Palinuridae
Les Palinuridae forment une famille de crustacés décapodes, tous comestibles, plus connus sous le nom de langoustes, même si en France le terme langouste désigne plus particulièrement la langouste rose et la langouste rouge (ou langouste commune) largement présentes en mer Méditerranée. On trouve les langoustes dans toutes les mers tropicales et tempérées, sur les fonds récifaux coralliens et rocheux à des profondeurs de 1 à 50 m.
Étymologie
modifierLe nom de langouste dérive du latin locusta : la sauterelle[1]. Au XVIe siècle, on les appelait sauterelles de mer[2].
Depuis la nomenclature établie en 1795 par l'entomologiste allemand Friedrich Weber, le nom scientifique du principal genre de langoustes est Palinurus (famille des Palinuridae). Il dérive du nom d'un personnage de la mythologie romaine, Palinure, un compagnon de voyage d'Énée tombé à l'eau tandis qu'il conduisait la flotte vers l'Italie. Une explication possible à ce choix est qu'à l'époque de Weber, les crustacés étaient peut-être considérés comme des insectes tombés à l’eau (cf. les « araignées de mer »), tout comme Palinure[3].
Description
modifierCe sont des animaux de belle taille (plusieurs dizaines de centimètres à l'âge adulte, jusqu'à 40 cm) caractérisés par un corps allongé, de longues antennes épineuses et des pinces très atrophiées.
Ce sont des prédateurs nocturnes qui chassent de petits organismes benthiques et se nourrissent parfois à l'occasion de débris organiques. Le jour, les langoustes se dissimulent dans des failles d'où sortent leurs longues antennes[4].
La langouste et l'homme
modifierComestibles, les langoustes sont pêchées pour leur chair savoureuse qui en fait un mets de choix et un enjeu économique pour de nombreuses régions côtières. On trouve des langoustes dans toutes les mers tropicales et tempérées, généralement sur les fonds rocheux où elles peuvent trouver des abris, mais les prélèvements excessifs ont souvent provoqué leur raréfaction et même parfois leur extinction dans de nombreuses régions, en particulier à proximité des structures touristiques.
Morphologie
modifierLes langoustes fréquentent en général les fonds rocheux où elles peuvent trouver des abris. Elles se meuvent en marchant à l'aide de leurs pattes mais peuvent aussi nager en se propulsant en arrière par de violentes contractions de l'abdomen, surtout en cas de fuite.
Les larves, appelées phyllosomes, translucides et de forme aplatie, ont une vie planctonique. Elles se laissent dériver par les courants marins avant de pouvoir se poser sur le fond et de prendre la forme de langouste (métamorphose). Pour grandir, les langoustes effectuent régulièrement des mues : elles perdent et renouvellent leur carapace, plusieurs fois par an quand elles sont juvéniles, puis en général une fois.
Genres et espèces
modifierLa famille des Palinuridae, créée par Pierre André Latreille (1762-1833) en 1802, comprend les genres et espèces suivants :
Selon World Register of Marine Species (14 avril 2016)[5] :
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Selon ITIS (11 avril 2014)[6] :
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Fossile de Palinurina longipes
Pêche
modifierLa langouste se pêche aux casiers (appâtées avec des morceaux de poisson) ou au trémail. Elle est également parfois chassée en apnée à la main (l'utilisation d'une foëne pour la capture des crustacés en plongée est interdite en France).
Centuri (Haute-Corse) est le premier port français de pêche à la langouste.
Préparation culinaire
modifierLa langouste doit être cuisinée vivante parce qu'elle est un produit culinaire qui s'abime vite et dégage une odeur malodorante une fois morte. Lorsque celle-ci est fraiche, sa chair est ferme et dense, ce qui est généralement un gage de fraicheur car à l'inverse du homard la langouste possède un muscle abdominal (la queue) très puissant et tonique.
La langouste congelée possède une chair moins ferme, qui a tendance à s'effriter, lors du processus de congélation les cellules qui composent la chair s'abiment et la langouste perd de sa fermeté.
Quelques recettes :
- langouste grillée,
- langouste à l'armoricaine,
- cari de langouste...
- demi-langouste thermidor
- Langouste grillée à la marquisienne
Art
modifier- Arts graphiques
- Littérature
- Les Oubliés de Saint-Paul, récit du drame de la pêcherie de langoustes de l'île Saint-Paul,
- La langouste ne passera pas (Casterman, 1969), bande dessinée de Jean Yanne et Tito Topin.
Cinéma
modifierDans le film Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre, une scène documentaire, présentée de façon humoristique comme servant à cacher la violence de l'extrait, décrit les langoustes.
Héraldique
modifierEn héraldique, une langouste figure sur les armoiries des terres australes et antarctiques françaises.
Voir aussi
modifierRéférences taxonomiques
modifier- (en) Référence WoRMS : Palinuridae Latreille, 1802 (+ liste genres + liste espèces)
- (en) Référence Paleobiology Database : Palinuridae Latreille 1802
- (fr + en) Référence ITIS : Palinuridae Latreille, 1802
- (en) Référence Tree of Life Web Project : Palinuridae
- (en) Référence Catalogue of Life : Palinuridae Latreille, 1802 (consulté le )
- (en) Référence NCBI : Palinuridae (taxons inclus)
Liens externes
modifier- (fr) « crustacés », DDCCRF, nom officiel de crustacé en France.
- (fr) « homards, langoustes, langoustines et cigales », FAO
Notes et références
modifier- Informations lexicographiques et étymologiques de « Langouste » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
- Guillaume Rondelet, Histoire des poissons, livre 18, chap. 2.
- « La langouste », sur France Culture, Pas si bêtes, la chronique du monde sonore animal, (consulté le )
- Andrea et Antonella Ferrari (trad. de l'italien par Dominique Le Bouteiller Johnson), Guide des récifs coralliens : la faune sous-marine des coraux [« Barriere corraline »], Paris, Delachaux et Niestlé, coll. « Les compagnons du naturaliste », (1re éd. 1999), 288 p. (ISBN 2603011936), Langouste page 267
- World Register of Marine Species, consulté le 14 avril 2016
- Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 11 avril 2014