Gilles de Gouberville
Gilles Picot, sieur de Gouberville, du Mesnil-au-Val et de Russy, né le [1],[2] ou le [3],[4] et mort le au Mesnil-au-Val, est un mémorialiste ou diariste français.
Lieutenant des Eaux et Forêts |
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Seigneur (Gouberville) |
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Naissance | |
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Nom de naissance |
Gilles Picot |
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Biographie
modifierGentilhomme normand, de petite mais ancienne noblesse, Gilles Picot, né au manoir de Barville, au Mesnil-au-Val[3], est le deuxième enfant et fils aîné[1] de Guillaume IV Picot, seigneur de Gouberville, et de Jeanne du Fou, probablement née au manoir de la Cour à Rauville-la-Place[5], fille de Guillaume du Fou, seigneur de Barville, au Mesnil-au-Val et capitaine du château de Cherbourg.
Installé au Mesnil-au-Val, Gilles succède à son père pour la charge de lieutenant des Eaux et Forêts pour la vicomté de Valognes en 1543. En 1544, il hérite de son père des seigneuries de Gouberville et du Mesnil-au-Val, puis en 1560 de la seigneurie de Russy de son oncle Jean Picot, prêtre.
Il est l’auteur d'un journal, dont les années 1549 à 1562 ont été conservées et dont le manuscrit original a été découvert dans le chartrier du château de Saint-Pierre-Église par l'abbé Alexandre Tollemer. Cet ouvrage (réédité en trois volumes en 2020) est un témoignage de la vie d’un gentilhomme campagnard dans le Nord-Cotentin au XVIe siècle[note 1]. Lorsqu’il commence son journal, le sire de Gouberville a environ trente ans. C’est un homme en pleine possession de ses moyens physiques, résistant, adroit, bien entraîné, sachant tenir une épée. Il tire à l’arbalète et au mousquet. Habile aux jeux d’adresse et de force, il se plait à jouter avec ses amis. Il sait, à l’occasion, manier les outils de la ferme et conduire les lourds charrois. Homme cultivé, il lisait le latin et utilisait des caractères grecs pour transcrire des phrases françaises, quand il voulait noter dans son journal des faits que ses gens ne devaient pas lire.
Son esprit méthodique et ordonné, tel qu'il transparaît dans son Livre de raison, met en évidence le sens pratique dont il fait preuve en toute occasion. Mais les traits les plus marquants du caractère de ce jeune seigneur sont ses qualités de cœur et sa valeur morale qui le rendent si sympathique.
Le , dans son Journal, il mentionne la pratique de distiller en vue d’obtenir une eau-de-vie. Comme il s'agit vraisemblablement de distiller du cidre, ce serait la première évocation connue du spiritueux aujourd'hui appelé « calvados ».
Il est inhumé dans l'église du Mesnil-au-Val, sans qu'on sache bien l'endroit.
Depuis 1986, l’association Comité Gilles de Gouberville diffuse le témoignage du gentilhomme normand et édite annuellement Les Cahiers goubervilliens depuis .
Œuvres
modifier- Journal de Gilles de Gouberville, éd. Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2020,vol. 1, 2 et 3, (ISBN 978-2-86050-040-1, 978-2-86050-041-8 et 978-2-86050-042-5).
- Le Journal du sire de Gouberville, éd. Guy Deschamps, Bricqueboscq, Éditions des champs, 1993, vol. 1, 2-3 et 4, (ISBN 978-2-91013-801-1, 978-2-91013-802-8 et 978-2-91013-802-8).
Notes et références
modifierNotes
modifier- Le professeur Pierre Chaunu précise que ces écrits constituent « un document d'ethnohistoire sans équivalent[3] ».
Références
modifier- Voyage en Cotentin : avec Gilles de Gouberville., Saint-Martin-des-Entrées/impr. en Bulgarie, HEIMDAL, , 95 p. (ISBN 2-84048-581-8 et 978-2-84048-581-0, OCLC 1264272672)
- Mémoires de la Société des antiquaires de Normandie, Société des antiquaires de Normandie., (lire en ligne)
- Edmond Thin, Le Val de Saire : Trésors d'un jardin du Cotentin sur la mer, Cully, Éditions OREP, , 165 p. (ISBN 978-2-915762-82-2), p. 17.
- L. Favier, « Le Journal de Gilles de Gouberville », Mémoires de la Société nationale académique de Cherbourg, (lire en ligne)
- Norbert Girard et Maurice Lecœur, Trésors du Cotentin : Architecture civile & art religieux, Mayenne, Éditions Isoète, , 296 p. (ISBN 978-2-913920-38-5), p. 207.
Voir aussi
modifierBibliographie
modifier- Claude Blanguernon, Gilles de Gouberville, gentilhomme du Cotentin, 1522-1578, Coutances, Bellée, 1969, 1993 (ISBN 978-2-91013-800-4)
- André Dupont, Approche linguistique du journal de Gilles de Gouberville, Saint-Lô, Société d’Archéologie et d’Histoire de la Manche, 1997
- (en) Katharine Fedden, Manor life in old France; from the Journal of the sire de Gouberville for the years 1549-1562, New York, AMS Press, 1967
- Madeleine Foisil, Le Sire de Gouberville : un gentilhomme normand au XVIe siècle, Paris, Flammarion, 1986 (ISBN 978-2-08081-159-2)
- Robert Lerouvillois, Un temps clair comme cristal : journal de Gouberville, Cotentin, 1549-1563, éd. Archives départementales de la Manche, Saint-Lô, 2002, (ISBN 978-2-86050-011-1).
- Yves Nédélec, Le Système anthroponymique chez Gilles de Gouberville, (1549-1563), Saint-Lô, Société d'archéologie et d'histoire de la Manche, 1984
- (de) Erich Poppe, Die Sprache Gilles de Gouberville's und ihre Beziehungen zu den modernen normannischen Mundarten, Engelsdorf-Leipzig, C. & E. Vogel, 1935
- (de) Erich Poppe, Der Wortschatz des Journal du Sieur de Gouberville in seinen Beziehungen zu den Heutigen normannischen Mundarten; ein Beitrag zum Problem der Stabilität des Wortschatzes, Leipzig, Selbstverlag des Romanischen seminars, 1936
- Alexandre Tollemer, Un Sire de Gouberville, gentilhomme campagnard au Cotentin de 1553 à 1562, Paris, La Haye, Mouton 1972, 1873
- Alexandre Tollemer, Analyse du journal manuscrit d'un sire de Gouberville : gentilhomme campagnard, Éditions des champs, Bricqueboscq, 1993
- Les Cahiers goubervilliens, Manoir de Dur-Écu (50460 La Hague), Comité Gilles de Gouberville, no 1, 1997, et suivants (OCLC 235953842)
Articles connexes
modifier- Littérature française du Moyen Âge - Littérature du XVIe siècle
- Liste d'écrivains de langue française par ordre chronologique
Liens externes
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- Journal de Gouberville en ligne sur le site de l'ATILF
- Journal de Gouberville sur Gallica
- Comité Gilles de Gouberville