« Famille de Chabod » : différence entre les versions
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| blasonnement=''D'azur, à trois fleurs de lys d'argent 2 et 1, au chef de même chargé d'un lion issant de sable lampassé de gueules''. |
| blasonnement=''D'azur, à trois fleurs de lys d'argent 2 et 1, au chef de même chargé d'un lion issant de sable lampassé de gueules''. |
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La '''famille Chabod''', ajout de la particule '''de''' tardive, est une ancienne famille marchande et bourgeoise de [[Chambéry]], dans le [[duché de Savoie]]. |
La '''famille Chabod''', ajout de la particule '''de''' tardive, est une ancienne famille marchande et bourgeoise de [[Chambéry]], dans le [[duché de Savoie]]. |
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La famille a produit deux branches principales : les '''Chabod-Saint-Maurice''' et les '''Chabod-Lescheraine''', parfois '''de l'Echerenne'''. Elle |
La famille a produit deux branches principales : les '''Chabod-Saint-Maurice''' et les '''Chabod-Lescheraine''', parfois '''de l'Echerenne'''. Elle fournit essentiellement des officiers et des militaires à la [[maison de Savoie]]. |
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== Héraldique == |
== Héraldique == |
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| legende1= famille de Chabod |
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Les Chabod {{incise|on trouve dans la documentation les formes ''Chabo'', ''Chaboud'' ({{la}} ''Chabodi'' ou ''Chaboudi'')<ref name="Foras p.327"/>}} appartiennent à une vieille famille de marchands, originaire de [[Chambéry]]. Le généalogiste [[Amédée de Foras]] indique que l'usage la particule est moderne<ref name="Foras p.327"/>. Elle est l'un des trois grandes familles bourgeoises de Chambéry avec les [[Famille Bonivard|Bonivard]] et [[Famille de Candie|Candie]]<ref name="Foras p.327"/>{{,}}<ref name="Lafargue p.">{{harvsp|Lafargue, 2001|p=}}.</ref>. |
Les Chabod {{incise|on trouve dans la documentation les formes ''Chabo'', ''Chaboud'' ({{la}} ''Chabodi'' ou ''Chaboudi'')<ref name="Foras p.327"/>}} appartiennent à une vieille famille de marchands, originaire de [[Chambéry]]. Le généalogiste [[Amédée de Foras]] indique que l'usage la particule est moderne<ref name="Foras p.327"/>. Elle est l'un des trois grandes familles bourgeoises de Chambéry avec les [[Famille Bonivard|Bonivard]] et [[Famille de Candie|Candie]]<ref name="Foras p.327"/>{{,}}<ref name="Lafargue p.">{{harvsp|Lafargue, 2001|p=}}.</ref>. |
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Le généalogiste [[Samuel Guichenon]] ({{s-|XVII}}) mentionnait {{citation|Jean de Chabo, chevalier, seigneur de Jacob, qui vivait l'an 1180}}, avec une {{citation|ancienneté de cinq cents ans justifiée par titres irréprochables les grandes terres et seigneuries, les alliances ou prises ou baillées aux principales maison de Savoye et de Piedmont, et les charges et les employs les plus importants de l'État}}<ref name="Foras p.327"/>. Le généalogiste [[Amédée de Foras]] (1863) ne remet pas en cause « les grandeurs » de la famille, mais plutôt les errements |
Le généalogiste [[Samuel Guichenon]] ({{s-|XVII}}) mentionnait {{citation|Jean de Chabo, chevalier, seigneur de Jacob, qui vivait l'an 1180}}, avec une {{citation|ancienneté de cinq cents ans justifiée par titres irréprochables les grandes terres et seigneuries, les alliances ou prises ou baillées aux principales maison de Savoye et de Piedmont, et les charges et les employs les plus importants de l'État}}<ref name="Foras p.327"/>. Le généalogiste [[Amédée de Foras]] (1863) ne remet pas en cause « les grandeurs » de la famille, mais plutôt les errements quant à l'ancienneté des titres<ref name="Foras p.327"/>, voire les arrangements de ses prédécesseurs (Pingon, Guichenon et Commnène)<ref name="Foras p.328">{{harvsp|Foras|p=328 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65800471/f361.item lire en ligne])}}.</ref>. |
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[[Jean-Olivier Viout]], érudit local, souligne la complexité de l'origine de la famille<ref name="Viout 1968">{{article|auteur= [[Jean-Olivier Viout]] |titre=L'Hôtel Chabod-Balland de la Rue Basse du Château |périodique= Vieux Chambéry |lien périodique= Société des Amis du Vieux Chambéry |numéro=1 |année= 1968 |pages=12-30 |url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65748203/f16.item.r |consulté le=juin 2018 }}.</ref>. Il indique que {{citation|Peu de familles de Savoie connaissent un arbre généalogique aussi ramifié à l'origine si controversée}}, précisant que l'ensemble des spécialistes du sujet concernant la Savoie, de [[Samuel Guichenon]] à [[Amédée de Foras]], en passant par Louis de Pingon, ont proposé des généalogies « irréprochables » sans pour autant pouvoir être satisfaisantes<ref name="Viout 1968"/>. |
