observées qu'à court terme[130].
    Les mesures montrent pourtant que globalement depuis plus d'un siècle, le réchauffement l'emporte nettement sur le refroidissement ;
  • la vapeur d'eau serait un gaz à effet de serre plus important que le CO2, et donc insuffisamment pris en compte par de nombreux modèles climatiques[131]. Or, il y a longtemps que les scientifiques savent que la vapeur d'eau est un gaz à effet de serre. Le GIEC explique longtemps qu'une nébulosité (qui est aussi en partie artificielle) est l'une des sources d'incertitude des modèles, qu'ils ne cessent d’améliorer pour mieux prendre en compte les nuages. Mais la « durée de vie atmosphérique » de l'eau n'est que d'environ dix jours, ce qui est très bref par rapport au temps de séjour du CO2, estimé à plus d'un siècle. Ceci signifie que le CO2 est le principal moteur de l'augmentation des températures ; la vapeur d'eau agit comme un retour d'information et non comme un forçage[132]. La vapeur d'eau est intégrée aux modèles climatiques depuis leur création (depuis les travaux d’Arrhenius, à la fin des années 1800)[133] ;
  • le CO2 n'est présent qu'à l'état de traces dans l'atmosphère terrestre (environ 400 ppm, soit 0,04 %). Son doublement ne pourrait donc n'avoir qu'un effet mineur sur le climat. Or, sur la base de la physicochimie de l'atmosphère, des études des paléoclimats et de la modélisation, les scientifiques montrent pourtant depuis plus d'un siècle que même cette faible proportion a un effet de réchauffement significatif, et que doubler cette proportion entraîne une forte augmentation de la température[131] ;
  • la variabilité naturelle de facteurs tels que les taches solaires, et les rayons cosmiques ou les cycles de Milanković ne serait pas ou pas assez prise en compte par les modèles ; elles seraient les vraies causes de la tendance récente au réchauffement[134]. Ces facteurs sont pourtant déjà pris en compte lors de l'analyse climatique et de l'élaboration des modèles climatiques ; le consensus scientifique est qu'ils expliquent une part des variations (ce qui n'a jamais été nié par la science du climat, au contraire), mais qu'ils ne peuvent expliquer la tendance au réchauffement observée dans le monde[135] ;
  • la montée des océans aurait d'autres explications. Ainsi en mai 2018 lors d'une réunion du Comité de la science, de l'espace et de la technologie de la Chambre des représentants des États-Unis, Mo Brooks (représentant de l'Alabama), a affirmé que l'élévation du niveau marin n'est pas causée par la fonte des glaciers mais plutôt par l'érosion côtière et le limon qui s’écoule des rivières vers l'océan[136].

Une partie de la littérature de la sphère du déni climatique a évolué, dont en reconnaissant la réalité d'un certain réchauffement, mais alors en suggérant souvent d'attendre l'invention de meilleures technologies pour s'attaquer au changement climatique, car elles seront plus abordables et plus efficaces[137].

Un des arguments de déni récurrent depuis plus de trente ans est que les scientifiques manquent de preuves et/ou qu'il ne seraient pas d'accord entre eux sur les causes et/ou le niveau du réchauffement.
Or le consensus scientifique existe et il est clair. Il a été récemment résumé par le quatrième rapport d'évaluation du GIEC, par le US Geological Survey, et par d'autres rapports : il est que l'activité humaine est bien devenue la principale cause du changement climatique ; sans commune mesure avec les causes naturelles (par exemple : en termes d'émissions, l'utilisation de combustibles fossiles représente annuellement environ 30 milliards de tonnes de CO2, soit 130 fois la quantité produite par les volcans )[138].

Théories du complot

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Des théories du complot sur le réchauffement climatique ont été avancées par ceux qui nient l'existence de ce changement ou sa gravité ; elles allèguent que le consensus scientifique du GIEC est un mensonge, ou une illusion, et/ou que les climatologues cacheraient leurs vraies données et agiraient au nom de leurs intérêts financiers en « alarmant » inutilement et de manière injustifiée le public et les élus face à un climat en réalité se refroidissant, stable ou naturellement changeant ; selon ces théories, en faisant parler d'eux, ces climatologues rechercheraient de l'argent et du prestige[139],[140],[141].

Malgré l'exploitation de « fuites de courriels » lors de la polémique de la Climatic Research Unit, et après des recherches multinationales indépendantes, aucune preuve d’un tel complot n’a été présentée, et un fort consensus existe entre des scientifiques issus de multiples milieux politiques, sociaux, organisationnels et nationaux sur l'étendue, la gravité et les causes du changement climatique[142],[143].

En 2010, une étude sur la crédibilité des experts a conclu qu'à ce moment, environ 97 % des climatologues étaient d'accord avec ce consensus sur la part anthropique du réchauffement global[144].

De plus, une grande partie des données utilisées en climatologie sont accessibles au public et peuvent être visualisées et interprétées par les chercheurs concurrents ainsi que par le public[145].

En 2012, des recherches menées par l’universitaire australien Stephan Lewandowsky ont conclu que des personnes croyant en d'autres « théories du complot » (par exemple persuadées que le FBI était responsable de l'assassinat de Martin Luther King, Jr.), étaient plus susceptibles d'entériner le déni du changement climatique[146].

En février 2015, Jim Inhofe, sénateur et négationniste du changement climatique, ayant précédemment qualifié le changement climatique de « plus grand canular jamais commis contre le peuple américain », a affirmé avoir démystifié le présumé canular en apportant une boule de neige avec lui à la chambre du Sénat des États-Unis, et en la jetant par terre[147].

En 2017, John Barrasso lui succède en affirmant : « Le climat change constamment. Le rôle de l'activité humaine n'est pas connu »[148].

Taxonomie : les types de déni du changement climatique

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Caractéristiques du déni scientifique (y compris le déni climatique).

En 2004, Stefan Rahmstorf a expliqué comment les médias ont donné l’impression trompeuse que le changement climatique restait l’objet de controverses au sein de la communauté scientifique, attribuant cette impression aux efforts de relations publiques des climatosceptiques. Rahmstorf a identifié divers types de positions et arguments utilisés par les climato-sceptiques, à partir desquels il a construit une taxonomie du scepticisme face au changement climatique[149] ; et plus tard, le modèle a également été appliqué au déni du réchauffement climatique[9].

