« Hauran » : différence entre les versions
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Le '''Hauran''' (en arabe حوران) est une région de la [[Syrie]] méridionale, dans les gouvernorats de [[Qouneitra]], [[Soueïda|As-Suwayda]], et [[Deraa]], et a pour capitale la ville de [[Bosra]]. |
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Son nom moderne dérive de son nom antique, l''''Auranitide''' (en latin '''Auranitis''', d'après la ville d'[[Auran]]), et signifie littéralement ''région caverneuse''. |
Son nom moderne dérive de son nom antique, l''''Auranitide''' (en latin '''Auranitis''', d'après la ville d'[[Auran (Syrie)|Auran]]), et signifie littéralement ''région caverneuse''. |
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Plateau [[basalte|basaltique]] d'origine volcanique, c'est une des régions les plus fertiles de Syrie, particulièrement réputée pour ses vignobles. À la différence des autres régions fertiles de Syrie, telles que les vallées de l'[[Oronte]] ou de l'[[Euphrate]], le Hauran ne possède pas de cours d'eau, et son hydrologie repose sur les précipitations et des sources. |
Plateau [[basalte|basaltique]] d'origine volcanique, c'est une des régions les plus fertiles de Syrie, particulièrement réputée pour ses vignobles. À la différence des autres régions fertiles de Syrie, telles que les vallées de l'[[Oronte]] ou de l'[[Euphrate]], le Hauran ne possède pas de cours d'eau, et son hydrologie repose sur les précipitations et des sources. |
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Déjà mentionnée dans la [[Bible]] ([[Ézéchiel]] 47:16-18), elle jouait le rôle, dans l'Antiquité, de frontière traditionnelle de la Syrie romaine. |
Déjà mentionnée dans la [[Bible]] ([[Ézéchiel]] 47:16-18), elle jouait le rôle, dans l'Antiquité, de frontière traditionnelle de la [[Syrie (province romaine)|Syrie romaine]]. |
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Aussi surnommée [[Djebel el-Druze]] (la ''montagne des Druzes''), elle abrite aujourd'hui une partie de la communauté [[Druzes|druze]], communauté issue de l'islam [[chiisme|chi'ite]], qui s'est répandue aux alentours du mont Hermon, dans le Sud-Ouest de la Syrie (le Hauran) et le Sud-Est du [[Liban]] (la [[plaine de la Bekaa]] orientale). |
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À l'époque romaine, la région est prospère notamment grâce à la [[Histoire de la vigne et du vin|viticulture]]<ref name = "saliou6">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Catherine Saliou|titre=Le Proche-Orient|sous-titre=De Pompée à Muhammad, Ier s. av. J.-C. - VIIe s. apr. J.-C.|éditeur=[[Éditions Belin|Belin]]|collection=Mondes anciens|date=6 octobre 2020|pages totales=608|isbn=978-2-7011-9286-4|présentation en ligne=https://www.belin-editeur.com/le-proche-orient|numéro chapitre = 6|titre chapitre = Des campagnes aux déserts|partie = II. Vivre au Proche-Orient romain|passage = 349-351}}.</ref>. |
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Pendant la période du [[mandat français en Syrie et au Liban]], le Hauran constitue un [[État des Druzes]] dans une fédération sous tutelle française. Il est le principal foyer de la [[grande révolte syrienne]] de 1925-1927, sous la conduite du chef druze [[Sultan el-Atrache]]. |
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Le Hauran fait partie des régions syriennes favorisées sous le régime de [[Hafez el-Assad]] (de 1971 à 2000). Les paysans bénéficient de la [[réforme agraire]] et obtiennent la propriété des terres, jusque-là accaparées par des féodaux locaux ou des négociants de [[Damas]]. Région fertile, grenier à blé de Damas, sa population passe de {{Unité|180000 habitants}} en 1960 à {{formatnum:900000}} en 2010. La ville de [[Deraa]] devient un centre de services important et plusieurs villages sont promus au rang de villes, donc de centres administratifs. Le Hauran fournit de nombreux cadres du [[Parti_Baas#Parti Baas syrien|parti Baas]]. Cependant, la situation se dégrade sous la présidence de [[Bachar el-Assad]], à partir de 2000. Le surpeuplement des campagnes, l’épuisement des nappes phréatiques, la répartition [[Clientélisme|clientéliste]] des ressources en eau qui avantage les [[alaouites]] au détriment des [[sunnisme|sunnites]] et la baisse des investissements publics créent un profond ressentiment. [[Deraa]] et les régions sunnites du Hauran constituent le premier foyer de la contestation contre le régime, au printemps 2011, qui débouche sur la [[guerre civile syrienne]], alors que la région druze, autour de [[Soueïda]], reste globalement fidèle au président<ref>Balanche Fabrice, « Géographie de la révolte syrienne », Outre-Terre, 2011/3 (n° 29), p. 437-458, § 9 et 26.