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{{Article principal|Grand-Bassam}}
{{Infobox Localité}}

La '''ville historique de Grand-Bassam''' est un exemple urbain colonial de la fin du XIX{{e}} siècle et de la première partie du XX{{e}} siècle, classée au [[patrimoine mondial]] de l'[[Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture|UNESCO]].

Elle suit une planification par quartiers spécialisés dans le commerce, l’administration, l’habitat européen et l’habitat autochtone<ref name=":0">{{Lien web |langue=fr |prénom=UNESCO Centre du patrimoine |nom=mondial |titre=Ville historique de Grand-Bassam |url=https://whc.unesco.org/fr/list/1322/ |site=UNESCO Centre du patrimoine mondial |consulté le=2021-07-15}}</ref>.

Le site comprend, également, le village de pêcheurs africains des [[Nzema (peuple)|N’zima]] et des exemples d’architecture coloniale, comme des maisons fonctionnelles dotées de galeries, de vérandas et de nombreux jardins. Ancienne capitale portuaire, économique et juridique de la [[Côte d'Ivoire]], elle témoigne des relations sociales complexes entre les Européens et les Africains, puis du mouvement en faveur de l’indépendance<ref name=":0" />. Grand-Bassam comprend aussi le plus grand village artisanal de l'Afrique de l'Ouest<ref>{{Lien web |langue=fr |titre=Galerie d’art, lieu d’exposition, fondation, centre culturel - VILLAGE ARTISANAL DE GRAND-BASSAM - Grand-Bassam |url=https://www.petitfute.com/v49133-grand-bassam/c1173-visites-points-d-interet/c999-galerie-d-art-lieu-d-exposition-fondation-centre-culturel/1658076-village-artisanal-de-grand-bassam.html |site=www.petitfute.com |consulté le=2022-02-24}}</ref>.

== Histoire ==
{{Article connexe|Installation des Français en Côte d'Ivoire}}
Selon la tradition, Bassam tire son nom de l'expression [[Nzema (langue)|nzima]] ''Bazouam,'' ce qui signifie "aide moi à porter ma charge". Cette expression était la phrase que l'on entendait quotidiennement sur le littoral de Grand-Bassam<ref>{{Référence Wikidata|Q107711124|Kodjo|p=42-60}}</ref>.

=== XVII{{e}} siècle ===
[[Fichier:Jean Baptiste du Casse.JPG|vignette|Jean-Baptiste du Casse]]
Les premiers contacts des Français avec Grand-Bassam et la [[Côte de l'Or]] ont lieu au XVII{{e}} siècle. En {{Date-|novembre 1687}}, le [[chevalier Damon]] et l'officier des Armées navales françaises, [[Jean-Baptiste du Casse]] sont reçus à [[Aboisso]] par le roi Zéna (ou Kyena) de [[Krindjabo]], capitale du [[royaume du Sanwi]]<ref>[http://blogs.histoireglobale.com/un-roitelet-negre-a-la-cour-de-louis-xiv_3171 Un « roitelet nègre » à la cour de Louis XIV]</ref>. Le roi Kyena leur remet deux jeunes noirs [[Assinie|assiniens]] : Banga et [[Aniaba]] qui vivront à la cour de [[Louis XIV]]<ref>{{Référence Wikidata|Q107711124|Kodjo|p=92}}</ref>. Le {{Date|15|décembre|1687}}, le Souverain [[Nzema]] Amoissy signe un traité d'amitié et d'alliance avec [[Jean-Baptiste du Casse]]<ref>{{Référence Wikidata|Q107711124|Kodjo|p=4}}</ref>.

Mais, durant près de cent quarante ans environ (1701-1838), les Français, Anglais et Hollandais désertent la Côte Est<ref name=":4">{{Référence Wikidata|Q107711124|Kodjo|p=102-113}}</ref>. Néanmoins, les [[Nzema (peuple)|N'Zima]] de [[Grand-Bassam]] et d'[[Assinie]] gardaient un souvenir des premiers contacts noués : le passé avec [[Jean-Baptiste du Casse|Ducasse]], le chevalier Damon, [[Godefroy Loyer|Loyer]], Tibierge était encore vivace<ref name=":4" />. C'est sous le [[Monarchie de Juillet|règne de Louis-Philippe]] que les relations se renouvèlent<ref name=":4" />.

