Voir la source de André Malraux

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{{Infobox Personnalité politique
| nom               = André Malraux
| image             = André Malraux, Pic, 22.jpg
| légende           = André Malraux en 1974<br /><small>(photographie de [[Roger Pic]]).</small>
| fonction1         = [[Ministère de la Culture (France)|Ministre des Affaires culturelles]]
| à partir du fonction1 = {{date|22|juillet|1959}}
| jusqu'au fonction1 = {{date|20|juin|1969}}<br/><small>({{durée|22|7|1959|20|6|1969}})</small>
| président 1       = [[Charles de Gaulle]]<br/>[[Alain Poher]] <small>(intérim)</small>
| premier ministre 1 = [[Michel Debré]]<br/>[[Georges Pompidou]]<br>[[Maurice Couve de Murville]]
| gouvernement 1    = [[Gouvernement Michel Debré|Debré]]<br>[[Gouvernement Georges Pompidou (1)|Pompidou I]], [[Gouvernement Georges Pompidou (2)|II]], [[Gouvernement Georges Pompidou (3)|III]] et [[Gouvernement Georges Pompidou (4)|IV]]<br>[[Gouvernement Maurice Couve de Murville|Couve de Murville]]
| prédécesseur 1    = ''Fonction créée''
| successeur 1      = [[Edmond Michelet]]
| fonction2         = [[Ministre d'État (France)|Ministre d'État]]
| à partir du fonction2 = {{date|8|janvier|1959}}
| jusqu'au fonction2 = {{date|20|juin|1969}}<br/><small>({{durée|8|1|1959|20|6|1969}})</small>
| président 2       = [[Charles de Gaulle]]<br/>[[Alain Poher]] <small>(intérim)</small>
| premier ministre 2 = [[Michel Debré]]<br/>[[Georges Pompidou]]<br>[[Maurice Couve de Murville]]
| gouvernement 2    = [[Gouvernement Michel Debré|Debré]]<br>[[Gouvernement Georges Pompidou (1)|Pompidou I]], [[Gouvernement Georges Pompidou (2)|II]], [[Gouvernement Georges Pompidou (3)|III]] et [[Gouvernement Georges Pompidou (4)|IV]]<br>[[Gouvernement Maurice Couve de Murville|Couve de Murville]]
| fonction3         = [[Liste des ministres français de l'Information|Ministre chargé de la Radio, de la Télévision et de la Presse]]
| à partir du fonction3 = {{date|12|juin|1958-}}
| jusqu'au fonction3 = {{date|7|juillet|1958}}<br><small>({{durée|12|6|1958|7|7|1958}})</small>
| président 3       = [[René Coty]]
| président du conseil 3 = [[Charles de Gaulle]]
| gouvernement 3    = [[Gouvernement Charles de Gaulle (3)|de Gaulle III]]
| prédécesseur 3    = [[Albert Gazier]]
| successeur 3      = [[Jacques Soustelle]]
| fonction4         = [[Liste des ministres français de l'Information|Ministre de l'Information]]
| à partir du fonction4 = {{date|21|novembre|1945}}
| jusqu'au fonction4 = {{date|26|janvier|1946}}<br><small>({{durée|21|11|1945|26|1|1946}})</small>
| président du gouvernement 4 = [[Charles de Gaulle]]
| gouvernement 4    = [[Gouvernement Charles de Gaulle (2)|de Gaulle II]]
| prédécesseur 4    = [[Jacques Soustelle]]
| successeur 4      = [[Jean Letourneau]]
| nom de naissance  = Georges André Malraux
| surnom            = ''Maurice Sainte-Rose''<br>''Colonel Berger''
| date de naissance = 3 novembre 1901
| lieu de naissance = [[Paris]] ([[France]])
| date de décès     = 23 novembre 1976
| lieu de décès     = [[Créteil]] ([[France]])
| nationalité       = [[France|française]]
| parti             = 
| conjoint          = [[Clara Malraux|Clara Goldschmidt]]<br><small>(épouse : 1921-1947)</small><br>[[Josette Clotis]]<br><small>(compagne)</small><br>[[Madeleine Malraux|Marie-Madeleine Lioux]]<br><small>(épouse : 1948-1966)</small><br>[[Louise de Vilmorin]]<br><small>(compagne)</small>
| enfant            = [[Florence Malraux]]
| université        = [[Institut national des langues et civilisations orientales|École nationale des Langues orientales vivantes]]
| profession        = 
| féminin           = 
| syndicat          = 
| depuis le fonction1= 
| signature         = SignatureAndréMalraux.jpg
}}

'''André Malraux''', né le {{Date de naissance|3|novembre|1901}} à [[Paris]] et mort le {{Date de décès|23|novembre|1976}} à [[Créteil]] ([[Val-de-Marne]]), est un [[écrivain]], [[aventurier]], [[Résistance intérieure française|résistant]], [[homme politique]] et [[intellectuel]] [[France|français]].

Essentiellement [[autodidacte]] et tenté par l'aventure, André Malraux gagne avec son épouse [[Clara Malraux]] l'[[Indochine française|Indochine]], où il participe à un journal [[Anticolonialisme|anticolonialiste]] et est emprisonné en 1923-1924 pour vol et recel d'antiquités sacrées [[Empire khmer|khmère]]s. Revenu en France, il transpose cette aventure dans son roman ''[[La Voie royale]]'' publié en 1930, et gagne la célébrité dans la francophonie avec la parution en 1933 de ''[[La Condition humaine]]'', un [[roman d'aventure]] et d'[[engagement]] qui s'inspire des soubresauts révolutionnaires de la [[Chine]] et obtient le [[prix Goncourt]].

Militant antifasciste, André Malraux combat en 1936-1937 aux côtés des [[républicains espagnols]]. Son engagement le conduit à écrire son roman ''[[L'Espoir]]'', publié en {{date-|décembre 1937}}, et à en tourner une adaptation filmée ''[[Espoir, sierra de Teruel]]'' en 1938. Il rejoint la [[Résistance française|Résistance]] en {{date-|mars 1944}} et participe aux combats lors de la [[Libération de la France]]. Après la guerre, il s’attache à la personne du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], joue un rôle politique au [[Rassemblement du peuple français|RPF]], et devient, après le retour au pouvoir du général de Gaulle, ministre d'État, [[Liste des ministres français de la culture|ministre de la Culture]] de 1959 à 1969.

Il écrit alors de nombreux ouvrages sur l'[[art]] comme ''[[Le Musée imaginaire]]'' ou ''[[Les Voix du silence]]'' (1951) et prononce des [[oraisons funèbres]] mémorables comme lors du transfert des cendres de [[Jean Moulin]] au [[Panthéon de Paris|Panthéon]] le {{date-|19 décembre 1964}} ou lors des funérailles de [[Le Corbusier]] le {{date-|3 septembre 1965}} dans la cour du Louvre, ou de [[Georges Braque]]. En 1996, pour le vingtième anniversaire de sa mort survenue le {{date-|23 novembre 1976}}, ce sont les cendres de Malraux qui sont à leur tour transférées au Panthéon.
{{sommaire|niveau=3}}

== Biographie ==
=== Jeunesse ===
==== Origines familiales ====
Georges André Malraux, dit ''André'' Malraux, naît le {{date-|3 novembre 1901}} au [[Rue Damrémont (Paris)|53 rue Damrémont]] dans le [[18e arrondissement de Paris|{{18e}} arrondissement de Paris]], dans une famille originaire de [[Dunkerque]]<ref>Jean-Marc Alcalay, ''André Malraux et Dunkerque, une filiation'', Société dunkerquoise d'histoire et d'archéologie, 1996.</ref> ; il est le fils aîné de Fernand-Georges Malraux (1875-1930), d'abord employé de commerce, puis directeur de l'agence parisienne d'une banque américaine, et de Berthe Félicie Lamy (1877-1932), fille d'épiciers vivant à [[Bondy]], à l'est du [[Seine (département)|département de la Seine]]. Il a un frère cadet, Raymond Fernand Malraux (1902-1903), mort à trois mois. En 1905, alors qu'il a trois ans et demi, ses parents se séparent. Son père aura d'un second mariage, avec Marie-Louise Godard (1879-1946), deux autres fils : [[Roland Malraux]] (1912-1945) et [[Claude Malraux]] (1920-1944).

[[Olivier Todd]] rapporte qu'André Malraux a le [[syndrome de Gilles de La Tourette]]<ref>https://www.lesechos.fr/2001/04/un-malraux-sans-fard-716832</ref>, qui provoque chez lui des [[Tic|tics]]<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Françaises, Français, Portraits - André Malraux - France Bleu |url=https://www.francebleu.fr/emissions/azur/francaises-francais-portraits-4 |site=ici par France Bleu et France 3 |consulté le=2024-10-09}}</ref> et explique certaines particularités de sa gestuelle et de son élocution<ref>{{Lien web |titre=Question - Guichet du Savoir |url=https://www.guichetdusavoir.org/question/voir/67616 |site=www.guichetdusavoir.org |consulté le=2024-10-09}}</ref>.

À la séparation de ses parents, André Malraux est élevé par sa mère, sa grand-mère maternelle Adrienne Lamy (née Romagna) et sa tante maternelle Marie Lamy, qui tiennent une épicerie au {{numéro|16}} de la rue de la Gare à Bondy. Dès l'enfance, il est atteint de [[Tic|tics nerveux]], provoqués par le [[syndrome de Gilles de La Tourette]] dont il souffrira toute sa vie{{sfn|Todd|2001|p=21, 586}}, et dira ne pas garder de bons souvenirs de cette partie de sa vie (contrairement aux témoignages de ses amis et de ses très proches, et peut-être pour ne pas être interrogé sur sa famille maternelle et son enfance à Bondy, dont il ne parlera jamais publiquement)<ref>Dans les ''[[Antimémoires]]'', 1967, page 10, André Malraux écrit : {{Citation|Presque tous les écrivains que je connais aiment leur enfance, je déteste la mienne}}. Il laissait entendre qu'elle avait été pénible, ce que son ami d'enfance, Louis Chevasson, démentait {{harv|Todd|2001|p=27 et 621, n. 17}}.</ref>. Il a huit ans lorsque son grand-père paternel, Émile-Alphonse dit ''Alphonse'' Malraux, commerçant flamand<ref name=Assemblée/>, fabricant de [[Fût (récipient)|futailles]], vendeur d'alcool, maître-[[tonnelier]] et enfin armateur<ref name=Esquelbecq>{{lien web|url=https://www.lavoixdunord.fr/865627/article/2020-09-15/esquelbecq-andre-malraux-et-dunkerque-une-filiation-un-entretien-avec-jean-marc|titre=Esquelbecq: «André Malraux et Dunkerque, une filiation», un entretien avec Jean-Marc Alcalay|périodique=[[La Voix du Nord]]|date=15 septembre 2020|consulté le=29 octobre 2023}}</ref>{{,}}<ref name=Alphonse>{{lien web|auteur=Bruno Vouters|url=https://malraux.org/wp-content/uploads/2019/07/497jg_lavoixdunord_amdunkerque_030101.pdf|titre=André Malraux avait du sang dunkerquois dans les veines. Malraux, l’homme du grand large|périodique=La Voix du Nord|date=3 novembre 2001|consulté le=29 octobre 2023}}</ref>, gérant une flotte de dix navires<ref name=Esquelbecq/>{{,}}<ref name=Alphonse/> et nommé expert maritime par la mairie de Dunkerque<ref name=Esquelbecq/>{{,}}<ref name=Alphonse/>, meurt en 1909 à 77 ans en {{Citation|vieux [[viking]]}} (selon l'expression de Malraux lui-même)<ref>L'expression est de Malraux lui-même dans les ''Antimémoires''.</ref>, après avoir subi plusieurs revers de fortune<ref name=Esquelbecq/>{{,}}<ref name=Alphonse/>. Contrairement à ce qu'André laissa souvent entendre, il semble que la mort de son grand-père ne soit pas due à un suicide{{sfn|Todd|2001|p=22 et 620, n. 7}} ; cependant, le {{date-|20 décembre 1930}}, son père Fernand-Georges Malraux, lui, se suicide{{sfn|Todd|2001|p=120}} et aura pour dernières paroles, souvent répétées par André Malraux : « Et qui sait ce que nous trouverons après la mort ? »<ref name=Assemblée>{{lien web|url=https://www.assemblee-nationale.fr/histoire/Andre-Malraux/reperes_biographiques.asp|titre=Repères biographiques de la vie d'André Malraux|site=assemblee-nationale.fr|consulté le=29 octobre 2023}}</ref>.

==== Formation ====
[[Fichier:École de la rue de Turbigo après 1904.jpg|vignette|gauche|redresse|École de la [[rue de Turbigo]] après 1904, fréquentée par André Malraux à partir de 1915.]]
En 1915, il entre à l'école supérieure de la [[rue de Turbigo]] à Paris (le futur [[lycée Turgot]]). Il fréquente déjà assidûment les bouquinistes, les salles de cinéma, de théâtre, d'expositions, de concerts, etc. Ainsi commence sa passion pour la littérature contemporaine.

En 1918, après avoir été refusé au [[lycée Condorcet]] à Paris, il abandonne ses études secondaires et n'obtiendra jamais son baccalauréat, ce qui ne l'éloignera pas pour autant de la littérature<ref>{{Lien web|langue=fr|prénom=le|nom=figaro|titre=Ces grands écrivains qui n’ont jamais eu leur bac|url=https://etudiant.lefigaro.fr/article/ces-grands-ecrivains-qui-n-ont-jamais-obtenu-leur-bac_1b87762e-7469-11e8-a988-2c6089e9b2e9/|site=Le Figaro Etudiant|consulté le=2021-01-26}}.</ref>. Il cultive déjà, parmi beaucoup d'autres, trois admirations profondes : [[Victor Hugo]], [[Jules Michelet|Michelet]] et [[Michel-Ange]].

Il travaille en 1919 pour le libraire-éditeur [[René-Louis Doyon]], qui pratique le commerce des livres rares ; c'est ainsi qu'il fait la connaissance de [[Max Jacob]], amateur d'[[occultisme]], dont il fait le sujet de son premier article{{sfn|Lacouture|1973|p=33}}. Il fréquente les milieux artistiques de la capitale, étudie partout les œuvres d'art anciennes et modernes et suit très librement des cours au [[Musée national des Arts asiatiques - Guimet|musée Guimet]] et à l'[[École du Louvre]]. [[René-Louis Doyon]] fonde en 1920 sa revue ''La Connaissance'' et ouvre ses colonnes à Malraux, qui publie ses premiers textes dès [[1920 en littérature|1920]] : petits essais de théorie littéraire, comptes rendus critiques et premières proses. Les œuvres de cette époque appartiennent au genre ''[[Farfelu malrucien|farfelu]]'' {{incise|c'est Malraux qui ressuscite le terme}} proses poétiques influencées par l'expressionnisme allemand et la poésie cubiste d'[[Guillaume Apollinaire|Apollinaire]] ou de Max Jacob. C'est aussi l'époque où il joue au ''[[Ubu|Père Ubu]]'' et lit [[Alfred Jarry]]. Il s'en souviendra après 1948, en adhérant au [[Collège de 'Pataphysique]]. Il entame également une collaboration à la revue ''Action'' dans laquelle il publie des articles sur [[Lautréamont]] et [[André Salmon]], éditant aussi des textes peu connus du poète [[Jules Laforgue]]. Il n'a que dix-huit ans lorsqu'il publie son premier livre, ''Lunes en papier'', dédié à Max Jacob{{sfn|Hoffmann|1963|p=1}}.

==== Débuts professionnels ====
André Malraux devient directeur littéraire chez [[Éditions du Sagittaire|Simon Kra]], en 1920, côtoie notamment [[Jean Cocteau]], [[Paul Morand]], [[Raymond Radiguet]], [[Pierre Reverdy]], [[André Salmon]], [[André Suarès]], [[André Derain]], [[Fernand Léger|Léger]] et [[Maurice de Vlaminck|Vlaminck]]. Il livre des articles pour la revue ''Action'', de [[Florent Fels]]. Simon Kra, libraire, lui confie la direction artistique des [[Éditions du Sagittaire]]. Il y publie ''Le Livret de l'imagier'' de [[Remy de Gourmont]], ''Carnet intime'' de [[Laurent Tailhade]], des textes de [[Charles Baudelaire|Baudelaire]] présentés comme inédits alors qu'ils ne le sont pas{{sfn|Todd|2001|p=36 et 621|loc=n.12}} et des extraits de Sade donnés comme des ouvrages complets{{sfn|Todd|2001|p=37 et 621|loc=n.13}}. Il peut maintenant voler de ses propres ailes et s'installe à Paris, [[rue Rachel]] à [[Montmartre]] en 1919, puis dans une chambre au [[Hôtel Lutetia|Lutetia]], au {{numéro|45}} [[boulevard Raspail]] en 1920.

Il fait la connaissance de sa future épouse, [[Clara Malraux|Clara Goldschmidt]], au cours d'un dîner organisé par Florent Fels. Ils séjournent ensemble en [[Italie]], à [[Florence]] et [[Venise]] et rentrent d'urgence, n'ayant plus d'argent. Le couple se marie le {{date-|21 octobre 1921}}{{sfn|Foulon|2010|p=378}} et part en voyage de noces à [[Prague]], puis à [[Vienne (Autriche)|Vienne]] et passe les fêtes de fin d'année à [[Magdebourg]], ville d'origine de la famille de Clara Goldschmidt. Début 1922, le couple va à [[Berlin]], puis en [[Tunisie]] et en [[Sicile]]. Malraux compte gérer l'argent et les actions de son épouse ({{Citation|Je ne vais tout de même pas travailler}} dit-il à Clara Goldschmidt. En 1936, lorsque leur couple se délitera, il lui lancera {{Citation|Je ne vous ai épousée que pour votre argent}}{{sfn|Todd|2001|p=43 et 216}}). Le divorce d'André et de Clara Goldschmidt sera prononcé le {{date-|9 juillet 1947}}{{sfn|Foulon|2010|p=402}} ; moins d'un an plus tard, le {{date-|13 mars 1948}}, il épouse [[Madeleine Malraux|Marie-Madeleine Lioux]], concertiste de piano et veuve du demi-frère de l'écrivain, Roland Malraux, résistant mort en déportation<ref>[http://canadp-archivesenligne.paris.fr/archives_etat_civil/1860_1902_actes/aec_visu_img.php?registre=V4E_10465&type=AEC&&bdd_en_cours=actes_ec_1893_1902&vue_tranche_debut=AD075EC_V4E_10465_0121&vue_tranche_fin=AD075EC_V4E_10465_0151&ref_histo=11799&cote=V4E%2010465. Voir] {{Harvsp|Todd|2001|p=321 et 389}}.</ref>.

[[Max Jacob]] le présente au marchand de tableaux [[Daniel-Henry Kahnweiler]] (1884-1979), qui l'engage comme éditeur à la galerie Simon.

À cette époque, il est présenté à [[Charles Maurras]], dont il partage quelque temps le [[nationalisme]] et l'aversion pour l'[[anarchie]], et dont il préface élogieusement le livre ''Mademoiselle Monk''{{sfn|Todd|2001|p=46 et 64}}. Il exprime son envie de le rencontrer<ref>[[Stéphane Giocanti]], ''Maurras – Le chaos et l'ordre'', Éd. Flammarion, 2006, {{p.|294}}.</ref>{{,}}<ref>En 1972, la prise de distance de Malraux implique un dernier hommage quand il affirme : {{Citation|J'ai accepté de rédiger ce texte comme on se livre à un exercice. J'aurais aussi bien écrit sur [[Georg Wilhelm Friedrich Hegel|Hegel]].}}.</ref>.

En 1922, il réussit à faire ajourner son service militaire, alléguant ses tics et, selon [[Olivier Todd]], quelques maux imaginaires{{sfn|Todd|2001|p=38 et 300}}. Malraux est réformé en 1929, ce qui ne l'empêche pas de risquer sa vie dans les combats de la [[Guerre d'Espagne|guerre civile espagnole]] et dans ceux de la [[Résistance intérieure française|Résistance]]. En 1923, de mauvais placements de la fortune de son épouse, dans des actions dans des mines d'or mexicaines qui s'effondrent, ruinent le couple{{sfn|Todd|2001|p=46}}{{,}}<ref>Chronologie de Malraux sur [http://www.kronobase.org/chronologie-categorie-Malraux+André.html Kronobase].</ref>.

