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En [[mathématiques]] et plus précisément en [[théorie des représentations]], une '''représentation irréductible''' est une représentation non nulle qui n'admet qu'elle-même et la représentation nulle comme sous- |
En [[mathématiques]] et plus précisément en [[théorie des représentations]], une '''représentation irréductible''' est une représentation non nulle qui n'admet qu'elle-même et la représentation nulle comme [[sous-représentation]]s. Le présent article traite des [[Représentation de groupe|représentations d'un groupe]]. Le [[théorème de Maschke]] démontre que dans de nombreux cas, une représentation est [[somme directe]] de représentations irréductibles. Dans le cas des groupes finis, les informations liés aux représentations irréductibles sont encodées dans la [[Table de caractères (mathématiques)|table de caractères]] du groupe. |
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== Définitions et exemples== |
== Définitions et exemples == |
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=== Définitions === |
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Dans toute la suite de l'article, ''G'' désigne un groupe et (''V'', ρ) une représentation linéaire de ''G'' sur un [[corps commutatif|corps]] ''K''. |
Dans toute la suite de l'article, ''G'' désigne un groupe et (''V'', ''ρ'') une représentation linéaire de ''G'' sur un [[corps commutatif|corps]] ''K''. |
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* Une représentation (''V'', ρ) est dite '''irréductible''' si ''V'' et {0} sont distincts et sont les deux seuls sous-espaces stables. |
* Une représentation (''V'', ''ρ'') est dite '''irréductible''' si ''V'' et {0} sont distincts et sont les deux seuls sous-espaces stables. |
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* Un caractère d'une représentation est dit '''irréductible''' si la représentation associée l'est. |
* Un caractère d'une représentation est dit '''irréductible''' si la représentation associée l'est. |
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La théorie des représentations s'exprime aussi en termes de ''G''-modules, c'est-à-dire de [[Module sur un anneau|modules]] sur l'[[Algèbre d'un monoïde|algèbre ''K''[''G''] du groupe]]. ''V'' dispose naturellement d'une structure de ''G'' module. Dans ce contexte, la définition prend la forme suivante : |
La théorie des représentations s'exprime aussi en termes de ''G''-modules, c'est-à-dire de [[Module sur un anneau|modules]] sur l'[[Algèbre d'un monoïde|algèbre ''K''[''G''] du groupe]]. ''V'' dispose naturellement d'une structure de ''G'' module. Dans ce contexte, la définition prend la forme suivante : |
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* Une représentation (''V'', ρ) est dite '''irréductible''' si ''V'' est [[Module simple|simple]] en tant que ''G''-module. |
* Une représentation (''V'', ''ρ'') est dite '''irréductible''' si ''V'' est [[Module simple|simple]] en tant que ''G''-module. |
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* Une représentation (''V'', ρ) est dite '''isotypique''' si ses sous-''G''-modules simples sont [[isomorphisme|isomorphes]] deux à deux. |
* Une représentation (''V'', ''ρ'') est dite '''isotypique''' si ses sous-''G''-modules simples sont [[isomorphisme|isomorphes]] deux à deux. |
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=== Exemples === |
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== Théorème de Maschke == |
== Théorème de Maschke == |
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{{Article détaillé|théorème de Maschke|module semi-simple}} |
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Le théorème de Maschke indique que tout sous-espace irréductible de la représentation (''V'', ρ) est facteur direct, c'est-à-dire qu'il possède un [[sous-espace supplémentaire]] stable. |
Le théorème de Maschke indique que tout sous-espace irréductible de la représentation (''V'', ''ρ'') est facteur direct, c'est-à-dire qu'il possède un [[sous-espace supplémentaire]] stable. |
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Ce théorème s'applique au moins dans deux cas importants : |
Ce théorème s'applique au moins dans deux cas importants : |
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* si le groupe est fini et si la [[caractéristique d'un anneau|caractéristique]] de ''K'' ne divise pas son [[Ordre (théorie des groupes)|ordre]] ; |
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* si le groupe est un [[groupe compact]]. |
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Dans ce cas, le module ''V'' est semi-simple. Toute représentation de ''G'' est alors somme directe de représentations irréductibles. Plus précisément, toute représentation de ''G'' est somme directe de ses sous-représentations isotypiques, et chacune de ces composantes est elle-même (de façon non unique) somme directe de sous-représentations irréductibles deux à deux équivalentes. |
Dans ce cas, le module ''V'' est semi-simple. Toute représentation de ''G'' est alors somme directe de représentations irréductibles. Plus précisément, toute représentation de ''G'' est somme directe de ses sous-représentations isotypiques, et chacune de ces composantes est elle-même (de façon non unique) somme directe de sous-représentations irréductibles deux à deux équivalentes. |
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{{Article détaillé|fonction centrale sur un groupe fini}} |
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L'espace vectoriel des [[Fonction centrale|fonctions centrales]], c'est-à-dire constantes sur chaque [[action par conjugaison|classe de conjugaison]], à valeurs dans ''K'', est muni d'une [[Fonction centrale sur un groupe fini#Fonctions centrales et caractères|forme bilinéaire symétrique canonique]] ( | ) pour laquelle les caractères irréductibles forment une [[base orthonormée]]. En particulier : |
L'espace vectoriel des [[Fonction centrale|fonctions centrales]], c'est-à-dire constantes sur chaque [[action par conjugaison|classe de conjugaison]], à valeurs dans ''K'', est muni d'une [[Fonction centrale sur un groupe fini#Fonctions centrales et caractères|forme bilinéaire symétrique canonique]] ( | ) pour laquelle les caractères irréductibles forment une [[base orthonormée]]. En particulier : |
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* ''Il existe autant de représentations irréductibles distinctes que de classes de conjugaison dans le groupe<ref>Dans le cas particulier des |
* ''Il existe autant de représentations irréductibles distinctes que de classes de conjugaison dans le groupe<ref>Dans le cas particulier des [[représentations du groupe symétrique]] [[Groupe symétrique|''S{{ind|n}}'']] en caractéristique 0, il existe même une bijection canonique explicite entre ces deux ensembles, via les [[Partition d'un entier|partitions de l'entier {{math|''n''}}]] et les {{Lien|trad=Young symmetrizer|symétriseur de Young|texte=symétriseurs de Young}} : voir par exemple {{Fulton-Harris}}, [https://books.google.fr/books?id=6GUH8ARxhp8C&pg=PA44 p. 44-62]</ref>.'' |
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=== Caractère === |
=== Caractère === |
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* ''Un caractère'' χ ''est irréductible si et seulement si'' (χ|χ)=1. |
* ''Un caractère'' χ ''est irréductible si et seulement si'' (χ|χ)=1. |
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=== Algèbre du groupe=== |
=== Algèbre du groupe === |
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{{Article détaillé|algèbre d'un groupe fini}} |
{{Article détaillé|algèbre d'un groupe fini}} |
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L'algèbre ''K''[''G''] correspond à un enrichissement de la structure algébrique de la représentation régulière. Le [[centre (algèbre)|centre]] de l'algèbre est l'[[anneau commutatif]] des fonctions centrales, sur lequel il est possible d'utiliser des théorèmes d'[[arithmétique]]. Ils permettent par exemple de démontrer la propriété suivante, originellement due à [[Ferdinand Georg Frobenius|Frobenius]] pour les représentations complexes<ref>{{Article|lang=de|prénom=G.|nom=Frobenius|titre=Über die Primfaktoren der Gruppendeterminante|revue=Sber. Akad. Wiss. Berlin| |
L'algèbre ''K''[''G''] correspond à un enrichissement de la structure algébrique de la représentation régulière. Le [[centre (algèbre)|centre]] de l'algèbre est l'[[anneau commutatif]] des fonctions centrales, sur lequel il est possible d'utiliser des théorèmes d'[[arithmétique]]. Ils permettent par exemple de démontrer la propriété suivante, originellement due à [[Ferdinand Georg Frobenius|Frobenius]] pour les représentations complexes<ref>{{Article|lang=de|prénom=G.|nom=Frobenius|titre=Über die Primfaktoren der Gruppendeterminante|revue=Sber. Akad. Wiss. Berlin|année=1896|p.=1343-1382}}</ref> : |
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* {{refsou|date=octobre 2011|''Le degré d'une représentation irréductible divise l'ordre du groupe.''}} |
* {{refsou|date=octobre 2011|''Le degré d'une représentation irréductible divise l'ordre du groupe.''}} |
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La démonstration en caractéristique nulle de {{harv|Serre|p=II - 4}} est reproduite dans la [[Algèbre d'un groupe fini#Entier algébrique|section « Entier algébrique »]] de l'article « Algèbre d'un groupe fini ». |
La démonstration en caractéristique nulle de {{harv|Serre|p=II - 4}} est reproduite dans la [[Algèbre d'un groupe fini#Entier algébrique|section « Entier algébrique »]] de l'article « Algèbre d'un groupe fini ». |
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=== Représentation induite === |
=== Représentation induite === |
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{{Article détaillé|représentation induite d'un groupe fini}} |
{{Article détaillé|représentation induite d'un groupe fini}} |
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Dans le cas où ''N'' est un [[sous-groupe normal]] de ''G'', les représentations induites permettent d'établir une relation entre une représentation irréductible σ de G et sa restriction à ''N'' : |
Dans le cas où ''N'' est un [[sous-groupe normal]] de ''G'', les représentations induites permettent d'établir une relation entre une représentation irréductible ''σ'' de ''G'' et sa restriction à ''N'' : |
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* '' |
* ''ou bien il existe un sous-groupe H de G contenant N et différent G tel que σ soit induite par une représentation irréductible de H ;'' |
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* ''ou bien la restriction de σ à N est isotypique.'' |
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On en déduit le théorème d'Itô<ref>{{Article|lang=en|titre=On the degrees of irreducible representations of a finite group|prénom=Noboru|nom=Itô|revue=Nagoya Math. J.|volume=3| |
On en déduit le théorème d'Itô<ref>{{Article|lang=en|titre=On the degrees of irreducible representations of a finite group|prénom=Noboru|nom=Itô|revue=Nagoya Math. J.|volume=3|année=1951|p.=5-6|url=https://projecteuclid.org/journals/nagoya-mathematical-journal/volume-3/issue-none/On-the-degrees-of-irreducible-representations-of-a-finite-group/nmj/1118799216.full}}</ref> : |
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* ''Si N est un sous-groupe normal abélien de G, alors le degré de toute représentation<!--même en caractéristique>0 ? utilise la propriété de #Algèbre du groupe, où je souhaitai une ref--> irréductible de G divise l'ordre du [[groupe quotient]] G/N.'' |
* ''Si N est un sous-groupe normal abélien de G, alors le degré de toute représentation<!--même en caractéristique>0 ? utilise la propriété de #Algèbre du groupe, où je souhaitai une ref--> irréductible de G divise l'ordre du [[groupe quotient]] G/N.'' |
