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#REDIRECTION [[La Destruction libératrice]] |
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{{Infobox Livre |
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| auteur = [[Herbert George Wells]] |
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| titre_orig = The World Set Free: A story of Mankind |
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| lieuparution_orig = Royaume-Uni |
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| langue = Anglais |
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| éditeur_orig = [[Macmillan Publishers|Macmillan & Co.]] (UK)<br>[[E. P. Dutton]] (US) |
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| dateparution_orig = 1914 |
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| pages_orig = 286 |
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| traducteur = Éric Loonis |
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| titre = Le monde libéré |
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| éditeur = Éric Loonis |
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| dateparution = 2022 |
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| image = [[File:Couverture Le monde libéré.jpg|Couverture Le monde libéré]] |
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| type_média = Broché |
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| pages = 242 |
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| isbn = 978-2-9577-3879-3 |
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'''''Le monde libéré''''' (''The World Set Free: A story of Mankind'') est un roman écrit en 1913 par [[H. G. Wells]] et publié en 1914<ref>David C. Smith, [https://books.google.fr/books?id=NWqCQgAACAAJ ''H.G. Wells: Desperately Mortal: A Biography''] (New Haven and London: Yale University Press, 1986), p. 83-85. ISBN 978-0-3000-3672-5. Selon Smith, Wells a écrit ''The World Set Free'' au château de sa maîtresse, Elizabeth von Arnim, appelé « Chalet Soleil », à [[Randogne]], en Suisse. À noter que [[Brissago]], le village où Wells situe la constitution du Gouvernement mondial dans son roman, se trouve à seulement 200 km par la route de Randogne.</ref> Le livre est basé sur la prédiction d’une arme atomique particulièrement destructrice et incontrôlable une fois déclenchée, une chose que le monde n’a encore jamais vue.<ref>Dyson, George (2002). [https://books.google.fr/books?id=4S2KocYp8AkC&pg=PA10 ''Project Orion'']. Macmillan. p. 10. ISBN 978-0-8050-5985-4.</ref><ref>Flynn, John L. (2005). [https://books.google.fr/books?id=T0aCSs1-23sC&pg=PA14 ''War of the Worlds: From Wells to Spielberg'']. Galactic Books. p. 14. ISBN 978-0-9769400-0-5.</ref><ref>Parrinder, Parrinder (1997). [https://books.google.fr/books?id=73q85EPQwDQC&pg=PA11 ''H.G. Wells'']. Routledge. p. 11. ISBN 978-0-4151-5910-4.</ref> L’ouvrage est d’abord paru en feuilleton avec une fin différente dans ''A Prophetic Trilogy'', composé de trois livres : ''A Trap to Catch the Sun'', ''The Last War in the World'' et ''The World Set Free''.<ref>''A Prophetic Trilogy'' a été publié en trois épisodes dans ''Century Illustrated Monthly Magazine'' (Janvier-Mars 1914).</ref> |
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Un thème récurrent, dans l’œuvre de Wells, comme dans son livre de non-fiction de 1901 [https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Anticipations?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=wapp ''Anticipations''], concerne le progrès technologiques comme facteur du progrès humain, au travers de la maîtrise de la puissance et de l’énergie. |
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==Analyse de l’œuvre== |
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L’ouvrage est composée de six chapitres et leurs sections en nombre variable : |
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* '''Chapitre 1 : Les piégeurs de soleil''', 8 sections (un tour d’horizon de l’évolution de l’humanité, notamment sur le plan technique et comment les technologies sont apparues progressivement et ont changé le regard de l’homme sur sa place dans le monde. Le personnage d’Holsten enfant est introduit, qui découvrira plus tard l’énergie atomique). |
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* '''Chapitre 2 : La nouvelle source d’énergie''', 8 sections (comment la nouvelle énergie atomique est advenue et les tourments moraux d’Holsten son inventeur. Comment aussi cette énergie abondante et à faible coût a entraîné des désordres sociaux, des inégalités, des erreurs législatives et économiques, préparant le terrain de la prochaine guerre mondiale). |
