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Un des manuscrits autographes, Ms. 17716 (1), est conservé à la [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] ({{Numéro|3}} du « recueil Vasnier », ancienne collection [[Henry Prunières]]). Un autre est conservé à l'[[Université Harvard]] ([[Houghton Library]]), daté « Vienne, 15 novembre 82 », un autre, avec les neuf premières mesures sur le manuscrit d'''En sourdine'' à la [[Morgan Library and Museum|Pierpont Morgan Library]], un autre, enfin, est de localisation inconnue, de quatre pages également datées « Vienne, 15 novembre » (vente à l'[[Hôtel Drouot]] du {{Date|23 octobre 1898}}){{sfn|Lesure|2003|p=488}}.
Un des manuscrits autographes, Ms. 17716 (1), est conservé à la [[Bibliothèque nationale de France|BnF]] ({{Numéro|3}} du « recueil Vasnier », ancienne collection [[Henry Prunières]]). Un autre est conservé à l'[[Université Harvard]] ([[Houghton Library]]), daté « Vienne, 15 novembre 82 », un autre, avec les neuf premières mesures sur le manuscrit d'''En sourdine'' à la [[Morgan Library and Museum|Pierpont Morgan Library]], un autre, enfin, est de localisation inconnue, de quatre pages également datées « Vienne, 15 novembre » (vente à l'[[Hôtel Drouot]] du {{Date|23 octobre 1898}}){{sfn|Lesure|2003|p=488}}.


La mélodie est publiée dans une version révisée dans la [[Revue illustrée|''Revue illustrée'']] du {{Date|1 septembre 1890}} ainsi que par [[Éditions Durand-Salabert-Eschig|Durand]] la même année{{sfn|Lesure|2003|p=488}}{{,}}{{sfn|Herlin|2014|p=29}}, puis, toujours chez Durand, en 1905 (avec paroles anglaises) et 1906 dans un recueil de ''Douze chants'' avec paroles anglaises pour voix élevées et pour voix graves, et en 1907 avec paroles allemandes{{sfn|Lesure|2003|p=488}}.
La mélodie est publiée dans une version révisée dans la ''[[Revue illustrée]]'' du {{Date|1 septembre 1890}} ainsi que par [[Éditions Durand-Salabert-Eschig|Durand]] la même année{{sfn|Lesure|2003|p=488}}{{,}}{{sfn|Herlin|2014|p=29}}, puis, toujours chez Durand, en 1905 (avec paroles anglaises) et 1906 dans un recueil de ''Douze chants'' avec paroles anglaises pour voix élevées et pour voix graves, et en 1907 avec paroles allemandes{{sfn|Lesure|2003|p=488}}.


La musique de la mélodie a été utilisée par Debussy pour les vœux de l'année 1883 à {{Mme}} Vasnier, avec les paroles « Je vous la souhaite bonne et heureuse »{{sfn|Lesure|2003|p=488}}.
La musique de la mélodie a été utilisée par Debussy pour les vœux de l'année 1883 à {{Mme}} Vasnier, avec les paroles « Je vous la souhaite bonne et heureuse »{{sfn|Lesure|2003|p=488}}.


