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HISTOIRE DIPLOMATIQUE DE LA QUESTION D’ORIENT.

contre le pacha le droit de blocus, qui est un droit de guerre, cependant le sultan pourrait déclarer le blocus des côtes de l’Égypte et de la Syrie, qu’en sa qualité de souverain il a le droit de considérer comme en état de rébellion et de bloquer. La flotte turque serait assez forte pour rendre ce blocus effectif contre les neutres, pendant que les escadres alliées empêcheraient la flotte égyptienne d’entreprendre aucune opération offensive. Enfin, si le blocus ne remplissait pas son objet, pendant que l’armée d’Ibrahim est en Syrie, l’Égypte restant comparativement sans défense, on pourrait réunir un corps suffisant de troupes turques pour faire un débarquement à Alexandrie sous la protection des escadres combinées ; et les troupes ainsi débarquées, si on les plaçait, comme il faudrait le faire, sous la direction d’officiers européens, pourraient déjouer toute résistance et s’emparer d’Alexandrie. »

Cette dépêche, combinée avec celle que lord Beauvale écrivait de Vienne le 11 juillet, complète l’exposé des mesures arrêtées dans la pensée des puissances, un an avant le traité de Londres. M. de Metternich a posé les bases, et lord Palmerston développe les moyens d’exécution, dont le terme extrême n’est rien moins que l’occupation d’Alexandrie. Le ministre anglais, dans l’impatience d’agir, employa le mois d’août 1839 en tentatives plus ou moins heureuses pour compromettre à sa suite, dans quelque coup de tête, tantôt la France et tantôt l’Autriche. Dès le 1er août, il proposa au maréchal Soult d’envoyer devant Alexandrie les escadres commandées par l’amiral Lalande et par l’amiral Stopford, de sommer Méhémet-Ali de restituer la flotte turque, et, sur son refus, de s’emparer de la flotte égyptienne. Voici le texte de ces instructions.

« Si le pacha refuse de faire droit à cette demande, les amiraux auront recours à tous les moyens de contrainte qui seront en leur pouvoir, et qu’ils jugeront utiles pour déterminer Méhémet-Ali à céder.

« Dans ce cas, les amiraux commenceront par les mesures de contrainte les plus douces, et en augmenteront par degrés la sévérité, selon que les circonstances l’exigeront. En dernière analyse, ils prendront possession de la flotte égyptienne, s’ils ne peuvent pas obtenir le consentement du pacha par une autre voie. Cela fait, ils enverront les vaisseaux à Constantinople, où le sultan les retiendra.

« La capture de la flotte égyptienne ne doit pas être, pour les amiraux, une raison de cesser d’exiger du pacha la restitution de la flotte turque ; ils continueront à employer dans ce but les mesures coërcitives, et ils seront autorisés à saisir tous les vaisseaux marchands qui naviguent sous pavillon égyptien. »

Ces ordres autorisaient au besoin, comme il est facile de le voir, le