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{{Démonstration|titre=Démonstrations|contenu= |
{{Démonstration|titre=Démonstrations|contenu= |
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* '''Ou bien il existe un sous-groupe ''H'' de ''G'' contenant ''N'' et différent ''G'' tel que (''W'',σ) soit induite par une représentation irréductible de ''H'', ou bien la restriction de σ à ''N'' est isotypique.''' {{harv|Serre|p=II - 16}} |
* '''Ou bien il existe un sous-groupe ''H'' de ''G'' contenant ''N'' et différent ''G'' tel que (''W'', ''σ'') soit induite par une représentation irréductible de ''H'', ou bien la restriction de ''σ'' à ''N'' est isotypique.''' {{harv|Serre|p=II - 16}} |
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Soit ''W''<sub>i</sub>, où ''i'' varie de 1 à ''n'', la décomposition canonique de la restriction de σ à ''N'' en composantes isotypiques. On dispose alors de l'égalité : |
Soit ''W''<sub>i</sub>, où ''i'' varie de 1 à ''n'', la décomposition canonique de la restriction de ''σ'' à ''N'' en composantes isotypiques. On dispose alors de l'égalité : |
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<center><math>W=\bigoplus_{i=1}^n W_i</math></ |
<div class="center"><math>W=\bigoplus_{i=1}^n W_i</math></div> |
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Si ''s'' est un élément de ''G'' et si ''i'' est un entier compris entre 1 et ''n'', alors σ(''s'')''W<sub>i</sub>'' est encore une composante isotypique. On remarque que, comme ''W'' est une représentation irréductible de ''G'', l'[[Action de groupe (mathématiques)|action]] du groupe σ(''G'') est transitive sur la famille des ''W<sub>i</sub>''. |
Si ''s'' est un élément de ''G'' et si ''i'' est un entier compris entre 1 et ''n'', alors ''σ''(''s'')''W<sub>i</sub>'' est encore une composante isotypique. On remarque que, comme ''W'' est une représentation irréductible de ''G'', l'[[Action de groupe (mathématiques)|action]] du groupe ''σ''(''G'') est transitive sur la famille des ''W<sub>i</sub>''. |
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Si ''n'' est égal à 1, c'est-à-dire que ''W''<sub>1</sub> est égal à ''W'', alors la restriction de σ à ''N'' est isotypique. |
Si ''n'' est égal à 1, c'est-à-dire que ''W''<sub>1</sub> est égal à ''W'', alors la restriction de ''σ'' à ''N'' est isotypique. |
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Dans le cas contraire, considérons le sous-groupe ''H'' de ''G'' formé des éléments laissant globalement invariant ''W''<sub>1</sub>. Il est distinct de ''G'' et contient ''N''. Soient θ' la restriction de σ à ''H'' et θ la sous-représentation de θ' sur le sous-espace ''W''<sub>1</sub>. Alors θ est irréductible et σ est induite par θ. |
Dans le cas contraire, considérons le sous-groupe ''H'' de ''G'' formé des éléments laissant globalement invariant ''W''<sub>1</sub>. Il est distinct de ''G'' et contient ''N''. Soient θ' la restriction de ''σ'' à ''H'' et θ la sous-représentation de θ' sur le sous-espace ''W''<sub>1</sub>. Alors θ est irréductible et ''σ'' est induite par θ. |
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Pour démontrer la proposition suivante, un lemme, dû à [[Issai Schur|Schur]]<ref>{{Article|lang=de|prénom=J.<!--sic-->|nom=Schur|titre=Über die Darstellung der endlichen Gruppen durch gebrochene lineare Substitutionen|revue=J. reine angew. Math.|lien périodique=Journal für die reine und angewandte Mathematik|volume=127| |
Pour démontrer la proposition suivante, un lemme, dû à [[Issai Schur|Schur]]<ref>{{Article|lang=de|prénom=J.<!--sic-->|nom=Schur|titre=Über die Darstellung der endlichen Gruppen durch gebrochene lineare Substitutionen|revue=J. reine angew. Math.|lien périodique=Journal für die reine und angewandte Mathematik|volume=127|année=1904|p.=20-50|url=http://gdz.sub.uni-goettingen.de/dms/load/img/?PPN=PPN243919689_0127&DMDID=DMDLOG_0005}}</ref>, est nécessaire : |