</ref>. Pendant tout le conflit, de 2011 à 2018, la [[Bataille de Deraa|bataille autour de Deraa]] oppose les forces du régime à différents groupes rebelles. |
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* Balanche Fabrice, « Géographie de la révolte syrienne », Outre-Terre, 2011/3 (n° 29), p. 437-458. [https://www.cairn.info/revue-outre-terre1-2011-3-page-437.htm] |
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=== Articles connexes === |
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* [[État des Druzes]] |
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* [[Émirat du Mont-Liban]] |
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* [[Révolte du Hauran de 1910]] |
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* [[Bosra]], [[Deraa]], [[Soueïda]] |
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* Autre Hauran : Wadi Hauran<ref>{{Article |auteur1=Braemer, Frank |titre=Prospections archéologiques dans le Hawran. |périodique=Syria. Archéologie, Art et histoire |éditeur=[[Persée (portail)|Persée]] |volume=65 |numéro=1 |date=1988 |pages=99–137 |lire en ligne=https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1988_num_65_1_7101 |consulté le=11-11-2023 |doi=10.3406/syria.1988.7101}}.</ref>, près de [[Ar-Rutbah]], dans la province d'[[Al-Anbar (province)|Al Anbar]] (Irak) |
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=== Liens externes === |
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* [https://www.persee.fr/doc/syria_0039-7946_1995_num_72_3_7451 Nabil Hatalah, ''Inscriptions inédites du Ḥawran (Raoḍat Al-Roye'y)'', article, 1995] |
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=== Notes et références === |
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{{Références|taille=30|colonnes=2}}{{Notes}} |
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{{Portail|Syrie|Jordanie}} |
{{Portail|Syrie|Jordanie}} |
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[[Catégorie:Plateau en Asie]] |
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[[ar:حوران]] |
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[[Catégorie:Horst dans la vallée du Grand Rift]] |
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[[sv:Hauran]] |
Dernière version du 2 juin 2024 à 13:47
Le Hauran (en arabe حوران) est une région de la Syrie méridionale, dans les gouvernorats de Qouneitra, As-Suwayda, et Deraa, et a pour capitale la ville de Bosra.
Son nom moderne dérive de son nom antique, l'Auranitide (en latin Auranitis, d'après la ville d'Auran), et signifie littéralement région caverneuse.
Elle est limitée par le mont Hermon (voire le Golan) au nord, et par les villes jordaniennes de Jerash, Irbid et Ajlun au sud.
Plateau basaltique d'origine volcanique, c'est une des régions les plus fertiles de Syrie, particulièrement réputée pour ses vignobles. À la différence des autres régions fertiles de Syrie, telles que les vallées de l'Oronte ou de l'Euphrate, le Hauran ne possède pas de cours d'eau, et son hydrologie repose sur les précipitations et des sources.
Déjà mentionnée dans la Bible (Ézéchiel 47:16-18), elle jouait le rôle, dans l'Antiquité, de frontière traditionnelle de la Syrie romaine.
Aussi surnommée Djebel el-Druze (la montagne des Druzes), elle abrite aujourd'hui une partie de la communauté druze, communauté issue de l'islam chi'ite, qui s'est répandue aux alentours du mont Hermon, dans le Sud-Ouest de la Syrie (le Hauran) et le Sud-Est du Liban (la plaine de la Bekaa orientale).