=== Séjour en Indochine ===
==== Affaire du vol d'œuvres d'art à Angkor ====
Poussé par son goût de l'aventure et son amour de l'art et pour « se refaire », Malraux décide de partir avec son épouse [[Clara Malraux]] et son ami d'enfance Louis Chevasson en Indochine, pour y voler des statues et les revendre, après s'être renseigné sur les prix et les débouchés auprès de [[Paul Cassirer]] et [[Daniel-Henry Kahnweiler]]{{sfn|Todd|2001|p=49}} et avoir pris contact avant son départ avec de riches collectionneurs américains et allemands qui pourraient être intéressés par un « lot de statues khmères ». Pour obtenir une mission archéologique gratuite, il prétend faussement qu'il suit des cours à l'[[Institut national des langues et civilisations orientales|École des langues orientales]], fait miroiter la promesse d'un don financier important à l'[[École française d'Extrême-Orient]] (EFEO), s'engage à laisser la direction des fouilles à cette école et à ne prétendre à aucun droit de propriété personnelle sur les œuvres d'art découvertes, devant uniquement faire des moulages de statues pour le [[Musée national des Arts asiatiques - Guimet|musée Guimet]]<ref name="Liegibel">Patrick Liegibel, « Le procès Malraux », émission ''Au fil de l'histoire'', [[France Inter]], 5 décembre 2012.</ref>. La mission lui est accordée par une commission du [[Ministère des Outre-mer|ministère des Colonies]] en {{date-|septembre 1923}}{{sfn|Todd|2001|p=49-50}}. Il part de [[Marseille]] pour [[Hanoï]] où il rencontre Léonard Auroussea, directeur par intérim de l'EFEO (qui émet des réserves, la région des fouilles étant insoumise<ref>Les Khmers ont déjà exécuté deux chargés de mission de l'École française d'Extrême-Orient.</ref>) puis il s'établit à [[Siem Reap]] à proximité du complexe archéologique d'[[Angkor]] le {{date-|13 octobre 1923}}<ref>[http://www.capsurlemonde.org/cambodge/angkor/malraux.html L'Affaire Malraux].</ref>.

[[Fichier:014 Banteay Srei Temple at Dawn, Cambodia.jpg|vignette|Temple de [[Banteay Srei]], Cambodge.]]
À la mi-décembre, Malraux et son compagnon Louis Chevasson découpent à la scie, au temple de [[Banteay Srei]], une tonne de pierres sculptées et quatre grands morceaux de bas-reliefs<ref>{{Lien web|titre=Malraux face au colonialisme : aspects du désenchantement en Indochine|url=http://www.sielec.net/pages_site/FIGURES/cauquil_malraux.htm|site=sielec.net|consulté le=2021-01-25}}.</ref>{{,}}<ref>Philippe Flandrin, ''Trésors volés : les dessous du trafic'', [[Éditions du Rocher|Éd. du Rocher]], 272 p. {{ISBN|9782268072050}}.</ref> qu'ils emballent et emportent pour les revendre à un collectionneur. La valeur marchande totale du larcin atteint environ un million de francs<ref name="RetronewsEscroc"/>. Alertées des projets de l'expédition, les autorités ont toutefois flanqué celle-ci de quelques indigènes qui, sous prétexte d'assurer leur sécurité, les surveillent discrètement<ref name="RetronewsEscroc">{{Lien web|auteur=Jean-Marie Pottier|titre=Le jeune Malraux, « escroc d’excellente famille » condamné pour vol|url=https://www.retronews.fr/arts/echo-de-presse/2019/04/12/jeune-malraux-comdamne-pour-vol|date=12 avril 2019|site=[[Retronews]]|consulté le=28 mars 2021}}.</ref>. Après une intervention du conservateur du Musée du Cambodge et ethnologue [[George Groslier]] pour empêcher ce vol, ils sont arrêtés à leur arrivée à [[Phnom Penh]] le {{date-|23|décembre|1923}} et assignés à résidence à l'hôtel Manolis, dont ils ne pourront plus payer la note au bout de quatre mois<ref name="Leclère">Thierry Leclère, « [http://www.capsurlemonde.org/cambodge/angkor/malraux.html L'Affaire Malraux] », ''[[Télérama]]''.</ref>. La nouvelle met du temps à filtrer en France<ref name="RetronewsEscroc"/>.

André Malraux est condamné, le {{date-|21|juillet|1924}}, à trois ans de prison ferme et cinq ans d'interdiction de séjour et son ami Louis à un an et demi{{sfn|Todd|2001|p=57 et 622 n. 12}}{{,}}<ref name="RetronewsEscroc"/>. Clara Malraux, qui est censée n'avoir fait que suivre son mari, n'a pas été inculpée{{sfn|Todd|2001|p=55}}. Elle repart pour Paris en {{date-|juillet 1924}} et mobilise en faveur de son mari les intellectuels de l'époque comme [[Marcel Arland]], [[Charles Du Bos]], [[Louis Aragon]], [[André Breton]], [[François Mauriac]], [[André Gide]], [[Jean Paulhan]] et [[Max Jacob]], qui signent une pétition réclamant un statut privilégié pour {{Citation|ceux qui contribuent à augmenter le patrimoine intellectuel de notre pays [''sic'']}}{{sfn|Todd|2001|p=58-59}}. En appel, le {{date|28|octobre|1924}}, la peine de Malraux est réduite à un an et huit mois avec sursis, sans interdiction de séjour ; celle de son ami à huit mois, également avec sursis{{sfn|Todd|2001|p=59-60}}.

Cette affaire lui vaut quelques ennemis, dont le rédacteur en chef du journal ''[[L'Impartial (Indochine française)|L'Impartial]]'' de [[Hô Chi Minh-Ville|Saïgon]], le journaliste eurasien [[Henry Chavigny de Lachevrotière]] (avec qui il engagea une vive polémique dans la presse<ref>[http://www.souvenir-francais-asie.com/blog/2010/05/le-mysterieux-destin-dhenry-chavigny-de-la-chevrotiere/ Le mystérieux destin d'Henry Chavigny de Lachevrotière].</ref>), et surtout le gouverneur de la [[Cochinchine française|Cochinchine]], Cognacq{{sfn|Le Jariel|2014}}. De retour en France, Malraux se pourvoit en cassation dans l'espoir d'obtenir la restitution des bas-reliefs<ref name="Leclère"/>. L'arrêt d'appel sera annulé par la Cour de cassation en 1925 et un nouvel arrêt sera rendu le {{date-|11 mai 1926}}<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=68 et 84}} O. Todd ne précise pas quelle fut exactement la décision judiciaire du 11 mai 1926. Il dit seulement que le tribunal retint la culpabilité mais accorda des circonstances atténuantes aux prévenus.</ref>.

Cette affaire connaît un épilogue inattendu : alors qu'il était promis à la destruction, le temple de [[Banteay Srei]], bénéficiant de la médiatisation du procès, est classé et restauré par l’[[École française d'Extrême-Orient]]<ref name="Liegibel"/> sous la responsabilité d'[[Henri Marchal]], le « conservateur d'Angkor »<ref>{{Lien web|url=https://www.lemonde.fr/a-la-une/article/2013/08/12/andre-malraux-au-cambodge-le-pilleur-de-banteay-srei_3460441_3208.html|titre=André Malraux au Cambodge : le pilleur de Banteay Srei|auteur=Bruno Philip|site=[[Le Monde|lemonde.fr]]|date=12 août 2013|consulté le=2 juillet 2018}}.</ref>.

==== Critique du colonialisme ====
Malraux rentre en [[France]] en {{date-|novembre 1924}} sur le paquebot ''Chantilly'' des [[Messageries maritimes]] avec son ami Chevasson. Il demeure quelque temps à Paris au {{numéro|39}} [[boulevard Edgar-Quinet]]. C'est là qu'il fait ses débuts à la [[La Nouvelle Revue française|NRF]] et rencontre [[Pablo Picasso]]. Il décide cependant de regagner l'[[Indochine française|Indochine]], dans l'intention d'y combattre les injustices du système colonial avec l'avocat progressiste [[Paul Monin]], qui a déjà commencé ce combat sur place{{sfn|Todd|2001|p=61-62}}. Pour financer leur voyage, André et Clara Malraux vendent des tableaux, parmi lesquels de faux Picasso et de faux [[André Derain|Derain]]{{sfn|Todd|2001|p=63}}. Ils bénéficient aussi d'une aide financière de Fernand Malraux. Ils s'embarquent pour Saïgon en troisième classe en {{date-|février 1925}}. Pour conserver à son arrivée en Cochinchine toute la dignité qui convient à quelqu'un venu en découdre avec les plus hauts personnages d'Indochine, Malraux débarque avec Clara Malraux à [[Singapour]], rejoint [[Bangkok]] par le train et s'embarque à nouveau {{incise|mais cette fois, en première classe}} pour Saïgon<ref>{{Ouvrage|auteur1=Clara Malraux|titre=Les combats et les jeux|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=1969|passage=16-29}}.</ref>.

En {{date-|juillet 1925}}, Malraux et Monin fondent ''L'Indochine'', journal qui dénonce le système colonial et les injustices dont sont victimes les [[Viêt|Annamites]]. Un jeune journaliste eurasien, [[Eugène Dejean de La Bâtie]], accepte d'en être le gérant. Malgré les obstacles, le journal connaît une large diffusion mais disparaît bientôt en raison d'une série de pressions de l'administration coloniale, pour renaître avec des moyens de fortune en novembre, sous le titre de ''L'Indochine enchaînée''<ref>[http://chimviet.free.fr/lichsu/chung/vids051.htm Quelques notes sur Eugène Dejean de la Bâtie].</ref>. Ce journal suivra, entre autres, l'affaire de l'[[Affaire du Résident Bardez|assassinat du résident Bardez]], un collecteur d'impôts battu à mort par une foule au Cambodge, symbole des abus du système colonial<ref>{{Article|auteur1=Martin Lejehan|titre=Le village des bêtes|périodique=Gavroche Thaïlande|numéro=59|pages=48-50|date=Février 1999|lire en ligne=https://www.gavroche-thailande.com/wp-content/uploads/2021/04/Gavroche-1999-Feb..pdf|format=pdf}}</ref>.

Malraux se brouille avec Monin qui tente de l'entraîner en Chine pour participer à la révolution chinoise{{sfn|Le Jariel|2014|p=165}}. Le témoignage de Paul Morand<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Paul Morand|titre=Papiers d'identité|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=1931|passage=171}}.</ref>, qui a rencontré Malraux le {{date-|3 novembre 1925}} à Saigon<ref>Michel Collomb, ''Un voyage au Siam : Paul Morand en Asie du Sud-Est''.</ref> (et non à Hong Kong comme on l'a longtemps cru), a entretenu la légende selon laquelle Malraux avait été un acteur de la révolution chinoise en tant que chargé de la propagande du [[Kuomintang|Guomindang]] sous Borodine{{sfn|Le Jariel|2014}}. Si Malraux ne s'est jamais engagé concrètement dans la révolution chinoise, son ami Paul Monin a pris, lui, tous les risques et, sans devenir le « lieutenant » de Borodine, a réellement effectué de courtes missions pour le Guomindang{{sfn|Le Jariel|2014|p=167}}.

Dès l'automne 1925, Malraux songe avant tout à sa carrière littéraire. Il sait ''L'Indochine enchaînée'' condamné à brève échéance. Au début de 1926, il revient en France avec Clara Malraux{{sfn|Le Jariel|2014}}. L'Indochine s'éloigne de ses préoccupations{{sfn|Todd|2001|p=83-84}}, mais il ne l'oublie cependant pas totalement puisqu'en 1931, il signe dans la revue ''Europe'' la pétition contre la brutalité de la répression des troubles en [[Annam]]-[[Tonkin]]<ref>[https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k54256323/f175.image ''Europe'', 15 mars 1931].</ref>. En fait, sur la question de l'Indochine, Malraux était plus modéré que Monin{{sfn|Todd|2001|p=81, 84}}. En 1935, encore, dans la préface d'un livre d'[[Andrée Viollis]]{{sfn|Todd|2001|p=199 et 634, n. 19}}, il reconnaîtra {{Citation|les nécessités d'une colonisation}}, tout en distinguant entre ces nécessités de la colonisation et {{Citation|les sottises qui se réclament d'elle}}{{sfn|Todd|2001|p=200}}.

=== Années 1930 ===
==== Romancier ====
En 1926, le couple emménage au {{numéro|122}} [[boulevard Murat]] à Paris. Malraux se remet à l'édition des livres de luxe et devient le directeur des éditions ''À la sphère'' qui publient des œuvres de [[François Mauriac]], [[Albert Samain]], [[André Gide]] et [[Jean Giraudoux]], ainsi que [[Pascal Pia]], qui s'adonne avec un certain succès aux faux littéraires avec ''Années de Bruxelles'', présenté comme le journal intime de Baudelaire{{sfn|Todd|2001|p=87}}. En {{date-|août 1926}}, il publie ''[[La Tentation de l'Occident]]'', chez Grasset, dialogue épistolaire entre un Français et un Chinois{{sfn|Todd|2001|p=87-92}}.

En 1927, il est alité pendant un trimestre entier à la suite d'une crise de [[rhumatisme articulaire aigu]]. Il entre au comité de lecture des [[Éditions Gallimard]] et, la même année, y devient directeur artistique, chargé des éditions et des expositions d'art{{sfn|Todd|2001|p=94 et 624, n. 11}}. Dans les salons de la maison Gallimard, il organise des expositions d'art extrême-oriental et d'art contemporain{{sfn|Hoffmann|1963|p=2}}. Il publie ''Écrit pour un ours en peluche'' dans la revue ''600'', ''Le Voyage aux îles Fortunées'' dans la revue ''Commerce'', et un important essai, ''D'une jeunesse européenne''.

En 1928, il publie chez Grasset ''[[Les Conquérants (André Malraux)|Les Conquérants]]'', roman qui met en scène, dans la Chine de 1925, des affrontements entre nationalistes du [[Kuomintang]] et communistes{{sfn|Todd|2001|p=102 et 103}}. Ce roman connaît alors un grand succès. Chez Gallimard, il publie ''Royaume farfelu''. À cette époque, Malraux affirme avoir joué un rôle important au Kuomintang comme vice-commissaire à la propagande{{sfn|Hoffmann|1963|p=2}}{{,}}<ref>[[Janine Mossuz-Lavau|Janine Mossuz]] ainsi que Walter G. Langlois dans son livre, ''L'aventure indochinoise'', estiment que Malraux s'est bien rendu en Chine au début de 1926, voir Pol Gaillard, ''André Malraux'', Bordas, 1970, {{p.}}17-18 ; d'après {{harvsp|Todd|2001|p=96 et 103}}, il est inexact qu'il ait joué un rôle important.</ref>. Durant toute cette période, il effectue de très nombreux voyages, en [[Europe centrale]] et orientale, visitant aussi l'[[Afrique du Nord]], le [[Proche-Orient]], l'[[Arabie]] et la [[empire perse|Perse]]. En 1930, tout en continuant d'écrire, il visite le [[Japon]], les [[Inde britannique|Indes]] et revient par les [[États-Unis]]{{sfn|Hoffmann|1963|p=2}}. La même année, il publie ''[[La Voie royale]]'', [[roman d'aventures]] largement inspiré par son expédition archéologique au [[Cambodge]]{{sfn|Todd|2001|p=112-113}}. Il édite ''Calligrammes'' de [[Guillaume Apollinaire]].

[[Fichier:André Malraux 1933.jpg|thumb|left|André Malraux, au moment du prix Goncourt en 1933.]]

Au début de 1931, la Galerie de [[la Nouvelle Revue française]], nouvellement créée par [[Gaston Gallimard]], organise une exposition des œuvres d'art greco-bouddhique (art du [[Gandhara]]) que Malraux a rapportées d'Orient{{sfn|Todd|2001|p=123 et 626, n. 8}}, où il a voyagé deux fois avec Clara Malraux, en 1929 et en 1930. Malraux prétend que les œuvres exposées proviennent du [[Pamir]] et qu'il les y a trouvées lui-même. Il se montre avare d'explications face aux universitaires et aux journalistes.

Gaston Poulain, chroniqueur à ''[[Comœdia (journal)|Comœdia]]'', publie un entretien de Malraux qui incite au scepticisme sur l'authenticité des objets exposés{{sfn|Todd|2001|p=62 n. 8, et 123 à 125}}. La galerie de la NRF, dont Malraux est actionnaire, a pour objet le commerce des objets d'art et les opérations immobilières, mobilières et financières. Une grande partie de son stock, où sont représentés l'art gothico-bouddhique, l'art gréco-bouddhique, l'art indo-hellénistique ainsi que l'art des [[Nomadisme|nomades]] de l'Asie centrale, est alimentée par les voyages de Malraux et Clara Malraux en Asie{{sfn|Todd|2001|p=125}}, qui se poursuivront en 1931 : [[Ispahan]], [[Afghanistan]], Inde, [[Birmanie]], [[Malaisie]], [[Singapour]], [[Hong Kong]], [[Chine]] et [[Japon]]{{sfn|Todd|2001|p=127-128}}.

Malraux fait sortir les objets d'art de leur pays d'origine en contournant la douane, le cas échéant en corrompant le douanier{{sfn|Todd|2001|p=128}}. Pour écouler les pièces, la galerie utilise un procédé qui, à l'époque, n'est pas illégal : on place en salle de ventes une petite quantité d'objets dont on possède de nombreux analogues, on fait monter le prix des objets mis en vente et on les achète au prix élevé qu'ils ont atteint, ce prix servant ensuite d'argument pour surévaluer toutes les pièces semblables{{sfn|Todd|2001|p=126-127}}. Le commerce d'œuvres d'art semble avoir mis Malraux très à l'aise financièrement{{sfn|Todd|2001|p=128-129}}.

[[Fichier:Plaque André Malraux, 44 rue du Bac, Paris 7.jpg|thumb|Plaque au {{Numéro|44}} [[rue du Bac]].]]

Le {{date-|22 mars 1932}}, la mère de Malraux meurt{{sfn|Todd|2001|p=132}}. Avec [[Josette Clotis]], qu'il a rencontrée dans les couloirs de ''[[La Nouvelle Revue française]]'' cette même année, il entretient une longue liaison et a deux fils nés hors mariage, Pierre-Gauthier (1940-1961) et Vincent Malraux (1943-1961), qui meurent à 17 et 20 ans dans un accident de voiture{{sfn|Chantal|1976}}.

Malraux s'installe avec Clara Malraux au {{numéro|44}} [[rue du Bac]] ([[7e arrondissement de Paris|Paris {{7e}}]]), où il écrit ''[[La Condition humaine]]'', roman inspiré du [[massacre de Shanghai]] de 1927. L'œuvre connaît un immense succès et elle est couronnée par le [[prix Goncourt]] en {{date-|décembre 1933}}. [[Florence Malraux]], fille d'André et de Clara Malraux, naît le {{date|28|mars|1933}}{{sfn|Todd|2001|p=135}}.

Dès 1932 aussi, avec d'autres artistes comme [[Paul Nizan]], [[Henri Barbusse]], [[Eugène Dabit]], [[Paul Signac]], [[Jean Lurçat|Jean]] et [[André Lurçat]], ou encore [[Georges Friedmann]]<ref>Thomas Olszanski, militant syndicaliste dans Polonia, des Polonais en France de 1830 à nos jours, Cité nationale de l'immigration, 2010. {{ISBN|978-2-919040-05-6}}</ref>, il anime le comité de soutien à [[Thomas Olszanski]], un [[Immigration polonaise dans le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais|mineur du Nord]] déchu de la citoyenneté française à cause de ses engagements syndicaux.

==== Militant antifasciste ====
Dès 1933, au moment où [[Adolf Hitler]] prend le pouvoir, il milite contre le [[fascisme]] et le [[nazisme]]. Il prononce un discours lors de la première réunion de l'[[Association des écrivains et artistes révolutionnaires]] (AEAR), présidée par [[André Gide]]. Il participera à plusieurs activités de cette association, sans savoir qu'elle est noyautée par des agents de Moscou, notamment [[Willi Münzenberg]]{{sfn|Todd|2001|p=132}} : nombre d'intellectuels français se rapprochent alors du parti communiste dans une commune opposition au nazisme{{sfn|Hoffmann|1963|p=2}}. Au mois d'août, il rencontre [[Léon Trotski|Trotski]] à [[Saint-Palais-sur-Mer]]{{sfn|Todd|2001|p=163 et 629, n. 7}}. Il a avec [[Louise de Vilmorin]] une courte liaison, qu'il rompt quand il apprend que sa maîtresse entretient parallèlement une relation avec le journaliste allemand [[Friedrich Sieburg]]{{sfn|Todd|2001|p=145}}.

En {{date-|janvier 1934}}, il se rend en Allemagne avec André Gide, tous deux envoyés par le [[Parti communiste français]] pour remettre une pétition réclamant la libération de [[Georgi Dimitrov|Dimitrov]], accusé de complicité dans l'incendie du [[Reichstag (république de Weimar)|Reichstag]]{{sfn|Hoffmann|1963|p=2-3}}, mais les deux écrivains ne sont reçus ni par Hitler, ni par [[Joseph Goebbels|Goebbels]]{{sfn|Todd|2001|p=131}}.
[[Fichier:L'Africain hebdomadaire, 4 novembre 1934.jpg|vignette|''L'Africain, hebdomadaire illustré'', {{date-|4 novembre 1934}}.]]

