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« Mort d'Aboubacar Fofana » : différence entre les versions

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{{Infobox Affaire criminelle
L''''affaire Aboubakar Fofana''' concerne la mort d'un jeune homme suite au tir d'un [[Compagnie républicaine de sécurité|CRS]] au cours d'un contrôle de police le mardi 3 juillet 2018, dans la cité [[Habitation à loyer modéré (France)|HLM]] du [[Quartier Breil - Barberie#Breil-Malville|Breil]] à [[Nantes]].
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L''''affaire Aboubacar Fofana''' concerne la mort d'un jeune homme à la suite du tir d'un [[Compagnie républicaine de sécurité|CRS]] au cours d'un contrôle de police le {{Date|3|juillet|2018|en France}}, dans la cité [[Habitation à loyer modéré (France)|HLM]] du [[Quartier Breil - Barberie#Breil-Malville|Breil]] à [[Nantes]].


Le policier plaide initialement la légitime défense puis revient sur sa première déclaration et parle de « coup accidentel ». Cette mort entraîne une série de nuits d’émeutes dans plusieurs quartiers de l'agglomération nantaise.
Le policier plaide initialement la légitime défense puis revient sur sa première déclaration et parle de « coup accidentel ». Cette mort entraîne une série de nuits d’émeutes dans plusieurs quartiers de l'agglomération nantaise.
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== La victime ==
== La victime ==


Aboubakar Fofana est né le 9 juin 1996. Il est originaire de [[Garges-lès-Gonesse]], arrivé il y a plusieurs années dans la cité et ayant de la famille dans la cité, il vivait chez son oncle et sa tante. Il se faisait surnommer « Le Loup » par rapport a son caractère solitaire. Lors du contrôle qui a conduit à sa mort, il était, selon des sources policières, {{citation|sous le coup d'un [[mandat d'arrêt]] dans une procédure pour vol en bande organisée et [[recel]], depuis le 15 juin.}}<ref>{{lien web|url=https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/le-jeune-tue-a-nantes-s-appelait-aboubakar-fofana-surnomme-le-loup-7794021138|titre=Le jeune tué à Nantes s'appelait Aboubakar Fofana, surnommé, "le Loup"|éditeur=RTL}}.</ref>.
Aboubacar Fofana est né le {{Date|9|juin|1996}}. Il est originaire de [[Garges-lès-Gonesse]], arrivé il y a plusieurs années dans la cité et ayant de la famille dans la cité, il vivait chez son oncle et sa tante. Il se faisait surnommer « Le Loup » en référence à son caractère solitaire. Lors du contrôle qui a conduit à sa mort, il était, selon des sources policières, {{citation|sous le coup d'un [[mandat d'arrêt]] dans une procédure pour vol en bande organisée et [[recel]], depuis le [[15 juin|15]] [[juin 2018|juin]].}}<ref>{{lien web|url=https://www.rtl.fr/actu/justice-faits-divers/le-jeune-tue-a-nantes-s-appelait-aboubakar-fofana-surnomme-le-loup-7794021138|titre=Le jeune tué à Nantes s'appelait Aboubakar Fofana, surnommé, "le Loup"|éditeur=RTL}}.</ref>.


== Versions du CRS ==
== Versions du CRS ==
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Le CRS déclare initialement avoir tiré pour se protéger lorsque le jeune, en faisant marche arrière précipitamment, avait percuté un autre CRS au niveau du genou. Mis en garde à vue « du chef de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner »<ref>{{lien web|url=http://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-d-aboubakar-fofana-le-policier-qui-a-tire-place-en-garde-a-vue-05-07-2018-7808445.php|titre=Mort d’Aboubakar Fofana : le policier qui a tiré placé en garde à vue|éditeur=Le Parisien}}.</ref>, il change sa déclaration, alors que plusieurs sources journalistiques affirment avoir visionné des vidéos contredisant sa version des faits<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Jeune tué à Nantes par un policier : deux versions s'affrontent|périodique=Europe 1|lire en ligne=http://www.europe1.fr/faits-divers/jeune-tue-a-nantes-par-un-policier-deux-versions-saffrontent-3701156|date=2018-07-04|consulté le=2018-07-08}}.</ref>.
Le CRS déclare initialement avoir tiré pour se protéger lorsque le jeune, en faisant marche arrière précipitamment, avait percuté un autre CRS au niveau du genou. Mis en garde à vue « du chef de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner »<ref>{{lien web|url=http://www.leparisien.fr/faits-divers/mort-d-aboubakar-fofana-le-policier-qui-a-tire-place-en-garde-a-vue-05-07-2018-7808445.php|titre=Mort d’Aboubakar Fofana : le policier qui a tiré placé en garde à vue|éditeur=Le Parisien}}.</ref>, il change sa déclaration, alors que plusieurs sources journalistiques affirment avoir visionné des vidéos contredisant sa version des faits<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Jeune tué à Nantes par un policier : deux versions s'affrontent|périodique=Europe 1|lire en ligne=http://www.europe1.fr/faits-divers/jeune-tue-a-nantes-par-un-policier-deux-versions-saffrontent-3701156|date=2018-07-04|consulté le=2018-07-08}}.</ref>.