Typologie du déni

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De grandes tendances ont été définies[9],[149] :

  1. tendance climato-dénialiste / dénégateur : ces personnes nient la tendance au réchauffement. Elles affirment qu’aucun réchauffement climatique significatif n’est en cours, et que la tendance au réchauffement mesurée par les stations météorologiques est un artefact dû à l’urbanisation autour de ces stations (effet « ilôt de chaleur urbaine ») ;
  2. tendance climato-dénialiste / niant l'attribution : ces personnes reconnaissent qu’il y a une tendance au réchauffement climatique mais selon elles, les causes en sont exclusivement naturelles ; elles affirment douter que les activités humaines puissent être responsables des tendances observées. Quelques-unes parmi elles nient même qu’il existe une hausse des émissions de CO2 d’origine anthropique ; et d'autres reconnaissent qu’il existe du CO2 supplémentaire, mais affirment qu’il ne conduit pas à un réchauffement perceptible [et] qu'il doit y avoir d'autres causes naturelles au réchauffement ;
  3. tendance climato-dénialiste / niant les impacts : ces personnes pensent ou prétendent penser que le réchauffement climatique est inoffensif, voire bénéfique.

Cette taxonomie a été utilisée en sciences sociales pour l'analyse de publications, et pour catégoriser le scepticisme face au changement climatique ainsi que le déni du changement climatique[150],[151].

Parfois, une quatrième catégorie (« refus du consensus ») est ajoutée, décrivant les personnes qui nient ou remettent en question le consensus scientifique sur le réchauffement climatique anthropique[9].

En 2010, le National Center for Science Education décrit le déni du changement climatique comme une controverse entre différents points du consensus scientifique, en proposant une typologie basée sur une série d'arguments séquentiels, avec comme attitude[2] :

  1. « nier qu'un changement climatique est en cours » ;
  2. « accepter l'idée que ce changement climatique existe, mais en niant toute contribution significative des activités humaines » ;
  3. « accepter que le changement existe, et que l'Homme en est en partie responsable, mais en niant les preuves scientifiques montrant que ce dérèglement affecte la nature et la société humaine » ;
  4. « accepter tout cela, mais en niant que les humains puissent atténuer ou réduire les problèmes ».

En 2012, James L. Powell (en) fournit quant à lui une liste plus longue[152], à l'instar du climatologue Michael E. Mann qui propose, lui, une échelle de « six stades de déni », où l’on passe du déni total à des concessions faites au fil du temps, puis à l'acceptation de certains éléments du réchauffement, tout en conservant une posture déniant l’existence d’un consensus général[153] :

  1. « Le CO2 n'augmente pas réellement » ;
  2. « Même si c’est le cas, l’augmentation n’a pas d’impact sur le climat car il n’existe aucune preuve convaincante de réchauffement »[153] ;
  3. « Même s'il y a un réchauffement, il est dû à des causes naturelles »[153] ;
  4. « Même si le réchauffement ne peut pas être expliqué par des causes naturelles, l'impact humain est faible et l'impact des émissions continues de gaz à effet de serre sera mineur »[153] ;
  5. « Même si les effets humains actuels et futurs projetés sur le climat de la Terre ne sont pas négligeables, les changements vont globalement être bénéfiques pour nous »[153] ;
  6. « Que les changements soient bénéfiques ou non pour nous, les humains sont très aptes à s'adapter aux changements ; de plus, il est trop tard pour faire quoi que ce soit et/ou une solution technologique apparaît toujours quand on en a vraiment besoin »[153].

Des journalistes et chroniqueurs de journaux (ex : George Monbiot[154],[155],[156] et Ellen Goodman[155] entre autres[157],[158]), ont décrit le déni du changement climatique comme l’une des formes du déni[159].

Dans le contexte du climat, Chris et Mark Hoofnagle ont défini le « déni » comme l’utilisation de moyens rhétoriques « pour donner l’apparence d’un débat légitime, là où il n’y en a pas ; approche ayant pour ultime objectif le rejet d’une proposition pour laquelle un consensus scientifique existe ». Ce processus prend de manière caractéristique une ou plusieurs des formes suivantes[160],[161],[162] :

  1. allégations selon lesquelles un consensus scientifique impliquerait de conspirer pour simuler des données ou supprimer la vérité : théorie du complot sur le réchauffement climatique ;
  2. de faux experts et/ou des personnes ayant des opinions opposées aux connaissances acquises, marginalisent ou dénigrent en même temps les experts publiés. À l'instar du doute artificiel produit sur le lien tabagisme-santé, quelques scientifiques « contrariens » s'opposent au consensus sur le climat. Certains des scientifiques ayant nié le lien tabac-santé ont ensuite nié le lien gaz à effet de serre anthropiques/réchauffement ;
  3. la sélectivité, avec par exemple une sélection de documents atypiques, voire obsolètes ; de la même manière que la controverse entourant le vaccin ROR était fondée sur un seul article : des exemples incluent des idées discréditées de la période chaude médiévale[162] ;
  4. formulation de demandes de recherche irréalisables, affirmation que toute incertitude invalide le domaine ou exagération de l’incertitude tout en rejetant les probabilités et les modèles mathématiques ;
  5. sophismes logiques (fallacieux).

Cas de revues spécialisées du secteur de l'économie

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Ce domaine semble marqué par un non-intérêt ou une certaine forme de censure ou d'autocensure, comme si le changement climatique n’intéressait pas les revues académiques en économie et finance, alors que l'on rappelle souvent qu’écologie et économie ont la même étymologie, et alors que le climat est a priori un enjeu majeur pour toutes les activités humaines, et donc pour l'économie (William Nordhaus de l'université Yale, parle du changement climatique comme d'un « ultime challenge » pour l’économie mondiale[163]). Ainsi les professeurs Andrew Oswald et Nicholas Stern ont montré, en septembre 2017[164], que les articles sur le réchauffement climatique sont quasi- voire totalement absents des grandes revues d'économie, et en particulier de la revue Quarterly Journal of Economics (l’une des plus cotées par la profession) : sur près de 4 700 articles publiés en plus d’un siècle, aucun ne traite du sujet du climat (ou marginalement pour 5 articles). La même recherche, mais élargie aux 10 revues d’économie les plus réputées ne donne qu’une petite soixantaine d’articles sur 77 000, soit 0,07 % des publications… « Un échec majeur de notre profession », déplorent ces deux économistes, alors que « l'économie politique est centrale », qu'elle est un facteur majeur des décisions politiques et techniques prises dans le monde.