=== XIX{{e}} siècle ===
{{Article connexe|Histoire de la Côte d'Ivoire au XIXe siècle}}

==== 1838-1843 : explorations et contacts avec les N'Zima ====
En 1838, le [[capitaine de corvette]] [[Édouard Bouët-Willaumez]] entreprend un voyage d'exploration dans le [[Golfe de Guinée]] à la demande des négociants bordelais en vue d'y implanter le commerce français en même temps qu'il était chargé de mettre fin à la [[traite négrière]]<ref name=":4" />.

[[Fichier:Charles Marie Philippes de Kerhallet en 1863 par Franck.jpg|vignette|Charles Marie Philippe de Kerhallet]]
[[Édouard Bouët-Willaumez]] avait suggéré malgré les réticences du [[Ministère de la Marine (France)|Ministère de la Marine]], des créations de forts pour garantir le commerce français sur la côte à Garraway, [[Grand-Bassam]] et [[Assinie]]<ref name=":5">{{Référence Wikidata|Q107711124|Kodjo et Robert 2013|p=116}}</ref>. Il suivait les recommandations du [[chevalier Damon]] annonçant la richesse d'Assinie et de Grand-Bassam en [[or]] et en [[ivoire]] en 1687<ref name=":5" />. Le nom "[[Côte d'Ivoire]]" que Bouët attribue à ce pays provient de cette évidence<ref name=":5" />.

L'établissement des Français intervient à partir de [[1842 en France|1842]]. [[Édouard Bouët-Willaumez|Bouët]] envoie le vaisseau ''La Malouine'' sous les ordres du [[lieutenant de vaisseau]] [[Charles Marie Philippes de Kerhallet]] et deux autres canonnières ''L'Aigle'' et ''L'Alouette'' sous le commandement d'[[Alphonse Fleuriot de Langle]] sur la côte de Guinée<ref name=":4" />. Ils quittent l'[[île de Gorée]] le {{Date|25|juillet|1843}} à bord de l'''Alouette'' et arrivent le {{Date|17|août|1843}} au large de Grand-Bassam<ref name=":3">{{Référence Wikidata|Q107704087|Egue Latte 2020|p=35-38}}</ref>.

{{Citation bloc|Monsieur le Gouverneur,

En commençant mon rapport, permettez-moi de vous exposer les motifs qui m'ont fait choisir le point de Grand-Bassam, comme le plus important à occuper (...) Chacun d'ailleurs était d'accord sur ce point essentiel qu'il fallait occuper le [[Grand-Bassam]], l'un des plus riches de la côte avant que les Anglais ne viennent s'y établir (...) Le pays est riche en or et en ivoire. Un bâtiment y ferait commercialement de belles affaires (...) Le pays et la population sont portés sur nous ; mieux cette population ne peut vivre sans échanger|Le Commandant de l'Alouette, signé De Kerhallet|Rapport n°10 : expédition au Grand-Bassam, 1{{ère}} partie<ref group="Note">fait à [[Gorée]] le 13 novembre 1843</ref>{{,}}<ref>{{Référence Wikidata|Q107711124|Kodjo et Robert 2013|p=118-120}}</ref>}}

==== 1843-1886 : première capitale de la Côte de l'Or française ====
{{Article connexe|Côte de l'Or|Côte-de-l'Or française}}
De 1843 à 1886, la capitale des possessions françaises de la Côte d'Or est Grand-Bassam, situé à l'embouchure du fleuve [[Comoé (fleuve)|Comoé]], débouché naturel des caravanes venant des régions forestières et savanicoles et où vivent les [[Abouré (peuple)|Abouré]] et les [[Nzema]] qui jouent le rôle d'intermédiaires et d'interlocuteurs entre les populations de l'intérieur et les capitaines des navires européens<ref name=":7">{{Référence Wikidata|Q107704087|Egue Latte 2020|p=149-150}}</ref>. C'est à partir de Grand-Bassam que la France a entrepris la conquête du bassin occidental de la [[lagune Ébrié]] et des régions du fleuve [[Comoé (fleuve)|Comoé]]<ref name=":7" />.