[[Jean-Olivier Viout]], érudit local, souligne la complexité de l'origine de la famille<ref name="Viout 1968">{{article|auteur= [[Jean-Olivier Viout]] |titre=L'Hôtel Chabod-Balland de la Rue Basse du Château |périodique= Vieux Chambéry |lien périodique= Société des Amis du Vieux Chambéry |numéro=1 |année= 1968 |pages=12-30 |url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65748203/f16.item.r |consulté le=juin 2018 }}.</ref>. Il indique que {{citation|Peu de familles de Savoie connaissent un arbre généalogique aussi ramifié à l'origine si controversée}}, précisant que l'ensemble des spécialistes du sujet concernant la Savoie, de [[Samuel Guichenon]] à [[Amédée de Foras]], en passant par Louis de Pingon, ont proposé des généalogies « irréprochables » sans pour autant pouvoir être satisfaisantes<ref name="Viout 1968"/>. |
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=== Au service de la maison de Savoie === |
=== Au service de la maison de Savoie === |
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Leur présence à Chambéry est attestée au {{s-|XIII}}. Des membres de la famille se trouve dans l'entourage du [[comte de Savoie]]<ref name="Lafargue p." |
Leur présence à Chambéry est attestée au {{s-|XIII}}. Des membres de la famille se trouve dans l'entourage du [[comte de Savoie]]<ref name="Lafargue p." />. Jean Chabod est un acteur local du [[bailliage de Savoie]], à partir des années 1240<ref name="Lafargue p."/>. Entre les {{s-|XIV}} et {{s-|XV}}, les Chabod vont compter de nombreux châtelains<ref name="Lafargue p."/>. |
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Deux membres de la famille sont témoins, Guillaume et , tout comme les Bonivard et les Candie, lors de l'achat de la ville par le comte [[Thomas Ier de Savoie|Thomas {{Ier}} de Savoie]], en 1232<ref name="Viout 1968"/>{{,}}<ref name="Foras p.328"/>{{,}}<ref name="Lafargue p."/>. |
Deux membres de la famille sont témoins, Guillaume et , tout comme les Bonivard et les Candie, lors de l'achat de la ville par le comte [[Thomas Ier de Savoie|Thomas {{Ier}} de Savoie]], en 1232<ref name="Viout 1968"/>{{,}}<ref name="Foras p.328"/>{{,}}<ref name="Lafargue p."/>. Au même titre que ces deux familles, les Chabod sont présents lors de la ''curia'' châtelaine<ref name="Lafargue p."/>. |
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L'un des premiers châtelains originaires de Chambéry est Jean Chabod, pour la [[châtellenie du Châtelard]], dans la région voisine des [[Bauges]], en 1288<ref name="Lafargue p."/>. Ce dernier est dit bourgeois de Chambéry<ref name="Lafargue p."/>. Au début du siècle suivant, ces membres acquièrent des charges de châtelains en [[Grésivaudan]] ou en [[Viennois savoyard]], ils sont des hommes de confiance du prince, {{citation|les [[munitionnaire]]s des armées princières}}<ref name="Lafargue p."/>. |
L'un des premiers châtelains originaires de Chambéry est Jean Chabod, pour la [[châtellenie du Châtelard]], dans la région voisine des [[Bauges]], en 1288<ref name="Lafargue p."/>. Ce dernier est dit bourgeois de Chambéry<ref name="Lafargue p."/>. Au début du siècle suivant, ces membres acquièrent des charges de châtelains en [[Grésivaudan]] ou en [[Viennois savoyard]], ils sont des hommes de confiance du prince, {{citation|les [[munitionnaire]]s des armées princières}}<ref name="Lafargue p."/>. |
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Vers la fin du {{s-|XIV}}, {{citation|trois fondations religieuses et quatre établissements privés, fondés par quelques riches familles chambériennes, les Chabod, les Bonnivard}}<ref>{{article|langue=fr|auteur=Jean Gillio |titre=Chambéry. Ses conditions géographiques et son développement|périodique=Revue de géographie alpine |lien périodique=Revue de géographie alpine|numéro= 34-1|année=1946|pages=26|url texte=https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1946_num_34_1_5207|consulté le=juillet 2021}}.</ref>. Jean Chabod est à l'origine de l'hôpital de Sainte-Croix<ref name="Lafargue p."/>. |
Vers la fin du {{s-|XIV}}, {{citation|trois fondations religieuses et quatre établissements privés, fondés par quelques riches familles chambériennes, les Chabod, les Bonnivard}}<ref>{{article|langue=fr|auteur=Jean Gillio |titre=Chambéry. Ses conditions géographiques et son développement|périodique=Revue de géographie alpine |lien périodique=Revue de géographie alpine|numéro= 34-1|année=1946|pages=26|url texte=https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1946_num_34_1_5207|consulté le=juillet 2021}}.</ref>. Jean Chabod est à l'origine de l'hôpital de Sainte-Croix<ref name="Lafargue p."/>. |
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Syndics et officiers, les Chabod acquièrent |
