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« Banou Ifren » : différence entre les versions

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Les '''Banou Ifren''', '''Aït Ifren''' ou '''Beni Ifren''' (en [[Langues berbères|berbère]] : ⴰⵢⵜ ⵉⴼⵔⵏ ''Ayt Ifren'')<ref name="agabi">C. Agabi, « Ifren (Beni) », dans l'Encyclopédie berbère, {{vol.|24}} (Edisud 2001), {{p.|3657-3659}} [http://encyclopedieberbere.revues.org/1543 (lire en ligne)]</ref>{{,}}<ref>Chaker Salem. La langue berbère à travers l'onomastique médiévale : El-Bekri. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°35, 1983. pp. 127-144 https://www.persee.fr/docAsPDF/remmm_0035-1474_1983_num_35_1_1985.pdf</ref>, sont un des trois groupes [[Berbères|berbère]] [[zénètes]]<ref name="Meynier">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilbert|nom1=Meynier|titre=L’Algérie, cœur du Maghreb classique|sous-titre=De l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518)|éditeur=La Découverte|lieu=Paris|année=2010|pages totales=358|passage=27|isbn=978-2-7071-5231-2}}</ref>.
Les '''Banou Ifren''', '''Aït Ifren''' ou '''Beni Ifren''' (en [[Langues berbères|berbère]] : ⴰⵢⵜ ⵢⴼⵔⵏ ''Ayt Ifren'')<ref name="agabi">C. Agabi, « Ifren (Beni) », dans l'Encyclopédie berbère, {{vol.|24}} (Edisud 2001), {{p.|3657-3659}} [http://encyclopedieberbere.revues.org/1543 (lire en ligne)]</ref>{{,}}<ref>Chaker Salem. La langue berbère à travers l'onomastique médiévale : El-Bekri. In: Revue de l'Occident musulman et de la Méditerranée, n°35, 1983. pp. 127-144 https://www.persee.fr/docAsPDF/remmm_0035-1474_1983_num_35_1_1985.pdf</ref>, sont un des trois groupes [[Berbères|berbère]] [[zénètes]]<ref name="Meynier">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilbert|nom1=Meynier|titre=L’Algérie, cœur du Maghreb classique|sous-titre=De l’ouverture islamo-arabe au repli (698-1518)|éditeur=La Découverte|lieu=Paris|année=2010|pages totales=358|passage=27|isbn=978-2-7071-5231-2}}</ref>.


Selon [[Ibn Khaldoun]], ils font partie des quatre {{Citation|grandes familles}} qui commandaient les Zénètes au moment de la [[Conquête musulmane du Maghreb|conquête arabe]]<ref name="agabi" />. Au {{s-|VIII}}, ils se mobilisent autour du dogme [[kharidjite]] pour se révolter contre le pouvoir arabe . Ils ont créé au {{s-|VIII}} dans le [[Maghreb central]], un [[Royaume sufrite de Tlemcen|royaume sufrite]] dont la capitale était [[Tlemcen]]. Ensuite, ils créent une dynastie au {{s-|X}}, [[Yala Ibn Mohamed]] en fondant la ville de Ifghan (l'actuelle [[Frenda]]) s'est attribué une ascendance d'homme pieux de la tribu pour asseoir son pouvoir . Les Banou Ifren se sont alliés aux [[Omeyyades]] de [[Cordoue]] pour affronter les [[Fatimides]].
Selon [[Ibn Khaldoun]], ils font partie des quatre {{Citation|grandes familles}} qui commandaient les Zénètes au moment de la [[Conquête musulmane du Maghreb|conquête arabe]]<ref name="agabi" />. Au {{s-|VIII}}, ils se mobilisent autour du dogme [[kharidjite]] pour se révolter contre le pouvoir arabe . Ils ont créé au {{s-|VIII}} dans le [[Maghreb central]], un [[Royaume sufrite de Tlemcen|royaume sufrite]] dont la capitale était [[Tlemcen]]. Ensuite, ils créent une dynastie au {{s-|X}}, [[Yala Ibn Mohamed]] en fondant la ville de Ifghan (l'actuelle [[Frenda]]) s'est attribué une ascendance d'homme pieux de la tribu pour asseoir son pouvoir . Les Banou Ifren se sont alliés aux [[Omeyyades]] de [[Cordoue]] pour affronter les [[Fatimides]].


Après avoir menacé le califat fatimide, les [[Ifrenides]] sont battus par le [[ziride]] [[Bologhine ibn Ziri]] passent en [[Al-Andalus|Andalousie]], où ils prennent les villes de [[Malaga]], [[Jaén (Espagne)|Jaén]] et [[Ronda (Espagne)|Ronda]] en [[955]]. Une partie plus nombreuse s'implante dans le Maghreb al-Aqsa et s'empare du Tadla d'où ils contribuent à la destruction des hérétiques [[Berghouata|berghouatas]]. Des princes des Beni Ifren fondent un royaume à Chala, (actuel Rabat) ; leur pouvoir s’étendant sur une partie du Tadla, au sud. Les Ifrenides de Tlemcen sont tous tués lors de la prise de la ville par les [[Almoravides]].
Après avoir menacé le califat fatimide, les [[Ifrenides]] sont battus par le [[ziride]] [[Bologhine ibn Ziri]] passent en [[Al-Andalus|Andalousie]], où ils prennent les villes de [[Malaga]], [[Jaén (Espagne)|Jaén]] et [[Ronda (Espagne)|Ronda]] en [[955]]. Une partie plus nombreuse s'implante dans le Maghreb al-Aqsa et s'empare du Tadla d'où ils contribuent à la destruction des hérétiques [[Berghouata|berghouatas]]. Des princes des Beni Ifren fondent un royaume à Chala, (actuel Rabat) ; leur pouvoir s’étendant sur une partie du Tadla, au sud.


En [[1039]], les Banou Ifren forment dans la péninsule ibérique la [[Taïfa de Ronda]].
En [[1039]], les Banou Ifren forment dans la péninsule ibérique la [[Taïfa de Ronda]].


== Origines ==
== Origines ==
Les Banou Ifren (en [[tamazight]] : At Yefren) sont des [[Zénète|Zénètes]]<ref>Robert Brown, John Pory , ''The History and Description of Africa'', Leo Africanus, {{p.|757}}, 2010</ref>. [[Ibn Khaldoun]] fait remonter leur origine à Madghis, dont le nom est rappelé par le tombeau monumental de [[Medracen]]<ref>Encyclopedie Berbere. Fasc. XI: Bracelets - Caprarienses, {{p.|1610}}, EDISUD, 1992</ref>. Ils descendent d'[[Izliten]]<ref>Francesco Gabrieli, ''Maghreb médiéval : l'apogée de la civilisation islamique dans l'Occident arabe'', {{p.|19}}, 1991</ref>. Selon les généalogistes et principalement [[Ibn Hazm]], ils descendraient de Yalistan Ibn Misra Ibn Zakïa Ibn Warshik Ibn ed-Did et fils de Djana, comme les [[Maghraouas]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=A.|nom1=Khelifa|titre=Maghraoua - Maghrâwa (Tribu)|périodique=Encyclopédie berbère|numéro=30|date=2010-12-29|issn=1015-7344|doi=10.4000/encyclopedieberbere.409|lire en ligne=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/409|consulté le=2022-04-08|pages=4486–4487}}</ref>.


Les Banou Ifran constituent la branche la plus importante de la grande tribu berbère des Zanāta. La zone primitive de leur habitat était la [[Tripolitaine]] occidentale<ref name="Introducción al Jaén islámico">{{lien web|langue=fr|auteur1=Javier Aguirre Sádaba|auteur2=María del Carmen Jiménez Mata|titre=Introducción al Jaén islámico : estudio geográfico-histórico|éditeur=Instituto de Estudios Giennenses, Excma. Diputación Provincial|page=175|date=1979|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Introducci%C3%B3n_al_Ja%C3%A9n_isl%C3%A1mico/Lo0JAQAAIAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=Banou+Ifran+tripolitania&dq=Banou+Ifran+tripolitania&printsec=frontcover}}</ref>. Le nom des Banou Ifren est porté par plusieurs tribus répandues en Tripolitaine, dans le sud de l'[[Ifriqiya]], le [[Maghreb central]] et le [[Maghreb al-Aqsa]]. Leur plus ancienne mention se situe dans la région occidentale de l'ancienne [[Maurétanie césarienne]]<ref name="agabi" />.
Les Banou Ifren (en [[tamazight]] : At Yefren) sont des [[Zénète|Zénètes]]<ref>Robert Brown, John Pory , ''The History and Description of Africa'', Leo Africanus, {{p.|757}}, 2010</ref>. [[Ibn Khaldoun]] fait remonter leur origine à Madghis, dont le nom est rappelé par le tombeau monumental de [[Medracen]]<ref>Encyclopedie Berbere. Fasc. XI: Bracelets - Caprarienses, {{p.|1610}}, EDISUD, 1992</ref>. Ils descendent d'[[Izliten]]<ref>Francesco Gabrieli, ''Maghreb médiéval : l'apogée de la civilisation islamique dans l'Occident arabe'', {{p.|19}}, 1991</ref>. Selon les généalogistes et principalement [[Ibn Hazm]], ils descendraient de Yalistan Ibn Misra Ibn Zakïa Ibn Warshik Ibn ed-Did et fils de Djana, comme les [[Maghraouas]]<ref>{{Article|langue=fr|prénom1=A.|nom1=Khelifa|titre=Maghraoua - Maghrâwa (Tribu)|périodique=Encyclopédie berbère|numéro=30|date=2010-12-29|issn=1015-7344|doi=10.4000/encyclopedieberbere.409|lire en ligne=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/409|consulté le=2022-04-08|pages=4486–4487}}</ref>.


Selon les travaux de l'orientaliste T. Lewicki, mentionnés dès le {{s|VIII}}, les Banou Ifren sont l'une des plus anciennes composantes attestée des [[Zénètes]]. Ils semblent donc réellement avoir appartenu au groupe primitif des « vrais Zenâta », qui occupaient le pays de [[Yefren]], à 80 km au sud de [[Sabratha (Libye)|Sabratha]], en Tripolitaine<ref name="Les Maures et l'Afrique romaine ({{sp-|IV|-|VII}})">{{lien web|langue=fr|auteur1=Yves Modéran|titre=Les Maures et l'Afrique romaine ({{sp-|IV|-|VII}}) : Chapitre 18. Les Botr, les Branès, et le monde berbère au VIIe siècle|éditeur=Publications de l’École française de Rome|page=24|date=2013|lire en ligne=https://books.openedition.org/efr/1434?lang=fr}}</ref>. Au moment de la [[conquête musulmane du Maghreb]], [[Ibn Khaldoun]] les distingue parmi les trois grandes confédérations qui se partagent l'ouest de l'Algérie actuelle, avec les [[Beni Faten]] et les [[Maghraouas]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Sasha|nom1=Toperich|prénom2=Samy|nom2=Boukaila|prénom3=Jonathan|nom3=Roberts|titre=Algeria and Transatlantic Relations|passage=34|éditeur=Brookings Institution Press|date=2019-01-29|isbn=978-0-9600127-0-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5BOGDwAAQBAJ&pg=PT34&lpg=PT34&dq=When+it+came+to+the+time+of+conquest,+Ibn+Khaldun+distinguished+three+major+confederations+that+shared+the+west+of+present-day+Algeria:+Banu+Fatan,+Maghrawa,+and+Banu+Ifran&source=bl&ots=Y8Bv7gQ279&sig=ACfU3U0dS_OmxPTtTUHt1LOdsfjUbevS-g&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi28-Pu0Pz2AhUmzoUKHeo7AIUQ6AF6BAgCEAM#v=onepage&q=When%20it%20came%20to%20the%20time%20of%20conquest%2C%20Ibn%20Khaldun%20distinguished%20three%20major%20confederations%20that%20shared%20the%20west%20of%20present-day%20Algeria%3A%20Banu%20Fatan%2C%20Maghrawa%2C%20and%20Banu%20Ifran&f=false|consulté le=2022-04-05|extrait=When it came to the time of conquest, Ibn Khaldun distinguished three major confederations that shared the west of present-day Algeria: Banu Fatan, Maghrawa, and Banu Ifran.}}</ref>.
Le nom des Banou Ifren est porté par plusieurs tribus répandues en Tripolitaine, dans le sud de l'[[Ifriqiya]], le [[Maghreb central]] et le [[Maghreb al-Aqsa]]. Leur plus ancienne mention se situe dans la région occidentale de l'ancienne [[Maurétanie césarienne]]<ref name="agabi" />.