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* '''Chapitre 3 : La dernière guerre''', 10 sections (au travers du récit du personnage de Barnet, un officier britannique qui commande un bataillon, on découvre les effets de la dernière guerre, une guerre mondiale et atomique dévastatrice, qui touche la plupart des grandes villes, entraîne des exodes de population et une catastrophe écologique, économique et sociale). |
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* '''Chapitre 4 : La fin de la guerre''', 8 sections (sur les hauteurs du village de [[Brissago]], en Suisse, s’installe le gouvernement mondial ou Conseil, qui va gérer le monde entier. Ici apparaît le personnage de Leblanc, ambassadeur de France aux États-Unis, qui a eu l’idée de ce gouvernement mondial afin d’assurer une paix universelle. Incidemment, apparaît aussi le personnage du roi d’Angleterre, Egbert, qui donne l’exemple aux autres monarques en abdiquant au profit du gouvernement mondial. Et puis le roi de Serbie, Ferdinand Charles, qui s’oppose à ce gouvernement universel et qui finira par être arrêté dans son projet de contre-gouvernement mondial). |
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* '''Chapitre 5 : La nouvelle étape''', 12 sections (dans ce chapitre, toujours au-travers des écrits de Barnet, on découvre les effets à long terme de la guerre atomique. Mais encore, les actions menées par le Conseil mondial. En prenant appui, à la fois sur l’énergie atomique pléthorique et sur une main-d’œuvre fortement motivée pour se sortir de la misère engendrée par la guerre, le Conseil, à l’aide de nombreux comités, peut aisément faire ses réformes sociales, industrielles et économiques). |
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* Chapitre 6 : Les derniers jours de Marcus Karénine, 10 sections (dans ce dernier chapitre Wells entre dans des considérations sociétales et philosophiques au travers des idées du personnage de Marcus Karénine, rendu célèbre tant par son infirmité congénitale que par son action pour l’éducation. Karénine, qui doit être opéré dans un centre de recherche médicale, discute avec d’autres personnages, hommes et femmes, exposant ses idées sur l’humain, la société de consommation, l’épuisement des ressources, la place des femmes dans la société, les rapports homme-femme, en particulier sur l’amour sexuel). |
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{{quote|Je ne pense pas à l’abolition de la femme. Mais je veux abolir – l’héroïne, l’héroïne sexuelle. Je veux abolir la femme dont le support est la jalousie et dont le don est la possession. Je veux abolir la femme qui peut être gagnée comme un prix ou enfermée comme un délicieux trésor. '''Marcus Karénine'''<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 222 (Chapitre 6 : Les derniers jours de Marcus Karénine, §2).</ref>}} |
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Le roman commence par une histoire de l’humanité : « L’histoire de l’humanité est celle de l’accession au pouvoir sur l’environnement. L’homme est l’animal qui utilise des outils et qui fait du feu. Dès le début de sa carrière terrestre, nous le trouvons complétant la force musculaire naturelle et les armes corporelles de la bête par la chaleur de la combustion et l’outil rugueux de la pierre. … Les inventions ont succédé aux inventions, chacune permettant aux hommes d’en faire plus. »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 5 (Chapitre 1 : Les piégeurs de soleil, §1-2).</ref> De nombreuses idées que Wells présente ici ont trouvé un développement plus complet lorsqu’il a écrit [https://en.wikipedia.org/wiki/The_Outline_of_History ''The Outline of History''] en 1918-19. Le roman est dédié à l’ouvrage de Frederick Soddy [https://archive.org/details/b28137577/page/n7/mode/2up ''Interpretation of Radium''], publié en 1909. |
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Les scientifiques de l’époque savaient bien que la lente désintégration radioactive naturelle d’éléments comme le [[radium]] se poursuit durant des milliers d’années et que si le taux de libération d’énergie est négligeable, la quantité totale libérée est énorme. Wells a utilisé cela comme base de son histoire : « Le problème, déjà évoqué par des hommes de science tels que Ramsay, Rutherford et Soddy, au tout début du XXe siècle, celui de l’induction de la radioactivité dans les éléments les plus lourds et donc de l’exploitation de l’énergie interne des atomes, a été résolu par une merveilleuse combinaison d’induction, d’intuition et de chance par Holsten dès l’année 1933. »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 29 (Chapitre 2 : La nouvelle source d’énergie, §1).</ref> |
