Saint-Pierre-de-Bailleul

commune française du département de l'Eure

Saint-Pierre-de-Bailleul est une commune française située dans le département de l'Eure, en région Normandie.

Saint-Pierre-de-Bailleul
Saint-Pierre-de-Bailleul
vue sur la vallée.
Blason de Saint-Pierre-de-Bailleul
Blason
Administration
Pays Drapeau de la France France
Région Normandie
Département Eure
Arrondissement Les Andelys
Intercommunalité Communauté d'agglomération Seine-Eure
Maire
Mandat
Pascal Jumel
2020-2026
Code postal 27920
Code commune 27589
Démographie
Gentilé Saint Bailleulais
Population
municipale
971 hab. (2021)
Densité 153 hab./km2
Géographie
Coordonnées 49° 07′ 25″ nord, 1° 23′ 25″ est
Altitude Min. 15 m
Max. 136 m
Superficie 6,34 km2
Type Commune rurale à habitat dispersé
Unité urbaine Hors unité urbaine
Aire d'attraction Paris
(commune de la couronne)
Élections
Départementales Canton de Gaillon
Législatives Quatrième circonscription
Localisation
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Géographie

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En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Sud-ouest du bassin Parisien, caractérisée par une faible pluviométrie, notamment au printemps (120 à 150 mm) et un hiver froid (3,5 °C)[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat des plateaux abrités », correspondant aux plaines agricoles de l’Eure, avec une pluviométrie beaucoup plus faible que dans la plaine de Caen en raison du double effet d’abri provoqué par les collines du Bocage normand et par celles qui s’étendent sur un axe du Pays d'Auge au Perche[3].

Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 671 mm, avec 10,8 jours de précipitations en janvier et 7,5 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Muids à 13 km à vol d'oiseau[4], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 609,1 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].

Urbanisme

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Typologie

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Au , Saint-Pierre-de-Bailleul est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[9].

Occupation des sols

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L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (83 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (83,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (58,1 %), prairies (24,5 %), zones urbanisées (12,7 %), forêts (4,2 %), zones agricoles hétérogènes (0,4 %)[10]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

 
Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

Toponymie

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Saint-Pierre est un hagiotoponyme, l'église primitive de Saint-Pierre-de-Bailleul est fondée par les religieux de Saint-Ouen sous le patronage des apôtres saint Pierre et saint Paul.

Bailleul est attesté sous les formes Baliolum vers 1000 (charte de Drogon), Ballolo vers 1007 et 1017, Balliolum vers 1024[11], Ballolum vers 1025 (charte de Drogon), Ballolium en 1250 (charte de Guillaume de Bailleul)[12].

Bailleul est un nom de lieu fréquent dans le nord de la France ; il provient du latin tardif d'origine gauloise Balliolum, « cours, enclos », lui-même dérivé du mot Ballium, qu'on retrouve dans Portbail dans la Manche (Portus Ballii vers 749)[11].

Bailleul est un toponyme de l'Eure dont le nom s'est conservé dans celui de trois communes : Saint-Étienne-sous-Bailleul, Saint-Pierre-de-Bailleul et Villez-sous-Bailleul[13].

Histoire

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Moyen Âge

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Avant l'invasion par les Vikings (Xe siècle) de l'actuelle Normandie, Saint-Pierre-de-Bailleul est le centre d'un vaste domaine de l'abbaye Saint-Ouen de Rouen.

L'église primitive de Saint-Pierre-de-Bailleul est fondée par les religieux de Saint-Ouen sous le patronage des apôtres saint Pierre et saint Paul.

Les premiers ducs normands issus des invasions des Vikings englobent dans leur domaine Saint-Pierre-de-Bailleul et les territoires alentour. Ce n'est qu'en 1026 que le duc Richard II rend à Saint-Ouen l'église avec toutes ses dépendances. Les religieux reçoivent également des prés, des moulins et les meilleurs vignobles du pays[14].

Afin d'entretenir ces terres, des religieux de Saint-Ouen sont envoyés à Saint-Pierre-de-Bailleul et y fondent le prieuré bénédictin de Bailleul[15].

Le Cailloutin était le vin de la vallée de la Seine cultivé sur les versants de la commune et notamment sur la côte du Grand Moulin.

Pendant les XIIe et XIIIe siècles, le prieuré de Bailleul (appelé également manoir de Bailleul) s'enrichit de nombreuses acquisitions et donations. Un sanctuaire « Notre-Dame-de-Grâce » consacré à la Vierge est implanté à Saint-Pierre-de-Bailleul. C'est le plus ancien dans le bassin de la haute Seine[16]. Les pèlerinages du XIIIe siècle y sont si importants que la paroisse est désignée sous le nom de Grâce et l'église prend le nom de Notre-Dame-de-Grâce. Aux XIVe et XVe siècles, les dons affluent de toutes parts : le cardinal d'Amboise, archevêque de Rouen et premier ministre de Louis XII, fait ériger trois statues dans l'église Notre-Dame-de-Grâce, l'une représentant le roi Louis XII, une autre la reine Anne de Bretagne, épouse du premier et la troisième, le cardinal lui-même[16]. Le deuxième cardinal d'Amboise, neveu du premier, et l'abbaye de Saint-Ouen font construire l'église actuelle.