Grigori Lazarev suppose que les Banou Ifren provenaient d'une région libyenne et avaient, dans leur migration, laissé des branches dans le sud tunisien. Il affirme leur présence dans les [[Hauts Plateaux (Algérie)|steppes]] du [[Maghreb central]] et dans le [[Tell algérien|Tell]] dès les {{s2-|VIII|IX}}<ref name=":Lazarev">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Grigori Lazarev|titre=Généalogies et géographies tribales|éditeur=|date=|page=14|lire en ligne=https://www.academia.edu/44133334/GENEALOGIES_et_GEOGRAPHIES_TRIBALES}}</ref>.
Selon les travaux de l'orientaliste T. Lewicki, mentionnés dès le {{s|VIII}}, les Banou Ifren sont l'une des plus anciennes composantes attestée des [[Zénètes]]. Ils semblent donc réellement avoir appartenu au groupe primitif des « vrais Zenâta », qui occupaient le pays de [[Yefren]], à 80 km au sud de [[Sabratha (Libye)|Sabratha]], en [[Tripolitaine]]<ref name="Les Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle)">{{lien web|langue=fr|auteur1=Yves Modéran|titre=Les Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle) : Chapitre 18. Les Botr, les Branès, et le monde berbère au VIIe siècle|éditeur=Publications de l’École française de Rome|page=24|date=2013|issn=|lire en ligne=https://books.openedition.org/efr/1434?lang=fr}}</ref>. Au moment de la [[conquête musulmane du Maghreb]], [[Ibn Khaldoun]] les distingue parmi les trois grandes confédérations qui se partagent l'ouest de l'Algérie actuelle, avec les [[Beni Faten]] et les [[Maghraouas]]<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Sasha|nom1=Toperich|prénom2=Samy|nom2=Boukaila|prénom3=Jonathan|nom3=Roberts|titre=Algeria and Transatlantic Relations|passage=34|éditeur=Brookings Institution Press|date=2019-01-29|isbn=978-0-9600127-0-1|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=5BOGDwAAQBAJ&pg=PT34&lpg=PT34&dq=When+it+came+to+the+time+of+conquest,+Ibn+Khaldun+distinguished+three+major+confederations+that+shared+the+west+of+present-day+Algeria:+Banu+Fatan,+Maghrawa,+and+Banu+Ifran&source=bl&ots=Y8Bv7gQ279&sig=ACfU3U0dS_OmxPTtTUHt1LOdsfjUbevS-g&hl=fr&sa=X&ved=2ahUKEwi28-Pu0Pz2AhUmzoUKHeo7AIUQ6AF6BAgCEAM#v=onepage&q=When%20it%20came%20to%20the%20time%20of%20conquest%2C%20Ibn%20Khaldun%20distinguished%20three%20major%20confederations%20that%20shared%20the%20west%20of%20present-day%20Algeria%3A%20Banu%20Fatan%2C%20Maghrawa%2C%20and%20Banu%20Ifran&f=false|consulté le=2022-04-05|extrait=When it came to the time of conquest, Ibn Khaldun distinguished three major confederations that shared the west of present-day Algeria: Banu Fatan, Maghrawa, and Banu Ifran.}}</ref>.


Pour Yves Modéran et Richardot Philippe, les Banou Ifren serait le nom moderne des Ifuraces de l'Antiquité, tribu mentionnée lors de la révolte des Maures contre les [[Empire byzantin|Byzantins]] au {{S-|VI}}<ref name="Les Maures et l'Afrique romaine ({{sp-|IV|-|VII}}) 107">{{lien web|langue=fr|auteur1=Yves Modéran|titre=Les Maures et l'Afrique romaine ({{sp-|IV|-|VII}})|éditeur=Publications de l’École française de Rome|page=107|date=2013|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_Maures_et_l_Afrique_romaine_IVe_VIIe/39YSCwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=ifren+tripolitaine&pg=PA107&printsec=frontcover}}</ref>{{,}}<ref name="cairn">Richardot Philippe, « La pacification de l'Afrique byzantine 534 - 546 », Stratégique, 2009/1-2-3-4 (N° 93-94-95-96), p. 129-158. DOI : 10.3917/strat.093.0129. [https://www.cairn.info/revue-strategique-2009-1-page-129.htm URL].</ref>. D'après Yves Modéran, le territoire des Ifuraces est situé en Tripolitaine<ref name="Les Maures et l'Afrique romaine ({{sp-|IV|-|VII}}) 293">{{lien web|langue=fr|auteur1=Yves Modéran|titre=Les Maures et l'Afrique romaine ({{sp-|IV|-|VII}})|éditeur=Publications de l’École française de Rome|page=293|date=2013|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_Maures_et_l_Afrique_romaine_IVe_VIIe/39YSCwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=ifuraces+tripolitaine&pg=PA293&printsec=frontcover}}</ref>{{,}}<ref name="Les Maures et l'Afrique romaine ({{sp-|IV|-|VII}}) 244">{{lien web|langue=fr|auteur1=Yves Modéran|titre=Les Maures et l'Afrique romaine ({{sp-|IV|-|VII}})|éditeur=Publications de l’École française de Rome|page=244|date=2013|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_Maures_et_l_Afrique_romaine_IVe_VIIe/39YSCwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=ifren+tripolitaine&pg=PA107&printsec=frontcover}}</ref>. Selon l'[[Encyclopédie berbère]], les Ifuraces sont probablement à localiser dans le [[Djebel Nefoussa|djebel tripolitain]], mais aucune mention n'est faite par rapport aux Banou Ifren<ref name="Ifuraces">{{lien web|langue=fr|prénom1=Desanges|nom1=J.|titre=Ifuraces|périodique=Encyclopédie berbère|date=|lire en ligne=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1548#:~:text=1Les%20Ifuraces%20sont%20cit%C3%A9s,une%20%C3%A9p%C3%A9e%20et%20un%20bouclier.|consulté le=2022-04-06}}</ref>. En effet, pour Jean Despois, les Ifuraces qui étaient de redoutables fantassins, ne pouvaient être que des montagnards du Sud tunisien et du Sud tripolitain<ref name="Jean Despois">{{lien web|langue=fr|auteur1=Jean Despois|titre=Le Djebel Nefousa (Tripolitaine) : étude géographique|éditeur=Larose|date=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Le_Djebel_Nefousa_Tripolitaine/oAhXAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=ifuraces+tripolitaine&dq=ifuraces+tripolitaine&printsec=frontcover|consulté le=2022-04-08}}</ref>. Les Ifuraces seraient ainsi une des tribus [[Marmarique|marmarides]] qui réside en Tripolitaine, avec notamment leur célèbre chef [[Carcasan]]{{Sfn|Martindale|Jones|Morris|5=1992|p=270}}. Pour Richardot Philippe, les Ifuraces sont une population montagnarde du sud de l'[[Aurès]], des [[monts du Hodna]] et du [[Zibans|Zab]], bien que certains chercheurs précise-t-il, « supposent leur territoire en [[Tripolitaine]] »<ref name="cairn"/>.
Grigori Lazarev suppose que les Banou Ifren provenaient d'une région libyenne et avaient, dans leur migration, laissé des branches dans le sud tunisien. Il affirme leur présence dans les [[Hauts Plateaux (Algérie)|steppes]] du [[Maghreb central]] et dans le [[Tell algérien|Tell]] dès les {{s2-|VIII|IX}}<ref name=":Lazarev">{{Ouvrage|langue=fr|auteur1=Grigori Lazarev|titre=Généalogies et géographies tribales|éditeur=|date=|page=14|lire en ligne=https://www.academia.edu/44133334/GENEALOGIES_et_GEOGRAPHIES_TRIBALES|consulté le=}}</ref>.


Toutefois, beaucoup d'auteurs ont fait le rapprochement entre les [[Ifoghas]] actuels et les Ifuraces<ref name="Ifoghas">{{lien web|langue=fr|prénom1=Badi|nom1=D.|titre=Ifoghas (Ifughas, Ifoughas, Iforas)|périodique=Encyclopédie berbère|date=|lire en ligne=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1540|consulté le=2022-04-06}}</ref>. Ainsi, selon [[Stéphane Gsell]], il est admissible que les Iforas de l’Adrar, se rattachent aux Ifuraces, qui au {{VIe siècle}}, vivaient en Tripolitaine<ref name="Ifoghas"/>, cette information est décrite par [[Corripus]]<ref name="Charles Grémont">{{lien web|langue=fr|auteur1=Charles Grémont|titre=Les Touaregs Iwellemmedan, 1647-1896 : un ensemble politique de la boucle du Niger|éditeur=Karthala|page=104|date=2010|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_Touaregs_Iwellemmedan_1647_1896/ZgWCsPREtYgC?hl=fr&gbpv=1&dq=ifuraces+tripolitaine&pg=PA104&printsec=frontcover}}</ref>.
Pour Yves Modéran et Richardot Philippe, les Banou Ifren serait le nom moderne des Ifuraces de l'Antiquité, tribu mentionnée lors de la révolte des Maures contre les [[Empire byzantin|Byzantins]] au {{S-|VI}}<ref name="Les Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle) 107">{{lien web|langue=fr|auteur1=Yves Modéran|titre=Les Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle)|éditeur=Publications de l’École française de Rome|page=107|date=2013|issn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_Maures_et_l_Afrique_romaine_IVe_VIIe/39YSCwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=ifren+tripolitaine&pg=PA107&printsec=frontcover}}</ref>{{,}}<ref name="cairn">Richardot Philippe, « La pacification de l'Afrique byzantine 534 - 546 », Stratégique, 2009/1-2-3-4 (N° 93-94-95-96), p. 129-158. DOI : 10.3917/strat.093.0129. [https://www.cairn.info/revue-strategique-2009-1-page-129.htm URL].</ref>. D'après Yves Modéran, le territoire des Ifuraces est situé en Tripolitaine<ref name="Les Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle) 293">{{lien web|langue=fr|auteur1=Yves Modéran|titre=Les Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle)|éditeur=Publications de l’École française de Rome|page=293|date=2013|issn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_Maures_et_l_Afrique_romaine_IVe_VIIe/39YSCwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=ifuraces+tripolitaine&pg=PA293&printsec=frontcover}}</ref>{{,}}<ref name="Les Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle) 244">{{lien web|langue=fr|auteur1=Yves Modéran|titre=Les Maures et l'Afrique romaine (IVe-VIIe siècle)|éditeur=Publications de l’École française de Rome|page=244|date=2013|issn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_Maures_et_l_Afrique_romaine_IVe_VIIe/39YSCwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=ifren+tripolitaine&pg=PA107&printsec=frontcover}}</ref>. Selon l'[[Encyclopédie berbère]], les Ifuraces sont probablement à localiser dans le [[Djebel Nefoussa|djebel tripolitain]], mais aucune mention n'est faite par rapport aux Banou Ifren<ref name="Ifuraces">{{lien web|langue=fr|prénom1=Desanges|nom1=J.|titre=Ifuraces|périodique=Encyclopédie berbère|numéro=|date=|issn=|lire en ligne=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1548#:~:text=1Les%20Ifuraces%20sont%20cit%C3%A9s,une%20%C3%A9p%C3%A9e%20et%20un%20bouclier.|consulté le=2022-04-06}}</ref>. En effet, pour Jean Despois, les Ifuraces qui étaient de redoutables fantassins, ne pouvaient être que des montagnards du Sud tunisien et du Sud tripolitain<ref name="Jean Despois">{{lien web|langue=fr|auteur1=Jean Despois|titre=Le Djebel Nefousa (Tripolitaine) : étude géographique|éditeur=Larose|numéro=|date=|issn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Le_Djebel_Nefousa_Tripolitaine/oAhXAAAAMAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=ifuraces+tripolitaine&dq=ifuraces+tripolitaine&printsec=frontcover|consulté le=2022-04-08}}</ref>. Selon Victor Piquet, les Ifuraces, peut-être détachés des [[Nasamons]], occupaient une zone allant de [[Leptis Magna]] jusqu'à la [[Byzacène]]<ref name="Victor Piquet">{{lien web|langue=fr|auteur1=Victor Piquet|titre=Les civilisations de l'Afrique du nord : Berbères-Arabes Turcs|éditeur=A. Colin|page=33|date=1909|issn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_civilisations_de_l_Afrique_du_nord/EQJFAAAAIAAJ?hl=fr&gbpv=1&bsq=nasamons+ifuraces&dq=nasamons+ifuraces&printsec=frontcover|consulté le=2022-04-08}}</ref>. Pour Richardot Philippe, les Ifuraces sont une population montagnarde du sud de l'[[Aurès]], des [[monts du Hodna]] et du [[Zibans|Zab]], bien que certains chercheurs précise-t-il, « supposent leur territoire en [[Tripolitaine]] »<ref name="cairn"/>.


