Hezb-e-Islami Gulbuddin

parti politique

Le Hezb-e-Islami Gulbuddin (HIG, en persan : حزب اسلامی گلبدین) est la plus grande des factions du parti Hezb-e-Islami d'Afghanistan. L'organisation est placée sur la liste officielle des organisations terroristes du Canada[2], des États-Unis[3] et du Royaume-Uni[4].

Hezb-e-Islami Gulbuddin
حزب اسلامی گلبدین
Image illustrative de l’article Hezb-e-Islami Gulbuddin

Idéologie Islamisme sunnite
Défense des intérêts pachtounes
Fondamentalisme musulman
Fondation
Date de formation 1977
Pays d'origine Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan
Actions
Zone d'opération Drapeau de l'Afghanistan Afghanistan
Drapeau de l'Azerbaïdjan Azerbaïdjan
Organisation
Chefs principaux Gulbuddin Hekmatyar
Membres 1 500-2 500[1]
Guerre d'Afghanistan (1979-1989)
Guerre d'Afghanistan (1989-1992)
Guerre d'Afghanistan (1992-1996)
Guerre d'Afghanistan (2001-2021)

Ayant renoncé à la lutte armée, l'organisation a été aujourd'hui transformée en parti politique.

Histoire

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1977-2001

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Le Hezb-e-Islami a été fondé en 1977 par Gulbuddin Hekmatyar comme scission fondamentaliste du Jamiat-e Islami[5]. En 1979, Younès Khalid quitte l'organisation pour créer le Hezb-e-Islami (Khales), actif autour de Nangarhar, qui rejoint peu à peu les Talibans[5].

Lors de la première guerre d'Afghanistan contre le gouvernement communiste soutenu par les soviétiques, le HIG opérait depuis ses bastions de Kounar, Laghman, Jalalabad, et Paktia. Le parti est très centralisé et jusqu'en 1994 a des relations officielles avec le Pakistan. Il reçoit jusqu'à 600 millions de dollars d'aide américaine et saoudienne pour combattre les soviétiques[6]. Son chef, Hekmatyar a également établi des contacts avec les services de renseignement britanniques et rencontré Margaret Thatcher à Downing Street en 1986[7].

Il faisait partie des groupes de la résistance moudjahidine les plus puissants de la guerre, notamment grâce aux aides américaines et pakistanaises[8].

Frustré par les incessants combats des seigneurs de guerre et le bombardement de Kaboul par le HIG en , le Pakistan abandonne ce dernier pour les talibans en 1994. Un nouveau bombardement de la capitale par le HIG en 1994 aurait fait plus de 25 000 victimes civiles[9]. Ses troupes sont également accusées de fréquents viols contre les femmes

Le HIG est repoussé hors de Kaboul par les talibans en et plusieurs de ses commandants locaux rejoignent les talibans « à la fois par sympathie idéologique et en raison de solidarité tribale »[10]. Au Pakistan, les camps d'entrainement du HIG sont repris par les talibans[11].

En 1993, à la suite d'un accord entre l'Azerbaïdjan et Gulbuddin Hekmatyar, le HIG est impliqué dans la Guerre du Haut-Karabagh[12]. De 1500 à 2500[13] moudjahidines afghans, recrutés par Fazal Haq Mudjahid (en)[14], participent aux combats contre les Forces armées du Haut-Karabagh.

Depuis 2001

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Hekmatyar s'oppose à l'intervention américaine de 2001 contre les talibans et combat le gouvernement du président Hamid Karzai. Avant les élections législatives de 2004, 150 membres du HIG se sont cependant ralliés au gouvernement[15]. D'après le porte parole du parlement afghan, les membres du HIG possèdent alors de 30 à 40 % des postes du gouvernement[9]. Le HIG a avant tout pour objectif de contrôler les richesses minérales nationales et de mettre la main sur les routes de contrebande de l'est du pays[16].

Le HIG s'est rallié avec le mollah Mohammad Omar, Al-Qaïda et le reste des combattants talibans[10]. En 2006, Hekmatyar apparaît sur un reportage de Al Jazeera dans lequel il déclare qu'il veut que ses forces combattent avec Al-Qaeda[17].

Le HIG est actif en 2007 à Mazâr-e Charîf et à Jalalabad[18].

En 2008 le HIG déclare être l'auteur de l'embuscade de Surobi qui fait 10 morts parmi les troupes françaises.

En , 15 talibans et 35 membres des HIG sont tués à la suite d'affrontements entre les deux parties au nord-est de l'Afghanistan[19].