Le traité signé par le régent Attekeble, appelé aussi le "roi Peter" consacre la protection de la France, qui ne prend possession de ce village que le {{Date|28|septembre|1843}}<ref name=":3" />. Elle bénéficie de l'octroi d'un terrain pour y bâtir un fort - le futur Fort Nemours - en échange de l'acquittement du versement d'une coutume annuelle en guise de dédommagement<ref name=":3" />. Sur la [[Côte de l'Or]], La France ne contrôle que 2000 mètres carrés de terrain, soit 1000 mètres carrés à [[Assinie]] et 1000 autres mètres carrés à [[Grand-Bassam]]<ref name=":3" />. La souveraineté de la France ne s'étend donc pas sur toute la [[Côte de l'Or]], mais sur des portions de terre, pour ériger des blockhaus pour le commerce<ref name=":3" />.

Les blockhaus de la Côte d'Or sont édifiés sur un cordon sablonneux qui sépare la [[lagune Ébrié]] et l'Océan Atlantique<ref name=":6">{{Référence Wikidata|Q107704087|Egue Latte 2020|p=38-44}}</ref>. Les commerçants français sont intéressés par le commerce de l'[[huile de palme]]. Ce produit est prisé parce qu'il sert à la confection de savons, de bougies et au graissage des machines<ref name=":9">{{Référence Wikidata|Q107643250|Koutoua 2019|p=127-130}}</ref>. Ils bénéficient du soutien de leur gouvernement pour le débarquement des marchandises, qui sont exonérées d'impôts, de patentes et de taxes de douane<ref name=":6" />. Les premières maisons de commerce à s'installer en Côte d'Or ont été [[Victor Régis]] en 1844, Renard et L'Heureux, en [[1856]]<ref name=":6" />.

De 1847 à jusqu'à la mort du roi Peter en 1854, de nombreux conflits ont émaillé les relations entre les Bassamois et les Français <ref>{{Référence Wikidata|Q107704087|Egue Latte 2020|p=56}}</ref>. Les autorités françaises nourrissent le projet de faire de Grand-Bassam le principal centre commercial de la France en Côte d'Ivoire<ref>{{Référence Wikidata|Q107704087|Egue Latte 2020|p=64}}</ref>.

==== 1886-1893 : la capitale économique ====
En 1886, lors de la réorganisation des possessions françaises dans le golfe de [[Guinée]], [[Assinie]] fut choisie pour abriter la capitale de la Côte d'Or<ref name=":7" />. Grand-Bassam conserve néanmoins son rôle de capitale économique<ref name=":7" />.

Au début des années 1890, la ville était ainsi décrite en ces termes par le père Joseph Gorju  dans l'ouvrage ''La Côte d'Ivoire chrétienne (1915)<ref name=":10">{{Référence Wikidata|Q107643250|Koutoua 2019|p=191-195}}</ref>:{{Citation bloc|la taille de la ville était beaucoup plus modeste. Le Bassam de cette époque n'avait rien de commun avec le Bassam colonial. La partie qui constituait le centre de la ville était recouverte d'une brousse presque impénétrable, entrecoupée de marigots aux exhalaisons pestilentielles.}}

L'aménagement de Grand-Bassam est confié alors aux meilleurs architectes, urbanistes et ingénieurs français du XIX{{e}} siècle<ref name=":10" />.

[[Louis-Gustave Binger|Louis Gustave Binger]], alors gouverneur, entreprend des travaux d'aménagement spéciaux afin d'adapter le site à la nouvelle fonction qu'elle va occuper au sein de la colonie<ref name=":10" />.

==== 1893-1900 : la capitale de la colonie de Côte d'Ivoire ====
[[Fichier:Grand-Bassam-Indigènes venant souhaiter la bonne année à l'Administrateur (Côte d'Ivoire).jpg|vignette|gauche|Indigènes venant souhaiter la bonne année à l'Administrateur]]
[[Fichier:RCI-Grand Bassam-Maison coloniale 4.jpg|vignette|Vestiges d'architecture coloniale.]]
Par le décret de {{Date-|10|mars|1893}} et sur rapport du [[Ministère des Outre-mer|ministre du Commerce, de l'Industrie et des Colonies]], la Côte d'Ivoire jusque-là rattachée à la [[Guinée française]] devient colonie autonome<ref name=":7" />. Grand-Bassam est de nouveau choisie comme capitale de la nouvelle colonie<ref name=":7" />. Elle remplit cette fonction de mars 1893 à novembre 1900<ref name=":7" />.

