Gilles Pécout
Gilles Pécout, né le à Marseille, est un historien français, spécialiste de l'Italie du XIXe siècle. Du au , il a occupé la fonction de recteur de l'académie de Paris. Ambassadeur de France en Autriche à partir de 2020[1],[2], il devient président de la Bibliothèque nationale de France le 18 avril 2024.
Président de la Bibliothèque nationale de France | |
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depuis le | |
Ambassadeur de France en Autriche | |
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François Saint-Paul (d) | |
Recteur de l'académie de Paris | |
- | |
Christophe Kerrero (d) | |
Recteur de l'académie de Nancy-Metz | |
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Directeur Département d'histoire de l'École normale supérieure (d) | |
- | |
Sylvia Estienne (d) |
Naissance | |
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Nationalité | |
Formation | |
Activités | |
Conjoint |
Anne-Christine Pécout (d) |
A travaillé pour | |
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Directeur de thèse | |
Distinctions |
Biographie
modifierJeunesse et études
modifierAncien élève du lycée Thiers[3],[4] à Marseille et de l'École normale supérieure (rue d'Ulm) (1982-1986)[5], Gilles Pécout est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris (DEA Histoire du XXe siècle en 1984)[6].
Il est agrégé d'histoire (1985)[7].
Parcours professionnel
modifierIl entreprend ses premiers travaux sur les formes de politisation en Italie centrale au XIXe siècle sous la direction de Maurice Agulhon, qui a fortement marqué son approche des faits historiques. Il entre en 1989 à l'École française de Rome, où il poursuit des travaux sur l'implantation du socialisme dans les communes rurales autour de Florence, en Toscane, à la fin du XIXe siècle pour soutenir sa thèse de doctorat en 1992, dirigée par Pierre Milza, intitulée L'entrée en politique des campagnes toscanes de l'Unité au début du vingtième siècle : essai de reconstitution du processus de politisation du monde paysan dans la province de Florence, 1859-1912 [8].
Spécialiste de l'histoire de l'unité italienne, il y a consacré un ouvrage désormais classique, qui a connu de nombreuses rééditions et est également disponible en traduction italienne (Il lungo Risorgimento. La nascita dell'Italia contemporanea (1770-1922), Milan, Bruno Mondadori, 1999)[9].
Maître de conférences, puis professeur, à l'École normale supérieure (rue d'Ulm), il est également directeur d'études à l'École pratique des hautes études (EPHE, IVe section), où il est titulaire d'une direction d'études sur l'Europe méditerranéenne au XIXe siècle, et enseigne l'histoire contemporaine à l'IEP de Paris. Il est membre de l'Institut d'histoire moderne et contemporaine (IHMC, UMR 8066, CNRS - ENS- Université Panthéon-Sorbonne)[10].
En 2001, il soutient son habilitation à diriger des recherches à Sciences Po Paris, dont le garant est Pierre Milza[11].
À la suite de la démission de Denis Pelletier en 2013, Gilles Pécout devient président par intérim de l'EPHE[12].[source insuffisante]
Le , Gilles Pécout est nommé recteur de l'académie de Nancy-Metz[13],[9] puis recteur de la région académique Grand-Est à partir de .
Le , il est nommé recteur de l'académie de Paris en conseil des ministres. À ce titre, il est également recteur de la région académique Île-de-France et chancelier des universités de Paris. C'est sous sa présidence, et en dépit d'un rapport accablant de l'Inspection générale des bibliothèques, relayé par la presse[14], concernant l'affaire du legs Bélias (disparition d'œuvres rares et détournements de fonds) à la Bibliothèque littéraire Jacques-Doucet, que la chancellerie étouffe l'affaire en 2018 et maintient la direction en place[15], tandis que les lanceurs d'alerte sont placardisés. Il est remplacé en juillet 2020 par Christophe Kerrero[16].
En septembre 2020, il devient ambassadeur de France à Vienne[17],[9].
Il devient président de la Bibliothèque nationale de France à compter du 18 avril 2024, selon le décret de nomination du 20 mars 2024[18]. Il succède à Laurence Engel[9].
Publications
modifierOuvrages
modifierAuteur de plusieurs ouvrages et éditions scientifiques et directeur ou codirecteur de 8 volumes, il a publié 75 articles dans des revues scientifiques françaises et étrangères (Italie, États-Unis, Grèce, Royaume-Uni, Japon, Chine) et collaboré épisodiquement aux quotidiens Le Monde, Libération et à la presse italienne.
- Naissance de l'Italie contemporaine, 1770-1922, Nathan, 1997; rééd., Armand Colin, 2004
- Atlas de l'histoire de France, Autrement, 2007
- Grand Atlas de l'Histoire de France, sous la direction de Jean Boutier, avec Olivier Guyotjeannin, Autrement, 2011
Direction d'ouvrages
modifier- Penser les frontières de l'Europe du XIXe au XXIe siècle, PUF, 2004
- (direction avec Jordi Canal et Maurizio Ridolfi), Sociétés rurales du XXe siècle. France, Italie et Espagne, Collection de l’École Française de Rome, 2004, 418 p.
