Jacques-Martin Hotteterre
Jacques-Martin Hotteterre, dit « le Romain », né le à Paris où il est mort le , est un compositeur et flûtiste français.
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Flûte, flûte de concert occidentale (en), basson, hautbois, flûte à bec, musette de cour |
Biographie
modifierJacques-Martin Hotteterre est né le [1],[2],[3],[4]. Il est l’héritier d'une célèbre famille de facteurs d'instruments à vent originaire de La Couture en Normandie. La famille Hotteterre est connue pour avoir apporté de grandes innovations, vers 1670, à la facture des instruments à vent, notamment la flûte démontable en trois parties – cette invention n'est pas attribuable à un membre de la famille en particulier[5] – et le hautbois, dont l'invention est créditée à son grand-père Jean. Jacques-Martin Hotteterre a sans doute été le plus doué de sa dynastie, avec son père Martin, facteur de flûtes renommé qui créa certaines pièces utilisées par Jean-Baptiste Lully.
Son surnom de « Romain » lui aurait été donné à la suite d'un séjour à Rome. Il est certainement à identifier avec lui le « Monsù Giacomo mastro di flauto » (Monsieur Jacques maître de flûte) documenté à la cour du marquis Francesco Maria Ruspoli à Rome d'octobre 1698 à juillet 1700[6].
Il entre en comme hautbois de la Grande Écurie, puis cumule la charge de flûte de la chambre du Roy. Il doit sa renommée à ses talents de flûtiste, instrument pour lequel il écrivit de très nombreuses pièces, complétant un répertoire peu étendu à l’époque (essentiellement des pièces pour flûtes et divers instruments de Marin Marais et de Michel de La Barre).
Excellent fabricant, compositeur et musicien de grand talent, il a laissé à la postérité des œuvres telles que les Suites de pièces à deux flûtes (), Duo et rondeau (), etc., mais également des œuvres à caractère technique et pédagogique, telles que L'art de préluder sur la flûte traversière (), Principes de la flûte traversière ou flûte d'Allemagne, de la flûte à bec ou flûte douce et du hautbois () dont plusieurs éditions existent, avec des traductions en flamand et en anglais de la même époque.
En 1728, il épouse, à Paris, Élisabeth-Geneviève Charpentier, fille d'un notaire et petite-fille d'un conseiller du Roi, dont la fortune, ajoutée à l'héritage de son père Martin, lui permet de se dispenser d'un travail manuel et de se consacrer entièrement à ses œuvres et à son enseignement.
Jacques Hotteterre meurt le 16 ou le [4]. Son fils Jean-Baptiste lui succède dans ses charges jusqu'à sa propre mort survenue en 1770. Sa fille Marie-Geneviève se marie à Claude Balbastre le en présence de Jean-Philippe Rameau et de Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville.
Hommage
modifierUne rue « Jacques Hotteterre » est nommée en son hommage à La Couture-Boussey, berceau de la famille Hotteterre.
Son portrait se retrouve sur la façade du château d'eau à l'entrée de la ville[7].
Œuvres
modifier- Opus 1 : Principes de la flûte traversière, ou flûte d'Allemagne, de la flûte à bec ou flûte douce et du hautbois, divisez par traitez (1707).
- Op. 2 : Premier livre de pièces pour la flûte traversière et autres instruments avec la basse (1708).
- Op. 3 : Sonates en trio pour les flûtes traversières et a bec, violon, hautbois (1712).
- Op. 4 : Première suitte de pièces suite de pièces à deux dessus, sans basse continue. Pour les flûtes-traversières, flûtes à bec, violes" (1712).
- Op. 5 : Deuxième livre de pièces pour la flûte traversière et autres instruments avec la basse (1715).
- Op. 6 : Deuxième suite de pièces à deux dessus pour les flûtes-traversières, flûtes à bec, violes, etc. avec une basse adjoutée et sans altération des dessus, laquelle on y pourra joindre pour le concert" (1717).
- Op. 7 : L'art de Préluder (1719).
- Op. 8 : Troisième suite de pièces à deux dessus (1722).
- Op. 9 : Concert de Rossignol (perdu).
- Op. 10 : Méthode pour la Musette contenant des principes, par un recueil d'airs et quelques préludes (1738).
- Airs et brunettes à deux et trois dessus avec la basse - Tirez des meilleurs autheurs (1721).
- Publication posthume de pièces pour flûte et basse continue de son frère Jean Hotteterre en 1722, avec une suite de Jacques-Martin.
- Arrangement de pièces de Robert Valentine pour deux flûtes.
- Édition de pièces de Francesco Torelio pour deux flûtes.
- Arrangement de trios d'Albinoni (perdu).
Notes et références
modifier- Paris, État civil reconstitué, vue 13/51.
- « Notice de personne "Hotteterre, Jacques (1673-1763)" », sur catalogue.bnf.fr, Bibliothèque nationale de France (consulté le )
- « Hotteterre, Jacques, 1673-1763 », sur id.loc.gov, Bibliothèque du Congrès (consulté le )
- Giannini 1993.
- Instruments de la famille Hotteterre au musée de la musique, site de la Philharmonie de Paris.
- Saverio Franchi, Il principe Ruspoli: l'oratorio in Arcadia, dans Percorsi dell'oratorio romano: da « historia sacra » a melodramma spirituale, Rome, Ibimus, 2002, p. 280.
- Jean-Yves Rauline et François Camboulive, « Regards sur la facture instrumentale normande. La Normandie et la facture instrumentale. », Études Normandes, vol. 54e année, n°2, , p. 9-24 (DOI 10.3406/etnor.2005.1587, lire en ligne, consulté le ).
Bibliographie
modifier- (en) Tula Giannini, « Jacques Hotteterre le Romain and His Father, Martin: A Re-Examination Based on Recently Found Documents », Early Music (en), Oxford University Press, vol. 21, no 3, , p. 377-386+389-390+393-395 (DOI 10.1093/em/XXI.3.377, JSTOR 3128290, lire en ligne).
- Ernest Thoinan, Les Hotteterre et les Chédeville, Paris, Edmont Sagot, (réimpr. réédition en fac-similé, Paris, Zurfluh) (BNF 31243663), (lire en ligne sur Gallica).
Articles connexes
modifierLiens externes
modifier- « Famille Hotteterre - Portraits de facteurs d’instruments », sur collectionsdumusee.philharmoniedeparis.fr (consulté le ).
- Ressources relatives à la musique :
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la recherche :
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :