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Biographie
Titulature	Infante d'Espagne; Duchesse de Lugo
Dynastie	Maison de Bourbon
Nom de naissance	Elena María Isabel Dominica de Silos de Borbón y Grecia
Naissance	20 décembre 1963 (60 ans); Madrid (Espagne)
Père	Juan Carlos Ier d'Espagne
Mère	Sophie de Grèce
Fratrie	Cristina de Borbón y Grecia; Felipe VI d'Espagne
Conjoint	Jaime de Marichalar (1995-2010)
Enfants	Felipe de Marichalar y Borbón; Victoria de Marichalar y Borbón

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Elena de Borbón y Grecia^[a], infante d'Espagne et duchesse de Lugo, est née le 20 décembre 1963 à Madrid (Espagne). Fille aînée du roi Juan Carlos I^er et de la reine Sophie, elle est la sœur du roi Felipe VI.

Apparentée à la plupart des maisons régnantes d'Europe, l'infante Elena naît dans une Espagne franquiste où son grand-père paternel, le comte de Barcelone, est prétendant au trône.

Elle a presque 12 ans lorsque son père est proclamé roi d'Espagne en 1975, à la suite du décès de Francisco Franco.

Famille

Article connexe : Famille royale d'Espagne.

L'infante Elena est la fille du roi Juan Carlos I^er d'Espagne (1938) et de son épouse la princesse Sophie de Grèce (1938). Par son père, elle est la petite-fille de Juan de Borbón y Battenberg (1913-1993), comte de Barcelone et prétendant alphonsiste au trône d'Espagne sous le nom de « Juan III », et de son épouse la princesse María de las Mercedes de Borbón y Orleans (1910-2000). Par sa mère, ses grands-parents sont le roi Paul I^er de Grèce (1901-1964) et la princesse Frederika de Hanovre (1917-1981)^[1].

Par chacun de ses parents, Elena est donc la descendante de la reine Victoria du Royaume-Uni (1819-1901), surnommée la « grand-mère de l'Europe »^[2]. Du côté maternel, elle descend en outre du roi Christian IX de Danermak (1818-1906), surnommé le « beau-père de l'Europe »^[3], et du dernier empereur allemand Guillaume II (1859-1941)^[2].

Le 18 mars 1995, Elena épouse, en la cathédrale Notre-Dame-du-Siège de Séville, Jaime de Marichalar y Sáenz de Tejada (1963), fils d'Amalio de Marichalar y Bruguera (1912-1978), 8^e comte de Ripalda, et de María de la Concepción Sáenz de Tejada y Fernández de Bobadilla (1929-2014)^[1]. Elena et son époux divorcent le 21 janvier 2010^[4].

Ils ont deux enfants, considérés comme grands d'Espagne avec le prédicat d'excellence :

Felipe de Marichalar y Borbón (né le 17 juillet 1998 à Madrid)^[5] ;
Victoria de Marichalar y Borbón (née le 9 septembre 2000 à Madrid)^[6].

Biographie

Premières années (1963-1969)

Naissance et baptême

Fille aînée de l'infant Juan Carlos d'Espagne et de la princesse Sophie de Grèce, Elena naît le 20 décembre 1963 à la clinique Nuestra Señora de Loreto, à Madrid^[7]. Son père, sa grand-mère maternelle, la reine Frederika de Grèce, sa tante, la princesse Irène de Grèce, et la princesse Tatiana Radziwill, cousine de sa mère, sont présents^[7]. Dès sa naissance, elle reçoit le titre d'infante d'Espagne et le traitement d'altesse royale^[8].

Baptisée au palais de la Zarzuela, résidence de ses parents, en présence du chef de l'État espagnol Francisco Franco, le 27 décembre 1963, elle reçoit pour parrain et marraine l'infant Alphonse d'Orléans ainsi que sa grand-mère paternelle, la comtesse de Barcelone^[9]^,^[10]. Pour l'occasion, ses grands-parents ont reçu l'autorisation spéciale de pénétrer en Espagne pour la première fois depuis la chute de la monarchie en 1931^[9]. De fait, le comte de Barcelone entretient des relations tendues avec Franco, qui rechigne à laisser entrer celui qui se pose comme prétendant à la couronne dans le pays. La rencontre est néanmoins courtoise^[11]. L'infante est prénommée Elena María Isabel Dominica de Silos : Elena est une référence à Hélène de Grèce, tante de la princesse Sophie^[12]^,^[13] ; María est le prénom de la comtesse de Barcelone^[14] ; le prénom Isabel serait lié à Isabelle II (première reine régnante de la maison de Bourbon à monter sur le trône d'Espagne) ou à l'infante Isabelle de Bourbon, dite « La Chata »^[15] ; enfin, Dominica de Silos est lié à Dominique de Silos, saint catholique fêté le 20 décembre^[13]^,^[15].

Si la naissance d'Elena est une grande joie pour toute sa famille, elle laisse toutefois un goût amer à Juan Carlos qui espérait l'arrivée d'un garçon afin de légitimer sa position auprès du Caudillo^[16]. De fait, Franco n'a pas encore désigné son successeur, et la venue au monde d'un héritier mâle favoriserait une continuité dynastique susceptible de rassurer le dictateur^[12]^,^[13]. La naissance de l'infante Cristina, le 13 juin 1965, met à nouveau à mal les espoirs de Juan Carlos, et ce n'est que le 30 janvier 1968 que Sophie accouche enfin d'un fils, prénommé Felipe^[17].

Voyages et relations familiales

Âgée d'à peine quelques mois, Elena effectue avec ses parents plusieurs voyages à travers l'Europe^[18]. Le premier d'entre eux les amène en Suisse pour présenter l'infante à son arrière-grand-mère, la reine douairière Victoire-Eugénie, qui n'a pas été autorisée à revenir en Espagne depuis le départ en exil de la famille royale et la proclamation de la Seconde République^[18]. La souveraine reçoit comme un cadeau la venue au monde de cette petite fille blonde aux yeux bleus, qui conserve d'elle le souvenir d'une aïeule toujours élégante^[18].

Fréquemment en contact avec sa parentèle grecque, Elena réalise néanmoins son premier séjour dans le pays de sa mère dans un contexte tragique^[19]. Peu après la naissance de l'infante, le roi Paul I^er de Grèce s'est vu diagnostiquer un cancer de l'estomac^[11]^,^[19]. Pour la princesse Sophie, qui entretient avec son père une relation privilégiée, la nouvelle est d'autant plus dure qu'elle vient assombrir la joie liée à l'arrivée de sa première fille^[11]^,^[19]. Sophie passe alors plusieurs semaines entre l'Espagne et la Grèce, avant de choisir de s'installer avec Elena au palais de Tatoï, près d'Athènes, pour être présente au chevet de son père^[20]. Le monarque meurt le 6 mars 1964^[19].

Si l'infante Elena ne garde aucun souvenir de son grand-père maternel, la princesse Sophie s'emploie à transmettre la mémoire du roi Paul I^er à sa progéniture^[21]. Dans les années qui suivent, Juan Carlos et Sophie accueillent régulièrement la reine Frederika, tant au palais de la Zarzuela qu'à celui de Marivent^[22]. Cette dernière, qui vit très mal le deuil de son époux^[23], retrouve alors avec joie ses petites-filles Elena et Cristina et se révèle une grand-mère aimante et généreuse, choyant les petites infantes tout en surveillant attentivement leur éducation, ce qui a le don d'agacer son gendre^[24]. En 1967, le 50^e anniversaire de la souveraine est l'occasion d'un nouveau voyage en Grèce pour Elena et sa famille^[25]. Alors que Juan Carlos rentre ensuite en Espagne, la princesse Sophie décide de prolonger son séjour et se trouve toujours à Athènes, avec ses filles, lors du coup d'État des colonels, le 21 avril 1967^[23]. Un temps retenue par les militaires au palais de Psychikó, la famille parvient à regagner Madrid après la réouverture de l'aéroport^[26].

Très proche de sa sœur, Elena l'est un peu moins de son frère, Felipe, dont la position de benjamin l'éloigne quelque peu de ses aînées^[27]. En particulier, l'infante Cristina supporte mal de le voir accaparer l'attention de leur mère^[28]. Malgré tout, les trois enfants grandissent au sein d'un foyer uni et aimant^[29].

Une éducation précoce

Ensemble, l'infant Juan Carlos et la princesse Sophie s'expriment généralement en anglais^[30] et c'est cette langue que Sophie utilise avec ses enfants^[31]^,^[32], même si elle maîtrise parfaitement l'espagnol^[31]. Par ailleurs, Elena passe ses premières années sous la supervision de gouvernantes britanniques (Miss Christine, Miss Anna et Miss Pamela^[33]) considérées comme des membres de la famille^[34].

À partir de 1965, l'infante Elena quitte ses gouvernantes pour être scolarisée dans une école maternelle située à proximité du palais de la Zarzuela^[28]. Rompant avec la tradition, Juan Carlos et Sophie ont en effet voulu que leur progéniture puisse fréquenter d'autres enfants^[28]. Sophie se charge elle-même d'amener et d'aller chercher sa fille à l'école, où elle est bientôt rejointe par sa sœur Cristina^[28]. Rapidement, Elena apprend à lire, à écrire et à dessiner, et se montre heureuse d'aller en classe^[35].

Élevée dans la foi catholique, l'infante Elena reçoit notamment son instruction religieuse de la princesse Sophie, qui lui fait réciter la prière avant l'heure du coucher^[36]. Parallèlement, la reine Frederika se charge de raconter à sa petite-fille l'histoire de ses ancêtres^[22].

Entre changements personnels et changements politiques (1969-1978)

De la nomination du prince d'Espagne au changement d'école

Articles connexes : Francisco Franco et Loi de succession du chef de l'État.

L'enfance d'Elena prend un nouveau tournant à partir de 1969. L'année précédente, l'infant Juan Carlos a fêté ses 30 ans, l'âge requis pour être nommé successeur selon la loi de succession du chef de l'État^[37]. Celle-ci, adoptée en 1947, stipule que l'Espagne devient un royaume et prévoit que Franco propose lui-même la personne qu'il souhaite voir lui succéder, le moment venu^[38]. Le 15 avril 1969, la reine douairière Victoire-Eugénie meurt et Franco décrète trois jours de deuil national^[39]. Trois mois plus tard, après de courtes vacances familiales à Estoril, au Portugal, chez ses parents le comte et la comtesse de Barcelone, Juan Carlos est reçu par le Caudillo, qui l'informe de son souhait de le nommer successeur « à titre de roi »^[40]^,^[41]. La désignation de Juan Carlos, titré prince d'Espagne par Franco^[42], est officiellement approuvée par les Cortès, le 22 juillet suivant^[43]^,^[44]. Âgées respectivement de 5 et 4 ans, les infantes Elena et Cristina accompagnent leurs parents à la cérémonie au palais des Cortès comme, le lendemain, à la signature par leur père de l'acte d'acceptation au palais de la Zarzuela^[45].