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* '''Si ''C'' est le [[Centre d'un groupe|centre]] du groupe ''G'', alors le degré de toute représentation irréductible de ''G'' divise l'ordre du groupe quotient ''G''/''C''.''' {{harv|Serre|p=II - 4}} |
* '''Si ''C'' est le [[Centre d'un groupe|centre]] du groupe ''G'', alors le degré de toute représentation irréductible de ''G'' divise l'ordre du groupe quotient ''G''/''C''.''' {{harv|Serre|p=II - 4}} |
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Notons ''c'' l'ordre du sous-groupe ''C'' de ''G'', et (''W'', σ) une représentation irréductible de ''G'', de degré ''d''. Si ''z'' est un élément de ''C'', alors σ(''z'') commute avec tous les éléments σ(''s'') si ''s'' parcourt ''G''. Le [[lemme de Schur]] permet de conclure que σ(''z'') est une [[homothétie]], notons λ(''z'') son rapport. On remarque que l'application λ est un morphisme de groupes de ''C'' dans ''K''*. |
Notons ''c'' l'ordre du sous-groupe ''C'' de ''G'', et (''W'', ''σ'') une représentation irréductible de ''G'', de degré ''d''. Si ''z'' est un élément de ''C'', alors ''σ''(''z'') commute avec tous les éléments ''σ''(''s'') si ''s'' parcourt ''G''. Le [[lemme de Schur]] permet de conclure que ''σ''(''z'') est une [[homothétie]], notons λ(''z'') son rapport. On remarque que l'application λ est un morphisme de groupes de ''C'' dans ''K''*. |
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Considérons alors un entier strictement positif ''m'' et la [[Produit tensoriel et représentations de groupes finis#Représentations irréductibles d'un groupe produit|représentation irréductible σ<sup>⊗''m''</sup>]] de ''G<sup>m</sup>'' sur ''W<sup>⊗m</sup>''. L'image par σ de tout élément (''z''<sub>1</sub>, …, ''z<sub>m</sub>'') de ''C<sup>m</sup>'' est l'homothétie de rapport λ(''z''<sub>1</sub> … ''z<sub>m</sub>''). |
Considérons alors un entier strictement positif ''m'' et la [[Produit tensoriel et représentations de groupes finis#Représentations irréductibles d'un groupe produit|représentation irréductible ''σ''<sup>⊗''m''</sup>]] de ''G<sup>m</sup>'' sur ''W<sup>⊗m</sup>''. L'image par ''σ'' de tout élément (''z''<sub>1</sub>, …, ''z<sub>m</sub>'') de ''C<sup>m</sup>'' est l'homothétie de rapport λ(''z''<sub>1</sub> … ''z<sub>m</sub>''). |
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Notons ''H'' le sous-groupe de ''C<sup>m</sup>'' formé des éléments (''z''<sub>1</sub>, …, ''z<sub>m</sub>'') tels que le produit des ''m'' composantes soit égal à ''un''. Ce sous-groupe normal de ''G<sup>m</sup>'' est inclus dans le noyau de σ<sup>⊗''m''</sup>. Par passage au quotient, on obtient une représentation irréductible du groupe ''G<sup>m</sup>/H''. Son degré, ''d<sup>m</sup>'', est donc un diviseur de l'ordre du groupe, ''g<sup>m</sup>/c<sup>m''-1</sup>. Cette relation est vraie pour tout ''m'', ce qui démontre le lemme. |
Notons ''H'' le sous-groupe de ''C<sup>m</sup>'' formé des éléments (''z''<sub>1</sub>, …, ''z<sub>m</sub>'') tels que le produit des ''m'' composantes soit égal à ''un''. Ce sous-groupe normal de ''G<sup>m</sup>'' est inclus dans le noyau de ''σ''<sup>⊗''m''</sup>. Par passage au quotient, on obtient une représentation irréductible du groupe ''G<sup>m</sup>/H''. Son degré, ''d<sup>m</sup>'', est donc un diviseur de l'ordre du groupe, ''g<sup>m</sup>/c''<sup>''m''-1</sup>. Cette relation est vraie pour tout ''m'', ce qui démontre le lemme. |
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* '''Si ''N'' est un sous-groupe normal abélien de ''G'', alors le degré de toute représentation irréductible de ''G'' divise l'ordre du groupe quotient ''G/N''.''' {{harv|Serre|p=II - 17}} |
* '''Si ''N'' est un sous-groupe normal abélien de ''G'', alors le degré de toute représentation irréductible de ''G'' divise l'ordre du groupe quotient ''G/N''.''' {{harv|Serre|p=II - 17}} |
