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« Siméon Bonnesœur-Bourginière » : différence entre les versions

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{{Infobox Biographie2
'''Siméon-Jacques-Henri Bonnesœur, sieur de La Bourginière''', né le {{Date de naissance|27|4|1754}} à à la Loyaudière en [[Saint-Georges-de-Rouelley]] et mort le {{Date de décès|30|10|1844}} à [[Barenton]], est un homme politique français.
| charte = personnalité politique
| nom = Siméon-Jacques-Henri Bonnesœur-Bourginière
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| fonction1 = Député de la Manche
| à partir du fonction1 = {{date|8 septembre 1792}}
| jusqu'au fonction1 = {{date|26 octobre 1795}} <br/> ({{durée|8|09|1792|26|10|1795}})
| élection1 =
| réélection1 =
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| successeur 1 =
| fonction2 = Député au Conseil des anciens
| à partir du fonction2 = {{date|16 octobre 1795}}
| jusqu'au fonction2 = {{date|20 mai 1797}} <br/> ({{durée|16|10|1795|20|05|1797}})
| gouvernement 2 = [[Conseil des anciens]]
| fonction3 = Député à la Chambre des Cent-Jours
| à partir du fonction3 = {{date|11 mai 1815}}
| jusqu'au fonction3 = {{date|13 juillet 1815}} <br/> ({{durée|11|05|1815|13|07|1815}})
| gouvernement 3 = [[Chambre des représentants (France)|Chambre des Cent-Jours]]
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| date de naissance = {{date de naissance|27|4|1754}}
| lieu de naissance = [[Saint-Georges-de-Rouelley]]
| date de décès = {{date de décès|30|10|1844|27|04|1754}}
| lieu de décès = [[Barenton]]
| nature du décès =
| sépulture =
| nationalité = [[France|Française]]
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| profession = Avocat <br/> Magistrat
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| liste = [[Liste des députés de la Manche|députés de la Manche]]
}}

'''Siméon-Jacques-Henri Bonnesœur, sieur de La Bourginière''', né le {{Date de naissance|27|4|1754}} à la Loyaudière en [[Saint-Georges-de-Rouelley]] et mort le {{Date de décès|30|10|1844}} à [[Barenton]], est un homme politique français.


== Biographie ==
== Biographie ==
Fils de Jacques Bonnesoeur-Loyaudière et de Thérèse Gobierre, il est né dans une riche famille de la bourgeoisie rurale. Il fit ses études au collège de [[Domfront]] puis à l’[[université de Caen]], où il acquit les grades de licence en droit et maîtrise ès arts. Il fut reçu en 1778, avocat au [[Parlement de Rouen]], où il exerça jusqu’en 1785, époque à laquelle il alla s’affilier au barreau de [[Coutances]], après s’être s’installé dans le bailliage de [[Mortain]], pour se fixer à [[Barenton]] et à [[Saint-Georges-de-Rouelley]].
Fils de Jacques Bonnesoeur-Loyaudière et de Thérèse Gobierre, il est né dans une riche famille de la bourgeoisie rurale. Il fit ses études au collège de [[Domfront (Orne)|Domfront]] puis à l’[[université de Caen]], où il acquit les grades de licence en droit et maîtrise ès arts. Il fut reçu en 1778, avocat au [[Parlement de Rouen]], où il exerça jusqu’en 1785, époque à laquelle il alla s’affilier au barreau de [[Coutances]], après s’être s’installé dans le bailliage de [[Mortain]], pour se fixer à [[Barenton]] et à [[Saint-Georges-de-Rouelley]].


Bonnesœur était, avant la [[Révolution française|Révolution]], un notable de Saint-Georges et Barenton, communes vite acquises aux idées nouvelles et républicaines. En 1789, il est désigné comme représentant du [[tiers état]] pour le district du [[Le Teilleul|Teilleul]], membre de l’Assemblée de [[Mortain]]. Il va animer la rédaction, du cahier de doléances du bailliage et va inspirer celui de [[Coutances]]. S’étant montré favorable aux principes de la Révolution, qui venaient d’être proclamés, il est nommé, le 20 juin 1790, membre du corps chargé d’administrer le département de la [[Manche (département)|Manche]] nouvellement créé.
Bonnesœur était, avant la [[Révolution française|Révolution]], un notable de Saint-Georges et Barenton, communes vite acquises aux idées nouvelles et républicaines. En 1789, il est désigné comme représentant du [[tiers état]] pour le district du [[Le Teilleul|Teilleul]], membre de l’Assemblée de [[Mortain]]. Il va animer la rédaction, du cahier de doléances du bailliage et va inspirer celui de [[Coutances]]. S’étant montré favorable aux principes de la Révolution, qui venaient d’être proclamés, il est nommé, le {{date-|20 juin 1790}}, membre du corps chargé d’administrer le département de la [[Manche (département)|Manche]] nouvellement créé.