En mars, Malraux se lance dans une nouvelle aventure : il va avec le capitaine [[Édouard Corniglion-Molinier]] reconnaître en avion le site de [[Marib]], au [[Yémen]], capitale légendaire du [[royaume de Saba]], celui de la [[reine de Saba]]. Malraux ne se laisse pas dissuader par l'archéologue historien [[Henri Munier]], qui lui explique que la reine de Saba n'a aucune consistance historique{{sfn|Todd|2001|p=151}}. Le {{date-|7 mars}}, survolant les environs de Sanaa (Yémen), les deux explorateurs aperçoivent {{Citation|une plage de galets colossaux}} et pensent que c'est la ville de la reine de Saba. Corniglion-Molinier télégraphie en ce sens à ''[[L'Intransigeant]]''. Au retour, ils sont invités et reçus à [[Addis-Abeba]] par l'empereur [[Haïlé Sélassié Ier|Hailé Sélassié {{Ier}}]], qui prétend descendre de Salomon et de la reine de Saba{{sfn|Todd|2001|p=153-154}}. Malraux et Corniglion-Molinier auraient survolé une oasis, quelques ruines et des groupes de maisons habitées : Asahil Rymen, Kharib et Duraib<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=157 et 629, n. 16}}, qui renvoie, sans donner plus de références, à une démonstration faite par l'historienne Jacqueline Pirenne.</ref>.

En {{date-|mars 1934}}, Malraux adhère au [[Comité de vigilance des intellectuels antifascistes]], qui vient d'être créé{{sfn|Todd|2001|p=157}} et il participe à la fondation de la Ligue mondiale contre l'[[antisémitisme]]. Il fréquente le journaliste et écrivain [[Ilya Ehrenbourg]], agent d'influence soviétique chargé de gagner des sympathisants parmi les intellectuels parisiens{{sfn|Todd|2001|p=158}}.

[[Fichier:Malraux et Gorki en URSS, "Marianne", 15 avril 1936.jpg|vignette|gauche|Malraux et Maxime Gorki en URSS en 1934, ''Marianne'', 15 avril 1936.]]
De juin à septembre, André et Clara Malraux sont en [[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]] avec Ehrenbourg et sa femme{{sfn|Todd|2001|p=168}}. Malraux donne des entretiens à la ''[[Pravda]]'' et rencontre [[Boris Pasternak]]. Il semble n'avoir vu Staline que de loin, lors d'un défilé sportif, même s'il évoqua plus tard {{Citation|le Staline que j'ai connu}}{{sfn|Todd|2001|p=185 et 631, n. 31}}. En août, il assiste au Congrès des écrivains soviétiques, où [[Maxime Gorki|Gorki]] l'étonne par son adhésion caricaturale aux doctrines officielles en matière de littérature{{sfn|Todd|2001|p=176-179}}. Malraux prononce un discours : ''L'art est une conquête''<ref>23 août 1934, publié dans le mensuel ''[[Commune (revue)|Commune]]'', septembre-octobre 1934, {{pp.|68-71}}.</ref>, où il rend hommage à l'émancipation du prolétariat en URSS mais exprime la crainte que les principes du réalisme socialiste n'étouffent la création littéraire{{sfn|Todd|2001|p=179-182}}.

En {{date-|mai 1935}}{{sfn|Todd|2001|p=189-190 et 634, n. 5}}, il publie chez Gallimard ''Le Temps du mépris'', nouvelle inspirée de récits que lui ont faits [[Manès Sperber]], [[Bernard Groethuysen]] et [[Willi Bredel]], un communiste allemand que les Allemands ont libéré après un an de camp{{sfn|Todd|2001|p=187 et 632, n. 39}}. Il écrit la préface du livre de la journaliste [[Andrée Viollis]], ''Indochine SOS'', et commence sa ''Psychologie de l'Art''.

En {{date-|juin 1935}}, il est, avec André Gide, le participant français le plus en vue du [[Premier congrès international des écrivains pour la défense de la culture|Congrès international des écrivains pour la défense de la culture]], au [[Maison de la Mutualité|palais de la Mutualité]] à Paris{{sfn|Todd|2001|p=195}}. Dans l'esprit de son organisateur discret, [[Willi Münzenberg]], ce congrès doit être une manifestation à la gloire de l'URSS{{sfn|Todd|2001|p=196}}, mais certains écrivains parviennent à protester contre l'emprisonnement des opposants à Staline{{sfn|Todd|2001|p=196-197}}. Selon des rapports des écrivains Victor Kine et [[Johannes R. Becher|Johannes Becher]] au Comité central du parti communiste d'[[Union des républiques socialistes soviétiques|URSS]], Malraux aurait aidé efficacement les Soviétiques à limiter l'action des protestataires{{sfn|Todd|2001|pp=198-199 et 634, n. 18}}.

En {{date-|mars 1936}}, il refait un court séjour en URSS. Il s'entretient avec [[Sergueï Eisenstein|Eisenstein]]{{sfn|Todd|2001|p=209}}, qu'il a déjà rencontré à Paris en 1932, et qui envisage de travailler à une adaptation cinématographique de ''[[La Condition humaine]]''{{sfn|Todd|2001|p=207}}. Malraux et Eisenstein font quelques projets, mais Eisenstein finit par renoncer, car ''La Condition humaine'' lui semble trop antistalinienne{{sfn|Todd|2001|p=207-211}}. Malraux a également une rencontre assez décevante avec [[Maxime Gorki|Gorki]]{{sfn|Todd|2001|p=213-214}}, qui mourra peu après. Lors de son séjour il découvre ''Schwambrania'' de [[Léo Cassil|Lev Kassil]]. Rapporté en France ce livre sera publié en 1937 par [[Gaston Gallimard]] sous le titre ''[[Le Voyage imaginaire (Lev Kassil)|Le Voyage imaginaire]]'' en 1937<ref>{{en}}{{Ouvrage|auteur=Olivier Todd|titre=Malraux: A Life|éditeur=Knopf Doubleday Publishing Group|année=2007|isbn=9780307426772|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=ntPQKYA53pYC&pg=PT143&lpg=PT143|passage=143}}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web|url=https://www.franceculture.fr/emissions/pas-la-peine-de-crier/jusquen-russie-voyage-imaginaire|titre=Jusqu'en Russie. Voyage imaginaire|jour=2|mois=mars|année=2012|auteur= Benoit Virot|site=franceculture.fr|consulté le=6 novembre 2017 }}.</ref>. Il participe de nouveau au Congrès international des écrivains pour la défense de la culture, qui se tient à [[Londres]], et y prononce une allocution.

==== Combattant en Espagne ====
Quand la [[Guerre d'Espagne|guerre civile]] éclate en Espagne, le {{date-|18|juillet|1936}}, [[Pierre Cot]], ministre français de l'Air, et son chef de cabinet, [[Jean Moulin]], se mettent en liaison avec Malraux et lui demandent d'aller se renseigner sur place{{sfn|Todd|2001|p=221}}. Le {{date-|22|juillet|1936}}, Malraux s'envole sur un avion ministériel français à destination de Madrid{{sfn|Todd|2001|p=221-222}}. Revenu à Paris le 28{{sfn|Todd|2001|p=222}}, il projette d'aller se battre en Espagne{{sfn|Todd|2001|p=224}}, au service de ses idées progressistes mais aussi dans l'espoir, selon les termes d'[[Olivier Todd]], d'{{Citation|échapper à une Clara hystérique}}{{sfn|Todd|2001|p=225-226 et 255}}. Il recrute des pilotes, dans le cadre d'une organisation discrète par laquelle les ministères français vendent indirectement au gouvernement espagnol des avions destinés officiellement à l'armée de l'air française{{sfn|Todd|2001|p= 225}}. Promettant des avions et des pilotes, Malraux est bien accueilli par les républicains espagnols, et le ministère espagnol de l'Aviation l'homologue au grade de lieutenant-colonel{{sfn|Todd|2001|p=227}}. Il monte de toutes pièces l'[[escadrille España|escadrille internationale ''España'']] avec une vingtaine de [[Potez 540]] et en prend le commandement comme [[colonel (France)|colonel]] jusqu'en 1937.
[[Fichier:Malraux parlera de l'Espagne "L'Humanité", 1er février 1937.jpg|vignette|gauche|« Malraux parlera de l'Espagne », ''L'Humanité'', {{1er}}&nbsp;février 1937.]]

Bien que n'ayant jamais manié une arme ni piloté un avion{{sfn|Todd|2001|p=222}}, il participe à soixante-cinq missions aériennes, et prend part, en août, aux combats contre les troupes [[Espagne franquiste|franquistes]] en particulier à [[Tolède]], [[Madrid]], [[Guadalajara (Espagne)|Guadalajara]] et [[Teruel]]{{sfn|Hoffmann|1963|p=3}}. Il est deux fois blessé. Il laisse le rôle de chef opérationnel à Abel Guidez, qui lui a été proposé par le cabinet de [[Pierre Cot]]{{sfn|Todd|2001|p=228-229}}. Il participe au bombardement à [[Medellín (Espagne)|Medellin]], lors de la [[campagne du Tage]]. Le {{date-|1 septembre 1936}}, son escadrille inflige des dégâts au champ d'aviation clandestin franquiste d'[[Olmedo (Espagne)|Olmedo]]<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=234}} ; Robert S. Thornberry, ''André Malraux et l'Espagne'', Droz, Genève, 1977, partiellement consultable sur [https://books.google.be/books?id=OeslVuP5kXkC&pg=PA46&lpg=PA46&dq=Olmedo+Malraux&source=bl&ots=2hH2RxIzsa&sig=y9MFlkFYVmqSVmlkZ2qqn1CUMlM&hl=fr&sa=X&ei=1QFnT87UFILS8QPemKS5CA&ved=0CCQQ6AEwAA#v=onepage&q=Olmedo%20Malraux&f=false Google livres], {{p.|46}}.</ref>. En {{date-|février 1937}}, il participe à une mission sur [[Malaga]].

Bien que Malraux ne pilote pas et tire mal, ses hommes prisent son courage et sont impressionnés par son savoir, même s'ils ne comprennent pas toujours ses propos{{sfn|Todd|2001|p=235-236}}. En revanche, les appréciations de ses supérieurs militaires dont on a connaissance ne lui sont pas favorables. Antonio Camacho Benitez, chef de l'aviation gouvernementale, écrit dans un rapport : {{citation|Après l'attitude et l'action de monsieur Malraux, il conviendrait de prendre trois mesures : le réduire à la discipline, l'expulser ou le fusiller}}<ref>Voir Ricardo de La Cierva, « Les communistes et la République espagnole », dans Arnaud Imatz (dir.), ''La Guerre d'Espagne revisitée'', {{2e}} éd., 1993, {{p.|73}}, qui renvoie à R. Salas Larrazábal, ''Historia del Ejercito Popular de la Republica'', Madrid, 1972, t. 1, {{p.|93}}.</ref>.

D'après les mémoires d'[[Ignacio Hidalgo de Cisneros]], qui, à la fin de la guerre civile, était général en chef de l'aviation républicaine, Malraux se déconsidéra en prétendant s'ériger en chef d'escadrille sans comprendre qu'il aurait fallu pour cela être aviateur, surtout en temps de guerre ; à trois ou quatre exceptions près, les aviateurs de Malraux n'étaient pas des antifascistes mais de simples mercenaires, attirés par une solde très élevée ; Malraux, étant ignorant de l'aviation, s'en remettait à eux mais ils ne firent rien d'utile et, au contraire, créèrent des difficultés ; Hidalgo de Cisneros essaya à plusieurs reprises de les licencier, {{citation|mais le gouvernement s'y opposait, alléguant la mauvaise impression que produirait en France l'expulsion d'Espagne, pour inutilité et indélicatesse, des aviateurs qu'une fausse propagande avait convertis en héroïques défenseurs de la liberté}}<ref>Ignacio Hidalgo de Cisneros, ''Memorias'', t. 2, ''La Republica y la Guerra de España'', Paris, 1964, {{p.|232}} ss. Cité par Ricardo de La Cierva, « Les communistes et la République espagnole », dans Arnaud Imatz (dir.), ''La Guerre d'Espagne revisitée'', {{2e}} éd., 1993, {{p.|73-74}}.</ref>.

[[Fichier:Malraux, L'Espoir, "Le Populaire", 30 janvier 1938.jpg|vignette|Malraux, ''L'Espoir'', dans ''Le Populaire'', 30 janvier 1938.]]

Malraux quitte l'Espagne en 1937. Il part le {{date-|24|février|1937}} faire aux États-Unis et au Canada une tournée de conférences destinées à récolter des fonds en faveur des républicains espagnols{{sfn|Todd|2001|p=245-246}}. Dans sa propagande, il lui arrive de se livrer à des inventions, comme de prétendre que des membres de son escadrille ont été torturés par les franquistes{{sfn|Todd|2001|p=248-249}}. Pendant toute la durée de son engagement en faveur de l'Espagne républicaine, Malraux évite, malgré les [[procès de Moscou]], qui inquiètent alors partout les progressistes{{sfn|Todd|2001|p=249-250}}, de se montrer trop critique envers les communistes et l'URSS, qu'il considère comme seuls capables de faire régner la discipline nécessaire au salut de la république{{sfn|Todd|2001|p=242, 248, 252}}. Cette attitude diplomatique de Malraux envers les staliniens (qui n'a pas empêché le communiste [[André Marty]] de proposer sa liquidation en {{date-|février 1937}}{{sfn|Todd|2001|p=238 et 638, n. 51}}), l'entraîne dans une aigre polémique de presse avec Trotski{{sfn|Todd|2001|p=249-253}}.

En {{date-|juillet 1937}}, il participe à un congrès d'écrivains organisé par le gouvernement espagnol{{sfn|Todd|2001|p=255-258}}. Dans la revue ''[[Verve (revue)|Verve]]'', il publie d'abord le premier texte de la ''Psychologie de l'Art'', puis ''Psychologie des Renaissances'' et ''De la représentation en Orient et en Occident''. Il séjourne avec Josette Clotis dans les Pyrénées{{sfn|Todd|2001|p=259 et 261}}, où, s'inspirant de ses combats en Espagne, il écrit le roman ''[[L'Espoir]]'', qui est publié en {{date-|décembre 1937}}<ref>Le livre a été commencé pendant la tournée aux États-Unis. La plus grande partie en est écrite à [[Vernet-les-Bains]], dans un chalet loué à partir du 18 juillet 1937. {{harv|Todd|2001|p=255, 261 et 639, n. 4}}.</ref>. Le roman fait l'objet de lectures et de discussions passionnées. Malraux passe l'hiver 1937-1938 à Paris, résidant à l’hôtel Madison au {{numéro|143}} [[boulevard Saint-Germain]] ; Josette Clotis demeure à deux pas, à l'hôtel Royal-Condé{{sfn|Todd|2001|p=277}}. Malraux se détache de plus en plus de son épouse, qui, elle, s'accroche et refuse le divorce{{sfn|Todd|2001|p=284, 288, 289}}.

En [[1938 au cinéma|1938]], avec [[Édouard Corniglion-Molinier]], il réalise le film ''[[Espoir, sierra de Teruel]]'', dont le tournage débute le {{date-|4 août}} à [[Barcelone]]<ref name="Erice, Victor 1939">Victor Erice, « André Malraux : de Sierra de Teruel (1939) à Espoir (1945) », dans ''Trafic'', {{n°}}81, printemps 2012.</ref>, au prix de nombreuses difficultés, et se poursuit à [[Tarragone]] et dans la sierra de [[Montserrat (montagne)|Montserrat]]{{sfn|Todd|2001|p=281-282, 285}}. En {{date-|janvier 1939}}, l'équipe du film doit évacuer Barcelone tombée aux mains des nationalistes et part terminer le film à [[Studios de Joinville|Joinville]] et [[Villefranche-de-Rouergue]]{{sfn|Todd|2001|p=288}}. Le film est projeté quelquefois en privé de juin à août. En septembre<ref name="Erice, Victor 1939"/>, sa sortie en salle est interdite à la suite d'une demande faite à [[Édouard Daladier]] par [[Philippe Pétain]], ambassadeur auprès de [[Francisco Franco|Franco]]{{sfn|Todd|2001|p=290-291, 295}}.

=== Seconde Guerre mondiale ===
==== Dragon de deuxième classe (1939-1940) ====
À la déclaration de guerre, Malraux, qui avait été ajourné en 1922 et réformé en 1929, s'engage à [[Provins]] ; il est accepté comme simple soldat de deuxième classe dans les [[chars d'assaut]], et incorporé le {{date-|14 avril 1940}} comme dragon au {{41e|dépôt}} de cavalerie motorisée, près de [[Provins]]{{sfn|Todd|2001|p=300}}, où il reste jusqu'au {{date-|14 mai 1940}}. Il reçoit une instruction d'élève sous-officier et espère devenir « tankeur »{{sfn|Todd|2001|p=300-301}}, mais les évènements ne lui en laissent pas le temps. Il décrira ainsi sa guerre<ref>Entretien avec [[Jean Lacouture]], 29 janvier 1973.</ref> :
{{citation bloc|Nos chars de Provins étaient hors d'état de nous porter hors du polygone d'entraînement. En mai, nous avons fait mouvement à pied, avec des antichars. Nous avons un peu tiraillé. J'ai été très légèrement blessé le 15 juin. Et le 16, nous étions faits prisonniers comme des fantassins, à mi-distance à peu près de Provins et de [[Sens (Yonne)|Sens]], où on nous dirigea…}}

Il semble qu'en fait, Malraux n'avait pas été blessé, mais que ses pieds étaient endoloris par des souliers trop étroits, ce pour quoi il fut soigné par des infirmiers de la [[Wehrmacht]] au camp de prisonniers de Sens<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=301 et 643, n. 8}} ; Voir aussi les ''[[Antimémoires]]'', Gallimard 1967, {{p.}}294 à 321.</ref>. {{référence souhaitée|Volontaire pour aider aux moissons}}, il est affecté à une ferme de [[Collemiers]]{{sfn|Todd|2001|p=303}}. Fin septembre, son demi-frère [[Roland Malraux|Roland]] l'avertit que, selon les radios (neutres) suisse et suédoise, les Allemands recherchent certains écrivains, notamment Malraux, {{référence souhaitée|pour les libérer}}. Vu ses engagements politiques, Malraux estime avoir peu de chances d'être libéré{{sfn|Todd|2001|p=304}} et, avec l'aide de Roland qui lui fournit vêtements, chaussures et argent, il s'évade de la ferme, déguisé en charpentier, en compagnie du poète [[Jean Grosjean]], de Jean Beuret et de l'abbé Magnet, le futur aumônier du [[Maquis du Vercors|Vercors]], qui lui offre l'hospitalité chez lui, dans la [[Drôme (département)|Drôme]], en [[zone libre]].

Cette évasion est facilitée par la discipline très souple que les officiers allemands appliquaient aux prisonniers de guerre français{{sfn|Todd|2001|p=303 et 305}}. {{référence souhaitée|Le même jour}}, Josette Clotis a mis au monde leur premier fils, nommé Pierre en hommage à [[Pierre Drieu la Rochelle]]{{sfn|Todd|2001|p=305}}, mais qu'on appellera Gauthier (1940-1961). Malraux, encore marié, ne peut reconnaître l'enfant. Pour que celui-ci porte le nom de Malraux, son frère Roland le reconnaît{{sfn|Todd|2001|p=305}}.

==== Écrivain pendant l'Occupation (jusqu'en 1944) ====
Après son évasion, Malraux écrit à [[Charles de Gaulle|de Gaulle]] pour lui proposer de combattre dans l'aviation française libre ; mais le résistant chargé de transmettre ce courrier est arrêté par la police et avale la lettre : ne recevant aucune réponse, Malraux croit qu'il a été écarté en raison de sa participation à la guerre d'Espagne<ref>Pol Gaillard, ''André Malraux'', Bordas, 1970, {{p.}}23-24.</ref>. {{référence souhaitée|Se méfiant de l'influence des communistes}}, il refuse de s'engager dans les rangs de la [[Résistance intérieure française|Résistance intérieure]] malgré les pressions de [[Marcel-François Astier]] et [[Claude Bourdet]]. Il croit que les Anglais finiront par être vainqueurs{{sfn|Todd|2001|p=311}}, mais les résistants français, qui manquent d'argent, d'armes et de matériel, lui font l'effet de {{citation|jouer au[x] petit[s] soldat[s]}}{{sfn|Todd|2001|p=313}}.