En acceptant cette nomination, Juan Carlos provoque l'ire de son père, héritier légitime de la couronne^[46]. Le comte de Barcelone rompt les liens avec le prince durant plusieurs mois, à l'inverse de la comtesse qui ne manque pas de féliciter son fils, tout en s'efforçant de calmer la fureur de son époux^[47]. Bien qu'elle soit consciente de l'hostilité de son grand-père envers Franco, sujet de conversation récurrent au sein du foyer, l'infante Elena ne mesure pas la portée de cette crise familiale^[48]. Depuis sa petite enfance, elle est accoutumée aux visites avec ses parents au palais du Pardo et au Pazo de Meirás, résidence d'été de Franco en Galice, où les petits-enfants du Caudillo sont ses compagnons de jeu^[48].

Pour autant, les enfants du prince et de la princesse d'Espagne doivent désormais s'habituer aux longues et fréquentes absences de leurs parents qui entreprennent, sur le conseil du dictateur, une série de déplacements dans le pays et à l'étranger afin de se faire connaître^[49]^,^[50]. En 1971, un nouveau pas est franchi puisqu'une loi organique précise que Juan Carlos est désormais habilité à remplacer le chef de l'État en cas de maladie ou d'absence du territoire national^[51].

Cette année-là, Elena vit, par ailleurs, un autre changement important puisqu'elle intègre l'école madrilène de Santa María del Camino^[52]^,^[53], un établissement laïque dispensant un enseignement des valeurs chrétiennes^[52]. Juan Carlos aurait préféré une école catholique mais Sophie est parvenue à imposer le critère de la proximité^[52]. Dans cette école, Elena se révèle une élève plutôt timide, introvertie et réservée^[54]. Cela ne l'empêche pas de créer des amitiés solides avec certains camarades de classe, comme Laura Caprile (sœur du styliste Lorenzo Caprile) ou Carlos García Revenga (qui devient plus tard le secrétaire particulier des infantes Elena et Cristina)^[55].

De la fin de la dictature franquiste à la transition démocratique

Articles connexes : Proclamation de Juan Carlos I^er et Transition démocratique espagnole.

La situation familiale se tend encore à partir de décembre 1971. En effet, l'annonce des fiançailles d'Alphonse de Bourbon, cousin de Juan Carlos, avec Carmen Martínez-Bordiú y Franco, petite-fille aînée du Caudillo, vient mettre en péril le statut du prince d'Espagne^[56]^,^[57]. L'entourage du chef d'État, y compris son épouse Carmen Polo qui a largement contribué à cette union célébrée en grandes pompes le 18 mars 1972, y voit l'occasion d'instaurer une véritable « monarchie franquiste » et tente de convaincre Franco de nommer son petit-gendre comme successeur, au détriment de Juan Carlos^[58]. Elena est alors témoin de l'irritation de son père, que la princesse Sophie s'efforce de rassurer^[59]. Malgré tout, la situation permet à Juan Carlos de renouer complètement avec le comte de Barcelone, qui lui apporte un soutien total durant cette période^[60].

En dépit des pressions exercées par ses proches, le Caudillo ne remplace pas le prince d'Espagne par son rival^[61]. Au terme d'une longue agonie, Francisco Franco meurt le 20 novembre 1975^[59]^,^[62]^,^[63]. Deux jours plus tard, le père d'Elena est proclamé roi d'Espagne devant les Cortès, sous le nom de Juan Carlos I^er, et prête serment de respecter les principes du Mouvement national, destinés à perpétuer le franquisme^[59]. Elena, Cristina ainsi que Felipe, âgé de 7 ans, assistent à l'intronisation sur l'estrade officielle, au côté de leur mère^[64]. Le 27 novembre suivant, une messe de Te Deum est célébrée en l'église Saint-Jérôme-le-Royal^[64], en présence de membres d'autres maisons royales d'Europe, dont le duc d'Édimbourg, le prince Albert de Belgique, le grand-duc héritier Henri de Luxembourg, le prince Hans-Adam de Liechtenstein et le prince Bertil de Suède^[32]. Sur le point de fêter son 12^e anniversaire et habituée à côtoyer les membres du gotha, Elena garde de bons souvenirs de ces cérémonies^[65].

Désormais fille de roi, l'infante voit son quotidien bousculé par l'accession au trône de ses parents. Elle passe néanmoins une jeunesse heureuse, entourée de l'affection des siens^[66]. Pourtant, la reine Sophie décide alors d'envoyer ses filles étudier chaque année durant un trimestre au Royaume-Uni afin de leur permettre de perfectionner leur anglais^[32]. À l'inverse de sa sœur, Elena goûte peu ces séjours en internat loin de sa famille, avec laquelle elle correspond fréquemment^[67]. Elena vit par ailleurs très mal la décision de ses professeurs de Santa María del Camino, appuyée par sa mère, de lui faire redoubler sa huitième année^[b] et trouve du réconfort auprès de Juan Carlos, dont elle est fort proche^[68]. Moins bonne élève que l'infante Cristina, elle se montre douée pour les langues mais répugne les mathématiques^[69].

Dans le même temps, Juan Carlos I^er engage l'Espagne dans une transition démocratique qui transforme le pays en monarchie parlementaire. En 1977, le comte de Barcelone lui cède ses droits dynastiques et renonce à ses prétentions au trône^[70], tandis que l'infant Felipe est investi du titre de prince des Asturies, traditionnellement attribué à l'héritier de la couronne^[71]^,^[72]. Aussi, la désignation de Felipe comme prince héritier précède l'adoption, l'année suivante, d'une nouvelle Constitution instaurant le principe de primogéniture avec préférence masculine dans l'ordre de succession au trône^[73]. Encouragé en ce sens par l'armée, Juan Carlos entend ainsi mettre les rédacteurs du texte devant le fait accompli et éviter que ceux-ci n'établissent une stricte parité pour la règle successorale, qui aurait dévolu la couronne à l'infante Elena^[74].

Vie professionnelle et sentimentale

Études et carrière dans l'enseignement

Au terme de sa scolarité à Santa María del Camino, Elena décide, en accord avec ses parents, de poursuivre des études supérieures, choix inhabituel pour une infante espagnole^[75]. Deuxième dans l'ordre de succession au trône et peu désireuse de travailler à plein temps au profit de la couronne^[75], l'infante Elena suit alors les cours d'une école normale d'institutrices, suivant une tradition relativement répandue dans les familles aristocratiques^[53]. Elle prend des cours pratiques à l'institut universitaire ESCUNI de Madrid et se spécialise dans l'enseignement de l'anglais^[53]^,^[76]. En 1986, l'infante Elena obtient son premier poste d'enseignante dans son ancien collège de Santa María del Camino, où elle exerce pendant un an^[77]. Parallèlement, elle continue de se former et achève en 1991 sa quatrième année de pédagogie^[53].

L'infante Elena part ensuite au Royaume-Uni où elle suit un autre cours de pédagogie et de sociologie de l'enfance, à l'université d'Exeter^[53]. De retour à Madrid, elle valide en 1993 une licence en sciences de l'éducation à l'université pontificale de Comillas^[53]^,^[77], avant de reprendre ses fonctions dans l'enseignement, qu'elle poursuit durant les années qui suivent^[53].

Entre amour et devoirs

Le début des années 1980 marque également l'accession à la majorité d'Elena et Cristina, qui commencent alors à monopoliser les couvertures de magazines^[78]. C'est surtout la vie amoureuse des infantes qui retient l'attention de la presse du cœur espagnole, laquelle prête aux deux sœurs, en particulier à Elena, de nombreuses idylles réelles ou supposées^[79].

En réalité, l'infante Elena a connu sa première expérience amoureuse pendant l'adolescence, avec un de ses camarades de classe à Santa María del Camino^[80]. Ce n'est toutefois que quelques années plus tard, en 1986, que l'infante vit sa première vraie relation^[81]. Fervente amatrice de sport hippique et pratiquant elle-même l'équitation en compétition depuis décembre 1982^[82], elle rencontre alors un jeune cavalier du nom de Luis Astolfi Pérez de Guzmán^[81]. Ayant obtenu la septième place en saut d'obstacles par équipes aux Jeux olympiques de Los Angeles en 1984, ce dernier se montre peu disposé à devenir membre de la famille royale et souhaite se consacrer entièrement à sa passion pour les chevaux. Supportant mal la pression médiatique, Luis Astolfi rompt avec Elena après deux ans de relation, ce qui cause un énorme chagrin à l'infante^[83].

Par la suite, des rumeurs évoquent une relation d'Elena avec un autre cavalier, Alfredo Fernández-Durán, ce que celui-ci dément^[84]. C'est dans les bras de Cayetano Martínez de Irujo, fils de la duchesse d'Albe, que l'infante se console de sa rupture avec Luis Astolfi^[c]^,^[84]. Leur romance est alors très bien reçue par la reine Sophie, qui voit en Cayetano un excellent parti pour sa fille aînée et s'en ouvre à la mère du jeune homme^[85]. Pourtant, Cayetano Martínez de Irujo met fin à sa relation avec Elena au bout de trois mois à peine^[86]^,^[87].

En tant qu'infante d'Espagne, Elena a parfaitement conscience, depuis son enfance, des enjeux de son futur mariage et des obligations incombant aux jeunes femmes de son rang^[86]. De fait, la presse l'associe régulièrement à de nombreux princes étrangers, tels que les archiducs Martin et Georges de Habsbourg ou le prince Philippe de Belgique, avec lesquels elle entretient des liens d'amitié^[82]^,^[88]. Quoi qu'il en soit, Elena semble avoir davantage d'atomes crochus avec le duc Eberhard de Wurtemberg qu'avec ces hypothétiques prétendants. Les deux jeunes gens se côtoient depuis leur enfance, notamment lors des grandes occasions qui ponctuent la vie du gotha européen^[d], et deviennent inséparables^[89]. Leur relation est assez étroite pour qu'Eberhard enseigne à l'infante la langue allemande, et qu'Elena apprenne au duc à jouer à la baraja espagnole^[90]. Dans le même temps, Eberhard et Elena échangent publiquement des gestes de tendresse^[91]. Dans ces conditions, des rumeurs insistantes soutiennent l'imminence de fiançailles princières, obligeant le roi Juan Carlos I^er à émettre un démenti devant les médias, à la demande de sa fille^[91].

En 1987, l'infante Elena séjourne à Paris pour perfectionner son français. Elle suit un cours de littérature française à la Sorbonne et demeure chez sa cousine, Sonia Márquez y de Baviera, et son époux, Miguel Matossian y Osorio^[92]^,^[93]. Elle fait alors la connaissance d'un ami du couple, Jaime de Marichalar y Sáenz de Tejada, quatrième fils du comte et de la comtesse de Ripalda, appartenant à une maison ancienne de l'aristocratie navarraise^[94]. Le jeune homme réside dans la capitale française, où il occupe un poste au sein du Crédit suisse^[92], et intègre bientôt le cercle intime de l'infante^[95]. S'ensuivent d'autres rencontres au cours desquelles Jaime parvient à séduire Elena par son humour et son intelligence^[95]. Leur relation est dévoilée dans la presse espagnole en janvier 1994^[82]^,^[96] et leurs fiançailles sont annoncées publiquement le 23 novembre suivant^[82]^,^[97].