Andrew Oswald et Nicholas Stern plaident pour une prise en compte sérieuse de « la dimension éthique et de philosophie morale » du sujet, alors que depuis un siècle les grands économistes cherchent à éviter tout jugement de valeur politique et moral dans leurs analyses des marchés et du monde (« L’économie s’intéresse aux moyens, pas aux fins »)[165]. L’économiste James J. Heckman dénonce le fait qu’à leur tête, une communauté s'inscrivant principalement dans l’orthodoxie néo-classique, contraint les auteurs à être proches de leurs idées pour être publiés ; avec un clientélisme et un effet d’« inceste professionnel » favorisant la duplication d’idées anciennes, au détriment d'articles vraiment innovants qui ne trouvent pas à être publiés[165].

Il existe néanmoins quelques revues académiques (moins prestigieuses et plus spécialisées, en économie de l’environnement et/ou de l’énergie, tels que le Journal of Environmental Economics and Management, Energy Journal, etc. ainsi que quelques revues plus hétérodoxes (p. ex. : Ecological Economics, Environmental Values, etc.), sans parler des nombreuses revues de vulgarisation.

Psychologie

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La technique d’inoculation psychologique permet de renforcer la résistance à des contrarguments inacceptables.

Psychanalyse

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Bien que la psychanalyse concerne par définition l'individu seul, la philosophe et psychanalyste Donna Orange, enseignante adjointe à l'université de New York, estime que les psychanalystes doivent se confronter aux « horreurs du changement climatique »[166]. Selon elle, les psychanalystes devraient créer un « inconscient environnemental », et s'unir à d'autres courants thérapeutiques pour s'attaquer au défi des mécanismes de défense des individus qui empêchent de répondre au changement climatique[166].

La psychologue sociale, Renee Lertzmann dont les recherches portent sur les communications environnementales pense que des personnes souffrent de mélancolie environnementale, mélancolie au sens où l'entendait Sigmund Freud, comme réaction inconsciente face à une perte[166].

