Wikipédia:Sélection/Géorgie (pays)
Arménie zakarideL'Arménie zakaride ou Arménie zakarian (en arménien Զաքարյան Հայաստան) est le nom utilisé pour désigner les territoires arméniens donnés en fief par la reine Tamar de Géorgie aux membres de la famille des Zakarian, en 1201. Après la prise d'Ani par les Mongols en 1236, la suzeraineté de ces derniers se substitue à la suzeraineté géorgienne. Les Zakarian se maintiennent alors tant bien que mal jusque dans les années 1330, quand l'Arménie tombe aux mains de tribus turcomanes, et disparaissent des sources historiques vers 1360. Stricto sensu, la « période zakaride » couvre cependant la première moitié du XIIIe siècle, pour prendre fin vers 1260. Sous le règne des princes Zakarian, ces territoires connaissent une stabilité relative qui voit les villes arméniennes s'enrichir. Plusieurs monastères sont en outre fondés, et on assiste à une véritable renaissance. À leur chute, la Grande-Arménie connaît une nouvelle période sombre de son histoire. |
Drapeau de la GéorgieLe drapeau de la Géorgie est le drapeau national de la Géorgie (en géorgien : საქართველოს სახელმწიფო დროშა). Il est composé d'une grande croix de saint Georges sur fond blanc et de quatre autres petites croix rouges dans les quartiers formés par la grande. D'abord utilisé comme symbole du royaume d'Ibérie par le roi Vakhtang Ier Gorgassali au Ve siècle, il fut réadopté le 14 janvier 2004 par le nouveau gouvernement géorgien issue de la Révolution des Roses. Ce drapeau, communément appelé « drapeau aux cinq croix », fut précédé par plusieurs autres drapeaux, le plus ancien datant du Moyen Âge. |
Armoiries de la GéorgieLes armoiries de la Géorgie sont le symbole de la République de Géorgie, pays caucasien. Représentation officielle du pays, les armoiries actuelles furent créées en 2004 mais furent précédées par une très longue série d’autres systèmes d’emblèmes, les plus anciens datant de l’Antiquité. La présence de saint Georges, patron de la Géorgie, dont il est originaire, est attestée dans les armoiries du pays depuis 1709. Même lorsque la Russie annexa la Géorgie à son empire en 1801, elle conserva, dans les « Grandes Armoiries de l’Empire russe », un écusson représentant la Géorgie par un saint Georges terrassant le dragon. Ce n’est que pendant la période communiste, de 1922 à 1990, que saint Georges disparut, pour faire place pour un temps à la faucille et au marteau… |
Akhtala (monastère)Le monastère d'Akhtala (en arménien Ախթալա վանք ; en géorgien ახტალის ტაძარი) est un monastère-forteresse arménien du Xe siècle situé à proximité de la ville d'Akhtala, dans le marz de Lorri, à 185 kilomètres au nord d'Erevan. Ce monastère de l'Église apostolique arménienne, qui a un temps relevé de l'Église orthodoxe géorgienne, lors de la suzeraineté de la reine Tamar de Géorgie sur l'Arménie zakaride, n'est actuellement pas en activité. La forteresse a joué un rôle majeur dans la protection des régions du nord-ouest de l'Arménie et est une des mieux préservées du pays. L'église principale du complexe est renommée pour ses fresques. Le monastère apparaît pour la première fois sous ce nom dans un décret royal de 1438 ; le nom serait d'origine turque et signifierait « clairière blanche ». |
Zviad GamsakhourdiaZviad Gamsakhourdia (en géorgien : ზვიად გამსახურდია) (né le – mort le ) est un homme politique géorgien qui fut le premier président de la Géorgie indépendante, du 26 mai 1991 au 6 janvier 1992. Premier président démocratiquement élu d'une ex-république soviétique, Zviad Gamsakhourdia fut aussi un professeur, un écrivain, un dissident soviétique et enfin un homme politique, craignant et accusant sans cesse le Kremlin de comploter contre son gouvernement. Père de la Géorgie indépendante, il ne put recevoir l'aide des puissances étrangères pour développer son pays et dut se trouver un solide allié en Djokhar Doudaïev, président tchétchène dont la république fut reconnue par Gamsakhourdia. Victime d'un coup d'État qui mena la République de Géorgie à une terrible et sanglante guerre civile, Zviad Gamsakhourdia fut également à l'origine des actuelles dissensions entre l'Abkhazie et la Géorgie mais se rapprocha d'autres pays caucasiens, telle que l'Arménie. En tant qu'ennemi d'Edouard Chevardnadzé, l'actuel président Mikheil Saakachvili est considéré comme l'héritier de Gamsakhourdia, même si la famille de ce dernier ne le soutient pas. |
