Natalia Dolgoroukova
La princesse Natalia Borissovna Dolgoroukova (Dolgoroukaïa), en russe : Ната́лия Бори́совна Долгору́кова (Долгору́кая), Nektaria (Некта́рия) de son nom de religion, née comtesse Cheremetieva (Шереметева) le 17 janvier 1714 ( dans le calendrier grégorien) et morte à Kiev 3 août 1771 ( dans le calendrier grégorien) est l'une des premières écrivaines russes.
Naissance | |
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Décès | |
Sépulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Ната́лия Бори́совна Долгору́кова |
Nom de naissance |
Наталья Борисовна Шереметева |
Activité | |
Famille | |
Père | |
Mère |
Anna Saltykova (d) |
Fratrie |
Mikhaïl Borissovitch Cheremetiev (d) Pierre Cheremetiev |
Conjoint | |
Enfant |
Mikhail Dolgorukov (d) |
Statut |
Elle a été reconnue comme étant la mémorialiste russe la plus accomplie du XVIIIe siècle[1]. Elle est la fille du comte Boris Cheremetiev et la grand-mère du prince et poète Ivan Dolgorouki, et a épousé le prince Ivan Dolgoroukov.
Biographie
modifierNatalia Borisovna est de la famille des Cheremetiev. Son père Boris Cheremetiev meurt lorsqu'elle a 4 ans. Elle perd ensuite sa mère à l'âge de 14 ans. À seize ans, elle entre dans la vie mondaine, et le prince Ivan Alekseïevitch Dolgoroukov, un ami intime du jeune Pierre II de Russie, la demande en mariage. Les fiançailles de Natalia et d'Ivan suivent de trois jours celles de Pierre II et de la sœur d'Ivan, Ekaterina Dolgoroukova.
Ils tombent en disgrâce à la suite de la mort de Pierre II et du couronnement d'Anne de Russie. Natalia n'abandonne pas son fiancé et insiste pour l'épouser[1]. Ils se marient le 6 avril 1730 ( dans le calendrier grégorien)[2]. Elle part ensuite immédiatement en exil, avec l'ensemble de la famille Dolgoroukov, dans la ville de Beriozovo.
En exil, elle donne naissance à deux fils, Mikhaïl et Dmitri[2], le plus jeune quelques jours après la seconde arrestation de son mari. Après l'exécution de celui-ci en , elle obtient après 10 ans l'autorisation de revenir à Moscou avec ses deux fils[2]. Elle prend le voile après la fin des études, l'entrée dans le service et le mariage de son fils ainé. Son fils cadet, qui souffre d'une maladie incurable, reste avec elle jusqu'à sa mort en 1769[3].
En 1758, elle entre au monastère Florovski à Kiev sous le temps Nektaria[2], et en elle fait ses vœux de grande skhima. Quelque temps auparavant, en janvier, elle achève pour ses petits enfants ses mémoires, Écrits de ma main... («Своеручные записки…»)[2]. Ils sont un témoignage important sur la première moitié du XVIIIe siècle russe, et sur le caractère de l'impératrice[2]. Natalia Dolgoroukova s'y représente elle-même comme une femme pieuse, altruiste, constante dans sa loyauté à son époux[4].
Ils seront publiés pour la première fois dans la revue de Maksim Nevrorov (ru), l'Ami de la jeunesse («Друг юношества»), en 1810. Ses mémoires font l'objet d'une publication de référence à Saint-Pétersbourg en 1913[5].
Postérité
modifierLe poète Kondrati Ryleïev lui a consacré une de ses Pensées («Дум»), la XXe. Un autre grand poète romantique russe, Ivan Kozlov chante les vicissitudes de son destin dans un de ses poèmes[2].
Écrits
modifier- (ru) Своеручные записки княгини Натальи Борисовны Долгорукой дочери г. фельдмаршала графа Бориса Петровича Шереметева [« Écrits de la main de la princesse Natalia Borisovna Dolgoroukova, fille du feld-maréchal et comte Boris Petrovitch Chereremtiev »] (Préparation du texte, postface et notes de I. V. Anisimov), Saint-Pétersbourg, Khudozh, , 144 p. (ISBN 5-280-01345-5 et 9785280013452, OCLC 29252070, lire en ligne)
- [(ru) Édition de 1912]
- [(ru) Édition de 1917 (édition de référence)]
- (ru) Письма княгини Натальи Борисовны Долгоруковой [« Lettres de la princesse Natalia Borissovna Dolgoroukova »] (Archives russes 1867 (Вып.1 Стлб.52-59)).