Notes et références

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  1. (en) Haroon Siddique, « Banksy sees red over climate change », The Guardian, .
  2. a et b (en) « The Pillars of Climate Change Denial », sur ncse.ngo, (consulté le )
  3. (en) « Why Is It Called Denial? », National Center for Science Education, (consulté le )
  4. Qui sont les climato-sceptiques et sur quelles théories se basent-ils ?, Géo, 14/12/2018
  5. « Le dérèglement climatique est bien d'origine humaine, et non dû à l'activité solaire et de la Lune, contrairement à ce qu'affirme Piers Corbyn », sur Factuel, (consulté le )
  6. « David Chavalarias : "Les climato-dénialistes en France sont en majorité issus de la mouvance antivax" », sur France Inter, (consulté le )
  7. « En France, une communauté de climatosceptiques se structure sur Twitter », sur 20minutes.fr, (consulté le )
  8. « Climatosceptiques ou climatonégationnistes? », sur Le Devoir, (consulté le )
  9. a b c et d (en) Karin Edvardsson Björnberg et al., « Climate and environmental science denial: A review of the scientific literature published in 1990-2015 », Journal of Cleaner Production, vol. 167,‎ , p. 229–241 (DOI 10.1016/j.jclepro.2017.08.066)
  10. a et b National Center for Science Education 2012 : « Climate change denial is most conspicuous when it is explicit, as it is in controversies over climate education. The idea of implicit (or "implicatory") denial, however, is increasingly discussed among those who study the controversies over climate change. Implicit denial occurs when people who accept the scientific community's consensus on the answers to the central questions of climate change on the intellectual level fail to come to terms with it or to translate their acceptance into action. Such people are in denial, so to speak, about climate change. »
  11. Dunlap 2013, p. 691–698 : « There is debate over which term is most appropriate… Those involved in challenging climate science label themselves "skeptics"… Yet skepticism is…a common characteristic of scientists, making it inappropriate to allow those who deny AGW to don the mantle of skeptics…It seems best to think of skepticism-denial as a continuum, with some individuals (and interest groups) holding a skeptical view of AGW…and others in complete denial »
  12. Sven Ove Hansson: « Science denial as a form of pseudoscience », Studies in History and Philosophy of Science, 63, (2017), 39-47, DOI 10.1016/j.shpsa.2017.05.002
  13. a et b Dunlap 2013, p. 691–698 : « From the outset, there has been an organized "disinformation" campaign… to "manufacture uncertainty" over AGW … especially by attacking climate science and scientists … waged by a loose coalition of industrial (especially fossil fuels) interests and conservative foundations and think tanks … often assisted by a small number of 'contrarian scientists. … greatly aided by conservative media and politicians … and more recently by a bevy of skeptical bloggers. This 'denial machine' has played a crucial role in generating skepticism toward AGW among laypeople and policy makers »
  14. (en) Naomi Klein, Capitalism vs. the Climate [PDF], The Nation, 2011 (consulté le 2 janvier 2012).
  15. Jacques, Dunlap et Freeman 2008, p. 351 : « Conservative think tanks…and their backers launched a full-scale counter-movement… We suggest that this counter-movement has been central to the reversal of US support for environmental protection, both domestically and internationally. Its major tactic has been disputing the seriousness of environmental problems and undermining environmental science by promoting what we term 'environmental scepticism.' »
  16. (en) Jordi Xifra, « Climate Change Deniers and Advocacy: A Situational Theory of Publics Approach », American Behavioral Scientist, vol. 60, no 3,‎ , p. 276-287 (DOI 10.1177/0002764215613403).
  17. a et b (en) Timothy Egan, « Exxon Mobil and the G.O.P.: Fossil Fools », The New York Times, .
  18. Dunlap 2013 : Even though climate science has now firmly established that global warming is occurring, that human activities contribute to this warming… a significant portion of the American public remains ambivalent or unconcerned, and many policymakers (especially in the United States) deny the necessity of taking steps to reduce carbon emissions…From the outset, there has been an organized "disinformation" campaign… to generate skepticism and denial concerning AGW.
  19. (en) Mark Hoofnagle, « Hello Science blogs (Welcome to Denialism blog) », « Denialism is the employment of rhetorical tactics to give the appearance of argument or legitimate debate, when in actuality there is none. These false arguments are used when one has few or no facts to support one's viewpoint against a scientific consensus or against overwhelming evidence to the contrary. They are effective in distracting from actual useful debate using emotionally appealing, but ultimately empty and illogical assertions. Examples of common topics in which denialists employ their tactics include: Creationism/Intelligent Design, Global Warming denialism… » et « 5 general tactics are used by denialists to sow confusion. They are conspiracy, selectivity (cherry-picking), fake experts, impossible expectations (also known as moving goalposts), and general fallacies of logic.
  20. Painter et Ashe 2012 : « Climate scepticism' and 'climate denial' are readily used concepts, referring to a discourse that has become important in public debate since climate change was first put firmly on the policy agenda in 1988. This discourse challenges the views of mainstream climate scientists and environmental policy advocates, contending that parts, or all, of the scientific treatment and political interpretation of climate change are unreliable. »
  21. a et b National Center for Science Education 2012 : « There is debate…about how to refer to the positions that reject, and to the people who doubt or deny, the scientific community's consensus on…climate change. Many such people prefer to call themselves skeptics and describe their position as climate change skepticism. Their opponents, however, often prefer to call such people climate change deniers and to describe their position as climate change denial… "Denial" is the term preferred even by many deniers. »
  22. Nerlich 2010, p. 419, 437 : « Climate scepticism in the sense of climate denialism or contrarianism is not a new phenomenon, but it has recently been very much in the media spotlight. […] Such disagreements are not new but the emails provided climate sceptics, in the sense of deniers or contrarians, with a golden opportunity to mount a sustained effort aimed at demonstrating the legitimacy of their views. This allowed them to question climate science and climate policies based on it and to promote political inaction and inertia. …. footnote 1. I shall use "climate sceptics" here in the sense of "climate deniers", although there are obvious differences between scepticism and denial (voir Shermer, 2010 ; Kemp et al., 2010). However, "climate sceptic" and "climate scepticism" were commonly used during the "climategate" debate as meaning "climate denier". »
  23. Rennie 2009 : Within the community of scientists and others concerned about anthropogenic climate change, those whom Inhofe calls skeptics are more commonly termed contrarians, naysayers and denialists.
  24. « Mathias Girel : «Face au réchauffement climatique, la connaissance ne suffit plus sans un engagement politique» », sur liberation.fr, (consulté le ).
  25. Brown 1996, p. 9, 11 : « Indeed, the 'skeptic' scientists14 were perceived to be all the more credible precisely because their views were contrary to the consensus of peer-reviewed science.
    14. All scientists are skeptics because the scientific process demands continuing questioning. In this report, however, the scientists we refer to as 'skeptics' are those who have taken a highly visible public role in criticizing the scientific consensus on ozone depletion and climate change through publications and statements addressed more to the media and the public than to the scientific community.
     »
  26. Gelbspan 1998, p. 69-70, 246 : « At 16 November 1995 United States House Science Subcommittee on Energy hearing, Pat Michaels testified of "a small minority" opposing the IPCC assessment, and said "that the so-called skeptics were right". »
  27. Antilla 2005, p. footnote 5
  28. Gelbspan 1995
  29. Painter et Ashe 2012 : The term 'climate scepticism' emerged in around 1995, the year journalist Ross Gelbspan authored perhaps the first book focusing directly on what would retrospectively be understood as climate scepticism.
  30. Gelbspan 1998 p. 3 « But some individuals do not want the public to know about the immediacy and extent of the climate threat. They have been waging a persistent campaign of denial and suppression that has been lamentably effective. »
    p. 33-34 « The campaign to keep the climate change off the public agenda involves more than the undisclosed funding of these 'greenhouse skeptics.' In their efforts to challenge the consensus scientific view… »
    p. 35 « If the climate skeptics have succeeded in confusing the general public, their influence on decision makers has been, if anything, even more effective »
    p. 173 « pervasive denial of global warming ».
  31. CBC News: the fifth estate 2007 : « The Denial Machine investigates the roots of the campaign to negate the science and the threat of global warming. It tracks the activities of a group of scientists, some of whom previously consulted for Big Tobacco, and who are now receiving donations from major coal and oil companies. … The documentary shows how fossil fuel corporations have kept the global warming debate alive long after most scientists believed that global warming was real and had potentially catastrophic consequences. … The Denial Machine also explores how the arguments supported by oil companies were adopted by policy makers in both Canada and the U.S. and helped form government policy. »
  32. a et b Orlóci 2008, p. 86, 97: "The ideological justification for this came from the sceptics (e.g., Lomborg 2001a,b) and from the industrial 'denial machine'. … CBC Television Fifth Estate, 15 novembre 2006, The Climate Denial Machine, Canada.
  33. a et b Begley 2007 : « If you think those who have long challenged the mainstream scientific findings about global warming recognize that the game is over, think again. … outside Hollywood, Manhattan and other habitats of the chattering classes, the denial machine is running at full throttle—and continuing to shape both government policy and public opinion. Since the late 1980s, this well-coordinated, well-funded campaign by contrarian scientists, free-market think tanks and industry has created a paralyzing fog of doubt around climate change. Through advertisements, op-eds, lobbying and media attention, greenhouse doubters (they hate being called deniers) argued first that the world is not warming; measurements indicating otherwise are flawed, they said. Then they claimed that any warming is natural, not caused by human activities. Now they contend that the looming warming will be minuscule and harmless. 'They patterned what they did after the tobacco industry,' says former senator Tim Wirth. »
  34. Keith Kahn-Harris explains the difference between denial and denialism.(Keith Kahn-Harris explique la différence entre le dédi et le dénialisme)
  35. (en) Kari Norgaard, Living in Denial : Climate Change, Emotions, and Everyday Life, Cambridge, Massachusetts, MIT Press, , 279 p. (ISBN 978-0-262-01544-8, lire en ligne), p. 1–4.
  36. Washington 2013, p. 2: "Many climate change deniers call themselves climate 'skeptics'…However, refusing to accept the overwhelming 'preponderance of evidence' is not skepticism, it is denial and should be called by its true name… The use of the term 'climate skeptic' is a distortion of reality…Skepticism is healthy in both science and society; denial is not."
  37. a et b Saffron J. nom2=Boykoff O'Neill, « Climate denier, skeptic, or contrarian? », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 107, no 39,‎ , E151 (ISSN 0027-8424, PMID 20807754, PMCID 2947866, DOI 10.1073/pnas.1010507107, Bibcode 2010PNAS..107E.151O) :