Syndics et officiers, les Chabod acquièrent après plusieurs actes {{incise|octobre 1438, avril 1439, novembre 1440, septembre 1443 et août 1450}} l'érection de la seigneurie de Lescheraine, constituée des paroisses de Lescheraine, Le Noyer et Arith, en faveur de Barthélémy Chabod<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Laurent Morand]]|titre=Les Bauges : histoire et documents|sous-titre=Seigneurs et nobles laïcs ({{Ier}} volume)|lieu=Chambéry|éditeur=Imprimerie savoisienne|année=1889|pages totales=576|page=130|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6539336p/f142.item.r=Chabod|consulté le=juillet 2021}}.</ref>{{,}}<ref>{{Chapitre |auteur1= [[Guido Castelnuovo (historien)|Guido Castelnuovo]] |titre chapitre= Physionomie administrative et statut social des officiers savoyards au bas Moyen-Âge : entre le prince, la ville et la seigneurie ({{sp-|XIV|-|XV|s}}) |auteurs ouvrage=Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public |titre ouvrage=Les serviteurs de l'État au moyen âge (Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, {{29e}} congrès, Pau, 1998) |éditeur= [[Publications de la Sorbonne]] |volume=57 |collection=Histoire ancienne et médiévale |année=1999 |isbn= 978-2-85944-381-8 |lire en ligne=http://www.persee.fr/doc/shmes_1261-9078_1999_act_29_1_1745 |pages totales= 308 |passage=191 }}.</ref>. Cette acquisition revient à Guillet de Chabod, qui obtient également des droits sur [[Arith]] et [[Le Noyer (Savoie)|Le Noyer]], dans les [[Bauges]]<ref name="Viout 1968"/>. |
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=== Apogée === |
=== Apogée === |
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La stratégie familiale permet d'obtenir des |
La stratégie familiale permet d'obtenir des alliances matrimoniales avec de puissantes familles seigneuriales, comme les [[Armorial et nobiliaire de Savoie#Famille de Chignin|Chignin]] au milieu du {{s-|XIV}}<ref name="Seyssel">{{Ouvrage|auteur1=[[Marc de Seyssel-Cressieu]]|titre=La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire d'après les documents originaux|tome=2|éditeur=Allier frères|lieu=Grenoble|année=1900|pages totales=569|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5686858g/f426.image.r=%22Chabod%22|passage=354|consulté le=juillet 2021}}.</ref> ou encore les [[Famille de Seyssel|Seyssel]] au {{s-|XV}}, puis au {{s-|XVI}}<ref name="Lafargue p."/>. Certains membres accèdent aussi aux charges de la chancellerie (trésoriers)<ref name="Lafargue p."/>. |
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Ainsi Barthélémy Chabod de Lescheraine, neveu de Guillet de Chabod, devient en 1437, trésorier de Savoie, conseiller ducal, puis président de la [[Chambre des comptes de Savoie|Chambre des comptes]]<ref name="Foras p.334"/>{{,}}<ref name="Viout 1968"/>. Il est, en 1440, [[Châtellenie du Bourget|châtelain du Bourget]]<ref name="Viout 1968"/>. Il est fondateur, en 1442, d'une chapelle dans l'[[Église Saint-Pierre de Lémenc|église de Lémenc]]<ref name="Foras p.334"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Raymond|nom1=Oursel|lien auteur1=Raymond Oursel|prénom2=Pascal|nom2=Lemaître|titre=Les chemins du sacré|sous-titre= |
Ainsi Barthélémy Chabod de Lescheraine, neveu de Guillet de Chabod, devient en 1437, trésorier de Savoie, conseiller ducal, puis président de la [[Chambre des comptes de Savoie|Chambre des comptes]]<ref name="Foras p.334"/>{{,}}<ref name="Viout 1968"/>. Il est, en 1440, [[Châtellenie du Bourget|châtelain du Bourget]]<ref name="Viout 1968"/>. Il est fondateur, en 1442, d'une chapelle dans l'[[Église Saint-Pierre de Lémenc|église de Lémenc]]<ref name="Foras p.334"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Raymond|nom1=Oursel|lien auteur1=Raymond Oursel|prénom2=Pascal|nom2=Lemaître|titre=Les chemins du sacré|sous-titre=Pèlerinage architectural|volume=2|éditeur=[[La Fontaine de Siloé]]|collection=Les Savoisiennes|année=2008|pages totales=267|passage=50|isbn=978-2-84206-350-4|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=r_4WiEkI6OYC&pg=PA50|consulté le=juillet 2021}}.</ref>. |
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Au {{s-|XVII}}, la famille atteint son apogée, obtenant trois chevaliers du très prestigieux ordre savoyard de la [[Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade (Savoie)|Très Sainte Annonciade]]<ref name="Foras p.328"/>. Le premier d'entre-eux est [[Guillaume-François Chabod]] fait comte de [[Saint-Maurice-de-Rotherens|Saint-Maurice]] (Tarentaise)<ref name="Foras p.333">{{harvsp|Foras|p=333 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65800471/f366.item lire en ligne])}}.</ref>{{,}}<ref name="Dufour Rabut">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Général Auguste Dufour|auteur2=François Rabut|titre=Montmélian, place forte|sous-titre=Sièges qu'elle a soutenus, série de ses gouverneurs, etc.|éditeur=[[Société savoisienne d'histoire et d'archéologie]]|collection=Mémoires et documents|lieu=Chambéry|année=1882|pages totales=265|pages=21-27, III — 1584-1594 — Guillaume-François Chabod, Seigneur de Jacob, gouverneur et capitaine du château de Montmélian |url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5751981x/f61.image.r |consulté le=juillet 2021}}.</ref>. Ce dernier occupe diverses charges, notamment celle de conseiller ducal mais aussi de militaire, jusqu'à être l'ambassadeur extraordinaire du duc auprès de la |