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Démontrons cette proposition par récurrence sur l'ordre de ''G''. La représentation irréductible de ''G'' est ici notée (''W'', σ). |
Démontrons cette proposition par récurrence sur l'ordre de ''G''. La représentation irréductible de ''G'' est ici notée (''W'', ''σ''). |
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Si la restriction de σ à ''N'' est isotypique, alors, comme ''N'' est abélien et que les seules représentations irréductibles d'un groupe abélien fini sont de degré ''un'', l'image de ''N'' par σ est composée d'homothéties. Notons ''G' '' et ''N' ''les images de ''G'' et ''N'' par σ. Considérons la représentation identité de ''G' ''à valeur dans GL(''W''). Le lemme précédent montre que le degré de cette représentation divise l'ordre du groupe quotient de ''G' ''par son centre. Or son centre contient ''N' ''car ce sous-groupe est composé d'homothéties. Le degré de σ, c'est-à-dire la dimension de ''W'' est donc un diviseur de l'ordre de ''G' ''/''N' ''. Enfin l'application canonique de ''G''/''N'' dans ''G' ''/''N' '' est surjective donc l'ordre de ''G' ''/''N' '' est un diviseur de celui de ''G''/''N'', ce qui termine la démonstration dans ce cas. |
Si la restriction de ''σ'' à ''N'' est isotypique, alors, comme ''N'' est abélien et que les seules représentations irréductibles d'un groupe abélien fini sont de degré ''un'', l'image de ''N'' par ''σ'' est composée d'homothéties. Notons ''G' '' et ''N' ''les images de ''G'' et ''N'' par ''σ''. Considérons la représentation identité de ''G' ''à valeur dans GL(''W''). Le lemme précédent montre que le degré de cette représentation divise l'ordre du groupe quotient de ''G' ''par son centre. Or son centre contient ''N' ''car ce sous-groupe est composé d'homothéties. Le degré de ''σ'', c'est-à-dire la dimension de ''W'' est donc un diviseur de l'ordre de ''G' ''/''N' ''. Enfin l'application canonique de ''G''/''N'' dans ''G' ''/''N' '' est surjective donc l'ordre de ''G' ''/''N' '' est un diviseur de celui de ''G''/''N'', ce qui termine la démonstration dans ce cas. |
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Si la restriction de σ à ''N'' n'est pas isotypique, alors il existe un groupe ''H'' distinct de ''G'' et contenant ''N'', tel que la représentation (''W'', σ) soit induite par une représentation irréductible (''W''<sub>1</sub>, θ) de ''H''. Alors le degré de la représentation θ divise l'[[Théorème de Lagrange (algèbre)|indice]] [''H'':''N''] par hypothèse de récurrence. Le degré de σ est égal à celui de θ que multiplie l'indice [''G'':''H''] et donc est un diviseur de [''G'':''H''] |
Si la restriction de ''σ'' à ''N'' n'est pas isotypique, alors il existe un groupe ''H'' distinct de ''G'' et contenant ''N'', tel que la représentation (''W'', ''σ'') soit induite par une représentation irréductible (''W''<sub>1</sub>, ''θ'') de ''H''. Alors le degré de la représentation ''θ'' divise l'[[Théorème de Lagrange (algèbre)|indice]] [''H'':''N''] par hypothèse de récurrence. Le degré de ''σ'' est égal à celui de ''θ'' que multiplie l'indice [''G'':''H''] et donc est un diviseur de [''G'':''H'']⋅[''H'':''N''], c'est-à-dire de [''G'':''N'']. |
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De plus, le [[critère d'irréductibilité de Mackey]] fournit une condition nécessaire et suffisante pour qu'une représentation induite soit irréductible. |
De plus, le [[critère d'irréductibilité de Mackey]] fournit une condition nécessaire et suffisante pour qu'une représentation induite soit irréductible. |
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==Notes et références == |
== Notes et références == |
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* [[N. Bourbaki]], ''[[Éléments de mathématique]], Algèbre'', chap. VIII |
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==Voir aussi== |
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* {{Lien|trad=Absolutely irreducible|Absolument irréductible}} |
* {{Lien|trad=Absolutely irreducible|Absolument irréductible}} |