Élu, de justesse, à la [[Convention nationale]], le 8 septembre, avec 311 voix sur 611 par le département de la Manche. Son rôle de député à la Convention est assez effacé. Il s’y occupa spécialement de questions de finances et de législation. Il rédigea le projet du contrat de louage. Dans le [[procès de Louis XVI]], il répondit aux trois questions : « coupable », se prononça d’abord pour l’appel au peuple, avant de voter pour la mort avec sursis. En raison de ce vote, il ne fut pas compté parmi les 361 députés régicides. En représailles, les [[Chouans]] assassinèrent son beau-frère, Dupont de Loraille, dans son château de Saint-Roch.
Élu, de justesse, à la [[Convention nationale]], le {{date-|8 septembre}}, avec 311 voix sur 611 par le département de la Manche. Son rôle de député à la Convention est assez effacé. Il s’y occupa spécialement de questions de finances et de législation. Il rédigea le projet du contrat de louage. Dans le [[procès de Louis XVI]], il répondit aux trois questions : « coupable », se prononça d’abord pour l’appel au peuple, avant de voter pour la mort avec sursis. En raison de ce vote, il ne fut pas compté parmi les 361 députés régicides. En représailles, les [[Chouans]] assassinèrent son beau-frère, Dupont de Loraille, dans son château de Saint-Roch.


Après la Convention, il fut élu le [[6 septembre|24 vendémiaire]] [[1801|an IV]] au [[Conseil des Anciens]]. Il en fut, en 1796, élu secrétaire, se montra peu à la tribune, mais se fit remarquer parmi les législateurs sincèrement patriotes, qui cherchaient à remédier à la détresse du pays, en lui procurant des institutions stables. Sorti du Conseil, en 1797, il devint commissaire près l’administration centrale de la Manche, et fut, après le [[coup d'état du 18 brumaire]], nommé par le [[Directoire]] commissaire dans la Manche, puis président du tribunal civil de Mortain, fonction qu’il remplit jusqu’en février 1816. Il achète alors l’hôtel particulier Bourglopin'.
Après la Convention, il fut élu le [[6 septembre|24 vendémiaire]] [[1801|an IV]] au [[Conseil des Anciens]]. Il en fut, en 1796, élu secrétaire, se montra peu à la tribune, mais se fit remarquer parmi les législateurs sincèrement patriotes, qui cherchaient à remédier à la détresse du pays, en lui procurant des institutions stables. Sorti du Conseil, en 1797, il devint commissaire près l’administration centrale de la Manche, et fut, après le [[coup d'État du 18 Brumaire]], nommé par le [[Directoire]] commissaire dans la Manche, puis président du tribunal civil de Mortain, fonction qu’il remplit jusqu’en {{date-|février 1816}}. Il achète alors l’hôtel particulier Bourglopin'.