Les premiers aménagements des colons ont été opérés sur la base du premier plan de lotissement de 1905 au quartier France<ref name=":10" />. Les premiers plans de lotissement furent réalisés par l'officier du génie Nubut<ref name=":10" />. Ce plan était un plan de génie militaire car pour le colonisateur il fallait se protéger, vu les conditions d'hygiènes défavorables et les risques de conflits avec les indigènes du quartier N'Zima<ref name=":9" />. Cette époque marque le début de l'urbanisme en Côte d'Ivoire<ref name=":9" />.

Elle perd le statut de la capitale de la Côte d'Ivoire à la suite de l'épidémie de [[fièvre jaune]] de 1899 qui a fait de nombreuses victimes parmi les Africains et les Européens<ref name=":7" />.

À partir de 1900, avec la délocalisation de la capitale à [[Bingerville]] pour cause d'épidémie de fièvre jaune, les investissements en vue de l'aménagement du site de Grand-Bassam ont pris un énorme coup d'arrêt au profit de [[Bingerville]], puis [[Abidjan]]<ref name=":10" />. Cette tendance va freiner les projets de planification dans la ville jusqu'en 1987<ref name=":10" />. Toutefois, la fonction économique du site demeurait et était par ailleurs en plein essor<ref name=":10" />.

=== XX{{e}} siècle ===
{{Article connexe|Côte d'Ivoire (colonie)}}

==== Wharf de Grand-Bassam ====
{{Article détaillé|Wharf de Grand-Bassam}}
Avec le début de la construction du premier wharf en 1897, cette période est également celle de l'installation des grandes maisons de commerce comme la [[CFAO (entreprise)|CFAO]], CFCI, Woodin, etc<ref name=":9" />.

==== 1900-1930 : premier port de la colonie ====
[[Fichier:Grand Bassam-Flotille du commerce sur la lagune.jpg|vignette|Flottille de commerce sur la lagune]]
En 1899, le site de Grand Bassam compte environ {{Nombre|2000}} habitants, mais {{Nombre|1500}} en 1903<ref name=":9" />. Quelques années plus tard, soit en 1909, l'on dénombre 3110 habitants<ref name=":9" />. Ce site enregistre une croissance urbaine de 111 habitants par an sur les cinq premières années après son érection chef-lieu de colonie<ref name=":10" />. L'accélération du processus démographique a un impact sur l'urbanisation et le développement des activités économiques dans la région<ref name=":9" />. La construction du fait urbain se poursuit avec l'introduction de l'électricité en 1910<ref name=":9" />.

En 1902, 1920, 1924 et 1928, ce sont successivement {{Nombre|18860}}, {{Nombre|77610}}, {{Nombre|101920}} et {{Nombre|146131}} tonnes de marchandises qui sont exportées, faisant de la ville historique le premier port de la colonie jusqu'en 1930<ref name=":9" />.

==== 1930-1987 : déclin de la ville ====
Avec la présence de forts et des grandes maisons de commerce, la ville de Grand-Bassam, a longtemps vécu du commerce qui était la principale source de revenus des colons<ref name=":11">{{Référence Wikidata|Q107643250|Koutoua 2019|p=210-211}}</ref>. Deux faits majeurs vont accélérer le déclin de la ville :
* La construction du wharf de [[Port-Bouët]] en 1931
* L'ouverture d'un nouveau port en eau profonde, celui d'[[Abidjan]] avec le percement du [[canal de Vridi]]<ref name=":11" />.
Ces nouvelles infrastructures ont pour conséquence le déplacement du poumon de l'économie de traite et des grandes maisons de commerce de Grand-Bassam à Abidjan, tête de ligne du [[Régie des chemins de fer Abidjan-Niger|chemin de fer Abidjan-Niger]]<ref name=":11" />. Dès lors, la ville sombre dans une longue léthargie<ref name=":10" />. Les nombreux bâtiments, témoins de la grandeur passée de Grand-Bassam et dont l'architecture est caractéristique de la période coloniale, tombent alors en ruine<ref name=":11" />.