Au {{s-|XVII}}, la famille atteint son apogée, obtenant trois chevaliers du très prestigieux ordre savoyard de la [[Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade (Savoie)|Très Sainte Annonciade]]<ref name="Foras p.328"/>. Le premier d'entre-eux est [[Guillaume-François Chabod]] fait comte de [[Saint-Maurice-de-Rotherens|Saint-Maurice]] (Tarentaise)<ref name="Foras p.333">{{harvsp|Foras|p=333 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65800471/f366.item lire en ligne])}}.</ref>{{,}}<ref name="Dufour Rabut">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Général Auguste Dufour|auteur2=François Rabut|titre=Montmélian, place forte|sous-titre=Sièges qu'elle a soutenus, série de ses gouverneurs, etc.|éditeur=[[Société savoisienne d'histoire et d'archéologie]]|collection=Mémoires et documents|lieu=Chambéry|année=1882|pages totales=265|pages=21-27, III — 1584-1594 — Guillaume-François Chabod, Seigneur de Jacob, gouverneur et capitaine du château de Montmélian |url texte=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5751981x/f61.image.r |consulté le=juillet 2021}}.</ref>. Ce dernier occupe diverses charges, notamment celle de conseiller ducal mais aussi de militaire, jusqu'à être l'ambassadeur extraordinaire du duc auprès de la Cour de France<ref name="Foras p.333"/>{{,}}<ref name="Dufour Rabut"/>. |
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=== Période contemporaine et disparition === |
=== Période contemporaine et disparition === |
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== Personnalités == |
== Personnalités == |
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* Hugonard (Hugonet) Chabod, docteur-ès-lois, conseiller comtal (1397), juge de Maurienne et de Tarentaise<ref name="Viout 1968"/>{{,}}<ref name="Foras p.335">{{harvsp|Foras|p=335 ([https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k65800471/f368.item lire en ligne])}}.</ref>. |
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* Barthélémy de Chabod, branche de Lescheraine, châtelain, trésorier de Savoie (1437), conseiller ducal puis président de la [[Chambre des comptes de Savoie|Chambre des comptes]]<ref name="Foras p.334"/>{{,}}<ref name="Viout 1968"/>. |
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* [[Barthélémy Chabod|Barthélémy (de) Chabod]] (mort vers 1460) bâtard légitimé (1421) de Jacques Chabod, bourgeoise de Chambéry, puis seigneur de Jacob, syndic de Chambéry (1426), [[châtellenie du Châtelard|châtelain du Châtelard]], trésorier de Savoie (jusqu'en 1437), qualifié d'''égrège'', chevalier, conseiller ducal (1439), président de la [[Chambre des comptes de Savoie|Chambre des comptes]], seigneur de Lescheraine (1440)<ref name="Foras p.334"/>{{,}}<ref name="Foras p.335"/>{{,}}<ref name="Viout 1968"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=[[Laurent Morand]]|titre=Les Bauges : histoire et documents|sous-titre=Seigneurs et nobles laïcs ({{Ier}} volume)|lieu=Chambéry|éditeur=Imprimerie savoisienne|année=1889|pages totales=576|page=439|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6539336p/f457.image.r=%22Barth%C3%A9l%C3%A9my%20Chabod%22?rk=42918;4|consulté le=juillet 2021}}.</ref>. |
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* Antoine (de) Chabod, seigneur de [[Jacob-Bellecombette|Jacob]], ambassadeur ordinaire du duc de Savoie auprès de la Cour de France. ∞ Claudine Malet<ref name="Seyssel"/>, héritière de la seigneurie de [[Château de la Dragonnière|La Dragonnière]]<ref name="Létanche_p.86"/>. Prête hommage pour ce fief en 1543. |
* Antoine (de) Chabod, seigneur de [[Jacob-Bellecombette|Jacob]], ambassadeur ordinaire du duc de Savoie auprès de la Cour de France. ∞ Claudine Malet<ref name="Seyssel"/>, héritière de la seigneurie de [[Château de la Dragonnière|La Dragonnière]]<ref name="Létanche_p.86"/>. Prête hommage pour ce fief en 1543. |
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** [[Guillaume-François Chabod|Guillaume-François (de) Chabod]] (vivant en 1571-{{mort en|1620}}), fils des précédents, premier comte de [[Saint-Maurice-de-Rotherens|Saint-Maurice]] (Tarentaise)<ref name="Foras p.328"/>, seigneur de Jacob et de La Dragonnière<ref name="Létanche_p.86"/>{{,}}<ref name="Foras p.333"/>{{,}}<ref name="Dufour Rabut"/>. Conseiller d'État et chevalier du [[Sénat de Savoie]] ({{Date|16|décembre|1582}}), chambellan ducal, gouverneur et capitaine du château de Montmélian (1584-1594), grand-maître de l'artillerie de Savoie, commandant en l'absence du lieutenant-général en Savoie (1593), puis lieutenant-général (1594), et nommé ambassadeur extraordinaire en France à l'avènement de Louis XIII (1609)<ref name="Dufour Rabut"/>. Fait chevalier de l'[[Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade (Savoie)|Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade]] ({{Date|8|septembre|1610}})<ref name="Foras p.328"/>{{,}}<ref name="Létanche_p.86"/>. ∞ ({{Date-|27 décembre 1571}}) Marguerite [[Famille de Seyssel|de Seyssel]]<ref name="Seyssel"/>. |