[[Fichier:FranceNormandieBarentonChapelleDalleBonnesoeurBourginiere.jpg|vignette|gauche|La dalle funéraire de Siméon Bonnesœur-Bourginière.]]
Au retour de [[Napoléon Bonaparte]] de l’île d’Elbe, il fut élu membre de la Chambre des députés, et, après la [[Bataille de Waterloo|défaite de Waterloo]], considéré comme régicide, il s’enfuit à [[Jersey]], puis en [[Angleterre]], dont le gouvernement va l’expulser. Il s’embarque à [[Portsmouth]], sur le vaisseau ''Le Betty'' vers la [[Belgique]], à [[Malines]], où il vit en compagnie de deux de ses anciens collègues de la Manche, [[Édouard-Léonor Havin|Havin]] et [[Jean Michel Hubert-Dumanoir|Hubert-Dumanoir]]. Rentré d’exil, en juillet 1818, l’ancien [[montagnard]] reprendra alors sa place parmi les 17 avocats de Mortain, avant de se retirer à Barenton, où il vécut dans la retraite jusqu’à sa mort, survenue dans sa quatre-vingt-dixième année. Son corps repose sous une dalle de marbre noir de l’église Monteglise.
Au retour de [[Napoléon Bonaparte]] de l’île d’Elbe, il fut élu membre de la Chambre des députés, et, après la [[Bataille de Waterloo|défaite de Waterloo]], considéré comme régicide, il s’enfuit à [[Jersey]], puis en [[Angleterre]], dont le gouvernement va l’expulser. Il s’embarque à [[Portsmouth]], sur le vaisseau ''Le Betty'' vers la [[Belgique]], à [[Malines]], où il vit en compagnie de deux de ses anciens collègues de la Manche, [[Édouard-Léonor Havin|Havin]] et [[Jean Michel Hubert-Dumanoir|Hubert-Dumanoir]]. Rentré d’exil, en {{date-|juillet 1818}}, l’ancien [[Montagne (Révolution française)|Montagnard]] reprendra alors sa place parmi les 17 avocats de Mortain, avant de se retirer à Barenton, où il vécut dans la retraite jusqu’à sa mort, survenue dans sa quatre-vingt-dixième année. Son corps repose sous une dalle de marbre noir de l’[[Chapelle Notre-Dame de Montéglise|église Montéglise]].

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== Bonnesœur et Géricault ==
== Bonnesœur et Géricault ==

Bonnesœur est l’oncle du peintre [[Théodore Géricault]], qui a séjourné régulièrement à Saint-Georges et à Mortain. C’est chez son oncle qu’il a exécuté, en 1808, son premier essai connu : son autoportrait. Il réalisa vers 1814 le portrait du conventionnel (au musée de Minneapolis aux États-Unis en 2009), et de son cousin Félix Bonnesœur-Bourginière. La famille bas-normande de Géricault conservera de nombreuses œuvres du peintre (tableaux et lithographies), dont un grand nombre a été détruites lors des bombardements de 1944.
Bonnesœur est l’oncle du peintre [[Théodore Géricault]], qui a séjourné régulièrement à Saint-Georges et à Mortain. C’est chez son oncle qu’il a exécuté, en 1808, son premier essai connu : son autoportrait. Il réalisa vers 1814 le portrait du conventionnel, aujourd’hui au [[Minneapolis Institute of Art|musée de Minneapolis]], aux États-Unis en 2009<ref>[https://collections.artsmia.org/art/1587/portrait-of-simeon-bonnesoeur-bourginiere-jean-louis-andre-theodore-gericault Musée]</ref>, et de son cousin Félix Bonnesœur-Bourginière. La famille bas-normande de Géricault conservera de nombreuses œuvres du peintre (tableaux et lithographies), dont un grand nombre a été détruites lors des bombardements de 1944.


== Références ==
== Références ==
* {{DicoParlement}}
* [[Gilles Buisson]], ''Le Conventionnel Bonnesœur-Bourginière, oncle de Géricault'', OCEP 1976.
* [[Gilles Buisson]], ''Le Conventionnel Bonnesœur-Bourginière, oncle de Géricault'', OCEP 1976.
* ''Revue de l’Avranchin'', {{n°}}256, {{n°}}264.
* ''Revue de l’Avranchin'', {{n°}}256, {{n°}}264.
* V. Gastebois, « Le Vieux Mortain ».
* V. Gastebois, « Le Vieux Mortain ».

== Notes et références ==
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== Liens externes ==
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[[Catégorie:Ancien député de la Manche]]
[[Catégorie:Député de la Manche]]
[[Catégorie:Conventionnel régicide]]
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[[Catégorie:Décès dans la Manche]]
[[Catégorie:Décès dans la Manche]]
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[[Catégorie:Député de la Convention nationale]]
[[Catégorie:Membre du Conseil des Anciens]]
[[Catégorie:Décès à 90 ans]]

Dernière version du 26 septembre 2022 à 08:51

Siméon-Jacques-Henri Bonnesœur-Bourginière
Portrait de Siméon Bonnesoeur-Bourginière par Théodore Gericault au Minneapolis Institute of Art.
Fonctions
Député français
Membre du Conseil des Anciens
Biographie
Naissance
Décès
(à 90 ans)
Barenton
Nationalité
Activité
Autres informations
Parti politique
Membre de

Siméon-Jacques-Henri Bonnesœur, sieur de La Bourginière, né le à la Loyaudière en Saint-Georges-de-Rouelley et mort le à Barenton, est un homme politique français.