Le musicologue [[Roger Nichols]] relève que dans la partition le compositeur traite le piano comme une [[mandoline]], en y apportant {{citation|un réalisme novateur tant dans l’appel initial à l’attention à partir duquel émerge une myriade de continuations possibles que dans les [[Quinte|quintes]] à vide qui s’ensuivent. La ligne vocale initiale ne réapparaît pas avant la strophe finale, permettant à Debussy de réaliser un semblant de rime entre « chanteuses » et « brises », en une phrase musicale merveilleusement flottante et [[Échelle chromatique|chromatique]]. Les puristes désapprouveront peut-être les derniers « la la » qui ne figurent pas dans l’original verlainien, mais par sa réalisation, Debussy ne désarme-t-il la critique ? Voici la première de ses conclusions idiosyncrasiques qui s’éteignent progressivement ; l’intensité culmine dans la reprise de l’appel initial à l’attention [...] avec la pédale douce : une touche merveilleuse, interrogeant « est-ce donc cela ? »<ref>{{Lien web |auteur=[[Roger Nichols]] |titre=Mandoline, L43 (Debussy) - from CDA68075 |url=https://www.hyperion-records.co.uk/dw.asp?dc=W4572_GBAJY1707513 |site=[[Hyperion Records|hyperion-records.co.uk]] |date=2003 |consulté le=2023-10-23}}</ref>}}.
Le musicologue [[Roger Nichols]] relève que dans la partition le compositeur traite le piano comme une [[mandoline]], en y apportant {{citation|un réalisme novateur tant dans l’appel initial à l’attention à partir duquel émerge une myriade de continuations possibles que dans les [[Quinte|quintes]] à vide qui s’ensuivent. La ligne vocale initiale ne réapparaît pas avant la strophe finale, permettant à Debussy de réaliser un semblant de rime entre « chanteuses » et « brises », en une phrase musicale merveilleusement flottante et [[Échelle chromatique|chromatique]]. Les puristes désapprouveront peut-être les derniers « la la » qui ne figurent pas dans l’original verlainien, mais par sa réalisation, Debussy ne désarme-t-il la critique ? Voici la première de ses conclusions idiosyncrasiques qui s’éteignent progressivement ; l’intensité culmine dans la reprise de l’appel initial à l’attention [...] avec la pédale douce : une touche merveilleuse, interrogeant « est-ce donc cela ? »<ref>{{Lien web |auteur=[[Roger Nichols]] |titre=Mandoline, L43 (Debussy) - from CDA68075 |url=https://www.hyperion-records.co.uk/dw.asp?dc=W4572_GBAJY1707513 |site=[[Hyperion Records|hyperion-records.co.uk]] |date=2003 |consulté le=2023-10-23}}</ref>}}.
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* ''Debussy : mélodies de jeunesse'', {{Lien|trad=Donna Brown (soprano)|fr=Donna Brown}} (soprano) et [[Stéphane Lemelin]] (piano), [[ATMA Classique]], 2001.
* ''Debussy : mélodies de jeunesse'', {{Lien|trad=Donna Brown (soprano)|fr=Donna Brown}} (soprano) et [[Stéphane Lemelin]] (piano), [[ATMA Classique]], 2001.
* ''Debussy Songs vol. 1'', {{Lien|trad=Christopher Maltman}} (baryton) et [[Malcolm Martineau]] (piano), [[Hyperion Records]] CDA67357, 2003.
* ''Debussy Songs vol. 1'', {{Lien|trad=Christopher Maltman}} (baryton) et [[Malcolm Martineau]] (piano), [[Hyperion Records]] CDA67357, 2003.
* ''Claude Debussy : intégrale des mélodies'', 4 CD, Liliana Faraon et [[Magali Léger]] (sopranos), [[Marie-Ange Todorovitch]] (mezzo-soprano), Gilles Ragon (ténor), [[François Le Roux]] (baryton), [[Jean-Louis Haguenauer]] (piano), Ligia Digital, 2014<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=[[Jacques Drillon]] |titre=Debussy, intégrale des mélodies |url=https://www.nouvelobs.com/magazine/20141218.OBS8236/debussy-integrale-des-melodies.html |site=L'Obs |date=2014-12-18 |consulté le=}}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Jean-Luc |nom=Clairet |titre=La première véritable intégrale des mélodies de Debussy |url=https://www.resmusica.com/2014/12/03/la-premiere-veritable-integrale-des-melodies-de-debussy/ |site=[[ResMusica]] |date=2014-12-03 |consulté le=}}</ref>.
* ''Claude Debussy : intégrale des mélodies'', 4 CD, Liliana Faraon et [[Magali Léger]] (sopranos), [[Marie-Ange Todorovitch]] (mezzo-soprano), Gilles Ragon (ténor), [[François Le Roux]] (baryton), [[Jean-Louis Haguenauer]] (piano), Ligia Digital, 2014<ref>{{Lien web |langue=fr |auteur=[[Jacques Drillon]] |titre=Debussy, intégrale des mélodies |url=https://www.nouvelobs.com/magazine/20141218.OBS8236/debussy-integrale-des-melodies.html |site=L'Obs |date=2014-12-18 }}</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=fr-FR |prénom=Jean-Luc |nom=Clairet |titre=La première véritable intégrale des mélodies de Debussy |url=https://www.resmusica.com/2014/12/03/la-premiere-veritable-integrale-des-melodies-de-debussy/ |site=[[ResMusica]] |date=2014-12-03 }}</ref>.
* ''Debussy Songs vol. 4'', {{Lien|trad=Lucy Crowe}} (soprano) et [[Malcolm Martineau]] (piano), [[Hyperion Records]] CDA68075, 2018.
* ''Debussy Songs vol. 4'', {{Lien|trad=Lucy Crowe}} (soprano) et [[Malcolm Martineau]] (piano), [[Hyperion Records]] CDA68075, 2018.
* ''Claude Debussy : The complete works'', [[Warner Classics]], 2018<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Pierre Gervasoni|titre=Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy|périodique=[[Le Monde|Le Monde.fr]]|date=2018-12-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/musiques/article/2018/12/08/coffret-la-trajectoire-novatrice-de-claude-debussy_5394472_1654986.html|consulté le=}}</ref> :
* ''Claude Debussy : The complete works'', [[Warner Classics]], 2018<ref>{{Article|langue=fr|auteur1=Pierre Gervasoni|titre=Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy|périodique=[[Le Monde|Le Monde.fr]]|date=2018-12-08|lire en ligne=https://www.lemonde.fr/musiques/article/2018/12/08/coffret-la-trajectoire-novatrice-de-claude-debussy_5394472_1654986.html}}</ref> :
** CD 19 : version Vasnier (1882), [[Magali Léger]] (soprano) et [[Jean-Louis Haguenauer]] (piano) ;
** CD 19 : version Vasnier (1882), [[Magali Léger]] (soprano) et [[Jean-Louis Haguenauer]] (piano) ;
** CD 21 : version publiée (1890), [[Philippe Jaroussky]] ([[contreténor]]) et [[Jérôme Ducros]] (piano).
** CD 21 : version publiée (1890), [[Philippe Jaroussky]] ([[contreténor]]) et [[Jérôme Ducros]] (piano).
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[[Catégorie:Mélodie de Claude Debussy]]
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[[Catégorie:Mélodie française]]
[[Catégorie:Mélodie française]]
[[Catégorie:Œuvre musicale composée en 1882]]

Dernière version du 14 février 2024 à 18:57

Mandoline
L 43 (29)
page du manuscrit
Première page du manuscrit autographe.