Époque moderne

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Au XVIe siècle, les religieux ne sont plus présents au prieuré de la Grâce (appelé entre-temps baronnie de la Grâce), l'abbaye de Saint-Ouen donne à bail la ferme et les animaux et le curé de la paroisse reçoit le sixième de toutes les dîmes[14].

Le , Jean-François Bachelet, négociant à Rouen, fonde à Saint-Pierre-de-Bailleul une école de filles, tenue par des sœurs des écoles chrétiennes.

L'abbaye de Saint-Ouen conserve son domaine à Saint-Pierre-de-Bailleul jusqu'à la Révolution.

Époque contemporaine

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Au cours de la Révolution française, la commune porta provisoirement le nom de L'Unité[17].

À partir de 1961, le peintre Tal Coat s'installe à la chartreuse de Dormont, où il meurt en 1985.

Héraldique

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Les armes de la commune de Saint-Pierre-de-Bailleul se blasonnent ainsi :

de gueules à la clef d'or et à l'épée haute du même, posées en sautoir, cantonnées de trois fleurs de lys d'argent en chef et aux flancs et d'une grappe de raisin tigée et feuillée au naturel en pointe.

Politique et administration

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La mairie.
Liste des maires successifs
Période Identité Étiquette Qualité
Les données manquantes sont à compléter.
  mars 2001      
mars 2001 En cours Pascal Jumel SE Artisan

Démographie

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L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[19].

En 2021, la commune comptait 971 habitants[Note 2], en stagnation par rapport à 2015 (Eure : −0,5 %, France hors Mayotte : +1,84 %).

Évolution de la population  [ modifier ]
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
770774777745683724740700679
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
641600602583531532527487488
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
463420382414414376422436478
1962 1968 1975 1982 1990 1999 2005 2006 2010
4845316246558349351 0241 0301 005
2015 2020 2021 - - - - - -
971977971------
De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
(Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[17] puis Insee à partir de 2006[20].)
Histogramme de l'évolution démographique

Lieux et monuments

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  • Église Saint-Pierre. Elle a été inscrite à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du [21].
Construite au XIe siècle et reconstruite au XVe siècle (tour), l'édifice est complété aux XVIe et XVIIe siècles (bas-côté nord, façade). Le retable est du début XVIIe siècle. La cloche, classée objet monument historique, a été fondue par Nicolas Buret[22]. Elle a été bénie en présence du primat de Normandie François de Joyeuse, Henriette-Catherine de Joyeuse, comtesse de Montpensier et de la fille de cette dernière Marie de Bourbon-Montpensier (née au château de Gaillon). La date du baptême se situe entre 1604 et 1615 (épiscopat de Joyeuse).
  • Chapelle Notre-Dame-de-Grâce[23], construite sur une des nombreuses sources que l'on peut trouver sur la commune de Saint-Pierre-de-Bailleul ; cette source est dite miraculeuse.
  • Deux lavoirs[24], respectivement rues du Bray et Moncel.

Personnalités liées à la commune

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  • Jean-Denis Thomas (1750-1812), avocat, chevalier de l'Empire, député de la Seine-Inférieure, y naît en 1750.
  • Pierre Tal Coat (1905-1985), peintre, graveur et illustrateur, y installe son atelier en 1961
  • Jean A.Chérasse, historien, cinéaste-documentariste ("Dreyfus ou l'intolérable vérité", prix Méliès 1975).

Notes et références

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  1. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
  2. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
  1. IGN, « Évolution comparée de l'occupation des sols de la commune sur cartes anciennes », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ).

Références

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  1. a et b Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501,‎ (DOI 10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
  2. « Zonages climatiques en France métropolitaine. », sur pluiesextremes.meteo.fr (consulté le ).
  3. GIEC normand, Le climat en Normandie : présentation et évolution, , 18 p. (lire en ligne), p. 2
  4. « Orthodromie entre Saint-Pierre-de-Bailleul et Muids », sur fr.distance.to (consulté le ).
  5. « Station Météo-France « Muids » (commune de Muids) - fiche climatologique - période 1991-2020 », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  6. « Station Météo-France « Muids » (commune de Muids) - fiche de métadonnées. », sur donneespubliques.meteofrance.fr (consulté le ).
  7. « Climadiag Commune : diagnostiquez les enjeux climatiques de votre collectivité. », sur meteofrance.fr, (consulté le ).
  8. « La grille communale de densité », sur le site de l’Insee, (consulté le ).
  9. a et b Insee, « Métadonnées de la commune ».
  10. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le ).
  11. a et b François de Beaurepaire - Les noms des communes et anciennes paroisses de l'Eure, Page 186.
  12. Ernest Poret de Blosseville, Dictionnaire topographique du département de l’Eure, Paris, , p. 205.
  13. Léon Robert Ménager, Hommes et institutions de l'Italie normande, London Variorum Reprints, 1981, 1958 (ISBN 0860780821), p. 353.
  14. a et b Dictionnaire des communes de l'Eure par M. Charpillon
  15. Notice no IA00017747.
  16. a et b Notice sur l'église et le pèlerinage de Notre-Dame de Grâce - 1868
  17. a et b Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
  18. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
  19. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
  20. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.
  21. Notice no PA00099568, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  22. Notice no PM27001549.
  23. Notice no IA00017748.
  24. Notice no IA00018317.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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