** [[Guillaume-François Chabod|Guillaume-François (de) Chabod]] (vivant en 1571-{{mort en|1620}}), fils des précédents, premier comte de [[Saint-Maurice-de-Rotherens|Saint-Maurice]] (Tarentaise)<ref name="Foras p.328"/>, seigneur de Jacob et de La Dragonnière<ref name="Létanche_p.86"/>{{,}}<ref name="Foras p.333"/>{{,}}<ref name="Dufour Rabut"/>. Conseiller d'État et chevalier du [[Sénat de Savoie]] ({{Date|16|décembre|1582}}), chambellan ducal, gouverneur et capitaine du château de Montmélian (1584-1594), grand-maître de l'artillerie de Savoie, commandant en l'absence du lieutenant-général en Savoie (1593), puis lieutenant-général (1594), et nommé ambassadeur extraordinaire en France à l'avènement de Louis XIII (1609)<ref name="Dufour Rabut"/>. Fait chevalier de l'[[Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade (Savoie)|Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade]] ({{Date|8|septembre|1610}})<ref name="Foras p.328"/>{{,}}<ref name="Létanche_p.86"/>. ∞ ({{Date-|27 décembre 1571}}) Marguerite [[Famille de Seyssel|de Seyssel]]<ref name="Seyssel"/>. |
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* [[Château de La Balme (La Balme)|château de La Balme]], à [[La Balme]] (1581- vendu à la génération suivante)<ref name="Létanche_p.54">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Létanche|titre=Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton d'Yenne en Savoie |pages totales=100|éditeur=[[Société savoisienne d'histoire et d'archéologie]]|collection=Mémoires et documents|année=1907|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57498181/f83.item.r=Balme|passage={{pp.|54-56}}}}.</ref>. |
* [[Château de La Balme (La Balme)|château de La Balme]], à [[La Balme]] (1581- vendu à la génération suivante)<ref name="Létanche_p.54">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jean|nom1=Létanche|titre=Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton d'Yenne en Savoie |pages totales=100|éditeur=[[Société savoisienne d'histoire et d'archéologie]]|collection=Mémoires et documents|année=1907|lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k57498181/f83.item.r=Balme|passage={{pp.|54-56}}}}.</ref>. |
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* [[Château de Chitry (Haute-Savoie)|château de Chitry]] ({{s-|XVII}}), à [[Vallières (Haute-Savoie)|Vallières]]<ref name="MonumHist74"/>. |
* [[Château de Chitry (Haute-Savoie)|château de Chitry]] ({{s-|XVII}}), à [[Vallières (Haute-Savoie)|Vallières]]<ref name="MonumHist74"/>. |
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* [[château de Crête]], à [[Versonnex (Haute-Savoie)|Versonnex]]<ref>{{Ref-HCS-GE|page=459-460, « Château de Crête »}}</ref>. |
* [[château de Crête]], à [[Versonnex (Haute-Savoie)|Versonnex]]<ref>{{Ref-HCS-GE|page=459-460, « Château de Crête »}}.</ref>. |
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* [[Château de la Dragonnière]], à [[Yenne]] ({{s-|XVI}}-1701)<ref name="Létanche_p.86"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Michèle | nom1=Brocard | illustrateur=Edmond Brocard | titre=Les châteaux de Savoie | éditeur=[[Éditions Cabédita]] | collection=Sites et Villages | lieu=Yens-sur-Morges | année=1995 | pages totales=328 | passage=315-316 | isbn=978-2-88295-142-7 | isbn10=2-88295-142-6}}.</ref>. |
* [[Château de la Dragonnière]], à [[Yenne]] ({{s-|XVI}}-1701)<ref name="Létanche_p.86"/>{{,}}<ref>{{Ouvrage | langue=fr | prénom1=Michèle | nom1=Brocard | illustrateur=Edmond Brocard | titre=Les châteaux de Savoie | éditeur=[[Éditions Cabédita]] | collection=Sites et Villages | lieu=Yens-sur-Morges | année=1995 | pages totales=328 | passage=315-316 | isbn=978-2-88295-142-7 | isbn10=2-88295-142-6}}.</ref>. |
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=== Bibliographie === |
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=== Fonds d'archives === |
=== Fonds d'archives === |
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Dernière version du 14 mars 2024 à 16:48
Pour les articles homonymes, voir Chabod.
Ne doit pas être confondu avec Famille de Chabot.
| Famille de Chabod | ||
 Armes de la famille. | ||
| Blasonnement | D'azur, à trois fleurs de lys d'argent 2 et 1, au chef de même chargé d'un lion issant de sable lampassé de gueules. | |
|---|---|---|
| Devise | C'est à tard ou encore tout à temps | |
| Branches | Chabod-Saint-Maurice Chabod-Lescheraine |
|
| Période | XIIe siècle - XIXe siècle | |
| Pays ou province d’origine | Savoie propre | |
| Fiefs tenus | Aiguebelette, Aisone, Arith, Cengle, Chiron, Chitry, Crête, Douvaine, La Dragonnière, Féterne, Grésin, Hauteville, Jacob, Lescheraines, Lupigny, Mionaz, Monet, Peillonex, Saint-Geoire, Saint-Maurice, Thusy, Travernay, Troche, Villeneuve. | |
| Demeures | Aiguebelette, Dragonière. | |
| Charges | Ambassadeurs (ordinaire/extraordinaire) Chevalier du Sénat de Savoie Président de la Chambre des comptes Châtelains |
|
| Fonctions militaires | Grand-maître de l'artillerie du duc de Savoie Gouverneur et lieutenant général de Savoie. |
|
| Récompenses civiles | Chevaliers de l'Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade. | |
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La famille Chabod, ajout de la particule de tardive, est une ancienne famille marchande et bourgeoise de Chambéry, dans le duché de Savoie.