Selon Laurent-Franck Lienard, l'avocat du policier, ce dernier {{citation|a reconnu avoir fait une déclaration qui n'était pas conforme à la vérité. Il a déclaré que c'était un tir accidentel}}. Selon sa nouvelle version des faits, l'agent aurait tenté d'arrêter Aboubakar Fofana qui selon lui tentait de fuir, en l'attrapant par le bras d'une main tandis qu'il tenait son arme de service dans l'autre. Le coup de feu alors serait parti de manière involontaire<ref>{{lien web|url=https://www.marianne.net/societe/mort-d-aboubakar-fofana-le-policier-avoue-avoir-menti-et-plaide-l-accident|titre=Mort d'Aboubakar Fofana : le policier avoue avoir menti et plaide l'accident|éditeur=Marianne}}.</ref>.
Selon Laurent-Franck Lienard, l'avocat du policier, ce dernier {{citation|a reconnu avoir fait une déclaration qui n'était pas conforme à la vérité. Il a déclaré que c'était un tir accidentel}}. Selon sa nouvelle version des faits, l'agent aurait tenté d'arrêter Aboubacar Fofana qui selon lui tentait de fuir, en l'attrapant par le bras d'une main tandis qu'il tenait son arme de service dans l'autre. Le coup de feu alors serait parti de manière involontaire<ref>{{lien web|url=https://www.marianne.net/societe/mort-d-aboubakar-fofana-le-policier-avoue-avoir-menti-et-plaide-l-accident|titre=Mort d'Aboubakar Fofana : le policier avoue avoir menti et plaide l'accident|éditeur=Marianne}}.</ref>.

Une reconstitution est organisée le {{Date-|25/09/2020}} pour confronter les thèses du tir accidentel et de l'homicide<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |auteur= |titre=Nantes : mort d'Aboubacar Fofana, une reconstitution délocalisée, plus de deux ans après les faits |url=https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/nantes-mort-aboubacar-fofana-reconstitution-delocalisee-plus-deux-ans-apres-faits-1877376.html |site=France 3 Pays de la Loire |date=25/09/2020 |consulté le=2020-12-20}}.</ref>.


== Réactions de la famille d'Aboubakar Fofana ==
== Réactions de la famille d'Aboubacar Fofana ==
La famille a affirmé au quotidien régional ''[[Ouest-France]]'' qu'elle avait le sentiment que sa parole n’avait pas le même poids que celle du fonctionnaire de police. Elle a dit ressentir un sentiment d'humiliation et a émis des réserves sur la dernière déclaration du policier<ref>{{Lien web|langue=|titre=Jeune tué à Nantes. Ce que dit la famille d’Aboubakar Fofana|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/jeune-tue-nantes-ce-que-dit-la-famille-d-aboubakar-fofana-5869727|site=www.ouest-france.fr|date=07 juillet 2018|consulté le=07 juillet 2018}}.</ref>.
La famille a affirmé au quotidien régional ''[[Ouest-France]]'' qu'elle avait le sentiment que sa parole n’avait pas le même poids que celle du fonctionnaire de police. Elle a dit ressentir un sentiment d'humiliation et a émis des réserves sur la dernière déclaration du policier<ref>{{Lien web|langue=|titre=Jeune tué à Nantes. Ce que dit la famille d’Aboubakar Fofana|url=https://www.ouest-france.fr/pays-de-la-loire/nantes-44000/jeune-tue-nantes-ce-que-dit-la-famille-d-aboubakar-fofana-5869727|site=www.ouest-france.fr|date=07 juillet 2018|consulté le=07 juillet 2018}}.</ref>.