Bagrat III de GéorgieBagrat III de Géorgie (en géorgien : ბაგრატ III ; né vers 960, mort le ) est le fondateur du royaume unifié de Géorgie. Appartenant à la dynastie des Bagrations, il devient rapidement l'héritier de sa famille en se faisant adopter par le puissant David III le Curopalate. En quelques années, grâce à une stratégie basée sur les alliances familiales et les conquêtes, il unifie tout le nord de la Transcaucasie et se retrouve bientôt suzerain (selon les sources) de la totalité du Caucase. Également protecteur du christianisme et des arts en tout genre, son royaume acquiert une renommée sans précédent jusque-là. Mais cela ne l'empêche pas de se poser en allié du Califat fatimide et en ennemi déclaré de l'Empire byzantin. |
David X de KarthliDavid X de Karthli, aussi connu sous le nom de David VIII (en géorgien : დავით X, « Davit' X » ; né après 1473 et mort en 1526), est le second roi du Karthli après la division du royaume de Géorgie, en 1490 ; il règne de 1505 à 1525. Associé au trône dès son enfance, il devient roi à la mort de son père et doit dès lors subir des invasions aussi bien de l'Iméréthie que de la Kakhétie. Réformateur, il parvient à soumettre l'armée et détruit la puissance des nobles en abolissant les principautés semi-indépendantes qui ruinaient l'unité du pays, avant de réunir la Géorgie orientale sous un sceptre unique. David VIII est également connu pour avoir survécu à une autre invasion de la Perse et est ainsi considéré comme le premier d'une série de onze rois qui combattent tout au long des deux siècles suivants le voisin séfévide, en tant que protecteurs du christianisme et de la Géorgie. |
Amazap II d'IbérieAmazap II d’Ibérie, aussi nommé Amazasp II (en géorgien : ამაზასპ II ; mort en 186/189), est le dix-huitième souverain du royaume d’Ibérie, régnant d’après les sources de 182/185 à 186/189. Roi dont les origines sont discutées, il doit durant son règne affronter les envahisseurs alains tout en s’alignant sur la Parthie, abandonnant ainsi la politique pro-romaine de ses prédécesseurs. Ce changement de politique cause son renversement par les forces réactionnaires et pro-romaines d’Ibérie après quatre années de règne. Amazap II est le dernier roi d’Ibérie de la dynastie artaxiade. |
Gourguen Ier d'IbérieGourguen Ier d'Ibérie (en géorgien : გურგენ I), aussi connu comme Gourguen Ier de Tao Supérieur ou Gourguen Ier d'Ardahan, est un prince géorgien de la fin du IXe siècle. Descendant de la lignée des Bagrations, il parvient à accéder au trône d'Ibérie avec les titres de « prince-primat » et de « curopalate » durant une crise dynastique. Grâce à un grand écart diplomatique, Gourguen réussit à s'allier de manière éphémère avec Byzance et l'Arménie, avant d'être pris dans un conflit civil entre princes qui lui coûte aussi bien ses titres que sa vie, mettant ainsi fin à la principauté d'Ibérie. |
Pharasman III d'IbériePharasman III d'Ibérie (en géorgien : ფარსმან III, P'arsman III ; mort en 182 ou 185) est un roi d'Ibérie du IIe siècle. Monarque aux origines discutées, son règne de près de quarante ans est souvent oublié des chroniques géorgiennes, qui ne le citent que comme l'un des nombreux souverains n'ayant que peu marqué l'histoire antique de la Géorgie, même si les sources étrangères font preuves de relations importantes avec Rome et son empereur, Antonin le Pieux. |