- (direction avec Michel Pigenet), Campagnes et sociétés en Europe (1830-1930), Éditions de l'Atelier, 2005, 272 p.
Contributions à des ouvrages collectifs
modifier- « Politisation et transition étatique dans les campagnes toscanes du Risorgimento », in La politisation des campagnes au XIXe siècle. France, Italie, Espagne, Portugal, Actes du colloque de Rome des 20-21-, Rome, École française de Rome, 2000, p. 81-91
- « Culture républicaine rurale et géographie politique : André Siegfried et l’histoire socio-politique de la Deuxième République », in Fidélité républicaine et monde rural, Colloque d’Aurillac des 27 et , Aurillac, Société des lettres, sciences et arts, “La Haute Auvergne”, 2001, p. 215-232.
- « Portrait de groupe de l’Italie et des Italiens de 1880 à 1910 : la difficile entrée dans la modernité », in G. Piantoni, A. Pingeot (dir.), Italies 1880-1910, Catalogue de l’exposition du GNAM de Rome et Musée d’Orsay, - , version italienne Turin, Allemandi, 2000, et version française, Paris, RMN, 2001, p. 15-28.
- « Vivant Denon, l’impossible négociateur de 1814-1815 », in D. Gallo (dir.), Les vies de Dominique Vivant Denon, Paris, La Documentation française, 2001, tome II, p. 499-516.
- « La sociabilità e il tempo libero », in M. Firpo et P. L. Zunino (dir.), Guida all’Italia contemporanea. Le immagini e la storia, (Archivi fotografici Alinari-Garzanti), Grande Opere, Milan, Garzanti, 2002.
- « La carta d’Italia nella pedagogia politica del Risorgimento », in A. Banti, R. Bizzocchi (dir.), Le immagini della nazione nell’Italia del Risorgimento, Rome, Carocci, 2002, p. 69-87.
- « Jusqu’où va l’Europe au XIXe siècle ? », in G. Pécout (dir.), Penser les frontières d’Europe du XIXe au XXIe siècle. Élargissement et union : approches historiques, Paris, Éditions Rue d’Ulm-PUF, 2004, p. 97-117.
- « Europe, que doit-on faire de ton histoire et de ta géographie ? », in G. Pécout (dir.), Penser les frontières d’Europe du XIXe au XXIe siècle. Élargissement et union : approches historiques, Paris, Éditions Rue d’Ulm-PUF, 2004, p. 23-38
- « Réflexions sur l’historiographie des campagnes françaises du XXe siècle », in J. Canal, G. Pécout, M. Ridolfi (dir.), Sociétés rurales du XXe siècle : France, Italie et Espagne, Rome, École française de Rome, 2004, p. 7-21.
- « Hugo politique dans l’Italie des lendemains du Risorgimento », in J.-C. Caron et A. Stora-Lamarre (dir.), Hugo politique, Besançon, Presses univ. de Franche-Comté, 2004, p. 197-212.
- « Una crociera nel Mediterraneo con Garibaldi », in G. Pécout, C. Schopp (dir.), Viva Garibaldi. Un’odissea nel 1860, d’Alexandre Dumas, Turin, Einaudi, 2004, p. 7-31.
- « Cavour visto dagli Stati-Uniti », in D. Fiorentino, M. Sanfilippo (dir.), Gli Stati Uniti e l’Unità d’Italia, Rome, Gangemi Editore, 2004, p. 125-133.
- « De l’État régional à l’Italie unifiée : une transition territoriale », in J. Boutier, S. Landi, O. Rouchon (dir.), Florence et la Toscane XIVe – XIXe siècles. Les dynamiques d’un Etat italien, Rennes, PUR, 2004, p. 127-144.
- « La modernisation des campagnes italiennes des années 1830 à la fin des années 1920 », in G. Pécout, M. Pigenet (dir.), Campagnes et sociétés en Europe. France, Allemagne, Espagne et Italie, 1830-1930, Paris, Editions de l’Atelier, 2005, p. 5-16.
- « Une amitié politique méditerranéenne : le philhellénisme italien et français au XIXe siècle » in M. Ridolfi (dir.), La democrazia radicale nell’Ottocento europeo, Annali della Fondazione Giangiacomo Feltrinelli-2003, Milano, Feltrinelli, 2005, p. 81-106.
- « D’impossibles lieux de mémoire italiens ? », in M. Isnenghi (dir.), L’Italie par elle-même. Lieux de mémoire italiens de 1848 à nos jours, Paris, Éditions Rue d’Ulm, 2006, p. 12-27. Article traduit et publié en japonais, in Nichi-i Bunka Kenkyu, Etudes culturelles italo-japonaises, vol. XLV, 2007, p. 46-55.