La famille a produit deux branches principales : les Chabod-Saint-Maurice et les Chabod-Lescheraine, parfois de l'Echerenne. Elle fournit essentiellement des officiers et des militaires à la maison de Savoie.
Héraldique
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Les armes des Chabod-Lescheraine se blasonnent ainsi : Parti d'azur semé de fleurs de lys d'argent (alias d'or) à la bande d'or chargée de 3 lionceaux de gueules[3]. Un participant au tournoi de 1348 porte ce blason[3]. Cimier : un levrier naissant d'argent accolé de sable lampassé de gueules. Devise : TOUT À TEMPS[3]. Un second avec le même nom portait ces armes avec le même cimier et la devise, mais la devise c'est à tard, des Chabod[3]. La différence des blasons a fait penser qu'il s'agissait d'une autre famille[3]. |
Titres
[modifier | modifier le code]Les membres de la famille de Chabod ont porté les titres suivants[1] :
- Marquis de Lescheraines (1682), de Saint-Maurice (1635) ;
- Comtes de Saint-Maurice ;
- Barons de Crête, de Lupigny, de Saint-Geoire ;
- Seigneurs d'Aiguebelette, d'Aisone, d'Arith, du Cengle, de Chiron, de (v. XVIIe siècle, à Vallières)[4], de Douvaine, de La Dragonnière, de Féterne, de Grésin, d'Hauteville, de Jacob, de Mionaz, de Monet, de Thusy, de Travernay, de Troche, de Villeneuve (achat en 1401) ;
- Coseigneurs de Peillonex.
Historique
[modifier | modifier le code]Origines
[modifier | modifier le code]Les Chabod — on trouve dans la documentation les formes Chabo, Chaboud ((la) Chabodi ou Chaboudi)[1] — appartiennent à une vieille famille de marchands, originaire de Chambéry. Le généalogiste Amédée de Foras indique que l'usage la particule est moderne[1]. Elle est l'un des trois grandes familles bourgeoises de Chambéry avec les Bonivard et Candie[1],[5].
Le généalogiste Samuel Guichenon (XVIIe siècle) mentionnait « Jean de Chabo, chevalier, seigneur de Jacob, qui vivait l'an 1180 », avec une « ancienneté de cinq cents ans justifiée par titres irréprochables les grandes terres et seigneuries, les alliances ou prises ou baillées aux principales maison de Savoye et de Piedmont, et les charges et les employs les plus importants de l'État »[1]. Le généalogiste Amédée de Foras (1863) ne remet pas en cause « les grandeurs » de la famille, mais plutôt les errements quant à l'ancienneté des titres[1], voire les arrangements de ses prédécesseurs (Pingon, Guichenon et Commnène)[6].
Jean-Olivier Viout, érudit local, souligne la complexité de l'origine de la famille[7]. Il indique que « Peu de familles de Savoie connaissent un arbre généalogique aussi ramifié à l'origine si controversée », précisant que l'ensemble des spécialistes du sujet concernant la Savoie, de Samuel Guichenon à Amédée de Foras, en passant par Louis de Pingon, ont proposé des généalogies « irréprochables » sans pour autant pouvoir être satisfaisantes[7].
Ils semblent avoir obtenu le titre de seigneur de Jacob à la suite de l'achat d'une propriété au cours du XIIe siècle[7].
Au service de la maison de Savoie
[modifier | modifier le code]Leur présence à Chambéry est attestée au XIIIe siècle. Des membres de la famille se trouve dans l'entourage du comte de Savoie[5]. Jean Chabod est un acteur local du bailliage de Savoie, à partir des années 1240[5]. Entre les XIVe siècle et XVe siècle, les Chabod vont compter de nombreux châtelains[5].
Deux membres de la famille sont témoins, Guillaume et , tout comme les Bonivard et les Candie, lors de l'achat de la ville par le comte Thomas Ier de Savoie, en 1232[7],[6],[5]. Au même titre que ces deux familles, les Chabod sont présents lors de la curia châtelaine[5].
L'un des premiers châtelains originaires de Chambéry est Jean Chabod, pour la châtellenie du Châtelard, dans la région voisine des Bauges, en 1288[5]. Ce dernier est dit bourgeois de Chambéry[5]. Au début du siècle suivant, ces membres acquièrent des charges de châtelains en Grésivaudan ou en Viennois savoyard, ils sont des hommes de confiance du prince, « les munitionnaires des armées princières »[5].
Vers la fin du XIVe siècle, « trois fondations religieuses et quatre établissements privés, fondés par quelques riches familles chambériennes, les Chabod, les Bonnivard »[8]. Jean Chabod est à l'origine de l'hôpital de Sainte-Croix[5].
Syndics et officiers, les Chabod acquièrent après plusieurs actes — octobre 1438, avril 1439, novembre 1440, septembre 1443 et août 1450 — l'érection de la seigneurie de Lescheraine, constituée des paroisses de Lescheraine, Le Noyer et Arith, en faveur de Barthélémy Chabod[9],[10]. Cette acquisition revient à Guillet de Chabod, qui obtient également des droits sur Arith et Le Noyer, dans les Bauges[7].