Artaxias II d'IbérieArtaxias II d'Ibérie (en géorgien : არშაკ, Archak), aussi nommé Archac ou Arsouk, (mort à Tsalka en -3/1) est un roi d'Ibérie du Ier siècle av. J.-C. Appartenant à la dynastie des Pharnavazides, il base son règne en affirmant son indépendance vis-à-vis de Rome et en redressant les affaires intérieures du pays. Toutefois, ce sont ces mêmes mauvaises relations avec l'Empire romain et son allié arménien qui causent sa perte, de même que celle de sa dynastie. |
Soumbat (roi des Kartvels)Soumbat (mort en 958) est le troisième roi des Kartvels, position équivalente à celle de souverain d’Ibérie, de la dynastie des Bagratides. Au pouvoir de 937 à 958, il ne peut exercer qu’un contrôle de jure sur ses domaines, ceux-ci étant en fait sous contrôle du royaume d’Abkhazie. Également curopalate, il ne laisse pas d’héritage significatif rapporté par l’historiographie géorgienne. |
Bakour II d'IbérieBakour II d’Ibérie (en géorgien : ბაკურ II, latinisé en Bacurius ; mort en 528 ou 547) est un roi d’Ibérie du VIe siècle. Membre chrétien de la dynastie des Mihranides, il fait notamment partie des forces pro-byzantines de la Géorgie de l’époque et sa politique anti-iranienne est à l’origine de l’invasion sassanide qui se produit sous le règne de son successeur. Régnant pendant 13 ans, Bakour II n’est pas parvenu à se faire remarquer dans l’histoire et est généralement représenté comme un monarque insignifiant dans l’histoire géorgienne. |
Michel d'IméréthieMichel d'Iméréthie (en géorgien : მიქაელი, Mik'aili ; mort en 1329) est un souverain de Géorgie occidentale du XIVe siècle. Descendant des anciens rois de la Géorgie unifiée, il prétend au trône de l'Iméréthie dès l'arrivée au pouvoir de son frère Constantin Ier en 1293, mais ne l'obtient qu'après une guerre civile de près de 35 ans en 1327. Son règne est symbolisé par la division de son royaume en plusieurs principautés et seigneuries, dont la majorité subsiste en tant que domaines de facto indépendants jusqu'au XIXe siècle. |
David IV de GéorgieDavid IV de Géorgie, roi connu aussi sous le nom de David II et surnommé le Bâtisseur ou Reconstructeur (en géorgien : დავით აღმაშენებელი, « Davit' Aghmachenebeli » ; né en 1072 ou 1073 et mort à Tbilissi le ), est le cinquième roi de la Géorgie unifiée ; il règne de 1089 à sa mort, en 1125, et appartient à la dynastie des Bagrations. Il est fêté comme saint le 26 janvier par l'Église orthodoxe. Arrivé sur le trône à la suite d'un changement de pouvoir imposé à son père, le faible Georges II, il parvient à restaurer le calme dans son pays en expulsant les colons dévastateurs turcs et en se libérant du joug musulman. Sur le plan intérieur, il reste célèbre pour une série de réformes qu'il entreprend avec succès, avec l'aide de son conseiller Georges de Tchkondidi, et aussi pour avoir réduit à néant la puissance des grands nobles, jusque là influents au sein de la cour royale. En politique étrangère, David le Reconstructeur est connu pour avoir conclu un accord avec les Qiptchaks et soumis les tribus de Ciscaucasie en 1118, tout en se déclarant indépendant de l'influence byzantine... |
Le Chevalier à la peau de panthèreLe Chevalier à la peau de panthère ou L'Homme à la peau de tigre (en géorgien : ვეფხისტყაოსანი (Vepkhist'q'aosani), littéralement « Celui à la peau de panthère ») est un poème géorgien d'environ 6 000 vers écrit par Chota Roustavéli à la fin du XIIe et au début du XIIIe siècle. Il est considéré comme « le sommet de la littérature géorgienne » et tient depuis des siècles une place éminente dans le cœur des Géorgiens : la majorité d'entre eux sont capables de citer de mémoire des strophes entières du poème et, jusqu'au début du XXe siècle, un exemplaire faisait partie de