« La Chute (film, 2004) » : différence entre les versions

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== Controverses ==
{{section à sourcer|date=avril 2017}}
Le producteur [[Bernd Eichinger]], scénariste du film, s'est inspiré du livre de l'historien [[Joachim Fest]] ''Les Derniers Jours de Hitler'' et des mémoires de la secrétaire du dictateur ''Jusqu'à la dernière heure : la dernière secrétaire d'Hitler''. Il présente son film comme « un film allemand, réalisé avec des moyens allemands, des techniciens allemands, des acteurs allemands, pour un public allemand » (il est à noter que l'acteur principal, Bruno Ganz, est suisse).
 
* [[Hermann Fegelein]], l'aide de camp de [[Heinrich Himmler]], dont le film élude le rôle qu'il eut dans la [[Schutzstaffel|SS]], est arrêté quand Adolf Hitler découvre que Heinrich Himmler a fait des propositions de paix aux [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] à [[Lübeck]]. Fegelein avait d'ailleurs épousé Gretl, la sœur d'Eva Braun, ce qui en faisait un personnage de premier plan du régime nazi. Étant par ailleurs [[Gruppenführer]] SS, il commandait la [[8e division SS de cavalerie Florian Geyer|division Florian Geyer]] qui a massacré des milliers de Russes et de Juifs dans la région des [[Marais de Pinsk|marais du Pripet]] en Biélorussie. Il apparaît aux côtés de Hitler lorsque celui-ci sort une dernière fois du bunker pour remettre la [[Croix de fer]] à des membres des [[Jeunesses hitlériennes]] ; peu de temps après, il est fusillé pour trahison.
En Allemagne, et marginalement en France, le film a suscité des débats :
* Certains{{Qui}} reprochent au film de n’évoquer que rapidement les actes relevant du [[Crimes de guerre de la Wehrmacht|crime de guerre]] ou du [[crime contre l'humanité]] commis par l'[[Troisième Reich|Allemagne Nazie]] envers les pays envahis et leurs populations (avec trois répliques d'Adolf Hitler, un [[Intertitre|carton]] en fin de film et un témoignage de [[Traudl Junge]]). C'est ainsi que de nombreux fidèles d'Adolf Hitler, qui jouent un rôle important dans le film, et qui peuvent parfois apparaître comme sympathiques au spectateur, ne sont jamais présentés pour ce qu'ils sont.
* D'autres{{Qui}} estiment que l'on ne peut pas reprocher à un film de ne pas être exhaustif. Le réalisateur bénéficie de la liberté artistique, et un film ne doit pas être soumis à une orientation diplomatique ou à un discours qui relèverait des [[relations publiques]]. Ainsi, on reproche à [[Oliver Hirschbiegel]] ce que l'on ne reproche pas à [[Steven Spielberg]] ou d'autres. Si par exemple un film comme ''[[Il faut sauver le soldat Ryan]]'' ne traite en effet pas d'[[Bombardements atomiques d'Hiroshima et Nagasaki|Hiroshima]], ce n'est pas dû à une volonté d'occulter, mais l'effet d'une focalisation arbitraire sur une séquence historique particulière avec un point de vue particulier. Il en est de même pour ''La Chute'', qui n'a pas pour prétention de faire l'inventaire d'une époque. Toutefois, il est vrai que le propos de ''La Chute'' est de dépeindre les derniers jours d'un régime, et qu'à ce titre, ledit régime n'est évoqué que d'une manière très partielle, évitant d'aborder des points pourtant fondamentaux, voire fondateurs, de son histoire.
* Certains{{Qui}} critiquent une humanisation d'Adolf Hitler par la représentation de scènes de vie quotidienne, avec sa chienne [[Blondi]], son épouse [[Eva Braun]], la famille [[Joseph Goebbels|Goebbels]], etc. D'autres, comme [[Marc Ferro]]{{Référence nécessaire|date=11 décembre 2018}}, approuvent cette humanisation d'Adolf Hitler : le fait de rappeler qu'il n'était pas un diable ou un extra-terrestre, mais qu'il appartient bien à l'espèce humaine, nous empêche de nous exonérer de tels crimes (en les attribuant à sa nature « inhumaine »). Adolf Hitler est bien humain.
* Ce film présente les douze [[derniers jours d'Adolf Hitler]] dans [[Führerbunker|son bunker]], en évoquant à peine le contexte de la guerre en dehors de l'Allemagne (les causes et le déroulement de la guerre jusqu'à la [[bataille de Berlin]], les souffrances des peuples envahis, le [[Shoah|génocide juif]] [[Porajmos|et tzigane]]).
* [[Rochus Misch]], un [[Schutzstaffel|SS]] qui a été [[garde du corps]] d'Adolf Hitler de 1940 jusqu'au dernier jour, a déclaré au sujet de ce film dans ''[[J'étais garde du corps d'Hitler]]'' ({{p.|225}}, Livre de Poche 30777, 2006) que « […] ce film est un drame d'opérette. Tout y est exagéré. Il n'y avait pas de fêtes, de beuveries au champagne… » et qu'aucun membre de l'équipe du film n'est venu le voir pour recueillir son témoignage.
* La dernière entrevue entre Hitler et [[Albert Speer]] est fidèlement retranscrite de l'autobiographie de Speer : ''Au cœur du Troisième Reich''. Il avoue au Führer de ne pas avoir suivi ses ordres concernant la [[politique de la terre brûlée]], et il quitte un Hitler au bord des larmes. Cependant [[Gitta Sereny]] la biographe de Speer, estime que ces aspects de la rencontre sont romancés : Speer n'aurait jamais osé avouer frontalement à Hitler de lui avoir désobéi, et les larmes d'Hitler n'apparaissent pas dans les premiers brouillons de l'autobiographie de Speer<ref>{{Ouvrage |nom1=Sereny, Gitta | lien auteur1=Gitta Sereny | titre=Albert Speer : son combat avec la vérité |éditeur=Editions du Seuil |date=1997 |isbn=202025025X |isbn2=9782020250252 |oclc=37896678 |lire en ligne=https://www.worldcat.org/oclc/37896678 |consulté le=2019-08-09}}</ref>.
 