La dernière attaque du Hezb-e-Islami Gulbuddin se produit à Kaboul en 2013 et cause la mort de 15 personnes, dont cinq Américains[20].

Le , le Hezb-e-Islami Gulbuddin signe un accord de paix avec le gouvernement afghan[20]. Le mouvement doit alors muer en parti politique[20]. Ses combattants sont libérés en échange de leur renoncement à toute activité militaire et à « tout lien ou tout soutien à des organisations terroristes »[20]. Le , l'ONU lève ses sanctions contre Gulbuddin Hekmatyar[21].

Prisonniers de Guantanamo

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Des douzaines de prisonniers détenus au camp américain de Guantanamo ont été accusés de faire partie du HIG.

Implication dans la production d'opium

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Le HIG est fortement impliqué dans la culture de l'opium, de même que dans la production d'héroïne[22],[23].

Notes et références

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  1. Afghanistan after the Western Drawdown, (ISBN 9781442245068, lire en ligne)
  2. http://www.publicsafety.gc.ca/prg/ns/le/cle-fr.asp#AIAI
  3. (en) « ShareAmerica / Connect with America », sur ShareAmerica (consulté le ).
  4. « http://security.homeoffice.gov.uk/legislation/current-legislation/terrorism-act-2000/proscribed-groups »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?) (consulté le )
  5. a et b Les Nouveaux Mondes rebelles, sous la direction de J.-M. Balencie et A. de La Grange, présenté par J-C Ruffin, Ed Michalons, 2005, (ISBN 2-84186-248-8)
  6. Bergen, Peter L., Holy war, Inc. : inside the secret world of Osama bin Laden, New York : Free Press, c2001., p. 69
  7. (en) Phil Miller, « How MI6 backed ‘right-wing religious fanatics’ in Afghanistan », sur Daily Maverick, .
  8. Griffin, Michael, 1951-, Reaping the whirlwind : the Taliban movement in Afghanistan, Pluto Press, (ISBN 0-7453-1269-1, 9780745312699 et 0745312748, OCLC 45263844, lire en ligne)
  9. a et b (en) Muhammad Tahir, « Gulbuddin Hekmatyar’s Return to the Afghan Insurgency », Jamestown Foundation, (consulté le ).
  10. a et b The Columbia World Dictionary of Islamism, Olivier Roy, Antoine Sfeir, editors, (2007), p. 133
  11. Rashid, Taliban, (2000), p. 92
  12. « Afghan Fighters Join Azeri-Armenian War », Christian Science Monitor,‎ (ISSN 0882-7729, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Thomas De Waal, Black Garden : Armenia and Azerbaijan Through Peace and War, NYU Press, , 337 p. (ISBN 978-0-8147-1945-9, lire en ligne)
  14. « Reports from Afghanistan during Jehadis rule 1994-96 », sur rawa.org (consulté le ).
  15. Commanders Line Up Behind Karzai, 14 septembre 2004, Institute for War & Peace Reporting
  16. Pierre Chareyron, « La contre-insurrection à l'épreuve du conflit afghan », Politique étrangère, vol. Printemps, no 1,‎ , p. 83–96 (ISSN 0032-342X, DOI 10.3917/pe.101.0083, lire en ligne, consulté le )
  17. Afghanistan: Skeptics Urge Caution Over Purported Hekmatyar Cease-Fire July 19, 2007
  18. Le Monde.fr : Les zones d'influence talibanes en Afghanistan
  19. (fr) « Afghanistan: combats sanglants entre talibans et membres du Hezb-e-Islami (médias) », sur fr.rian.ru, RIA Novosti, (consulté le ).
  20. a b c et d L'Afghanistan fait la paix avec le "Boucher de Kaboul", AFP, 22 septembre 2016.
  21. Sonia Ghezali, Afghanistan: les Nations unies lèvent les sanctions contre Gulbuddin Hekmatyar, RFI, 4 février 2017.
  22. Cooley, John K., 1927-2008,, Unholy wars : Afghanistan, America, and international terrorism, Pluto Press, (ISBN 978-1-84964-177-7 et 1849641773, OCLC 656249884, lire en ligne)
  23. (en) Svante E. Cornell, « Narcotics and Armed Conflict: Interaction and Implications », Studies in Conflict & Terrorism, vol. 30, no 3,‎ , p. 207–227 (ISSN 1057-610X et 1521-0731, DOI 10.1080/10576100601148449, lire en ligne, consulté le )