la dot de toute jeune mariée. L'histoire se passe en Inde et en Arabie ; elle raconte l'amitié qui unit les deux héros, Avtandil et Tariel, et la quête pour retrouver l'objet de l'amour de ce dernier, Nestane. Dédicacée à la reine Tamar qui sert de modèle à Nestane, l'œuvre vante la grandeur et la stabilité du royaume de Géorgie à son âge d'or. Ces héros idéalisés, unis par des amitiés fidèles et par l'amour courtois, se comportent avec générosité, sincérité, dévouement, et proclament l'égalité entre les hommes et les femmes, ainsi qu'une grande joie de vivre. « Couronnement de la pensée et de l'art poétique et philosophique de la Géorgie médiévale », œuvre complexe, d'une grande richesse et qui transcende les genres, Le Chevalier a été qualifié de « poème épique », de « roman courtois », de « romance chevaleresque », de « romance épique », ou encore de « poème épique comprenant des passages lyriques ». Malgré sa complexité formelle, il porte jusqu'à aujourd'hui, comme l'affirme Jean-Claude Polet, « la vision géorgienne du monde ». |
Bagrat III d'IméréthieBagrat III d'Iméréthie (en géorgien : ბაგრატ III ; né le et mort en 1565) est le second roi indépendant d'Iméréthie, un des trois royaumes géorgiens se partageant le pouvoir sur la Géorgie depuis 1490. Il est membre de la dynastie des Bagratides, au pouvoir dans le Caucase depuis le IXe siècle. Bagrat III arrive au trône à l'âge de 15 ans suite à la mort de son père. Jusqu'à la fin de son règne, il doit faire face à de nombreuses invasions de l'Empire ottoman, dont celles de 1512, 1543, 1545 et 1549. Ces invasions mènent à une large destruction de son royaume et au début de la fin d'un royaume fort en Géorgie occidentale. Alors qu'à l'apogée de son règne, Bagrat contrôle de larges territoires, il perd progressivement le contrôle de l'Abkhazie, du Samtskhe et, vers la fin de son règne, des principautés fortes de Gourie et de Mingrélie. Ses combats contre ses vassaux ne résultent en rien et, après 55 ans de règne, son royaume est réduit à sa capitale, Koutaïssi, et quelques provinces agricoles. Bagrat III est connu pour ne pas s'être converti à l'islam, contrairement aux autres rois géorgiens de l'époque. Il pousse la construction de nouvelles églises et augmente l'influence du Catholicossat d'Abkhazie. Il est également connu pour avoir interdit l'esclavage, une pratique qui décime l'économie agricole de son royaume. |
Royaume de Géorgie occidentaleLe royaume de Géorgie occidentale (en géorgien : დასავლეთ საქართველოს სამეფო, dasavlet' sak'art'velos samep'o) est un État caucasien du Moyen Âge tardif s'étendant à son apogée de la ville de Sotchi et le long des montagnes du Caucase au nord et des montagnes de Likhi à l'est, jusqu'à l'Anatolie au sud et la mer Noire à l'ouest. Constitué en tant que monarchie féodale, le royaume est créé, en réponse à l'occupation mongole du reste de la Géorgie, par le roi géorgien David VI en 1259. Au fil des décennies, le pays tombe dans le chaos et se transforme en fédération de principautés autonomes, telles que la Mingrélie, la Gourie, la Svanétie et l'Abkhazie. À plusieurs reprises, la Géorgie occidentale est envahie et annexée par son homologue orientale, mais la dynastie des Bagrations d'Iméréthie ne cesse de continuer ses prétentions au trône de Koutaïssi et profite des évènements tragiques liés aux invasions étrangères pour reconquérir l'indépendance occidentale en 1389, 1396 et 1463. Le royaume sort vainqueur de la guerre du triumvirat de Géorgie en 1490, s'assurant un futur indépendant en tant que royaume d'Iméréthie jusqu'en 1810. La communauté historique moderne considère le royaume de Géorgie occidentale comme un État perdu dans le chaos des conflits internes, résultant en une peuplade pauvre, une économie désastreuse et une division politique interne qui continuera à affaiblir son successeur jusqu'à la conquête russe du XIXe siècle. |