Mariage princier à Séville

Article détaillé : Mariage de l'infante Elena d'Espagne et de Jaime de Marichalar.

Si l'infante Elena est très bien accueillie par sa future belle-famille^[98], il n'en va pas de même pour Jaime de Marichalar, rapidement confronté à la froideur du roi Juan Carlos I^er à son égard ainsi qu'à la relative indifférence de l'infante Cristina et du prince Felipe^[99]. À l'inverse, la reine Sophie ne ménage pas ses efforts pour que son futur gendre se sente accepté au sein de la famille royale^[99].

Les préparatifs du mariage commencent immédiatement après l'annonce des fiançailles ; ceux-ci sont brefs^[99], malgré le fait qu'il s'agisse du premier mariage d'un membre de la famille royale organisé en Espagne depuis l'union du roi Alphonse XIII et de la reine Victoire-Eugénie en 1906^[79]. L'infante Elena choisit Séville, ville chère à son cœur, pour y célébrer ses noces avec Jaime de Marichalar^[100]. La cérémonie se tient donc dans la capitale andalouse, le 18 mars 1995^[92] : célébrée en la cathédrale Notre-Dame-du-Siège par Carlos Amigo Vallejo, archevêque de Séville^[101], elle réunit des représentants de 39 maisons royales et princières, parmi lesquels la reine des Pays-Bas, le prince souverain de Monaco, la grande-duchesse de Luxembourg, la reine des Belges et la reine de Jordanie^[102]^,^[103].

Durant la cérémonie, Elena porte une robe du couturier sévillan Petro Valverde^[101]^,^[104]. Lors de l'échange des consentements, l'infante Elena oublie de demander l'accord de son père avant de dire oui, comme le veut la tradition monarchique^[105]. Trente-trois ans plus tôt, en 1962, sa mère Sophie a commis le même impair lors de son mariage avec Juan Carlos^[106]. Les jeunes mariés parcourent ensuite les rues de Séville à bord d'une calèche jusqu'à l'église du Divin-Sauveur, où sont inhumés les parents de la comtesse de Barcelone^[107]^,^[108]. Les festivités se terminent par un repas servi aux convives à l'alcazar de Séville, résidence andalouse de la famille royale^[109]. Peu avant les noces, le 3 mars 1995, Juan Carlos I^er a octroyé à sa fille aînée le titre de duchesse de Lugo^[110], que Jaime de Marichalar adopte également, en tant que duc consort, à compter de son mariage avec Elena^[111]^,^[112].

Après un voyage de noces en Australie, qui les amène notamment à Sydney puis sur l'île Heron^[113], Elena et Jaime s'installent à Paris, où le nouveau duc de Lugo travaille toujours au sein de la succursale française du Crédit suisse, dans un appartement situé à proximité du musée du Louvre^[114].

Entre difficultés familiales et bonheur maternel (1995-2010)

Une vie de couple compliquée

Pendant les mois qui suivent leur mariage, Elena et Jaime mènent une existence monotone^[115]. Bien qu'ils se connaissent depuis plusieurs années, ils n'ont vécu ensemble que peu de temps avant les noces^[114] et leurs différences de caractère se font rapidement sentir^[116]. Elena est énergique et assurée, tandis que Jaime est beaucoup plus calme et réservé. Pour échapper au fort tempérament de son épouse et éviter les disputes, le duc de Lugo se réfugie dans le travail^[117] ; pour sa part, l'infante Elena trompe l'ennui en suivant des cours de cuisine et en effectuant de fréquents séjours en Espagne, où elle prend du bon temps auprès de ses amis^[118].

Déçue par sa nouvelle vie, l'infante Elena manifeste bientôt le désir de regagner Madrid^[119]. En dépit de leurs difficultés conjugales, Elena et Jaime commencent, en effet, à envisager de fonder une famille, et la duchesse ne souhaite pas que ses futurs enfants naissent en France : ceux-ci étant amenés à être successibles à la couronne d'Espagne, l'infante considère qu'ils doivent voir le jour et être élevés au-delà des monts^[119]. Confrontée dans un premier temps à l'opposition de son mari, bien à son aise dans la vie parisienne, l'infante Elena parvient à convaincre Jaime de Marichalar de rentrer en Espagne. En 1997, le couple emménage donc dans un appartement du quartier de Salamanca, à Madrid^[120].

En mai de la même année, l'infante Cristina annonce ses fiançailles avec le joueur de handball Iñaki Urdangarin^[121]^,^[122]. Si la duchesse de Lugo se réjouit du bonheur de sa sœur, elle n'entretient pas moins un certain ressentiment envers ses parents et son frère, le prince Felipe, qui témoignent d'une bien plus grande sympathie vis-à-vis du handballeur que de Jaime de Marichalar^[123]. De son côté, le duc de Lugo doit supporter les comparaisons entre lui et son futur beau-frère, avec lequel il n'a que peu de points communs^[124]. Or, les deux époux ne s'ouvrent aucunement de leur malaise l'un à l'autre^[124].

Une maman comblée et heureuse

Peu après l'union de l'infante Cristina et d'Iñaki Urdangarin, célébrée le 4 octobre 1997 à Barcelone^[125], la duchesse de Lugo apprend qu'elle est enceinte^[126]. Après une grossesse sans complication^[127], Elena donne naissance par césarienne à un garçon, le 17 juillet 1998, à l'hôpital Ruber International à Madrid^[5]^,^[128]. Premier enfant d'une infante d'Espagne à voir le jour sur le sol espagnol depuis la naissance, en 1912, de l'infante María del Pilar, fille de l'infante Marie-Thérèse^[129], le nouveau-né est prénommé Felipe Juan Froilán de Todos los Santos^[e] et occupe alors la troisième place dans l'ordre de succession à la couronne^[130].

Affaiblie par l'accouchement, la duchesse de Lugo confie son bébé aux soins d'une nourrice, tout en choisissant de pratiquer l'allaitement^[131]. L'arrivée de Felipe rapproche en outre la duchesse de son époux, qui est ravi d'avoir un fils^[132]. La journaliste espagnole Núria Tiburcio décrit ces moments comme les plus heureux du couple^[131].

L'AVC de Jaime de Marichalar et l'installation à New York

Retour en Espagne et nouveau projet de grossesse

Le mariage du prince Felipe et les tensions avec Letizia

Séparation et divorce

Dans la culture populaire

En Espagne, plusieurs lieux et institutions sont nommés en l'honneur de l'infante Elena :

quatre établissements scolaires — deux lycées, situés à Jumilla et à Galapagar, ainsi que deux écoles, situées à Pozuelo de Alarcón et à La Orotava — ont reçu le nom de l'infante Elena^[133]^,^[134]^,^[135] ; par ailleurs, une école située à San Sebastián de los Reyes joint le nom des deux infantes Elena et Cristina (en espagnol : Colegio de Educación Infantil y Primaria Infantas Elena y Cristina)^[136] ;
deux hôpitaux — l'un situé à Huelva, en Andalousie, et l'autre situé à Valdemoro, dans la communauté de Madrid — ont été baptisés, lors de leur inauguration en 1985 et 2007, « hôpital Infante-Elena » (en espagnol : Hospital Infanta Elena)^[137]^,^[138] ;
un concours annuel de saut d'obstacles organisé par le Real Club Escuela Equitación de Mallorca porte le nom de l'infante Elena^[139] ;
la bibliothèque publique de Séville (en espagnol : Biblioteca Pública de Sevilla) a été rebaptisée en l'honneur de l'infante en 1999^[140] ;
la même année, un parc urbain également situé à Séville — dans la zone industrielle de Polígono Aeropuerto — a aussi été renommé en son honneur « parc Infante-Elena » (en espagnol : Parque Infanta Elena)^[141] ;
un centre de soins pour enfants situé à Santomera a été inauguré par l'infante en 2010 et porte son nom^[142] ;
le musée d'art contemporain Infante-Elena (en espagnol : Museo de Arte Contemporáneo Infanta Elena) de Tomelloso a été inauguré par l'infante en 2011^[143].

Titulature et honneurs

Titulature

20 décembre 1963 – 3 mars 1995 : Son Altesse Royale Doña Elena de Borbón y Grecia, infante d'Espagne ;
depuis le 3 mars 1995 : Son Altesse Royale Doña Elena de Borbón y Grecia, infante d'Espagne, duchesse de Lugo.

Honneurs

Distinctions honorifiques espagnoles

Grand-croix de l'ordre d'Isabelle la Catholique (4 octobre 1982)^[144] ;
Grand-croix de l'ordre de Charles III (14 octobre 1988)^[145].

Distinctions honorifiques étrangères

Grand-croix d'or de l'ordre du Mérite (Autriche, 2 juin 1997)^[146] ;
Grand cordon de l'ordre de Léopold (Belgique, 19 septembre 1994)^[147] ;
Grand-croix de l'ordre du Quetzal (Guatemala, 1^er octobre 1986)^[148] ;
Grand-croix de l'ordre du Faucon (Islande, 16 septembre 1985)^[149] ;
Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne‎ (Italie, 27 juin 1996)^[150] ;
Grand cordon de l'ordre de la Couronne précieuse (Japon, 10 octobre 1994)^[151] ;
Grand-croix de l'ordre d'Adolphe de Nassau (Luxembourg, 7 mai 2001)^[152] ;
Grand-croix de l'ordre de Saint-Olaf (Norvège, 29 mars 1983)^[153] ;
Grand-croix de l'ordre d'Orange-Nassau (Pays-Bas, 8 octobre 1985)^[154] ;
Grand-croix de l'ordre du Soleil (Pérou, 5 juillet 2004)^[155] ;
Grand-croix de l'ordre du Christ (Portugal, 13 octobre 1988)^[156] ;
Grand-croix de l'ordre de l'Infant Dom Henri (Portugal, 23 août 1996)^[156].

