Ivrée

commune italienne

Ivrée (en italien : Ivrea) est une ville de la ville métropolitaine de Turin dans le Piémont en Italie. La cité industrielle d'Ivrée, berceau de la société Olivetti fondée en 1908 par Camillo Olivetti, conçue par quelques-uns des architectes et des urbanistes les plus en vue des années 1930 à 1960 sous la direction d’Adriano Olivetti, a été inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO en 2018.

Ivrée
Ivrée
Ivrée, vue du vieux pont sur la Doire Baltée
Blason de Ivrée
Armoiries
Noms
Nom francoprovençal Ivrèya
Nom alémanique Eebri (töitschu)[1]
Nom piémontais Ivrèja
Administration
Pays Drapeau de l'Italie Italie
Région Drapeau de la région du Piémont Piémont 
Ville métropolitaine Turin 
Code postal 10015
Code ISTAT 001125
Code cadastral E379
Préfixe tel. 0125
Démographie
Gentilé eporediesi
Population 24 196 hab. (31-12-2010[2])
Densité 801 hab./km2
Géographie
Coordonnées 45° 28′ 00″ nord, 7° 53′ 00″ est
Altitude Min. 253 m
Max. 253 m
Superficie 3 019 ha = 30,19 km2
Divers
Saint patron Saint Savin de Spolète
Fête patronale 7 juillet
Localisation
Localisation de Ivrée
Localisation dans la ville métropolitaine de Turin.
Géolocalisation sur la carte : Italie
Voir sur la carte topographique d'Italie
Ivrée
Géolocalisation sur la carte : Italie
Voir sur la carte administrative d'Italie
Ivrée
Géolocalisation sur la carte : Piémont
Voir sur la carte administrative du Piémont
Ivrée
Liens
Site web Site officiel

Ivrée, cité industrielle du XXe siècle *
Image illustrative de l’article Ivrée
La Mensa Olivetti d'Ignazio Gardella
Coordonnées 45° 28′ 03″ nord, 7° 52′ 29″ est
Type Culturel
Critères (iv)
Superficie 71 185 ha
Numéro
d’identification
1538
Région Europe et Amérique du Nord **
Année d’inscription 2018 (42e session)
* Descriptif officiel UNESCO
** Classification UNESCO

Géographie

modifier
Représentations cartographiques de la commune
 
  La ville dans la ville métropolitaine de Turin
 
Carte OpenStreetMap
 
Carte topographique
 
Avec les communes environnantes
1 : carte dynamique ; 2 : carte OpenStreetMap ; 3 : carte topographique ; 4 : avec les communes environnantes

Ivrée est située au débouché sud de la Vallée d'Aoste et constitue le point d'entrée naturel du Piémont en provenance de la France et du Val d'Aoste (par le Tunnel du Mont-Blanc).

Ivrée est bordée à l'est par l'une des plus grandes moraines d'Europe qui constitue une crête de 25 km de long et d'environ 400 mètres d'altitude au-dessus de la plaine.

La ville moderne occupe les deux rives de la Doire Baltée.

La plaine était occupée, pendant la Préhistoire, d'un immense lac formé par la fonte du glacier, ce qui explique qu'Ivrée soit entourée de nombreux petits lacs de montagne (lac Sirio, lac Saint-Michel).

La région historique où se trouve la ville d'Ivrée s'appelle le Canavais, dont elle est considérée comme la capitale.

Urbanisme

modifier

Morphologie urbaine

modifier

La ville d'Ivrée est grosso modo composée de deux parties : le centre-ville et la ville moderne.