{{référence souhaitée|En janvier 1941}}, il s'installe avec Josette Clotis à [[Roquebrune-Cap-Martin]], villa ''La Souco''{{sfn|Todd|2001|p=306}} où il restera jusqu'à l'automne 1942, avec un séjour à la mi-1941 à la villa ''Les Camélias'' à [[Cap d'Ail]]{{sfn|Todd|2001|p=308}}. Il reprend contact avec des écrivains installés sur la [[Côte d'Azur]] : André Gide et [[Roger Martin du Gard]] entre autres. Il s'abstiendra toujours de publier dans ''[[La Nouvelle Revue française]]'' contrôlée par [[Pierre Drieu la Rochelle|Drieu la Rochelle]], devenu collaborateur de l'occupant, mais garde de bons rapports personnels avec cet écrivain{{sfn|Todd|2001|p=309-310}}. {{référence souhaitée|En septembre}}, il fait un séjour dans l'Allier{{sfn|Todd|2001|p=310}}, puis {{référence souhaitée|il s'installe dans le Cantal}}, où Josette Clotis viendra le rejoindre avec leur fils. {{référence souhaitée|En 1943}}, il s'installe avec elle à [[Saint-Chamant (Corrèze)|Saint-Chamant]], en [[Corrèze (département)|Corrèze]]{{sfn|Todd|2001|p=319-320}}. Son second fils, Vincent (1943-1961), naît le {{date-|11 mars 1943}}{{sfn|Todd|2001|p=323}} et {{Référence souhaitée|c'est [[Pierre Drieu la Rochelle|Drieu]] la Rochelle qui en est le parrain, à la demande de Malraux}}.

Peu à peu, la [[Résistance intérieure française|Résistance]], qui possède maintenant des armes et de l'argent, semble plus sérieuse à Malraux{{sfn|Todd|2001|p=329}}. {{référence souhaitée|Début septembre}}, il a ses premiers contacts avec elle, en l'occurrence avec [[Harry Peulevé]], chef du réseau britannique ''Author'' du [[Special Operations Executive|SOE]]. {{référence souhaitée|Il aide au recrutement de son demi-frère [[Roland Malraux|Roland]] dans le réseau.}} À l'automne 1943, toutefois, des efforts de [[Pierre Kaan]] et de [[Serge Ravanel]] pour faire entrer Malraux dans la Résistance active restent sans résultats{{sfn|Todd|2001|p=331}}.

Début 1944, [[Roland Malraux|Roland]] lui fait rencontrer [[George Hiller]], chef du réseau ''Footman'', autre réseau du [[Special Operations Executive|SOE]].

==== Résistance dans le Sud-Ouest (1944) ====
Fin {{date-|mars 1944}}, ses deux demi-frères, [[Roland Malraux|Roland]] et [[Claude Malraux|Claude]], agents du [[Special Operations Executive|SOE]], ayant été arrêtés par les Allemands<ref>Claude Malraux, second du réseau Salesman de [[Philippe Liewer]], est arrêté à Rouen fin février ; il sera déporté et exécuté en captivité. Le 21 mars, Roland Malraux, second du réseau Author d'[[Harry Peulevé]], est arrêté à [[Brive-la-Gaillarde|Brive]]. Voir le récit de l'arrestation de Roland : [[Harry Peulevé#Aux mains de l'ennemi|Arrestation du 21 mars]] ; il sera déporté [[Neuengamme]], en Allemagne et mourra le {{Date|3|mai|1945}} lors du naufrage du [[cap Arcona]].</ref>, André passe à la Résistance{{sfn|Todd|2001|p=332}} : il quitte discrètement [[Saint-Chamant (Corrèze)|Saint-Chamant]] et gagne la vallée de la [[Dordogne (fleuve)|Dordogne]], au [[château de Castelnaud]] près de [[Limeuil]], puis au château de la Vitrolle. Il se fait appeler « colonel Berger »<ref>Vincent Berger est le nom d'un personnage de son roman ''[[Les Noyers de l'Altenburg]]'', paru en Suisse en 1943 sous le titre ''La Lutte avec l’ange''.</ref>. [[George Hiller]] le met en rapport avec les groupes Vény du [[Lot (département)|Lot]]. Grâce à [[Jacques Poirier]] et à George Hiller, il circule dans plusieurs départements ([[Corrèze (département)|Corrèze]], [[Lot (département)|Lot]], [[Dordogne (département)|Dordogne]] et [[Tarn (département)|Tarn]]), y rencontre des chefs de la Résistance, et leur fait part de sa « mission », en ayant assez d'habileté pour laisser croire à chacun des groupes se réclamant d'une des hiérarchies en présence qu'il appartient à une autre. Il parle volontiers de son « PC interallié ». Il n'est en fait qu'un membre du réseau Nestor-DIGGER du SOE, commandé par [[Jacques Poirier (SOE)|Jacques Poirier]] (''alias'' « Jack ») et implanté en Dordogne. Durant tout son engagement dans le Sud-Ouest, son rôle sera en fait celui d'un témoin et d'un compagnon prestigieux, très peu celui d'un acteur et encore moins celui d'un commandant d'unité<ref>Sur le rôle décoratif et le bluff de Malraux dans la Résistance du Sud-Ouest, voir {{harvsp|Todd|2001|p=334-344}}.</ref>. Jacques Poirier, contrairement à beaucoup d'autres chefs de la Résistance, admirait Malraux, mais le trouvait plus utile par ce qu'il disait que par ce qu'il faisait{{sfn|Todd|2001|p=334, 344}}.

Le « colonel Berger » est arrêté par les Allemands (le Kamfpgruppe Wilde, de la {{11e}} Panzer Division de la Wehrmacht, et non la division {{2e}} Panzer Division SS ''Das Reich'' comme Malraux l'écrit dans ses ''Antimémoires'') à [[Gramat]] le {{date-|22|juillet|1944}}, lors de la fusillade de la voiture de George Hiller<ref>Pour un récit de l'arrestation, voir la boîte déroulante [[George Hiller#Éléments biographiques|blessure de George Hiller]]. Voir aussi {{harvsp|Todd|2001|p=344-348}}.</ref>. Il subit des interrogatoires au cours desquels il aurait été l'objet d'un simulacre d'exécution{{sfn|Todd|2001|p=344, 647, n. 35}}, puis, au terme de divers transferts, est incarcéré à la [[Prison Saint-Michel (Toulouse)|prison Saint-Michel]] de [[Toulouse]]{{sfn|Todd|2001|p=344-347}}. Il se retrouve libre quand les Allemands quittent la ville, le {{date-|19 août}}{{sfn|Todd|2001|p=348}}.

Un peu auparavant, le {{date-|26 juillet 1944}}, l'attaque d'un wagon de la [[Banque de France]] dans la gare de [[Neuvic (Dordogne)|Neuvic]] avait mis des masses financières immenses dans les mains des résistants. Des sommes importantes sont comptabilisées comme ayant été versées pour la libération de Malraux, ce qui, comme l'a noté [[Guy Penaud]], pose un problème, puisque Malraux n'a été libéré qu'après le départ des troupes allemandes. Dans les premiers jours qui suivent sa libération, Malraux dit à une de ses proches : {{citation|Si vous avez des embêtements financiers… n'hésitez pas. Momentanément, je suis riche<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=349, 349, 648, n. 46, 48, 52, 54 et 55}} qui renvoie à [[Guy Penaud]], ''Les Milliards du train de Neuvic''.</ref>.}}

==== Brigade Alsace-Lorraine (1944-1945) ====
[[Fichier:Jacquot elie 1944 alsace avec colonel berger.JPG|vignette|Le « colonel Berger » sur le front d'Alsace, fin 1944.]]
En 1944, séjournant à Paris, il rencontre [[Ernest Hemingway]]. Les deux écrivains auraient échangé des propos peu amènes, si on en croit Hemingway, qui raconta d'ailleurs la scène à plusieurs reprises en y embellissant chaque fois son propre rôle{{sfn|Todd|2001|p=349-350, 648-649, n.56}}. Malraux, qui prétend faussement disposer d'un stock de munitions et savoir que les Britanniques vont parachuter {{nombre|10000|hommes}} en Dordogne, trouve des officiers pour avaliser sa propre nomination au grade de colonel et à la tête de la [[Brigade indépendante Alsace-Lorraine|brigade Alsace-Lorraine]], nouvellement créée, qui réunit d'anciens maquisards [[alsaciens]] et [[lorrains]] réfugiés dans le Sud-Ouest{{sfn|Todd|2001|p=351-352}}. Le {{date-|17 septembre}}, il rencontre le général [[Jean de Lattre de Tassigny|de Lattre de Tassigny]] à [[Dijon]], à l'hôtel de la Cloche{{sfn|Todd|2001|p=353}}.

À la tête de la brigade<ref>Grégory Guibert, ''L'action d'André Malraux à la tête de la [[Brigade Alsace-Lorraine]] : un commandement charismatique et spirituel'', Mémoire de Master d'histoire du vingtième siècle de [[Institut d'études politiques de Paris|Sciences Po]] (dir : [[Jean-Pierre Azéma]]), [[Paris]], 2002, 209 p.</ref>, Malraux participe dans les [[Vosges (département)|Vosges]] et en [[Alsace]] à la campagne de la [[1re armée (France, 1944-1945)|première armée française]], notamment à la prise de [[Dannemarie (Haut-Rhin)|Dannemarie]]{{sfn|Todd|2001|p=539}} et de [[Colmar]]<ref>"Malraux participa à la libération de Colmar", propos de l'abbé Bockel, aumônier catholique de la Brigade, cité par Pierre de Boisdeffre, [https://books.google.fr/books?id=rR0Sd7OtPWYC&pg=PA28&lpg=PA28&dq=Brigade+Alsace-Lorraine+Colmar+1945+Malraux&source=bl&ots=bcJW8lD8Iw&sig=Rgw3QOJVctcPz_Vt0LEGGuVcAu0&hl=fr&sa=X&ved=0ahUKEwiZ7vn0hd_PAhWIlxoKHW2tBsE4ChDoAQgkMAI#v=onepage&q=Brigade%20Alsace-Lorraine%20Colmar%201945%20Malraux&f=false ''André Malraux et le rayonnement culturel de la France'', dir. Charles-Louis Foulon, éd. Complexe, 2004, {{p.|28}}].</ref>, ainsi qu'à la défense de [[Strasbourg]]{{sfn|Todd|2001|p=360}}. À l'aise dans la stratégie mondiale, il l'est moins sur le terrain militaire, où il délègue toute compétence à ses adjoints, le lieutenant-colonel [[Pierre-Élie Jacquot]] et le commandant Brandstetter{{sfn|Todd|2001|p=354, 358}}. Le {{date-|12 novembre}}, Josette Clotis, mère des deux fils de Malraux, meurt accidentellement{{sfn|Todd|2001|p=539}}. Le {{date|15|mars|1945}}, la brigade est dissoute<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=367}}. ''Cf.'' Christine Lévisse-Touzé, [http://www.memoresist.org/rencontre/la-brigade-alsace-lorraine-sur-le-front-de-lest-en-1944-1945-par-madame-christine-levisse-touze/ « La Brigade Alsace–Lorraine sur le front de l’Est en 1944-1945 », 2014].</ref>.

Entre le 23 et le 28 janvier 1945, dans son uniforme de colonel, Malraux assiste au congrès du Mouvement de Libération nationale. Là, il contribue par un discours<ref>Membre du comité directeur de ce congrès, Malraux y intervient à deux reprises, le mercredi 24 et le jeudi 25 janvier.</ref> à faire écarter la fusion du mouvement avec le Front national, que contrôlait le Parti communiste<ref>{{cita|Malraux a été un homme politique qui a joué un rôle très important en janvier 1945. Il rentre du front pour le congrès du Mouvement de Libération nationale. Il y avait, à l'époque, deux grands mouvements politico-résistants : le Front National, communiste, et le MLN, socialisant mais infiltré par les communistes. Le congrès du MLN s'ouvre avec une proposition de fusion organique MLN-Front National. Au sein du MLN, il y avait des agents communistes qui étaient, bien entendu, partisans de cette fusion. Les débats entre adversaires et partisans de la fusion ont été très houleux. Finalement a été adoptée la « motion Baumel-Malraux » qui rejetait la fusion avec le Front National, essentiellement grâce au talent oratoire de Malraux. Il est évident que si Malraux n'avait pas convaincu son auditoire, la fusion aurait eu lieu et la France aurait, sans doute, basculé dans le communisme.}} (Henri Amouroux, à l'Académie des Sciences morales et politiques, après une communication d'Olivier Todd lors de la séance du lundi 3 novembre 2003.)</ref>. Il est probable qu'une des raisons de l'admiration que lui vouera plus tard le général de Gaulle, dont la rencontre avec Malraux n'aura lieu qu'en juillet<ref>Alexandre Duval-Stalla, ''André Malraux et Charles de Gaulle : une histoire, deux légendes'' ; Paris, Gallimard, collection L'Infini, 2008, p. 19.</ref> ou en août de la même année, est sa gratitude envers l'écrivain en raison du rôle qu'il joua en cette circonstance.

Après la Libération, Malraux se fait octroyer diverses distinctions britannique et françaises (compagnon du [[Ordre du Service distingué|Distinguished Service Order]], croix de la Libération, médaille de la Résistance, croix de guerre) en grossissant ses états de service à la Résistance. Il prétend par exemple avoir pris le maquis dès 1940{{sfn|Todd|2001|p=368-370}}, alors que, comme vu plus haut, il ne l'a fait qu'en 1944.

=== « Voix » du gaullisme ===
==== Militant du retour du Général (1946-1958) ====
[[Fichier:Boulogne-Billancourt - 19 bis avenue Robert Schuman - Courrèges.JPG|vignette|Boulogne-Billancourt, villa Courrèges, 19 bis, [[Avenue Robert-Schuman (Boulogne-Billancourt)|avenue Robert-Schuman]].]]
Il s'installe avec [[Madeleine Malraux]], pianiste renommée et veuve de son demi-frère [[Roland Malraux|Roland]] mort sur le ''[[Cap Arcona]]'', et avec son neveu Alain Malraux, fils de Madeleine et de Roland, au deuxième et troisième étages du {{numéro|19 bis}} [[Avenue Robert-Schuman (Boulogne-Billancourt)|avenue Robert-Schuman]] à [[Boulogne-Billancourt]], une villa construite par l'architecte Léon Courrèges. Clara Malraux et leur fille Florence s'installent au {{numéro|17}} [[rue Berthollet]] à Paris.

[[Raymond Aron]] rapporte dans ses ''Mémoires'' que Malraux avait changé de façon stupéfiante en 1944 sur la question du [[communisme]], auquel il voue désormais une hostilité presque haineuse. Dès 1945, il s’attache à la personne du [[Charles de Gaulle|général de Gaulle]], dans le gouvernement duquel il est [[ministère de l'Information (France)|ministre de l'Information]], de {{date-|novembre 1945}} à {{date-|janvier 1946}}{{sfn|Todd|2001|p=380-381}}. Il prend Raymond Aron pour chef de cabinet{{sfn|Todd|2001|p=381}}. Il suit de Gaulle dans l'aventure du [[Rassemblement du peuple français|RPF]], où il exerce les fonctions d'organisateur de la [[propagande]]{{sfn|Todd|2001|p=394}} de 1947 à 1953. En 1953, de Gaulle, après avoir constaté la déliquescence électorale du RPF, décide de le mettre en veilleuse et Malraux cesse d'y être actif{{sfn|Todd|2001|p=409}}.

Pendant la traversée du désert de de Gaulle (1953-1958), Malraux se tient à l'écart de la politique{{sfn|Todd|2001|p=409}}. En 1948, il épouse Madeleine Malraux<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=411}}. ''Cf.'' aussi ''Dictionnaire Malraux'', 2011, article « Malraux Roland (1921-1945) » par Charles-Louis Foulon.</ref> et adopte le fils de celle-ci, son neveu Alain en 1961, après la mort de ses propres fils, Gauthier et Vincent<ref>Alain Malraux et Philippe Lorin, ''Malraux en son temps'', éd. L'Archipel, octobre 2016.</ref>. Avec Madeleine, il voyage {{référence souhaitée|en Grèce, en Égypte et en Iran}}. Il collabore à la réalisation de l'ouvrage ''Malraux par lui-même'' de Gaëtan Picon{{sfn|Todd|2001|p=419}} et part l'été à [[Lucerne]] avec sa nouvelle épouse. En {{date-|janvier 1954}}, les époux Malraux sont invités à New York pour l'inauguration des nouvelles galeries du [[Metropolitan Museum of Art]]{{sfn|Todd|2001|p=407, 653, n. 30}}. Ils passent leurs vacances en Italie, où ils visitent la [[Toscane]] et l'[[Ombrie]]. L'année suivante, ils vont en Égypte. En 1956, ils voyagent avec Alain Malraux, à [[Rome]] et en [[Sicile]].

Avec d'autres écrivains (Sartre, Martin du Gard, Mauriac), Malraux adresse une lettre contre la torture en [[Algérie]] au président de la République [[René Coty]] en {{date-|avril 1958}}<ref>« Une « adresse solennelle » au président de la République à propos de la saisie du livre de M. Alleg », ''Le Monde'', 17 avril 1958 {{Lire en ligne|url=https://www.lemonde.fr/archives/article/1958/04/17/une-adresse-solennelle-au-president-de-la-republique-a-propos-de-la-saisie-du-livre-de-m-alleg_2297236_1819218.html?xtmc=malraux&xtcr=1}}.</ref>.

==== Ministre dans le gouvernement de Gaulle (1958-1959) ====
Le {{date-|1 juin 1958}}, Charles de Gaulle, revenu au pouvoir, nomme Malraux ministre délégué à la présidence du Conseil et le charge de l'Information. À cette mission s'ajoutent, en {{date-||juillet|1958}}<ref>''Journal officiel'' du 26 juillet 1958 ; cf. [http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/Andre-Malraux/ministre_et_parlement.asp site Assemblée nationale].</ref>, l'expansion et le rayonnement de la Culture française{{sfn|Todd|2001|p=421}}. Dans une note non datée, Malraux explique à l'intention de son successeur au ministère de l'Information que ce ministère, tel qu'il l'a organisé, est un appareil destiné à lutter par la radio contre les journaux {{citation|ennemis}} ; à cette fin, il est nécessaire qu'une {{citation|épuration politique}} écarte de la radio tous les techniciens communistes et tous les journalistes qui se sont montrés hostiles à de Gaulle en mai-{{date-|juin 1958}}{{sfn|Todd|2001|p=422-423, 653, n. 3}}.

Le {{date-|27 novembre 1958}}, venant de [[empire perse|Perse]], Malraux arrive à [[New Delhi|La Nouvelle-Delhi]]{{sfn|Todd|2001|p=505}}. Son intention est de faire en Inde une {{Citation|good will visit}} (ou visite de courtoisie) destinée à nouer entre la France et l'Inde des liens culturels propres à faciliter l'action diplomatique ou politique{{sfn|Todd|2001|p=501-503}}. Il est reçu par [[Jawaharlal Nehru|Nehru]], qu'il interroge sur la spiritualité indienne mais qui répond qu'il doit, par priorité, s'occuper des problèmes matériels{{sfn|Todd|2001|p=506}}.

À l’été 1958, il reconnaît l’usage de la [[Torture pendant la guerre d'Algérie|torture en Algérie]] et affirme que le président va y mettre un terme. Le général de Gaulle, alors dernier [[Président du Conseil des ministres (France)|président du Conseil]] de la [[Quatrième République (France)|{{IVe}} République]], demande à [[Georges Pompidou]], son proche conseiller à [[Hôtel de Matignon|Matignon]], de le remplacer par [[Jacques Soustelle]] et de lui trouver {{Citation|autre chose}}. Embarrassé par la situation, Georges Pompidou affirme devant Malraux que le général a choisi de lui confier un ministère de la Culture, en remplacement du secrétariat d’État des Beaux-arts, car il serait le {{Citation|seul capable de donner le ton et la grandeur qui s'imposent}} pour donner {{Citation|au génie français du panache, du rayonnement}}. Le général de Gaulle accepte cette idée d'un [[Ministère de la Culture (France)|ministère des Affaires culturelles]] : c’est ainsi qu’il a été dit que ce ministère a été créé spécialement pour Malraux, qui prend ses fonctions le {{date-|8 janvier 1959}}<ref>Alain Frerejean, ''C'était Georges Pompidou'', Éd. Tallandier, 2014, {{p.|99}}.</ref>{{,}}<ref>Récit moins détaillé dans {{harvsp|Todd|2001|p=427}}.</ref>.

==== Ministre d'État chargé des Affaires culturelles (1959-1969) ====
[[Fichier:JFK, Marie-Madeleine Lioux, André Malraux, Jackie, L.B. Johnson, unveiling Mona Lisa at National Gallery of Art.png|vignette|André Malraux accepte pour son amie [[Jacqueline Kennedy]] de convoyer ''[[La Joconde]]'' à la [[National Gallery of Art]] à [[Washington D.C.|Washington]]. Elle parle de lui comme de {{Citation|l'homme le plus fascinant avec qui [elle ait] jamais parlé}}<ref>Jacqueline Kennedy, ''Avec John F. Kennedy : Conversations inédites avec Arthur M. Schlesinger, 1964'', Éd. Flammarion, 2011.</ref>.]]
Le {{date-|28 mai 1959}}, à l'occasion d'un spectacle [[son et lumière]] sur l'[[Acropole]], il prononce un discours rendant hommage à [[Athènes]]{{sfn|Todd|2001|p=430, 654, n. 16}}. En août et septembre, il voyage en [[Amérique du Sud]] : [[Argentine]], [[Brésil]], [[Chili]], [[Pérou]], [[Uruguay]]. Le but de ce voyage est surtout de défendre la politique de la France en Algérie, politique dite d{{'}}''autodétermination pour l'Algérie''{{sfn|Todd|2001|p=430}}. En octobre, Malraux assiste avec le général de Gaulle à la première de ''[[Tête d'or (pièce de théâtre)|Tête d'or]]'', de [[Paul Claudel]], spectacle créé par la compagnie [[Madeleine Renaud]] - [[Jean-Louis Barrault]] à l'[[Odéon-Théâtre de France|Odéon]].