== Émeutes urbaines ==
== Émeutes urbaines ==


Les nuits qui suivent le drame, des quartiers sensibles de Nantes ([[Dervallières]], [[Malakoff (Nantes)|Malakoff]], [[Bellevue (Loire-Atlantique)|Bellevue]], [[Bottière]], [[Quartier Nantes Nord|quartiers nord]]…) et des communes de la banlieue ([[Rezé]], [[Saint-Herblain]], [[Orvault]]…) s’embrasent<ref>{{lien web|url=https://www.ladepeche.fr/article/2018/07/07/2832438-quatrieme-nuit-de-violences-a-nantes.html|titre=Après une nuit de violences, la famille du jeune homme tué va se constituer partie civile|éditeur=La Dépêche}}.</ref>. Les émeutes durent cinq jours émaillés d'actes de saccage et d'incendies volontaires (commerces, équipements publics, véhicules…)<ref>{{lien web|url=https://www.marianne.net/societe/mort-d-aboubakar-fofana-troisieme-nuit-de-violences-nantes|titre=Mort d’Aboubakar Fofana : troisième nuit de violences à Nantes|éditeur=Marianne}}.</ref>, dont le véhicule personnel de la Maire de [[Nantes]], [[Johanna Rolland]]<ref>{{Lien web|langue=|titre=Nantes: La voiture de la maire, Johanna Rolland, incendiée|url=https://www.20minutes.fr/faits_divers/2302955-20180706-nantes-voiture-maire-johanna-rolland-incendiee|site=20minutes.fr|date=|consulté le=}}.</ref>. Durant cette période la [[Société d'économie mixte des transports en commun de l'agglomération nantaise|SEMITAN]] ne dessert plus des quartiers sensibles durant la journée et suspend tout service nocturne<ref>{{Article|langue=fr-FR|titre=Violences urbaines à Nantes : pas de trafic TAN au-delà de minuit durant tout le week-end|périodique=France Bleu|date=2018-07-06|lire en ligne=https://www.francebleu.fr/infos/transports/pas-de-trafic-tan-apres-22h30-durant-tout-le-week-end-1530892049|consulté le=2018-07-08}}.</ref>.
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Le 6 juillet, la préfecture prend deux arrêtés : l'un stipulant que « L’achat et la vente au détail, l’enlèvement ou le transport de tout carburant, par jerricanes, cubitainers, bidons, flacons ou récipients divers sont interdits dans tous les points de distribution situés sur l’ensemble des communes de [[Nantes Métropole|Nantes métropole]] à l’exception des produits spécifiquement destinés à l’alimentation d’appareils de chauffage individuels » ; l'autre interdisant « toute cession ou vente d’artifices de divertissement, quelle qu’en soit la catégorie ». Ces deux dispositions étant valables jusqu'au 13 juillet<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Violences à Nantes: La préfecture interdit l'achat de jerricanes d'essence et de feux d'artifice|url=https://www.20minutes.fr/societe/2303507-20180706-violences-nantes-prefecture-interdit-achat-jerricanes-essence-feux-artifice|site=www.20minutes.fr|consulté le=2018-07-08}}.</ref>.
Le {{Date|6 juillet 2018-||}}, la préfecture prend deux arrêtés : l'un stipulant que « L’achat et la vente au détail, l’enlèvement ou le transport de tout carburant, par jerricanes, cubitainers, bidons, flacons ou récipients divers sont interdits dans tous les points de distribution situés sur l’ensemble des communes de [[Nantes Métropole|Nantes métropole]] à l’exception des produits spécifiquement destinés à l’alimentation d’appareils de chauffage individuels » ; l'autre interdisant « toute cession ou vente d’artifices de divertissement, quelle qu’en soit la catégorie ». Ces deux dispositions étant valables jusqu'au {{Date|13 juillet 2018-||}}<ref>{{Lien web|langue=fr|titre=Violences à Nantes: La préfecture interdit l'achat de jerricanes d'essence et de feux d'artifice|url=https://www.20minutes.fr/societe/2303507-20180706-violences-nantes-prefecture-interdit-achat-jerricanes-essence-feux-artifice|site=www.20minutes.fr|consulté le=2018-07-08}}.</ref>.