Apogée
[modifier | modifier le code]La stratégie familiale permet d'obtenir des alliances matrimoniales avec de puissantes familles seigneuriales, comme les Chignin au milieu du XIVe siècle[11] ou encore les Seyssel au XVe siècle, puis au XVIe siècle[5]. Certains membres accèdent aussi aux charges de la chancellerie (trésoriers)[5].
Ainsi Barthélémy Chabod de Lescheraine, neveu de Guillet de Chabod, devient en 1437, trésorier de Savoie, conseiller ducal, puis président de la Chambre des comptes[3],[7]. Il est, en 1440, châtelain du Bourget[7]. Il est fondateur, en 1442, d'une chapelle dans l'église de Lémenc[3],[12].
Au XVIIe siècle, la famille atteint son apogée, obtenant trois chevaliers du très prestigieux ordre savoyard de la Très Sainte Annonciade[6]. Le premier d'entre-eux est Guillaume-François Chabod fait comte de Saint-Maurice (Tarentaise)[13],[14]. Ce dernier occupe diverses charges, notamment celle de conseiller ducal mais aussi de militaire, jusqu'à être l'ambassadeur extraordinaire du duc auprès de la Cour de France[13],[14].
Période contemporaine et disparition
[modifier | modifier le code]Charles de Chabod (vivant en 1701), marquis de Saint-Maurice cède, en 1701, la maison forte de la Dragonnière au comte Jean-Baptiste Costa[15].
Le rameau des Chabod de Saint-Maurice s'éteint en 1802[6].
Personnalités
[modifier | modifier le code]- Hugonard (Hugonet) Chabod, docteur-ès-lois, conseiller comtal (1397), juge de Maurienne et de Tarentaise[7],[16].
- Barthélémy (de) Chabod (mort vers 1460) bâtard légitimé (1421) de Jacques Chabod, bourgeoise de Chambéry, puis seigneur de Jacob, syndic de Chambéry (1426), châtelain du Châtelard, trésorier de Savoie (jusqu'en 1437), qualifié d'égrège, chevalier, conseiller ducal (1439), président de la Chambre des comptes, seigneur de Lescheraine (1440)[3],[16],[7],[17].
- Antoine (de) Chabod, seigneur de Jacob, ambassadeur ordinaire du duc de Savoie auprès de la Cour de France. ∞ Claudine Malet[11], héritière de la seigneurie de La Dragonnière[15]. Prête hommage pour ce fief en 1543.
- Guillaume-François (de) Chabod (vivant en 1571-† ), fils des précédents, premier comte de Saint-Maurice (Tarentaise)[6], seigneur de Jacob et de La Dragonnière[15],[13],[14]. Conseiller d'État et chevalier du Sénat de Savoie (), chambellan ducal, gouverneur et capitaine du château de Montmélian (1584-1594), grand-maître de l'artillerie de Savoie, commandant en l'absence du lieutenant-général en Savoie (1593), puis lieutenant-général (1594), et nommé ambassadeur extraordinaire en France à l'avènement de Louis XIII (1609)[14]. Fait chevalier de l'Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade ()[6],[15]. ∞ () Marguerite de Seyssel[11].
- Claude-Jérôme de Chabod (vivant en 1636), marquis de Saint-Maurice, baron de Saint-Geoire, seigneur de Jacob et de La Dragonnière. Grand-maître de l'artillerie du duc de Savoie, ambassadeur en Angleterre puis en France, fait chevalier de l'Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade (1636)[6],[15].
- Thomas-François de Chabod, fils du précédent, marquis de Saint-Maurice. Grand-maître de l'artillerie du duc de Savoie, gouverneur de la Savoie, fait chevalier de l'Ordre suprême de la Très Sainte Annonciade[6].
Possessions
[modifier | modifier le code]Liste non exhaustive des possessions tenues en nom propre ou en fief de la famille de Chabod.
- hôtel Chabod-Balland, à Chambéry[7].
- château d'Aiguebelette-le-Lac, à Aiguebelette-le-Lac (XVIe), en individis avec la famille de Rivoire[18].
- château de La Balme, à La Balme (1581- vendu à la génération suivante)[19].
- château de Chitry (XVIIe siècle), à Vallières[4].
- château de Crête, à Versonnex[20].
- Château de la Dragonnière, à Yenne (XVIe siècle-1701)[15],[21].
- château d'Hauteville (1619), à Hauteville (1619-1730)[22].
- château de Villeneuve, à Cognin (1401-ap. 1630)[23].
- hôpital de Sainte-Croix, dit de Chabod[24].
Charges
[modifier | modifier le code]Des membres de la famille, notamment entre les XIVe siècle et XVe siècle[5], sont châtelains pour les comtes, puis ducs de Savoie[25],[26] :
- Bourget (1441-1449) ;
- Cessens et Grésy (1435-1437) ;
- Chambéry (fin XIIIe siècle) ;
- Châtelard (1288-1296, 1437-1445, 1456-1491).
- La Rochette (1319).
Offices militaires :
- gouverneur et capitaine du château de Montmélian (1584-1594)[13],[14].
Notes et références
[modifier | modifier le code]- Foras, p. 327 (lire en ligne).
- Revue du Dauphiné, publiée par Jules Ollivier et Paul Colomb de Batines, 1839, p. 7.
- Foras, p. 334 (lire en ligne).
- A. Rouget, A. Vachez, Monuments historiques de France publiés par départements : Haute-Savoie, Lyon, 1895, 61 planches, 24,5 × 31,5 cm, Archives départementales de la Savoie.
