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Le '''nœud de chaise''', ou '''nœud de bouline'''<ref>Terminologie appliquée autrefois au nœud d’amarre, {{Ouvrage | auteur1=F.-A. Costé | titre=Manuel de gréement | éditeur=Dezauche (Paris) | année=1826 | passage=19 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9612814z/f41.item}}, sur [[Gallica]].</ref>, est un [[Nœud (lien)#Les nœuds de boucle|nœud de boucle]] non [[Nœud coulant|coulant]].
Le '''nœud de chaise''', ou '''nœud de bouline''', est un [[Nœud (lien)#Nœuds de boucle|nœud de boucle]] non [[Nœud coulant|coulant]].


Il a la particularité d'être facile à défaire, même après avoir subi une traction très forte ou après un resserrement dû au dessèchement du cordage. Toutefois s'il ne peut être dénoué sous tension, il risque de se dénouer tout seul s'il n'est pas soumis à une tension constante, raison pour laquelle il est souvent complété d'un nœud d'arrêt.
Il est facile à défaire, même après avoir subi une traction très forte ou après un resserrement dû au dessèchement du cordage. Toutefois s'il ne peut être dénoué sous tension, il risque de se dénouer tout seul s'il n'est pas soumis à une tension constante, raison pour laquelle il est souvent complété d'un nœud d'arrêt.


Le nœud de chaise peut être assimilé à un [[nœud d'écoute]] attachant le bout sur lui-même.
Le nœud de chaise peut être assimilé à un [[nœud d'écoute]] attachant le bout sur lui-même.


== Dénomination ==
== Dénomination ==
Le nom « chaise » vient du fait qu'il est possible de s'asseoir dans la boucle formée par le nœud pour se hisser, bien que ce ne soit pas son utilisation principale<ref>{{Lien web |titre=Nœud de chaise |url=https://www.lesnoeuds.com/noeud-51-noeud-de-chaise.html |site=Lesnoeuds.com |consulté le=2016-07-14}}.</ref>.
Le nom « chaise » vient du fait qu'il est possible de s'asseoir dans la boucle formée par le nœud pour se hisser, bien que ce ne soit pas son utilisation principale<ref>{{Lien web |titre=Nœud de chaise |url=https://www.lesnoeuds.com/noeud-51-noeud-de-chaise.html |site=Lesnoeuds.com |consulté le=2016-07-14}}.</ref>.