L'acte final de ce déclin est le transfert, en 1934 de la capitale à Abidjan, suivi du palais de justice en 1954 qui faisait de Grand-Bassam la capitale judiciaire de la colonie<ref name=":11" />. L'indépendance, puis l'avènement de la communalisation en 1980 n'ont pas permis de rattraper le tir<ref name=":11" />. Pire, les disparités se sont accentuées entre quartier commerçant, village N'Zima et quartier résidentiel<ref name=":11" />.

== Quartiers de la ville historique ==
=== Quartier Petit-Paris ===
Le quartier avait la réputation d'être un haut-lieu de la prostitution durant la période coloniale{{refnec}}.

==== Phare de Grand-Bassam ====
[[Fichier:2021-08-10 Historic Town of Grand-Bassam by Benoit Soubeyran 20.jpg|vignette|Phare de Grand-Bassam]]
{{Article détaillé|Phare de Grand-Bassam}}
En 1901, débute la construction du phare qui est inauguré en mars 1915, en remplacement du feu fixe qui avait été installé au bout du wharf au sommet d'une tour métallique<ref name=":9" />.

La construction de ce phare  en 1915 a pour conséquence une multiplication des échanges entre la colonie et la puissance coloniale<ref name=":9" />.

==== Pont de la Victoire ====
Le pont qui relie le quartier France au quartier [[Petit-Paris]] a été ouvert en 1928. Il s'agit d'un ouvrage métallique de 150 mètres de long et 10 mètres de large.

=== Quartier France ===
Le quartier [[France]] montre une association remarquable de styles architecturaux militaires administratifs, commerciaux et civils<ref name=":2">{{Wdref|Q107495811|Kouassi|p=298}}</ref>. L'ensemble s'incruste dans quatre zones distinctes réalisées avec une diversité de matériaux : le secteur commercial, les quartiers administratif et résidentiel<ref name=":2" />. Cette disposition a fait de [[Grand-Bassam]] un pôle de la réussite de la mission colonisatrice de la [[Afrique-Occidentale française|France en Afrique de l'Ouest]] et une ville de premier plan dans la colonie de [[Côte d'Ivoire]]<ref name=":2" />.
==== Zone résidentielle ====

===== Maison Diaw =====
{{Article détaillé|Maison Diaw}}

==== Zone administrative ====
	
L'importance de la ville de Grand-Bassam dans le tissu urbain de la colonie est due à la fonction administrative occupée par celle-ci<ref name=":9" />. Le renforcement de cette fonction est consécutif à la création en 1909 d'une commission consultative constituée de cinq membres, chargée d'étudier les questions d'intérêt local et travaillant sous la supervision de l'administrateur général<ref name=":9" />. À la suite de l'installation des grandes firmes commerciales, l'administration s'affirme un peu plus avec un accent sur le développement des activités économiques<ref name=":9" />. Cet état de fait renforce le rôle dominant de Grand-Bassam dans l'armature urbaine qui constitue donc à cette époque un point de contact privilégié entre le commerce intérieur et celui de la côte<ref name=":9" />. Le renforcement de l'administration se poursuit avec la construction du palais du gouverneur en 1893 et de plusieurs bâtiments administratifs comme la douane, les impôts, le palais de justice en 1911 et autres services publics de la colonie<ref name=":9" />.

Le choix de Grand-Bassam comme capitale, amène les autorités coloniales à privilégier un certain nombre d'infrastructures, notamment celles concernant la fonction portuaire de la ville<ref name=":9" />.

Enfin, un peu plus vers l'ouest, c'est le quartier administratif, caractérisé par des bâtiments aux architectures particulières et bâtis sur de grandes parcelles<ref name=":10" />. Au bout de ce processus, la répartition fonctionnelle et sociologique du quartier France apparaît clairement et est fondée sur des lots concédés définitivement aux propriétaires qui les ont mis en valeur<ref name=":10" />.

