dans la voie heureusement ouverte. Le nombre des communes sans écoles diminue d’année en année. Durant la dernière période triennale, 4,496 nouvelles écoles communales se sont établies. Plus de 130 communes ont des écoles d’apprentis, recevant de 7 à 8,000 élèves. Il n’est pas inutile d’ajouter ici que les départemens manufacturiers sont ceux où se trouvent le plus d’écoles, et ceux dans, lesquels, eu égard à la population, elles compte le plus grand nombre d’élèves. — Le mouvement des caisses d’épargne durant les quinze dernières années, paraît encore plus frappant. 14 seulement avaient été autorisées depuis 1818, date de l’ouverture de la caisse de Paris, jusqu’au mois de juillet 1830. Il serait peut-être injuste de reprocher au dernier gouvernement la longue inertie de l’institution. Sous l’influence d’anciens souvenirs, le nouvel établissement financier avait eu à vaincre des répulsions d’autant plus tenaces qu’elles étaient plus inintelligentes. Quoi qu’il en soit, il était pénible de voir les caisses d’épargne, destinées à propager les habitudes d’ordre et d’économie, arrêtées dans leur marche, surtout quand on jetait les yeux sur leur développement rapide en Angleterre. Le gouvernement anglais, avec son intelligence rarement en défaut de tout ce qui peut être utile aux classes populaires sans entamer les bases aristocratiques sur lesquelles repose la société, avait puissamment secondé une tendance conforme aux instincts conservateurs. Il s’appliqua, par plusieurs bills, à régulariser l’institution, qui, favorisée par cette bienveillance éclairée, s’étendit promptement sur tous les points du Royaume-Uni. Nos caisses d’épargne se sont enfin associées à ce mouvement. De 14, le nombre des autorisations s’est élevé à plus de 350. Non-seulement le nombre des déposans et le chiffre des dépôts se sont accrus à mesure que l’institution se propageait, mais même, dans les caisses antérieurement établies, on a vu parfois décupler les versemens. D’après le dernier rapport présenté au roi par M. le ministre de l’agriculture et du commerce, la classe laborieuse figure pour une très large part dans les dépôts effectués.
Tout en donnant une impulsion large et soutenue aux institutions favorables aux travailleurs, le gouvernement de 1830 n’a point négligé des mesures d’un autre ordre qui appartiennent à la discipline industrielle, ou qui concernent les besoins généraux de l’industrie et intéressent en conséquence tous les agens qu’elle emploie. De nouveaux conseils de prud’hommes ont été créés ; leur nombre était de 54 il y a quinze ans, il est aujourd’hui de 70. Cette institution, qui tempère et facilite les rapports des ouvriers et des maîtres, s’est introduite dans la ville de Paris, où on avait si long temps presque désespéré de l’établir. Une loi spéciale a pris sous sa protection les enfans des manufactures. Elle est applicable à plus de 5,000 fabriques et usines renfermant une population de plus de 80,000 enfans. L’enseignement industriel a pris de l’extension. Dès les premiers mois qui suivirent la révolution de juillet, une ordonnance royale reconstitua le conseil supérieur du commerce et les conseils-généraux de l’agriculture, du commerce et des manufactures, dont la sixième session vient de se terminer. Je ne crois pas que