De Gaulle, n'étant pas grand adepte de l'art contemporain, aurait bénéficié de l'aide de Malraux qui lui servait de « maître à penser dans ce domaine-là », selon [[Pierre Lefranc]]<ref>{{Lien web|titre=Les Brûlures de l'Histoire - Malraux dans les combats du siècle - YouTube|url=https://www.youtube.com/watch?v=j4-llP-Klx8|site=youtube.com|consulté le=2021-01-25}}.</ref>.

Ministre, il mêle politique de prestige et œuvre sociale. Sans être un [[gaulliste]] de gauche déclaré, il ne renie nullement son passé de gauche, évoquant la [[Bataille de Fleurus (1794)|bataille de Fleurus]] et l'épopée des soldats de l'[[An II]], {{Citation|ces ombres immenses qui firent danser l'Europe au son de la liberté}} : par contraste avec un si grand héritage, il reproche à [[François Mitterrand]] le {{date|15|décembre|1965}} de n'avoir {{Citation|même pas [été] en Espagne{{sfn|Todd|2001|p=513, 659, n. 24}}}}. Renouant avec l'esprit du [[Front populaire (France)|Front populaire]], il fait de la [[culture]] une affaire administrée par l’État. S'il n'est pas à l'origine des [[Maison des jeunes et de la culture|Maisons des jeunes et de la culture]] (issues de la République des Jeunes, créée à la Libération), il est bien, en revanche, le créateur des [[Maison de la Culture|Maisons de la Culture]], organisations gérées par le ministère du même nom le {{date|4|août|1962}}. Il rattache également, le {{Date-|3|février|1959}}, le [[Centre national du cinéma et de l'image animée|Centre national de la cinématographie]] au [[ministère de la Culture (France)|ministère de la Culture]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Jean Marie Pontier, Jean Claude Ricci, Jacques Bourdon|titre=Droit de la culture|éditeur=[[Dalloz]]|année=1990|passage=116|isbn=}}.</ref>.
[[Fichier:André_Malraux_(left)_and_Vittorino_Veronese_at_UNESCO,_salvage_of_Nubia_monuments,_International_campaign.jpg|vignette|left|André Malraux avec [[Vittorino Veronese]] à l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]], [[Paris]] 1960.]]
En 1960, il prononce à [[Fort-Lamy]] et à [[Brazzaville]], un discours à l'occasion de l'Indépendance des Colonies d'Afrique noire, affirmant : {{Citation|L'ère coloniale est aujourd'hui révolue}}<ref>André Malraux, ''La Politique, la Culture, Discours, articles, entretiens (1925-1975)'', Gallimard, collection Folio-Essais.</ref>. Au ministère des Affaires étrangères, on voit Malraux d'un assez mauvais œil. On estime qu'il empiète sur le domaine des Affaires étrangères{{sfn|Todd|2001|p=426-427, 429-430}} et on craint que, dans ses voyages à l'étranger, il ne fasse des promesses qui, pour motifs financiers ou autres, se révéleraient irréalisables. Par exemple, lors d'un voyage au [[Mexique]] en 1960, il explique aux autorités que {{Citation|la pluie artificielle est maintenant un procédé tout à fait au point}} et que, contrairement à ce qui serait sûrement le cas des États-Unis, la France serait prête à mettre gratuitement cette technique en œuvre au Mexique. Au [[Quai d'Orsay]], on note que la machine à faire la pluie n'existe pas et que le Mexique ne manque d'ailleurs pas de pluies{{sfn|Todd|2001|p=432, 654, n. 20}}. De Gaulle semble avoir laissé les mains libres à Malraux pour faire de belles promesses, tout en comptant sur les fonctionnaires pour refuser les dépenses excessives{{sfn|Todd|2001|p=432}}.

Le {{date-|8|mars|1960}}, Malraux prononce à Paris un discours pour la sauvegarde des monuments de [[Nubie]], en réponse à l'appel de l'[[UNESCO]]<ref>André Malraux, ''[[Oraisons funèbres]]'', Gallimard, 1971, {{p.}}47 à 60.</ref>. En {{date-|septembre 1960}}, il se fâche avec sa fille Florence parce qu'elle a signé le ''[[Manifeste des 121]]'', favorable à l'insoumission des jeunes appelés pour l'Algérie{{sfn|Todd|2001|p=457}}. Cette brouille durera jusqu'en 1968. Le {{date|23|mai|1961}}, ses deux fils meurent dans un accident de la route{{sfn|Todd|2001|p=469}}. Ce troisième et double deuil marque une rupture définitive avec le bonheur que la vie de famille lui a apporté pendant dix sept ans dans sa résidence du [[Parc des Princes (Boulogne-Billancourt)|parc des Princes]]<ref name="Morhange">L. Bloch-Morhange, « [http://www.lessoireesdeparis.com/2016/09/16/andre-malraux-un-illustre-boulonnais/ André Malraux, un illustre Boulonnais] », dans ''[[Les Soirées de Paris]]'', [[Paris]], 16 septembre 2016 {{ISSN|2119-3622}}.</ref>.

Le {{date-|7|février|1962}}, alors qu'il est absent de son domicile de [[Boulogne-Billancourt]], il y est la cible d'un attentat de l'[[Organisation armée secrète|OAS]] commandité par [[André Canal]]. [[Delphine Renard]], cinq ans, la fille des propriétaires qui habitent le rez-de-chaussée, est grièvement défigurée<ref name="Morhange"/>. Il quitte les lieux pour s'installer jusqu'en 1969 au pavillon de [[La Lanterne]] à [[Versailles]], mis à sa disposition par le gouvernement et protégé par la gendarmerie.

En {{date-|mai 1962}}, il est reçu par [[John Fitzgerald Kennedy]]{{sfn|Todd|2001|p=452-456n 655n n. 4-7}}. Il crée le {{date-|4|août|1962}} le [[Plan de sauvegarde et de mise en valeur]] (PSMV), qui appuie la [[loi Malraux]] permettant la création de secteurs sauvegardés. Le 20 janvier 1963, aux États-Unis, Malraux prononce un discours lors de l'inauguration de la présentation à la [[National Gallery of Art|National Gallery]] de Washington de la plus célèbre des œuvres conservées en France, ''[[La Joconde]]''<ref>{{Article|langue=fr|titre=Le président Kennedy et M. Malraux inaugurent à Washington l'exposition de "la Joconde"|périodique=Le Monde.fr|date=1963-01-09|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/archives/article/1963/01/09/le-president-kennedy-et-m-malraux-inaugurent-a-washington-l-exposition-de-la-joconde_2227791_1819218.html|consulté le=2021-01-25 }}.</ref>. Le 20 avril 1963, il décide de faire fermer la [[grotte de Lascaux]] ouverte au public depuis 1949, sa trop grande fréquentation provoquant des modifications climatiques qui engendrent des dégradations sur les parois, algues vertes, puis formation de [[calcite]] (blanche). Le 4 mars 1964, il crée avec [[André Chastel]] l’[[inventaire général du patrimoine culturel]]. La même année, il inaugure la Maison de la Culture de [[Bourges]]<ref name=pg/> en compagnie du général de Gaulle. Le {{date-|19 décembre 1964}}, en présence du général de Gaulle, il prononce un de ses discours les plus célèbres : l'[[Discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon|oraison funèbre de Jean Moulin]], dont les cendres sont transférées au [[Panthéon (Paris)|Panthéon]]{{sfn|Todd|2001|p=464}}{{,}}<ref>[[Institut national de l'audiovisuel|INA]], [http://www.ina.fr/histoire-et-conflits/seconde-guerre-mondiale/video/I00013186/hommage-d-andre-malraux-a-jean-moulin-le-carnot-de-la-resistance.fr.html Discours d'André Malraux lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon].</ref>.

[[Fichier:Malraux-1963-Finlande.jpg|vignette|Malraux en Finlande, le 17 septembre 1963.]]
En 1965, Malraux inquiète ceux qui le connaissent. Souvent sous l'emprise de l'alcool{{sfn|Todd|2001|p=476}}, les phases de mégalomanie alternant, selon Olivier Todd, avec les phases de dépression{{sfn|Todd|2001|p=471-472}}, il est parfois épuisé, titubant et bredouillant en présence de ses collaborateurs, ce qui amène de Gaulle à lui conseiller un repos sous forme de voyage{{sfn|Todd|2001|p=478}}. Le {{date-|22 juin 1965}}, Malraux embarque sur ''Le Cambodge'' en compagnie d'Albert Beuret, pour se rendre en Extrême-Orient{{sfn|Todd|2001|p=480}}. Arrivé en Chine, il est invité officiellement le {{date-|17 juillet}} par les autorités chinoises, qui donnent ainsi suite à une lettre de de Gaulle{{sfn|Todd|2001|p=482, 484}}.

Après un délai dont la longueur incite l'ambassade de France à demander une nouvelle intervention à de Gaulle{{sfn|Todd|2001|p=484}}, [[Mao Zedong]] reçoit Malraux le {{date-|3 août}}{{sfn|Todd|2001|p=485}}. Malraux se montre flagorneur<ref>Selon Jacques Andrieu, « Mais que se sont donc dit Mao et Malraux », Perspectives chinoises, 1996, 37, {{p.|62}}, note 7, consultable sur [https://www.persee.fr/doc/perch_1021-9013_1996_num_37_1_2050 le site Persée], « il [Malraux] a bel et bien flagorné Mao ».</ref>{{,}}{{sfn|Todd|2001|p=486}}, mais Mao ne répond à ses questions que par de brèves banalités et ne manifeste pas le moindre intérêt pour la France{{sfn|Todd|2001|p=487, 490}}. Au retour, Malraux laisse entendre qu'il a proposé à Pékin une politique relative à la guerre du Viêt Nam, ce que le gouvernement chinois et [[Alain Peyrefitte]] démentiront. Le journal ''[[Le Monde]]'' note {{Citation|le vague}} des déclarations de Malraux, {{Citation|qui contraste avec leur solennité}}{{sfn|Todd|2001|p=492}}. Malraux brodera beaucoup sur son entretien avec Mao dans ses ''Antimémoires'' (1967) et renchérira en 1972{{sfn|Todd|2001|p=495-499, 656-657, n. 13}}.

Pendant ce dernier voyage en Orient, Malraux fait une nouvelle visite en Inde. Comme en 1958, il s'intéresse à la spiritualité de l'Inde et non à son état économique et social{{sfn|Todd|2001|p=509, 511}}.

Le {{date-|1 septembre 1965}}, il prononce une oraison funèbre à l'enterrement de l'architecte [[Le Corbusier]]. Ce dernier ayant construit une ville nouvelle en Inde, Malraux a demandé à l'ambassadeur de l'Inde en France d'être présent aux funérailles avec de l'eau du [[Gange]], mais il lui a laissé entendre que de l'eau du robinet pourrait faire office d'eau du Gange<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=499, 658, n. 27 et 28}}. Olivier Todd se réfère à un entretien qu'il a eu avec Arajeshwar Dayal, qui avait été l'ambassadeur en question.</ref>.

En {{date-|mars 1966}}, il inaugure la Maison de la Culture d'[[Amiens]]<ref name=pg>Pol Gaillard, ''André Malraux'', Bordas, {{coll.|Présences littéraires}}, 1970, {{p.}}37.</ref> et en avril le premier festival mondial des arts nègres à Dakar avec [[Léopold Sédar Senghor]], président du Sénégal{{sfn|Todd|2001|p=475}} ; à l'automne, il organise la grande rétrospective de Picasso à Paris aux [[Grand Palais (Paris)|Grand]] et [[Petit Palais]]{{sfn|Todd|2001|p=475}}. Il crée le {{Date-|30|septembre|1966}} la [[Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines|Direction des recherches archéologiques sous-marines]] (DRASM), transférée à Marseille et à Annecy, relevant de la Direction du patrimoine, (sous-direction de l'archéologie) du ministère de la Culture, qui deviendra le [[Département des recherches archéologiques subaquatiques et sous-marines]] (DRASSM), en 1996.

Au printemps 1966, Madeleine et André Malraux, après quelques ruptures et retours, se séparent définitivement{{sfn|Todd|2001|p=475, 656, n. 7}}, sans divorcer{{sfn|Todd|2001|p=522, 603}}. Il écrit ses ''Antimémoires'', qui paraissent en {{date-|septembre 1967}} et sont très bien accueillis par la critique et le public. Il y trace un portrait de Mao en sublime héros de l'histoire, à travers une version très mythifiée de leur entretien. Il devient ainsi, selon les termes d'Olivier Todd, la caution {{Citation|de droite}} ou {{Citation|gaullienne}} de la {{Citation|maolâtrie}} qui transporte alors bon nombre d'intellectuels français{{sfn|Todd|2001|p=499}}. Il envoie un exemplaire du livre à sa fille Florence, ce qui amène leur réconciliation{{sfn|Todd|2001|p=500}}.

Vers cette époque, il noue une seconde liaison avec [[Louise de Vilmorin]]{{sfn|Todd|2001|p=499-500}}. En 1968, il modifie très profondément le [[prix de Rome]]. En {{date-|février 1968}}, il est attaqué par des cinéastes et des cinéphiles, relayés par François Mitterrand, parce qu'il a voulu retirer la direction administrative de la [[cinémathèque française]], tout en lui laissant la direction artistique, à [[Henri Langlois]], dont la gestion fait l'objet de rapports très défavorables{{sfn|Todd|2001|p=530-531}}. C'est l'[[Henri Langlois#L'affaire Langlois|affaire Langlois]], {{référence souhaitée|qui se terminera par une marche arrière de Malraux}}. En {{date-|février 1969}}, il participe aux côtés du président nigérien [[Hamani Diori]] à la première conférence de Niamey, qui aboutira un an plus tard, lors de la deuxième [[conférence de Niamey]] (16 au {{date-|20 mars 1970}}), à la création de l'[[Agence de coopération culturelle et technique]], ancêtre de l'actuelle [[Organisation internationale de la francophonie]]<ref>[http://agora.qc.ca/francophonie.nsf/Documents/Jean-Marc_Leger--Souvenirs_de_la_premiere_conference_de_Niamey_par_Jean-Marc_Leger Souvenirs de la première conférence de Niamey].</ref>.

Son lointain successeur [[Jack Lang]] porte une appréciation nuancée sur son bilan. Il défend avec éclat la pièce de [[Jean Genet]] ''[[Les Paravents]]'', face à [[Christian Bonnet (homme politique)|Christian Bonnet]], député du groupe majoritaire qui voyait dans la pièce une {{Citation|pourriture}} mais reste muet lorsque le [[Ministère de l'Information (France)|ministre de l’Information]] interdit le film [[Suzanne Simonin, la Religieuse de Diderot|''La Religieuse'']] de [[Jacques Rivette]], quand [[Henri Langlois]] est évincé de la [[Cinémathèque française]] ou quand le [[Théâtre national populaire|TNP]] est contraint de retirer une pièce d'[[Armand Gatti]] sur [[Francisco Franco|Franco]]<ref name="Vincendon"/>. Il crée l'[[avance sur recettes]] obtient le rattachement au ministère de la Culture du [[Centre national du cinéma et de l'image animée|Centre national du cinéma]] qui relevait précédemment du [[Ministère de l'Industrie (France)|Ministère de l'industrie]], mais pas celui de la direction du livre qui reste sous la coupe du Ministère de l'éducation nationale<ref name="Vincendon"/>. Jack Lang note des choix assez conservateurs ([[Marcel Landowski]] est préféré à [[Pierre Boulez]] comme directeur de la musique) et malgré la création du [[Centre national d'art contemporain]], il se montre peu sensible aux œuvres d'avant-garde comme celles de [[Jean Tinguely]], [[Niki de Saint Phalle]], [[César (sculpteur)|César]], [[Arman]] ou [[Gérard Fromanger]]. Il regrette qu'une dizaine de maisons de la culture seulement aient été édifiées, alors que l'objectif était d'en avoir une par département<ref name="Vincendon">{{lien web|url=http://www.liberation.fr/france/2018/02/23/jack-lang-je-prefere-le-malraux-de-la-resistance-au-malraux-officiel_1631901|titre= Jack Lang : « Je préfère le Malraux de la Résistance au Malraux officiel »|éditeur=liberation.fr|date=23 février 2018|auteur=Sibylle Vincendon|consulté le=26 février 2018}}.</ref>.

=== Après le gouvernement ===
En 1969, le général de Gaulle abandonne le pouvoir et Malraux, qui ne tenait son poste de ministre que de de Gaulle, quitte la politique{{sfn|Todd|2001|p=544}}. À aucun moment il n'aura cessé d'être fidèle au général, même pendant les évènements de [[Mai 68]], véritable « crise de civilisation »{{sfn|Todd|2001|p=537, 661, n. 18}}, selon lui, qui l'inquiète par le {{Citation|nihilisme}}{{sfn|Todd|2001|p=532, 534}} des étudiants. Ainsi l'a-t-on vu en tête de la manifestation de ceux qui réclamaient la restauration de l’ordre à l’[[Arc de triomphe de l'Étoile|Arc de Triomphe]] le {{date-|30 mai 1968}}{{sfn|Todd|2001|p=538-539}}. Cet ordre, Malraux n’a cessé de l’identifier à la personne et à l'œuvre du général de Gaulle. Il est d'ailleurs une des rares personnes que le général consent à recevoir après avoir démissionné.

[[Louise de Vilmorin]], avec qui il s'est installé au [[château de Vilmorin]] à [[Verrières-le-Buisson]], meurt le {{date-|26|décembre|1969}}{{sfn|Todd|2001|p=546}}. Il continuera à habiter au château en compagnie de la nièce de Louise : [[Sophie Lévêque de Vilmorin|Sophie de Vilmorin]] (1931-2009), sa dernière compagne<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=499-500}}. Après la mort de Malraux, Sophie de Vilmorin a publié un livre de souvenirs intitulé ''Aimer encore'' (Gallimard, 1999 ; rééd. ''Folio'', 2000).</ref>, qui s'occupera de lui jusqu'à sa mort<ref>Source INA [http://www.ina.fr/archivespourtous/index.php?jour=23&mois=11&annee=1976&submit=valider+&vue=jn Journal télévisé d'Antenne 2, le {{date-|23|novembre|1976}}].</ref>.

En 1970, il préface les ''Poèmes'' de Louise de Vilmorin et rédige ''Les Chênes qu'on abat'', à la suite du décès du général de Gaulle. En 1971, il devient le premier président de l’[[Fondation Charles-de-Gaulle|Institut Charles-de-Gaulle]].

Renouant avec les engagements de sa jeunesse, il prend parti pour l'indépendance du [[Bangladesh]] en 1971. Peut-être pris au piège de propos qu'il a tenus sur l'inutilité d'un appui purement verbal, Malraux, âgé de 70 ans, annonce son intention d'aller se battre dans l'armée indienne, qui soutient les indépendantistes. [[Indira Gandhi]], qu'il rencontre à l'ambassade de l'Inde en France, lui fait comprendre qu'on apprécie son appui moral mais que sa présence physique dans l'armée indienne n'est pas vraiment nécessaire{{sfn|Todd|2001|p=560-562}}.

En {{date-|février 1972}}, [[Richard Nixon]], qui compte [[Visite de Richard Nixon en Chine en 1972|se rendre en Chine]], invite Malraux à [[Washington (district de Columbia)|Washington]]{{sfn|Todd|2001|p=560-562}}. Nixon croit en effet que Malraux a {{Citation|connu Mao Tsé-toung et Zhou Enlai en Chine en 1930}} et qu'il {{Citation|a gardé avec eux des contacts intermittents au cours des années}}<ref>''Mémoires'' de Nixon, cités dans {{harvsp|Todd|2001|p=564, 663, n. 12}}.</ref>. Les conseillers de Nixon ont des avis divergents sur la prestation de Malraux. Leonard Garment trouve Malraux {{Citation|fascinant parce qu'il a une histoire fascinante}}. John Scali, lui, déclare ne pas être impressionné par les {{Citation|rêveries}} de Malraux, embrouillées, contradictoires, truffées d'oublis ou d'illogismes ; Malraux est pour Scali {{Citation|un vieil homme prétentieux tissant des idées obsolètes dans un cadre spécial pour le monde tel qu'il aurait voulu qu'il soit}}. [[Henry Kissinger]], dans ses souvenirs publiés en 1979, déplorera que les connaissances de Malraux sur la Chine fussent très en retard et ses prédictions à court terme {{Citation|outrageusement fausses}}, mais reconnaîtra que son intuition lui permettait de voir parfois clair à long terme, comme sur l'inévitable rapprochement entre la Chine et les États-Unis{{sfn|Todd|2001|p=566-568}}.