    « Using the language of denialism brings a moralistic tone into the climate change debate that we would do well to avoid. Further, labeling views as denialist has the potential to inappropriately link such views with Holocaust denial… However, skepticism forms an integral part of the scientific method and thus the term is frequently misapplied in such phrases as "climate change skeptic". »

  38. Michael E. Mann, The Hockey Stick and the Climate Wars : Dispatches from the Front Lines, Columbia University Press, , 384 p. (ISBN 978-0-231-52638-8, lire en ligne)

    « Skepticism plays an essential role in the progress of science… Yet…in the context of the climate change denial movement… the term skeptic has often been co-opted to describe those who simply deny, rather than appraise critically. »

  39. Jenkins 2015, p. 229 : « many who deny the consensus on climate change are not really skeptics but rather contrarians who practice "a kind of one-sided skepticism that entails simply rejecting evidence that challenges one's preconceptions" » (Mann, 2012:26)
  40. Stéphane Horel, Lobbytomie : Comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie, Paris, La Découverte, , 368 p. (ISBN 978-2-7071-9412-1), p. 69.
  41. National Center for Science Education 2012 : « Recognizing that no terminological choice is entirely unproblematic, NCSE — in common with a number of scholarly and journalistic observers of the social controversies surrounding climate change — opts to use the terms "climate changer deniers" and "climate change denial" »
  42. Weart 2015 footnote 136a: "I do not mean to use the term 'denier' pejoratively — it has been accepted by some of the group as a self-description — but simply to designate those who deny any likelihood of future danger from anthropogenic global warming."
  43. (en) William R. L. Anderegg, James W. Prall et Jacob Harold, « Reply to O'Neill and Boykoff: Objective classification of climate experts », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 107, no 39,‎ , E152 (ISSN 0027-8424, PMCID 2947900, DOI 10.1073/pnas.1010824107, Bibcode 2010PNAS..107E.152A)
  44. a et b (en) Justin Gillis, « Verbal Warming: Labels in the Climate Debate », The New York Times, (consulté le ).
  45. Timmer 2014 : « some of the people who deserve that label are offended by it, thinking it somehow lumps them in with Holocaust deniers. But that in its own way is a form of denial; the word came into use before the Holocaust, and… denialism has been used as a label for people who refuse to accept the evidence for all sorts of things: HIV causing AIDS, vaccines being safe, etc. »
  46. Boslough 2014
  47. (en) « NY Times Public Editor: We're "Moving In A Good Direction" On Properly Describing Climate Deniers », Media Matters for America, (consulté le ).
  48. (en) « Deniers Are Not Skeptics! », Associated Press (consulté le ).
  49. To describe those who don’t accept climate science or dispute the world is warming from man-made forces, use climate change doubters or those who reject mainstream climate science. Avoid use of skeptics or deniers.
  50. (en) Paul Colford, « An addition to AP Stylebook entry on global warming », Blog Associated Press, (consulté le ).
  51. (en) Zoë Schlanger, « The real skeptics behind the AP decision to put an end to the term 'climate skeptics' », Newsweek, (consulté le ).
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  53. (en) Naomi Oreskes et Erik M. Conway, Merchants of Doubt, 2010, p. 170
    « The doubts and confusion of the American people are particularly peculiar when put into historical perspective
  54. (en) James Lawrence Powell, The Inquisition of Climate Science, Columbia University Press, 2012 (ISBN 978-0-231-15719-3).
  55. (en) S.R Weart, 2015 : « From the late 1940s into the 1960s, many of the papers cited in these essays carried a thought-provoking footnote: "This work was supported by the 'Office of Naval Research.'" »
  56. (en) Roger Revelle's Discovery - Spencer R. Weart, The Discovery of Global Warming, American Institute of Physics, 2007 (consulté le 18 juillet 2015).
  57. Weart 2015a: quote p. viii in the Foreword by Climate Research Board chair Verner E. Suomi
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  60. Robert Poujade, Le ministère de l'impossible, éditions Calmann-Lévy, 1975 (ISBN 978-2-7021-0052-3).
  61. Pascal Gateaud, « "Vous êtes en train de paniquer les populations…" : Quand Haroun Tazieff prédisait le réchauffement climatique », sur usinenouvelle.com,
  62. « "C'est un baratin ça", quand Tazieff tentait d'expliquer l'effet de serre à Cousteau », Charente libre,‎ (lire en ligne)
  63. « Haroun Tazieff et le risque de réchauffement climatique », sur dailymotion.com
  64. Weart 2015a : Global Warming Becomes a Political Issue (1980–1983) - « In 1981, Ronald Reagan took the presidency with an administration that openly scorned their concerns. He brought with him a backlash that had been building against the environmental movement. Many conservatives denied nearly every environmental worry, global warming included. They lumped all such concerns together as the rants of business-hating liberals, a Trojan Horse for government regulation. ». Voir aussi Money for Keeling: Monitoring CO2.
  65. (en) Spencer R. Weart, The Discovery of Global Warming, Harvard University Press, , 240 p. (ISBN 978-0-674-04497-5, lire en ligne).
  66. Weart 2015 : Breaking into Politics (1980–1988), « Sherwood Idso, who published arguments that greenhouse gas emissions would not warm the Earth or bring any other harm to climate. Better still, by fertilizing crops, the increase of CO2 would bring tremendous benefits. »
  67. (en) James Hansen, « Statement of Dr. James Hansen, director, NASA Goddard Institute for space studies » [PDF], Climate Change ProCon, (consulté le ).
  68. Weart 2015 The Summer of 1988 - « A new breed of interdisciplinary studies was showing that even a few degrees of warming might have harsh consequences, both for fragile natural ecosystems and for certain agricultural systems and other human endeavours…. The timing was right, and the media leaped on the story. Hansen's statements, especially that severe warming was likely within the next 50 years, got on the front pages of newspapers and were featured in television news and radio talk shows…. The story grew as the summer of 1988 wore on. Reporters descended unexpectedly upon an international conference of scientists held in Toronto at the end of June. Their stories prominently reported how the world's leading climate scientists declared that atmospheric changes were already causing harm, and might cause much more; the scientists called for vigorous government action to restrict greenhouse gases. »
  69. Weart 2015 : « Environmentalist organizations continued… lobbying and advertising efforts to argue for restrictions on emissions. The environmentalists were opposed, and greatly outspent, by industries that produced or relied on fossil fuels. Industry groups not only mounted a sustained and professional public relations effort, but also channeled considerable sums of money to individual scientists and small conservative organizations and publications that denied any need to act against global warming. »