Touchine (cheval)Le Touchine (géorgien : თუშური ცხენი) est une race de petits chevaux de selle originaire de la Touchétie, en Géorgie. Il résulte vraisemblablement d'une sélection antique, marquée par des conditions environnementales rudes, sous l'influence de chevaux arabes et turkmènes. De taille réduite, le Touchine est connu pour sa résistance, son adaptation à sa région montagneuse, et sa possibilité de se déplacer à l'allure de l'amble. Historiquement, il est surtout monté pour le travail agricole avec des ovins, et bâté pour le transport en montagne hors des routes. Rare, la race est très locale, et pourrait être menacée de disparition. Des mesures de protection ont été préconisées afin de la préserver, notamment en raison de son patrimoine génétique. |
Guerre civile géorgienne (1462-1490)La guerre civile géorgienne de 1462-1490, aussi connue sous le nom de guerre du triumvirat géorgien, est un conflit militaire dans le royaume de Géorgie au cours de la seconde moitié du XVe siècle. Débutant sous le règne de Georges VIII, elle se prolonge sous Bagrat VI puis Constantin II et inclut le pays entier, avec des affrontements en Abkhazie, Svanétie, Iméréthie, Samtskhé, Karthli, Mingrélie et Kakhétie. La guerre débute dans les années 1460 à la suite des poussées séparatistes de la principauté septentrionale de Samtskhé, avant de déboucher sur une série de conflits séparatistes opposant le gouvernement central de Tbilissi à des prétendants royaux en Iméréthie et en Kakhétie. Pendant trois décennies, la Géorgie s'appauvrit et s'affaiblit. En 1490, une paix est conclue à la suite de la division formelle du royaume de Géorgie en quatre États indépendants, mettant ainsi fin à un royaume existant depuis le XIe siècle. Le conflit se déroule dans un contexte de changements géopolitiques majeurs dans le Proche-Orient, notamment les chutes des empires byzantin en 1453 et de Trébizonde en 1461 face à la montée de la puissance de l'Empire ottoman. Simultanément, les tribus turcomanes encouragent les divisions politiques au sein de la Géorgie afin de faciliter la conquête du pays. |
Vakhtang VVakhtang V (né en 1618 - mort en à Khoskaro ; en géorgien ვახტანგ V), aussi connu comme Chah Navaz Khan (en persan : شاه نواز خان) est un monarque du royaume géorgien de Karthli, un prince de Moukhran sous les noms de Vakhtang II et Bakhouta Beg, et un homme politique de la Perse séfévide de la dynastie des Bagration de Moukhran. Il est le premier roi de Karthli représentant la branche cadette des Bagrations de Moukhran, une lignée qui dirige Tbilissi jusqu'en 1746. Il est également l'ancêtre paternel de monarques de Kakhétie et d'Iméréthie et de nombreux princes russo-géorgiens, dont Piotr Ivanovitch Bagration. Né dans la maison princière qui domine le Moukhran, en Géorgie centrale, depuis le début du XVIe siècle, il est le fils aîné du prince Bagrat II. Vakhtang V ne succède pas à son père quand celui-ci meurt en 1625, mais vers 1634 lors de l'invasion persane. Allié du gouvernement pro-persan de Tbilissi, il est nommé héritier par le roi sans enfant Rostom Khan en 1653 et doit se convertir à l'islam avant de devenir administrateur du royaume de Karthli. Durant ses cinq ans de régence, il tente en vain de s'allier avec la puissante noblesse géorgienne, qui n'est unie que par Rostom. Cette noblesse se rebelle dès son accession au trône en 1659. Il règne comme un monarque du royaume chrétien de Karthli mais n'est reconnu sur la scène internationale que comme un wali de la Perse séfévide. Celle-ci influence largement la politique interne et extérieure de Vakhtang V, causant l'insurrection sanglante de Bakhtrioni de 1660 qui voit Vakhtang prendre possession complète de la Kakhétie. Il soumet également la Géorgie occidentale en envahissant l'Iméréthie et la Mingrélie, devenant le premier roi géorgien à contrôler la totalité des États géorgiens depuis le XVe siècle, avant de devoir renoncer à ses ambitions d'unifier la Géorgie pour éviter un conflit entre la Perse et l'Empire ottoman. |
