monter sur ses grands chevaux
Étymologie
modifier- → voir monter, sur, son, grand et cheval. Au XVIe siècle, certains souliers à talon haut furent appelés « grands chevaux ». Par analogie, à la cour de Lunéville, quatre anciennes familles de rang élevé, les Lenoncourt, de Châtelet, de Ligniville et de Haraucourt, portèrent le titre de « Grands Chevaux de Lorraine ». La prétention des 8 à 12 autres grands familles, désignées « Petits Chevaux », à rejoindre les quatre grands, donna naissance à l’expression. Référence nécessaire
Locution verbale
modifiermonter sur ses grands chevaux \mɔ̃.te syʁ se ɡʁɑ̃ ʃə.vo\ (se conjugue → voir la conjugaison de monter)
- Prendre un parti vigoureux, menacer, se mettre en colère ; montrer de la hauteur, de la sévérité dans ses paroles.
Vous monterez sur vos grands chevaux à la moindre remarque.
— (journal Le Télégramme, édition Morlaix, 29 juillet 2022, pages locales, page 28)— Mais sur quels grands chevaux êtes-vous donc montée ce soir, ma belle comtesse ? Après votre froideur de tout cet hiver et votre grand soin de me tenir à distance, vous me mandez auprès de vous ; j’en suis aux anges ; j’arrive, je vous trouve, laissez-moi vous le dire, d’une humeur massacrante.
— (Emilio Pinchia, Bluettes, Laplace, Sanchez et Cie, 18??, pages 30-31)— Eh bien ! quoi ? Ne vas-tu pas monter sur tes grands chevaux pour quelques heures passées avec un aimable garçon et de joyeuses filles ?
— (Eugène Chavette, Un notaire en fuite : La crème des beaux-pères, E. Dentu, 1881, page 13)Alors, pourquoi monter sur ses grands chevaux, se regarder de travers et chercher à se faire toutes les niches possibles ?
— (Ernest Feydeau, Mémoires d’un coulissier, Calmann Lévy, 1882, page 215)Je lui demande si la façon d’agir du fiancé ne l’étonne pas : il monte sur ses grands chevaux, me répond que la parole d’un gentilhomme est sacrée, et patati et patata.
— (Léon de Tinseau, Alain de Kerisel, P. Ollendorff, 1883, page 213)1er septembre 1940 – Dictature ou pas, mes filles m’obéiront ou c’est moi qui m’en irai, crie papa en montant les grands chevaux que lui selle généreusement sa femme.
— (Benoîte et Flora Groult, Journal à quatre mains, Denoël, 1962, page 72)Quand il dit qu’il hait la droite, papa lui hurle qu’il est le dernier des poujadistes et alors mon beauf, il monte sur ses grands chevaux et il proteste: «Voilà ce que j’appelle un argument stalinien.»
— (Patrick Besson, La vie quotidienne de Patrick Besson sous le règne de François Mitterrand, Fayard, 2006)
Traductions
modifier- Croate : razljutiti se (hr), planuti (hr)
- Suédois : sitta på höga hästar (sv)
Prononciation
modifier- France (Lyon) : écouter « monter sur ses grands chevaux [Prononciation ?] »
- France (Lyon) : écouter « monter sur ses grands chevaux [Prononciation ?] »
- Canada (Shawinigan) : écouter « monter sur ses grands chevaux [Prononciation ?] »
- Aude (France) : écouter « monter sur ses grands chevaux [Prononciation ?] »
- Somain (France) : écouter « monter sur ses grands chevaux [Prononciation ?] »
Références
modifier- Charles Rozan, Petites Ignorances de la Conversation (1856)