  70. (en) L.R. Brown, The rise and fall of the global climate coalition, Earth Policy Institute, 2000.
  71. a et b Begley 2007 : "Through advertisements, op-eds, lobbying and media attention, greenhouse doubters (they hate being called deniers) argued first that the world is not warming… Then they claimed that any warming is natural… Now they contend that the looming warming will be minuscule and harmless. 'They patterned what they did after the tobacco industry,' says former senator Tim Wirth… 'Both figured, sow enough doubt, call the science uncertain and in dispute. That's had a huge impact on both the public and Congress.'"
  72. (en) Adam David, « Royal Society tells Exxon: stop funding climate change denial », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  73. (en) Clayton Sandell, « Report: Big Money Confusing Public on Global Warming », sur ABC News, (consulté le )
  74. a et b Weart 2015 : « The technical criticism most widely noted in the press came in several brief "reports"—not scientific papers in the usual sense—published between 1989 and 1992 by the conservative George C. Marshall Institute. The anonymously authored pamphlets … [claimed] that proposed government regulation would be "extraordinarily costly to the U.S. economy", they insisted it would be unwise to act on the basis of the existing global warming theories … In 1989 some of the biggest corporations in the petroleum, automotive, and other industries created a Global Climate Coalition, whose mission was to disparage every call for action against global warming. »
  75. a et b Conway et Oreskes 2010 : « Millions of pages of documents released during tobacco litigation … show the crucial role that scientists played in sowing doubt about the links between smoking and health risks. These documents … also show that the same strategy was applied not only to global warming, but to a laundry list of environmental and health concerns, including asbestos, secondhand smoke, acid rain, and the ozone hole. »
  76. Weart 2015 : « Scientists noticed something that the public largely overlooked: the most outspoken scientific critiques of global warming predictions did not appear in the standard peer-reviewed scientific publications. The critiques tended to appear in venues funded by industrial groups, or in conservative media like the Wall Street Journal. »
  77. a et b Conway et Oreskes 2010
  78. Weart 2011, p. 46 : « Scientists continually test their beliefs, seeking out all possible contrary arguments and evidence, and finally publish their findings in peer-reviewed journals, where further attempts at refutation are encouraged. But the small group of scientists who opposed the consensus on warming proceeded in the manner of lawyers, considering nothing that would not bolster their case, and publishing mostly in pamphlets, books, and newspapers supported by conservative interests. At some point they were no longer skeptics—people who would try to see every side of a case—but deniers, that is, people whose only interest was in casting doubt upon what other scientists agreed was true. »
  79. Weart 2011, p. 47 : « As the deniers found ever less scientific ground to stand on, they turned to political arguments. Some of these policy arguments were straightforward, raising serious questions about the efficacy and expense of proposed carbon taxes and emission-regulation schemes. But leading deniers also resorted toad hominem tactics… On each side, some people were coming to believe that they faced a dishonest conspiracy, driven by ideological bias and naked self-interest. »
  80. Jacques, Dunlap et Freeman 2008, p. 349–385 : « Environmental scepticism encompasses several themes, but denial of the authenticity of environmental problems, particularly problems such as biodiversity loss or climate change that threaten ecological sustainability, is its defining feature »
  81. a et b (Hamilton 2011) : « the tactics, personnel and organisations mobilised to serve the interests of the tobacco lobby in the 1980s were seamlessly transferred to serve the interests of the fossil-fuel lobby in the 1990s. Frederick Seitz … the task of the climate sceptics in the think tanks and PR companies hired by fossil fuel companies was to engage in 'consciousness lowering activities', to 'de-problematise' global warming by describing it as a form of politically driven panicmongering ». Pour le memo de la compagnie de tabac, voir (en) « Original "Doubt is our product…" memo », University of California, San Francisco, (consulté le ).
  82. Conway et Oreskes 2010, p. 105 : « As recently as 2007, the George Marshall Institute continued to insist that the damages associated with acid rain were always "largely hypothetical," and that "further scientific investigation revealed that most of them were not in fact occurring." The Institute cited no studies to support this extraordinary claim. »
  83. Weart 2015 : « Public support for environmental concerns in general seems to have waned after 1988. »
  84. Weart 2015 : « A study of American media found that in 1987 most items that mentioned the greenhouse effect had been feature stories about the science, whereas in 1988 the majority of the stories addressed the politics of the controversy. It was not that the number of science stories declined, but rather that as media coverage doubled and redoubled, the additional stories moved into social and political areas … Before 1988, the journalists had drawn chiefly on scientists for their information, but afterward they relied chiefly on sources who were identified with political positions or special interest groups. »
  85. Matthew L. Wald, « Pro-Coal Ad Campaign Disputes Warming Idea », The New York Times,‎ (lire en ligne, consulté le )
  86. Begley 2007 : « Individual companies and industry associations—representing petroleum, steel, autos and utilities, for instance—formed lobbying groups … [the Information Council on the Environment's] game plan called for enlisting greenhouse doubters to "reposition global warming as theory rather than fact," and to sow doubt about climate research just as cigarette makers had about smoking research … The coal industry's Western Fuels Association paid Michaels to produce a newsletter called World Climate Report, which has regularly trashed mainstream climate science. »
  87. (en) Robert Cox, Environmental Communication and the Public Sphere, Sage, , p. 311–312
    « to recruit a cadre of scientists who share the industry's views of climate science and to train them in public relations so they can help convince journalists, politicians and the public that the risk of global warming is too uncertain to justify controls on greenhouse gases »
  88. (en) Industrial Group Plans to Battle Climate Treaty - John Cushman, The New York Times, 25 avril 1998 (consulté le 10 mars 2010).
  89. Gelbspan 1998, pp. 3, 35, 46, et 197.
  90. (en) Michael A. Milburn et Sheree D. Conrad, The Politics of Denial, MIT Press, , 292 p. (ISBN 978-0-262-63184-6, lire en ligne)

    « Here again, as in the case of ozone depletion, economic and psychological forces are operating to produce a level of denial that threatens future generations. »