Il est aussi appelé « nœud de bouline »<ref name=":0222">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Dictionnaire de la marine à voiles (Pâris et De Bonnefoux, réédition de 1999)|éditeur=|année=|passage=pages 466-467|isbn=}}.</ref>, probablement de l'anglais ''{{lang|en|bowline}}''<ref>[https://www.cnrtl.fr/etymologie/bouline Étymologie de ''bouline''], [[CNRTL]].</ref>, du nom du cordage qui sert à étarquer une voile carrée, et « [[nœud d'agui]] »<ref>{{Ouvrage | auteur1=F.-A. Costé | titre=Manuel de gréement | éditeur=Dezauche (Paris) | année=1826 | passage=19 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9612814z/f39.item}}.</ref>{{,}}<ref>{{CNRTL|Agui}}.</ref>.
Depuis la fin du {{s-|XX}}, il est aussi appelé « nœud de bouline »<ref name=":0222">{{Ouvrage|langue=fr|titre=Dictionnaire de la marine à voiles (Pâris et De Bonnefoux, réédition de 1999)|éditeur=|année=|passage=pages 466-467|isbn=}}.</ref>{{,}}<ref>Terminologie appliquée autrefois au nœud d’amarre. On trouve ainsi cette définition du ''nœud de bouline'' : {{citation|simple nœud coulant arrêté par un bout au moyen d'une amarre que l'on coupe quand on veut le défaire}}, dans {{Article |auteur1=R.Y. |titre=Épissures, nœuds et amarrages (suite) | périodique= Le Yacht | date = samedi 8 novembre 1879 | passage = 415 | volume = 67 | lire en ligne = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k71202301/f5 }}, sur [[Gallica]]. On trouve une définition similaire dans {{ouvrage | titre = Manuel du manœuvrier : à l'usage des élèves de l'École navale et de l'École d'application | tome = 1 | auteurs = lieutenants de vaisseau Deloncle, Dufaure de Lajarte, Rossel et Vittu de Kerraoul | date = 1891 | éditeur = Augustin Challamel, librairie maritime | passage = 50 | lire en ligne = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k6544765h/f62 |passage=rubrique 134}}, sur [[Gallica]]. Les deux définitions sont accompagnées de figures qui lèvent toute ambiguïté. Voir aussi {{Ouvrage | auteur1=F.-A. Costé | titre=Manuel de gréement | éditeur=Dezauche |lieu=Paris | année=1826 | passage=21 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9612814z/f41}}, sur [[Gallica]].</ref>, probablement de l'anglais ''{{lang|en|bowline}}''<ref>[https://www.cnrtl.fr/etymologie/bouline Étymologie de ''bouline''], [[CNRTL]].</ref>, du nom du cordage qui sert à étarquer une voile carrée, et « [[nœud d'agui]] ». On trouve des références de 1826 à 1938, où ce nœud était appelé ''nœud d'agui'', ou plus précisément ''nœud d'agui simple''<ref>{{Ouvrage | auteur1=F.-A. Costé | titre=Manuel de gréement | éditeur=Dezauche (Paris) | année=1826 | passage=19 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9612814z/f39.item}} ; {{article| auteur = R.Y.| titre = Épissures, nœuds et amarrages| page = 407| périodique = Le Yacht | date = 1 novembre 1879| numéro =86 | lire en ligne = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7120227j/f5.image.r=agui}} sur [[Gallica]] ; {{article|auteur = Frère Gris | périodique = Jeunesse Magazine | titre = Surtout ne faites pas... un nœud de voleur ! | date = 12 juin 1938 |lire en ligne = https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1038772c/f2.image.r=(prOx:%20%22noeud%22%202%20%22agui%22)?rk=21459;2}}.</ref>, alors qu'ajourd'hui le nœud d'agui est fait de deux nœuds de chaise entrelacés<ref>{{Ouvrage | auteur1=F.-A. Costé | titre=Manuel de gréement | éditeur=Dezauche |lieu=Paris | année=1826 | passage=19 | lire en ligne=https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k9612814z/f39.item}}.</ref>{{,}}<ref>{{CNRTL|Agui}}.</ref>.


== Nouage ==
== Nouage ==
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Cette méthode didactique est la plus employée pour apprendre le nœud de chaise à des néophytes, et s'accompagne de la phrase [[mnémotechnique]] « Le serpent sort du puits, il fait le tour de l'arbre puis il rentre à nouveau dans le puits. ». Voir le schéma ci-dessous :
Cette méthode didactique est la plus employée pour apprendre le nœud de chaise à des néophytes, et s'accompagne de la phrase [[mnémotechnique]] « Le serpent sort du puits, il fait le tour de l'arbre puis il rentre à nouveau dans le puits. ». Voir le schéma ci-dessous :


La « racine de l'arbre » doit passer ''sous'' la « margelle du puits », autrement dit le « puits » doit être réalisé en passant le courant du cordage par-dessus le dormant qui constitue l'arbre. Sinon, le nœud ne tient pas.
La « racine de l'arbre » doit passer ''sous'' la « margelle du puits », autrement dit le « puits » doit être réalisé en passant le courant du cordage par-dessus le dormant qui constitue l'arbre. Sinon, le nœud ne tient pas.