Pour l'Encyclopédie berbère, le rapprochement de leur nom avec celui des Ifoghas de l'Adrar, ne peut guère s'expliquer que par des spéculations<ref name="Ifuraces"/>. Yves Modéran conteste cette filiation, car les Ifuraces seraient des montagnards. Il se demande s'il n'est pas envisageable une explication par un phénomène, très courant chez les Berbères, de duplication d'un ethnique sans réelle parenté des deux ensembles qui le portent<ref>{{Chapitre|prénom1=Yves|nom1=Modéran|titre chapitre=Chapitre 7. La conquête des plateaux libyens (ive-vie siècle)|titre ouvrage=Les Maures et l’Afrique romaine ({{sp-|IV|-|VII}})|éditeur=Publications de l’École française de Rome|collection=Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome|date=2013-05-22|isbn=978-2-7283-1003-6|lire en ligne=http://books.openedition.org/efr/1418|consulté le=2022-04-08|passage=251–310}}</ref>.
Toutefois, beaucoup d'auteurs ont fait le rapprochement entre les [[Ifoghas]] actuels et les Ifuraces<ref name="Ifoghas">{{lien web|langue=fr|prénom1=Badi|nom1=D.|titre=Ifoghas (Ifughas, Ifoughas, Iforas)|périodique=Encyclopédie berbère|numéro=|date=|issn=|lire en ligne=https://journals.openedition.org/encyclopedieberbere/1540|consulté le=2022-04-06}}</ref>. Ainsi, selon [[Stéphane Gsell]], il est admissible que les Iforas de l’Adrar, se rattachent aux Ifuraces, qui au {{S|vi}}, vivaient en Tripolitaine<ref name="Ifoghas"/>, cette information est décrite par [[Corripus]]<ref name="Charles Grémont">{{lien web|langue=fr|auteur1=Charles Grémont|titre=Les Touaregs Iwellemmedan, 1647-1896 : un ensemble politique de la boucle du Niger|éditeur=Karthala|page=104|date=2010|issn=|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Les_Touaregs_Iwellemmedan_1647_1896/ZgWCsPREtYgC?hl=fr&gbpv=1&dq=ifuraces+tripolitaine&pg=PA104&printsec=frontcover}}</ref>.

Pour l'Encyclopédie berbère, le rapprochement de leur nom avec celui des Ifoghas de l'Adrar, ne peut guère s'expliquer que par des spéculations<ref name="Ifuraces"/>. Yves Modéran conteste cette filiation, car les Ifuraces seraient des montagnards. Il se demande s'il n'est pas envisageable une explication par un phénomène, très courant chez les Berbères, de duplication d'un ethnique sans réelle parenté des deux ensembles qui le portent<ref>{{Chapitre|prénom1=Yves|nom1=Modéran|titre chapitre=Chapitre 7. La conquête des plateaux libyens (ive-vie siècle)|titre ouvrage=Les Maures et l’Afrique romaine (IVe-VIIe siècle)|éditeur=Publications de l’École française de Rome|collection=Bibliothèque des Écoles françaises d’Athènes et de Rome|date=2013-05-22|isbn=978-2-7283-1003-6|lire en ligne=http://books.openedition.org/efr/1418|consulté le=2022-04-08|passage=251–310}}</ref>.


== Territoire ==
== Territoire ==
En [[Maurétanie césarienne]], le gros de leur peuple se situe dans sa partie occidentale, dont leurs deux royaumes les plus notoires se sont constitués autour de [[Tlemcen]] et [[Tahert]]<ref name="agabi" />. Selon Ibn Khaldoun, à la veille de la [[conquête musulmane du Maghreb]], la région de Tlemcen étaient aux mains des [[Zénètes]] dont les Banou Ifren<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Sénac|prénom2=Patrice|nom2=Cressier|titre=Histoire du Maghreb médiéval: VIIe-XIe siècle|éditeur=Armand Colin|date=2012-10-10|isbn=978-2-200-28342-1|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Histoire_du_Maghreb_m%C3%A9di%C3%A9val/tLmSiRsisVEC?hl=fr&gbpv=1&dq=banou+Ifran&pg=PT119&printsec=frontcover|consulté le=2022-04-08|extrait=Selon Ibn Khaldûn, à la veille de la conquête arabe,la ville et ses environs étaient aux mains de Berbères Zanâta, parmi lesquels les Maghrâwa et les Banû Ifran qui s'adonnaient à la vie pastorale et à l'agriculture.}}</ref>. Au début de la conquête, leurs chefs combattaient en [[Ifriqiya]], loin de leur propre territoire<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Sasha|nom1=Toperich|prénom2=Samy|nom2=Boukaila|prénom3=Jonathan|nom3=Roberts|titre=Algeria and Transatlantic Relations|passage=|éditeur=Brookings Institution Press|date=2019-01-29|isbn=978-0-9600127-0-1|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Algeria_and_Transatlantic_Relations/5BOGDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=At+the+beginning+of+the+conquest,+Maghrawian+or+Ifranian+leaders+fight+in+Ifriqiya,+far+from+their+own+territory.&pg=PT39&printsec=frontcover|consulté le=2022-04-05|extrait=At the beginning of the conquest, Maghrawian or Ifranian leaders fight in Ifriqiya, far from their own territory.}}</ref>.
Dans l'ancienne [[Maurétanie césarienne]], le gros de leur peuple se situe dans sa partie occidentale, dont leurs deux royaumes les plus notoires se sont constitués autour de [[Tlemcen]] et [[Tahert]]<ref name="agabi" />. Selon Ibn Khaldoun, à la veille de la [[conquête musulmane du Maghreb]], la région de Tlemcen étaient aux mains des [[Zénètes]] dont les Banou Ifren<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Philippe|nom1=Sénac|prénom2=Patrice|nom2=Cressier|titre=Histoire du Maghreb médiéval: {{sp-|VII|-|XI}}|éditeur=Armand Colin|date=2012-10-10|isbn=978-2-200-28342-1|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Histoire_du_Maghreb_m%C3%A9di%C3%A9val/tLmSiRsisVEC?hl=fr&gbpv=1&dq=banou+Ifran&pg=PT119&printsec=frontcover|consulté le=2022-04-08|extrait=Selon Ibn Khaldûn, à la veille de la conquête arabe,la ville et ses environs étaient aux mains de Berbères Zanâta, parmi lesquels les Maghrâwa et les Banû Ifran qui s'adonnaient à la vie pastorale et à l'agriculture.}}</ref>. Au début de la conquête, leurs chefs combattaient en [[Ifriqiya]], loin de leur propre territoire<ref>{{Ouvrage|langue=en|prénom1=Sasha|nom1=Toperich|prénom2=Samy|nom2=Boukaila|prénom3=Jonathan|nom3=Roberts|titre=Algeria and Transatlantic Relations|éditeur=Brookings Institution Press|date=2019-01-29|isbn=978-0-9600127-0-1|lire en ligne=https://www.google.fr/books/edition/Algeria_and_Transatlantic_Relations/5BOGDwAAQBAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=At+the+beginning+of+the+conquest,+Maghrawian+or+Ifranian+leaders+fight+in+Ifriqiya,+far+from+their+own+territory.&pg=PT39&printsec=frontcover|consulté le=2022-04-05|extrait=At the beginning of the conquest, Maghrawian or Ifranian leaders fight in Ifriqiya, far from their own territory.}}</ref>.


Ibn Khaldoun mentionne leur présence dans le [[Maghreb central]]<ref>Rachid Bellil, ''Les oasis du Gourara (Sahara algérien)'', {{p.|50}}, 1999, [https://books.google.fr/books?id=Vl5YrF16t-gC&pg=PA50&dq=ifren+ouest&hl=fr&sa=X&ei=QyiMVcjdLMv1-AH70YHoCA&ved=0CDgQ6AEwBQ#v=onepage&q=ifren%20ouest&f=false livre en ligne]</ref>. Les Beni Ifren comptaient un grand nombre de tribus dont les plus importantes étaient les Beni Wargou et les Merindjissa<ref name="agabi"/>. Les branches ifrenides Beni Wargou et Merindjissa étaient présentes dans les régions méridionales de [[Tunisie]]. Les Ifrens étaient aussi présent dans la région des [[Aurès]] méridionaux, dans la [[Hodna]] et dans le [[Zibans|Zab]]<ref>Ernest Mercier, ''Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête français (1830)'', publié par Adamant Media Corporation, {{p.|188}}, 2005. {{ISBN|1-4212-5345-3}} [https://www.google.fr/books/edition/Histoire_de_l_Afrique_septentrionale_Ber/W98TAAAAIAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Histoire+de+l%27Afrique+Septentrionale+(Berb%C3%A9rie)+Depuis+les+Temps+les+Plus+Recul%C3%A9s+Jusqu%27%C3%A0+la+Conqu%C3%AAte+Fran%C3%A7aise+(1830)&printsec=frontcover Version en ligne du livre]</ref>. Durant la période islamique médiévale, les [[Zénètes]] davantage nomades, sont notamment présents dans la moitié occidentale du Maghreb : les Banou Ifren, les [[Meknassas]] et les [[Maghraouas]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilbert|nom1=Meynier|titre=L'Algérie, coeur du Maghreb classique: de l'ouverture islamo-arabe au repli (698-1518)|passage=40|éditeur=La Découverte|date=2010|isbn=978-2-7071-5231-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=m4s6AQAAIAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=moiti%C3%A9+occidentale+du+Maghreb+:+les+Ban%C3%BB+Ifr%C3%A2n,+les+Mikn%C3%A2sa+%E2%80%94+dont+leur+rameau+des+Ban%C3%BB+Midr%C3%A2r+%E2%80%94,+les+Maghrawa&q=moiti%C3%A9+occidentale+du+Maghreb+:+les+Ban%C3%BB+Ifr%C3%A2n,+les+Mikn%C3%A2sa+%E2%80%94+dont+leur+rameau+des+Ban%C3%BB+Midr%C3%A2r+%E2%80%94,+les+Maghrawa&hl=fr|consulté le=2022-04-08|extrait=Les seconds, davantage nomades, sont notamment présents dans la moitié occidentale du Maghreb : les Banû Ifrân, les Miknâsa — dont leur rameau des Banû Midrâr —, les Maghrawa, tous, un temps, plus ou moins dans l’orbite khârijite.}}</ref>.
Les Beni Ifren comptaient un grand nombre de tribus dont les plus importantes étaient les Beni Wargou et les Merindjissa<ref name="agabi"/>. Au {{S-|VII}}, les branches ifrenides Beni Wargou et Merindjissa étaient présentes dans les régions méridionales de [[Tunisie]]. Les Ifrens étaient aussi présent dans la région des [[Aurès]] méridionaux, dans la [[Hodna]] et dans le [[Zibans|Zab]]<ref>Ernest Mercier, ''Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête français (1830)'', publié par Adamant Media Corporation, {{p.|188}}, 2005. {{ISBN|1-4212-5345-3}} [https://www.google.fr/books/edition/Histoire_de_l_Afrique_septentrionale_Ber/W98TAAAAIAAJ?hl=fr&gbpv=1&dq=Histoire+de+l%27Afrique+Septentrionale+(Berb%C3%A9rie)+Depuis+les+Temps+les+Plus+Recul%C3%A9s+Jusqu%27%C3%A0+la+Conqu%C3%AAte+Fran%C3%A7aise+(1830)&printsec=frontcover Version en ligne du livre]</ref>. Ibn Khaldoun mentionne leur présence dans le [[Maghreb central]]<ref>Rachid Bellil, ''Les oasis du Gourara (Sahara algérien)'', {{p.|50}}, 1999, [https://books.google.fr/books?id=Vl5YrF16t-gC&pg=PA50&dq=ifren+ouest&hl=fr&sa=X&ei=QyiMVcjdLMv1-AH70YHoCA&ved=0CDgQ6AEwBQ#v=onepage&q=ifren%20ouest&f=false livre en ligne]</ref>. Durant la période islamique médiévale, les [[Zénètes]] davantage nomades, sont notamment présents dans la moitié occidentale du Maghreb : les Banou Ifren, les [[Meknassas]] et les [[Maghraouas]]<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Gilbert|nom1=Meynier|titre=L'Algérie, coeur du Maghreb classique: de l'ouverture islamo-arabe au repli (698-1518)|passage=40|éditeur=La Découverte|date=2010|isbn=978-2-7071-5231-2|lire en ligne=https://books.google.com/books?id=m4s6AQAAIAAJ&newbks=0&printsec=frontcover&dq=moiti%C3%A9+occidentale+du+Maghreb+:+les+Ban%C3%BB+Ifr%C3%A2n,+les+Mikn%C3%A2sa+%E2%80%94+dont+leur+rameau+des+Ban%C3%BB+Midr%C3%A2r+%E2%80%94,+les+Maghrawa&q=moiti%C3%A9+occidentale+du+Maghreb+:+les+Ban%C3%BB+Ifr%C3%A2n,+les+Mikn%C3%A2sa+%E2%80%94+dont+leur+rameau+des+Ban%C3%BB+Midr%C3%A2r+%E2%80%94,+les+Maghrawa&hl=fr|consulté le=2022-04-08|extrait=Les seconds, davantage nomades, sont notamment présents dans la moitié occidentale du Maghreb : les Banû Ifrân, les Miknâsa — dont leur rameau des Banû Midrâr —, les Maghrawa, tous, un temps, plus ou moins dans l’orbite khârijite.}}</ref>. À la veille de l'arrivée des [[Hilaliens]] au Maghreb, les Banou Ifren occupaient la région de Tlemcen<ref>Elise Voguet. [https://www.researchgate.net/publication/350236097_Chapitre_IV_-_Histoire_sociale_du_VIIe_au_XVe_siecle_La_mise_en_place_d%27une_societe_islamique_au_Maghreb Chapitre IV - Histoire sociale (du VIIe au XVe siècle) : La mise en place d’une sociétéislamique au Maghreb]. Houari Touati. Histoire générale de l’Algérie, Zaytûn, 2014, p.17, 978-9931-9192-1-6.</ref>.