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Les connaissances de Wells en physique atomique prennent leur source de sa lecture des livres de [[William Ramsay]], [[Ernest Rutherford]] et [[Frederick Soddy]]. Ce dernier a découvert la désintégration de l’[[uranium]]. Le livre de Soddy [https://books.google.fr/books?id=akYGAAAAMAAJ ''Wealth, Virtual Wealth and Debt''] fait l’éloge de ''Le monde libéré''. Le roman de Wells a peut-être même influencé le développement des [https://fr.wikipedia.org/wiki/Arme_nucléaire armes nucléaires], car le physicien [[Leó Szilárd]] a lu le livre en 1932, l'année de la découverte du neutron. En 1933, Szilárd a conçu l’idée de la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Réaction_en_chaîne_(nucléaire) réaction en chaîne] des neutrons et a déposé des brevets à ce sujet en 1934.<ref>Richard Rhodes (1937). [https://archive.org/details/makingofatomicbo0000rhod_v1i2 ''The Making of the Atomic Bomb''], New York, Simon & Schuster, 24 p. (ISBN 978-1-4516-7761-4)</ref> |
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Les « bombes atomiques » de Wells n’ont pas plus de force que les puissants explosifs ordinaires. Ce sont des dispositifs plutôt primitifs, « de soixante centimètres de diamètre », suffisamment légers pour être soulevés par un homme et mis à feu à l’aide d’un procédé artisanal, en mordant « un petit tenon en celluloïd »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 83-4 (Chapitre 3 : La dernière guerre, §5).</ref>, ce qui permet d'admettre de l’air dans la bombe, déclenchant finalement l’explosion. Les bombes contiennent des « blocs de [[Carolinium]] pur » qui entraînent « une explosion continue flamboyante »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 85 (Chapitre 3 : La dernière guerre, §3).</ref>. Concernant le Carolinium « sa demi-vie était de dix-sept jours », il n’est donc « jamais entièrement épuisé ». « De sorte qu’à ce jour, tous les champs de bataille et les champs de bombes, sur lesquels le Carolinium fut utilisé, durant cette période frénétique de l’histoire humaine, sont parsemés de matière rayonnante. Des zones polluées par de dangereux rayonnements. »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 86 (Chapitre 3 : La dernière guerre, §3).</ref> |
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{{quote|Jamais auparavant dans l’histoire de la guerre il n’y avait eu un explosif en continu. En effet, jusqu’au milieu du XXe siècle, les seuls explosifs connus étaient des combustibles dont l’explosivité était entièrement due à leur instantanéité. Ces bombes atomiques, que la science a fait éclater sur le monde, cette nuit-là, étaient étranges, même pour les hommes qui s’en servirent.<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 85 (Chapitre 3 : La dernière guerre, §2).</ref>}} |
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Jusqu’en 1933 (avec le brevet de [[Leó Szilárd]]), la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Réaction_en_chaîne_(nucléaire) réaction en chaîne nucléaire] n’est pas envisagée sous sa forme explosive, de sorte que les « bombes atomiques » de Wells tiennent davantage de la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Fusion_du_cœur_d'un_réacteur_nucléaire fusion du cœur d’un réacteur nucléaire] ([https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_nucléaire_de_Three_Mile_Island Three Mile Island], [https://fr.wikipedia.org/wiki/Catastrophe_nucléaire_de_Tchernobyl Tchernobyl], [https://fr.wikipedia.org/wiki/Accident_nucléaire_de_Fukushima Fukushima]), plutôt que d’une [https://fr.wikipedia.org/wiki/Explosion_atomique explosion atomique] instantanée ([https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardements_atomiques_d'Hiroshima_et_de_Nagasaki Hiroshima], [https://fr.wikipedia.org/wiki/Bombardements_atomiques_d'Hiroshima_et_de_Nagasaki Nagasaki]). |
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Wells décrit ainsi les effets d’une bombe atomique lente : |