Bakar (roi de Karthli)Bakar Bagration (né le ou le à Kharagaouli – mort le à Moscou ; en géorgien : ბაქარ ბაგრატიონი) est un monarque du royaume géorgien de Karthli, un général de la Perse séfévide et un diplomate russe du XVIIIe siècle. Membre de la dynastie des Bagrations de Moukhran, il dirige la Karthli comme régent pour son père (1716-1719) sous le titre persan de Chah Navaz Khan III (en persan : شاه نواز خان), puis comme roi à plein titre pendant près d’un an (1723-1724) sous le titre turc d’Ibrahim Pacha (en turc : İbrahim Paşa). Né en exil dans une dynastie qui gouverne la Karthli depuis 1658, il est le fils du futur roi Vakhtang VI et est associé aux affaires politiques du royaume dès un jeune âge. Il doit toutefois passer une partie de sa jeunesse de nouveau en exil quand son oncle Jessé impose un règne de terreur sous son règne de 1714 à 1716. À 16 ans, il est appelé par la Perse séfévide à gouverner la Karthli pendant l’activité politique de son père en Perse jusqu’en 1719, une période durant laquelle il bouleverse la puissante noblesse locale et impose de nombreuses réformes intérieures, avant de devoir laisser le trône à son père suite à une invasion des Lezghiens. En tant que partisan d’une politique pro-persane pour la Géorgie, le Chah Hossein le nomme commandant de sa garde impériale en 1722, mais son père lui interdit de venir en aide aux Séfévides quand ceux-ci font face à une invasion afghane. Le virement vers la Russie de l’orientation diplomatique de Vakhtang VI mène à une guerre brutale entre les forces persanes du Caucase et la famille royale, qui culmine avec le renversement de Vakhtang VI en 1723 malgré les efforts militaires de Bakar. En juin 1723, il retourne au pouvoir suite à l’invasion d’une coalition ottomane qui l’installe comme roi à Tiflis. Son règne est toutefois éphémère et le contrôle de facto de la politique karthlienne par l’Empire ottoman le pousse à entrer en rébellion contre son propre gouvernement et à mener une guérilla avec son père. Sans aide internationale et devant un ennemi puissant, Bakar et le reste de la famille royale s’exilent en Russie en juillet 1724 et fondent une large colonie géorgienne à Moscou. Bakar entre au service militaire et diplomatique de l’Empire russe et mène une grande partie de la politique impériale en Ciscaucasie. De nombreuses tentatives de le retourner sur le trône géorgien échouent suite au refus par la Russie de lui venir en aide et il devient prétendant au trône à la mort de Vakhtang VI en 1737. À Moscou, il mène une communauté géorgienne qui s’enrichit sous la protection du gouvernement russe et forme avec son frère Vakhoucht un centre culturel qui inclut une large imprimerie. |
Rostom (roi de Karthli)Rostom Khan (né à Ispahan en 1567 et mort à Tiflis le ; en géorgien : როსტომ ხანი), aussi connu sous les noms de Kaïkhosro Bagration (ქაიხოსრო ბაგრატიონი) ou Khosro-Mirza (ხოსრო-მირზა) est un homme politique et militaire persan et géorgien du XVIIe siècle qui sert comme darugha (préfet) d'Ispahan (1618-1658), qollar-aghassi (commandant) des forces armées séfévides (1629-1632), puis roi de Karthli (1632-1658) et de Kakhétie (1648-1656). Membre de l'ancienne dynastie géorgienne des Bagrations, il est le fils illégitime du roi David XI de Karthli et passe la plus grande partie de sa vie en Perse. Après une courte tentative de s'impliquer dans la politique géorgienne en 1605, il regagne rapidement la Perse, où il tombe dans la pauvreté pendant plusieurs années avant d'être sauvé par le général géorgien Georges Saakadzé, qui l'introduit auprès de chah Abbas le Grand