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à moins qu’après tant de siècles il ne cherche à se remettre des fatigues que causa à ses ancêtres l’achèvement d’un temple si merveilleux.

L’enceinte extérieure consiste en un parallélogramme de deux cent vingt toises sur cent soixante ; les murs ont trente pieds de hauteur et sept d’épaisseur ; quatre belles portes, tournées vers les quatre points cardinaux et ouvrant sur quatre routes, conduisent dans l’intérieur de la pagode ; chacune de ces portes est surmontée d’une pyramide haute de cent cinquante pieds, à sept étages, entièrement couverte de figures et couronnée par une face hideuse qu’abrite une coquille en éventail. À travers ces figures de poses et de mouvemens si variés, circule tout un monde de petits lézards ; dans les fissures de la pierre, dans les interstices fouillés par le ciseau, poussent des herbes, des arbustes, semés là par les oiseaux et le vent de la mousson. La partie supérieure de la pyramide, faite de brique, repose sur un massif dans lequel est taillée une ouverture haute de trente-deux pieds et large de trente-sept, porte gigantesque qui laisserait passer les éléphans deux à deux. Les montans et le linteau sont d’une seule pierre ; une lourde chaîne, en pierre aussi, suspendue à une grande élévation, et désormais brisée, était engagée de chaque côté de ces montans, de telle façon qu’elle avait dû être prise dans la même masse et ne faisait qu’un avec ces blocs de granit. À chaque gradin marquant les étages est appliquée une bande de cuivre qui, jadis frottée et polie aux jours des solennités, reflétait les rayons du soleil, et ceignait ainsi chaque pyramide de sept auréoles.

Moins grandioses que les portiques cyclopéens de la Haute-Égypte couverts non d’images, mais de mystérieux symboles ; plus sévères et plus harmonieuses de forme que les tours chinoises, où la minutie des détails détruit l’effet des proportions, les portes de Chillambaram sembleraient presque grecques par la base, gothiques par le sommet ; car le caractère particulier de la philosophie et de l’art chez les Hindous, c’est toujours l’imagination vagabonde et désordonnée jaillissant en gerbes sur la source du dogme, la pyramide échafaudant ses rangées de figures terribles et grimaçantes sur le socle de granit ; aussi chacun de ces édifices est une épopée complète, ou mieux un drame de Shakspeare, où le rire même a sa tristesse et sa mélancolie.

À la seconde enceinte est adossée une galerie à deux étages, disposée en cellules dans lesquelles on place les fruits et les fleurs, le beurre fondu et l’huile, employés dans les sacrifices. Les colonnes