Les neuf émissions télévisées de ''La Légende du siècle'', réalisées par [[Françoise Verny]] et [[Claude Santelli]] et diffusées {{référence souhaitée|à partir d'avril 1972}}, rendent Malraux familier au grand public{{sfn|Todd|2001|p=526}}.

En {{date-|novembre 1972}}, à l'initiative de son médecin-neuropsychiatre [[Louis Bertagna]]{{sfn|Todd|2001|p=476}} qui le traite depuis 1966, Malraux est hospitalisé à la [[Hôpital de la Salpêtrière|Salpêtrière]] pour alcoolisme et dépression nerveuse<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=553}}. Voir aussi [http://www.malraux.org/index.php/biographie/biodetaillee.html ''Biographie détaillée'' de Malraux] sur le site www.malraux.org.</ref>. De ce séjour à l'hôpital, qui dure vingt-neuf jours, il tirera le livre ''[[Lazare (essai)|Lazare]]''{{sfn|Todd|2001|p=553}}.

Il part avec Sophie de Vilmorin au [[Bangladesh]], puis témoigne, en {{date-|octobre 1973}}, en faveur de [[Jean Kay]], qui passe en justice pour le détournement du [[vol 711]]<ref>Voir l’entretien de Malraux dans ''Le Monde'' du 7 décembre 1971 et sa biographie sur [http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/dossiers/malraux2006/biographie.html le site web du ministère de la Culture].</ref>.

Lors de l'[[Élection présidentielle française de 1974|élection présidentielle de 1974]], il soutient le gaulliste [[Jacques Chaban-Delmas]] contre François Mitterrand et contre [[Valéry Giscard d'Estaing]]. Son apparition dans une émission télévisée où il est censé appuyer Chaban-Delmas se révèle désastreuse : il semble dire que la télévision rendra les enseignants inutiles, ce qui fait perdre à Chaban-Delmas les voix des enseignants gaullistes{{sfn|Todd|2001|p=595}}. Lors de cette campagne, il déclare : {{Citation|Politiquement, l'unité de l'Europe est une utopie. Il faudrait un ennemi commun pour l'unité politique de l'Europe mais le seul ennemi commun qui pourrait exister serait l'Islam}}{{sfn|Todd|2001|p=595}}.
[[Fichier:Verrieres-le-Buisson Centre Culturel Andre-Malraux.JPG|vignette|left|Centre culturel André-Malraux à Verrières-le-Buisson.]]

Dans cette même année 1974, il présente au Japon une exposition de ''[[La Joconde]]''{{sfn|Todd|2001|p=581}}

En {{date-|janvier 1975}}, il inaugure le Centre culturel André-Malraux à Verrières-le-Buisson, y prononce un discours sur le livre de poche et son avenir. Il prononce en mai à la [[cathédrale de Chartres]], un discours pour le {{30e|anniversaire}} de la Libération des camps de concentration. Fin {{date-|décembre 1975}}, avec Sophie de Vilmorin, il fait à titre privé un voyage à Haïti, où il s'intéresse aux peintres [[spontanéiste]]s de l'école de Saint-Soleil{{sfn|Todd|2001|p=582}}. Il assiste à une cérémonie [[vaudou]]e, mais s'en va très vite{{sfn|Todd|2001|p=583}}.

[[Fichier:André Malraux au Pantheon.jpg|vignette|Sépulture d'André Malraux au [[Panthéon de Paris]].]]
Le {{date|15|novembre|1976}}, il est hospitalisé à l'[[Centre hospitalier universitaire Henri-Mondor|hôpital Henri-Mondor]] de [[Créteil]], officiellement pour une congestion pulmonaire, mais en réalité pour un cancer de la peau. Il meurt à l'hôpital le {{date|23|novembre|1976}}. Il est inhumé le lendemain au cimetière de [[Verrières-le-Buisson]]{{sfn|Todd|2001|p=602}} et non pas dans le parc du château de Vilmorin, comme il l'aurait souhaité, aux côtés de Louise de Vilmorin. Un hommage national lui est rendu le 27 dans la [[Cour carrée]] du [[palais du Louvre]].

Dans le cadre de la célébration du {{20e|anniversaire}} de sa mort, et à l'instigation de [[Pierre Messmer]]<ref>Source : entretien de [[Jacques Chirac]], président de la République, au journal ''[[Le Figaro]]'', {{Date|23|novembre|1996}}.</ref>, les cendres de Malraux ont été transférées du cimetière de Verrières-le-Buisson où il était enterré, au [[Panthéon de Paris|Panthéon]] en 1996.

== Malraux et la transcendance ==
=== Art et humanisme ===
Malraux ne s’est jamais cru lié par un dogme et, à travers ses mutations, il est resté fidèle à son besoin de dépassement, en excluant tout recours aux utopies consolatrices, mais en devenant de plus en plus dépendant aux stupéfiants. Agnostique, il a mis dans l’art {{incise|et notamment dans l'idée d'un « [[Le Musée Imaginaire|musée imaginaire]] » qui arracherait les œuvres d’art à leurs fonctions traditionnelles pour les repenser dans leurs relations et leurs métamorphoses}} {{référence nécessaire|la seule grandeur à la portée de l’homme et ses seules chances d’éternité}}. C’est pourquoi fraternité et humanisme sont au cœur de sa vie et de son œuvre :
{{Citation bloc|L’humanisme, ce n’est pas dire : “Ce que j’ai fait, aucun animal ne l’aurait fait”, c’est dire : “Nous avons refusé ce que voulait en nous la bête, et nous voulons retrouver l’homme partout où nous avons trouvé ce qui l’écrase”.|''Les Voix du silence'', 1951}}

=== Nostalgie du divin ===
[[Fichier:Lombre de Malraux au Palais Royal (3590488380).jpg|vignette|Le portrait d'André Malraux, placé sous les fenêtres du bureau du [[Ministère de la Culture (France)|ministre de la Culture]] pour son cinquantenaire en 2009.]]
Dès 1926, il exprime dans ''La Tentation de l'Occident'' une idée à laquelle il reviendra souvent : {{Citation|Dieu a été détruit. L'homme ne trouve que la mort.}}{{sfn|Todd|2001|p=91}}

On lui a souvent attribué {{Incise|à tort}} la phrase : {{Citation|Le siècle prochain sera religieux ou ne sera pas}} ; « spirituel » y est parfois substitué à « religieux ». Il a cependant plusieurs fois démenti l'avoir prononcée, même si [[André Frossard]] a affirmé l'avoir entendue de sa bouche sous la forme un peu différente : {{Citation|Le {{s-|XXI|e}} sera mystique ou ne sera pas}}. L'universitaire américain Brian Thompson s'est penché à plusieurs reprises sur cette question ; il affirme avoir entendu cette phrase de la bouche même de Malraux lors d'un entretien à Verrières-le-Buisson en 1972, ce qu'il soutient encore en 2007 lors d'un colloque international sur Malraux<ref>« Nul n’est prophète : Malraux et son fameux {{s-|XXI|e}} », ''Revue André Malraux Review'' {{n°}}35, 2008, {{p.|68-81}}). {{pdf}} {{Lire en ligne|url=http://www.malraux.org/index.php/articles/664-20093thompson.html}} et {{Lire en ligne|url=http://www.andremalraux.com/index.php?option=com_content&view=article&id=582%3Al-nul-nest-prophete-r--malraux-et-son-fameux-l-xxie-siecle-r&catid=1%3Ails-ont-ecrit&Itemid=35&lang=fr}}.</ref>. La phrase litigieuse pourrait être la restitution non littérale de ce propos authentique :
{{Citation bloc|Je pense que la tâche du prochain siècle, en face de la plus terrible menace qu'ait connue l'humanité, va être d'y réintégrer les dieux|référence=<ref>A. Malraux, « L'homme et le fantôme », dans ''L'Express'' du 21 mai 1955. (Voir aussi « L’homme et le fantôme », A. Malraux, ''Cahier de l’Herne'', {{p.|436}}.) Cité par François Perrin, ''Franc-parler'', Ottignies, 1996, {{p.|173}} et 190, qui cite également un passage analogue tiré de « Malraux nous dit », dans ''[[Preuves (revue)|Preuves]]'', {{numéro|49}}, mai 1955, {{p.|15}}.</ref>.}}
Ou peut-être de celui-ci, qui daterait de 1946 :
{{Citation bloc|Le problème capital de la fin du siècle sera le problème religieux, sous une forme aussi différente de celle que nous connaissons que le christianisme le fut des religions antiques|référence=<ref>Voir ces deux textes, qui évoquent et commentent cette dernière phrase (extraite de la réédition en mars 1955 de deux entretiens parus initialement en 1945 et 1946) comme source éventuelle de la phrase apocryphe : {{article|langue=fr|périodique=[[Le Monde des religions]]|auteur=[[Frédéric Lenoir]]|titre=Malraux et le religieux|année=2005|mois=septembre-octobre|url=https://www.fredericlenoir.com/editos-monde-des-religions/malraux-et-le-religieux/|consulté le=17/11/2020 }}. Ainsi que : {{Lien web|langue=fr|auteur=[[Antoine Arjakovsky]]|titre=Le {{s-|XXI}} sera spirituel ou ne sera pas|url=https://ciret-transdisciplinarity.org/ARTICLES/antoine_arjakovsky.pdf|site=ciret-transdisciplinarity.org|consulté le= 17/11/2020|passage=introduction}}.</ref>.}}

En tout état de cause, Malraux a clairement démenti être l'auteur de cette assertion<ref>{{Article|langue=fr-FR|auteur1=[[Henri Tincq]]|titre=Dieu était « mort », il est « de retour »… On est en pleine confusion|périodique=[[Slate (magazine)|Slate]]|date=13 octobre 2017|lire en ligne=http://www.slate.fr/story/149634/dieu-mort-retour-confusion|consulté le=2017-10-15}}.</ref> : {{citation|On m’a fait dire : le {{s-|XXI}} sera religieux. Je n’ai jamais dit cela, bien entendu, car je n'en sais rien.}} Il précise ensuite : {{citation|Ce que je dis est plus incertain : je n’exclus pas la possibilité d’un événement spirituel à l’échelle planétaire<ref>Interview d'André Malraux par Pierre Desgraupes, Le Point, 10 novembre 1975, réf. : {{Lien web|langue=fr|auteur=André Malraux|titre=Citations|année=1975|url=https://dicocitations.lemonde.fr/citations/citation-159560.php|site=dicocitations.lemonde.fr|consulté le= 17/11/2020|passage=citation apocryphe }}. Voir aussi : {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Charles-Louis Foulon|titre=André Malraux et le rayonnement culturel de la France|éditeur=[[Éditions Complexe]]|année=2004|pages totales=443|passage=437|isbn=978-2-8048-0005-5|lire en ligne=https://books.google.be/books?id=rR0Sd7OtPWYC|consulté le=2017-10-15}}.</ref>.}}

=== Exemple de l'Inde ===
Dans cette perspective de « réintégration des dieux », André Malraux donna une large part à la civilisation indienne ainsi qu'à sa religion, l'[[hindouisme]]. Dans ''Antimémoires'', il place l'Inde comme un de ses phares personnels les plus inspirants :
{{citation bloc|[Face à l'Inde] Je venais de retrouver l'une des plus profondes et des plus complexes rencontres de ma jeunesse. Plus que celle de l'Amérique préhispanique, parce que l'Angleterre n'a détruit ni les prêtres ni les guerriers de l'Inde, et que l'on y construit encore des temples aux anciens dieux. Plus que celle de l'Islam et du Japon, parce que l'Inde est moins occidentalisée, parce qu'elle déploie plus largement les ailes nocturnes de l'homme ; plus que celle de l'Afrique par son élaboration, par sa continuité. Loin de nous dans le rêve et dans le temps, l'Inde appartient à l'Ancien Orient de notre âme.}}

Dans un entretien avec Karthy Sishupal, une étudiante indienne qui lui a consacré une thèse, on trouve la phrase suivante<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=André Malraux et Karthy Sishupal|titre=Entretien avec Monsieur André Malraux|périodique=Mélanges Malraux Miscellany|volume=IX/X|numéro=2/1|date=1976/1977|issn=0025-892X|lire en ligne=https://malraux.org/e1977-automne-andre-malraux-entretien-monsieur-andre-malraux-entretien-accorde-a-karthy-sishupal-5-fevrier-1976/|pages=55-60 }}.</ref> : {{Citation|L'Inde est tout de même le seul pays qui ait fait une révolution pour des raisons morales. Il n'y a qu'un seul [[Mohandas Karamchand Gandhi|Gandhi]].}}

== Malraux et la mythomanie ==
Malraux a été un grand [[Mythomanie|mythomane]]. Il a ainsi rédigé lui-même son dossier militaire, s'attribuant des blessures fictives. Il a prétendu être entré dans la Résistance dès 1940, ce qui est faux, comme l'ont relevé Olivier Todd<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=368}}. Voir aussi « Rencontre avec Olivier Todd, à l'occasion de la parution de ''André Malraux, une vie'' », sur [http://www.gallimard.fr/catalog/Entretiens/01034395.htm le site de Gallimard], 2001, où Olivier Todd dit « Je savais bien que Malraux était un peu mythomane, donc menteur, mais à ce point-là, non ! ».</ref> et d'autres auteurs avant lui (Guy Penaud<ref>Guy Penaud, ''André Malraux et la Résistance'', Éd. Pierre Fanlac, 1986.</ref>, René Coustellier<ref>René Coustellier, ''Le Groupe Soleil dans la Résistance'', Éd. Pierre Fanlac, 1998.</ref>). [[Clara Malraux]], comme Olivier Todd le rappelle, prétendait que Malraux était en permanence un escroc génial. [[Paul Nothomb]] affirmait que Malraux n'était jamais dupe de ses propres fabulations<ref>''Rencontre avec Olivier Todd, à l'occasion de la parution de André Malraux'', sur [http://www.gallimard.fr/catalog/Entretiens/01034395.htm le site de Gallimard], 2001.</ref>.

Dans plusieurs textes, d'ailleurs, Malraux se plaît à relativiser la valeur de la véracité. Par exemple, à propos du faux en bibliophilie (qu'il pratiqua), il fait dire à un personnage en qui il semble bien mettre de lui : {{Citation|La mystification est éminemment créatrice}}<ref>Préface à un catalogue d'éditions originales et de livres illustrés, 1929, cité dans {{harvsp|Todd|2001|p=33, 621, n. 6}}.</ref>. Dans ''La Voie royale'', l'auteur dit en son propre nom : {{Citation|Tout aventurier est né d'un mythomane}}<ref>Cité dans {{harvsp|Todd|2001|p=133, 311}}.</ref>. Olivier Todd estime essentielle à la compréhension de Malraux une idée exprimée dans ''La Condition humaine'' : {{Citation|Ce n'était ni vrai ni faux, c'était vécu}}{{sfn|Todd|2001|p=139}}. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Malraux aurait dit : {{Citation|Je fabule, mais le monde commence à ressembler à mes fables}}<ref>{{harvsp|Todd|2001|p=657, n. 13}}, qui se réfère à un entretien avec [[Jacques Andrieux]].</ref>.

== Fonctions gouvernementales et la politique culturelle de Malraux ==
{{Boîte déroulante|titre=Détail des fonctions gouvernementales de Malraux|contenu=
* ministre de l'Information du [[gouvernement Charles de Gaulle (2)]] (du {{date-|21|novembre|1945}} au {{date-|26|janvier|1946}}) ;
* ministre sans portefeuille du [[gouvernement Charles de Gaulle (3)]] (du {{date-|1|juin|1958}} au {{date-|3|juin|1958}}) ;
* ministre délégué à la Présidence du Conseil du [[gouvernement Charles de Gaulle (3)]] (du {{date-|3|juin|1958}} au {{date-|8|janvier|1959}}) ;
* ministre chargé de la Radio, de la Télévision et de la Presse du [[gouvernement Charles de Gaulle (3)]] (du {{date-|12|juin|1958}} au {{date-|7|juillet|1958}}) ;
* [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]] du [[gouvernement Michel Debré]] (du {{date-|8|janvier|1959}} au {{date-|22|juillet|1959}}) ;
* [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]], chargé des Affaires culturelles du [[gouvernement Michel Debré]] (du {{date-|22|juillet|1959}} au {{date-|14|avril|1962}}) ;
* [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]], chargé des Affaires culturelles du [[gouvernement Georges Pompidou (1)]], [[Gouvernement Georges Pompidou (2)|(2)]], [[gouvernement Georges Pompidou (3)|(3)]] et [[Gouvernement Georges Pompidou (4)|(4)]] (du {{date-|14|avril|1962}} au {{date-|12|juillet|1968}}) ;
* [[Ministre d'État (France)|ministre d'État]], chargé des Affaires culturelles du [[gouvernement Maurice Couve de Murville]] (du {{date-|12|juillet|1968}} au {{date-|20|juin|1969}}).}}

En 1958, Malraux a pris en charge le premier [[Ministère de la Culture (France)|ministère des Affaires culturelles]], qui regroupait les arts et les lettres, l'architecture, les archives et le cinéma. Il donne une impulsion nouvelle à la restauration et à la protection des monuments et des sites : restauration du [[château de Versailles]], ou encore campagne de ravalement des grands monuments de [[Paris]] et des quartiers anciens ([[loi Malraux]] du {{date-|4|août|1962}}). Il crée l'[[Inventaire général du patrimoine culturel|Inventaire général]] des richesses artistiques de la France, stimule l'activité théâtrale et poursuit la [[décentralisation]] avec les centres dramatiques de province et la réforme du [[Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris|Conservatoire]] ; il multiplie les expositions et les points d'exposition ; il étend aux écrivains la sécurité sociale. Il entreprend, sans en voir la réalisation, la réforme de l'enseignement de l'architecture et de la musique. On lui doit la création de la [[Centre national du livre|Caisse nationale des lettres]] en {{date-|janvier 1946}}, et celle du Centre national d'art contemporain en 1967<ref>Voir le catalogue ''André Malraux'', Fondation Maeght, 1973, {{p.}}187-188.</ref>.

La [[politique culturelle]] de Malraux favorise surtout les [[art]]s qui ont le plus d’effet sur les masses : arts vivants, [[musée]]s, [[cinéma]] (il crée le label [[Art et essai (salle de cinéma)|Art et Essai]]), [[musique]]… La culture de Malraux en matière d’art et sa fraternité à l’égard de plusieurs [[artiste]]s de premier plan ([[Henri Matisse|Matisse]], [[Georges Braque|Braque]], [[Pablo Picasso|Picasso]], [[Alberto Giacometti|Giacometti]]) distinguent particulièrement l'œuvre du ministre : commandes du plafond de l’[[théâtre de l'Odéon|Odéon]] à [[André Masson (peintre)|André Masson]] en 1963, du plafond de l’[[Opéra Garnier|opéra de Paris]] à [[Marc Chagall]] en 1962, envoi de ''[[La Joconde]]'' de [[Léonard de Vinci|Vinci]] aux États-Unis en 1963 ; Malraux n’a de cesse de faire rayonner la [[culture]] française dans le monde. On lui doit notamment le système d'[[avance sur recettes]], mis en place par un décret de juin 1959, qui reste de nos jours un moteur important de la création cinématographique en France. À la même période, il fondait la [[Biennale de Paris]], manifestation d'art dont le but était la valorisation de la jeune créativité française et internationale et le renforcement de la présence artistique française dans le monde.

L'administration étatique de l’art inaugurée par Malraux, cette volonté de produire du culturel en y mettant les moyens budgétaires, a été jugée par l'historien [[Marc Fumaroli]]<ref>{{Ouvrage|auteur1=Marc Fumaroli|titre=L'État culturel. Essai sur une religion moderne|lieu=Paris|éditeur=éditions de Fallois|année=1991|pages totales=305|isbn=2-87706-108-6}}</ref> comme le grand enterrement [[Nihilisme|nihiliste]] de la [[culture française]]. Selon lui, si l’on compare l’extraordinaire abondance de talents lors de la {{IIIe République}} qui n'avait pas de politique culturelle, avec l'ère malrucienne et actuelle, on s’aperçoit que l’[[après-guerre]] est pour la France un désert artistique, qu’on s’efforce de dissimuler à coup d’évènements culturels. Toutefois, la thèse de Marc Fumaroli est fortement contestée par certains historiens de la politique culturelle comme [[Philippe Poirrier]]<ref>Poirrier, 2000, p. 75.</ref> et Philippe Urfalino<ref>P. Urfalino, « Les maisons de la culture contre l'éducation populaire », dans Geneviève Poujol (dir.), ''L'éducation populaire au tournant des années soixante. État, mouvement, sciences sociales'', INJEP, 1993 (Document de l'INJEP {{n°}}10), {{p.|70-72}}.</ref>, qui soulignent plutôt la modestie de la politique culturelle de la période Malraux, tout en pointant ses singularités : rôle initiateur de l'État, volonté de démocratiser la culture consacrée, élargissement de l'[[État-providence]] aux questions culturelles. Le [[Ministère de la Culture (France)|ministère des Affaires culturelles]], créé pour conserver Malraux au gouvernement, sera pérennisé après son départ en 1969.