et fait de lui le membre plus influent de la grande communauté géorgienne de Perse. Nommé préfet de la capitale séfévide en 1618, une position qu'il garde jusqu'à la fin de sa vie, il amasse une grande fortune et devient l'un des plus proches conseillers du chah, jusqu'à la mort de celui-ci en 1629. Général talentueux, il participe aux campagnes militaires de la Perse en Géorgie (1625) et en Iraq (1630) et devient commandant-en-chef de l'armée séfévide, une position qui l'aide à porter sur le trône le chah Séfi Ier en 1629 et à évincer et à liquider la famille Oundiladzé, l'un des plus puissants clans de la Perse. Devenu Rostom Khan, il est nommé vali du Gourdjistan en 1632 par le gouvernement séfévide et est envoyé avec une grande armée pour envahir la Karthli, chassant le roi rebelle Teïmouraz et le remplaçant comme roi de Karthli. Durant son règne, Rostom se fait remarquer par une politique de tolérance entre sa propre religion musulmane et la puissante influence de l'Église orthodoxe géorgienne. Parvenu au pouvoir après des décennies de guerres, il organise un vaste programme de reconstruction national, notamment en reconstruisant la capitale Tiflis et Gori et en promouvant la classe marchande du royaume. Il réorganise le gouvernement géorgien conformément aux coutumes séfévides et reçoit un important soutien financier et militaire d'Ispahan. C'est exactement cette politique pro-persane qui mène à de nombreuses tentatives d'assassinat et révoltes nobiliaires, notamment lors du complot de 1642 qui se solde par une victoire du roi et l'exécution du catholicos Eudème. En 1648, il défait une dernière fois le roi Teïmouraz et envahit la Kakhétie, l'annexant à ses domaines. Sa diplomatie tortueuse qui l'amène à entretenir des relations secrètes avec la Russie dans les années 1650 et à conclure une alliance militaire avec la Mingrélie vers 1635, lui permet de combiner l'influence islamique et une renaissance chrétienne, fait de Rostom l'un des personnages les plus intéressants de l'histoire de la Géorgie. Il meurt à l'âge avancé de 91 ans en 1658 et a pour successeur son fils adoptif Vakhtang V, qui fonde la dynastie des Bagrations de Moukhran. |
Alexandre V (roi d'Iméréthie)Alexandre V (né en 1703/1704 et mort en mars 1752 ; en géorgien : ალექსანდრე V) est un monarque géorgien du XVIIIe siècle. Membre de la dynastie des Bagrations, il est roi d'Iméréthie en 1720-1741 et en 1742-1752. Fils de Georges VII et de la reine Rodam, il grandit à la cour de Vakhtang VI de Karthli où il reçoit une éducation chrétienne tandis que son père fait face à une série de guerres civiles pour le contrôle du royaume. En 1719, il accompagne son père à Istanbul pour sécuriser l'aide de l'empire ottoman contre le prince de Gourie qui usurpe le trône et accède lui-même au pouvoir à l'aide des forces turques en 1720 à l'âge de 17 ans. Bejan Dadiani, prince de Mingrélie, est nommé régent du royaume par le pacha de Tchildir Ichak Djaqeli, ce dernier servant comme responsable du gouvernement ottoman sur les affaires de la Géorgie occidentale. Le règne de 32 ans d'Alexandre V est marqué par une lutte intestine constante du gouvernement central contre ses nombreux vassaux puissants, une continuation de la guerre civile qui commence au XVIIe siècle. À travers son règne, il change souvent d'alliance, tel que le duc Chochita III de Ratcha qui devient son principal ennemi jusqu'en 1731, Levan Abachidzé, qui s'oppose au pouvoir royal avant de servir comme conseiller d'Alexandre V et Bejan Dadiani, dont la puissance mène à sa chute aux mains des Turcs en 1728. Il est obligé d'apaiser de nombreux nobles en leur offrant des terres et citadelles, appauvrissant les coffres du royaume, déjà largement réduits par la suzeraineté ottomane. Les Ottomans gagnent une grande influence en Iméréthie sous Alexandre V, stationnant