Un viatique (du latin viaticum « provisions de voyage ») est une provision — nourriture ou somme d'argent — donnée pour un voyage.

Saint Benoît recevant le viatique, Daniel Hallé, 1664, église Saint-Ouen de Rouen.

Contexte religieux

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Sandro Botticelli: Viatique de saint Jérôme, peint aux environs de 1495.

Dans l'Église catholique, le viatique est l'Eucharistie, corps du Christ, donnée à un mourant. Le geste a le même sens que dans l'emploi commun du mot, tout en recouvrant une symbolique religieuse. C'est-à-dire que le pain de vie qu'est l'eucharistie est donné à un mourant qui se prépare au « voyage » qu'est le passage de la vie terrestre à la vie éternelle.

 
Viatique en Russie, toile d'Alexeï Venetsianov, 1839.

L'Église catholique recommande au fidèle qui approche de la mort de recevoir le viatique au sein d'un ensemble de trois sacrements : successivement le sacrement de pénitence et de réconciliation, l'onction des malades[1] et l'eucharistie donnée en viatique. Autrefois, on utilisait le mot « extrême-onction » pour décrire la combinaison de l'onction des malades avec l'eucharistie. Mais à la suite du concile Vatican II, la constitution apostolique Sacram unctionem infirmorum du a réformé le rite et conseillé l'abandon de ce terme. Toutefois, la prescription de recevoir ces trois sacrements a été maintenue.

Normalement, le viatique est une communion au corps du Christ sous les deux espèces (pain et vin consacrés), mais le rite peut être adapté à l'état du mourant.

Pour les catholiques, le sens du viatique est d'accompagner le passage du croyant de sa vie terrestre à la vie éternelle, en renouvelant le sacrement du Christ mort et ressuscité.

Beaticum

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Quelques manuscrits de l'œuvre De Vitis Romanorum Pontificum d'Anastase le Bibliothécaire affichent l'orthographe beaticum, dérivée de beatus (béni, heureux), au lieu de viaticum[2].

Contexte archéologique

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En relation aux objets sépulcraux étudiés dans l'archéologie, le « viatique » est, selon la définition de l'archéologue P. Moinat, l'ensemble des objets associés aux pratiques funéraires et eschatologiques[3]. Pour le chercheur et historien Raphaël Angevin, le « viatique » est l'équivalent du mobilier funéraire[4]. D'après l'archéologue Luc Baray, le viatique est l'ensemble des dépôts matériels d'objets funéraires et distincts des objets personnels du défunt ou de la défunte[5].

Notes et références

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  1. « Viatique », sur Site de l'IESR, (consulté le ).
  2. Glossarium mediae et infimae latinitatis de Charles du Fresne du Cange
  3. Maxence Bailly et Hugues Plisson, « Introduction : Individus, sociétés et distances au corps », Préhistoires Méditerranéennes, vol. 14,‎ , paragraphe 7 (lire en ligne, consulté le ).
  4. Raphaël Angevin, « Trajectoires sociales et valeurs d’affirmation des mobiliers de « prestige : l’exemple du viatique funéraire lithique des élites de Nagada (Égypte, IVe millénaire av. J.-C.) - 10e colloque M.A.E. », Maison de l'Archéologie et de l'Ethnologie (M.A.E.),‎ 2013 - 2016 (lire en ligne, consulté le ).
  5. Luc Baray, « De la composition des dépôts funéraires aristocratiques aux âges du Fer en Europe occidentale (VIIIe-Ier s. avant J.-C.) : entre compétition et identité sociale. », Revue archéologique de Picardie, nos 3 et 4,‎ , p. 204 (lire en ligne, consulté le ).

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