Genre Mélodie
Musique Claude Debussy
Texte Paul Verlaine
Langue originale français
Effectif Voix et piano
Durée approximative min 30 s
Dates de composition 1882
Dédicataire Mme Vasnier
Partition autographe BnF, Ms. 17716 (1)

Mandoline est une mélodie pour voix et piano de Claude Debussy composée en 1882 sur un poème de Paul Verlaine.

Présentation

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Mandoline est daté du et composé sur un texte de Paul Verlaine extrait du recueil Fêtes galantes (Paris, Lemerre, 1869, p. 33-34)[1],[2]. Debussy est l'un des tout premiers compositeurs à mettre en musique les poèmes de Verlaine[2].

L'incipit de l'œuvre est : « Les donneurs de sérénades »[1].

La mélodie est dédiée à Marie Vasnier[1], soprano colorature et première muse du compositeur.

Avec quatre autres mélodies, Debussy intègre Mandoline à une suite sous le titre de « Fêtes galantes » dans le recueil manuscrit « Chansons » qu'il offre fin 1884 à Mme Vasnier[2], avec l'envoi suivant : « À Madame Vasnier/Ces chansons qui n'ont jamais/vécues que par elle, et qui perdront/leur grâce charmeresse si jamais plus/elles ne passent par sa bouche/de fée mélodieuse./l'auteur éternellement/reconnaissant/CD. »[3].

L'ordre de la suite est[2] :

  1. Pantomime
  2. En sourdine
  3. Mandoline
  4. Clair de lune
  5. Fantoches

Un des manuscrits autographes, Ms. 17716 (1), est conservé à la BnF (no 3 du « recueil Vasnier », ancienne collection Henry Prunières). Un autre est conservé à l'Université Harvard (Houghton Library), daté « Vienne, 15 novembre 82 », un autre, avec les neuf premières mesures sur le manuscrit d'En sourdine à la Pierpont Morgan Library, un autre, enfin, est de localisation inconnue, de quatre pages également datées « Vienne, 15 novembre » (vente à l'Hôtel Drouot du )[1].

La mélodie est publiée dans une version révisée dans la Revue illustrée du ainsi que par Durand la même année[1],[4], puis, toujours chez Durand, en 1905 (avec paroles anglaises) et 1906 dans un recueil de Douze chants avec paroles anglaises pour voix élevées et pour voix graves, et en 1907 avec paroles allemandes[1].

La musique de la mélodie a été utilisée par Debussy pour les vœux de l'année 1883 à Mme Vasnier, avec les paroles « Je vous la souhaite bonne et heureuse »[1].

Le musicologue Roger Nichols relève que dans la partition le compositeur traite le piano comme une mandoline, en y apportant « un réalisme novateur tant dans l’appel initial à l’attention à partir duquel émerge une myriade de continuations possibles que dans les quintes à vide qui s’ensuivent. La ligne vocale initiale ne réapparaît pas avant la strophe finale, permettant à Debussy de réaliser un semblant de rime entre « chanteuses » et « brises », en une phrase musicale merveilleusement flottante et chromatique. Les puristes désapprouveront peut-être les derniers « la la » qui ne figurent pas dans l’original verlainien, mais par sa réalisation, Debussy ne désarme-t-il la critique ? Voici la première de ses conclusions idiosyncrasiques qui s’éteignent progressivement ; l’intensité culmine dans la reprise de l’appel initial à l’attention [...] avec la pédale douce : une touche merveilleuse, interrogeant « est-ce donc cela ? »[5] ».

La durée moyenne d'exécution de la pièce est d'une minute trente environ[6].

Dans le catalogue des œuvres du compositeur établi par le musicologue François Lesure, Mandoline porte le numéro L 43 (29)[1].

Discographie

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Bibliographie

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Références

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  1. a b c d e f g et h Lesure 2003, p. 488.
  2. a b c et d Herlin 2014, p. 28.
  3. Lesure 2003, p. 490.
  4. Herlin 2014, p. 29.
  5. Roger Nichols, « Mandoline, L43 (Debussy) - from CDA68075 », sur hyperion-records.co.uk, (consulté le )
  6. (en) John Keillor, « Mandoline ("Les donneurs de ... | Details », sur AllMusic (consulté le )
  7. Jacques Drillon, « Debussy, intégrale des mélodies », sur L'Obs,
  8. Jean-Luc Clairet, « La première véritable intégrale des mélodies de Debussy », sur ResMusica,
  9. Pierre Gervasoni, « Coffret : la trajectoire novatrice de Claude Debussy », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne)

Liens externes

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