Les habitants du massif du [[Dahra (massif)|Dahra]], au nord de l'[[Algérie]], sont d'origine essentiellement zénète, et descendent des Banou Ifren et des Maghraouas<ref>Bouhadiba Farouk, « [https://www.cairn.info/revue-etudes-et-documents-berberes-2016-1-page-137.htm À propos d’arabo-berbère à Mazouna] », Études et Documents Berbères, 2016/1-2 (N° 35-36), p. 137-147. DOI : 10.3917/edb.035.0137</ref>. La confédération [[Ouerghemma]] dans le sud-est tunisien descend des Ifrenides<ref>Victor Piquet, ''Les civilisations de l'Afrique du nord: Berbères-Arabes Turcs'', publié par A. Colin, {{p.|371}}, 1909 [https://books.google.fr/books?id=EQJFAAAAIAAJ&q=troglodyte+aur%C3%A8s&dq=troglodyte+aur%C3%A8s&pgis=1 version du livre en ligne]</ref>. La tribu [[Chaouia (Maroc)|chaouïa]] [[Zenata (tribu de la Chaouïa)|Zenata]] des environs de [[Mohammédia]] seraient issues des Banou Ifren<ref name=":André Adam">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=André Adam|titre=Histoire de Casablanca, des origines à 1914|éditeur=Éditions Ophrys|date=1968|page=29|lire en ligne=https://mon-aigle.com/Vieux_Maroc/adam-histoire-de-casa/hist-casa-1.pdf|consulté le=}}</ref>.
Les habitants du massif du [[Dahra (massif)|Dahra]], au nord de l'[[Algérie]], sont d'origine essentiellement zénète, et descendent des Banou Ifren et des Maghraouas<ref>Bouhadiba Farouk, « [https://www.cairn.info/revue-etudes-et-documents-berberes-2016-1-page-137.htm À propos d’arabo-berbère à Mazouna] », Études et Documents Berbères, 2016/1-2 (N° 35-36), p. 137-147. DOI : 10.3917/edb.035.0137</ref>. La confédération [[Ouerghemma]] dans le sud-est tunisien descend des Ifrenides<ref>Victor Piquet, ''Les civilisations de l'Afrique du nord: Berbères-Arabes Turcs'', publié par A. Colin, {{p.|371}}, 1909 [https://books.google.fr/books?id=EQJFAAAAIAAJ&q=troglodyte+aur%C3%A8s&dq=troglodyte+aur%C3%A8s&pgis=1 version du livre en ligne]</ref>. La tribu [[Chaouia (Maroc)|chaouïa]] [[Zenata (tribu de la Chaouïa)|Zenata]] des environs de [[Mohammédia]] seraient issues des Banou Ifren<ref name=":André Adam">{{Ouvrage|langue=en|auteur1=André Adam|titre=Histoire de Casablanca, des origines à 1914|éditeur=Éditions Ophrys|date=1968|page=29|lire en ligne=https://mon-aigle.com/Vieux_Maroc/adam-histoire-de-casa/hist-casa-1.pdf}}</ref>.


== Mythologie berbère et étymologie ==
== Mythologie berbère et étymologie ==
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[[Fichier:Maison_d'Africa_EL_Jem.jpg|thumb|190px|Mosaïque de la ''Domus Africa'' de [[Thysdrus]].]]
[[Fichier:Maison_d'Africa_EL_Jem.jpg|thumb|190px|Mosaïque de la ''Domus Africa'' de [[Thysdrus]].]]


Les Banou Ifren étaient désignés à l'Antiquité sous le nom d'Ifuraces, d'Iforen, d'Ifoura ou en [[latin]] d'Afri (Afer au singulier)<ref name="cairn"/> Wuilleumier explique l'origine du mot Africa en indiquant que le nom d'Ifri ou Yefren a été donné à une population vivant en Afrique du nord et que c’est un mot d’origine berbère signifiant la grotte<ref>Wuilleumier (P.), ''Musées de l’Algérie et de la Tunisie'', Paris, 1928</ref>.
Les Banou Ifren étaient désignés à l'Antiquité sous le nom d'Ifuraces, d'Iforen, d'Ifoura ou en [[latin]] d'Afri (Afer au singulier)<ref name="cairn"/> Wuilleumier explique l'origine du mot [[Afrique romaine|''Africa'']] en indiquant que le nom d'Ifri ou Yefren a été donné à une population vivant en [[Afrique du Nord|Afrique du nord]] et que c’est un mot d’origine berbère signifiant la grotte<ref>Wuilleumier (P.), ''Musées de l’Algérie et de la Tunisie'', Paris, 1928</ref>.


D'autres indiquent que le nom du continent africain, anciennement [[Ifriqiya]] (la [[Tunisie]] actuellement, plus les régions de l'est de l'Algérie), dérive du mot ''Ifri'' et Ifren que les [[Romains]] lui ont donné, par la suite, [[Afrique]] sera le nom de tout le continent africain<ref> ''The Berbers'', by Geo. Babington Michell, 1903, {{p.|161}} [http://links.jstor.org/sici?sici=0368-4016(190301)2%3A6%3C161%3ATB%3E2.0.CO%3B2-L Version en ligne]</ref>{{,}}<ref>{{lang|en|texte=Golden Age of the Moor}}. Ivan Van Sertima. Publié par Transaction Publishers, 1992{{ISBN|1-56000-581-5}}</ref>{{,}}<ref>Decret & Fantar, 1981</ref>{{,}}<ref>Edward Lipiński, ''Itineraria Phoenicia'', {{p.|200}}[https://books.google.fr/books?id=SLSzNfdcqfoC&pg=PA200&dq=Itineraria+Phoenicia+Ifren&sig=opSH-an97IhmB6GtJjMvn7bt4tc#PPA199,M1 version en ligne du livre]</ref>{{,}}<ref>H. R. Palmer, The Geographical Journal, ''Oases of the Libyan Desert'', vol. 73, {{n°|3}} (Mar., 1929), {{p.|302-303}}</ref>.
D'autres indiquent que le nom du continent africain, anciennement [[Ifriqiya]] (la [[Tunisie]] actuellement, plus les régions de l'est de l'Algérie), dérive du mot ''Ifri'' et Ifren que les [[Romains]] lui ont donné, par la suite, [[Afrique]] sera le nom de tout le continent africain<ref> {{Article|prénom1=Geo. Babington|nom1=Michell|titre=The Berbers|périodique=Journal of the Royal African Society|volume=2|numéro=6|date=1903|issn=0368-4016|lire en ligne=https://www.jstor.org/stable/714549|consulté le=2023-09-08|pages=161–194}}</ref>{{,}}<ref>{{lang|en|texte=Golden Age of the Moor}}. Ivan Van Sertima. Publié par Transaction Publishers, 1992{{ISBN|1-56000-581-5}}</ref>{{,}}<ref>Decret & Fantar, 1981</ref>{{,}}<ref>Edward Lipiński, ''Itineraria Phoenicia'', {{p.|200}}[https://books.google.fr/books?id=SLSzNfdcqfoC&pg=PA200&dq=Itineraria+Phoenicia+Ifren&sig=opSH-an97IhmB6GtJjMvn7bt4tc#PPA199,M1 version en ligne du livre]</ref>{{,}}<ref>H. R. Palmer, The Geographical Journal, ''Oases of the Libyan Desert'', vol. 73, {{n°|3}} (Mar., 1929), {{p.|302-303}}</ref>.


Les différentes appellations ''Ifru, Ifri, Ifuraces, Ifira , Ifer, Ifri, Beni Ifren'' sont berbères<ref>Awal, {{n°|31}}/2005: ''Anthropologie et subjectivité'', Numéros 31 à 32, {{p.|38}}, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris, 2005</ref>. ''Ifri'' signifie {{Citation|caverne}} en langue berbère Zénète <ref>Salem Chaker, ''Linguistique berbèr''. {{p.|154}}. Publié par Peeters Publishers, 1995. {{ISBN|2-87723-152-6}} [https://books.google.com/books?id=9EFYzJ8wAL4C&pg=PA154&dq=ifren&as_brr=3&hl=fr&sig=YC4Pqn1Vsk6K9CM8tyVzHe8Xm9g Version en ligne du livre]</ref>. Les premiers auteurs arabes décrivent les localités des Berbères Ifren comme troglodytes. Ifren est en effet le pluriel du mot Ifri <ref>''Mots'', Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, {{p.|9}}, 1987, l'article: no.15 [https://books.google.fr/books?id=nVEzAAAAIAAJ&q=africa++++ifri&dq=africa++++ifri&lr=&pgis=1 version du livre ene ligne]</ref> qui signifie caverne, la racine berbère FR cacher ou se cacher. Le mot Ifren existe encore aujourd'hui dans la toponymie, ainsi près d'Ighzer Amokrane, dans la wilaya de [[Béjaïa]] en [[Kabylie]] <ref>Foudil Cheriguen, ''Barbaros ou Amazigh. Ethnonymes et histoire politique en Afrique du Nord'', 1987 , {{p.|9}}, vol 1</ref>.
Les différentes appellations ''Ifru, Ifri, Ifuraces, Ifira , Ifer, Ifri, Beni Ifren'' sont berbères<ref>Awal, {{n°|31}}/2005: ''Anthropologie et subjectivité'', Numéros 31 à 32, {{p.|38}}, Éditions de la Maison des sciences de l'homme, Paris, 2005</ref>. ''Ifri'' signifie {{Citation|caverne}} en langue berbère zénète <ref>Salem Chaker, ''Linguistique berbèr''. {{p.|154}}. Publié par Peeters Publishers, 1995. {{ISBN|2-87723-152-6}} [https://books.google.com/books?id=9EFYzJ8wAL4C&pg=PA154&dq=ifren&as_brr=3&hl=fr&sig=YC4Pqn1Vsk6K9CM8tyVzHe8Xm9g Version en ligne du livre]</ref>. Les premiers auteurs arabes décrivent les localités des Berbères Ifren comme troglodytes. Ifren est en effet le pluriel du mot Ifri <ref>{{Ouvrage|langue=fr|titre=Mots|éditeur=Presses de la Fondation nationale des sciences politiques|date=1987|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=nVEzAAAAIAAJ&q=africa++++ifri&dq=africa++++ifri&lr=&pgis=1|consulté le=2023-09-08}}</ref> qui signifie caverne, la racine berbère FR cacher ou se cacher. Le mot Ifren existe encore aujourd'hui dans la toponymie, ainsi près d'[[Ighzer Amokrane]], dans la wilaya de [[Béjaïa]] en [[Kabylie]] <ref>Foudil Cheriguen, ''Barbaros ou Amazigh. Ethnonymes et histoire politique en Afrique du Nord'', 1987 , {{p.|9}}, vol 1</ref>.


Avant l'islamisation, les Banou Ifren étaient polythéistes<ref>J. Mesnage, ''Le Christianisme en Afrique: déclin et extinction'', publié par Adolpe Jourdan, 1915. Notes sur l'article: v. 2, {{p.|150}}</ref>. Ifru était une déesse solaire et déesse des cavernes et protectrice du foyer{{etc.}}<ref>[[Jules Toutain]], ''Les cultes païens dans l'Empire romain: première partie, les provinces latines'', Éditions Ernest Leroux, {{p.|46}}, 1920 [https://books.google.fr/books?id=_foLAAAAIAAJ&q=ifru&dq=ifru&pgis=1 version du livre en ligne]</ref> En revanche, Stéphane Gsell réfute la thèse d'Ifru, le bon mot serait Ieru qui veut dire lune<ref>Encyclopédie berbère, Gsell, [http://encyclopedieberbere.revues.org/1547 livre en ligne]</ref>.
Avant l'islamisation, les Banou Ifren étaient polythéistes<ref>J. Mesnage, ''Le Christianisme en Afrique: déclin et extinction'', publié par Adolpe Jourdan, 1915. Notes sur l'article: v. 2, {{p.|150}}</ref>. Ifru était une déesse solaire et déesse des cavernes et protectrice du foyer{{etc.}}<ref>{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Jules|nom1=Toutain|titre=Les cultes païens dans l'Empire romain|éditeur=Editions Ernest Leroux|date=1920|lire en ligne=https://books.google.fr/books?id=_foLAAAAIAAJ&q=ifru&dq=ifru&pgis=1|consulté le=2023-09-08}}</ref> En revanche, Stéphane Gsell réfute la thèse d'Ifru, le bon mot serait Ieru qui veut dire lune<ref>Encyclopédie berbère, Gsell, [http://encyclopedieberbere.revues.org/1547 livre en ligne]</ref>.