- « Los territorios de la politica en la Francia y la Italia del siglo XIX : Debates comparados sobre las identidades nacionales y la politizacion del pueblo », in L. Castells (dir.), Del territorio a la nacion. Idendidates territoriales y construccion nacional, Madrid, Biblioteca Nueva-Instituto Universitario de Historia Social Valentin de Foronda, 2006, p. 157-180.
- « L’Italie à l’école à la fin du XIXe siècle : une nation sécularisée ? », in Scuola e nazione in Italia e in Francia nell’Ottocento. Modelli, pratiche, eredità, nuovi percorsi di ricerca comparata, Venise, Istituto Veneto di Scienze, Lettere ed Arti, 2007, p. 67-79.
- « Des sœurs méditerranéennes de Marianne ? Allégories politiques en Espagne, en Grèce et en Italie », in M. Agulhon, A. Becker, E. Cohen (dir.), La République en représentations, Paris, Publications de la Sorbonne, 2006, p. 315-325.
- « Les arménophiles et le ‘sentiment public d’Europe’ : de la défense des Arméniens à celle des Crétois », in C. Mouradian (dir.), Arménie, une passion française. Le mouvement arménophile en France 1878-1923, Paris, Magellan-Musée de Montmartre, 2007, p. 127-137.
- « Le rotte internazionali del volontariato » in M. Isnenghi (dir.), Gli italiani in guerra. Conflitti, identità, memorie dal Risorgimento ai giorni nostri, vol. I, Turin, UTET, 2008, p. 188-196.
- « Maurice Agulhon et l’École normale supérieure : naissance d’un militantisme professionnel », in Christophe Charle, Jacqueline Lalouette (dir.), Maurice Agulhon – Aux carrefours de l’histoire vagabonde, Paris, Publications de la Sorbonne, (Collection « Histoire de la France aux xixeet xxe siècles »).
Décorations
modifier- Chevalier de la Légion d'honneur. Il est fait chevalier le [19].
- Chevalier de l'ordre national du Mérite. Il est fait chevalier le [20].
- Commandeur de l'ordre des Palmes académiques. Il est nommé ex officio au grade de commandeur lors de sa nomination en tant que recteur de l'Académie de Nancy-Metz, le
- Officier de l'ordre des Arts et des Lettres. Il est promu officier le [21].
- Grand officier de l'ordre du Mérite de la République italienne
- Officier de l'ordre de l'Honneur (Grèce)
Notes et références
modifier- « L’ambassadeur de France en Autriche », sur at.ambafrance.org (consulté le ).
- « Vœux de l’Ambassadeur de France en Autriche (02.01.23) », sur at.ambafrance.org (consulté le ).
- « Curriculum Vitae - Département d'histoire de l'ENS », sur histoire-backend.ens.fr (consulté le ).
- « L'historien marseillais Gilles Pécout nommé président de la Bibliothèque nationale de France », sur laprovence.com, (consulté le )
- « L'annuaire | a-Ulm », sur archicubes.ens.fr (consulté le ).
- « Sciences Po Alumni », sur Sciences Po Alumni (consulté le ).
- (it) « CV Gilles Pecout ».
- http://www.theses.fr/1992IEPP0006 Thèse de doctorat.
- Roxana Azimi, « A la BNF, Gilles Pécout pressenti pour succéder à Laurence Engel », sur Le Monde, (consulté le ).
- « IHMC - Institut d'histoire moderne et contemporaine (UMR 8066) », sur ens.fr (consulté le ).
- (it) « CV Gilles Pécout ».
- Présidence de l'EPHE, sur le site de l'EPHE, consulté le 14 septembre 2013.
- Acteurs publics.
- Victor Castanet, « L’affaire "Doucet" : mystérieuses disparitions d’œuvres rares dans une bibliothèque parisienne », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ). D'autres articles parurent dans Le Canard enchaîné ou Le Figaro.
- La conservatrice des bibliothèques et historienne Sonia Combe dénonce un « laisser faire » de la part de Gilles Pécout, « l'esprit de corps et la solidarité des élites » pour étouffer le scandale et « garantir l'impunité des coupables », « La BnF et les piètres gardiens du patrimoine », Le Club de Médiapart, 15 avril 2024 [1].
- « Compte rendu du Conseil des ministres du 22 juillet 2020 », sur gouvernement.fr (consulté le ).
- « L’ambassadeur de France en Autriche », sur at.ambafrance.org, (consulté le ).
- Décret du 20 mars 2024, JORF no 68 du 21 mars 2024, texte no 92, NOR MICA2408136D.
- Décret du 18 avril 2014 portant promotion et nomination
- Décret du 14 mai 2010 portant promotion et nomination
- « Nomination dans l'ordre des Arts et des Lettres - hiver 2019 », sur Ministère de la Culture (consulté le ).
Liens externes
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