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* {{Lien|trad=Schur–Weyl duality|Dualité de Schur-Weyl}} |
* {{Lien|trad=Schur–Weyl duality|Dualité de Schur-Weyl}} |
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===Lien externe=== |
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== Bibliographie == |
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[http://www.math.jussieu.fr/~beck/pdf/td-repres-groupe-fini.pdf Cours de représentation des groupes finis] par [[Michel Broué]] de l'[[université de Paris VII]] |
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<!--lien mort[http://perso.univ-rennes1.fr/daniel.ferrand/RepFinal.pdf Représentation linéaire des groupes finis, une introduction] par D. Ferrand de l'université de Rennes--> |
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{{Palette|Représentations des groupes finis}} |
{{Palette|Représentations des groupes finis}} |
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{{Portail|mathématiques}} |
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[[Catégorie:Théorie des représentations]] |
[[Catégorie:Théorie des représentations]] |
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Dernière version du 11 juin 2023 à 16:07
En mathématiques et plus précisément en théorie des représentations, une représentation irréductible est une représentation non nulle qui n'admet qu'elle-même et la représentation nulle comme sous-représentations. Le présent article traite des représentations d'un groupe. Le théorème de Maschke démontre que dans de nombreux cas, une représentation est somme directe de représentations irréductibles. Dans le cas des groupes finis, les informations liés aux représentations irréductibles sont encodées dans la table de caractères du groupe.
Définitions et exemples
[modifier | modifier le code]Définitions
[modifier | modifier le code]Dans toute la suite de l'article, G désigne un groupe et (V, ρ) une représentation linéaire de G sur un corps K.
- Une représentation (V, ρ) est dite irréductible si V et {0} sont distincts et sont les deux seuls sous-espaces stables.
- Un caractère d'une représentation est dit irréductible si la représentation associée l'est.
La théorie des représentations s'exprime aussi en termes de G-modules, c'est-à-dire de modules sur l'algèbre K[G] du groupe. V dispose naturellement d'une structure de G module. Dans ce contexte, la définition prend la forme suivante :
- Une représentation (V, ρ) est dite irréductible si V est simple en tant que G-module.
- Une représentation (V, ρ) est dite isotypique si ses sous-G-modules simples sont isomorphes deux à deux.
Exemples
[modifier | modifier le code]- Toute représentation de degré 1 est irréductible.
- Il n'existe qu'une représentation irréductible et fidèle du groupe symétrique d'indice trois. L'article Représentations du groupe symétrique contient une analyse exhaustive des représentations irréductibles de ce groupe, ainsi que de celui d'indice quatre.
- La représentation standard du groupe des isométries linéaires du plan euclidien (c'est-à-dire l'action linéaire naturelle du groupe orthogonal sur ce plan) est irréductible.
Théorème de Maschke
[modifier | modifier le code]Le théorème de Maschke indique que tout sous-espace irréductible de la représentation (V, ρ) est facteur direct, c'est-à-dire qu'il possède un sous-espace supplémentaire stable.
Ce théorème s'applique au moins dans deux cas importants :
- si le groupe est fini et si la caractéristique de K ne divise pas son ordre ;
- si le groupe est un groupe compact.
Dans ce cas, le module V est semi-simple. Toute représentation de G est alors somme directe de représentations irréductibles. Plus précisément, toute représentation de G est somme directe de ses sous-représentations isotypiques, et chacune de ces composantes est elle-même (de façon non unique) somme directe de sous-représentations irréductibles deux à deux équivalentes.