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[[Image:Lightning bowline load.png|vignette|Méthode rapide consistant à glisser une ganse dans une boucle, puis à retourner le nœud.]]
[[Image:Lightning bowline load.png|vignette|Méthode rapide consistant à glisser une ganse dans une boucle, puis à retourner le nœud.]]
On confectionne une boucle dans laquelle on passe une ganse provenant du dormant. Il faut alors passer le brin libre dans cette ganse et tirer la ganse pour que le nœud se mette correctement en place<ref>{{Lien web|titre = FFME - Fiches FFME - Techniques - Confection du nœud de chaise|url = http://www.ffme.fr/fiches-ffme-techniques/page/confection-du-noeud-de-chaise.html|site = FFME|consulté le = 2015-11-11}}</ref>. Cette méthode permet de faire une partie du nœud à l'avance (boucle et ganse).
On confectionne une boucle dans laquelle on passe une ganse provenant du dormant (nœud coulant). Il faut alors passer le brin libre dans cette ganse et tirer la ganse pour que le nœud se mette correctement en place<ref>{{Lien web|titre = FFME - Fiches FFME - Techniques - Confection du nœud de chaise|url = http://www.ffme.fr/fiches-ffme-techniques/page/confection-du-noeud-de-chaise.html|site = FFME|consulté le = 2015-11-11}}</ref>. Cette méthode permet de faire une partie du nœud à l'avance (boucle et ganse).


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=== Troisième méthode : basculement ===
=== Troisième méthode : basculement ===
[[File:Animation Noeud de chaise.gif|vignette|La méthode par basculement (temps réel).]]
[[File:Ralenti Noeud de Chaise avec étapes.gif|vignette|gauche|La méthode par basculement (ralentie et par étapes).]]
On croise les brins à 90°, puis on réalise une boucle en basculant les brins et on repasse le brin court dans cette boucle<ref>{{YouTube|0ARhRt9sFxs|Nouage du nœud de chaise|chaîne= Meikovoilier}}.</ref>.
On croise les brins à 90°, puis on réalise une boucle en basculant les brins et on repasse le brin court dans cette boucle<ref>{{YouTube|0ARhRt9sFxs|Nouage du nœud de chaise|chaîne= Meikovoilier}}.</ref>.


Cette méthode, {{Référence souhaitée|parfois dite « bretonne », est pratiquée par les marins}}.
Cette méthode, {{Référence souhaitée|parfois dite « bretonne », est pratiquée par les marins}}.
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Animation Noeud de chaise.gif|La méthode par basculement (temps réel).
Ralenti Noeud de Chaise avec étapes.gif|gauche|La méthode par basculement (ralentie et par étapes).
Noeud chaise.webm|Autre illustration de la méthode du basculement.
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=== Variantes à une seule main ===
=== Variantes à une seule main ===
La méthode par basculement permet de réaliser d'une seule main une boucle à l'extrémité d'un cordage, par exemple pour confectionner une amarre, l'autre main restant disponible pour la barre, un aviron de godille, ou la gaffe<ref>{{YouTube|VaGKbQBdXnI|Nœud de chaise d'une main|chaîne=Martial Boiteau}}.</ref>.
La méthode par basculement permet de réaliser d'une seule main une boucle à l'extrémité d'un cordage, par exemple pour confectionner une amarre, l'autre main restant disponible pour la barre, un aviron de godille, ou la gaffe<ref>{{YouTube|VaGKbQBdXnI|Nœud de chaise d'une main|chaîne=Martial Boiteau}}.</ref>.
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== Utilisation ==
== Utilisation ==
=== Dans le domaine nautique ===
=== Dans le domaine nautique ===
Dans le [[Nautisme (voile)|domaine de la voile]], le nœud de chaise est utilisé dans un grand nombre de situations car il peut toujours être défait sans difficulté (il ne « souque » pas) après avoir subi plusieurs tonnes de traction durant une longue période.
Dans le [[Nautisme (voile)|domaine de la voile]], le nœud de chaise est utilisé dans un grand nombre de situations car il peut toujours être défait sans difficulté (il ne « souque » pas) après avoir subi plusieurs dizaines de [[Newton (unité)|kilonewtons]] de traction durant une longue période.


