René-Pierre Choudieu
René-Pierre Choudieu, né le 26 novembre 1761 à Angers, mort le 9 décembre 1838 à Paris, est un homme politique de la Révolution française.
René-Pierre Choudieu | |
René-Pierre Choudieu (Portrait par Maurice Delcourt paru dans La Revue blanche en 1897) | |
Fonctions | |
---|---|
Député de Maine-et-Loire | |
– (1 an et 13 jours) |
|
Gouvernement | Assemblée législative |
Député à la Convention nationale | |
– (3 ans, 1 mois et 22 jours) |
|
Biographie | |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Angers (Maine-et-Loire) |
Date de décès | (à 77 ans) |
Lieu de décès | Ancien 3e arrondissement de Paris |
Nationalité | Française |
Parti politique | Gauche Montagne |
Profession | Militaire Lieutenant de police Secrétaire |
députés de Maine-et-Loire | |
modifier |
Carrière
modifierÀ l'annonce de la Révolution, alors qu'il est titulaire de la charge de substitut au présidial d'Angers, il décide de s'emparer du château de la ville et est élu par la suite accusateur public auprès du tribunal criminel du Maine-et-Loire[1].
Mandat à la Législative
modifierLa France devient une monarchie constitutionnelle à la suite de la promulgation de la Constitution du 3 septembre 1791. Le même mois, Pierre-René Choudieu est élu député du département du Maine-et-Loire, le deuxième sur onze, à l'Assemblée nationale législative[2].
Choudieu adhère au club des Jacobins dès le début de son mandat[3].
En mars 1792, il vote en faveur de la mise en accusation de Bertrand de Molleville, le ministre de la Marine[4]. En avril, il vote pour que les soldats du régiment de Châteauvieux, qui s'étaient mutinés lors de l'affaire de Nancy, soient admis aux honneurs de la séance[5]. En août enfin, il vote en faveur de la mise en accusation du marquis de La Fayette[6].
Mandat à la Convention
modifierLa monarchie française prend fin à l'issue de la journée du 10 août 1792 : les bataillons de fédérés bretons et marseillais alliés aux habitants des faubourgs de Paris prennent le palais des Tuileries. Le roi et sa famille sont incarcérés le 13 à la tour du Temple.
En septembre 1792, Choudieu est réélu député du département du Maine-et-Loire, le premier sur onze, à la Convention nationale[7].
Il siège sur les bancs de la Montagne. Lors du procès de Louis XVI, il vote la mort et rejette l'appel au peuple et le sursis à l'exécution[8]. Il ne participe ni au scrutin sur la mise en accusation de Jean-Paul Marat en avril 1793[9], ni à celui sur le rétablissement de la Commission des Douze en mai de la même année[10].
Choudieu est en effet envoyé en mission à plusieurs reprises durant son mandat. Le 8 mars 1793, il est envoyé aux côtés de Jean-Nicolas Méaulle auprès de la section parisienne des Champs-Élysées[11]. Le lendemain, il est envoyé, aux côtés de Joseph-Étienne Richard dans les départements du Maine-et-Loire et de la Sarthe afin d'accélérer la levée en masse[12]. En avril, il est envoyé auprès de l'Armée des côtes de La Rochelle. En pluviôse an II enfin (en février 1794), il est envoyé auprès des armées du Nord et des Ardennes.
Choudieu rentre à Paris après la chute de Robespierre. D'après les historiens Françoise Brunel[13] et Michel Biard[14], il siège parmi les « derniers Montagnards » qui s'opposent à la réaction thermidorienne. À l'issue de l'insurrection du 12 germinal an III (), ainsi que ses collègues montagnards Amar, Chasles, Duhem, Huguet, Foussedoire et Ruamps, il est décrété d'arrestation et incarcéré au fort de Ham[15]. Ils sont amnistiés lors de la séparation de la Convention.
Proscrit sous le Consulat pour avoir été mis en cause dans l'attentat de la rue Saint-Nicaise, il se réfugie en Hollande et ne revient en France que sous l'Empire. Banni en 1816 comme régicide, il s'installe en Belgique.
Œuvre
modifierPostérité
modifierSon nom a été donné à une rue du centre-ville d'Angers[16], ainsi qu'à une rue près de la gare de Saumur[17].
Notes et références
modifier- Émile Gabory, Les guerres de Vendée, Robert Laffont, édition 1993, incluant une biographie sommaire de Choudieu en page 1423.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 34, p. 36.
- Alphonse Aulard, La Société des Jacobins tome 3, séance du 3 octobre 1791, p. 161.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 39, séance du 8 mars 1792, p. 493.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 41, séance du 9 avril 1792, p. 406.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 47, séance du 8 août 1792, p. 582.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 52, p. 48.
- Jacques-François Froullé, « Liste comparative des appels nominaux. Faits dans les séances des 15, 16, 17, 18 et 19 janvier 1793, sur le procès et le jugement de Louis XVI [...] » , sur gallica.bnf.fr, (consulté le ).
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 62, séance du 13 avril 1793, p. 63.
- Archives parlementaires de 1787 à 1860, Première série, tome 65, séance du 28 mai 1793, p. 538.
- Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public, tome 2, Représentants en mission, séance du 8 mars 1793, p. 285.
- Ibidem., Représentants en mission, séance du 9 mars 1793, p. 301.
- Françoise Brunel, « Les derniers Montagnards et l'unité révolutionnaire », Annales historiques de la Révolution française, vol. 229, no 1, , p. 385–404 (DOI 10.3406/ahrf.1977.1009, lire en ligne, consulté le ).
- Michel Biard, Les Derniers Jours de la Montagne (1794-1795), Paris, Presses universitaires de France collection « Questions républicaines », 2023, 240 p.
- Alphonse Aulard, Recueil des Actes du Comité de Salut public tome 21, Comité de Salut public, séance du 13 germinal an III (2 avril 1795), p. 462-463.
- Rue Choudieu à Angers.
- Rue Choudieu à Saumur.
Bibliographie
modifier- « René-Pierre Choudieu », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [détail de l’édition].
- Sergio Luzzatto, Mémoire de la Terreur, Lyon, Presses Universitaires, 1991.
Liens externes
modifier
- Ressource relative à la vie publique :