Arbres généalogiques

Quartiers de l'infante Elena

Alphonse XII d'Espagne

Alphonse XIII d'Espagne

Marie-Christine d'Autriche

Juan de Borbón y Battenberg

Henri de Battenberg

Victoire-Eugénie de Battenberg

Béatrice du Royaume-Uni

Juan Carlos I^er d'Espagne

Alphonse de Bourbon-Siciles

Charles de Bourbon-Siciles

Marie-Antoinette de Bourbon-Siciles

María de las Mercedes de Borbón y Orleans

Philippe d'Orléans

Louise d'Orléans

Marie-Isabelle d'Orléans

Elena de Borbón y Grecia

Georges I^er de Grèce

Constantin I^er de Grèce

Olga Constantinovna de Russie

Paul I^er de Grèce

Frédéric III d'Allemagne

Sophie de Prusse

Victoria du Royaume-Uni

Sophie de Grèce

Ernest-Auguste de Hanovre

Thyra de Danemark

Frederika de Hanovre

Guillaume II d'Allemagne

Victoria-Louise de Prusse

Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-
Sonderbourg-Augustenbourg

Elena dans l'Europe des rois et des prétendants

Bibliographie

: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

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Articles connexes

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Liens externes

Notes et références

Notes

↑ Son nom est traduit dans les langues coofficielles d'Espagne : Helena de Borbó i de Grècia en catalan, Elena Borboikoa eta Greziakoa en basque et Helena de Borbón e Grecia en galicien. Inusitée dans les médias francophones, la francisation stricte du nom de l'infante serait « Hélène de Bourbon ». Une traduction analogue à celles citées précédemment n'est pas utilisée en pratique mais elle est attestée par certains des ouvrages consultés sous les formes Elena de Bourbon et de Grèce (Varga 2015, p. 428) ou Elena de Bourbon et Grèce (Debray 2019, p. 378).
↑ Dans le système éducatif espagnol, la huitième année (octavo grado) équivaut à la classe de quatrième française.
↑ La relation qu'ont entretenue l'infante Elena et Cayetano Martínez de Irujo est révélée par ce dernier dans ses mémoires publiés en 2019. Voir : (es) Cayetano Martínez de Irujo (préf. Luis María Ansón), De Cayetana a Cayetano, Madrid, La Esfera de los Libros, 2019, 308 p. (ISBN 9788491646587).
↑ Ils apparaissent ainsi ensemble lors du mariage du fils aîné du duc d'Alburquerque (Tiburcio 2023, p. 75).
↑ Le prénom Felipe a été choisi par Elena elle-même en l'honneur de son frère, le prince Felipe ; Juan est le prénom du comte de Barcelone, grand-père paternel de l'infante ; Froilán fait référence au saint patron de Lugo, ville dont Elena et Jaime sont ducs ; la formule de Todos los Santos est une tradition chez les Bourbons d'Espagne (Tiburcio 2023, p. 116-117).

Références

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[1] Son nom est traduit dans les langues coofficielles d'Espagne : Helena de Borbó i de Grècia en catalan, Elena Borboikoa eta Greziakoa en basque et Helena de Borbón e Grecia en galicien. Inusitée dans les médias francophones, la francisation stricte du nom de l'infante serait « Hélène de Bourbon ». Une traduction analogue à celles citées précédemment n'est pas utilisée en pratique mais elle est attestée par certains des ouvrages consultés sous les formes Elena de Bourbon et de Grèce (Varga 2015, p. 428) ou Elena de Bourbon et Grèce (Debray 2019, p. 378).

[69] Dans le système éducatif espagnol, la huitième année (octavo grado) équivaut à la classe de quatrième française.

[87] La relation qu'ont entretenue l'infante Elena et Cayetano Martínez de Irujo est révélée par ce dernier dans ses mémoires publiés en 2019. Voir : (es) Cayetano Martínez de Irujo (préf. Luis María Ansón), De Cayetana a Cayetano, Madrid, La Esfera de los Libros, 2019, 308 p. (ISBN 9788491646587).

[92] Ils apparaissent ainsi ensemble lors du mariage du fils aîné du duc d'Alburquerque (Tiburcio 2023, p. 75).

[134] Le prénom Felipe a été choisi par Elena elle-même en l'honneur de son frère, le prince Felipe ; Juan est le prénom du comte de Barcelone, grand-père paternel de l'infante ; Froilán fait référence au saint patron de Lugo, ville dont Elena et Jaime sont ducs ; la formule de Todos los Santos est une tradition chez les Bourbons d'Espagne (Tiburcio 2023, p. 116-117).

[The_Peerage-2] {a et b} (en) Darryl Lundy, « Elena Maria Isabela Dominica de Silas de Borbón y Grecia, Infanta de España », sur The Peerage (consulté le 8 septembre 2024).

[Tiburcio20239-3] {a et b} Tiburcio 2023, p. 9.

[4] (es) D. P., « Trepamos el árbol genealógico de la reina Sofía: prima política de Carolina de Mónaco, sobrina segunda del duque de Edimburgo… », Vanity Fair,‎ 2 novembre 2020 (lire en ligne).

[5] (es) « La Infanta Elena ya está divorciada de Marichalar », El Mundo,‎ 9 février 2010 (lire en ligne).

[El_País_1998-6] {a et b} (es) Mábel Galaz, « La infanta Elena da a luz a su primer hijo, un niño que se llamará Felipe Juan Froilán », El País,‎ 17 juillet 1998 (lire en ligne).

[7] (es) Mábel Galaz, « Nace la primera nieta de los Reyes, que se llamará Victoria Federica », El País,‎ 10 septembre 2000 (lire en ligne).

[Tiburcio202313-8] {a et b} Tiburcio 2023, p. 13.

[Tiburcio202315-9] Tiburcio 2023, p. 15.

[Tiburcio202316-10] {a et b} Tiburcio 2023, p. 16.

[11] (es) « Con asistencia del Jefe del Estado y la señora de Franco se celebró ayer el bautizo de Elena, primogénita de don Juan Carlos y doña Sofía », ABC,‎ 28 décembre 1963 (lire en ligne).

[Enríquez2018281-12] {a b et c} Enríquez 2018, p. 281.