== Histoire ==
== Histoire ==
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{{Article détaillé|Royaume sufrite de Tlemcen}}
{{Article détaillé|Royaume sufrite de Tlemcen}}


Au {{s-|VIII}}, les Banou Ifren se mobilisent autour du dogme [[kharidjite]] pour se révolter contre le pouvoir arabe<ref name="Julien">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Charles-André|nom1=Julien|titre=Histoire de l’Afrique du Nord|sous-titre=Des origines à 1830|passage=365|lieu=Paris|éditeur=Édition Payot|année=1994|pages totales=865|isbn=978-2-228-88789-2}}</ref>. Vers le milieu du {{s-|VIII}}, les Banou Ifren adhèrent au dogme [[Sufrite]]. [[Abou Qurra]] des Banou Ifren rassemble tous les [[kharidjites]] contre les pouvoirs [[Omeyyades|omeyyade]] et [[Abbassides|abbaside]], il revient victorieux chez lui et fonde la capitale Agadir (actuellement [[Tlemcen]])<ref>Abdelkader El Ghali, ''Les États kharidjites au Maghreb: {{sp-|II|-|IV|s}} Hegire/{{sp-|VIII|-|X|s}} après J.C.'', 2003, {{p.|97}}</ref>. Le [[Royaume sufrite de Tlemcen]] des Banou Ifren rejetait l'autorité des califes omeyyades de [[Damas]]<ref>Edgard Weber, ''Maghreb arabe et occident français: jalons pour une (re)connaissance'', {{p.|55}}, 1989 [https://books.google.ca/books?id=BdcW_o2OUacC&pg=PA55&dq=abu+kurra+idris&hl=fr&sa=X&ei=1WWOVfi6N4Xp-AHntYKADA&ved=0CB4Q6AEwAA#v=onepage&q=abu%20kurra%20idris&f=false livre en ligne]</ref>.
Au {{s-|VIII}}, les Banou Ifren se mobilisent autour du dogme [[kharidjite]] pour se révolter contre le pouvoir arabe<ref name="Julien">{{Ouvrage|langue=fr|prénom1=Charles-André|nom1=Julien|titre=Histoire de l’Afrique du Nord|sous-titre=Des origines à 1830|passage=365|lieu=Paris|éditeur=Édition Payot|année=1994|pages totales=865|isbn=978-2-228-88789-2}}</ref>. Vers le milieu du {{s-|VIII}}, les Banou Ifren adhèrent au dogme [[Sufrite]]. [[Abou Qurra]] des Banou Ifren rassemble tous les [[kharidjites]] contre les pouvoirs [[Omeyyades|omeyyade]] et [[Abbassides|abbaside]], il revient victorieux chez lui et fonde la capitale Agadir (actuellement [[Tlemcen]])<ref>Abdelkader El Ghali, ''Les États kharidjites au Maghreb: {{sp-|II|-|IV|s}} Hegire/{{sp-|VIII|-|X|s}} après J.C.'', 2003, {{p.|97}}</ref>. Le [[Royaume sufrite de Tlemcen]] des Banou Ifren rejetait l'autorité des califes omeyyades de [[Damas]]<ref>Edgard Weber, ''Maghreb arabe et occident français: jalons pour une (re)connaissance'', {{p.|55}}, 1989 [https://books.google.ca/books?id=BdcW_o2OUacC&pg=PA55&dq=abu+kurra+idris&hl=fr&sa=X&ei=1WWOVfi6N4Xp-AHntYKADA&ved=0CB4Q6AEwAA#v=onepage&q=abu%20kurra%20idris&f=false livre en ligne]</ref>.


Au {{s-|IX}}, vers [[779]], à l'époque des [[Idrissides]], [[Abou Qurra]] chef du Royaume sufrite de Tlemcen, les invite à [[Tlemcen]] pour un traité<ref>Mohamed Talbi, {{langue|ar|دراسات في تاريخ افريقيا في الحضارة الاسلامية في العصر الوسيط}}, {{p.|57}}, 1982</ref>. Par la suite, les Banou Ifren déclarent la guerre aux [[Rostémides]], bien que Rostom Abderrahman ait une grand-mère Banou Ifren sufrite<ref>{{Dr}} Charles Amat, ''Le M'zab et les M'zabites, avec quatre cartes'', {{p.|16}}, [https://books.google.ca/books?id=O-crwJGNR5cC&pg=PA16&dq=ifren+tiaret&hl=fr&sa=X&ei=pV-OVZ6MC4n5-AGjl7vQAw&ved=0CCoQ6AEwAQ#v=onepage&q=ifren%20tiaret&f=false livre en ligne]</ref>, et sont vainqueurs.
Au {{s-|IX}}, vers [[779]], à l'époque des [[Idrissides]], [[Abou Qurra]] chef du Royaume sufrite de Tlemcen, les invite à [[Tlemcen]] pour un traité<ref>Mohamed Talbi, {{langue|ar|دراسات في تاريخ افريقيا في الحضارة الاسلامية في العصر الوسيط}}, {{p.|57}}, 1982</ref>. Par la suite, les Banou Ifren déclarent la guerre aux [[Rostémides]], bien que Rostom Abderrahman ait une grand-mère Banou Ifren sufrite<ref>{{Dr}} Charles Amat, ''Le M'zab et les M'zabites, avec quatre cartes'', {{p.|16}}, [https://books.google.ca/books?id=O-crwJGNR5cC&pg=PA16&dq=ifren+tiaret&hl=fr&sa=X&ei=pV-OVZ6MC4n5-AGjl7vQAw&ved=0CCoQ6AEwAQ#v=onepage&q=ifren%20tiaret&f=false livre en ligne]</ref>, et sont vainqueurs.
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{{Article détaillé|Abu Yazid}}
{{Article détaillé|Abu Yazid}}


Abu Yazid était un théologien [[Ibadites|ibadite]] et a pu mener une insurrection en Tunisie, mais il a finalement été vaincu <ref>Djaffar Mohamed-Sahnoun, ''Les chi'ites: contribution à l'étude de l'histoire du chi'isme des origines'', {{p.|322}}, 2006 [https://books.google.ca/books?id=D-de-Ftr_cwC&pg=PA322&dq=abu+yazid+l+homme+à+l+âne&hl=fr&sa=X&ei=W5qVVf_MIs31yATNmLegDA&ved=0CB4Q6AEwAA#v=onepage&q=abu%20yazid%20l%20homme%20à%20l%20âne&f=false livre en ligne]</ref>. [[Eugène Guernier]] dit que sa doctrine tenait en ces quelques mots: chasser le pouvoir [[Fatimides|fatimide]] et gouverner par des assemblées élues<ref>Eugène Guernier, ''La Berbérie et L'Islam et la France'', tome 1, édition de l'union française, 1950, {{p.|262}}</ref>.
Abu Yazid était un théologien [[Ibadites|ibadite]] et a pu mener une insurrection en Tunisie, mais il a finalement été vaincu <ref>Djaffar Mohamed-Sahnoun, ''Les chi'ites: contribution à l'étude de l'histoire du chi'isme des origines'', {{p.|322}}, 2006 [https://books.google.ca/books?id=D-de-Ftr_cwC&pg=PA322&dq=abu+yazid+l+homme+à+l+âne&hl=fr&sa=X&ei=W5qVVf_MIs31yATNmLegDA&ved=0CB4Q6AEwAA#v=onepage&q=abu%20yazid%20l%20homme%20à%20l%20âne&f=false livre en ligne]</ref>. [[Eugène Guernier]] dit que sa doctrine tenait en ces quelques mots: chasser le pouvoir [[Fatimides|fatimide]] et gouverner par des assemblées élues<ref>Eugène Guernier, ''La Berbérie et L'Islam et la France'', tome 1, édition de l'union française, 1950, {{p.|262}}</ref>.


==== Dynastie ====
==== Dynastie ====
{{Article détaillé|Ifrenides (dynastie)}}
{{Article détaillé|Ifrenides (dynastie)}}


Les Banou Ifren traitèrent de la même façon les gouvernants omeyyades et [[abbassides]] afin d'asseoir leur propre pouvoir <ref> ''Les prolégomènes'', Ibn Khaldūn. Publié par Imprimerie impériale, 1863. Notes sur l'article: v.1, {{p.|424}} [https://books.google.com/books?id=JTs8AAAAMAAJ&pg=PA424&lpg=PA424&dq=ifren+ibn+khaldoun&source=web&ots=Q9OvRveeAn&sig=8z3v54cMWkoC-qF_6JMzVzkOb_E version en ligne du livre]</ref>. Ils créent une dynastie au {{s-|X}}, avec pour chef [[Yala Ibn Mohamed]] en fondant la ville de Ifghan (l'actuelle [[Frenda]]). Ce dernier s'est attribué une ascendance d'homme pieux de la tribu pour asseoir son pouvoir<ref>Laroussi Amri, ''La tribu au Maghreb médieval: pour une sociologie des ruptures'', {{p.|172}}, {{p.|173}} et {{p.|278}}, 1997</ref>.
Les Banou Ifren traitèrent de la même façon les gouvernants omeyyades et [[abbassides]] afin d'asseoir leur propre pouvoir <ref> ''Les prolégomènes'', Ibn Khaldūn. Publié par Imprimerie impériale, 1863. Notes sur l'article: v.1, {{p.|424}} [https://books.google.com/books?id=JTs8AAAAMAAJ&pg=PA424&lpg=PA424&dq=ifren+ibn+khaldoun&source=web&ots=Q9OvRveeAn&sig=8z3v54cMWkoC-qF_6JMzVzkOb_E version en ligne du livre]</ref>. Ils créent une dynastie au {{s-|X}}, avec pour chef [[Yala Ibn Mohamed]] en fondant la ville de Ifghan (l'actuelle [[Frenda]]). Ce dernier s'est attribué une ascendance d'homme pieux de la tribu pour asseoir son pouvoir<ref>Laroussi Amri, ''La tribu au Maghreb médieval: pour une sociologie des ruptures'', {{p.|172}}, {{p.|173}} et {{p.|278}}, 1997</ref>.