Sur un voilier, il est employé notamment pour attacher la [[drisse]] à la [[grand-voile]] pour la hisser<ref name=":0">{{Lien web|titre=Apprendre à faire un nœud de chaise|url=http://apprendre.lavoileenligne.fr/noeud-marin/noeud-de-chaise/|site=apprendre.lavoileenligne.fr|consulté le=2016-07-14}}</ref>, attacher une [[écoute (cordage)|écoute]] sur une voile<ref name=":0" />, ou attacher l'extrémité d'une [[bosse de ris]] à la [[bôme]].
Sur un voilier, il est employé notamment pour attacher la [[drisse]] à la [[grand-voile]] pour la hisser<ref name=":0">{{Lien web|titre=Apprendre à faire un nœud de chaise|url=http://apprendre.lavoileenligne.fr/noeud-marin/noeud-de-chaise/|site=apprendre.lavoileenligne.fr|consulté le=2016-07-14}}</ref>, attacher une [[écoute (cordage)|écoute]] sur une voile<ref name=":0" />, ou attacher l'extrémité d'une [[bosse de ris]] à la [[bôme]].
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L'inconvénient du nœud de chaise par rapport au nœud en double huit est qu'il est plus difficile à contrôler visuellement. C'est pourquoi le nœud de chaise est réservé aux grimpeurs expérimentés.
L'inconvénient du nœud de chaise par rapport au nœud en double huit est qu'il est plus difficile à contrôler visuellement. C'est pourquoi le nœud de chaise est réservé aux grimpeurs expérimentés.

Une variante à deux cordes peut être utilisé pour s'encorder en [[randonnée glaciaire]] et permettre à un alpiniste en milieu de corde de donner du mou : la corde forme le brin a et la longe forme le brin b. En tirant sur les deux côtés du brin a, on ramène le brin b dans sa ganse. Le brin a peut alors coulisser dans le nœud coulant qui se forme ainsi sur la longe et revenir à l'étape un de la seconde méthode. On donne alors le mou nécessaire pour passer l'obstacle et rebloquer le nœud après sans se désencorder. Un nœud d’arrêt est obligatoire pour assurer la sécurité de l'ensemble.


== Variantes ==
== Variantes ==
[[Image:Standard bowline vs cowboy bowline.svg|thumb|Nœud de chaise, et sa variante.]]
[[Image:Standard bowline vs cowboy bowline.svg|thumb|Nœud de chaise, et sa variante.]]
Le « serpent » du nœud de chaise peut contourner l'« arbre » dans l'autre sens (voir image).
Le « serpent » du nœud de chaise peut contourner l'« arbre » dans l'autre sens (voir image).


Le [[nœud de calfat]] est un nœud de chaise dont la boucle est doublée.
Le [[nœud de calfat]] est un nœud de chaise dont la boucle est doublée.
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Le [[nœud de chaise triple]] est un nœud de chaise produit avec une [[ganse]] (en milieu de corde) et produit donc trois boucles.
Le [[nœud de chaise triple]] est un nœud de chaise produit avec une [[ganse]] (en milieu de corde) et produit donc trois boucles.


Le [[nœud d'agui]], formé de deux nœuds de chaise, permet de relier deux cordages.
Le [[nœud d'agui]] (ancien nom du nœud de chaise) est formé de deux nœuds de chaise et permet de relier deux cordages.


Le [[nœud Yosemite]].
Le [[nœud Yosemite]].


Le [[nœud de chaise d'eau]].
Le [[nœud de chaise d'eau]].

Le nœud [[valdôtain]]<ref>{{Lien web |langue=fr |nom=Lesnoeuds.com |titre=Noeud valdotain |url=https://www.lesnoeuds.com/noeud-138-noeud-valdotain.html |site=Lesnoeuds.com |consulté le=2022-07-06}}</ref>, [[:wikt:autobloquant|autobloquant]], tressé<ref>« [https://materiel-elagage.4mepro.com/content/279-les-noeuds-autobloquants-pour-corde-de-rappel#:~:text=Le%20n%C5%93ud%20Valdotain%20tress%C3%A9%20est,de%20monter%20ou%20de%20descendre Les nœuds autobloquants pour corde de rappel] », sur materiel-elagage.4mepro.com.</ref> ou non.