  91. Painter et Ashe 2012 : « Academics took note of the discourse when they began to analyse media representations of climate change knowledge and its effect on public perceptions and policy-making, but in the 1990s, they did not yet focus on it as a coherent and defined phenomenon. This changed in the 2000s, when McCright and Dunlap played an important role in deepening the concept of climate scepticism. »
  92. Painter et Ashe 2012 : « McCright and Dunlap played an important role in deepening the concept of climate scepticism. Examining what they termed a 'conservative countermovement' to undermine climate change policy… McCright and Dunlap went beyond the study of media representations of climate change knowledge to give a coherent picture of the movement behind climate scepticism in the US. »
  93. (en) Peter J. Jacques, Riley E. Dunlap et Mark Freeman, « The organisation of denial: Conservative think tanks and environmental scepticism », Environmental Politics, vol. 17, no 3,‎ , p. 349–385 (DOI 10.1080/09644010802055576)
  94. (en) « Unearthing America's Deep Network of Climate Change Deniers », Bloomberg, .
  95. (en) Justin Farrell, « Network structure and influence of the climate change counter-movement », Nature Climate Change, vol. 6, no 4,‎ , p. 370–374 (DOI 10.1038/nclimate2875, Bibcode 2016NatCC...6..370F).
  96. (en) Wayne A. White, Biosequestration and ecological diversity : mitigating and adapting to climate change and environmental degradation, Boca Raton (Fla.), CRC Press, , 225 p. (ISBN 978-1-4398-5363-4, lire en ligne), p. 206

    « Climate change denial and discrediting climate science have become pivotal to the antiregulatory cause of neoliberals. »

  97. Antilla 2005 : « At the centre of this climate backlash is a group of dissident scientists. The number of these climate sceptics is greater in the US than in any other country. Although the peer-reviewed scientific literature agrees with the IPCC, within the media—wherefrom the majority of adults in the US are informed about science—claims that are dismissive of anthropogenic climate change are prominently featured. »
  98. Jenkins 2015, p. 243 : « the community of climate change contrarians also includes a host of amateurs, from talk radio hosts to newspaper columnists to bloggers. In particular, the tremendous growth of the Internet has given sustenance to the contrarian movement. »
  99. (en) Boiling Point: How Politicians, Big Oil and Coal, Journalists and Activists Are Fueling the Climate Crisis—And What We Can Do to Avert Disaster, Basic Books, 2004 (ISBN 0-465-02761-X).
  100. (en) Ross Gelbspan, « An excerpt from Boiling Point by Ross Gelbspan », sur Grist, (consulté le )
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  109. https://www.ouest-france.fr/europe/pays-bas/pays-bas-lecologique-plan-azote-attise-le-populisme-7dc2fe56-c411-11ed-9add-012db42d5c37
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  127. Climate change misinformation on Twitter increased exponentially since Elon Musk became CEO, article de Jessica Guynn sur USA Today le 10 janvier 2023. Page consultée le 17 janvier 2023.
  128. Thousands of scientists are cutting back on Twitter, seeding angst and uncertainty, article de Myriam Vidal Valero sur Nature le 16 août 2023. Page consultée le 18 août 2023.
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  130. Rennie 2009 : « Claim 3: Global warming stopped a decade ago; Earth has been cooling since then. »
  131. a et b Rennie 2009 : « Claim 1: Anthropogenic CO2 can't be changing climate, because CO2 is only a trace gas in the atmosphere and the amount produced by humans is dwarfed by the amount from volcanoes and other natural sources. Water vapor is by far the most important greenhouse gas, so changes in CO2 are irrelevant. »
  132. (en) David Archer, « Water vapour: feedback or forcing? », sur RealClimate, (consulté le )
  133. Rennie 2009 : « from Arrhenius on, climatologists have incorporated water vapor into their models. In fact, water vapor is why rising CO2 has such a big effect on climate… Nevertheless, within this dynamic, the CO2 remains the main driver… of the greenhouse effect. »
  134. Rennie 2009 : « Claim 4: The sun or cosmic rays are much more likely to be the real causes of global warming. After all, Mars is warming up, too. »
  135. Rennie 2009 : « But in defiance of the naysayers who want to chalk the recent warming up to natural cycles, there is insufficient evidence that enough extra solar energy is reaching our planet to account for the observed rise in global temperatures. »
  136. (en) Scott Waldman, « Republican lawmaker: Rocks tumbling into ocean causing sea level rise », Science, .
  137. Rennie 2009 : « Claim 7: Technological fixes, such as inventing energy sources that don't produce CO2 or geoengineering the climate, would be more affordable, prudent ways to address climate change than reducing our carbon footprint. »
  138. Rennie 2009 : « According to the U.S. Geological Survey, anthropogenic CO2 amounts to about 30 billion tons annually—more than 130 times as much as volcanoes produce. »
  139. Rennie 2009: "Claim 5: Climatologists conspire to hide the truth about global warming by locking away their data. Their so-called "consensus" on global warming is scientifically irrelevant because science isn't settled by popularity… Claim 6: Climatologists have a vested interest in raising the alarm because it brings them money and prestige."
  140. (en) Rob White, Climate Change from a Criminological Perspective, New York, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-1-4614-3640-9, lire en ligne), p. 49

    « many Americans, including many American politicians and decision-makers, are increasingly viewing climate change as a "left-wing plot"–part of the "one-world socialist agenda" or a "conspiracy to impose world government and a sweeping redistribution of wealth." Just as Republican Senator James Inhofe of Oklahoma proclaimed on the Senate floor that "[g]lobal warming is the greatest hoax ever perpetrated on the American people", many Americans believe that climate change is "a cynical hoax perpetrated by climate scientists… greedy for grants." »

