Paul Abram
Paul Abram est un romancier, critique littéraire, metteur en scène et directeur de théâtre français né le à Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) et mort le à Marseille (Bouches-du-Rhône).
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Il a notamment dirigé le théâtre de l'Odéon et le Théâtre national populaire.
Biographie
modifierJeunesse et études
modifierPaul-Élie Samuel Abram est le fils de Benjamin Abram, juriste et homme politique d'Aix-en-Provence[1] et d'Esther Baze, sans profession.
Après des études de médecine[2], il s'oriente vers la littérature et le théâtre, devenant critique dans plusieurs journaux et publiant deux romans avant la Première guerre mondiale.
Carrière littéraire
modifierEn 1908, il publie L'Évolution du mariage dont Léon Blum, dans sa préface, souligne les qualités et l'intérêt : « Le livre de M. Paul Abram est sincère, ingénieux et convaincant. Il est le premier ouvrage d'un écrivain dont les essais de critique ont aussitôt attiré l'attention par les qualités d'ardeur, de curiosité, de loyauté intellectuelle qui s'y révèlent, mais c'est à la vivacité des convictions, non pas à l'inexpérience que l'on y trouvera la marque de la jeunesse. Je souhaite à cet ouvrage le succès qu'il mérite, c'est-à-dire que je lui souhaite d'être lu d'être approuvé ou combattu, d'être utile[3]. »
Au cours de la Première guerre, il fait partie du service de santé militaire[4]. Il écrit un livre, Médecins et Militaires : La Guerre du Service de santé, publié en 1920, qui décrit ce qu'il a vécu[5]. Après la guerre, il reprend son activité de critique et d'écrivain. Il devient membre du comité de l'Association syndicale des critiques littéraires[6].
Carrière théâtrale
modifierEn 1922, Firmin Gémier (1869-1933), directeur de l'Odéon, lui demande de devenir son collaborateur et le nomme co-directeur en 1925. En 1930, il succède dans la fonction de directeur à Firmin Gémier qui souhaite se consacrer entièrement au Théâtre national populaire installé au palais de Chaillot. Il s'investit dans la rénovation de la salle et parallèlement organise des tournées de la troupe tant en France qu'à l'étranger[7]. Au cours de son mandat, Paul Abram veille à présenter aussi bien des pièces classiques que modernes[8].
Paul Abram cumule, à partir de 1938, cette responsabilité avec celle de directeur du Théâtre national populaire[9], succédant à Albert Fourtier (Gémier étant mort en 1933). En 1940, il abandonne ses fonctions puis la France l'année suivante pour fuir le nazisme.
En 1946 est créé le Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD) afin de promouvoir un enseignement spécifique de l'art dramatique[10]. Paul Abram en est le premier directeur et le restera jusqu'en 1955[11].
Par décret du , Paul Abram est nommé vice-président du conseil supérieur de la Radiodiffusion-télévision française[12].
Il meurt le à 86 ans d'une hémorragie cérébrale.
Distinctions
modifier- Commandeur dans l'ordre de la Légion d'Honneur[13].
Œuvres
modifier- L'Évolution du mariage, préface de Léon Blum, E. Sansot & Cie, Paris, 1908, 225 p.
- Cartes postales, critiques, notes et impressions, E. Sansot, Paris, 1909, 266 p.
- Notes et critique littéraire et dramatique, E. Sansot, Paris, 1913, 296 p.
- Lettres pour le filleul de l'arrière, préface de Paul Margueritte, Berger-Levrault, Paris, 1917, 179 p
- La Faiblesse de l'homme, notes d'après-guerre, éditions des Amitiés françaises, Paris, 1920, 191 p.
- Médecins et Militaires : La Guerre du Service de santé, La Renaissance du Livre, Paris, 1920
- Une femme et des hommes, J. Ferenczi, Paris, 1923, 220 p.
- La Faute de Psyché (roman), libr. Baudinière, Paris, 1924, 187 p.
Mises en scène
modifier- 1932 : Alfred de Musset, Lorenzaccio, théâtre de l'Odéon
- 1934 : Saint-Georges de Bouhélier, Jeanne d'Arc théâtre de l'Odéon (21 novembre)
- 1934 : Molière, Les Femmes savantes, théâtre de l'Odéon
- 1936 : Pierre Corneille, Le Cid, théâtre de l'Odéon
- 1938 : Saint-Georges de Bouhélier, Le Roi-Soleil , théâtre de l'Odéon (14 avril)[14]
- 1939 : Jean Racine, Athalie, théâtre de l'Odéon
- 1958 : François Turpin, Sait-on jamais !, théâtre Saint-Georges
Notes et références
modifier- Roger Klotz-Villard, « Les successeurs de Jassuda Bedarride : Benjamin Abram », sur acjp.fr (consulté le )
- « Paul Abram est mort », Le Monde, (lire en ligne)
- Léon Blum, « L'auteur du Mariage juge l'auteur de L'Évolution du mariage », Gil Blas, (lire en ligne sur Gallica)
- « Paul Abram, bien que déclaré inapte à faire campagne, obtient sur sa demande d’être affecté à une ambulance de l’avant où il sert plus de quarante mois. Retraçant cette expérience dans ses Lettres pour le filleul de l’arrière, il dédie ce recueil, paru en 1917, “à la foule glorieuse des héros anonymes et obscurs, par qui demain la France sera plus grande et plus libre” ». Cf. [lire en ligne]
- Médecins et Militaires : La Guerre du Service de santé, Association médicale mutuelle, janvier 1921 lire en ligne sur Gallica
- Annuaire de l'Association syndicale des critiques littéraires et bibliographes, 1920 lire en ligne sur Gallica
- « L'Odéon, une histoire », sur theatre-odeon.eu,
- Roger Cousin, « La renaissance des grands classiques sur scène », Excelsior, , p. 4 (lire en ligne sur Gallica)
- « 1920-1951 : De Firmin Germier à Pierre Aldebert », sur theatre-chaillot.fr (consulté le )
- Jusqu'à cette date le Conservatoire de musique et de déclamation comprenait une section « art dramatique ».
- « Culture - Direction du théâtre et des spectacles - Conservatoire national supérieur d'art dramatique (1946-1990) », sur francearchives.fr, (consulté le )
- « M. Paul Abram, vice-président du conseil supérieur de la RTF », Le Monde,
- « Cote 19800035/1069/23001 », base Léonore, ministère français de la Culture
- Dossier de presse lire en ligne sur Gallica
Liens externes
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- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative à la vie publique :