== Réactions politiques ==
== Procédure judiciaire ==
Fin avril 2023, le juge d'instruction clôture son enquête et décide de renvoyer le policier devant la cour criminelle du chef de « coups mortels ». Cette qualification est contestée par les avocats de la famille qui forment appel. Leur objectif est d'obtenir que les faits soient qualifiés de meurtre, ce qui permettrait de pouvoir « discuter de l'intention d'homicide au moment du tir » lors du procès<ref name="Aguilé202304">Camille Aguilé, [https://france3-regions.francetvinfo.fr/pays-de-la-loire/loire-atlantique/nantes/mort-d-aboubacar-fofana-a-nantes-le-policier-auteur-du-tir-renvoye-devant-la-justice-pour-coups-mortels-les-avocats-de-la-famille-font-appel-2761910.html Mort d'Aboubacar Fofana à Nantes : le policier auteur du tir renvoyé devant la justice pour "coups mortels", les avocats de la famille font appel], francetvinfo.fr, 27 avril 2023</ref>.
{{pertinence|date=novembre 2018}}
[[Jean-Luc Mélenchon]] s'en prend violemment à des journalistes relatant l'affaire<ref>{{lien web|url=https://www.20minutes.fr/arts-stars/medias/2304627-20180709-taisez-jean-luc-melenchon-explose-visage-david-doukhan-europe-1|titre=«Taisez-vous!»: Jean-Luc Mélenchon explose au visage de David Doukhan sur Europe 1|éditeur=20 minutes}}.</ref>.


== Notes et références ==
==Références ==
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{{références}}


{{Palette|Violence policière en France}}
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{{Portail|police|droit français|Nantes|années 2010}}


[[Catégorie:Affaire judiciaire en France|Aboubakar Fofana]]
[[Catégorie:Affaire judiciaire en France|Aboubakar Fofana]]
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[[Catégorie:2018 en France]]
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[[Catégorie:Violence policière en France]]
[[Catégorie:Violence policière en France]]
[[Catégorie:Juillet 2018 en France]]
[[Catégorie:Fait divers en Loire-Atlantique]]

Dernière version du 18 novembre 2023 à 13:58

Mort d'Aboubacar Fofana
Fait reproché Homicide
Chefs d'accusation Violences volontaires par personne dépositaire de l'autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner
Pays France
Ville Nantes
Lieu Cité HLM du Breil
Date
Nombre de victimes 1

L'affaire Aboubacar Fofana concerne la mort d'un jeune homme à la suite du tir d'un CRS au cours d'un contrôle de police le , dans la cité HLM du Breil à Nantes.

Le policier plaide initialement la légitime défense puis revient sur sa première déclaration et parle de « coup accidentel ». Cette mort entraîne une série de nuits d’émeutes dans plusieurs quartiers de l'agglomération nantaise.

Aboubacar Fofana est né le . Il est originaire de Garges-lès-Gonesse, arrivé il y a plusieurs années dans la cité et ayant de la famille dans la cité, il vivait chez son oncle et sa tante. Il se faisait surnommer « Le Loup » en référence à son caractère solitaire. Lors du contrôle qui a conduit à sa mort, il était, selon des sources policières, « sous le coup d'un mandat d'arrêt dans une procédure pour vol en bande organisée et recel, depuis le 15 juin. »[1].

Versions du CRS

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Le CRS déclare initialement avoir tiré pour se protéger lorsque le jeune, en faisant marche arrière précipitamment, avait percuté un autre CRS au niveau du genou. Mis en garde à vue « du chef de violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique ayant entraîné la mort sans intention de la donner »[2], il change sa déclaration, alors que plusieurs sources journalistiques affirment avoir visionné des vidéos contredisant sa version des faits[3].