Le nœud de chaise des [[Inuit|Inuits]] a été observé par l'anthropologue Franz Boas parmi les populations inuits de la la Terre de Baffin et de la baie d’Hudson. Il serait plus robuste que le nœud de chaise classique<ref>{{lien web | titre = Nœud de chaise et nœud d'écoute sont-ils cousins ?| chapitre = Nœud de chaise des Inuits | lire en ligne = https://www.snsm.org/conseils/conseils-matelotage/noeud-de-chaise-et-noeud-decoute-sont-ils-cousins| éditeur = [[Société nationale de sauvetage en mer|SNSM]]|consulté=18 octobre 2022}}</ref>.


== Notes et références ==
== Notes et références ==
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* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Gwendal JAFFRY, Claude BAS, Yves GAUBERT, Michel PHILLIPE|titre=Guide des nœuds et du matelotage|lieu=Douarnenez|éditeur=Le Chasse Marée|année=2002|pages totales=128|isbn=2-914208-14-6}}
* {{Ouvrage|langue=fr|nom1=Gwendal JAFFRY, Claude BAS, Yves GAUBERT, Michel PHILLIPE|titre=Guide des nœuds et du matelotage|lieu=Douarnenez|éditeur=Le Chasse Marée|année=2002|pages totales=128|isbn=2-914208-14-6}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=DEDEKAM Ivar|titre=Manœuvre de port et de mouillage|sous-titre=Matelotage usuel ; Manœuvres au moteur ; Manœuvre à la voile ; Amarrage ; Mouillage sur ancre ; Prise de coffre|lieu=Paris|éditeur=Voiles et voiliers (Paris)|collection=Comprendre|année=2009|pages totales=82|isbn=978-2-916083-10-0}}
* {{Ouvrage|langue=fr|langue originale=en|nom1=DEDEKAM Ivar|titre=Manœuvre de port et de mouillage|sous-titre=Matelotage usuel ; Manœuvres au moteur ; Manœuvre à la voile ; Amarrage ; Mouillage sur ancre ; Prise de coffre|lieu=Paris|éditeur=Voiles et voiliers (Paris)|collection=Comprendre|année=2009|pages totales=82|isbn=978-2-916083-10-0}}

=== Articles connexes ===
* [[Nœud (lien)|Nœud]]


{{Palette|Nœuds|Pratique de la voile}}
{{Palette|Nœuds|Pratique de la voile}}

Version du 11 avril 2024 à 21:19

Nœud de chaise
Autres noms
Nœud de bouline
ABoK
#1010, #1716Voir et modifier les données sur Wikidata
Catégorie
Origine
Marine
Domaine
Marine, alpinisme, pêche, spéléologie
Voisins

Le nœud de chaise, ou nœud de bouline, est un nœud de boucle non coulant.

Il est facile à défaire, même après avoir subi une traction très forte ou après un resserrement dû au dessèchement du cordage. Toutefois s'il ne peut être dénoué sous tension, il risque de se dénouer tout seul s'il n'est pas soumis à une tension constante, raison pour laquelle il est souvent complété d'un nœud d'arrêt.

Le nœud de chaise peut être assimilé à un nœud d'écoute attachant le bout sur lui-même.

Dénomination

Le nom « chaise » vient du fait qu'il est possible de s'asseoir dans la boucle formée par le nœud pour se hisser, bien que ce ne soit pas son utilisation principale[1].

Depuis la fin du XXe siècle, il est aussi appelé « nœud de bouline »[2],[3], probablement de l'anglais bowline[4], du nom du cordage qui sert à étarquer une voile carrée, et « nœud d'agui ». On trouve des références de 1826 à 1938, où ce nœud était appelé nœud d'agui, ou plus précisément nœud d'agui simple[5], alors qu'ajourd'hui le nœud d'agui est fait de deux nœuds de chaise entrelacés[6],[7].

Nouage

Ce nœud peut être mis en œuvre sur des cordages réalisés dans tous les types de matériau[réf. souhaitée].

Pour réaliser le nœud de chaise, il existe plusieurs méthodes.

Première méthode : le puits et le serpent

Un nœud de chaise noué avec la méthode du puits.