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+{{Page personnelle}}
+{{Voir homonymes|Hélène de Bourbon|Hélène de Grèce (homonymie){{!}}Hélène de Grèce}}
+{{Infobox Rôle monarchique
+ | charte                = Princesse
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+ | légende               = L'infante Elena en 2011.
+ | dynastie              = [[Maison de Bourbon (Espagne)|Maison de Bourbon]]
+ | titulature            = [[Infant d'Espagne|Infante d'Espagne]]<br>[[Duchesse de Lugo]]
+ | nom de naissance      = ''{{langue|es|Elena María Isabel Dominica de Silos de Borbón y Grecia}}''
+ | date de naissance     = {{date de naissance|20|décembre|1963|âge=oui}}
+ | lieu de naissance     = [[Madrid]] ([[Espagne franquiste|Espagne]])
+ | père                  = {{noble|Juan Carlos Ier|d'Espagne}}
+ | mère                  = [[Sophie de Grèce (1938)|Sophie de Grèce]]
+ | fratrie               = [[Cristina de Borbón y Grecia]]<br>{{noble|Felipe VI|d'Espagne}}
+ | conjoint              = [[Jaime de Marichalar]] <small>(1995-2010)</small>
+ | enfants               = [[Felipe de Marichalar y Borbón]]<br />[[Victoria de Marichalar y Borbón]]
+ | signature             = Signature of Infanta Elena, Duchess of Lugo.jpg
+ | blason                = Coat of Infanta Elena of Spain, Duchess of Lugo.svg
+ | liste                 = [[Duchesse de Lugo]]
+}}
+'''Elena de Borbón y Grecia'''{{Note|texte=Son nom est traduit dans les [[Langues en Espagne|langues coofficielles d'Espagne]] : ''{{langue|ca|Helena de Borbó i de Grècia}}'' en [[catalan]], ''{{langue|eu|Elena Borboikoa eta Greziakoa}}'' en [[basque]] et ''{{langue|gl|Helena de Borbón e Grecia}}'' en [[galicien]]. Inusitée dans les médias francophones, la [[francisation]] stricte du nom de l'infante serait « Hélène de Bourbon ». Une traduction analogue à celles citées précédemment n'est pas utilisée en pratique mais elle est attestée par certains des ouvrages consultés sous les formes ''Elena de Bourbon et de Grèce'' {{harv|Varga|2015|p=428}} ou ''Elena de Bourbon et Grèce'' {{harv|Debray|2019|p=378}}.|groupe=alpha}}, [[Infant d'Espagne|infante d'Espagne]] et [[duchesse de Lugo]], est née le {{date|20|décembre|1963}} à [[Madrid]] ([[Espagne franquiste|Espagne]]). Fille aînée du roi {{noble|Juan Carlos Ier}} et de la reine [[Sophie de Grèce (1938)|Sophie]], elle est la sœur du roi {{noble|Felipe VI}}.
+Apparentée à la plupart des [[maisons régnantes d'Europe]], l'infante Elena naît dans une [[Espagne franquiste]] où son grand-père paternel, le [[Juan de Borbón y Battenberg|comte de Barcelone]], est [[Liste de prétendants au trône|prétendant au trône]].
+Elle a presque {{nobr|12 ans}} lorsque son père est [[Proclamation de Juan Carlos Ier|proclamé]] [[roi d'Espagne]] en 1975, à la suite du décès de [[Francisco Franco]].
 == Famille ==
 {{Article connexe|Famille royale d'Espagne}}
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 Par chacun de ses parents, Elena est donc la descendante de la reine [[Victoria (reine)|Victoria du Royaume-Uni]] (1819-1901), surnommée la « [[grand-mère de l'Europe]] »{{sfn|Tiburcio|2023|p=9}}. Du côté maternel, elle descend en outre du roi {{noble|Christian IX|de Danermak}} (1818-1906), surnommé le « [[beau-père de l'Europe]] »<ref>{{Article |langue=es |auteur1=D. P. |titre=Trepamos el árbol genealógico de la reina Sofía: prima política de Carolina de Mónaco, sobrina segunda del duque de Edimburgo… |jour=02 |mois=novembre |année=2020 |périodique=[[Vanity Fair (magazine)|Vanity Fair]] |url texte=https://www.revistavanityfair.es/realeza/articulos/reina-sofia-arbol-genealogico-familia-historia-padres-abuelos/47250 }}.</ref>, et du dernier empereur allemand {{noble|Guillaume II (empereur allemand)}} (1859-1941){{sfn|Tiburcio|2023|p=9}}.
-Le {{date|18|mars|1995}}, l'infante Elena épouse, à [[Séville]], [[Jaime de Marichalar|Jaime de Marichalar y Sáenz de Tejada]] (1963), fils d'Amalio de Marichalar y Bruguera (1912-1978), {{8e|comte de Ripalda}}, et de María de la Concepción Sáenz de Tejada y Fernández de Bobadilla (1929-2014)<ref name="The Peerage" />. Elena et son époux divorcent le {{date|21|janvier|2010}}<ref>{{Article |langue=es |titre=La Infanta Elena ya está divorciada de Marichalar |jour=09 |mois=février |année=2010 |périodique=[[El Mundo (Espagne)|El Mundo]] |url texte=http://www.elmundo.es/elmundo/2010/02/09/espana/1265709822.html }}.</ref>.
+Le {{date|18|mars|1995}}, Elena épouse, en la [[cathédrale Notre-Dame-du-Siège de Séville]], [[Jaime de Marichalar|Jaime de Marichalar y Sáenz de Tejada]] (1963), fils d'Amalio de Marichalar y Bruguera (1912-1978), {{8e|comte de Ripalda}}, et de María de la Concepción Sáenz de Tejada y Fernández de Bobadilla (1929-2014)<ref name="The Peerage" />. Elena et son époux divorcent le {{date|21|janvier|2010}}<ref>{{Article |langue=es |titre=La Infanta Elena ya está divorciada de Marichalar |jour=09 |mois=février |année=2010 |périodique=[[El Mundo (Espagne)|El Mundo]] |url texte=http://www.elmundo.es/elmundo/2010/02/09/espana/1265709822.html }}.</ref>.
 Ils ont deux enfants, considérés comme [[Grandesse d'Espagne|grands d'Espagne]] avec le [[Prédicat honorifique|prédicat]] d'[[Son Excellence|excellence]] :
-* [[Felipe de Marichalar y Borbón]] (né le {{date|17|juillet|1998}} à [[Madrid]])<ref>{{Article |langue=es |auteur1=Mábel Galaz |titre=La infanta Elena da a luz a su primer hijo, un niño que se llamará Felipe Juan Froilán |jour=17 |mois=juillet |année=1998 |périodique=[[El País]] |url texte=https://elpais.com/diario/1998/07/17/espana/900626417_850215.html }}.</ref> ;
+* [[Felipe de Marichalar y Borbón]] (né le {{date|17|juillet|1998}} à [[Madrid]])<ref name="El País 1998">{{Article |langue=es |auteur1=Mábel Galaz |titre=La infanta Elena da a luz a su primer hijo, un niño que se llamará Felipe Juan Froilán |jour=17 |mois=juillet |année=1998 |périodique=[[El País]] |url texte=https://elpais.com/diario/1998/07/17/espana/900626417_850215.html }}.</ref> ;
 * [[Victoria de Marichalar y Borbón]] (née le {{date|9|septembre|2000}} à Madrid)<ref>{{Article |langue=es |auteur1=Mábel Galaz |titre=Nace la primera nieta de los Reyes, que se llamará Victoria Federica |jour=10 |mois=septembre |année=2000 |périodique=[[El País]] |url texte=https://elpais.com/diario/2000/09/10/espana/968536810_850215.html }}.</ref>.
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 La situation familiale se tend encore à partir de {{date|décembre 1971}}. En effet, l'annonce des fiançailles d'[[Alphonse de Bourbon (1936-1989)|Alphonse de Bourbon]], cousin de [[Juan Carlos Ier|Juan Carlos]], avec [[Carmen Martínez-Bordiú y Franco]], petite-fille aînée du {{langue|es|Caudillo}}, vient mettre en péril le statut du [[prince d'Espagne]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=58-59}}{{,}}{{sfn|Debray|2019|p=161}}. L'entourage du chef d'État, y compris son épouse [[Carmen Polo]] qui a [[Mariage arrangé|largement contribué]] à cette union célébrée en grandes pompes le {{date|18|mars|1972}}, y voit l'occasion d'instaurer une véritable « [[monarchie]] [[Espagne franquiste|franquiste]] » et tente de convaincre Franco de nommer son petit-gendre comme successeur, au détriment de Juan Carlos{{sfn|Debray|2019|p=161, 162-163}}. Elena est alors témoin de l'irritation de son père, que la princesse [[Sophie de Grèce (1938)|Sophie]] s'efforce de rassurer{{sfn|Tiburcio|2023|p=59}}. Malgré tout, la situation permet à Juan Carlos de renouer complètement avec le [[Juan de Borbón y Battenberg|comte de Barcelone]], qui lui apporte un soutien total durant cette période{{sfn|Debray|2019|p=162}}.
-En dépit des pressions exercées par ses proches, le {{langue|es|Caudillo}} ne remplace pas le prince d'Espagne par son rival{{sfn|Debray|2019|p=179}}. Au terme d'une longue agonie, Francisco Franco meurt le {{date|20|novembre|1975}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=59}}{{,}}{{sfn|Meyer-Stabley|2004|p=122}}{{,}}{{sfn|Debray|2019|p=181}}. Deux jours plus tard, le père d'Elena est [[Proclamation de Juan Carlos Ier|proclamé]] [[roi d'Espagne]] devant les [[Cortes franquistes|Cortès]], sous le [[Nom de règne|nom]] de {{noble-|Juan Carlos Ier}}, et prête serment de respecter les principes du [[Movimiento Nacional|Mouvement national]], destinés à perpétuer le franquisme{{sfn|Tiburcio|2023|p=59}}. Elena, [[Cristina de Borbón y Grecia|Cristina]] ainsi que [[Felipe VI|Felipe]], âgé de {{nobr|7 ans}}, assistent à l'intronisation sur l'estrade officielle, au côté de leur mère{{sfn|Debray|2019|p=187}}. Le {{date|27|novembre|1975-}} suivant, une messe de ''[[Te Deum]]'' est célébrée en l'[[église Saint-Jérôme-le-Royal]]{{sfn|Debray|2019|p=187}}, en présence de membres d'autres [[Maisons régnantes d'Europe|maisons royales d'Europe]], dont le [[Philip Mountbatten|duc d'Édimbourg]], le prince [[Albert II (roi des Belges)|Albert de Belgique]], le grand-duc héritier [[Henri (grand-duc de Luxembourg)|Henri de Luxembourg]], le prince [[Hans-Adam II|Hans-Adam de Liechtenstein]] et le prince [[Bertil de Suède]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=60}}. Sur le point de fêter son {{13e|anniversaire}} et habituée à côtoyer des personnalités du [[Almanach de Gotha|gotha]], Elena garde de bons souvenirs de ces cérémonies{{sfn|Tiburcio|2023|p=59-60}}.
+En dépit des pressions exercées par ses proches, le {{langue|es|Caudillo}} ne remplace pas le prince d'Espagne par son rival{{sfn|Debray|2019|p=179}}. Au terme d'une longue agonie, Francisco Franco meurt le {{date|20|novembre|1975}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=59}}{{,}}{{sfn|Meyer-Stabley|2004|p=122}}{{,}}{{sfn|Debray|2019|p=181}}. Deux jours plus tard, le père d'Elena est [[Proclamation de Juan Carlos Ier|proclamé]] [[roi d'Espagne]] devant les [[Cortes franquistes|Cortès]], sous le [[Nom de règne|nom]] de {{noble-|Juan Carlos Ier}}, et prête serment de respecter les principes du [[Movimiento Nacional|Mouvement national]], destinés à perpétuer le franquisme{{sfn|Tiburcio|2023|p=59}}. Elena, [[Cristina de Borbón y Grecia|Cristina]] ainsi que [[Felipe VI|Felipe]], âgé de {{nobr|7 ans}}, assistent à l'intronisation sur l'estrade officielle, au côté de leur mère{{sfn|Debray|2019|p=187}}. Le {{date|27|novembre|1975-}} suivant, une messe de ''[[Te Deum]]'' est célébrée en l'[[église Saint-Jérôme-le-Royal]]{{sfn|Debray|2019|p=187}}, en présence de membres d'autres [[Maisons régnantes d'Europe|maisons royales d'Europe]], dont le [[Philip Mountbatten|duc d'Édimbourg]], le prince [[Albert II (roi des Belges)|Albert de Belgique]], le grand-duc héritier [[Henri (grand-duc de Luxembourg)|Henri de Luxembourg]], le prince [[Hans-Adam II|Hans-Adam de Liechtenstein]] et le prince [[Bertil de Suède]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=60}}. Sur le point de fêter son {{12e|anniversaire}} et habituée à côtoyer les membres du [[Almanach de Gotha|gotha]], Elena garde de bons souvenirs de ces cérémonies{{sfn|Tiburcio|2023|p=59-60}}.