===== Poste et douane =====
[[Fichier:2021-08-10 Historic Town of Grand-Bassam by Benoit Soubeyran 18.jpg|vignette|Poste et douane de Grand-Bassam]]
{{Article détaillé|Maison du patrimoine culturel de Grand-Bassam}}
Les droits de douane n'ont été appliqués en Côte d'Or qu'après le troisième retour des Français en [[Côte d'Ivoire]]<ref name=":8">{{Référence Wikidata|Q107704087|Egue Latte 2020|p=199-200}}</ref>. En 1878, la France nomme comme Résident, [[Arthur Verdier]], un négociant originaire de [[La Rochelle]]<ref name=":8" />.

Le décret du {{Date-|9|janvier|1885}} institue les droits de douane de sortie à 5 francs la tonne<ref name=":8" />. C'est durant cette même année que la France décide l'érection de postes de douane dans certains centres commerciaux du littoral oriental<ref name=":8" />. La mise en forme du projet est confiée à [[Charles Bour]], ancien sergent de l'infanterie de marine et administrateur de 3{{e}} classe, qui est nommé, en 1884, commandant particulier de la Côte d'Or<ref name=":8" />. C'est en février 1885, en pleine saison sèche qu'il débarque à [[Grand-Bassam]], avec pour mission d'organiser les services de douane<ref name=":8" />. Les premiers postes de douanes sont construits à [[Assinie]] et à [[Grand-Bassam]] en octobre et décembre 1885<ref name=":8" />.

===== Palais de justice =====
{{Article détaillé|Ancien palais de justice de Grand-Bassam}}

===== Résidence du Gouverneur =====
{{Article détaillé|Préfecture de Grand-Bassam}}

===== Palais du Gouverneur =====
{{Article détaillé|Musée national du costume de Grand-Bassam}}
L’ancien palais du gouverneur est situé sur une grande parcelle limitée au sud par le boulevard [[Marcel Treich-Laplène|Treich-Laplène]] et au nord par le boulevard Bonhoure. Il a servi de lieu de fonction aux quatre premiers gouverneurs de la colonie de Côte d'Ivoire : [[Louis-Gustave Binger|Louis Gustave Binger]] (1893-1896), Eugene Bertin (1896), [[Louis Mouttet|Louis Moutet]] (1896-1898) et [[Henri Roberdeau|Henry Charles Roberdeau]] (1898-1902).

Le palais est construit à l’aide d’élément préfabriqués livrés en {{date-||avril|1893}}, en particulier des poutres et poutrelles métalliques, se basant sur un bâtiment préexistant datant de 1849<ref>{{Lien web|titre=Musée National du Costume - Grand-Bassam|date=|url=https://www.cotedivoiretourisme.ci/index.php/musees/453-musee-national-du-costume-grand-bassam|site=www.cotedivoiretourisme.ci|consulté le= 5 mai 2020}}.</ref>. En 1895, le bâtiment, composé d’un soubassement de deux mètres qui sert d’entrepôt, d’un rez-de-chaussée surélevé et d’un étage, est entouré d’une [[véranda]] soutenue par des petites colonnes métalliques de quatre [[travée]]s sur les façades latérales et de six travées sur les façades nord et sud. Des escaliers droits relient les étages dans l’épaisseur de la véranda qui fait le tour du bâtiment<ref name="unesco">{{ouvrage|lire en ligne=https://whc.unesco.org/uploads/nominations/1322rev.pdf|format=pdf|site=whc.unesco.org|consulté le=5 mai 2020|date=janvier 2012|titre=Proposition d'inscription de la ville historique de Grand-Bassam sur la liste du Patrimoine mondial|auteur institutionnel=Unesco|pages=70|passage=20-21}}.</ref>. Quelques années après sa construction, la structure métallique extérieure est enrobée de maçonnerie pour la protéger de la corrosion marine. Un nouvel escalier est alors réalisé sur la façade sud<ref name="unesco" />. Sur les façades longitudinales, l’axe central est marqué par une colonne, rendant impossible la mise en place d’une entrée centrale. La colonne axiale du rez-de-chaussée est donc plus tard supprimée et remplacée par une [[arcade (architecture)|arcade]] centrale devant laquelle est construit l’escalier à double rampe actuel<ref name="unesco" />.