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{{quote|Le [[Carolinium]], incapable de se disperser, pénètre sans entrave et produit un magma de sol fondu et de vapeur surchauffée. Ce phénomène volcanique tourne furieusement et entretient une éruption qui peut durer des semaines, des mois ou des années, selon la taille de la bombe employée et les possibilités de sa dispersion. Une fois lancée, la bombe ne peut en aucune façon être approchée et est incontrôlable jusqu’à ce que ses forces soient presque épuisées. À partir de là, du cratère ouvert au-dessus de la bombe, sont projetés haut et loin, des bouffées de lourdes vapeurs incandescentes, des jets de boue et de fragments de roche. Tous ces éléments, saturés de [[Carolinium]], forment un centre d’énergie brûlante et fulgurante.<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 87 (Chapitre 3 : La dernière guerre, §2).</ref>}} |
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Wells situe la guerre atomique mondiale en 1956. Il décrit un monde [https://fr.wikipedia.org/wiki/Science-fiction_post-apocalyptique post-apocalyptique] avec ses destructions générales, ses phénomènes météorologiques étranges et les déplacements de populations de réfugiés affamés.<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 163 et suivantes (Chapitre 5 : La nouvelle étape).</ref> |
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Wells considérait la guerre comme le résultat inévitable de l’État moderne. L’introduction de l’[https://fr.wikipedia.org/wiki/Énergie_nucléaire énergie atomique] dans un monde divisé a entraîné l’[https://fr.wikipedia.org/wiki/Risques_d'effondrements_environnementaux_et_sociétaux effondrement de la société]. L’humanité est placée face à une alternative : « soit la rechute de l’humanité dans la barbarie des peuplades agricoles, dont elle s’était si douloureusement extirpée, soit l’acceptation de la science achevée, comme la base d’un nouvel ordre social. »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 157 (Chapitre 5 : La nouvelle étape, §1).</ref> Le thème de Wells du [https://fr.wikipedia.org/wiki/Gouvernement_mondial gouvernement mondial] est alors présenté comme une solution à la menace des armes nucléaires. |
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{{quote|Dès le début, ils ont dû voir le globe terrestre comme un problème global. Il n’était plus possible de le traiter morceau par morceau. Ils devaient le garantir universellement de toute nouvelle explosion atomique destructive et ils devaient assurer une pacification permanente et universelle.<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 172 (Chapitre 5 : La nouvelle étape, §1).</ref>}} |
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La dévastation causée par la guerre atomique dans le monde, conduit l’ambassadeur de France à Washington, Leblanc, à convoquer les dirigeants mondiaux à une conférence à [[Brissago]] (Suisse), où le « roi Egbert » de Grande-Bretagne donne l’exemple en abdiquant en faveur d’un État mondial. Le monde est dans un tel état de d’épuisement et de délabrement qu’il rend possible et acceptable ce coup d’État qu’est le « Conseil » de Brissago (« Jamais, bien entendu, il n’y avait eu de gouvernement aussi provisoire. C’était d’une illégalité extravagante. Ce n’était, en effet, guère plus qu’un club, un club d’une centaine de personnes. »<ref>H.G. Wells (2022). ""Le monde libéré"". Éditions Éric Loonis, p. 182 (Chapitre 5 : La nouvelle étape, §2).</ref> |
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Il n’y a que peu de résistance, à quelques endroits. Notamment avec le « roi Ferdinand Charles » de Serbie. Sa défaite, à la suite de sa tentative d’anéantir le Conseil et de garder un stock de bombes atomiques, pour prendre le contrôle du monde, est racontée en détail.<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 142 et suivantes (Chapitre 4 : La fin de la guerre).</ref> |
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Ramenée à la raison par le désastre de la guerre, l’humanité crée en peu de temps un ordre utopique selon les idées de Wells. Comme l’avance Wells dans sa préface : « ce livre est intéressant en ce qu’il soutient la thèse et la discussion d’une possible fin de la guerre sur Terre. »<ref>H.G. Wells (2022). Le monde libéré. Éditions Éric Loonis, p. 2 (Préface, §4).</ref> L’énergie atomique a résolu le problème du travail. Dans le nouvel ordre : « La majorité de notre population est constituée d’artistes, et le gros de l’activité dans le monde ne réside plus dans les nécessités, mais dans leur élaboration, la décoration et le raffinement. »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 186 et suivantes (Chapitre 5 : La nouvelle étape, §2).</ref> |