- Lafargue, 2001.
- Foras, p. 328 (lire en ligne).
- Jean-Olivier Viout, « L'Hôtel Chabod-Balland de la Rue Basse du Château », Vieux Chambéry, no 1, , p. 12-30 (lire en ligne).
- Jean Gillio, « Chambéry. Ses conditions géographiques et son développement », Revue de géographie alpine, nos 34-1, , p. 26 (lire en ligne).
- Laurent Morand, Les Bauges : histoire et documents : Seigneurs et nobles laïcs (Ier volume), Chambéry, Imprimerie savoisienne, , 576 p. (lire en ligne), p. 130.
- Guido Castelnuovo, « Physionomie administrative et statut social des officiers savoyards au bas Moyen-Âge : entre le prince, la ville et la seigneurie (XIVe – XVe siècles) », dans Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, Les serviteurs de l'État au moyen âge (Actes des congrès de la Société des historiens médiévistes de l'enseignement supérieur public, 29e congrès, Pau, 1998), vol. 57, Publications de la Sorbonne, coll. « Histoire ancienne et médiévale », , 308 p. (ISBN 978-2-85944-381-8, lire en ligne), p. 191.
- Marc de Seyssel-Cressieu, La maison de Seyssel : ses origines, sa généalogie, son histoire d'après les documents originaux, t. 2, Grenoble, Allier frères, , 569 p. (lire en ligne), p. 354.
- Raymond Oursel et Pascal Lemaître, Les chemins du sacré : Pèlerinage architectural, vol. 2, La Fontaine de Siloé, coll. « Les Savoisiennes », , 267 p. (ISBN 978-2-84206-350-4, lire en ligne), p. 50.
- Foras, p. 333 (lire en ligne).
- Général Auguste Dufour et François Rabut, Montmélian, place forte : Sièges qu'elle a soutenus, série de ses gouverneurs, etc., Chambéry, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, coll. « Mémoires et documents », , 265 p. (lire en ligne).
- Jean Létanche, Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton d'Yenne en Savoie, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, coll. « Mémoires et documents », , 100 p. (lire en ligne), pp. 86-87.
- Foras, p. 335 (lire en ligne).
- Laurent Morand, Les Bauges : histoire et documents : Seigneurs et nobles laïcs (Ier volume), Chambéry, Imprimerie savoisienne, , 576 p. (lire en ligne), p. 439.
- Michèle Brocard (ill. Edmond Brocard), Les châteaux de Savoie, Yens-sur-Morges, Cabédita, coll. « Sites et Villages », , 328 p. (ISBN 978-2-88295-142-7), p. 17.
- Jean Létanche, Les vieux châteaux, maisons fortes et ruines féodales du canton d'Yenne en Savoie, Société savoisienne d'histoire et d'archéologie, coll. « Mémoires et documents », , 100 p. (lire en ligne), pp. 54-56.
- Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 459-460, « Château de Crête »..
- Michèle Brocard (ill. Edmond Brocard), Les châteaux de Savoie, Yens-sur-Morges, Éditions Cabédita, coll. « Sites et Villages », , 328 p. (ISBN 978-2-88295-142-7), p. 315-316.
- Henri Baud, Jean-Yves Mariotte, Jean-Bernard Challamel, Alain Guerrier, Histoire des communes savoyardes. Le Genevois et Lac d'Annecy (Tome III), Roanne, Éditions Horvath, , 422 p. (ISBN 2-7171-0200-0), p. 423..
- Frédéric Mareschal, « Château et seigneurie de Villeneuve » [PDF], sur le site du Groupe de Recherches et d'Etudes Historiques de Cognin - grehcognin.fr, 2015-2016 (consulté en ), p. 24.
- Fonds des hôpitaux de Chambéry. Hôtel-Dieu (1330 - 1864). Cote : 3Hdépôt 1-303. Chambéry : Archives départementales de la Savoie (présentation en ligne)..
- « SA - Comptes des châtellenies, des subsides, des revenus et des judicatures », sur le site des Archives départementales de la Savoie - enligne.savoie-archives.fr (consulté en ), p. 2.
- Série : Comptes des châtellenies (XIIIe siècle-XVIe siècle). Fonds : Inventaire-Index des comptes de châtellenie et de subsides; Cote : SA. Chambéry : Archives départementales de la Savoie (présentation en ligne)..
Voir aussi
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Amédée de Foras, Armorial et nobiliaire de l'ancien duché de Savoie. Premier volume, vol. 5, Grenoble, Allier Frères, (lire en ligne), pp. 327-333, « Chabod (de) » ; pp. 334-337, « Chabod-Lescheraine »
- Pierre Lafargue, « Entre ancrage et déracinement : les élites chambériennes et la fonction châtelaine (fin XIIIe – XVe siècle) », dans Guido Castelnuovo, Olivier Mattéoni, Tome 1, De part et d’autre des Alpes. Les châtelains des princes à la fin du Moyen Âge : actes de la table ronde de Chambéry, 11 et 12 octobre 2001, Publications de la Sorbonne, , 337 p. (ISBN 978-2-85944-560-7, lire en ligne), p. 189-219
Fonds d'archives
[modifier | modifier le code]- Fonds : Chabod et le Châtelard. Cote : SA 8774-8782 • SA 8786-8819. Chambéry : Archives départementales de la Savoie / CC du Châtelard.