===== Église et presbytère =====
{{Article détaillé|Complexe catholique de Grand-Bassam|Cathédrale du Sacré-Cœur de Grand-Bassam}}

==== Zone commerciale ====
Le quartier commercial caractérisé par un parcellaire mixte. Les concessions de grande superficie appartenaient aux Français, premiers habitants du site, ensuite les superficies moyennes aux Libano-Syriens, à quelques Européens et aux grands planteurs africains de l'époque.

===== Marché aux viandes et légumes =====
[[Fichier:2021-08-10 Historic Town of Grand-Bassam by Benoit Soubeyran 04.jpg|vignette|Marché aux légumes]]
{{Article connexe|Bibliothèque municipale de Grand-Bassam|Centre culturel Jean-Baptiste Mockey}}

===== Les maisons de la zone commerciale =====
* [[Maison Varlet]]
* [[Maison Ganamet]]
* [[Maison Treich-Laplène]]
* [[Maison Édouard Aka]]
* [[Maison Ketoure]]

=== Village N'zima ===
[[Fichier:2021-08-10 Historic Town of Grand-Bassam by Benoit Soubeyran 10.jpg|vignette|Pêcheur du village N'Zima]]
{{Article détaillé|Village N'Zima}}
{{Article connexe|Nzema (peuple)}}

Partant de l'ancien site du fort, on observe le village des autochtones N'zima<ref name=":10" />

==== Fort Nemours ====

Le fort Nemours est bâti du 17 août au 28 septembre 1843<ref name=":6" />. Le site de Grand-Bassam est aménagé progressivement en 1850 de l'Est vers l'Ouest avec le fort pour point de départ<ref name=":9" />. Des baraquements en 1880 aux habitats en "dur" de 1934, c'est tout un processus de construction et d'innovations qui est rythmé par sa présence<ref name=":10" />. Il est détruit en 1909<ref name=":10" />.

== Un joyau patrimonial à promouvoir ==
{{Infobox Patrimoine mondial
| nom         = Ville historique de Grand-Bassam
| image       = Les Rues de la Ville Historique de Grand Bassam et aussi Patrimoine mondiale de UNESCO (2).jpg 
| légende     = Rue du quartier France, classé au patrimoine mondial
| latitude    = 5.1965
| longitude   = -3.7368
| échelle     = 
| pays        = {{Côte d'Ivoire}}
| type        = Culturel
| critères    = (iii) (iv) 
| ID          = 1322
| région      = Afrique
| année       = 2012
| Session     =
| extension   = 
| danger      = 
}}

L'ensemble de la ville coloniale, renfermant les bâtiments dont la spécificité vient d'être montrée, subit les affres du temps et des réhabilitations le plus souvent inadaptées pour ne citer que ces cas<ref name=":1">{{Wdref|Q107495811|Kouassi|p=312}}</ref>. D'où l'urgence d'accorder à cette ville, point de départ de l'urbanisation de la Côte d'Ivoire moderne, une attention particulière<ref name=":1" />. C'est-à-dire contribuer, après l'inscription du quartier France de Grand-Bassam sur la [[Liste du patrimoine mondial en Afrique|liste du patrimoine mondial de l'humanité de l'UNESCO]] (36{{e}} session tenue du 24 juin au 06 juillet 2012 à Saint-Pétersbourg en fédération de Russie), à la protection, à la sauvegarde et à la valorisation des bâtisses pour la postérité<ref name=":1" />. Cette quête bénéficie des populations bassamoises. D'ores et déjà des particuliers européens ont rénové certains bâtiments<ref name=":1" />.

Le site a été inscrit en 2012 sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO en se basant sur les critères (iii) et (iv)<ref name=":0" />.

== Description ==
Elle offre d’une part une architecture et un urbanisme colonial fonctionnaliste adaptés aux conditions climatiques et suivant les préoccupations hygiénistes de l’époque, d’autre part un [[village N’zima]] qui met en évidence la permanence des cultures autochtones. [[Grand-Bassam]] fut la première capitale coloniale, portuaire, économique et juridique de la Côte d’Ivoire ; elle témoigne des relations sociales complexes entre les Européens et les Africains, puis du mouvement populaire en faveur de l’indépendance<ref name=":0" />.