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Le monde libéré se termine par un chapitre racontant les réflexions d’un des sages du nouvel ordre, Marcus Karénine, au cours de ses derniers jours. Karénine soutient que la connaissance et le pouvoir, et non l’amour, sont la vocation essentielle de l’humanité et, comme Wells le fait dire au personnage du chirurgien qui va opérer Karénine : « Il n’y a pas de limite absolue à la connaissance ou au pouvoir… ».<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 227 (Chapitre 6 : Les derniers jours de Marcus Karénine, §3).</ref> Dans ce dernier chapitre, Wells, au travers des positions de Karénine, expose aussi quelques idées progressistes, en 1913, concernant la place des femmes dans la société et au travail, reprenant des idées féministes naissantes : « Quand je vous demande de vous déspécialiser, je ne pense pas à l’abolition de la femme. Mais je veux abolir – l’héroïne, l’héroïne sexuelle. Je veux abolir la femme dont le support est la jalousie et dont le don est la possession. Je veux abolir la femme qui peut être gagnée comme un prix ou enfermée comme un délicieux trésor. » (Marcus Karénine s’adressant à deux femmes scientifiques)<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 227 (Chapitre 6 : Les derniers jours de Marcus Karénine, §3).</ref> Wells va jusqu’à prédire la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Révolution_sexuelle Révolution sexuelle] : |
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{{quote|« Je sais qu’il y a une vaste libération sexuelle dans le monde … Je sais que lorsque vous dites que le monde est libéré, vous interprétez cela comme signifiant que le monde est libéré pour faire l’amour. »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 217 (Chapitre 6 : Les derniers jours de Marcus Karénine, §3).</ref>}} |
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Pour aussitôt la remettre en question : « Je peux voir maintenant, partout dans le monde, une belle extase de gaspillage.<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 217 (Chapitre 6 : Les derniers jours de Marcus Karénine, §4).</ref> L’orgie ne fait que commencer … C’était inévitable – mais ce n’est pas la fin de l’humanité… »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 218 (Chapitre 6 : Les derniers jours de Marcus Karénine, §1).</ref> « Nous portons toujours un fardeau excessif de sexe et de tradition sexuelle, et nous devons nous en libérer. »<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 219 (Chapitre 6 : Les derniers jours de Marcus Karénine, §2).</ref> |
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L’ouvrage de Wells comporte aussi des prédictions concernant : la [https://fr.wikipedia.org/wiki/Cour_pénale_internationale Cour pénale internationale]<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 117 (Chapitre 4 : La fin de la guerre, §6 et note bas de page).</ref>, le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Tunnel_sous_la_Manche tunnel sous la manche]<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 69 (Chapitre 3 : La dernière guerre, §4).</ref>, le [https://fr.wikipedia.org/wiki/Télégraphie_sans_fil téléphone mobile]<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 115 (Chapitre 3 : La fin de la guerre, §4).</ref>, une [https://fr.wikipedia.org/wiki/Monnaie_unique monnaie unique] mondiale<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 178 (Chapitre 5 : La nouvelle étape, §2).</ref> et les [https://fr.wikipedia.org/wiki/Tourisme_spatial voyages spatiaux]<ref>H.G. Wells (2022). ''Le monde libéré''. Éditions Éric Loonis, p. 27 (Chapitre 1 : Les piégeurs de soleil, §1).</ref>. |
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==Notes et Références== |
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{{Traduction/Référence|en|''The World Set Free''|1075671855}} |
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{{Reflist|colwidth=30em}} |
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== Voir aussi == |
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* ''[[The Shape of Things to Come]]'' |
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* [[Carolinium]] |
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{{Palette|H. G. Wells}} |
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{{Portail|littérature britannique|science-fiction}} |
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{{DEFAULTSORT:Monde libéré}} |
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[[Catégorie:Roman paru en 1914]] |
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[[Catégorie:Roman de science-fiction britannique]] |
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[[Catégorie:Roman sur la Première Guerre mondiale]] |
Dernière version du 23 avril 2022 à 22:15
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