Au {{s-|X}}, ils sont une des premières dynasties musulmanes berbères<ref>''Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale''. De Ibn Khaldūn, William MacGuckin [https://books.google.fr/books?id=H3RBAAAAIAAJ&dq=ibn%20khaldoun&hl=fr&pg=PR10 version en ligne(Le tableau indique le temps et l'espace géoghraphique)]</ref>{{,}}<ref>Tableau indiquant le temps et les noms des dynasties [https://books.google.fr/books?id=H3RBAAAAIAAJ&dq=ibn%20khaldoun&hl=fr&pg=PR10 livre en ligne]</ref>, au côté des [[Maghraouas]], de [[740]] à [[1033]], à combattre les [[Fatimides]]<ref>Amar Dhina, ''Hommes d'État, hommes de guerre'', édition Entreprise nationale du livre, 1992, {{p.|91}}, [https://books.google.fr/books?id=AR8sAQAAIAAJ&q=ifren+guerre+fatimides&dq=ifren+guerre+fatimides&hl=fr&sa=X&ei=VU6MVZusF8nZ-QHTtYSYAQ&ved=0CCEQ6AEwAA livre en ligne]</ref>. Les Banou Ifren prennent donc le parti du califat de Cordoue<ref name="agabi" />. Après avoir subi plusieurs défaites de la part des Fatimides<ref>Abd al-Laṭīf Aknūsh, Abdelatif Agnouche
Au {{s-|X}}, ils sont une des premières dynasties musulmanes berbères<ref>''Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale''. De Ibn Khaldūn, William MacGuckin [https://books.google.fr/books?id=H3RBAAAAIAAJ&dq=ibn%20khaldoun&hl=fr&pg=PR10 version en ligne(Le tableau indique le temps et l'espace géoghraphique)]</ref>{{,}}<ref>Tableau indiquant le temps et les noms des dynasties [https://books.google.fr/books?id=H3RBAAAAIAAJ&dq=ibn%20khaldoun&hl=fr&pg=PR10 livre en ligne]</ref>, au côté des [[Maghraouas]], de [[740]] à [[1033]], à combattre les [[Fatimides]]<ref>Amar Dhina, ''Hommes d'État, hommes de guerre'', édition Entreprise nationale du livre, 1992, {{p.|91}}, [https://books.google.fr/books?id=AR8sAQAAIAAJ&q=ifren+guerre+fatimides&dq=ifren+guerre+fatimides&hl=fr&sa=X&ei=VU6MVZusF8nZ-QHTtYSYAQ&ved=0CCEQ6AEwAA livre en ligne]</ref>. Les Banou Ifren prennent donc le parti du califat de Cordoue<ref name="agabi" />. Après avoir subi plusieurs défaites de la part des Fatimides<ref>Abd al-Laṭīf Aknūsh, Abdelatif Agnouche
''Histoire politique du Maroc: pouvoir, légitimités, et institutions'', Afrique Orient, 1987, {{p.|85}}</ref>, les chefs Ifrenides se regroupent par la suite à [[Salé]] et à [[Tadla]] <ref>Mouloud Gaïd,
''Histoire politique du Maroc: pouvoir, légitimités, et institutions'', Afrique Orient, 1987, {{p.|85}}</ref>, les chefs Ifrenides se regroupent par la suite à [[Salé]] et à [[Tadla]] <ref>Mouloud Gaïd,
''Les berbères dans l'histoire : De la Kahina à l'occupation turque'', éditions Mimouni, 1990, {{p.|66}} [https://books.google.fr/books?ei=D1CMVcSUDcbl-AHcyoso&hl=fr&id=3wFBAAAAYAAJ&dq=guerre+ifren+maghraoui&focus=searchwithinvolume&q=+ifren+maghraoui livre en ligne]</ref>. Suite à leur défaite face aux Zirides, une partie d'entre eux passent en Andalousie et une autre partie, plus nombreuse, dans le Maghreb al-Aqsa sous la conduite de Hammama qui s'empare du Tadla et d'où ils contribuent à la destruction des hérétiques [[Berghouata]]<ref name="agabi" />.
''Les berbères dans l'histoire : De la Kahina à l'occupation turque'', éditions Mimouni, 1990, {{p.|66}} [https://books.google.fr/books?ei=D1CMVcSUDcbl-AHcyoso&hl=fr&id=3wFBAAAAYAAJ&dq=guerre+ifren+maghraoui&focus=searchwithinvolume&q=+ifren+maghraoui livre en ligne]</ref>. À la suite de leur défaite face aux Zirides, une partie d'entre eux passent en Andalousie et une autre partie, plus nombreuse, dans le Maghreb al-Aqsa sous la conduite de Hammama qui s'empare du Tadla et d'où ils contribuent à la destruction des hérétiques [[Berghouata]]<ref name="agabi" />.


Au {{s-|XI}}, les Banou Ifren conquièrent le territoire des [[Berghwata]], ils sont alliés de l'[[Émirat de Cordoue]]<ref>[http://www.britannica.com/EBchecked/topic/53240/Barghawatah Encyclopedia Britannica]</ref>. Ils restent maîtres des régions qu'ils ont conquises et des villes qu'ils ont fondées comme [[Salé]], [[Kasba Tadla]]{{etc.}}<ref>Aḥmad ibn Khālid al-Salāwī, ''Kitāb el-istiqça li akhbār doual el-Maghrib el-Aqça: Histoire du Maroc'', Publié par Librairieorientaliste Paul Geuthner, 1923. Notes sur l'article: v.30-31, {{p.|156}} [https://books.google.fr/books?id=5-sKAAAAIAAJ&q=Ifren&dq=Ifren&lr=&pgis=1 version en ligne ]</ref>. Il s'ensuit une guerre entre les deux dynasties Ifrenides et Maghraouides<ref>{{en}} John Ralph WillisJohn, ''Studies in West African Islamic History: Volume 1: The Cultivators of Islam'', {{p.|94}}, 2012 [https://books.google.ca/books?id=TJdowP---vUC&pg=PA94&dq=ifran+maghrawa&hl=fr&sa=X&ei=Ql2MVZSrLMi5-AH194LwDg&ved=0CDcQ6AEwAw#v=onepage&q=ifran%20maghrawa&f=false livre en ligne] </ref>. [[Abou Soda]], calife ifrénide de Tlemcen, a été nommé vizir par Yala afin de combattre la coalition [[Hilaliens]]- [[Hammadides]] en [[Afrique du Nord]]. Ces derniers l'ont tué en [[1058]]<ref>Ibn Khaldoun, ''Histoire des Berbères'', {{p.|271}}, [https://books.google.fr/books?id=T9IOAAAAQAAJ&pg=PA271&dq=soda+ifren&hl=fr&sa=X&ei=MlOQVeKHNsqLyASvs4KAAQ&ved=0CCgQ6AEwAg#v=onepage&q=soda%20ifren&f=false lien vers le livre]</ref>. Par la suite, la montée des [[Almoravides]] met fin au pouvoir des Banou Ifren<ref>Charles André Julien, ''Histoire de l'Afrique du Nord Tunisie, Algérie, Maroc''</ref> {{,}}<ref>H. Champion, ''Villes et tribus du Maroc'', 1920, {{p.|62}} [https://books.google.fr/books?id=pucKAAAAIAAJ&q=ALMORAVIDES+IFREN&dq=ALMORAVIDES+IFREN&hl=fr&sa=X&ei=C1WMVdeGCIzr-AHU1bbQDQ&ved=0CFIQ6AEwCQ livre en ligne]</ref>.
Au {{s-|XI}}, les Banou Ifren conquièrent le territoire des [[Berghwata]], ils sont alliés de l'[[Émirat de Cordoue]]<ref>[http://www.britannica.com/EBchecked/topic/53240/Barghawatah Encyclopedia Britannica]</ref>. Ils restent maîtres des régions qu'ils ont conquises et des villes qu'ils ont fondées comme [[Salé]], [[Kasba Tadla]]{{etc.}}<ref>Aḥmad ibn Khālid al-Salāwī, ''Kitāb el-istiqça li akhbār doual el-Maghrib el-Aqça: Histoire du Maroc'', Publié par Librairieorientaliste Paul Geuthner, 1923. Notes sur l'article: v.30-31, {{p.|156}} [https://books.google.fr/books?id=5-sKAAAAIAAJ&q=Ifren&dq=Ifren&lr=&pgis=1 version en ligne ]</ref>. Il s'ensuit une guerre entre les deux dynasties Ifrenides et Maghraouides<ref>{{en}} John Ralph WillisJohn, ''Studies in West African Islamic History: Volume 1: The Cultivators of Islam'', {{p.|94}}, 2012 [https://books.google.ca/books?id=TJdowP---vUC&pg=PA94&dq=ifran+maghrawa&hl=fr&sa=X&ei=Ql2MVZSrLMi5-AH194LwDg&ved=0CDcQ6AEwAw#v=onepage&q=ifran%20maghrawa&f=false livre en ligne] </ref>. [[Abou Soda]], calife ifrénide de Tlemcen, a été nommé vizir par Yala afin de combattre la coalition [[Hilaliens]]- [[Hammadides]] en [[Afrique du Nord]]. Ces derniers l'ont tué en [[1058]]<ref>Ibn Khaldoun, ''Histoire des Berbères'', {{p.|271}}, [https://books.google.fr/books?id=T9IOAAAAQAAJ&pg=PA271&dq=soda+ifren&hl=fr&sa=X&ei=MlOQVeKHNsqLyASvs4KAAQ&ved=0CCgQ6AEwAg#v=onepage&q=soda%20ifren&f=false lien vers le livre]</ref>. Par la suite, la montée des [[Almoravides]] met fin au pouvoir des Banou Ifren<ref>Charles André Julien, ''Histoire de l'Afrique du Nord Tunisie, Algérie, Maroc''</ref> {{,}}<ref>H. Champion, ''Villes et tribus du Maroc'', 1920, {{p.|62}} [https://books.google.fr/books?id=pucKAAAAIAAJ&q=ALMORAVIDES+IFREN&dq=ALMORAVIDES+IFREN&hl=fr&sa=X&ei=C1WMVdeGCIzr-AHU1bbQDQ&ved=0CFIQ6AEwCQ livre en ligne]</ref>.


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Une première vague d'Ifrénides est arrivée dans la [[péninsule Ibérique]] notamment à [[Cordoue]] au {{s-|X}} ; une seconde vague est reçue par le gouvernement omeyyade à la fin du {{s-|X}} et incorporée dans les milices berbères d'[[al-Andalus]]<ref name=":0" />. Battus par Bologhine Ibn Ziri, des Banu Ifren passent en [[Al-Andalus|Andalousie]] où ils réussissent à conquérir les villes de [[Malaga]], [[Jaén (Espagne)|Jaén]] et [[Ronda (Espagne)|Ronda]] en [[955]]<ref name="agabi" />. En [[Al-Andalus|Andalousie]], en raison de la brutalité des Berbères, les Banou Ifren jouent un rôle sécuritaire important dans deux des plus importantes villes d’[[Al-Andalus|Andalousie]], [[Cordoue]] et [[Séville]] à l’époque du républicain [[Ibn Jawhar]] vers [[1021]], et à [[Ronda (Espagne)|Ronda]]<ref name=":0">Voir [[Reinhart Dozy|R. Dozy]], ''Histoire des Musulmans d’Espagne''.</ref>. Leur chef Abou Yedda reçoit plusieurs concessions territoriales; [[Yeddas|Abu Yeddas]] est un chef militaire des troupes berbères en guerre contre le roi chrétien et El Mehdi<ref>{{es}} Rafael Ramírez Arellano, ''Historia de Córdoba desde su fundación hasta la muerte de Isabel la Católica'', Volumes 1 à 2, {{p.|337}}, 1915</ref>. Ses descendants ont eu des grades élevés dans les milices zénètes d'[[al-Andalus]], au cours de la [[fitna]].
Une première vague d'Ifrénides est arrivée dans la [[péninsule Ibérique]] notamment à [[Cordoue]] au {{s-|X}} ; une seconde vague est reçue par le gouvernement omeyyade à la fin du {{s-|X}} et incorporée dans les milices berbères d'[[al-Andalus]]<ref name=":0" />. Battus par Bologhine Ibn Ziri, des Banu Ifren passent en [[Al-Andalus|Andalousie]] où ils réussissent à conquérir les villes de [[Malaga]], [[Jaén (Espagne)|Jaén]] et [[Ronda (Espagne)|Ronda]] en [[955]]<ref name="agabi" />. En [[Al-Andalus|Andalousie]], en raison de la brutalité des Berbères, les Banou Ifren jouent un rôle sécuritaire important dans deux des plus importantes villes d’[[Al-Andalus|Andalousie]], [[Cordoue]] et [[Séville]] à l’époque du républicain [[Ibn Jawhar]] vers [[1021]], et à [[Ronda (Espagne)|Ronda]]<ref name=":0">Voir [[Reinhart Dozy|R. Dozy]], ''Histoire des Musulmans d’Espagne''.</ref>. Leur chef Abou Yedda reçoit plusieurs concessions territoriales; [[Yeddas|Abu Yeddas]] est un chef militaire des troupes berbères en guerre contre le roi chrétien et El Mehdi<ref>{{es}} Rafael Ramírez Arellano, ''Historia de Córdoba desde su fundación hasta la muerte de Isabel la Católica'', Volumes 1 à 2, {{p.|337}}, 1915</ref>. Ses descendants ont eu des grades élevés dans les milices zénètes d'[[al-Andalus]], au cours de la [[fitna]].




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De J J L Bargès, Muḥammad ibn ʻAbd Allāh Tanasī.Publié par E. Leroux, 1887</ref>{{,}}<ref>[http://www.morocco.strabon.org/mc/1Dossier%20patrimonial/2-sale/1medina/monuments/index_fr.html Monument de la médine de Salé]</ref>.
De J J L Bargès, Muḥammad ibn ʻAbd Allāh Tanasī.Publié par E. Leroux, 1887</ref>{{,}}<ref>[http://www.morocco.strabon.org/mc/1Dossier%20patrimonial/2-sale/1medina/monuments/index_fr.html Monument de la médine de Salé]</ref>.