Notes et références
modifier- (en)/(ru) Cet article est partiellement ou en totalité issu des articles intitulés en anglais « Natalia Sheremeteva » (voir la liste des auteurs) et en russe « Долгорукова, Наталия Борисовна » (voir la liste des auteurs).
- D.S. Mirsky. A history of Russian literature from its beginnings to 1900. Northwestern University Press, 1999. Page 60.
- (ru) Encyclopédie Brockhaus et Efron, « Долгорукова, Наталья Борисовна » [« Dolgoroukoova, Natalia Borissovna »], sur ru.wikisource.org (consulté le )
- (ru) П. Х. Гребельский и А. Б. Мирвис (P. Kh. Grebelski et A. B. Mirvis), Дом Романовых [« La maison des Romanov »], Saint-Pétersbourg, ЛИО «Редактор» (ISBN 978-5-7058-0160-2 et 5-7058-0160-2)
- (en) Barbara Alpern Engel, Women in Russia, 1700-2000, Cambridge University Press, , 275 p. (ISBN 978-0-521-00318-6, lire en ligne)
- (ru) Своеручные записки княгини Натальи Борисовны Долгорукой дочери г. фельдмаршала графа Бориса Петровича Шереметева [« Écrits de la main de la princesse Natalia Borisovna Dolgoroukova, fille du feld-maréchal et comte Boris Petrovitch Chereremtiev »], Saint-Pétersbourg, , 52 p. (lire en ligne)
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (ru) Encyclopédie Brockhaus et Efron, « Долгорукова, Наталья Борисовна » [« Dolgoroukoova, Natalia Borissovna »], sur ru.wikisource.org (consulté le ) ;
- (ru) Есипович Я. Г. (I. F. Iessipovitch), « Княгиня Наталья Борисовна Долгорукова » [« Princesse Natalia Borissovna Dolgorouka »], Отечественные записки [Écrits patriotiques], vol. 1, 1, , p. 275-300 ;
- (ru) Толычева Т. (T. Tolytcheva), Наталья Борисовна Долгорукова и березовские ссыльные [« Natalia Borissovna Dolgoroukova et les exilés de Berezov »], Moscou,
- (ru) Корсаков Д. А. (D. A. Korsakov), Из жизни русских деятелей XVIII века [« Tiré de la vie de personnalités russes du XVIIIe siècle »], Kazan,
- (ru) Корсаков Д. (D. Korsakov), « Княгиня Наталья Борисовна Долгорукая » [« Princesse Natalia Borissovna Dolgorouka »], Исторический вестник, vol. 23, no 2, , p. 263-282 (lire en ligne) ;
- (ru) Шереметев С. Д., гр. (Comte S. D. Cheremetiev), Схимонахиня Нектария. Княгиня Наталья Борисовна Долгорукова, дочь Фельдмаршала Шереметова [« Nektaria. Princesse Borissovna Dolgoroukova, fille du feld-maréchal Cheremetov »], Moscou, ;
- (ru) Агеева Л. И. (L. I. Ageïeva), По следам княгини Натальи Долгоруковой : Научно-популярное издание [« Sur les traces de Natalia Dolgoroukova : édition scientifique et populaire »], Kiev, Издательство «LPMedia», (ISBN 978-966-2449-00-6) ;
- (ru) Мельцин М. О. (M. O. Meltsine), « История текста мемуаров схимонахини Нектарии (княгини Н. Б. Долгоруковой) », dans Шестова Ю.Э (Chestova O. E.), Проблемы дипломатики, кодикологии и актовой археографии: Материалы XXIV Международной научной конференции. Москва, 2–3 февраля 2012 г. [« Histoire du texte des mémoires de la nonne Nekataria (princesse N.B. Dolgoroukova »], Moscou, , 403—405 (ISBN 978-5-7281-1294-5, lire en ligne).
- (ru) Т. Толычева (T. Tolytcheva), Наталья Борисовна Долгорукова и берёзовские ссыльные [« Natalia Borissovna Dolgoroukova et son exil à Bereziov »], Moscou, Типография товарищества И. Д. Сытина,
Articles connexes
modifierLien externe
modifier- (ru) Kondrati Ryleïev, « Ballade de Natalia Dolgoroulova », sur decemb.hobby.ru (consulté le ).