 Désormais fille de roi, l'infante voit son quotidien bousculé par l'accession au trône de ses parents. Elle passe néanmoins une jeunesse heureuse, entourée de l'affection des siens{{sfn|Tiburcio|2023|p=64}}. Pourtant, la reine Sophie décide alors d'envoyer ses filles étudier chaque année durant un trimestre au [[Royaume-Uni]] afin de leur permettre de perfectionner leur [[anglais]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=60}}. À l'inverse de sa sœur, Elena goûte peu ces séjours en [[Internat (établissement scolaire)|internat]] loin de sa famille, avec laquelle elle [[Correspondance|correspond]] fréquemment{{sfn|Tiburcio|2023|p=61}}. Elena vit par ailleurs très mal la décision de ses professeurs de {{langue|es|Santa María del Camino}}, appuyée par sa mère, de lui faire [[Redoublement scolaire|redoubler]] sa huitième année{{Note|texte=Dans le [[Système éducatif en Espagne|système éducatif espagnol]], la huitième année ({{espagnol|octavo grado}}) équivaut à la [[classe de quatrième française]].|groupe=alpha}} et trouve du réconfort auprès de Juan Carlos, dont elle est fort proche{{sfn|Tiburcio|2023|p=61-62}}. Moins bonne élève que l'infante Cristina, elle se montre douée pour les [[Enseignement des langues étrangères|langues]] mais répugne les [[Enseignement des mathématiques|mathématiques]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=57}}.
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 === Vie professionnelle et sentimentale ===
 ==== Études et carrière dans l'enseignement ====
-[[Fichier:ICADE (Alberto Aguilera 23, Madrid) 01.jpg|vignette|alt=Photographie en couleurs d'un bâtiment de style néo-mudéjar.|Façade de l'[[université pontificale de Comillas]], à [[Madrid]] (2016). ]]
+[[Fichier:ICADE (Alberto Aguilera 23, Madrid) 01.jpg|vignette|alt=Photographie en couleurs d'un bâtiment de style néo-mudéjar.|Façade de l'[[université pontificale de Comillas]] à [[Madrid]] (2016), où l'infante Elena obtient sa licence en 1993.]]
 Au terme de sa scolarité à {{langue|es|Santa María del Camino}}, Elena décide, en accord avec ses parents, de poursuivre des [[Enseignement supérieur|études supérieures]], choix inhabituel pour une [[Infant d'Espagne|infante espagnole]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=63}}. Deuxième dans l'[[Ordre de succession au trône d'Espagne|ordre de succession au trône]] et peu désireuse de travailler à plein temps au profit de la [[Couronne (État)|couronne]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=63}}, l'infante Elena suit alors les cours d'une école normale d'institutrices, suivant une tradition relativement répandue dans les familles [[Aristocratie|aristocratiques]]{{sfn|Varga|2015|p=325}}. Elle prend des cours pratiques à l'institut universitaire ESCUNI de [[Madrid]] et se spécialise dans l'enseignement de l'[[anglais]]{{sfn|Varga|2015|p=325}}{{,}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=63-64}}. En 1986, l'infante Elena obtient son premier poste d'[[enseignant]]e dans son ancien collège de {{langue|es|Santa María del Camino}}, où elle exerce pendant un an<ref name="Revista Clara">{{Article |langue=es |auteur=Conchi Álvarez de Cienfuegos |titre=El primer trabajo de la infanta Elena que pocos recuerdan y fue motivo de burla para el primo de Letizia |jour=29 |mois=juin |année=2024 |périodique=Revista Clara |url texte=https://www.clara.es/noticias-corazon/pasado-como-profesora-ingles-infanta-elena-o-motivo-burla-para-primo-mas-incomodo-letizia_35994 }}.</ref>. Parallèlement, elle continue de se former et achève en 1991 sa quatrième année de [[pédagogie]]{{sfn|Varga|2015|p=325}}.
-L'infante Elena part ensuite au [[Royaume-Uni]] où elle suit, à l'[[université d'Exeter]], un autre cours de pédagogie et de [[sociologie de l'enfance]]{{sfn|Varga|2015|p=325}}. De retour à Madrid, elle valide en 1993 une [[Licence universitaire|licence]] en [[sciences de l'éducation]] à l'[[université pontificale de Comillas]]{{sfn|Varga|2015|p=325}}{{,}}<ref name="Revista Clara" />, avant de reprendre ses fonctions dans l'enseignement, qu'elle poursuit dans les années qui suivent{{sfn|Varga|2015|p=325}}.
+L'infante Elena part ensuite au [[Royaume-Uni]] où elle suit un autre cours de pédagogie et de [[sociologie de l'enfance]], à l'[[université d'Exeter]]{{sfn|Varga|2015|p=325}}. De retour à Madrid, elle valide en 1993 une [[Licence universitaire|licence]] en [[sciences de l'éducation]] à l'[[université pontificale de Comillas]]{{sfn|Varga|2015|p=325}}{{,}}<ref name="Revista Clara" />, avant de reprendre ses fonctions dans l'enseignement, qu'elle poursuit durant les années qui suivent{{sfn|Varga|2015|p=325}}.
 ==== Entre amour et devoirs ====
+[[Fichier:Presentación carreras de Caballos de Sanlúcar de Barrameda en Guijuelo (28587700815).jpg|vignette|redresse|gauche|alt=Photographie en couleurs d'un homme blond portant une chemine blanche et une veste noire.|[[Cayetano Martínez de Irujo]] (ici en 2016), éphémère petit ami de l'infante Elena à la fin des années 1980.]]
+Le début des années 1980 marque également l'accession à la [[Majorité civile|majorité]] d'Elena et [[Cristina de Borbón y Grecia|Cristina]], qui commencent alors à monopoliser les [[Couverture de magazine|couvertures de magazines]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=67-68}}. C'est surtout la vie amoureuse des infantes qui retient l'attention de la [[presse du cœur]] espagnole, laquelle prête aux deux sœurs, en particulier à Elena, de nombreuses idylles réelles ou supposées{{sfn|Tiburcio|2023|p=67}}.
+En réalité, l'infante Elena a connu sa première expérience amoureuse pendant l'[[adolescence]], avec un de ses camarades de classe à {{langue|es|Santa María del Camino}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=69-70}}. Ce n'est toutefois que quelques années plus tard, en 1986, que l'infante vit sa première vraie relation{{sfn|Tiburcio|2023|p=71}}. Fervente amatrice de [[sport hippique]] et pratiquant elle-même l'[[équitation]] en compétition depuis {{date|décembre 1982}}<ref name="El Mundo">{{Article |langue=es |titre=Elena de Borbón, la primogénita que no reinará |jour=13 |mois=novembre |année=2007 |périodique=[[El Mundo (Espagne)|El Mundo]] |url texte=https://www.elmundo.es/elmundo/2007/11/13/espana/1194975423.html }}.</ref>, elle rencontre alors un jeune cavalier du nom de [[Luis Astolfi|Luis Astolfi Pérez de Guzmán]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=71}}. Ayant obtenu la septième place en [[Équitation aux Jeux olympiques d'été de 1984#Saut d'obstacles|saut d'obstacles par équipes]] aux [[Jeux olympiques d'été de 1984|Jeux olympiques de Los Angeles]] en 1984, ce dernier se montre peu disposé à devenir membre de la [[Famille royale d'Espagne|famille royale]] et souhaite se consacrer entièrement à sa passion pour les [[Cheval|chevaux]]. Supportant mal la pression médiatique, Luis Astolfi rompt avec Elena après deux ans de relation, ce qui cause un énorme chagrin à l'infante{{sfn|Tiburcio|2023|p=72-73}}.
+Par la suite, des rumeurs évoquent une relation d'Elena avec un autre cavalier, [[Alfredo Fernández-Durán]], ce que celui-ci dément{{sfn|Tiburcio|2023|p=73}}. C'est dans les bras de [[Cayetano Martínez de Irujo]], fils de la [[Cayetana Fitz-James Stuart|duchesse d'Albe]], que l'infante se console de sa rupture avec Luis Astolfi{{Note|texte=La relation qu'ont entretenue l'infante Elena et Cayetano Martínez de Irujo est révélée par ce dernier dans ses [[mémoires]] publiés en 2019. Voir : {{Ouvrage |langue=es |prénom1=Cayetano |nom1=Martínez de Irujo |lien auteur1=Cayetano Martínez de Irujo |préface=Luis María Ansón |titre=De Cayetana a Cayetano |lieu=Madrid |éditeur=La Esfera de los Libros |année=2019 |pages totales=308 |isbn=9788491646587}}.|groupe=alpha}}{{,}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=73}}. Leur romance est alors très bien reçue par la reine [[Sophie de Grèce (1938)|Sophie]], qui voit en Cayetano un excellent parti pour sa fille aînée et s'en ouvre à la mère du jeune homme{{sfn|Tiburcio|2023|p=73-74}}. Pourtant, Cayetano Martínez de Irujo met fin à sa relation avec Elena au bout de trois mois à peine{{sfn|Tiburcio|2023|p=74}}{{,}}<ref>{{Article |langue=es |auteur=Jorge C. Parcero |titre=Cayetano Martínez de Irujo y su romance "oculto y secreto" con la infanta Elena |jour=18 |mois=janvier |année=2023 |périodique=[[El Confidencial]] |url texte=https://www.vanitatis.elconfidencial.com/famosos/2023-01-18/cayetano-martinez-irujo-romance-infanta-elena-chester_3559745/ }}.</ref>.
+En tant qu'[[Infant d'Espagne|infante d'Espagne]], Elena a parfaitement conscience, depuis son enfance, des enjeux de son futur mariage et des obligations incombant aux jeunes femmes de son rang{{sfn|Tiburcio|2023|p=74}}. De fait, la presse l'associe régulièrement à de nombreux princes étrangers, tels que les archiducs [[Martin d'Autriche-Este|Martin]] et [[Georges de Habsbourg-Lorraine|Georges de Habsbourg]] ou le prince [[Philippe (roi des Belges)|Philippe de Belgique]], avec lesquels elle entretient des liens d'amitié<ref name="El Mundo" />{{,}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=77-78}}. Quoi qu'il en soit, Elena semble avoir davantage d'atomes crochus avec le duc [[Eberhard de Wurtemberg (1963)|Eberhard de Wurtemberg]] qu'avec ces hypothétiques prétendants. Les deux jeunes gens se côtoient depuis leur enfance, notamment lors des grandes occasions qui ponctuent la vie du [[Almanach de Gotha|gotha]] européen{{Note|texte=Ils apparaissent ainsi ensemble lors du mariage du [[Juan Miguel Osorio y Bertrán de Lis|fils aîné]] du [[Liste des ducs d'Alburquerque|duc d'Alburquerque]] {{harv|Tiburcio|2023|p=75}}.|groupe=alpha}}, et deviennent inséparables{{sfn|Tiburcio|2023|p=75-76}}. Leur relation est assez étroite pour qu'Eberhard enseigne à l'infante la [[Allemand|langue allemande]], et qu'Elena apprenne au duc à jouer à la [[Jeu de cartes espagnol|''{{langue|es|baraja}}'' espagnole]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=76}}. Dans le même temps, Eberhard et Elena échangent publiquement des gestes de tendresse{{sfn|Tiburcio|2023|p=77}}. Dans ces conditions, des rumeurs insistantes soutiennent l'imminence de fiançailles princières, obligeant le roi {{noble|Juan Carlos Ier}} à émettre un démenti devant les médias, à la demande de sa fille{{sfn|Tiburcio|2023|p=77}}.