* Les Banou Ifren ont érigé la [[Kalaa de Tlemcen]]<ref>Prosper Boissonnade, ''Du nouveau sur la Chanson de Rolandla genèse historique, le cadre''.</ref>{{,}}<ref>Boissonnade, ''La Genèse historique'', {{p.|160}}. Champion, 1923 [https://books.google.fr/books?id=diQgAAAAIAAJ&q=mosqu%C3%A9e++ifren&dq=mosqu%C3%A9e++ifren&pgis=1 version du livre]</ref>.
* Les Banou Ifren ont érigé la [[Kalaa de Tlemcen]]<ref>[[Prosper Boissonnade]], ''Du nouveau sur la Chanson de Rolandla genèse historique, le cadre''.</ref>{{,}}<ref>Boissonnade, ''La Genèse historique'', {{p.|160}}. Champion, 1923 [https://books.google.fr/books?id=diQgAAAAIAAJ&q=mosqu%C3%A9e++ifren&dq=mosqu%C3%A9e++ifren&pgis=1 version du livre]</ref>.
* Les Banou Ifren ont construit la plus ancienne mosquée de [[Ouargla]]<ref>Yahyá ibn Abī Bakr al-Warjalānī, Abou Zakariya, Yaḥyá ibn Abī Bakr Abū Zakariyāʾ al-Warjalānī, Emile Masqueray, ''Chronique d'Abou Zakaria'', {{p.|261}}. Édition V. Aillaud, 1878 [https://books.google.fr/books?id=VUZCAAAAIAAJ&pg=PA261&dq=mosqu%C3%A9e++ifren&lr= Version du livre en ligne]</ref>
* Les Banou Ifren ont construit la plus ancienne mosquée de [[Ouargla]]<ref>Yahyá ibn Abī Bakr al-Warjalānī, Abou Zakariya, Yaḥyá ibn Abī Bakr Abū Zakariyāʾ al-Warjalānī, Emile Masqueray, ''Chronique d'Abou Zakaria'', {{p.|261}}. Édition V. Aillaud, 1878 [https://books.google.fr/books?id=VUZCAAAAIAAJ&pg=PA261&dq=mosqu%C3%A9e++ifren&lr= Version du livre en ligne]</ref>
* [[Temim Ibn Ziri]] construit la [[Grande mosquée de Salé]] (المسجد الأعظم في سلا) à [[Salé]]<ref name="isl">{{ar}} [http://www.islam-maroc.gov.ma/ar/detail.aspx?ID=1312&z=359&s=99 وزارة الأوقاف و الشؤون الإسلامية<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
* [[Temim Ibn Ziri]] construit la [[Grande mosquée de Salé]] (المسجد الأعظم في سلا) à [[Salé]]<ref name="isl">{{ar}} [http://www.islam-maroc.gov.ma/ar/detail.aspx?ID=1312&z=359&s=99 وزارة الأوقاف و الشؤون الإسلامية<!-- Titre généré automatiquement -->]</ref>.
* Le minaret de la mosquée Qarawiyyine de la ville de [[Fès]]<ref>''Itineraire Culturel des Almoravides et des Almohades Legado Andalus, {{p.|107}}, 1999 </ref>.
* Le minaret de la mosquée Qarawiyyine de la ville de [[Fès]]<ref>''Itineraire Culturel des Almoravides et des Almohades Legado Andalus, {{p.|107}}, 1999 </ref>.
* [[Ronda (Espagne)|Ronda]] fut construite et édifiée par les Banou Ifren.
* [[Ronda (Espagne)|Ronda]] fut construite et édifiée par les Banou Ifren.
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=== Monnaies ===
=== Monnaies ===


Le {{date-|5 juillet 1997}}, un lot de 300 pièces dont 60 en or a été retrouvé à [[El Hachimia]] , ville de la [[Wilaya de Bouira]], dont trois pièces en or d'[[Abu Yazid]]<ref>Serge Lancel, ''Histoire et Archéologie de l ́Afrique du Nord'', volume 7, p. 120, 1999, </ref>. Le chef des Banou Ifren [[Yeddou]] avait sa propre monnaie <ref>Henri Lavoix, ''Catalogue des monnaies musulmanes de la Bibliothèque nationale'', Volume 2, (France), p.405 [https://books.google.fr/books?id=zkVmAAAAMAAJ&pg=PA405&dq=yeddou&hl=fr&sa=X&ei=Ut-QVaWbEYejyQSioIPwCw&ved=0CEYQ6AEwBw#v=onepage&q=yeddou&f=false livre en ligne]</ref>.
Le {{date-|5 juillet 1997}}, un lot de 300 pièces dont 60 en or a été retrouvé à [[El Hachimia]] , ville de la [[Wilaya de Bouira]], dont trois pièces en or d'[[Abu Yazid]]<ref>Serge Lancel, ''Histoire et Archéologie de l ́Afrique du Nord'', volume 7, p. 120, 1999, </ref>. Le chef des Banou Ifren [[Yeddou]] avait sa propre monnaie <ref>Henri Lavoix, ''Catalogue des monnaies musulmanes de la Bibliothèque nationale'', Volume 2, (France), p.405 [https://books.google.fr/books?id=zkVmAAAAMAAJ&pg=PA405&dq=yeddou&hl=fr&sa=X&ei=Ut-QVaWbEYejyQSioIPwCw&ved=0CEYQ6AEwBw#v=onepage&q=yeddou&f=false livre en ligne]</ref>.


== Notes et références ==
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== Annexes ==
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=== Liens externes ===
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* [http://pages.infinit.net/savoir/berbere/genealogie.htm Tribus berbères d'après E. M. Albarnossé tirées du livre d'Ibn Khaldoun]
* [http://pages.infinit.net/savoir/berbere/genealogie.htm Tribus berbères d'après E. M. Albarnossé tirées du livre d'Ibn Khaldoun]
* [http://www.algerie-ancienne.com/livres/histoire/histoire2.htm Livre d'Ernest Mercier en format pdf]
* [http://www.algerie-ancienne.com/livres/histoire/histoire2.htm Livre d'Ernest Mercier en format pdf]
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* Enest Mercier, ''L'histoire de la Berbérie'' Tome I.
* Enest Mercier, ''L'histoire de la Berbérie'' Tome I.
* Ibn Abi Zar, ''Histoire des souverains du Maghreb, Roudh el Kartas'', traduit par A. Beaumier.
* Ibn Abi Zar, ''Histoire des souverains du Maghreb, Roudh el Kartas'', traduit par A. Beaumier.
* {{Ouvrage|langue=en|prénom1=John Robert|nom1=Martindale|prénom2=Arnold Hugh Martin|nom2=Jones|prénom3=John|nom3=Morris|titre=The Prosopography of the Later Roman Empire, Volume III|sous-titre=A.D. 527–641|éditeur=Cambridge University Press|lieu=Cambridge|année=1992|pages totales=1575|isbn=0-521-20160-8}}


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Les Banou Ifren, Aït Ifren ou Beni Ifren (en berbère : ⴰⵢⵜ ⵢⴼⵔⵏ Ayt Ifren)[1],[2], sont un des trois groupes berbère zénètes[3].

Selon Ibn Khaldoun, ils font partie des quatre « grandes familles » qui commandaient les Zénètes au moment de la conquête arabe[1]. Au VIIIe siècle, ils se mobilisent autour du dogme kharidjite pour se révolter contre le pouvoir arabe . Ils ont créé au VIIIe siècle dans le Maghreb central, un royaume sufrite dont la capitale était Tlemcen. Ensuite, ils créent une dynastie au Xe siècle, Yala Ibn Mohamed en fondant la ville de Ifghan (l'actuelle Frenda) s'est attribué une ascendance d'homme pieux de la tribu pour asseoir son pouvoir . Les Banou Ifren se sont alliés aux Omeyyades de Cordoue pour affronter les Fatimides.

Après avoir menacé le califat fatimide, les Ifrenides sont battus par le ziride Bologhine ibn Ziri passent en Andalousie, où ils prennent les villes de Malaga, Jaén et Ronda en 955. Une partie plus nombreuse s'implante dans le Maghreb al-Aqsa et s'empare du Tadla d'où ils contribuent à la destruction des hérétiques berghouatas. Des princes des Beni Ifren fondent un royaume à Chala, (actuel Rabat) ; leur pouvoir s’étendant sur une partie du Tadla, au sud.

En 1039, les Banou Ifren forment dans la péninsule ibérique la Taïfa de Ronda.

Les Banou Ifren (en tamazight : At Yefren) sont des Zénètes[4]. Ibn Khaldoun fait remonter leur origine à Madghis, dont le nom est rappelé par le tombeau monumental de Medracen[5]. Ils descendent d'Izliten[6]. Selon les généalogistes et principalement Ibn Hazm, ils descendraient de Yalistan Ibn Misra Ibn Zakïa Ibn Warshik Ibn ed-Did et fils de Djana, comme les Maghraouas[7].

Les Banou Ifran constituent la branche la plus importante de la grande tribu berbère des Zanāta. La zone primitive de leur habitat était la Tripolitaine occidentale[8]. Le nom des Banou Ifren est porté par plusieurs tribus répandues en Tripolitaine, dans le sud de l'Ifriqiya, le Maghreb central et le Maghreb al-Aqsa. Leur plus ancienne mention se situe dans la région occidentale de l'ancienne Maurétanie césarienne[1].

Selon les travaux de l'orientaliste T. Lewicki, mentionnés dès le VIIIe siècle, les Banou Ifren sont l'une des plus anciennes composantes attestée des Zénètes. Ils semblent donc réellement avoir appartenu au groupe primitif des « vrais Zenâta », qui occupaient le pays de Yefren, à 80 km au sud de Sabratha, en Tripolitaine[9]. Au moment de la conquête musulmane du Maghreb, Ibn Khaldoun les distingue parmi les trois grandes confédérations qui se partagent l'ouest de l'Algérie actuelle, avec les Beni Faten et les Maghraouas[10].

Grigori Lazarev suppose que les Banou Ifren provenaient d'une région libyenne et avaient, dans leur migration, laissé des branches dans le sud tunisien. Il affirme leur présence dans les steppes du Maghreb central et dans le Tell dès les VIIIe et IXe siècles[11].

Pour Yves Modéran et Richardot Philippe, les Banou Ifren serait le nom moderne des Ifuraces de l'Antiquité, tribu mentionnée lors de la révolte des Maures contre les Byzantins au VIe siècle[12],[13]. D'après Yves Modéran, le territoire des Ifuraces est situé en Tripolitaine[14],[15]. Selon l'Encyclopédie berbère, les Ifuraces sont probablement à localiser dans le djebel tripolitain, mais aucune mention n'est faite par rapport aux Banou Ifren[16]. En effet, pour Jean Despois, les Ifuraces qui étaient de redoutables fantassins, ne pouvaient être que des montagnards du Sud tunisien et du Sud tripolitain[17]. Les Ifuraces seraient ainsi une des tribus marmarides qui réside en Tripolitaine, avec notamment leur célèbre chef Carcasan[18]. Pour Richardot Philippe, les Ifuraces sont une population montagnarde du sud de l'Aurès, des monts du Hodna et du Zab, bien que certains chercheurs précise-t-il, « supposent leur territoire en Tripolitaine »[13].

Toutefois, beaucoup d'auteurs ont fait le rapprochement entre les Ifoghas actuels et les Ifuraces[19]. Ainsi, selon Stéphane Gsell, il est admissible que les Iforas de l’Adrar, se rattachent aux Ifuraces, qui au VIe siècle, vivaient en Tripolitaine[19], cette information est décrite par Corripus[20].

Pour l'Encyclopédie berbère, le rapprochement de leur nom avec celui des Ifoghas de l'Adrar, ne peut guère s'expliquer que par des spéculations[16]. Yves Modéran conteste cette filiation, car les Ifuraces seraient des montagnards. Il se demande s'il n'est pas envisageable une explication par un phénomène, très courant chez les Berbères, de duplication d'un ethnique sans réelle parenté des deux ensembles qui le portent[21].

Dans l'ancienne Maurétanie césarienne, le gros de leur peuple se situe dans sa partie occidentale, dont leurs deux royaumes les plus notoires se sont constitués autour de Tlemcen et Tahert[1]. Selon Ibn Khaldoun, à la veille de la conquête musulmane du Maghreb, la région de Tlemcen étaient aux mains des Zénètes dont les Banou Ifren[22]. Au début de la conquête, leurs chefs combattaient en Ifriqiya, loin de leur propre territoire[23].

Les Beni Ifren comptaient un grand nombre de tribus dont les plus importantes étaient les Beni Wargou et les Merindjissa[1]. Au VIIe siècle, les branches ifrenides Beni Wargou et Merindjissa étaient présentes dans les régions méridionales de Tunisie. Les Ifrens étaient aussi présent dans la région des Aurès méridionaux, dans la Hodna et dans le Zab[24]. Ibn Khaldoun mentionne leur présence dans le Maghreb central[25]. Durant la période islamique médiévale, les Zénètes davantage nomades, sont notamment présents dans la moitié occidentale du Maghreb : les Banou Ifren, les Meknassas et les Maghraouas[26]. À la veille de l'arrivée des Hilaliens au Maghreb, les Banou Ifren occupaient la région de Tlemcen[27].

Les habitants du massif du Dahra, au nord de l'Algérie, sont d'origine essentiellement zénète, et descendent des Banou Ifren et des Maghraouas[28]. La confédération Ouerghemma dans le sud-est tunisien descend des Ifrenides[29]. La tribu chaouïa Zenata des environs de Mohammédia seraient issues des Banou Ifren[30].

Mythologie berbère et étymologie

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As d'Hadrien (136), représentant sur l'avers Africa, portant une dépouille d'éléphant, tenant un scorpion et une corne d'abondance, un modius de blé à ses pieds.
Mosaïque de la Domus Africa de Thysdrus.