Par exemple pour la représentation régulière d'un groupe fini, chaque composante isotypique est somme directe de d copies d'une même représentation irréductible de degré d.
Cas d'un groupe fini
[modifier | modifier le code]On suppose dans ce paragraphe que G est un groupe fini d'ordre g et que la caractéristique de K ne divise pas g. Le théorème de Maschke s'applique alors. (W, σ) désigne ici une représentation irréductible de G de degré d. On suppose enfin que le polynôme Xg – 1 est scindé dans K.
Fonction centrale
[modifier | modifier le code]L'espace vectoriel des fonctions centrales, c'est-à-dire constantes sur chaque classe de conjugaison, à valeurs dans K, est muni d'une forme bilinéaire symétrique canonique ( | ) pour laquelle les caractères irréductibles forment une base orthonormée. En particulier :
- Il existe autant de représentations irréductibles distinctes que de classes de conjugaison dans le groupe[1].
Caractère
[modifier | modifier le code]Lorsque K est de caractéristique nulle, la forme bilinéaire précédente fournit une condition nécessaire et suffisante commode pour déterminer l'irréductibilité d'une représentation.
- Un caractère χ est irréductible si et seulement si (χ|χ)=1.
Algèbre du groupe
[modifier | modifier le code]L'algèbre K[G] correspond à un enrichissement de la structure algébrique de la représentation régulière. Le centre de l'algèbre est l'anneau commutatif des fonctions centrales, sur lequel il est possible d'utiliser des théorèmes d'arithmétique. Ils permettent par exemple de démontrer la propriété suivante, originellement due à Frobenius pour les représentations complexes[2] :
- Le degré d'une représentation irréductible divise l'ordre du groupe.[réf. souhaitée]
La démonstration en caractéristique nulle de (Serre, p. II - 4) est reproduite dans la section « Entier algébrique » de l'article « Algèbre d'un groupe fini ».
Produit tensoriel
[modifier | modifier le code]Le produit tensoriel permet, à partir de représentations de deux groupes G1 et G2, de construire une représentation de leur produit direct G1×G2, et pour les représentations irréductibles on a une bijection :
- Les représentations irréductibles de G1×G2 sont exactement (à isomorphisme près) les produits tensoriels d'une représentation irréductible de G1 et d'une représentation irréductible de G2.
Représentation induite
[modifier | modifier le code]Dans le cas où N est un sous-groupe normal de G, les représentations induites permettent d'établir une relation entre une représentation irréductible σ de G et sa restriction à N :
- ou bien il existe un sous-groupe H de G contenant N et différent G tel que σ soit induite par une représentation irréductible de H ;
- ou bien la restriction de σ à N est isotypique.
On en déduit le théorème d'Itô[3] :
- Si N est un sous-groupe normal abélien de G, alors le degré de toute représentation irréductible de G divise l'ordre du groupe quotient G/N.
De plus, le critère d'irréductibilité de Mackey fournit une condition nécessaire et suffisante pour qu'une représentation induite soit irréductible.
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Dans le cas particulier des représentations du groupe symétrique Sn en caractéristique 0, il existe même une bijection canonique explicite entre ces deux ensembles, via les partitions de l'entier n et les symétriseurs de Young (en) : voir par exemple (en) William Fulton et Joe Harris, Representation Theory : A First Course [détail des éditions], p. 44-62
- (de) G. Frobenius, « Über die Primfaktoren der Gruppendeterminante », Sber. Akad. Wiss. Berlin, , p. 1343-1382
- (en) Noboru Itô, « On the degrees of irreducible representations of a finite group », Nagoya Math. J., vol. 3, , p. 5-6 (lire en ligne)
- (de) J. Schur, « Über die Darstellung der endlichen Gruppen durch gebrochene lineare Substitutionen », J. reine angew. Math., vol. 127, , p. 20-50 (lire en ligne)
Articles connexes
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Jean-Pierre Serre, Représentations linéaires des groupes finis [détail des éditions]