  141. (en) Joseph E. Uscinski, Karen Douglas et Stephan Lewandowsky, « Climate Change Conspiracy Theories », Oxford Research Encyclopedia of Climate Science, vol. 1,‎ (DOI 10.1093/acrefore/9780190228620.013.328, lire en ligne)
  142. Rennie 2009: "If there were a massive conspiracy to defraud the world on climate (and to what end?), surely the thousands of e-mails and other files stolen from the University of East Anglia's Climatic Research Unit and distributed by hackers on November 20 would bear proof of it. So far, however, none has emerged. Most of the few statements that critics claim as evidence of malfeasance seem to have more innocent explanations that make sense in the context of scientists conversing privately and informally."
  143. Eight major investigations on the leaked emails include: House of Commons Science and Technology Committee (UK) ; Independent Climate Change Review (UK) ; International Science Assessment Panel (Oxburgh panel) Sarah Reed, « Oxburgh Report Clears Controversial Climate Research Unit », Science, (consulté le ) (UK) ; Pennsylvania State University first panel Eli Kintisch, « Climate Scientist Mann Partially Absolved by Penn State », Science,‎ (lire en ligne, consulté le ) and second panel Eli Kintisch, « Michael Mann Exonerated as Penn State Inquiry Finds 'No Substance' To Allegations », Science,‎ (US) ; United States Environmental Protection Agency (US) ; Department of Commerce (US) ; National Science Foundation (US)
  144. (en) William R L Anderegg, James W. Prall, Jacob Harold et Stephen H. Schneider, « Expert credibility in climate change », Proc. Natl. Acad. Sci. U.S.A., vol. 107, no 27,‎ , p. 12107–9 (PMID 20566872, PMCID 2901439, DOI 10.1073/pnas.1003187107, Bibcode 2010PNAS..10712107A) :

    « (i) 97–98% of the climate researchers most actively publishing in the field support the tenets of ACC (Anthropogenic Climate Change) outlined by the Intergovernmental Panel on Climate Change, and (ii) the relative climate expertise and scientific prominence of the researchers unconvinced of ACC are substantially below that of the convinced researchers. »

  145. Rennie 2009: "Climatologists are frequently frustrated by accusations that they are hiding their data or the details of their models because, as Gavin Schmidt points out, much of the relevant information is in public databases or otherwise accessible—a fact that contrarians conveniently ignore when insisting that scientists stonewall their requests."
  146. (en) Stephan Lewandowsky et Klaus Oberauer, « NASA Faked the Moon Landing—Therefore, (Climate) Science Is a Hoax », Psychological Science, vol. 24, no 5,‎ , p. 622–633 (PMID 23531484, DOI 10.1177/0956797612457686)
  147. Suzanne Goldenberg, « Republicans' leading climate denier tells the pope to butt out of climate debate », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  148. Republican leader: Climate change science 'not known', The Hill
  149. a et b Stefan Rahmstorf, 2004, The climate sceptics: Weather Catastrophes and Climate Change—Is There Still Hope For Us? (Munich: PG Verlag) pp 76–83 [note: numbering not shown in original]
  150. Painter et Ashe 2012 : We focused on the marked differences in what climate sceptics are sceptical about … (1) trend sceptics (who deny the global warming trend), (2) attribution sceptics (who accept the trend, but either question the anthropogenic contribution saying it is overstated, negligent or non-existent compared to other factors like natural variation, or say it is not known with sufficient certainty what the main causes are) and (3) impact sceptics (who accept human causation, but claim impacts may be benign or beneficial, or that the models are not robust enough) and/or question the need for strong regulatory policies or interventions.
  151. Dunlap et Jacques 2013, p. 702 : These books reject evidence that global warming is occurring, that human actions are the predominant cause of global warming, and/or that global warming will have negative impacts on human and natural systems. These arguments have been labelled trend, attribution, and impact denial (Rahmstorf, 2004). … We located 108 books espousing one or more of these versions of climate change denial published through 2010
  152. Powell 2011, p. 170–173 : Anatomy of Denial—Global warming deniers… throw up a succession of claims, and fall back from one line of defense to the next as scientists refute each one in turn. Then they start over:
    'The earth is not warming.'
    'All right, it is warming but the Sun is the cause.'
    'Well then, humans are the cause, but it doesn't matter, because it warming will do no harm. More carbon dioxide will actually be beneficial. More crops will grow.'
    'Admittedly, global warming could turn out to be harmful, but we can do nothing about it.'
    'Sure, we could do something about global warming, but the cost would be too great. We have more pressing problems here and now, like AIDS and poverty.'
    'We might be able to afford to do something to address global warming some-day, but we need to wait for sound science, new technologies, and geoengineering.'
    'The earth is not warming. Global warming ended in 1998; it was never a crisis.'
  153. a b c d e et f (en) Michael E. Mann, The Hockey Stick and the Climate Wars : Dispatches from the Front Lines, Columbia University Press, , 384 p. (ISBN 978-0-231-52638-8, lire en ligne), p. 23
  154. (en) George Monbiot, « The denial industry », The Guardian,‎ (lire en ligne)
  155. a et b (en) Ellen Goodman, « No change in political climate », The Boston Globe,‎ (lire en ligne, consulté le )
  156. (en) George Monbiot, « Climate change: The semantics of denial », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  157. (en) Peter Christoff, « Climate change is another grim tale to be treated with respect – Opinion », Theage.com.au, Melbourne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  158. (en) Joel Connelly, « Deniers of global warming harm us », Seattle Post-Intelligencer,‎ (lire en ligne, consulté le )
  159. (en) « Timeline, Climate Change and its Naysayers », Newsweek,‎
  160. Diethelm et McKee 2009
  161. (en) D. W. C. Liu, « Science Denial and the Science Classroom », CBE- Life Sciences Education, vol. 11, no 2,‎ , p. 129–134 (PMID 22665586, PMCID 3366896, DOI 10.1187/cbe.12-03-0029, lire en ligne, consulté le )
  162. a et b (en) Mark Hoofnagle, « Climate change deniers: failsafe tips on how to spot them », the Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  163. Nordhaus W (2019). Climate change: The ultimate challenge for Economics. American Economic Review, 109(6), 1991-2014. Résumé : https://pubs.aeaweb.org/doi/pdf/10.1257/aer.109.6.1991
  164. Andrew Oswald, Nicholas Stern (2019) Why are economists letting down the world on climate change? Ecologicals economics ;17 septembre, https://voxeu.org/article/why-are-economists-letting-down-world-climate-change
  165. a et b Christian Chavagneux (2019) Recherche : Changement climatique : ça n’intéresse pas les économistes !, Alternatives économiques, le 25/09/2019
  166. a b et c (en) Olivia Goldhill, « Do therapists have a duty to confront climate change denial? », Quartz,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

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Bibliographie

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Filmographie

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  • (en) Climate Change Denial Disorder, film parodique sur une maladie fictive.
  • (en) Avant le déluge (Before the Flood), 2016, documentaire américain sur le déni du réchauffement climatique et le lobbying.

Articles connexes

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Liens externes

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