Les Banou Ifren étaient désignés à l'Antiquité sous le nom d'Ifuraces, d'Iforen, d'Ifoura ou en latin d'Afri (Afer au singulier)[13] Wuilleumier explique l'origine du mot Africa en indiquant que le nom d'Ifri ou Yefren a été donné à une population vivant en Afrique du nord et que c’est un mot d’origine berbère signifiant la grotte[31].

D'autres indiquent que le nom du continent africain, anciennement Ifriqiya (la Tunisie actuellement, plus les régions de l'est de l'Algérie), dérive du mot Ifri et Ifren que les Romains lui ont donné, par la suite, Afrique sera le nom de tout le continent africain[32],[33],[34],[35],[36].

Les différentes appellations Ifru, Ifri, Ifuraces, Ifira , Ifer, Ifri, Beni Ifren sont berbères[37]. Ifri signifie « caverne » en langue berbère zénète [38]. Les premiers auteurs arabes décrivent les localités des Berbères Ifren comme troglodytes. Ifren est en effet le pluriel du mot Ifri [39] qui signifie caverne, la racine berbère FR cacher ou se cacher. Le mot Ifren existe encore aujourd'hui dans la toponymie, ainsi près d'Ighzer Amokrane, dans la wilaya de Béjaïa en Kabylie [40].

Avant l'islamisation, les Banou Ifren étaient polythéistes[41]. Ifru était une déesse solaire et déesse des cavernes et protectrice du foyer, etc.[42] En revanche, Stéphane Gsell réfute la thèse d'Ifru, le bon mot serait Ieru qui veut dire lune[43].

la mosquée fut construite par les Banou Ifren dans la ville de Salé
Fatimides, au Xe siècle quatre dynasties émergent: Zirides, Ifrenides, Maghraouides et Hammadides

Les Banou Ifren ont joué un rôle en Afrique du nord dans l'Antiquité. Ils ont eu le contrôle de l'or des Phéniciens aux Romains[44]. À l'époque romaine, les Banou Ifren sont divisés en deux parties : les Afris (les gens romanisés) et les Maures (les gens qui ne sont pas romanisés)[45].

Les Banou Ifren ont combattu les Vandales à leur arrivée dans l'intérieur de l'Algérie, ce qui a limité la conquête des Vandales au nord de l'Algérie. Les Ifrenides au côté des Zénètes ont pu vaincre et chasser les Vandales[46].

En 544, les Byzantins exercent le pouvoir dans la province de Constantine. Des insurrections berbères contre les Byzantins provoquent l'organisation de plusieurs fédérations puissantes dont certaines sont Zénètes: les Djerawa, les Banou Ifren, les Maghraouas, les Awarbas [47].

Et, selon Corripus dans la Johannide, à l'époque de Jean Troglita sous le règne de Justinien entre 547 et 550, les Banou Ifren sont en guerre contre les Byzantins[48]. Certains noms ont été mentionnés pour des chefs Ifuraces, tel que Carcasan[49].

Au début de la confrontation de la reine Dihya dite Kahina et des Omeyyades, à la suite de la mort de Koceila, les Banou Ifren s'allient avec elle et la rejoignent dans les Aurès pour combattre[50].

Royaume sufrite

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Au VIIIe siècle, les Banou Ifren se mobilisent autour du dogme kharidjite pour se révolter contre le pouvoir arabe[51]. Vers le milieu du VIIIe siècle, les Banou Ifren adhèrent au dogme Sufrite. Abou Qurra des Banou Ifren rassemble tous les kharidjites contre les pouvoirs omeyyade et abbaside, il revient victorieux chez lui et fonde la capitale Agadir (actuellement Tlemcen)[52]. Le Royaume sufrite de Tlemcen des Banou Ifren rejetait l'autorité des califes omeyyades de Damas[53].

Au IXe siècle, vers 779, à l'époque des Idrissides, Abou Qurra chef du Royaume sufrite de Tlemcen, les invite à Tlemcen pour un traité[54]. Par la suite, les Banou Ifren déclarent la guerre aux Rostémides, bien que Rostom Abderrahman ait une grand-mère Banou Ifren sufrite[55], et sont vainqueurs.

Révolte d’Abu Yazid

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Abu Yazid était un théologien ibadite et a pu mener une insurrection en Tunisie, mais il a finalement été vaincu [56]. Eugène Guernier dit que sa doctrine tenait en ces quelques mots: chasser le pouvoir fatimide et gouverner par des assemblées élues[57].

Les Banou Ifren traitèrent de la même façon les gouvernants omeyyades et abbassides afin d'asseoir leur propre pouvoir [58]. Ils créent une dynastie au Xe siècle, avec pour chef Yala Ibn Mohamed en fondant la ville de Ifghan (l'actuelle Frenda). Ce dernier s'est attribué une ascendance d'homme pieux de la tribu pour asseoir son pouvoir[59].

Au Xe siècle, ils sont une des premières dynasties musulmanes berbères[60],[61], au côté des Maghraouas, de 740 à 1033, à combattre les Fatimides[62]. Les Banou Ifren prennent donc le parti du califat de Cordoue[1]. Après avoir subi plusieurs défaites de la part des Fatimides[63], les chefs Ifrenides se regroupent par la suite à Salé et à Tadla [64]. À la suite de leur défaite face aux Zirides, une partie d'entre eux passent en Andalousie et une autre partie, plus nombreuse, dans le Maghreb al-Aqsa sous la conduite de Hammama qui s'empare du Tadla et d'où ils contribuent à la destruction des hérétiques Berghouata[1].

Au XIe siècle, les Banou Ifren conquièrent le territoire des Berghwata, ils sont alliés de l'Émirat de Cordoue[65]. Ils restent maîtres des régions qu'ils ont conquises et des villes qu'ils ont fondées comme Salé, Kasba Tadlaetc.[66]. Il s'ensuit une guerre entre les deux dynasties Ifrenides et Maghraouides[67]. Abou Soda, calife ifrénide de Tlemcen, a été nommé vizir par Yala afin de combattre la coalition Hilaliens- Hammadides en Afrique du Nord. Ces derniers l'ont tué en 1058[68]. Par la suite, la montée des Almoravides met fin au pouvoir des Banou Ifren[69] ,[70].

En Andalousie

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Ronda

Une première vague d'Ifrénides est arrivée dans la péninsule Ibérique notamment à Cordoue au Xe siècle ; une seconde vague est reçue par le gouvernement omeyyade à la fin du Xe siècle et incorporée dans les milices berbères d'al-Andalus[71]. Battus par Bologhine Ibn Ziri, des Banu Ifren passent en Andalousie où ils réussissent à conquérir les villes de Malaga, Jaén et Ronda en 955[1]. En Andalousie, en raison de la brutalité des Berbères, les Banou Ifren jouent un rôle sécuritaire important dans deux des plus importantes villes d’Andalousie, Cordoue et Séville à l’époque du républicain Ibn Jawhar vers 1021, et à Ronda[71]. Leur chef Abou Yedda reçoit plusieurs concessions territoriales; Abu Yeddas est un chef militaire des troupes berbères en guerre contre le roi chrétien et El Mehdi[72]. Ses descendants ont eu des grades élevés dans les milices zénètes d'al-Andalus, au cours de la fitna.


Les Banou Ifren prennent Ronda et se déclarent indépendants. Un neveu d'Abu Yedda, Abu Nour Hilal ben Abi Qura ben Dounâs a expulsé de Takourouna le gouverneur omeyyade Amir ben Fatouh et s'établit à Ronda comme prince indépendant grâce au partage des territoires décidé par Soulayman al-Moust'ain; le royaume de Ronda passe par la suite sous la domination des Abbadides de Séville[73]. Les Banou Ifren ont gouverné la région de Cordoue pendant plusieurs siècles[74].

Une partie de la muraille de la ville de Ronda édifiée par Abou Nour

Les Banou Ifren forment la Taïfa de Ronda[75]. Abou Nour construit plusieurs édifices importants et renforce les murailles de défense de la ville. C'est alors que la ville de Ronda prend la configuration urbaine qu'elle a encore aujourd'hui[76].

Archéologie

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Vue de Tlemcen, elle fut la capitale des Banou Ifren, d'après Ibn Khaldoun

Le , un lot de 300 pièces dont 60 en or a été retrouvé à El Hachimia , ville de la Wilaya de Bouira, dont trois pièces en or d'Abu Yazid[93]. Le chef des Banou Ifren Yeddou avait sa propre monnaie [94].

Notes et références

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    « When it came to the time of conquest, Ibn Khaldun distinguished three major confederations that shared the west of present-day Algeria: Banu Fatan, Maghrawa, and Banu Ifran. »

  11. Grigori Lazarev, Généalogies et géographies tribales (lire en ligne), p. 14
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  15. Yves Modéran, « Les Maures et l'Afrique romaine (IVe – VIIe siècle) », Publications de l’École française de Rome, , p. 244
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    « Selon Ibn Khaldûn, à la veille de la conquête arabe,la ville et ses environs étaient aux mains de Berbères Zanâta, parmi lesquels les Maghrâwa et les Banû Ifran qui s'adonnaient à la vie pastorale et à l'agriculture. »

  23. (en) Sasha Toperich, Samy Boukaila et Jonathan Roberts, Algeria and Transatlantic Relations, Brookings Institution Press, (ISBN 978-0-9600127-0-1, lire en ligne) :

    « At the beginning of the conquest, Maghrawian or Ifranian leaders fight in Ifriqiya, far from their own territory. »

  24. Ernest Mercier, Histoire de l'Afrique septentrionale (Berbérie) depuis les temps les plus reculés jusqu'à la conquête français (1830), publié par Adamant Media Corporation, p. 188, 2005. (ISBN 1-4212-5345-3) Version en ligne du livre
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    « Les seconds, davantage nomades, sont notamment présents dans la moitié occidentale du Maghreb : les Banû Ifrân, les Miknâsa — dont leur rameau des Banû Midrâr —, les Maghrawa, tous, un temps, plus ou moins dans l’orbite khârijite. »

  27. Elise Voguet. Chapitre IV - Histoire sociale (du VIIe au XVe siècle) : La mise en place d’une sociétéislamique au Maghreb. Houari Touati. Histoire générale de l’Algérie, Zaytûn, 2014, p.17, 978-9931-9192-1-6.
  28. Bouhadiba Farouk, « À propos d’arabo-berbère à Mazouna », Études et Documents Berbères, 2016/1-2 (N° 35-36), p. 137-147. DOI : 10.3917/edb.035.0137
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  60. Histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale. De Ibn Khaldūn, William MacGuckin version en ligne(Le tableau indique le temps et l'espace géoghraphique)
  61. Tableau indiquant le temps et les noms des dynasties livre en ligne
  62. Amar Dhina, Hommes d'État, hommes de guerre, édition Entreprise nationale du livre, 1992, p. 91, livre en ligne
  63. Abd al-Laṭīf Aknūsh, Abdelatif Agnouche Histoire politique du Maroc: pouvoir, légitimités, et institutions, Afrique Orient, 1987, p. 85
  64. Mouloud Gaïd, Les berbères dans l'histoire : De la Kahina à l'occupation turque, éditions Mimouni, 1990, p. 66 livre en ligne
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  77. Victor Piquet, Histoire des monuments
  78. Histoire sur les habitants de Ourgla
  79. Histoire de la ville Salé
  80. Djelfa et Tlemcen
  81. Kenitra
  82. Histoire de touggourt
  83. Ville de Mahdia et son histoire
  84. Histoire de la ville de Tlemcen
  85. les Zénètes et Adrar
  86. Complément de l'histoire des Beni-Zeiyan, rois de Tlemcen, ouvrage du cheikh Mohammed Abd'al-Djalil al-Tenessy De J J L Bargès, Muḥammad ibn ʻAbd Allāh Tanasī.Publié par E. Leroux, 1887
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  91. (ar) وزارة الأوقاف و الشؤون الإسلامية
  92. Itineraire Culturel des Almoravides et des Almohades Legado Andalus, p. 107, 1999
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  94. Henri Lavoix, Catalogue des monnaies musulmanes de la Bibliothèque nationale, Volume 2, (France), p.405 livre en ligne

Articles connexes

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Liens externes

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Bibliographie

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Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • C. Agabi, « Ifren (Beni) », dans l'Encyclopédie berbère, vol.24 (Edisud 2001), p. 3657-3659 (lire en ligne)
  • Ibn Khaldoun Les prolégomènes El Mokadima
  • Ibn Khaldoun 1332-1406 L'histoire des Berbères et des dynasties musulmanes de l'Afrique Septentrionale vol 1,2,3,4 Casanova, Baron de Slane (le tome 3 * (ISBN 2705336389). Ibn Khaldoun consacre plusieurs chapitres sur les Banou Ifren 'la première race des zénètes', page 197 à 226).
  • Enest Mercier, L'histoire de la Berbérie Tome I.
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