Cette méthode didactique est la plus employée pour apprendre le nœud de chaise à des néophytes, et s'accompagne de la phrase mnémotechnique « Le serpent sort du puits, il fait le tour de l'arbre puis il rentre à nouveau dans le puits. ». Voir le schéma ci-dessous :

La « racine de l'arbre » doit passer sous la « margelle du puits », autrement dit le « puits » doit être réalisé en passant le courant du cordage par-dessus le dormant qui constitue l'arbre. Sinon, le nœud ne tient pas.

Seconde méthode : ganse

Méthode rapide consistant à glisser une ganse dans une boucle, puis à retourner le nœud.

On confectionne une boucle dans laquelle on passe une ganse provenant du dormant (nœud coulant). Il faut alors passer le brin libre dans cette ganse et tirer la ganse pour que le nœud se mette correctement en place[8]. Cette méthode permet de faire une partie du nœud à l'avance (boucle et ganse).

Troisième méthode : basculement

On croise les brins à 90°, puis on réalise une boucle en basculant les brins et on repasse le brin court dans cette boucle[9].

Cette méthode, parfois dite « bretonne », est pratiquée par les marins[réf. souhaitée].

Variantes à une seule main

La méthode par basculement permet de réaliser d'une seule main une boucle à l'extrémité d'un cordage, par exemple pour confectionner une amarre, l'autre main restant disponible pour la barre, un aviron de godille, ou la gaffe[10].

Elle est également employée pour s'encorder soi-même[11].

Utilisation

Dans le domaine nautique

Dans le domaine de la voile, le nœud de chaise est utilisé dans un grand nombre de situations car il peut toujours être défait sans difficulté (il ne « souque » pas) après avoir subi plusieurs dizaines de kilonewtons de traction durant une longue période.

Sur un voilier, il est employé notamment pour attacher la drisse à la grand-voile pour la hisser[12], attacher une écoute sur une voile[12], ou attacher l'extrémité d'une bosse de ris à la bôme.

En alpinisme

Le nœud de chaise est utilisé en escalade pour s'encorder, de la même façon que le nœud en double huit mais avec l'avantage de rester facile à défaire après une chute. Il risque cependant de se desserrer tout seul, ce qui représente ici un risque mortel. Pour réduire ce risque, le nœud de chaise est alors agrémenté d'une demi clé ou d'un nœud d'arrêt, formé à partir du brin libre (le « courant »).

L'inconvénient du nœud de chaise par rapport au nœud en double huit est qu'il est plus difficile à contrôler visuellement. C'est pourquoi le nœud de chaise est réservé aux grimpeurs expérimentés.

Une variante à deux cordes peut être utilisé pour s'encorder en randonnée glaciaire et permettre à un alpiniste en milieu de corde de donner du mou : la corde forme le brin a et la longe forme le brin b. En tirant sur les deux côtés du brin a, on ramène le brin b dans sa ganse. Le brin a peut alors coulisser dans le nœud coulant qui se forme ainsi sur la longe et revenir à l'étape un de la seconde méthode. On donne alors le mou nécessaire pour passer l'obstacle et rebloquer le nœud après sans se désencorder. Un nœud d’arrêt est obligatoire pour assurer la sécurité de l'ensemble.

Variantes

Nœud de chaise, et sa variante.

Le « serpent » du nœud de chaise peut contourner l'« arbre » dans l'autre sens (voir image).

Le nœud de calfat est un nœud de chaise dont la boucle est doublée.

Le nœud de chaise double sur son double est un nœud de chaise dont le courant re-tricote une seconde boucle en sens inverse de la première.

Le nœud de chaise triple est un nœud de chaise produit avec une ganse (en milieu de corde) et produit donc trois boucles.

Le nœud d'agui (ancien nom du nœud de chaise) est formé de deux nœuds de chaise et permet de relier deux cordages.

Le nœud Yosemite.

Le nœud de chaise d'eau.

Le nœud valdôtain[13], autobloquant, tressé[14] ou non.

Le nœud de chaise des Inuits a été observé par l'anthropologue Franz Boas parmi les populations inuits de la la Terre de Baffin et de la baie d’Hudson. Il serait plus robuste que le nœud de chaise classique[15].