des troupes dans une dizaine de villes imères, dont la capitale Koutaïssi, et annexant le littoral de la Mer Noire, officiellement isolant la région de toute relation avec l'occident. En 1733, il est contraint de participer à la campagne turque vers Azov ayant pour but la soumission des tribus littorales de Ciscaucasie, avant de mettre fin à son implication après avoir envahi l'Abkhazie et forcé la famille Chervachidzé, son vassal, à adopter l'islam. L'expulsion de familles paysannes géorgiennes pour monopoliser le commerce agricole, l'augmentation des tributs sur le gouvernement central, le développement du commerce aux esclaves vers la Turquie et l'encouragement par Istanbul envers les révoltes nobiliaires font partie d'une politique de divide et impera des Ottomans qui remplace une annexion directe du royaume chrétien. Dans une tentative de nouvel alignement géopolitique, il fait de nombreuses ouvertures vers la Russie, dont une ambassade en 1738 pour organiser une alliance militaire contre l'empire ottoman. La Convention de Nyssa de 1739 met toutefois fin à ce plan et Alexandre V est renversé par une alliance nobiliaire soutenue par Istanbul, en 1741 en faveur de son demi-frère Georges IX. Il retourne sur le trône un an plus tard grâce à une intervention de Nader Chah mais doit continuer à faire face à de nombreuses révoltes, dont une tentative d'usurpation par son frère Mamouka en 1746-1749. Alexandre reste connu pour son autoritarisme face aux rebelles mais aussi pour son incapacité à préserver l'ordre durant son règne. Il meurt en 1752 et est remplacé par son fils Salomon Ier. |
Katsia IIKatsia II Dadiani (en géorgien : კაცია II დადიანი ; mort le à Zougdidi) est un prince géorgien qui gouverne la principauté de Mingrélie de 1758 à 1788.
Membre de la dynastie des Tchikovani-Dadiani qui règne sur la Mingrélie depuis la fin du XVIIe siècle, il est le fils du prince Otia, à qui il succède à sa mort en 1758. Héritant d'une principauté au cœur de guerres intestines dans la région, il sert d'abord comme proche allié de son suzerain, le jeune roi Salomon Ier d'Iméréthie, qu'il aide durant la bataille de Khressili puis soutient lors de l'assemblée royale de 1759, durant laquelle le royaume interdit la traite des esclaves. Malgré une politique alignée sur celle des autres États géorgiens, Katsia est contraint de rejoindre l'Empire ottoman lors de son invasion de la Géorgie occidentale de 1765, entamant une guerre entre la Mingrélie et l'Iméréthie qui dure jusqu'en 1776 et cause le schisme de l'Église orthodoxe géorgienne occidentale de 1769-1774, malgré de nombreuses tentatives de médiation par le Catholicossat d'Abkhazie, le royaume de Kartl-Kakhétie et la Russie impériale. Durant la guerre russo-turque de 1768-1774, Katsia II change son alliance et rejoint les forces russes du général Tottleben, qui encourage la rébellion mingrélienne contre Salomon Ier et s'engage avec Dadiani à un siège de Poti, qui finit en désastre pour les Russes. Le traité de Koutchouk-Kaïnardji place officiellement la Mingrélie sous protectorat ottoman mais cela ne reste qu'une formalité et seul Poti reste sous possession turque. En 1780, Katsia et Salomon préviennent une large invasion abkhazo-circassienne soutenue par la Turquie durant la bataille de Roukhi, à la suite de quoi il intervient en Abkhazie pour placer sur le trône princier Zourab Chervachidzé. À la suite de la mort de Salomon en 1784, il proclame rapidement David II comme roi d'Iméréthie contre le dauphin légitime, ce qui enclenche une série de révoltes nobiliaires, dont une tentative d'invasion ottomane pour placer le prince Kaïkhosro Abachidzé sur le trône imère. Sous le règne de David II, il s'enrichit et augmente la taille de ses domaines, garantit l'indépendance de jure de la Mingrélie et demande le protectorat de la Russie. |