+En 1987, l'infante Elena séjourne à [[Paris]] pour perfectionner son [[français]]. Elle suit un cours de [[littérature française]] à la [[Université Paris-Sorbonne|Sorbonne]] et demeure chez sa cousine, Sonia Márquez y de Baviera, et son époux, Miguel Matossian y Osorio{{sfn|Varga|2015|p=335-336}}{{,}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=79}}. Elle fait alors la connaissance d'un ami du couple, [[Jaime de Marichalar|Jaime de Marichalar y Sáenz de Tejada]], quatrième fils du comte et de la comtesse de Ripalda, appartenant à une [[Maison (généalogie)|maison]] ancienne de l'aristocratie [[Navarre|navarraise]]{{sfn|Varga|2015|p=335}}. Le jeune homme réside dans la [[Capitale de la France|capitale française]], où il occupe un poste au sein du [[Crédit suisse]]{{sfn|Varga|2015|p=335-336}}, et intègre bientôt le cercle intime de l'infante{{sfn|Tiburcio|2023|p=81}}. S'ensuivent d'autres rencontres au cours desquelles Jaime parvient à séduire Elena par son humour et son intelligence{{sfn|Tiburcio|2023|p=81}}. Leur relation est dévoilée dans la presse espagnole en {{date|janvier 1994}}<ref name="El Mundo" />{{,}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=82}} et leurs fiançailles sont annoncées publiquement le {{date|23|novembre|1994-}} suivant<ref name="El Mundo" />{{,}}<ref>{{Article |langue=es |auteur=Mábel Galaz |titre=La infanta Elena se casa con Jaime de Marichalar |jour=24 |mois=novembre |année=1994 |périodique=[[El País]] |url texte=https://elpais.com/diario/1994/11/24/espana/785631619_850215.html }}.</ref>.
 ==== Mariage princier à Séville ====
+{{Article détaillé|Mariage de l'infante Elena d'Espagne et de Jaime de Marichalar}}
+[[Fichier:Boda real Infanta Elena.jpg|vignette|alt=Photograhie en couleurs d'une mariée portant une robe longue et un voile blancs, au bras d'un homme en uniforme militaire.|L'infante Elena au bras de son père {{noble|Juan Carlos Ier}} lors de son mariage (1995). Sa [[Robe de mariée|robe]] est une création du couturier [[Séville|sévillan]] Petro Valverde.]]
+Si l'infante Elena est très bien accueillie par sa future belle-famille{{sfn|Tiburcio|2023|p=83-84}}, il n'en va pas de même pour [[Jaime de Marichalar]], rapidement confronté à la froideur du roi {{noble|Juan Carlos Ier}} à son égard ainsi qu'à la relative indifférence de l'infante [[Cristina de Borbón y Grecia|Cristina]] et du prince [[Felipe VI|Felipe]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=83}}. À l'inverse, la reine [[Sophie de Grèce (1938)|Sophie]] ne ménage pas ses efforts pour que son futur gendre se sente accepté au sein de la [[Famille royale d'Espagne|famille royale]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=83}}.
+Les préparatifs du mariage commencent immédiatement après l'annonce des fiançailles ; ceux-ci sont brefs{{sfn|Tiburcio|2023|p=83}}, malgré le fait qu'il s'agisse du premier mariage d'un membre de la famille royale organisé en [[Espagne]] depuis l'[[Mariage du roi Alphonse XIII d'Espagne et de la princesse Victoire-Eugénie de Battenberg|union du roi {{noble-|Alphonse XIII}} et de la reine Victoire-Eugénie]] en 1906{{sfn|Tiburcio|2023|p=67}}. L'infante Elena choisit [[Séville]], ville chère à son cœur, pour y célébrer ses noces avec Jaime de Marichalar{{sfn|Tiburcio|2023|p=84}}. La cérémonie se tient donc dans la capitale [[Andalousie|andalouse]], le {{date|18|mars|1995}}{{sfn|Varga|2015|p=335-336}} : célébrée en la [[Cathédrale Notre-Dame-du-Siège de Séville|cathédrale Notre-Dame-du-Siège]] par [[Carlos Amigo Vallejo]], [[Liste des évêques et archevêques de Séville|archevêque de Séville]]{{sfn|Varga|2015|p=337}}, elle réunit des représentants de {{nobr|39 maisons}} royales et princières, parmi lesquels la [[Beatrix (reine des Pays-Bas)|reine des Pays-Bas]], le [[Rainier III|prince souverain de Monaco]], la [[Joséphine-Charlotte de Belgique|grande-duchesse de Luxembourg]], la [[Paola Ruffo di Calabria|reine des Belges]] et la [[Noor al-Hussein|reine de Jordanie]]{{sfn|Tiburcio|p=90-91}}{{,}}<ref>{{Article |langue=es |auteur=Montse Jolis |titre=Así fue la boda de Elena y Jaime de Marichalar: 1.500 invitados, las lágrimas de Juan Carlos y el sonado despiste de la Infanta |jour=20 |mois=mars |année=2024 |périodique=Lecturas |url texte=https://www.lecturas.com/actualidad/casas-reales/asi-fue-boda-elena-jaime-marichalar-1500-invitados-lagrimas-juan-carlos-sonado-despiste-infanta_153858 }}.</ref>.
+Durant la cérémonie, Elena porte une [[Robe de mariée|robe]] du couturier sévillan Petro Valverde{{sfn|Varga|2015|p=337}}{{,}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=86-87}}. Lors de l'échange des consentements, l'infante Elena oublie de demander l'accord de son père avant de dire oui, comme le veut la tradition monarchique{{sfn|Tiburcio|2023|p=93-94}}. Trente-trois ans plus tôt, en 1962, sa mère Sophie a commis le même impair lors de son [[Mariage de l'infant Juan Carlos d'Espagne et de la princesse Sophie de Grèce|mariage]] avec Juan Carlos<ref>{{Article |langue=es |auteur=Darío Porras |titre=Las lágrimas de Sofía (de pena) en la boda con Juan Carlos hoy hace 57 años |jour=14 |mois=mai |année=2019 |périodique=El Nacional |url texte=https://www.elnacional.cat/enblau/es/casa-real/reyes-juan-carlos-sofia-emeritos-57-anos-boda-atenas_384196_102.html }}.</ref>. Les jeunes mariés parcourent ensuite les rues de Séville à bord d'une [[calèche]] jusqu'à l'[[Église du Divin-Sauveur de Séville|église du Divin-Sauveur]], où sont inhumés les parents de la [[María de las Mercedes de Borbón y Orleans|comtesse de Barcelone]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=95}}{{,}}{{sfn|Varga|2015|p=337-338}}. Les festivités se terminent par un repas servi aux convives à l'[[alcazar de Séville]], résidence andalouse de la famille royale{{sfn|Varga|2015|p=338-339}}. Peu avant les noces, le {{date|3|mars|1995}}, {{noble-|Juan Carlos Ier}} a octroyé à sa fille aînée le titre de [[duchesse de Lugo]]<ref>{{Lien web |langue=es |titre=BOE-A-1995-5742 Real Decreto 323/1995, de 3 de marzo, por el que se concede, con carácter vitalicio, la facultad de usar el titulo de Duquesa de Lugo a Su Alteza Real la Infanta Doña Elena |jour=03 |mois=mars |année=1995 |url=https://www.boe.es/boe/dias/1995/03/04/pdfs/A07477-07477.pdf |format=PDF |site=[[Bulletin officiel de l'État]] |consulté le=4 octobre 2024 }}.</ref>, que Jaime de Marichalar adopte également, en tant que duc [[Consort (monarchie)|consort]], à compter de son mariage avec Elena{{sfn|Tiburcio|2023|p=94}}{{,}}{{sfn|Varga|2015|p=336}}.
+Après un voyage de noces en [[Australie]], qui les amène notamment à [[Sydney]] puis sur l'[[Île Heron (Australie)|île Heron]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=96}}, Elena et Jaime s'installent à [[Paris]], où le nouveau duc de Lugo travaille toujours au sein de la succursale française du [[Crédit suisse]], dans un appartement situé à proximité du [[musée du Louvre]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=98}}.
+=== Entre difficultés familiales et bonheur maternel (1995-2010) ===
+==== Une vie de couple compliquée ====
+[[Fichier:Infanta Elena 2018.jpg|vignette|redresse|gauche|alt=Photographie en couleurs d'une femme portant un manteau noir, un foulard gris et des boucles d'oreilles en perles.|L'infante Elena (2000).]]
+Pendant les mois qui suivent leur mariage, Elena et [[Jaime de Marichalar|Jaime]] mènent une existence monotone{{sfn|Tiburcio|2023|p=97-98, 107-108}}. Bien qu'ils se connaissent depuis plusieurs années, ils n'ont vécu ensemble que peu de temps avant les noces{{sfn|Tiburcio|2023|p=98}} et leurs différences de caractère se font rapidement sentir{{sfn|Tiburcio|2023|p=97-98, 107}}. Elena est énergique et assurée, tandis que Jaime est beaucoup plus calme et réservé. Pour échapper au fort tempérament de son épouse et éviter les disputes, le duc de Lugo se réfugie dans le travail{{sfn|Tiburcio|2023|p=107}} ; pour sa part, l'infante Elena trompe l'ennui en suivant des cours de [[cuisine]] et en effectuant de fréquents séjours en [[Espagne]], où elle prend du bon temps auprès de ses amis{{sfn|Tiburcio|2023|p=107-108}}.
+Déçue par sa nouvelle vie, l'infante Elena manifeste bientôt le désir de regagner [[Madrid]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=108}}. En dépit de leurs difficultés conjugales, Elena et Jaime commencent, en effet, à envisager de fonder une famille, et la duchesse ne souhaite pas que ses futurs enfants naissent en [[France]] : ceux-ci étant amenés à être [[Ordre de succession au trône d'Espagne|successibles à la couronne d'Espagne]], l'infante considère qu'ils doivent voir le jour et être élevés [[:wikt:au-delà des monts|au-delà des monts]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=108}}. Confrontée dans un premier temps à l'opposition de son mari, bien à son aise dans la vie [[paris]]ienne, l'infante Elena parvient à convaincre Jaime de Marichalar de rentrer en Espagne. En 1997, le couple emménage donc dans un appartement du quartier de [[Salamanca (Madrid)|Salamanca]], à Madrid{{sfn|Tiburcio|2023|p=108-109}}.
+En mai de la même année, l'infante [[Cristina de Borbón y Grecia|Cristina]] annonce ses fiançailles avec le joueur de handball [[Iñaki Urdangarin]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=109}}{{,}}<ref>{{Article |langue=es |auteur=Mábel Galaz |titre=Cristina e Iñaki Urdangarín, boda en otoño |jour=01 |mois=mai |année=1997 |périodique=[[El País]] |url texte=https://elpais.com/diario/1997/05/01/espana/862437621_850215.html }}.</ref>. Si la duchesse de Lugo se réjouit du bonheur de sa sœur, elle n'entretient pas moins un certain ressentiment envers ses parents et son frère, le prince [[Felipe VI|Felipe]], qui témoignent d'une bien plus grande sympathie vis-à-vis du handballeur que de Jaime de Marichalar{{sfn|Tiburcio|2023|p=109-110}}. De son côté, le duc de Lugo doit supporter les comparaisons entre lui et son futur beau-frère, avec lequel il n'a que peu de points communs{{sfn|Tiburcio|2023|p=110}}. Or, les deux époux ne s'ouvrent aucunement de leur malaise l'un à l'autre{{sfn|Tiburcio|2023|p=110}}.
+==== Une maman comblée et heureuse ====
+[[Fichier:Madrid - Hospital Ruber Internacional (Mirasierra).jpg|vignette|alt=Photographie en couleurs d'un bâtiment en brique portant l'inscription en espagnol « Hospital Ruber Internacional ».|L'hôpital Ruber International (2022), où l'infante Elena donne naissance à ses deux enfants, [[Felipe de Marichalar y Borbón|Felipe]] et [[Victoria de Marichalar y Borbón|Victoria]].]]
