Véra Nabokov, née à Saint-Pétersbourg le 23 décembre 1901 ( dans le calendrier grégorien) et morte à Vevey le , est l'épouse, la dactylographe, l'éditrice, l'inspiratrice et parfois la traductrice, voire la garde du corps de l'écrivain Vladimir Nabokov (1899 - 1977). Elle est également la mère du chanteur et traducteur Dmitri Nabokov (1934 - 2012). Pratiquement toutes les œuvres de Nabokov lui sont dédiées.

Véra Nabokov
Véra Nabokov en 1969
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 89 ans)
VeveyVoir et modifier les données sur Wikidata
Sépulture
Cimetière de Clarens (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Nom de naissance
Vera Evseïevna Slonim
Nationalité
Activité
Famille
House of Nabokov (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Conjoint
Vladimir Nabokov (de à )Voir et modifier les données sur Wikidata
Enfant
Autres informations
Personne liée
Filippa Rolf (d) (ami ou amie)Voir et modifier les données sur Wikidata
Plaque commémorative
Vue de la sépulture.
Papillons dessinés par V (Vladimir) pour V (Véra).

Biographie

modifier

Jeunesse

modifier

Née le (nouveau style) dans une famille juive, deuxième de trois sœurs, Vera Slonim est la fille d'Evséï Slonim, avocat au barreau, et de Slava (née Feiguine)[1]. Parce qu'il était juif, son père se voit interdire d'exercer, il quitte alors le barreau et se tourne alors vers l'exportation de bois, plutôt que devoir accepter de changer de religion[2],[3].

Durant la Première Guerre mondiale, la jeune femme se considère comme « socialiste », un point de vue qu'elle abandonne après la révolution d'Octobre 1917. La famille s'établit quelque temps à Moscou, puis revient à Pétrograd. Son père échappant chanceusement à une arrestation nocturne, la famille s'enfuit. Le père pour Kiev et le reste de la famille pour la Biélorussie. La région étant reprise par les bolcheviks, la famille rejoint Evséï à Kiev. En 1920, il fuyant la Crimée et s'installe à Berlin sur un cargo canadien[4],[5]. Ruiné par la Révolution russe, Evséi tenta de remonter deux affaires, mais après l'hyperinflation de la république de Weimar, elles aussi capotèrent en 1924.

Vera souhaite entrer à l'Université technique de Berlin, mais son père craignant pour sa santé l'en dissuade. Elle travaille alors comme sténographe dans les affaires de son père, en particulier pour la maison d'édition Orbis. Bien qu'elle ne soit pas active dans les cercles littéraires de la diaspora russe de Berlin, elle nourrit un grand intérêt pour la littérature, et connaît le travail de Sirine[6] dès ses débuts[7].

La rencontre de Nabokov

modifier

Engagée comme collaboratrice dans la revue de l'émigration russe, Roul, - à laquelle collaboraient ou avaient collaboré les Nabokov (père et fils) au printemps 1924. Le , Nabokov publia un poème dans Roul intitulé La Rencontre dédiée à une certaine V. S[8]. Selon Vladimir Nabokov, leur première rencontre aurait eu lieu lors d'un bal de charité le , ce que l'intéressée s'est toujours refusée à confirmer. Pendant les quatre ou cinq ans qui suivent, Véra est non seulement la dactylo de Nabokov, mais aussi sa traductrice...

Le , Véra Slonim épouse Vladimir Nabokov à la mairie de Berlin.

Publications

modifier

Notes et références

modifier
  1. Boyd 1992, p. 251
  2. Boyd, Ibidem.
  3. Cette vexation est assez courante à l'époque. D'autres ont cependant eu plus de chance, par exemple, le peintre Leonid Pasternak, le père de l'écrivain Boris Pasternak.
  4. Boyd 1992, p. 252
  5. Plusieurs épisodes qu'elle vécut alors furent repris dans des œuvres de Nabokov (par exemple L'Exploit).
  6. Sirine est le pseudonyme de Nabokov pendant sa période européenne.
  7. Boyd 1992, p. 253
  8. Boyd 1992, p. 248

Bibliographie

modifier

Liens externes

modifier