== Œuvres ==
=== Discours célèbres, conférences et entretiens ===
<!-- liste non exhaustive -->
* 1934 : ''L'art est une conquête'', discours prononcé en août au Congrès des écrivains en URSS.
* 1934 : ''L'Attitude de l'artiste'', discours à [[la Mutualité]] en 1934, compte-rendu du Congrès des écrivains soviétiques à Moscou.
* 1935 : ''L'Œuvre d'art'', discours au Congrès International des écrivains pour la défense de la culture (21-25-{{date-||juin|1935}})
* 1935 : ''Réponse aux 64'', discours aux assises de l'Association Internationale des écrivains pour la défense de la culture {{date-|4|novembre|1935}}.
* 1936 : ''L'Héritage culturel'' le {{date-|21|juin|1936}} à Londres au secrétariat général de l'Association des écrivains pour la diffusion de la culture.
* 1946 : ''L'Homme et la culture'', conférence à la [[Sorbonne]], le {{date-|4|novembre|1946}}, pour la naissance de l'[[UNESCO]]
* 1947 : discours de propagande pour le [[Rassemblement du peuple français|RPF]] dont il est le délégué à la propagande le {{date-|2|juillet|1947}}, au [[Vélodrome d'Hiver]] de Paris.
* 1948 : ''Appel aux intellectuels'' en mars, à la salle Pleyel, qui deviendra la postface des ''Conquérants''.
* 1956 : discours au congrès d'art et archéologie à [[New York]] et plusieurs autres aux États-Unis.
* 1956 : ''Rembrandt et nous'', discours à Stockholm pour le {{350e|anniversaire}} de la naissance du peintre, 1956.
* 1958 : juillet (Fête Nationale) - août (Anniversaire de la Libération de Paris) — septembre (référendum sur la Constitution).
* 1959 : ''Hommage à la Grèce'', discours à [[Athènes]] pour la première illumination de l'[[Acropole]].
* 1960 : discours à l'occasion de l'indépendance des Colonies d'Afrique noire.
* 1960 : discours à l'UNESCO pour le sauvetage des monuments de Nubie.
* 1963 : ''La Joconde'', discours à Washington, en janvier pour l'exposition de ''[[La Joconde]]'' à la [[National Gallery]], devant le président [[John Fitzgerald Kennedy|Kennedy]].
* 1963 : ''Oraison funèbre de Georges Braque'', en septembre.
* 1964 : ''[[Discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon|Transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon]]'' ({{date-|19|décembre|1964}}), repris dans ''Oraisons funèbres '': « Entre ici, Jean Moulin… »
* 1965 : ''Oraison funèbre de [[Le Corbusier]]'' dans la Cour carrée du Louvre.
* 1969 : discours à la jeunesse, Assises nationales de l'[[Union des jeunes pour le progrès|UJP]].
* 1969 : ''Oui'', discours pour le oui au référendum.
* 1971 : ''[[Oraisons funèbres d'André Malraux|Oraisons funèbres]]'', repris dans ''Le Miroir des Limbes'', en 1976.
* 1973 : ''[[s:Discours d'André Malraux du 2 septembre 1973 à l'occasion de l'inauguration du Monument de la Résistance|Inauguration du Monument de la Résistance]]'' ({{date-|2|septembre| 1973}}), repris dans ''Oraisons funèbres.''
* 1975 : discours à la [[cathédrale de Chartres]] pour le {{30e|anniversaire}} de la libération des camps de concentration.
* 1975 : {{Article|auteur=Entretien d’André Malraux avec [[Olivier Germain-Thomas]]|titre=Les réalités et les comédies du monde|périodique=L’Appel|numéro=13|date=janvier-février 1975|pages=5-31.}}

=== Publications ===
* 1920 : ''Des origines de la poésie cubiste'', article dans ''La Connaissance'', puis dans ''Action'' et des articles sur : [[Lautréamont]] et [[André Salmon]].
* 1921 : ''[[Lunes en papier]]'', édité par la galerie Simon ([[Kahnweiler]]) Paris, gravures sur bois de [[Fernand Léger]]. Ainsi que des textes brefs : ''Les Hérissons apprivoisés'' – ''Journal d'un pompier du jeu de massacre''.
* 1922 : ''Des lapins pneumatiques dans un jardin français'', texte farfelu. Écrit dans ''Dés'' des articles sur : [[André Gide|Gide]], [[Gobineau]], [[Max Jacob]], et préface le catalogue de l'exposition ''Galanis''.
* 1924 : ''Écrit pour une idole à trompe'' textes farfelus donnés en revues et repris dans les ''Œuvres complètes'', vol.1, Paris, Gallimard, Bibliothèque de la Pléiade.
* 1925 : ''L'Indochine'', journal qu'il réalise avec [[Paul Monin]], 29 éditoriaux ; puis après interruption devient : ''L'Indochine enchaînée'', 25 éditoriaux, dernière parution le {{date-|24 février}}.
* 1925 : ''L'Expédition d'Ispahan'', en août sous le pseudonyme de Maurice Saint-Rose.
* 1926 : ''[[La Tentation de l'Occident]]'', chez Grasset.
* 1927 : ''Écrit pour un ours en peluche'' (in-900) – ''Le voyage aux îles Fortunées'' (Commerce) – ''[[D'une jeunesse européenne]]'' dans le livre collectif intitulé : « ''Écrits'' », chez Gallimard.
* 1928 : ''[[Les Conquérants (André Malraux)|Les Conquérants]]'', chez Grasset.
* 1928 : ''Royaume-Farfelu'', chez Gallimard.
* 1930 : ''[[La Voie royale]]'', chez Grasset, [[prix Interallié]] (ouvrage présenté comme le {{1er|volume}} des'' Puissances du désert'').
* 1930 : Vie de Napoléon par lui-même: Publication anonyme en 1930 et republication par Gallimard en 1991, avec mention de l'auteur.
* 1932 : préface de ''[[L'Amant de lady Chatterley]]'' de [[D. H. Lawrence]].
* 1933 : ''[[La Condition humaine]]'', chez Gallimard, [[prix Goncourt]] le {{date-|7|décembre|1933}}<ref>Philippe Van den Heede, ''Réalisme et vérité dans la littérature: réponses catholiques'', Saint-Paul, 2006.</ref>. Édition revue et corrigée [Gallimard, collection Blanche] en 1946. Malraux préface le roman ''[[Sanctuaire (roman)|Sanctuaire]]'' de [[William Faulkner]].
* 1935 : ''Le Temps du mépris'', chez Gallimard.
* 1937 : ''[[L'Espoir]]'', chez Gallimard. Dans la revue ''Verve'', les premiers fragments de ''La "Psychologie de l'art"''.
* 1938 : ''[[Espoir, sierra de Teruel]]'', (mise en scène du film) qui sortira en 1945 en France sous le titre de ''L'Espoir'' (avec notamment [[Serafín Ferro]]).
* 1939 : ''Laclos'', étude publiée dans : ''Tableau de la littérature française''.
* 1941 : ''Le Règne du Malin'', texte inachevé, publication posthume.
* 1943-1948 : ''[[Les Noyers de l'Altenburg|La Lutte avec l'ange]]'', première partie, 1943, Éditions du Haut-Pays à Lausanne (la [[Gestapo]] aurait brûlé la suite du manuscrit) ; ce volume sera ensuite retitré ''[[Les Noyers de l'Altenburg]]'', 1948, Gallimard, Paris.
* 1946 : ''Le Démon de l'Absolu'', consacré à T. E. Lawrence, dit [[Thomas Edward Lawrence|Lawrence d'Arabie]], dont il publiera un extrait sous le titre ''N'était-ce donc que cela ?''
* 1946 : ''[[Esquisse d'une psychologie du cinéma]]''.
* 1947 : ''Les Dessins de Goya au musée du Prado'' et ''[[Le Musée imaginaire]]'', premier tome de la ''[[Les Voix du silence|Psychologie de l'art]]'', ouvrage dédié à Madeleine Malraux.
* 1947 : ''Romans'' parution du premier volume de ses ''Romans'' dans la [[bibliothèque de la Pléiade]].
* 1948 : ''[[Le Rassemblement]]'', hebdomadaire qu'il crée.
* 1948 : ''La Création artistique''. Écrit des articles dans ''Le Rassemblement''. Parution de ''The Case for de Gaulle'', qui donne un dialogue entre [[James Burnham]] et Malraux.
* 1949 : ''Liberté de l'esprit'', revue du [[Rassemblement du peuple français|RPF]] qu'il crée et à laquelle il collabore, la direction est confiée à [[Claude Mauriac]].
* 1949 : ''La Monnaie de l'absolu'', {{3e|volume}} de la ''[[Les Voix du silence|Psychologie de l'art]]''.
* 1950 : ''Saturne'', essai sur Goya, chez Gallimard.
* 1950-1978 : ''Saturne'' et de nombreux articles dans : ''[[Carrefour (hebdomadaire)|Carrefour]]'', ''Le Rassemblement'', ''La Liberté de l'esprit'', ''le destin, l'Art et Goya''.
* 1951 : ''[[Les Voix du silence]]'', qui est une nouvelle version de ''La Psychologie de l'art''.
* 1952 : ''La Statuaire'' premier tome du ''Musée imaginaire de la sculpture mondiale'', chez Gallimard. Préface de nombreux ouvrages dont : ''Qu'une larme dans l'Océan ''de [[Manès Sperber]].
* 1953 : lettres préface à ''Chimères ou Réalités''.
* 1954 : ''Des bas-reliefs aux grottes sacrées'' et'' Le Monde chrétien'' chez Gallimard.
* 1957 : ''[[La Métamorphose des dieux]]'', deviendra le premier volume (''Le Surnaturel'') de la trilogie qui reprend ce titre (voir plus bas).
* 1960 : préface des Liaisons dangereuses de Ch. De Laclos imprimé par Arts Graphiques Schüler, à Bienne. Choderlos De Laclos. Éditions Rencontre Lausanne.
* 1964 : ''[[s:Discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon|Entre ici…]]'', lors du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon (repris dans ''Oraisons funèbres'').
* 1967 : ''[[Antimémoires]]'', (première partie du ''Miroir des Limbes''). En 1972 : ''Antimémoires. Nouvelle édition revue et augmentée''.
* 1971 : ''[[Les Chênes qu'on abat...|Les Chênes qu'on abat…]]'' (repris dans ''La Corde et les Souris'').
* 1971 : ''[[Oraisons funèbres d'André Malraux|Oraisons funèbres]]'' (huit oraisons reprises dans ''Le Miroir des Limbes'' en 1976) — préface le livre'' Souvenir à Charles de Gaulle''.
* 1974 : ''La Tête d'obsidienne'' (repris dans ''La Corde et les Souris'').
* 1974 : ''[[Lazare (essai)|Lazare]]'' (repris dans ''La Corde et les Souris'').
* 1974 : ''[[La Métamorphose des dieux|Le Surnaturel]]'', ''La Métamorphose des Dieux I'' (paru en 1957 sous le titre ''La Métamorphose des Dieux'').
* 1975 : ''[[Hôtes de passage]]'' (repris dans ''La Corde et les Souris'').
* 1975 : ''[[La Métamorphose des dieux|L'Irréel]]'', ''La Métamorphose des Dieux II''.
* 1976 : ''La Corde et les Souris'' (seconde partie du ''Miroir des Limbes'').
* 1976 : ''Le Miroir des limbes'' (constitué des volumes suivants : I. ''Antimémoires'', II. ''La Corde et les Souris'', ''et Oraisons funèbres''), publié en octobre dans la Pléiade.
* 1976 : ''[[La Métamorphose des dieux|L'Intemporel]]'', ''La Métamorphose des Dieux III''.

==== Publications posthumes ====
* 1977 : ''L'Homme précaire et la Littérature'', Gallimard.
* 1998 : ''Entretiens avec Tadao Takemoto'', Au Signe de la Licorne (partie d'un ouvrage paru au Japon).
* 2006 : ''Carnet du Front populaire (1935-1936)'', François de Saint-Cheron (éd.), préf. [[Jean-Yves Tadié]], Gallimard.
* 2007 : ''Carnet d'URSS (1934)'', François de Saint-Cheron (éd.), préf. [[Jean-Yves Tadié]], Gallimard.
* 2012 : ''Lettres choisies (1920-1976)'', François de Saint-Cheron (éd.), préf. [[Jean-Yves Tadié]], Gallimard (édition revue et augmentée, Gallimard, {{coll.|Folio}}, 2016).
* 2013 : ''Non'', fragments d'un roman sur la Résistance, [[Henri Godard]] et Jean-Louis Jeannelle (éd.), avant-propos et postface d'Henri Godard, {{coll.|Les Cahiers de la NRF}}, Gallimard.
* 2016 : ''Correspondance (1941-1959) et autres textes'', correspondance croisée avec [[Albert Camus]], édition de Sophie Doudet, Gallimard.

=== Édition des œuvres complètes ===
Les ''Œuvres complètes'' d'André Malraux sont disponibles en six volumes dans la collection « [[Bibliothèque de la Pléiade]] » ([[éditions Gallimard]]) : les deux premiers tomes sont consacrés aux œuvres de fiction ; le tome III au ''Miroir des limbes'' ; les tomes IV et V rassemblent les ''Écrits sur l'art'' ; le tome VI, intitulé ''Essais'', rassemble des textes sur la littérature (articles, préfaces), des discours et articles à caractère politique, ''Le Triangle noir'', ''L'Homme précaire et la littérature'' ainsi que les deux Carnets posthumes (d'URSS et du Front populaire). Cet ensemble comporte des chronologies détaillées, un appareil critique, des index, de nombreux inédits, ainsi que, pour les volumes IV et V, les illustrations des éditions originales. Dans la même collection un ''Album Malraux'' (iconographie choisie et commentée par [[Jean Lescure (écrivain)|Jean Lescure]], 517 illustrations) a été publié en 1986.

=== Dessins et croquis ===
Trois cent quatre-vingts dessins d'André Malraux sont publiés par Madeleine Malraux en 1986 sous le titre ''André Malraux : Messages, Signes et Dyables - Dessins 1946-1966''. Deux cents dessins et croquis seront repris par cette dernière et son fils Alain dans un nouveau livre, ''L'Univers farfelu d'André Malraux'', paru le {{date-|23 septembre 2009}} aux Éditions du Chêne, sous la direction de Marie-Josèphe Guers. Un certain nombre d'entre eux illustrent l'agenda [[Bibliothèque de la Pléiade|Pléiade]] 2017.

=== Bibliographie générale des œuvres ===
* Jacques Chanussot et Claude Travi, ''Dits et Écrits d'André Malraux. Bibliographie commentée'', Avant-propos de Jean-Claude Larrat, Nouvelle édition revue et augmentée, Dijon, Éditions universitaires de Dijon, collection « Écritures », {{date-|juin 2016}} [{{1re}} éd. 2003. 1 vol. (813 p.-[16] p. de pl.) : ill. couv. ill. en coul. ; 23&nbsp;cm. Notes webographiques. Index.
* Claude Pillet, ''Dix mille textes pour André Malraux'', cdrom joint au livre ''Le Sens ou la mort, essai sur ''Le Miroir des limbes'' d'André Malraux'', Berne - Berlin - New York, Éd. Peter Lang, 2010.

== Décorations ==
[[Fichier:André_Malraux_2001_Romania_stamp.jpg|vignette|André Malraux sur un timbre de Roumanie (2001).]]

=== Décorations françaises ===
* {{Déco OLH}} ;
* {{Déco OL}} (décret du {{date-|17 novembre 1945}}) ;
* {{Déco CG39-45}} ;
* {{Déco OMR}} (décret du 24 avril 1946)<ref>{{Lien web |titre=- Mémoire des hommes |url=https://www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr/fr/arkotheque/client/mdh/medailles_resistance/index.php |site=www.memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr |consulté le=2022-06-14}}</ref>
* {{Déco CdrOAL}}, de droit en tant que ministre des affaires culturelles<ref>{{Lien web |titre=Article 8 - Décret n° 57-549 du 2 mai 1957 portant institution de l'ordre des Arts et de lettres. - Légifrance |url=https://www.legifrance.gouv.fr/loda/article_lc/LEGIARTI000020876796/1960-06-01 |site=www.legifrance.gouv.fr |consulté le=2024-10-29}}</ref>

=== Décorations étrangères ===
[[Fichier:Le_Havre_-_MuMa_Musée_d'art_moderne_André_Malraux_(39314074814).jpg|vignette|[[Musée d'art moderne André-Malraux]] (Le Havre).]]
* {{Déco GVKSSVOBD}} ([[République fédérale d'Allemagne]])
* [[Fichier:ARG Order of May - Grand Cross BAR.svg|sans_cadre|50x50px]] Grand-croix de l'[[ordre de Mai]] ([[Argentine]])
* [[Fichier:AUT Honour for Services to the Republic of Austria - 1st Class BAR.svg|sans_cadre|50x50px]] [[Ordre du Mérite (Autriche)|Grand-croix d'or de l'ordre du Mérite]]
* {{Déco GCOCB}} ([[Belgique]])
* {{Déco Grand officier de l'ordre national du Bénin}}
* [[Fichier:BRA - Order of the Southern Cross - Grand Officer BAR.svg|sans_cadre|50x50px]] [[Ordre national de la Croix du Sud|Grand officier de l'ordre national de la Croix du Sud]] ([[Brésil]])
* {{Déco Grand officier de l'ordre du Mérite centrafricain}} ([[Centrafrique]])
* [[Fichier:KHM_Royal_Order_of_Sahametrei_-_Grand_Cross.png|50x50px|KHM Royal Order of Sahametrei - Grand Cross]] Grand-croix de l'{{Lien|langue=en|trad=Royal Order of Sahametrei|fr=ordre royal du Sahamétrei|texte=ordre royal du Sahamétrei}} ([[Cambodge]])
* {{Déco Grand officier de l'ordre national de Côte d'Ivoire}} ([[Côte d'Ivoire]])
* [[Fichier:Order of the Dannebrog S.K.svg|sans_cadre|50x50px]] [[Ordre de Dannebrog|Grand-croix de l'ordre du Dannebrog]] ([[Danemark]])
* [[Fichier:EGY Order of the Republic - Grand Officer BAR.svg|sans_cadre|50x50px]] [[Ordre de la République (Égypte)|Grand officier de l'ordre de la République égyptienne]] ([[Égypte]])
* {{Déco Grand-croix de l'ordre du Mérite civil d'Espagne}}
* [[Fichier:FIN Order of the Lion of Finland 1Class BAR.svg|sans_cadre|50x50px]] [[Ordre du Lion de Finlande|Commandeur grand-croix de première classe de l'ordre du Lion]] ([[Finlande]])
* {{Déco Ordre du Service distingué}} ([[Grande-Bretagne]])
* {{Déco Grand-croix de l'ordre de Georges Ier}} ([[Grèce]])
* {{Déco Grand-croix de l'ordre du Quetzal}} ([[Guatemala]])
* [[Fichier:Haute-Volta_Ordre_national_voltaique_GO_ribbon.svg|50x50px|Haute-Volta Ordre national voltaique GO ribbon]] Grand-officier de l'Ordre national de la [[République de Haute-Volta]]
* [[Fichier:Order_of_the_Lion_and_the_Sun_(Iran)._Medal.gif|50x50px|Order of the Lion and the Sun (Iran). Medal]] Deuxième classe de l'[[Ordre du Lion et du Soleil|ordre Nichan I Homayoun]] ([[Iran]])
* {{Déco GOOMRI1951}} ([[Italie]])
* {{Déco Grand Officier de l'ordre du Soleil levant}} ([[Japon]])
* {{Déco Grand officier de l'ordre de l'Étoile de Jordanie}}
* [[Fichier:LBN National Order of the Cedar - Grand Officer BAR.svg|sans_cadre|50x50px]] [[Ordre national du Cèdre|Grand officier de l'ordre national du Cèdre]] ([[Liban]])
* {{Déco Grand-croix de l'ordre de la Couronne de chêne}} ([[Luxembourg]])
* [[Fichier:MDG_National_Order_-_Grand_Officer_BAR.png|50x50px|MDG National Order - Grand Officer BAR]] Grand-officier de l'ordre national de [[Madagascar]]
* {{Déco Grand-croix de l'ordre du Ouissam alaouite}} ([[Maroc]])
* {{Déco Grand officier de l'ordre du Mérite de Mauritanie}} ([[Mauritanie]])
* [[Fichier:MEX_Order_of_the_Aztec_Eagle_2Class_BAR.png|50x50px|MEX Order of the Aztec Eagle 2Class BAR]] Grand-officier de l'[[Ordre de l'Aigle aztèque|ordre national de l'Aigle aztèque]] ([[Mexique]])
* [[Fichier:National_Order_-_Grand_Officer_(Niger)_-_ribbon_bar.png|50x50px|National Order - Grand Officer (Niger) - ribbon bar]] Grand officier de l'ordre national du [[Niger]]
* {{Déco Grand-croix de l'ordre de Saint-Olaf}} ([[Norvège]])
* {{Déco Grand-croix de l'ordre du Soleil}} ([[Pérou]])
* {{Déco Grand-croix de l'ordre de Sant'Iago de l'Épée}} ([[Portugal]])
* [[Fichier:SEN Order of the Lion - Grand Officer BAR.svg|sans_cadre|50x50px]] [[Ordre national du Lion du Sénégal|Grand officier de l'ordre national du Lion du Sénégal]]
* [[Fichier:SWE Royal Order of the Polar Star (1748-1975) - Commander Grand Cross BAR.png|sans_cadre|50x50px]] [[Ordre royal de l'Étoile polaire|Commandeur grand-croix de l'ordre royal de l'Étoile polaire]] ([[Suède]])
* {{Déco Grand-croix de l'ordre de l'Éléphant blanc}} ([[Thaïlande]])
* {{Déco Grand officier de l'ordre national du Mérite (Togo)}}
* [[Fichier:TN_Order_Merit_Rib.png|bordure|50x50px]] Grand-cordon de l'[[Liste des ordres, décorations et médailles de la Tunisie#Ordre national du Mérite|ordre national du Mérite]] ([[Tunisie]])
* {{Déco Grand officier dans l'ordre du libérateur}} ([[Venezuela]])