Le centre-ville se développe sur une colline bordée au sud et à l'ouest par le cours de la Doire Baltée et au nord par une aire marécageuse une fois occupée par un lac, dit lago di Città. Au cours du XXe siècle ceci a été progressivement enterré et est aujourd'hui le site où se déroule le marché hebdomadaire. Le centre-ville, qui correspond à l'aire occupée par l'ancien établissement romain et médiéval, abrite les principaux monuments et institutions de la ville, tels que le château, l'hôtel de ville et la cathédrale. Lui aussi peut être divisé en deux secteurs : la ville dessus et la ville dessous. Entre les deux, la première accueille les institutions religieuses, tandis que la deuxième abrite les bureaux et les commerces, disposés au long de l'axe routier de via Palestro et via Arduino, l'ancien decumanus maximus[3], et autour des deux principales places de la ville, la piazza Ottinetti et la piazza di Città. Le centre-ville est entièrement entouré par une route dite circonvallazione.

La ville moderne, en revanche, se développe dans la plaine environnante au long des trois axes routiers qui partent de la circonvallazione : un en direction nord (vers Aoste et les franchissements alpins), un en direction sud (vers Turin) et un en direction ouest (vers Verceil).

Toponymie

modifier

Le toponyme « Ivrea » est issu de l'ancien toponyme latin « Eporedia », lui-même d'origine celte et signifiant « poste de changement des chevaux ». Encore aujourd'hui les habitants d'Ivrée sont appelés, en italien, les « eporediesi ».

En valdôtain, l'expression « ba pe lé-z-Ivrèye » (litt. « bas par les Ivrées ») indique le Canavais, et par extension le Piémont, la plaine du Pô, et, plus loin, l'Italie.

Le toponyme d'Ivrée se dit Ivreja en piémontais, Ivrèya en valdôtain et Eebri en töitschu[4].

Histoire

modifier

Antiquité

modifier

Ivrée fut peut-être fondée par les Salasses[5], mais les Romains en firent une colonie nommée Eporedia sous le consulat de Caius Marius.

Moyen Âge

modifier

La ville fut le siège du marquisat d'Ivrée à l'époque franque (Maison d'Ivrée).

Amédée d'Oscheret a au moins deux fils :

Anschaire Ier d'Ivrée épouse Volsia de Suse dont il a :

Adalbert Ier épouse, vers 900, Giséle de Frioul (vers 883 - 13/06/910), fille de Bérenger Ier de Frioul, marquis de Frioul et de Berthe de Spolète. Ils auront:

Il épouse ensuite Ermengarde de Toscane.

Vers 936, Bérenger II épouse Willa de Toscane d'Arles. Ils auront :

  • Aubert Ier d'Italie, marquis d'Ivrée, roi d'Italie,
  • Konrad-Dado d'Ivrée, marquis d'Ivrée,
  • Wido d'Ivrée (-),
  • Gisela d'Ivrée,
  • Gerberge d'Ivrée,
  • Rozala ou Rozella ou Suzanne de Toscane.

Bérenger II, élu roi d'Italie, est couronné le , et règne jusqu'au ; il lègue le marquisat d'Ivrée à son deuxième fils, Konrad-Dado d'Ivrée. Il meurt prisonnier à Bamberg en Bavière, le .

Vers 956, Aubert Ier épouse Gerberge (en). Ils auront :

Une branche cousine :

Ivrée est une des étapes de la Via Francigena, chemin de pèlerinage de Rome. Elle est mentionnée à ce titre par Sigéric, en 990, avec la mention XLV Everi (numéro d'étape en partant de Rome).

Le 2 novembre 882, mort de Ansgarde de Bourgogne première épouse de Louis II le Bègue roi de Francie Occidentale, mère -entre autres- de Louis III et de Carloman II, sacrés ensemble, mais décédés sans postérité.

En 1018, mort d'Arduin d’Ivrée, fils d'Adalbert II et de Gerberge de Chalon.

Au XIIIe siècle la ville est donnée aux comtes de Savoie par l'empereur Frédéric II.

Temps modernes

modifier

Ivrée est souvent prise par les armées françaises, notamment en 1641 lors de la guerre de Trente Ans et en 1704 durant la guerre de Succession d'Espagne. Ivrée est défendue en 1641 par Carlo Umberto de Savoie, fils illégitime de Charles-Emmanuel Ier et de Laure de Mulessan.