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De manière générale, le film présente le peuple allemand comme victime d'Adolf Hitler, prisonnier d'un fou, comme [[Hypnose|hypnotisé]], vivant un [[Cauchemar|mauvais rêve]]. Ceci doit cependant être contrebalancé par la représentation du fanatisme nazi : on voit un groupuscule chercher des traîtres et les exécuter sommairement, et de nombreux suicides, par exemple ceux de [[Jeunesses hitlériennes |Jeunes hitlériens]].
 
Un autre reproche est que le film, en représentant les officiers comme victimes de la folie d'Adolf Hitler, ou tentant de protéger la population, rend sympathiques des individus qui ont commis des crimes atroces :
* [[Hermann Fegelein]], l'aide de camp de [[Heinrich Himmler]], dont le film élude le rôle qu'il eut dans la [[Schutzstaffel|SS]], est arrêté quand Adolf Hitler découvre que Heinrich Himmler a fait des propositions de paix aux [[Alliés de la Seconde Guerre mondiale|Alliés]] à [[Lübeck]]. Fegelein avait d'ailleurs épousé Gretl, la sœur d'Eva Braun, ce qui en faisait un personnage de premier plan du régime nazi. Étant par ailleurs [[Gruppenführer]] SS, il commandait la [[8e division SS de cavalerie Florian Geyer|division Florian Geyer]] qui a massacré des milliers de Russes et de Juifs dans la région des [[Marais de Pinsk|marais du Pripet]] en Biélorussie. Il apparaît aux côtés de Hitler lorsque celui-ci sort une dernière fois du bunker pour remettre la [[Croix de fer]] à des membres des [[Jeunesses hitlériennes]] ; peu de temps après, il est fusillé pour trahison.
* Le principal témoin du film, [[Traudl Junge]], est présentée comme une oie blanche, venue de la province, sans convictions politiques particulières, choisie par Adolf Hitler pour être sa secrétaire presque au hasard parmi d'autres candidates. En fait, elle avait été chaudement recommandée par le Parti nazi de Bavière. {{Référence nécessaire|Elle affirme également qu'elle n'était pas non plus au courant (au moins dans les grandes lignes) de la solution finale, ni des exactions nazies. Cela paraît extrêmement peu probable à de nombreux historiens, étant donné sa proximité avec le Führer|date=4 janvier 2017}}.
* Plusieurs fois, Adolf Hitler prononce des paroles qui absolvent les Allemands des crimes nazis, en prenant leur responsabilité. C'est ainsi le cas lorsqu'il dit : {{citation|La seule chose qu'on puisse porter à mon crédit, c'est d'avoir nettoyé l'espace vital allemand du venin juif.}} Il déclare également au médecin SS [[Ernst-Robert Grawitz]], qui a pratiqué des expériences sur des sujets vivants, et qui craint pour sa vie : {{citation|Vous n'avez pas à vous reprocher quoi que ce soit. Vos expériences médicales serviront aux générations futures ; elles ne vous remercieront jamais assez. Je me porte garant de tout ce que vous avez fait.}} Il déclare aussi une phrase au sujet du peuple allemand : {{citation|Je ne verserai aucune larme sur le sort du peuple allemand. S'il se révélait incapable de survivre à cette épreuve, il n'aurait que ce qu'il mérite.}} La phrase n'est cependant étayée par aucune source, aucune référence (le livre de Joachim Fest ''Les derniers jours d'Hitler'' ne la cite même pas, aussi bien dans la version française que dans la version allemande originale). Cette facette d'Hitler est à mettre en relation avec son rapport au peuple allemand, véritablement fusionnel pour lui (s'il mourait, cela revenait à faire mourir le peuple allemand), d'où sa propension à envisager le sacrifice du peuple allemand.
Dans l'ouvrage de référence ''Le Troisième Reich des origines à la Chute'' de [[William L. Shirer|William Shirer]], il est dit que les [[enfants Goebbels]] ont été tués par un médecin et non pas (comme dans le film) par leur mère qui, elle-même, a été abattue avec son mari et à leur demande par un SS (dans le film, c'est Goebbels qui tue sa femme).<sup>Il y a ici une contradiction avec l'article traitant de [[Magda Goebbels]]. L'ouvrage de référence ne semble pas avoir été scrupuleusement suivi, cet argument perd son sens.</sup>
 
== Parodies sur Internet ==