=== Autres distinctions ===
* Doctorat ''honoris causa'' de l'université sanskrite de Bénarès (Inde)
* Doctorat ''honoris causa'' de l'université de Rajshahi (Bengladesh)

== Notes et références ==
{{Références nombreuses|taille=24}}

== Bibliographie ==
=== Travaux historiques ===
* Charles-Louis Foulon, [[Janine Mossuz-Lavau]], [[Michaël de Saint-Cheron]], ''Dictionnaire Malraux'', Paris, CNRS Éditions, 2011.
* [[Comité d'histoire du ministère de la Culture et des institutions culturelles]], ''Malraux et l'Inventaire général, actes de la journée d'études à la BNF le {{date-|23 mai 2003}}'', numéro hors série de Présence d'André Malraux, La Documentation française, 2004, 112 p.
* [[Comité d'histoire du ministère de la Culture et des institutions culturelles]], ''Malraux Ministre au jour le jour, souvenirs de son ancien directeur de cabinet André Holleaux''. Préface de Pierre Moinot – avant-propos de Jean Grosjean, La Documentation Française, 2004, 187 p.
* [[Comité d'histoire du ministère de la Culture et des institutions culturelles]], ''André Malraux ministre. Les Affaires culturelles au temps d'André Malraux, 1959-1969'', édité par A. Girard et G. Gentil, La Documentation française, 1996, 522 p.
* [[Comité d'histoire du ministère de la Culture et des institutions culturelles]], ''Le ministère des Affaires culturelles et la mission culturelle de la collectivité''. Rapport rédigé en 1968 par Antoine Bernard, conseiller d'État, directeur du cabinet d'André Malraux de 1965 à 1969 et publié de nouveau à l'occasion des journées d'étude sur « le ministère Malraux », 1989, 115 p.
* Collectif, ''De Gaulle-Malraux'', actes du colloque de l'Institut Charles de Gaulle du 13 au {{date-|15 novembre 1986}}, Paris, Plon, 1987.

=== Biographies et témoignages ===
* [[Pierre Bockel]], ''L'Enfant du rire'', Grasset, 1973 (en particulier le chapitre VI : « André Malraux ou l'agnostique comblé de grâce ». Pierre Bockel fut l'aumônier catholique de la [[brigade Alsace-Lorraine]]). {{plume}}
* {{Ouvrage|auteur1= [[Jean Lacouture]] |titre= Malraux, une vie dans le siècle |éditeur= Éditions du Seuil |lieu= Paris |année= 1973}}.
* André Chamson, ''La Reconquête 1944-1945'', Plon, 1975 (le commandant Chamson a combattu aux côtés de Malraux dans la brigade Alsace-Lorraine).
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Suzanne Chantal |titre=Le cœur battant. Josette clotis, André Malraux|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions Grasset|Grasset]]|année=1976|pages totales=313|isbn=2-253-01880-5}}
* [[Curtis Cate]], ''Malraux'', Perrin, Paris, 2006, 828 p. {{ISBN|2-262-02582-7}}. Traduction de ''André Malraux: a Biography'', Hutchinson, Londres, 1995.
* [[Paul Nothomb]], ''Malraux en Espagne'', préface de Jorge Semprun, Phébus, 1999.
* [[Sophie de Vilmorin]], ''Aimer encore : André Malraux 1970-1976'', Gallimard, Paris, 1999.
* Alain Malraux, ''Les Marronniers de Boulogne'', Paris éditions Bartillat, 2001.
* Alain Malraux, ''Au passage des grelots'', Larousse, 2020.
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Olivier Todd]]|titre=André Malraux, une vie|éditeur=[[Éditions Gallimard|Gallimard]]|année=2001|isbn=978-2-07-042455-9}}. {{plume}}
* Rémi Kauffer, ''André Malraux, le roman d'un flambeur'', [[Hachette Livre|Hachette]], 2001.
* Jean-Claude Larrat, ''André Malraux'', Paris, LGF, coll. « Le Livre de poche », 2004.
* {{Ouvrage|auteur1=Charles-Louis Foulon|titre=André Malraux, ministre de l'irrationnel|éditeur=Gallimard|année=2010|isbn=978-2-07-012794-8}}
* [[Françoise Denoyelle]] (dir.), ''Portraits d'André Malraux'', 11-13 éditions , collection « Photo », {{date-|mai 2017}}. {{Commentaire biblio|Recueil de photographies d'André Malraux, de son enfance jusqu'à l'âge adulte, par de nombreux photographes professionnels, lors de sa vie personnelle, politique et artistique.}}

;Clara Malraux
* [[Dominique Bona]], ''Clara Malraux, nous avons été deux'', Grasset et Fasquelle, Paris, 2010. 469 p.
;Paul Monin
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Yves|nom1=Le Jariel|préface=Jean Lacouture|titre=L'Ami oublié de Malraux en Indochine|sous-titre=Paul Monin (1890-1929)|lieu=Paris|éditeur=Les Indes savantes|année=2014|pages totales=259|isbn=978-2-84654-327-9}}. {{plume}}
; Alain Malraux
* {{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Alain Malraux|auteur2=Philippe Lorin (Illustrations)|titre=Malraux en son temps|lieu=Paris|éditeur=[[Éditions de l'Archipel|Archipel]]|collection=Beaux-livres|année=octobre 2016|pages totales=123|isbn=978-2-8098-2054-6}}.
* Alain Malraux, ''L'Homme des ruptures'', Écriture, 2016 {{ISBN|978-2359052374}}.

=== Études critiques ===
[[Fichier:André Malraux, "Ce Soir", 11 août 1939.jpg|vignette|André Malraux, ''Ce Soir'', 11 août 1939.]]
* [[Raphaël Aubert]], ''Malraux et [[Picasso]], Une relation manquée'', Paris/Gollion, Infolio, 2013.
* Raphaël Aubert, ''Malraux ou la lutte avec l'ange. Art, histoire et religion'', Genève, [[Labor et Fides]], 2001.
* Yves Beigbeder, ''André Malraux et l'Inde'', thèse (université de Paris-IV), 1983 (« Beigbeder est un des rares spécialistes de Malraux qui, tout en l'admirant, ne verse pas dans la surenchère hagiographique. » Olivier Todd, ''André Malraux, une vie'', Gallimard, 2001, {{p.|659}}).
* Anissa Benzakour-Chami, ''André Malraux, une passion'', EDDIF, 2001, 433 p.
* ''[http://www.editionsdelherne.com/index.php?option=com_k2&view=item&id=50:84&Itemid=31 Cahier Malraux]'', Éditions de l'Herne, [[Cahiers de L'Herne]], {{Numéro|}}43, Paris, 1982, 492 p., dirigé par [[Michel Cazenave]] {{ISBN|9782851970466}}.
* ''Dictionnaire André Malraux'' (sous la direction de Jean-Claude Larrat), Classiques Garnier, 2015.
* Françoise Dorenlot, ''Malraux ou l'unité de pensée'', Gallimard, 1970.
* [[Alexandre Duval-Stalla]], ''[[André Malraux - Charles de Gaulle : une histoire, deux légendes]]'', Paris, [[Gallimard]], 2008.
* [[Marc Fumaroli]], ''L’État culturel'', Paris, De Fallois, 1991 (l'ouvrage ne porte que partiellement sur Malraux).
* Henri Godard, ''L'Autre face de la littérature. Essai sur André Malraux et la littérature'', Gallimard, coll. « L'Infini », 1990.
* [[Henri Godard]] et [[Jean-Louis Jeannelle]] (dir.), ''Modernité du ''Miroir des limbes '': un autre Malraux'', Paris, Éditions Classiques Garnier, coll. « Série Recherches sur André Malraux », 2011.
* Geoffrey T. Harris, ''De l'Indochine au RPF, une continuité politique. Les romans d'André Malraux'', Éditions Paratexte, Toronto, 1990, 223 p. {{ISBN|0-920615-24-4}}.
* Robert Grossmann, ''Le choix de Malraux, l'Alsace une seconde patrie'', Éd. La Nuée Bleue, 1997.
* Dominique Hervier, ''André Malraux et l'architecture'', Éd. Le Moniteur / [[Comité d'histoire du ministère de la Culture et des institutions culturelles]], 2008.
* {{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Joseph|nom1=Hoffmann|titre=L'Humanisme de Malraux|lieu=Paris|éditeur=[[Klincksieck]]|année=1963|pages totales=397}}
* Sylvie Howlett, ''Dostoïevski, démon de Malraux'', Paris, Garnier, coll. Classiques Garnier, 2015.
* Sylvie Howlett, ''Les Plus Belles Fulgurances d'André Malraux'', Gallimard, collection « Folio », 2016.
* [[Jean-Louis Jeannelle]], ''Malraux, mémoire et métamorphoses'', Paris, Gallimard, coll. « Hors série Connaissance », 2006.
* [[Jean-Louis Jeannelle]], ''Résistance du roman : genèse de « Non » d’André Malraux'', Paris, CNRS Éditions, 2013.
* [[Jean-Louis Jeannelle]], ''Cinémalrau''x '': essai sur l'œuvre d'André Malraux au cinéma'', Paris, Hermann, 2015.
* [[Jean-Louis Jeannelle]], ''Films sans images : une histoire des scénarios non réalisés de « La Condition humaine »'', Paris, Éditions du Seuil, coll. « Poétique », 2015.
* [[Jean Lacouture]], ''Malraux, itinéraire d'un destin flamboyant'', Bruxelles, [[André Versaille]] Éditeur, 2008.
* Walter G. Langlois, ''André Malraux, l'aventure indochinoise'', Paris, Mercure de France, 1967.
* Joël Loehr, ''Répétitions et variations chez André Malraux'', [[Honoré Champion]], 2004.
* [[Jean-Louis Loubet del Bayle]], ''L'illusion politique au {{XXe siècle}}, Des écrivains témoins de leur temps'', Economica, 1999.
* [[Jean-Francois Lyotard]], ''Signé Malraux'', 1996.
* [[Denis Marion]], ''André Malraux'', [[Éditions Seghers|Seghers]], 1970.
* [[Jean Revol]], ''André Malraux, l'irréel'', ''[[Les Cahiers du chemin]]'', {{Numéro|}}23, {{date-|15 janvier 1975}}.
* Alain Meyer, ''La Condition humaine d'André Malraux'', Gallimard, coll. « Foliothèque », 1991.
* André Nolat, ''Les Figures du destin dans les romans de Malraux'', Paris, L'Harmattan, 2014.
* André Nolat, Malraux, l'épée et la plume, Paris, Publibook, 2023
* [[Guy Penaud]], ''André Malraux et la Résistance'', [[Pierre Fanlac]], 1986.
* [[Gaëtan Picon]], ''Malraux par lui-même'', [[Collections Microcosme (Editions du Seuil)|Collections Microcosme]] « Écrivains de toujours », nouvelle édition, Le Seuil, Paris, 1996 {{ISBN|2020308940}}.
* Claude Pillet, ''Le sens ou la mort, essai sur ''Le Miroir des limbes'' d'André Malraux'', Berne - Berlin - New York, éd. [[Peter Lang (maison d'édition)|Peter Lang]], 2010, accompagné d'une bibliographie complète sur CD-rom (''Dix mille textes pour André Malraux'').
* Claude Pillet, ''L'Ange au miroir. Etudes sur les Mémoires de Malrau''x, Bulle, Sedetiam, 2023.
* [[Philippe Poirrier]], ''L'État et la culture en France au {{s-|XX|e}}'', Paris, Le Livre de poche, 2006.
* [[Philippe Poirrier]], [http://www.ladocumentationfrancaise.fr/catalogue/9782110102492/index.shtml#book_presentation ''Les politiques de la culture en France''], Paris, La Documentation française, 2016.
* Philippe Poirrier, ''Art et pouvoir de 1848 à nos jours'', Cndp, 2006.
* Marie-Ange Rauch, « Le conquérant de la rue de Valois », dans ''Revue des Deux Mondes'', numéro spécial : les mille et un visages de Malraux, Paris {{date-|novembre 1996}}.
* François de Saint-Cheron, ''L'Esthétique de Malraux'', Sedes, 1996.
* François de Saint-Cheron, ''Les Romans de Malraux'', Hatier, 1996.
* François de Saint-Cheron, ''Malraux'', Ministère des Affaires étrangères-Adpf, 1996.
* François de Saint-Cheron, ''Malraux et les poètes'', Hermann, 2016.
* François de Saint-Chéron, ''Malraux devant le Christ,'' Paris, Desclée de Brouwer, 2024
* [[Michaël de Saint-Cheron]], ''André Malraux et les juifs Histoire d'une fidélité'', Paris, DDB, 2008.
* Michaël de Saint-Cheron, ''André Malraux, ministre de la fraternité culturelle'', précédé de ''Conversations avec André Malraux'', Paris, Kimé, 2009.
* [[Catharine Savage Brosman]], ''Malraux, Sartre, and Aragon as Political Novelists'', University of Florida Press, 1964 {{ASIN|B001OK3Z1Q}}.
* Günther Schmigalle, ''André Malraux und der spanische Bürgerkrieg. Zur Genese, Funktion und Bedeutung von L'Espoir (1937)'', Bonn, Bouvier, 1980 (Studien zur Literatur- und Sozialgeschichte Spaniens und Lateinamerikas, 4).
* Perrine Simon-Nahum, ''André Malraux : l'engagement politique au {{20e|siècle}}'', Armand Colin, 2010.
* Françoise Theillou, ''Malraux à Boulogne, la maison du Musée imaginaire, 1945-1962'', Paris éditions Bartillat, 2009.
* Solange Thierry ''et al.'', ''André Malraux et la modernité'' - catalogue de l'exposition du centenaire de sa naissance [[Musée de la vie romantique]], Paris, 2001.
* Robert S. Thornberry, ''André Malraux et l'Espagne'', Genève, Droz, 1977 (Histoire des idées et critique littéraire, 166).
* Philippe Urfalino, ''L'invention de la politique culturelle'', Paris, Hachette, 2004.
* [[Jean-Pierre Zarader]], ''Malraux ou la pensée de l'art'', Paris, Vinci, 1996, rééd. Ellipses, 1998.
* Jean-Pierre Zarader, ''Le Vocabulaire de Malraux'', Paris, Ellipses, 2001.
* Jean-Pierre Zarader, ''André Malraux Les Écrits sur l'art'', Paris, Éd. du Cerf, 2013.
* Jean-Pierre Zarader, ''Malraux Dictionaire de l'imaginaire'', Paris, Klincksieck, 2017.
* ''Europe'', ''André Malraux'', novembre-{{date-|décembre 1989}}.
* ''Roman 20-50'', numéro spécial ''André Malraux. Les Noyers de l'Altenburg. La Condition humaine'', {{Numéro|}}19, {{date-|juin 1995}}.
* ''Présence d'André Malraux''. Revue dirigée par [[Henri Godard]] de 2001 à 2006, par Nathalie Lemière-Delage de 2007 à 2010 et par Evelyne Lantonnet à partir de 2011.
* ''Présence d'André Malraux sur la Toile''. Revue électronique liée au Séminaire Malraux qui se tient en [[Sorbonne]]. Revue du site [http://www.malraux.org/ André Malraux] animé par Claude Pillet et actif depuis 2009.
* ''Revue André Malraux Review''. Revue fondée par Walter G. Langlois et publiée depuis 1969 aux États-Unis. Un volume annuel est publié à l'université d'Oklahoma par Michel Lentelme.
* ''[[La Revue des lettres modernes]]'', série ''André Malraux''. Le vol. 13 (''Malraux et la question des genres littéraires'') a été publié en 2009 par Jean-Claude Larrat.
* [https://archive.org/details/malraux-andre-napoleon-la-condition-surhumaine-lexpress-14-novembre-1991 Extraits de l'entretien entre Roger Stéphane et André Malraux en 1969 à propos de l'ouvrage d'André Malraux] : ''Vie de Napoléon par lui-même'', L'Express, 14 novembre 1991.

=== Roman graphique ===
* ''Avant l'heure du tigre - La Voie Malraux'', scénario de [[Virginie Greiner]], dessins de [[Daphné Collignon]], [[Éditions Glénat]], 168 pages, 2015.

== Filmographie ==
* [[Daniel Rondeau]] et Alain Ferrari, ''André Malraux ou la grande vie'', Arte, 1995.
* René Jean Bouyer : ''Le mystère Malraux'', film de FR3 et France 5, durée: 90 min et 52 min, diffusé en {{date-|novembre 2006}} ; sur les deux chaînes FR3 et France 5.
* [[Michèle Rosier]], ''Malraux, tu m'étonnes !'', 2001.
* Dans la mini-série ''[[De Gaulle, l'éclat et le secret]]'' (2020), son rôle est interprété par [[Francis Huster]].

== Discographie ==
* ''André Malraux - Grands Discours 1946-1973'', coffret de 3 CD audio, sélection de [[François Busnel]], [[Frémeaux & Associés]], Ina.
* ''André Malraux - Audition du {{date-|12 mai 1976}}, commission des libertés de l'Assemblée nationale'', CD audio, sous la direction de [[Jean-Louis Debré]], Frémeaux & Associés, Assemblée nationale.

== Articles connexes ==
{{catégorie principale}}
* [[Ministère de la Culture (France)|Ministère français de la Culture]]
* [[Liste des ministres français de la Culture et de la Communication|Liste des ministres français de la Culture]]
* [[Mythomanie]]

=== Sources Wikimédia ===
{{Autres projets
| commons= Category:André Malraux
| wiktionary= malrucien
| wikiquote= André Malraux
| wikisource= André Malraux
}}

== Liens externes ==
* [http://www.andremalraux.com Amitiés internationales André Malraux]. Le site de recherche et d'actualité malrucienne.
* [http://www.malraux.org/ André Malraux]. Le site de recherche et d’information dédié à André Malraux : littérature, art, religions, histoire, culture.
* [http://www.malraux2001.culture.fr Exposition virtuelle pour un musée imaginaire, adaptation multimédia des Voix du silence].
* [https://www.ordredelaliberation.fr/fr/compagnons/andre-malraux Biographie en tant que Compagnon de la Libération].
* [[s:Discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon|Discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon]].
* [http://www.culture.gouv.fr/culture/actualites/dossiers/malraux2006/biographie.html Biographie du ministère de la Culture].
* [http://fondationandremalraux.com/ Fondation André Malraux].

=== Notices et ressources ===
{{Liens}}

{{Palette|Prix international Alfonso Reyes|Personnalités enterrées au Panthéon de Paris|Seconde Guerre mondiale dans le Limousin|Gouvernements Charles de Gaulle I et II|Gouvernement Charles de Gaulle III|Gouvernement Michel Debré|Gouvernements Georges Pompidou I, II, III et IV|Gouvernement Maurice Couve de Murville|Ministres français de la Culture}}
{{Portail|littérature française|cinéma français|réalisation|culture|monuments historiques|gaullisme|politique française|Seconde Guerre mondiale|Cinquième République|Corrèze|France}}

{{CLEDETRI:Malraux, André}}
[[Catégorie:André Malraux|*]]
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