+Peu après l'union de l'infante [[Cristina de Borbón y Grecia|Cristina]] et d'[[Iñaki Urdangarin]], célébrée le {{date|4|octobre|1997}} à [[Barcelone]]{{sfn|Varga|2015|p=340}}, la duchesse de Lugo apprend qu'elle est enceinte{{sfn|Tiburcio|2023|p=111}}. Après une grossesse sans [[Complications de la grossesse|complication]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=112-113}}, Elena donne naissance par [[césarienne]] à un garçon, le {{date|17|juillet|1998}}, à l'hôpital Ruber International à [[Madrid]]<ref name="El País 1998" />{{,}}{{sfn|Tiburcio|2023|p=114}}. Premier enfant d'une [[Infant d'Espagne|infante d'Espagne]] à voir le jour sur le sol espagnol depuis la naissance, en 1912, de l'infante [[María del Pilar de Baviera y Borbón|María del Pilar]], fille de l'infante [[Marie-Thérèse de Bourbon (1882-1912)|Marie-Thérèse]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=113}}, le nouveau-né est prénommé ''{{langue|es|[[Felipe de Marichalar y Borbón|Felipe Juan Froilán de Todos los Santos]]}}''{{Note|texte=Le prénom ''{{langue|es|Felipe}}'' a été choisi par Elena elle-même en l'honneur de son frère, le prince [[Felipe VI|Felipe]] ; ''{{langue|es|Juan}}'' est le prénom du [[Juan de Borbón y Battenberg|comte de Barcelone]], grand-père paternel de l'infante ; ''{{langue|es|Froilán}}'' fait référence au [[saint patron]] de [[Lugo (Espagne)|Lugo]], ville dont Elena et Jaime sont ducs ; la formule ''{{langue|es|de Todos los Santos}}'' est une tradition chez les [[Maison de Bourbon (Espagne)|Bourbons d'Espagne]] {{harv|Tiburcio|2023|p=116-117}}.|groupe=alpha}} et occupe alors la troisième place dans l'[[Ordre de succession au trône d'Espagne|ordre de succession à la couronne]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=116}}.
+Affaiblie par l'accouchement, la duchesse de Lugo confie son bébé aux soins d'une [[nourrice]], tout en choisissant de pratiquer l'[[Allaitement maternel|allaitement]]{{sfn|Tiburcio|2023|p=118}}. L'arrivée de Felipe rapproche en outre la duchesse de [[Jaime de Marichalar|son époux]], qui est ravi d'avoir un fils{{sfn|Tiburcio|2023|p=118 et 121}}. La journaliste espagnole Núria Tiburcio décrit ces moments comme les plus heureux du couple{{sfn|Tiburcio|2023|p=118}}.
+==== L'AVC de Jaime de Marichalar et l'installation à New York ====
+==== Retour en Espagne et nouveau projet de grossesse ====
+==== Le mariage du prince Felipe et les tensions avec Letizia ====
+==== Séparation et divorce ====
 == Dans la culture populaire ==
 [[Fichier:Hospital Infanta Elena.JPG|vignette|alt=Photographie en couleurs d'un bâtiment blanc portant l'inscription en espagnol « Hospital Infanta Elena » et devancé par un escalier en béton gris.|L'[[Hôpital Infante Elena (Valdemoro)|hôpital Infante-Elena]] à [[Valdemoro]] le jour de son inauguration (2007).]]
 En [[Espagne]], plusieurs lieux et institutions sont nommés en l'honneur de l'infante Elena :
-* quatre établissements scolaires {{incise|deux [[Système éducatif en Espagne#L'enseignement secondaire|lycées]], situés à [[Jumilla]] et à [[Galapagar]], ainsi que deux [[Système éducatif en Espagne#L'enseignement primaire|écoles]], situées à [[Pozuelo de Alarcón]] et à [[La Orotava]]}} ont reçu le nom de l'infante Elena<ref>{{Article |langue=es |titre=Doña Elena asiste en Jumilla al {{XXV}} aniversario del IES 'Infanta Elena' |jour=18 |mois=octobre |année=2007 |périodique=La Verdad |url texte=https://www.laverdad.es/murcia/20071018/local/region/dona-elena-asiste-jumilla-200710181713.html }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=es |titre=La Infanta Elena visita el colegio que lleva su nombre |jour=03 |mois=octobre |année=2012 |périodique=[[Europa Press]] |url texte=https://www.europapress.es/chance/realeza/noticia-infanta-elena-visita-colegio-lleva-nombre-20121003124528.html }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Ficha del centro educativo |url=https://www.gobiernodecanarias.org/educacion/web/centros/centros_educativos/buscador-centros/resultados/detalle?codigo=38009795 |site=Gobierno de Canarias |consulté le=16 septembre 2024 }}.</ref> ; par ailleurs, une école située à [[San Sebastián de los Reyes]] porte le nom des deux infantes Elena et [[Cristina de Borbón y Grecia|Cristina]] {{en espagnol|Colegio de Educación Infantil y Primaria Infantas Elena y Cristina}}<ref>{{Article |langue=es |titre=Las infantas Elena y Cristina visitan juntas un colegio madrileño que lleva su nombre |jour=27 |mois=mai |année=2024 |périodique=[[¡Hola!]] |url texte=https://www.hola.com/realeza/casa_espanola/20240527254611/infantas-elena-cristina-visitan-colegio-con-su-nombre/ }}.</ref> ;
+* quatre établissements scolaires {{incise|deux [[Système éducatif en Espagne#L'enseignement secondaire|lycées]], situés à [[Jumilla]] et à [[Galapagar]], ainsi que deux [[Système éducatif en Espagne#L'enseignement primaire|écoles]], situées à [[Pozuelo de Alarcón]] et à [[La Orotava]]}} ont reçu le nom de l'infante Elena<ref>{{Article |langue=es |titre=Doña Elena asiste en Jumilla al {{XXV}} aniversario del IES 'Infanta Elena' |jour=18 |mois=octobre |année=2007 |périodique=La Verdad |url texte=https://www.laverdad.es/murcia/20071018/local/region/dona-elena-asiste-jumilla-200710181713.html }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=es |titre=La Infanta Elena visita el colegio que lleva su nombre |jour=03 |mois=octobre |année=2012 |périodique=[[Europa Press]] |url texte=https://www.europapress.es/chance/realeza/noticia-infanta-elena-visita-colegio-lleva-nombre-20121003124528.html }}.</ref>{{,}}<ref>{{Lien web |langue=es |titre=Ficha del centro educativo |url=https://www.gobiernodecanarias.org/educacion/web/centros/centros_educativos/buscador-centros/resultados/detalle?codigo=38009795 |site=Gobierno de Canarias |consulté le=16 septembre 2024 }}.</ref> ; par ailleurs, une école située à [[San Sebastián de los Reyes]] joint le nom des deux infantes Elena et [[Cristina de Borbón y Grecia|Cristina]] {{en espagnol|Colegio de Educación Infantil y Primaria Infantas Elena y Cristina}}<ref>{{Article |langue=es |titre=Las infantas Elena y Cristina visitan juntas un colegio madrileño que lleva su nombre |jour=27 |mois=mai |année=2024 |périodique=[[¡Hola!]] |url texte=https://www.hola.com/realeza/casa_espanola/20240527254611/infantas-elena-cristina-visitan-colegio-con-su-nombre/ }}.</ref> ;
 * deux hôpitaux {{incise|l'un situé à [[Huelva]], en [[Andalousie]], et [[Hôpital Infante Elena (Valdemoro)|l'autre]] situé à [[Valdemoro]], dans la communauté de Madrid}} ont été baptisés, lors de leur inauguration en 1985 et 2007, « hôpital Infante-Elena » {{en espagnol|Hospital Infanta Elena}}<ref>{{Article |langue=es |auteur=Raquel Rendón |titre=Naranjo repasa la historia del Infanta Elena en su 25 aniversario |jour=05 |mois=novembre |année=2010 |périodique=Huelva Información |url texte=https://www.huelvainformacion.es/huelva/Naranjo-historia-Infanta-Elena-aniversario_0_421158206.html }}.</ref>{{,}}<ref>{{Article |langue=es |titre=La Infanta Elena inaugura el nuevo hospital de Valdemoro |jour=24 |mois=novembre |année=2007 |périodique=[[El Mundo (Espagne)|El Mundo]] |url texte=https://www.elmundo.es/elmundo/2007/11/24/madrid/1195912617.html }}.</ref> ;
 * un concours annuel de [[saut d'obstacles]] organisé par le {{langue|es|Real Club Escuela Equitación de Mallorca}} porte le nom de l'infante Elena<ref>{{Article |langue=es |auteur=Fernando Fernández |titre=Hípica |sous-titre=El Trofeo Infanta Elena acude a su cita |jour=06 |mois=août |année=2022 |périodique=Última Hora |url texte=https://www.ultimahora.es/deportes/otros-deportes/2022/08/06/1769003/hipica-trofeo-infanta-elena-acude-cita.html }}.</ref> ;
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 |31= [[Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-Sonderbourg-Augustenbourg|Augusta-Victoria de Schleswig-Holstein-<br />Sonderbourg-Augustenbourg]]
 }}</center>
+=== Elena dans l'Europe des rois et des prétendants ===
 == Bibliographie ==
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 * {{fr}} {{Ouvrage |langue=fr |prénom1=Suzanne |nom1=Varga |lien auteur1=Suzanne Varga |titre=Sophie d'Espagne |sous-titre=une grande reine d'aujourd'hui |lieu=Paris |éditeur=[[Pygmalion (maison d'édition)|Pygmalion]] |année=2015 |pages totales=446 |isbn=978-2-7564-1430-0 |plume=oui}}
+=== Album photographique consacré aux infantes Elena et Cristina ===
-=== Sur la famille royale d'Espagne en général ===
+* {{Ouvrage |langue=es |prénom1=Florinda |nom1=Salinas |photographe=Miguel García Pimentel |titre=Elena y Cristina de Borbón, infantas de España |lieu=Madrid |éditeur=Cónica |année=1985 |pages totales=199 |isbn=978-8486135065}}.
+=== Ouvrages généraux sur les Bourbons d'Espagne ===
+* {{Ouvrage |langue=es |prénom1=Andrew |nom1=Morton |lien auteur1=Andrew Morton (écrivain) |titre=Ladies of Spain |sous-titre=Sofía, Elena, Cristina y Letizia, entre el deber y el amor |lieu=Madrid |éditeur=La Esfera de los Libros |année=2013 |pages totales=347 |isbn=978-8499706405}}.
 * {{Ouvrage |langue=es |prénom1=José María |nom1=Zavala |titre=Infantas |sous-titre=de la primogénita de {{noble-|Felipe V}} a la sucesora de {{noble-|Felipe VI}} |lieu=Barcelone |éditeur=Plaza & Janés |pages totales=414 |année=2012 |isbn=8401346525}}.
+== Articles connexes ==
+{{Autres projets | commons = Category:Infanta Elena, Duchess of Lugo}}
+* {{noble|Juan Carlos Ier|d'Espagne}}
+* [[Sophie de Grèce (1938)|Sophie de Grèce]]
+* [[Jaime de Marichalar]]
+* [[Felipe de Marichalar y Borbón]]
+* [[Victoria de Marichalar y Borbón]]
+* [[Famille royale d'Espagne]]
+* [[Descendance de la reine Victoria]]
+* [[Descendance de Christian IX|Descendance de {{noble-|Christian IX}}]]
+== Liens externes ==
+{{Liens}}
 == Notes et références ==
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 === Références ===
 {{Références|taille=24}}
+<nowiki>{{Palette|Famille royale d'Espagne|Ordre de succession au trône d'Espagne}}
+{{Portail|Espagne|monarchie}}
+{{DEFAULTSORT:Borbon y Grecia, Elena de}}
+[[Catégorie:Maison de Bourbon (Espagne)|Elena]]
+[[Catégorie:Infante espagnole du XXe siècle]]
+[[Catégorie:Infante espagnole du XXIe siècle]]
+[[Catégorie:Duchesse espagnole]]
+[[Catégorie:Duchesse du XXe siècle]]
+[[Catégorie:Duchesse du XXIe siècle]]
+[[Catégorie:Étudiant de l'université d'Exeter]]
+[[Catégorie:Étudiant de l'université pontificale de Comillas]]
+[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre d'Isabelle la Catholique]]
+[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre de Charles III d'Espagne]]
+[[Catégorie:Grand-croix d'or de l'ordre du Mérite autrichien]]
+[[Catégorie:Grand cordon de l'ordre de Léopold]]
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+[[Catégorie:Chevalier grand-croix de l'ordre du Mérite de la République italienne]]
+[[Catégorie:Récipiendaire de l'ordre de la Couronne précieuse]]
+[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre d'Adolphe de Nassau]]
+[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre de Saint-Olaf]]
+[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre d'Orange-Nassau]]
+[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre du Soleil]]
+[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre du Christ]]
+[[Catégorie:Grand-croix de l'ordre de l'Infant Dom Henri]]
+[[Catégorie:Naissance en décembre 1963]]
+[[Catégorie:Naissance à Madrid]]</nowiki>