prendre des vessies pour des lanternes

Étymologie

modifier
(Date à préciser) Terme composé de prendre, des, vessie, pour et lanterne. Deux étymologies ont été proposées :
  • Avant le Moyen Âge, on utilisait des vessies de porcs mâles (car les vessies des femelles étaient bien trop fines et donc cassantes) comme contenants (outres…) pour leurs qualités d’étanchéité et de praticité. Dans l’ancienne langue française, la lanterne était une histoire inventée, creuse et vide comme la vessie. La comparaison entre ces deux mots a donné cette expression.
  • La seconde se réfère au sens « baliverne » du mot « lanterne », et au fait qu’une vessie ne contient que de l’air, c’est-à-dire rien du tout. Référence nécessaire

Locution verbale

modifier

prendre des vessies pour des lanternes \pʁɑ̃dʁ de vɛ.si puʁ de lɑ̃.tɛʁn\ ou \pʁɑ̃dʁ de ve.si puʁ de lɑ̃.tɛʁn\ (se conjugue → voir la conjugaison de prendre)

  1. (Familier) (Sens figuré) Se faire des illusions grossières sur des choses ou des gens.
    • La psychose, elle, est un état chronique de pétage de plombs qui vous fait prendre des vessies pour des lanternes. Les deux principales psychoses sont la schizophrénie et la paranoïa. — (Jean-Loup Chiflet, Nouilles ou pâtes : le bon sens des mots, Mots & Cie, 1999, page 68)
    • Ce jour ma vie a basculé de manière irréversible. Je prends des vessies pour des lanternes, les enfants du bon dieu pour des canards sauvages. Je ne fais plus la part du réel et de l’imaginaire. — (Delphine de Vigan, Rien ne s’oppose à la nuit, J.-C. Lattès, 2011)
    • Ainsi l’on se mit à dire, par antiphrase, des propos et des renommées, vrai, sincère, garanti comme une blague à tabac. Au lieu de jabots, il y eut des vessies, soigneusement attifées et gonflées, que les marchands d’herbe à la reine suspendaient dans leurs boutiques, avec bouffettes et pendeloques en soie, à la façon des lanternes chinoises ; de là peut-être aussi le proverbe : Prendre des vessies pour des lanternes. — (Auguste Luchet, Les mœurs d’aujourd’hui, Coulon-Pineau, Paris, 1854, page 82)
  2. (Familier) (Sens figuré) Se tromper lourdement dans ses appréciations.

Variantes 

modifier
-À certains moments, y prend sa vessie pour une lanterne.
-Et alors ?
-Et alors y s'brûle.
— (Pierre Dac et Francis Blanche : le Sâr Rabindranah Düval, 1957 → lire en ligne)

Traductions

modifier

Prononciation

modifier
  • France (Lyon) : écouter « prendre des vessies pour des lanternes [Prononciation ?] »
  • France (Lyon) : écouter « prendre des vessies pour des lanternes [Prononciation ?] »
  • Somain (France) : écouter « prendre des vessies pour des lanternes [Prononciation ?] »