Grand-Bassam témoigne par son organisation urbaine bien préservée d’une importante tradition culturelle liée à son rôle de capitale coloniale, de centre administratif à l’échelle de l’ancienne [[Afrique occidentale française]] et de pôle commercial régional. Des années 1880 aux années 1950, la ville rassembla et confronta différentes populations africaines, européennes et moyen-orientales, dans une cohabitation simultanément harmonieuse et conflictuelle<ref name=":0" />.

Grand-Bassam offre un exemple éminent d'urbanisme colonial rationnel par ses quartiers spécialisés au sein d'un réseau urbain d'ensemble où la végétation tient une place importante. L’architecture coloniale est caractérisée par un style sobre et fonctionnel, utilisant les principes [[Hygiénisme|hygiénistes]] appliqués à une situation tropicale. L'organisation de la maison vernaculaire au sein du [[village N'zima]] lui fait écho, exprimant la permanence des valeurs autochtones<ref name=":0" />.

La ville, véritable poumon économique du territoire des comptoirs français du golfe de Guinée – qui a précédé la Côte d’Ivoire moderne – a attiré des populations venant de toutes les contrées d’Afrique, d’Europe et du Levant méditerranéen<ref name=":0" />

=== Intégrité ===
L’intégrité du tissu urbain et de son environnement est plutôt bonne. Le bien comprend des ensembles suffisamment importants d’éléments bâtis caractéristiques pour être bien compris. Toutefois, l’intégrité architecturale des bâtiments est menacée de plusieurs cas par l’abandon et par l’absence d’entretien. L’intégrité du paysage urbain est parfois menacée par la pression foncière liée au tourisme des plages<ref name=":0" />.

=== Authenticité ===

L’authenticité du tissu urbain a été globalement conservée, permettant une expression satisfaisante de la valeur universelle exceptionnelle du bien. Si certains bâtiments, généralement publics, ont été convenablement restaurés et réutilisés, l’intégrité architecturale d’un grand nombre d’immeubles est souvent médiocre ou mauvaise, et leur authenticité est parfois altérée par des adaptations peu conformes<ref name=":0" />.

=== Éléments requis en matière de protection et de gestion ===

La protection du bien et son système de gestion sont appropriés et leur mise en place est en cours, notamment via l’institution de la Maison du patrimoine et via la Commission transversale des permis de construire. Il est toutefois indispensable de confirmer le caractère suspensif des décisions de cette dernière et de renforcer les moyens humains et financiers dédiés à la conservation du bien. Les limites de la zone tampon unifiée devraient être étendues autour du quartier du Petit Paris et du phare comme indiqué dans le premier dossier de proposition d’inscription<ref name=":0" />.

== Notes et références ==
=== Notes ===
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=== Références ===
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== Sources ==
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=== Sites web ===
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=== Bibliographie ===
==== Ouvrages ====
* {{Bibliographie|Q107704087|libellé=Egue Latte 2020}} {{plume}}
* {{Bibliographie|Q107560426}}
* {{Bibliographie|Q107495811}} {{plume}}
* {{Bibliographie|Q107711124|libellé=Kodjo et Robert 2013}} {{plume}}
* {{Bibliographie|Q107713908}}

==== Thèses ====
* {{Bibliographie|Q107643250|libellé=Koutoua 2019}} {{plume}}

==== Articles ====
* {{Bibliographie|Q107585438|libellé=Andih 2020}} {{plume}}
* {{Bibliographie|Q106267222}}

== Voir aussi ==
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=== Articles connexes ===
* [[Grand-Bassam]]
* [[Installation des Français en Côte d'Ivoire]]
* [[Liste des monuments historiques de la Côte d'Ivoire]]
* [[Wikipédia:Journées contributives à Grand-Bassam]]

=== Liens externes ===
* {{Site officiel}}

{{Palette|Patrimoine mondial en Côte d'Ivoire}}
{{Portail|Patrimoine mondial|Monde colonial|Côte d'Ivoire}}

[[Catégorie:Ville historique de Grand-Bassam| ]]
[[Catégorie:Patrimoine mondial en Côte d'Ivoire]]
[[Catégorie:Patrimoine mondial inscrit en 2012]]
[[Catégorie:Colonialisme]]
[[Catégorie:Bien culturel du patrimoine mondial]]