Notes et références

  1. « Nœud de chaise », sur Lesnoeuds.com (consulté le ).
  2. Dictionnaire de la marine à voiles (Pâris et De Bonnefoux, réédition de 1999), pages 466-467.
  3. Terminologie appliquée autrefois au nœud d’amarre. On trouve ainsi cette définition du nœud de bouline : « simple nœud coulant arrêté par un bout au moyen d'une amarre que l'on coupe quand on veut le défaire », dans R.Y., « Épissures, nœuds et amarrages (suite) », Le Yacht, vol. 67,‎ , p. 415 (lire en ligne), sur Gallica. On trouve une définition similaire dans lieutenants de vaisseau Deloncle, Dufaure de Lajarte, Rossel et Vittu de Kerraoul, Manuel du manœuvrier : à l'usage des élèves de l'École navale et de l'École d'application, t. 1, Augustin Challamel, librairie maritime, (lire en ligne), rubrique 134, sur Gallica. Les deux définitions sont accompagnées de figures qui lèvent toute ambiguïté. Voir aussi F.-A. Costé, Manuel de gréement, Paris, Dezauche, (lire en ligne), p. 21, sur Gallica.
  4. Étymologie de bouline, CNRTL.
  5. F.-A. Costé, Manuel de gréement, Dezauche (Paris), (lire en ligne), p. 19 ; R.Y., « Épissures, nœuds et amarrages », Le Yacht, no 86,‎ , p. 407 (lire en ligne) sur Gallica ; Frère Gris, « Surtout ne faites pas... un nœud de voleur ! », Jeunesse Magazine,‎ (lire en ligne).
  6. F.-A. Costé, Manuel de gréement, Paris, Dezauche, (lire en ligne), p. 19.
  7. Informations lexicographiques et étymologiques de « Agui » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales.
  8. « FFME - Fiches FFME - Techniques - Confection du nœud de chaise », sur FFME (consulté le )
  9. [vidéo] Meikovoilier, « Nouage du nœud de chaise », sur YouTube.
  10. [vidéo] Martial Boiteau, « Nœud de chaise d'une main », sur YouTube.
  11. [vidéo] Michel Demierre, « Nœud de chaise avec une main », sur YouTube.
  12. a et b « Apprendre à faire un nœud de chaise », sur apprendre.lavoileenligne.fr (consulté le )
  13. Lesnoeuds.com, « Noeud valdotain », sur Lesnoeuds.com (consulté le )
  14. « Les nœuds autobloquants pour corde de rappel », sur materiel-elagage.4mepro.com.
  15. « Nœud de chaise et nœud d'écoute sont-ils cousins ? », SNSM (consulté le )

Voir aussi

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Bibliographie

  • Edmond Parïs et Pierre de Bonnefoux, Dictionaire de marine à voiles (Détail des éditions), Paris, Editions du Layeur, (réimpr. 1999) (1re éd. 1859), 720 p. (ISBN 978-2-911468-21-6 et 2-911468-21-X)
  • Franck Ripault, Le classique des nœuds, Rennes, Editions Sud Ouest (Rennes), , 169 p. (ISBN 2-7373-2359-2)
  • (en) Clifford W. Ashley, The Ashley Book of Knots, New York,
  • Georges DEVILLERS, Manuel de matelotage et de voilerie à l'usage des marins professionnels et des plaisanciers, Editions Maritimes et d'Outres-Mer (Paris), , 445 p.
  • Gwendal JAFFRY, Claude BAS, Yves GAUBERT, Michel PHILLIPE, Guide des nœuds et du matelotage, Douarnenez, Le Chasse Marée, , 128 p. (ISBN 2-914208-14-6)
  • DEDEKAM Ivar (trad. de l'anglais), Manœuvre de port et de mouillage : Matelotage usuel ; Manœuvres au moteur ; Manœuvre à la voile ; Amarrage ; Mouillage sur ancre ; Prise de coffre, Paris, Voiles et voiliers (Paris), coll. « Comprendre », , 82 p. (ISBN 978-2-916083-10-0)

Articles connexes