Fils de Jacques Bonnesoeur-Loyaudière et de Thérèse Gobierre, il est né dans une riche famille de la bourgeoisie rurale. Il fit ses études au collège de Domfront puis à l’université de Caen, où il acquit les grades de licence en droit et maîtrise ès arts. Il fut reçu en 1778, avocat au Parlement de Rouen, où il exerça jusqu’en 1785, époque à laquelle il alla s’affilier au barreau de Coutances, après s’être s’installé dans le bailliage de Mortain, pour se fixer à Barenton et à Saint-Georges-de-Rouelley.

Bonnesœur était, avant la Révolution, un notable de Saint-Georges et Barenton, communes vite acquises aux idées nouvelles et républicaines. En 1789, il est désigné comme représentant du tiers état pour le district du Teilleul, membre de l’Assemblée de Mortain. Il va animer la rédaction, du cahier de doléances du bailliage et va inspirer celui de Coutances. S’étant montré favorable aux principes de la Révolution, qui venaient d’être proclamés, il est nommé, le , membre du corps chargé d’administrer le département de la Manche nouvellement créé.

Élu, de justesse, à la Convention nationale, le , avec 311 voix sur 611 par le département de la Manche. Son rôle de député à la Convention est assez effacé. Il s’y occupa spécialement de questions de finances et de législation. Il rédigea le projet du contrat de louage. Dans le procès de Louis XVI, il répondit aux trois questions : « coupable », se prononça d’abord pour l’appel au peuple, avant de voter pour la mort avec sursis. En raison de ce vote, il ne fut pas compté parmi les 361 députés régicides. En représailles, les Chouans assassinèrent son beau-frère, Dupont de Loraille, dans son château de Saint-Roch.

Après la Convention, il fut élu le 24 vendémiaire an IV au Conseil des Anciens. Il en fut, en 1796, élu secrétaire, se montra peu à la tribune, mais se fit remarquer parmi les législateurs sincèrement patriotes, qui cherchaient à remédier à la détresse du pays, en lui procurant des institutions stables. Sorti du Conseil, en 1797, il devint commissaire près l’administration centrale de la Manche, et fut, après le coup d'État du 18 Brumaire, nommé par le Directoire commissaire dans la Manche, puis président du tribunal civil de Mortain, fonction qu’il remplit jusqu’en . Il achète alors l’hôtel particulier Bourglopin'.

La dalle funéraire de Siméon Bonnesœur-Bourginière.

Au retour de Napoléon Bonaparte de l’île d’Elbe, il fut élu membre de la Chambre des députés, et, après la défaite de Waterloo, considéré comme régicide, il s’enfuit à Jersey, puis en Angleterre, dont le gouvernement va l’expulser. Il s’embarque à Portsmouth, sur le vaisseau Le Betty vers la Belgique, à Malines, où il vit en compagnie de deux de ses anciens collègues de la Manche, Havin et Hubert-Dumanoir. Rentré d’exil, en , l’ancien Montagnard reprendra alors sa place parmi les 17 avocats de Mortain, avant de se retirer à Barenton, où il vécut dans la retraite jusqu’à sa mort, survenue dans sa quatre-vingt-dixième année. Son corps repose sous une dalle de marbre noir de l’église Montéglise.

Bonnesœur et Géricault

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Bonnesœur est l’oncle du peintre Théodore Géricault, qui a séjourné régulièrement à Saint-Georges et à Mortain. C’est chez son oncle qu’il a exécuté, en 1808, son premier essai connu : son autoportrait. Il réalisa vers 1814 le portrait du conventionnel, aujourd’hui au musée de Minneapolis, aux États-Unis en 2009[1], et de son cousin Félix Bonnesœur-Bourginière. La famille bas-normande de Géricault conservera de nombreuses œuvres du peintre (tableaux et lithographies), dont un grand nombre a été détruites lors des bombardements de 1944.

Références

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Notes et références

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Liens externes

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