Selon Laurent-Franck Lienard, l'avocat du policier, ce dernier « a reconnu avoir fait une déclaration qui n'était pas conforme à la vérité. Il a déclaré que c'était un tir accidentel ». Selon sa nouvelle version des faits, l'agent aurait tenté d'arrêter Aboubacar Fofana qui selon lui tentait de fuir, en l'attrapant par le bras d'une main tandis qu'il tenait son arme de service dans l'autre. Le coup de feu alors serait parti de manière involontaire[4].

Une reconstitution est organisée le pour confronter les thèses du tir accidentel et de l'homicide[5].

Réactions de la famille d'Aboubacar Fofana

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La famille a affirmé au quotidien régional Ouest-France qu'elle avait le sentiment que sa parole n’avait pas le même poids que celle du fonctionnaire de police. Elle a dit ressentir un sentiment d'humiliation et a émis des réserves sur la dernière déclaration du policier[6].

Émeutes urbaines

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Les nuits qui suivent le drame, des quartiers sensibles de Nantes (Dervallières, Malakoff, Bellevue, Bottière, quartiers nord…) et des communes de la banlieue (Rezé, Saint-Herblain, Orvault…) s’embrasent[7]. Les émeutes durent cinq jours émaillés d'actes de saccage et d'incendies volontaires (commerces, équipements publics, véhicules…)[8], dont le véhicule personnel de la Maire de Nantes, Johanna Rolland[9]. Durant cette période la SEMITAN ne dessert plus des quartiers sensibles durant la journée et suspend tout service nocturne[10].

La famille d'Aboubacar Fofana lance un appel au calme et une marche blanche est organisée le sur les lieux du drame rassemblant 1 000 personnes[11].

Le , la préfecture prend deux arrêtés : l'un stipulant que « L’achat et la vente au détail, l’enlèvement ou le transport de tout carburant, par jerricanes, cubitainers, bidons, flacons ou récipients divers sont interdits dans tous les points de distribution situés sur l’ensemble des communes de Nantes métropole à l’exception des produits spécifiquement destinés à l’alimentation d’appareils de chauffage individuels » ; l'autre interdisant « toute cession ou vente d’artifices de divertissement, quelle qu’en soit la catégorie ». Ces deux dispositions étant valables jusqu'au [12].

Procédure judiciaire

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Fin avril 2023, le juge d'instruction clôture son enquête et décide de renvoyer le policier devant la cour criminelle du chef de « coups mortels ». Cette qualification est contestée par les avocats de la famille qui forment appel. Leur objectif est d'obtenir que les faits soient qualifiés de meurtre, ce qui permettrait de pouvoir « discuter de l'intention d'homicide au moment du tir » lors du procès[13].

Notes et références

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  1. « Le jeune tué à Nantes s'appelait Aboubakar Fofana, surnommé, "le Loup" », RTL.
  2. « Mort d’Aboubakar Fofana : le policier qui a tiré placé en garde à vue », Le Parisien.
  3. « Jeune tué à Nantes par un policier : deux versions s'affrontent », Europe 1,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. « Mort d'Aboubakar Fofana : le policier avoue avoir menti et plaide l'accident », Marianne.
  5. « Nantes : mort d'Aboubacar Fofana, une reconstitution délocalisée, plus de deux ans après les faits », sur France 3 Pays de la Loire, (consulté le ).
  6. « Jeune tué à Nantes. Ce que dit la famille d’Aboubakar Fofana », sur www.ouest-france.fr, (consulté le ).
  7. « Après une nuit de violences, la famille du jeune homme tué va se constituer partie civile », La Dépêche.
  8. « Mort d’Aboubakar Fofana : troisième nuit de violences à Nantes », Marianne.
  9. « Nantes: La voiture de la maire, Johanna Rolland, incendiée », sur 20minutes.fr
  10. « Violences urbaines à Nantes : pas de trafic TAN au-delà de minuit durant tout le week-end », France Bleu,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Jeune tué à Nantes. 1 000 personnes participent à la marche blanche », Ouest-France,‎ (lire en ligne).
  12. « Violences à Nantes: La préfecture interdit l'achat de jerricanes d'essence et de feux d'artifice », sur www.20minutes.fr (consulté le ).
  13. Camille Aguilé, Mort d'Aboubacar Fofana à Nantes : le policier auteur du tir renvoyé devant la justice pour "coups mortels", les avocats de la famille font appel, francetvinfo.fr, 27 avril 2023