Révolution française et Empire

modifier

La ville est encore prise par les Français en 1796 et en 1800. Elle devient préfecture du département français de la Doire (décret du 24 Fructidor, an X ou ) et est rendue au Piémont après l'abdication de Napoléon Ier en .

Époque contemporaine

modifier

Après la seconde guerre mondiale, la ville doit son développement à la localisation du siège d'une des plus grandes multinationales italiennes, la société Olivetti.

Politique et administration

modifier
Les maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
27 mai 2003 18 avril 2008 Fiorenzo Grijuela Centro-Sinistra/Centre-Gauche  
18 avril 2008 En cours Carlo Della Pepa Centro-Sinistra/Centre/Gauche  
Les données manquantes sont à compléter.

En italien : le frazione Canton Stimozzo Gillio La rossa Meina Moretti Parise Regione campasso San bernado Torre Balfredo

Communes limitrophes

modifier

Chiaverano, Montalto Dora, Burolo, Bollengo, Cascinette d'Ivrea, Fiorano Canavese, Banchette, Salerano Canavese, Pavone Canavese, Albiano d'Ivrea, Romano Canavese, Strambino, Vestignè

Jumelages

modifier

Population et société

modifier

Démographie

modifier

Manifestations culturelles et festivités

modifier

Ivrée est connue pour son carnaval haut en couleur débutant par un défilé en costume napoléonien, et dont les batailles d'oranges sont le moment le plus attendu.

Des chariots tirés par des chevaux parcourent la ville. À leur bord, les guerriers du Tiran en armure et casqués. Les chariots s'arrêtent sur chaque place de la ville où des équipes de combattants les attendent. Et là pendant une dizaine de minutes les combattants à pied lancent des milliers d'oranges sur les guerriers qui ripostent avec autant d'oranges. Le sol est rapidement jonché d'oranges et la ville sent l'orange pendant des semaines.

Les passants portant un bonnet phrygien sont en principe épargnés et doivent être épargnés par les combattants.

Économie

modifier

Ivrée était notamment le siège de la celèbre Olivetti.

Culture locale et patrimoine

modifier

Cité industrielle

modifier

La cité industrielle, berceau de la société Olivetti, est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2018. Elle comprend une grande usine, des bâtiments administratifs ainsi que des édifices consacrés aux services sociaux et au logement. Conçu par des urbanistes et des architectes italiens de premier plan, essentiellement entre les années 1930 et les années 1960, cet ensemble architectural reflète les idées du Movimento Comunità (Mouvement Communauté)[6].

Autres lieux et monuments

modifier

Le liberty à Ivrée

modifier

La ville d'Ivrée accueille plusieurs exemples d'architecture art nouveau italienne, en Italie connue sous le nom de « style liberty ». Parmi eux on mentionne la villa Botalla et la voisine palazzina Botalla dans le nord de la ville, et le palais Ravera en bord de fleuve.

Personnalités

modifier

Voir aussi

modifier

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Notes et références

modifier
  1. Michele Musso, Imelda Ronco, D'Eischemtöitschu : vocabolario töitschu-italiano, Walser Kulturzentrum, Gressoney-Saint-Jean, éd. Musumeci, Quart, 1998, p. 299.
  2. (it) Popolazione residente e bilancio demografico sur le site de l'ISTAT.
  3. (it) System Administrator, « Ivrea Romana », sur www.comune.ivrea.to.it (consulté le )
  4. Michele Musso, Imelda Ronco, D'Eischemtöitschu : vocabolario töitschu-italiano, Walser Kulturzentrum, Gressoney-Saint-Jean, éd. Musumeci, Quart, 1998, p. 299-300.
  5. Dictionnaire universel d'Histoire et de Géographie, éd. Hachette, année 1860, page 900.
  6. « Deux nouveaux sites inscrits sur la Liste du patrimoine mondial », sur UNESCO, (consulté le ).