Antiquité
[modifier | modifier le code]Le Hauran entre dans l'histoire par la mention de la ville de Bosra, la principale ville de la région. La ville apparaît pour la première fois dans des archives égyptiennes en 1350 av. J.-C. sous le nom de Busrana, mais ne se développe réellement qu'à partir du IIe siècle av. J.-C. Selon le professeur d'archéologie François Villeneuve, aux IIIe et IIe siècles av. J.-C., l'État nabatéen se bâtit et sort progressivement de l'ombre : « Pétra se construit peu à peu et les Nabatéens poussent leurs incursions de plus en plus loin vers le nord, jusque dans la région de Bosra en Syrie[1]. »
À l'époque romaine, la région est prospère notamment grâce à la viticulture[2].
Époque ottomane
[modifier | modifier le code]Le Hauran est en partie repeuplé par des Druzes venus de la région du mont Liban. C'est alors que la région prend le nom de Djebel el-Druze. L'emprise du pouvoir ottoman se renforce avec la construction du chemin de fer du Hauran en 1895, ce qui entraîne la révolte druze de 1895 et celle de 1910.
Époque française
[modifier | modifier le code]Pendant la période du mandat français en Syrie et au Liban, le Hauran constitue un État des Druzes dans une fédération sous tutelle française. Il est le principal foyer de la grande révolte syrienne de 1925-1927, sous la conduite du chef druze Sultan el-Atrache.
Indépendance
[modifier | modifier le code]Le Hauran fait partie des régions syriennes favorisées sous le régime de Hafez el-Assad (de 1971 à 2000). Les paysans bénéficient de la réforme agraire et obtiennent la propriété des terres, jusque-là accaparées par des féodaux locaux ou des négociants de Damas. Région fertile, grenier à blé de Damas, sa population passe de 180 000 habitants en 1960 à 900 000 en 2010. La ville de Deraa devient un centre de services important et plusieurs villages sont promus au rang de villes, donc de centres administratifs. Le Hauran fournit de nombreux cadres du parti Baas. Cependant, la situation se dégrade sous la présidence de Bachar el-Assad, à partir de 2000. Le surpeuplement des campagnes, l’épuisement des nappes phréatiques, la répartition clientéliste des ressources en eau qui avantage les alaouites au détriment des sunnites et la baisse des investissements publics créent un profond ressentiment. Deraa et les régions sunnites du Hauran constituent le premier foyer de la contestation contre le régime, au printemps 2011, qui débouche sur la guerre civile syrienne, alors que la région druze, autour de Soueïda, reste globalement fidèle au président[3]. Pendant tout le conflit, de 2011 à 2018, la bataille autour de Deraa oppose les forces du régime à différents groupes rebelles.
Annexes
[modifier | modifier le code]Sources
[modifier | modifier le code]Bibliographie
[modifier | modifier le code]- Cyril Roussel, Les Druzes de Syrie. Territoire et mobilité, Beyrouth, Presses de l’IFPO, , 261 p. (ISBN 978-2-35159-189-5, lire en ligne)
- Balanche Fabrice, « Géographie de la révolte syrienne », Outre-Terre, 2011/3 (n° 29), p. 437-458. [1]
Articles connexes
[modifier | modifier le code]- État des Druzes
- Émirat du Mont-Liban
- Révolte du Hauran de 1910
- Bosra, Deraa, Soueïda
- Autre Hauran : Wadi Hauran[4], près de Ar-Rutbah, dans la province d'Al Anbar (Irak)
Liens externes
[modifier | modifier le code]Notes et références
[modifier | modifier le code]- François Villeneuve, Les Nabatéens, caravaniers et bâtisseurs, Décembre 2002.
- Catherine Saliou, Le Proche-Orient : De Pompée à Muhammad, Ier s. av. J.-C. - VIIe s. apr. J.-C., Belin, coll. « Mondes anciens », , 608 p. (ISBN 978-2-7011-9286-4, présentation en ligne), II. Vivre au Proche-Orient romain, chap. 6 (« Des campagnes aux déserts »), p. 349-351.
- Balanche Fabrice, « Géographie de la révolte syrienne », Outre-Terre, 2011/3 (n° 29), p. 437-458, § 9 et 26.
- Braemer, Frank, « Prospections archéologiques dans le Hawran. », Syria. Archéologie, Art et histoire, Persée, vol. 65, no 1, , p. 99–137 (DOI 10.3406/syria.1988.7101, lire en ligne, consulté le ).