Voir la source de Autobiographie (Flavius Josèphe)

=== Jean de Gischala ===
La présentation de [[Jean de Gischala]] dans la ''[[Guerre des Juifs]]'' est très critique{{sfn|Cohen|2002|p=156-222}}. Selon Josèphe, il était {{citation|le plus artificieux et le plus scélérat de tous ceux que leur perfidie a illustrés [...] le dénuement avait longtemps entravé sa méchanceté : toujours prêt au mensonge, habile à donner crédit à ses inventions, il se faisait un mérite de la fourberie et en usait contre ses amis les plus intimes. Il affectait l'humanité, mais la cupidité le rendait le plus sanguinaire des hommes<ref>[[Flavius Josèphe]], [[Guerre des Juifs]], {{II}}, {{XXI}}, 1 (585-586).</ref>.}} {{citation|Il finit par former une bande de quatre cents compagnons, la plupart évadés de la campagne de Tyr et des bourgades de ce territoire. Avec eux il rançonnait toute la Galilée et exploitait un peuple que tenait en suspens l'attente de la guerre prochaine<ref>[[Flavius Josèphe]], ''[[Guerre des Juifs]]'', {{II}}, {{XXI}}, 1 (588).</ref>.}} Il attaque volontiers les propriétés des [[Juifs]]<ref>[[Flavius Josèphe]], [[Guerre des Juifs]], {{II}}, 589 et 593.</ref>, c'est plus un ''lestes''<ref name="BJ §587">[[Flavius Josèphe]], [[Guerre des Juifs]], {{II}}, {{XXI}}, 1 (587).</ref> (un brigand) qu'un révolutionnaire{{sfn|Cohen|2002|p=222}}. Bien que la ''Vita'' n'ait pas d'affection pour Jean cette caractérisation extrême en est à peu près absente{{sfn|Cohen|2002|p=222}}. Jean n'y est jamais appelé ''lestes'' et il n'y attaque jamais des territoires juifs{{sfn|Cohen|2002|p=222}}. Dans la ''Guerre des Juifs'', Josèphe indique que Jean a {{citation|d'abord été un brigand opérant isolément<ref name="BJ §587"/>}} puis qu'il a trouvé {{citation|ensuite, pour renforcer son audace, quelques complices, dont le nombre grossit avec ses succès<ref name="BJ §587"/>.}} Alors que dans la ''Vita'', Josèphe raconte au contraire que {{citation|voyant que certains concitoyens étaient très excités par l'insurrection contre Rome, [il] tâcha de les retenir et leur demanda de rester fidèle<ref>[[Flavius Josèphe]], ''Autobiographie'', {{X}}, § 43.</ref>.}} C'est seulement parce que sa ville, [[Gischala]], a été attaquée et pillée par les villes grecques environnantes qu'il arme ses partisans{{sfn|Cohen|2002|p=159}}{{,}}<ref>[[Flavius Josèphe]], ''Autobiographie'', {{X}}, § 44.</ref>. Pour Shaye J.D. Cohen, c'est parce-que Josèphe a décidé de traiter Jean beaucoup mieux qu'il ne l'avait fait vingt ans auparavant que sa participation initiale à la guerre est expliquée de façon quasiment apologétique{{sfn|Cohen|2002|p=159}}. Dans la ''Vita'', Jean est présenté comme une victime innocente des circonstances qui l'ont contraint à combattre{{sfn|Cohen|2002|p=159}}. C'est un ennemi des [[empire romain|Romains]], mais un ami des aristocrates, notamment [[Shimon ben Gamaliel|Simon ben Gamaliel]] (V 192){{sfn|Cohen|2002|p=221}}. Comme pour ce dernier, l'appréciation de Josèphe au sujet de Jean a considérablement changé{{sfn|Cohen|2002|p=156}}{{,}}{{sfn|Cohen|2002|p=159}}. Pourtant, Jean avait été envoyé en prison après avoir participé, vers 71, au [[Triomphe romain|triomphe]] de [[Vespasien]] et de [[Titus (empereur romain)|Titus]] célébrant la prise de [[Jérusalem]]{{sfn|Mimouni|2012|p=468}}.

{{citation|Josèphe prétend que les partisans de Jean étaient pour la plupart des réfugiés venant des villes syriennes (GJ {{II}} 588 et 625, V 372), mais il est clair que Jean bénéficiait d'un soutien considérable non seulement à [[Gischala]] (V 76) mais aussi dans les villages de basse-Galilée (V 237){{sfn|Cohen|2002|p=221}}.}} Une partie de la critique pense que Josèphe cache qu'il n'était pas le seul dirigeant de la Galilée et qu'il n'était que le gouverneur de la basse-Galilée, alors qu'il est possible que Jean de Gischala exerçait la fonction correspondante pour la haute-Galilée. Shaye J. D. Cohen estime que Jean pourrait avoir été le gouverneur de la Galilée avant la révolte et qu'il aurait été maintenu en fonction par la direction révolutionnaire de [[Jérusalem]], comme Niger de la Pérée était l'archonte de l'[[Idumée]] (GJ {{II}} 566){{sfn|Cohen|2002|p=221}}.